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2015-2016 Sommaire annuel de la Direction de l’application de la loi sur la faune

Nos partenaires

Une application efficace de la loi sur la faune ne peut se faire seule. Pourquoi? Parce que les oiseaux migrent, les animaux traversent les frontières et les produits des plantes, du bois et des animaux sont vendus internationalement.

La collaboration avec d’autres organismes d’application de la loi et d’autres réseaux de renseignements est essentielle à notre travail. Lorsque nous travaillons ensemble, nous pouvons être plus efficaces, perfectionnés et réactifs ainsi que mieux équipés pour cibler les pires criminels de la faune.

Les partenariats nous rendent plus forts. Les prochains paragraphes décrivent ce que nous avons accompli cette année pour renforcer nos partenariats.

Le leadership de la DALF à INTERPOL

Le braconnage et le trafic d’espèces sauvages et forestières demeurent les crimes les plus lucratifs mondialement. En fait, le trafic illégal de la faune est évalué entre 7 et 23 milliards de dollars américains à l’échelle mondiale. Lorsqu’on ajoute la flore, ces nombres atteignent les 57 à 175 milliards de dollars (Programme des Nations unies pour l’environnement/INTERPOL).

Le trafic illégal menace les économies, les écosystèmes et la sécurité de plusieurs pays. Le braconnage et le trafic impliquent souvent des espèces de mégafaune charismatiques vulnérables, dont des espèces canadiennes. De plus, on estime qu’entre le un cinquième et le un tiers du papier mondial provient du bois de sources illégales. Ces phénomènes mondiaux ont des répercussions sur le Canada sur les plans économique et écologique, malgré ses secteurs hautement réglementés.

La DALF est fière d’être une chef de file en matière de mesures internationales entreprises pour lutter contre le trafic illégal de la faune et de la flore grâce à son implication au sein du Groupe de travail d’INTERPOL sur la criminalité liée aux espèces sauvages.

En novembre 2015, Sheldon Jordan, directeur général de la DALF et président du Groupe de travail sur la criminalité liée aux espèces sauvages, a présidé la réunion annuelle du groupe de travail au tout nouveau Complexe mondial INTERPOL pour l’innovation à Singapour. Cette réunion a permis au pays d’échanger des renseignements, de meilleures pratiques et de planifier des opérations internationales de maintien de l’ordre.

Cinquante pays et 30 organisations de la société civile ont assisté à cette réunion. Elle a permis d’offrir des conseils et une orientation sur des problèmes d’application de la loi et de conformité aux autres membres du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages qui, en plus d’INTERPOL, comprend également le secrétariat de la CITES, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, l’Organisation mondiale des douanes et la Banque mondiale.

À cette réunion, le Canada a été réélu pour un second mandat à titre de président du Groupe de travail, ainsi qu’une équipe de direction constituée de membres du Honduras, du Kenya, du Malawi, d’Afrique du Sud, de Suisse, de Thaïlande et des États-Unis.

Les présentations de cette réunion peuvent être visionnées à l’adresse suivante (en anglais) : https://www.interpol.int/Crime-areas/Environmental-crime/Committee-and-Working-Groups/Wildlife-Crime-Working-Group

Conférence sur les crimes envers la forêt et les espèces sauvages en Amérique

Plus des trois quarts du commerce des espèces sauvages canadiennes s’effectuent au sein des Amériques. La plupart de nos oiseaux migrateurs passent l’hiver au sud du Canada. Notre pays possède de solides liens économiques et culturels non seulement avec nos voisins des États-Unis et du Mexique, mais aussi avec les Caraïbes et de plus en plus avec l’Amérique centrale et du Sud. En octobre 2015, Lonny Coote, directeur régional pour l’Ontario, a représenté le Canada à la première Regional Conference on Wildlife & Forest Crime : Law Enforcement in the Americas. Cette conférence a eu lieu à Cancún au Mexique, et a été organisée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, le Procureur fédéral mexicain pour l’environnement (PROFEPA) et la Banque mondiale.

Avec le Canada, treize pays de l’Amérique centrale et de l’Amérique latine ont assisté à cette conférence phare. À la conférence, les pays se sont engagés à respecter une liste de quatorze principes et un plan d’action visant une meilleure organisation des efforts locaux de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages dans la région.

L’analyse médico-légale des espèces sauvages

La DALF a développé deux partenariats importants avec les laboratoires de l’ECCC et de la DGST pour appuyer le besoin constant d’identification des espèces. Cette année, nous avons assisté à la croissance de ces partenariats :

  • Le Laboratoire des essais environnementaux du Pacifique et Yukon (LEEPY) d’ECCC fournit des applications moléculaires pour identifier les espèces inconnues. Le département de toxicologie est un centre d’excellence d’analyse toxicogénomique, et depuis 2013, le laboratoire a identifié plus de vingt-cinq espèces en soutien direct aux enquêtes d’application de la loi de la DALF. Plus récemment, le laboratoire a acquis un séquenceur de gènes de nouvelle génération pour appuyer les activités d’application de la loi. Des progrès intéressants ont été réalisés grâce à l’utilisation de cet équipement pour l’identification de sous-populations d’ours polaires et pour différencier les animaux, ce qui a considérablement contribué aux efforts d’application de la loi de la DALF. Le LEEPY est l’un de six laboratoires médico-légaux d’espèces sauvages au monde à avoir obtenu une certification ISO complète.

  • Au cours des 15 dernières années, la section de toxicologie environnementale (ETOX) du LEEPY a intégré l’analyse moléculaire et a élaboré avec succès des protocoles moléculaires pour l’analyse de microréseaux, le repérage des sources bactériennes et l’identification des espèces. Depuis le début des essais, l’ETOX a procédé à l’analyse de plus de 120 échantillons de faune et de flore pour la DALF, menant à l’identification du poisson-zèbre, du Glo Fish®, du lion d’Afrique, du rorqual commun, de l’ours noir, d’un aileron de requin, d’une corne de rhinocéros et d’ivoire d’éléphant, notamment d’éléphants de forêt, d’Asie et d’Afrique.

    Au cours de la dernière année, l’ETOX a entrepris d’importants travaux pour appuyer la DALF en testant des ailerons de requins importés illégalement. Les ailerons de requins sont fréquemment importés en raison de leur signification culturelle et supposées propriétés médicinales. Il y a huit espèces de requins inscrites à la CITES, et en raison des techniques de pêche et de traitement hautement controversées, les importateurs ignorent souvent quelles espèces de requin ils importent. Pour appuyer la DALF, l’ETOX a échantillonné aléatoirement 16 ailerons de requin d’une cargaison contenant approximativement 400 ailerons transformés qui appartiendraient à des requins bleus. Les résultats indiquaient que parmi les 16 échantillons aléatoires, il y aurait 8 espèces de requins différentes, dont aucune de requin bleu. En utilisant cette méthode d’échantillonnage, la DALF travaille désormais avec des scientifiques du LEEPY et des spécialistes d’ailerons de requins des États-Unis pour rédiger un guide d’identification des ailerons transformés afin d’aider aux identifications visuelles sur le terrain.

Échec au crime

Échec au crime® est reconnu mondialement pour son travail en matière d’aide à la liaison des communautés avec la police, par le biais de ses programmes de sensibilisation et ses lignes anti-crime locales. En mars 2016, le personnel de la DALF a assisté à un symposium commandité par Échec au crime en Ontario® pour régler les problèmes de commerce illégal d’espèces sauvages dans la province. Par conséquent, les deux organismes se sont lancés dans un projet pilote d’un an pour collaborer afin de trouver des façons de réduire la criminalité environnementale.

Opération Nunakput

L’Opération Nunakput est une patrouille annuelle du fleuve Mackenzie, de ses deltas et des eaux côtières de la mer de Beaufort.

Le fleuve Mackenzie est le plus vaste réseau hydrographique au Canada, mesurant un total de 1 738 km de la source à la fin. Elle coule dans une vaste région isolée de forêt et de toundra dans les Territoires du Nord-Ouest, et reçoit des affluents de trois provinces.

La patrouille de cette année a été lancée au village de Hay River et s’est terminée à Tuktoyaktuk. Il y avait à bord des agents de la DGAL, de la Gendarmerie royale du Canada, des Forces canadiennes et de Pêches et Océans Canada.

L’objectif de la patrouille était de :

  • maintenir et améliorer la disponibilité opérationnelle en milieu marin;

  • répondre aux appels de service/plaintes;

  • participer à des exercices de formation et à des scénarios;

  • réaliser des activités d’engagement communautaire.

Plusieurs agents de la faune de la DALF ont participé à l’opération et ont voyagé un total de 3 925 km à bord pour effectuer des inspections de zones éloignées, des suivis de plaintes, un dialogue avec les communautés locales et une collecte de renseignements sur des activités illégales suspectées.

Voici les communautés visitées lors de la patrouille : Hay River, Fort Providence, Fort Simpson, Tulita, Norman Wells, Fort Good Hope, Tsiigehtchic, Fort MacPherson, Aklavik, Inuvik et Tuktoyaktuk.

Opération Qimmiq

En septembre 2015, la Direction générale de l’application de la loi a été invitée pour une deuxième année consécutive à voyager à bord du NCSM Shawinigan afin de participer à une opération d’une durée de 15 jours dans le passage du Nord-Ouest.

Lors de cette opération, nommée Qimmiq, les agents de la faune ont réalisé des inspections aux termes de la LCOM et de la LESC des zones protégées éloignées situées dans l’Arctique canadien. Le Refuge d’oiseaux migrateurs de l’île Prince Léopold et la Réserve nationale de faune de Polar Bear Pass ont également été inspectés.

L’opération a débuté à l’extrémité sud de l’île Cornwallis près de Resolute Bay au Nunavut et s’est terminée dans la capitale territoriale d’Iqaluit. Un navire-citerne a été observé dans une réserve nationale de faune et a été tenu de changer de cap pour en sortir. L’analyse post-opérationnelle des renseignements s’est traduite par quatre avertissements envoyés aux propriétaires du bateau pour s’être trouvé illégalement dans des zones protégées de l’Arctique.

La participation de la DALF à l’Opération Qimmiq lui a offert une occasion importante de travailler avec d’autres organismes du Nord et d’échanger des renseignements sur les zones éloignées et difficile d’accès.

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