4,6-dinitro-o-crésol : évaluation préalable finale, chapitre 1

Potentiel d’effets nocifs sur l’environnement

Un scénario fondé sur des hypothèses prudentes a été élaboré afin d’estimer les concentrations potentielles de 4,6-dinitro-o-crésol (DNOC)) qui pourraient être rejetées dans l’environnement par une installation industrielle hypothétique. Cette estimation a été réalisée malgré l’absence de données précises sur les rejets de DNOC dans l’environnement, en tenant compte de deux facteurs. Premièrement, elle tient compte du fait que certains exploitants d’installations industrielles ne sont pas parfaitement conscients de toutes les sources potentielles de rejet de substances dans l’environnement, dont les eaux de rinçage provenant du nettoyage des réacteurs ainsi que des contenants utilisés pour le transport et le stockage, soit directement à l’installation soit par des tiers comme les transporteurs ou les recycleurs de contenants. Deuxièmement, il se peut que des installations qui utilisent cette substance n’aient pas encore été répertoriées. Il faut toutefois mentionner que seules les installations qui utilisent plus de 10 000 kg de DNOC par année doivent produire une déclaration à l’Inventaire national des rejets de polluants (INRP). L’obligation de répondre à l’avis en vertu de l’article 71 pour l’année 2000 reposait également sur un seuil de 10 000 kg.

Dans un scénario prudent, on a présumé qu’un client reçoit la quantité annuelle totale importée (de 100 à 1 000 tonnes) et que 0,2 % de la quantité annuelle de DNOC importée est rejetée dans la rivière Sainte-Claire, ce qui, d’après un jugement professionnel, tient compte des pertes régulières en cours de traitement et des déchets provenant du nettoyage du matériel dans le cas d’une substance manutentionnée en vrac. Ce scénario représente les rejets dans les déchets solides et les eaux usées. Le pourcentage mentionné a permis de calculer un rejet annuel compris entre 200 et 2 000 kg. On a en outre présumé que le DNOC est utilisé pendant toute l’année et qu’il est continuellement rejeté (24 heures par jour) au cours de l’année (350 jours d’exploitation). Les rejets quotidiens sur une période de 350 jours correspondent ainsi à environ 0,57 à 5,7 kg/j. Le taux d’élimination des usines de traitement des eaux usées (UTEU) a également été pris en compte. Le modèle sur l’élimination des UTEU (Sewage Treatment Plant (STP) model, 2001) a prédit que 27 % du DNOC serait éliminé et que 73 % pénétrerait dans l’environnement sous la forme de l’effluent final des eaux usées traitées par une UTEE.

Des publications scientifiques ont mentionné qu’il existait dans l’atmosphère deux principales sources de nitrophénols (une catégorie comprenant le DNOC). Il s’agit de la formation secondaire de ces substances à la suite de réactions dans la troposphère et des émissions des automobiles. Des chercheurs ont étudié la présence et la formation de DNOC dans l’atmosphère (Nojima et al., 1976; Alber et al., 1989; Richartz et al., 1990). Il a été démontré que la réaction du toluène et du méthyl-2-phénol avec le monoxyde d’azote et les radicaux hydroxyles donnait lieu à la formation de DNOC comme polluant secondaire. Il est difficile de calculer la quantité qui peut résulter du rejet anthropique du composé précurseur. Les émissions directes de DNOC en provenance du tuyau d’échappement des automobiles n’ont probablement que peu d’importance. Dans des conditions expérimentales, on a constaté que les gaz d’échappement d’une automobile contenaient moins de 0,01 ng de DNOC par mètre cube (Tremp et al., 1993).

D’après l’INRP (Environnement Canada, 2003b), la Nova Chemicals a transféré annuellement jusqu’à deux tonnes de DNOC et de ses sels en vue de leur élimination. Pour toutes les années antérieures à 2002, les méthodes de traitement employées étaient d’ordre biologique, comme la bio-oxydation, et d’ordre thermique, soit l’incinération. En 2002, l’élimination s’est faite par enfouissement.

Évaluation des effets sur l’environnement

Effets biotiques

Les tableaux 6 à 9 présentent les principales études de toxicité du DNOC pour les organismes dans différents milieux naturels. Les études portant principalement sur la toxicité aiguë du DNOC pour les microorganismes, les invertébrés aquatiques, les insectes, les invertébrés terrestres et les vertébrés ont été relevées dans les publications. On n'a cependant trouvé aucune donnée sur la toxicité aiguë ou chronique en milieu marin.

Tableau 5 (microorganismes) : données empiriques sur la toxicité du DNOC pour les organismes aquatiques
Organisme d’essai Paramètre Valeur
(mg/L)
Référence
Bactérie
Pseudomonas putida
Seuil de toxicité, après 16 heures
(inhibition de la multiplication des cellules)
16 Bringmann et Kühn, 1980
Cyanobactérie
Microcystis aeruginosa
Seuil de toxicité, après 72 heures
(inhibition de la multiplication des cellules)
0,15 Bringmann et Kühn, 1978
Protozoaire
Entosiphon sulcatum
Seuil de toxicité, après 16 heures
(inhibition de la multiplication des cellules)
5,4 Bringmann et Kühn, 1980
Protozoaire
Chilomonas paramecium
Seuil de toxicité, après 72 heures
(inhibition de la croissance)
5,4 Bringmann et Kühn, 1981
Protozoaire
Uronaemia parduczi
Seuil de toxicité, après 72 heures
(inhibition de la croissance)
0,012 Bringmann et Kühn, 1981
Tableau 5 (plantes aquatiques) : données empiriques sur la toxicité du DNOC pour les organismes aquatiques
Organisme d’essai Paramètre Valeur
(mg/L)
Référence
Algue verte
Scenedesmus quadricauda
Seuil de toxicité, après 16 heures
(inhibition de la multiplication des cellules)
13 Bringmann et Kühn, 1980
Algue verte
Scenedesmus subspicatus
CE50 après 96 heures (biomasse) 6 Sewell et al., 1995a
Algue verte
Scenedesmus subspicatus
CE50 après 48 heures (vitesse de croissance) 12 Sewell et al., 1995a
Lemna minor Vitesse de croissance spécifique, exposition pendant 7 jours 0,32 Sloof et Canton, 1983
Tableau 5 (invertébrés aquatiques) : données empiriques sur la toxicité du DNOC pour les organismes aquatiques
Organisme d’essai Paramètre Valeur
(mg/L)
Référence
Puce d’eau
Daphnia magna
CL50 après 24 heures 5,7 van der Hoeven, 1984
Puce d’eau
Daphnia magna
CL50 après 14 jours 1,6 van der Hoeven, 1984
Puce d’eau
Daphnia magna
CSEO après 14 jours (reproduction) 0,6 van der Hoeven, 1984
Puce d’eau
Daphnia magna
CL50 après 24 heures 2,3 Kühn et al., 1989
Puce d’eau
Daphnia magna
CSEO après 24 heures (mortalité) 1,5 Kühn et al., 1989
Puce d’eau
Daphnia magna
CSEO après 21 jours (reproduction) 1,3 Kühn et al., 1989
Puce d’eau
Daphnia pulex
CE50 après 48 heures 0,145 Mayer et Ellersieck, 1986
Puce d’eau
Daphnia pulex
CL50 après 3 heures (sel de sodium du DNOC) 3,5 PAN, 2004
Amphipode
Gammarus fasciatus
CL50 après 96 heures 0,11 Mayer et Ellersieck, 1986
Perle
Pteronarcys californica
CL50 après 96 heures 0,32 Mayer et Ellersieck, 1986
Tableau 5 (vertébrés (poissons) : données empiriques sur la toxicité du DNOC pour les organismes aquatiques
Organisme d’essai Paramètre Valeur
(mg/L)
Référence
Crapet arlequin
Lepomis macrochirus
CL50 après 96 heures 0,95 Sewell et al., 1995b
Crapet arlequin
Lepomis macrochirus
CL50 après 96 heures 0,36 Mayer et Ellersieck, 1986
Truite arc-en-ciel
Oncorhynchus mykiss
CL50 après 96 heures 0,45 Sewell et al., 1995c
Truite arc-en-ciel
Oncorhynchus mykiss
CSEO après 96 heures 0,32 Sewell et al., 1995c
Truite arc-en-ciel
Oncorhynchus mykiss
CL50 après 96 heures 0,066 Mayer et Ellersieck, 1986
Saumon de l’Atlantique
Salmo salar
CL50 après 96 heures 0,20 Zitko et al., 1976
Crapet arlequin
Lepomis macrochirus
CL50 après 96 heures 0,23 Buccafusco et al., 1981
Cyprin doré
Carassius auratus
CL50 après 48 heures (sel de sodium du DNOC) 0,45 PAN, 2004
Carpe commune
Cyprinus carpio
CSEO après 13 jours (pH entre 6,9 et 9,0) ≤ 0,25 Ghillebaert et al., 1995
Carpe commune
Cyprinus carpio
CSEO après 13 jours (pH de 7,8) 0,5-1,0 Ghillebaert et al., 1995
Carpe commune
Cyprinus carpio
CSEO après 13 jours (pH de 9,0) aucun effet Ghillebaert et al., 1995
Carpe commune
Cyprinus carpio
CL50 après 48 heures (sel de sodium du DNOC) 0,17 PAN, 2004
Medaka
Oryzias latipes
CL50 après 48 heures (sel de sodium du DNOC) 0,20 PAN, 2004

CE50 = Concentration d’une substance qu’on estime causer certains effets chez 50 % des organismes d’essai.
CL50 = Concentration d’une substance qu’on estime létale pour 50 % des organismes d’essai.
CSEO = Concentration sans effet observé, soit la concentration la plus élevée ne causant pas d’effet statistiquement significatif par rapport au groupe témoin dans un essai de toxicité.

Tableau 6 : toxicité aiguë du DNOC pour les plantes terrestres
Organisme Paramètre Concentration (mg/L) Référence
Tabac
Nicotiana sylvestris
DE50 après 3 heures
(inhibition de la croissance
de la culture du tube pollinique)
0,466 Strube et al., 1991

DE50 = Dose qu’on estime causer un effet chez 50 % de la population.

Tableau 7 : toxicité aiguë du DNOC pour les invertébrés terrestres
Organisme Paramètre Concentration Référence
Lombric
Eisenia fetida
CL50 après 7 jours 17 mg de DNOC/kg de sol van der Hoeven, 1992
Lombric
Eisenia fetida
CL50 après 14 jours 15 mg de DNOC/kg de sol van der Hoeven, 1992
Lombric
Eisenia fetida
CSEO après 14 jours 10 mg de DNOC/kg de sol van der Hoeven, 1992
Abeille domestique
Apis mellifera
DL50 (par voie orale) 2,04 ± 0,25 µg de DNOC/abeille Beran et Neururer, 1955
Abeille domestique
Apis mellifera
DL50 (par contact) 406 ± 27 µg de DNOC/abeille Beran et Neururer, 1955

CL50 = Concentration qu’on estime létale pour 50 % des organismes d’essai.
CSEO = Concentration sans effet observé.
DL50 = Dose qu’on estime létale pour 50 % des organismes d’essai.

Tableau 8 : toxicité du DNOC pour les vertébrés terrestres
Organisme Paramètre Concentration
(mg/kg-p.c.)
Référence
Caille du Japon
Coturnix japonica
DL50 après 24 heures 14,8 (IC de 95 % = 13-17) Dickhaus et Heisler, 1980
Caille du Japon
Coturnix japonica
CL50 après 8 jours 106 Til et Kengen, 1980
Faisan DL50 8,4 Janda, 1970
Perdrix DL50 8,3 Janda, 1970
Rat DMEO après 90 jours 2,5 (par jour) Den Tonkelaar et al., 1983

DL50 = Dose qu’on estime létale pour 50 % des organismes d’essai.
CL50 = Concentration qu’on estime létale pour 50 % des organismes d’essai.
DMEO = Dose minimale avec effet observé.
IC = Intervalle de confiance.

La truite arc-en-ciel s’avère le vertébré aquatique le plus sensible signalé dans des publications (Mayer et Ellersieck, 1986; Sewell et al., 1995c). Les valeurs de 50(concentration qu’on estime létale pour 50 % des organismes d’essai) mentionnées par ces auteurs sont respectivement de 0,066 et de 0,45 mg/L. L’étude portant sur la CL50 après 96 heures mentionnée par Sewell et al. (1995c) est inédite, mais elle a été citée dans un rapport évalué par les pairs (PISSC, 2000). Le saumon de l’Atlantique et le crapet arlequin sont aussi des espèces sensibles dont les valeurs de la CL50 après 96 heures sont respectivement de 0,20 et de 0,23 mg/L (Zitko et al., 1976; Buccafusco et al., 1981).

L’effet du DNOC sur les vertébrés terrestres (le vison et la loutre), c’est-à-dire la valeur critique de la toxicité pour la faune, ou VCT, a été calculé à l’aide des données sur la toxicité en doses répétées par voie orale chez les mammifères (des rats), lesquelles sont mentionnées pour la substance (2,5 mg/kg de poids corporel par jour [p.c./j] dans une étude sur l’exposition par voie alimentaire des rats pendant 90 jours, dose minimale avec effet observé [DMEO]) (Den Tonkelaar et al., 1983). La VCT faune a été calculée au moyen de la valeur chronique (moyenne géométrique de la concentration sans effet observé [CSEO] et de la DMEO) tirée de l’étude sur les rats et corrigée en fonction du poids corporel d’une espèce sentinelle servant de base aux prévisions (Sample et al., 1996). Dans le cas présent, le vison et la loutre de rivière constituent ces espèces sentinelles.

La VCTfaune est donc calculée comme suit :

où :

Donc, VCTfaune = 0,8 × (0,35/0,807) = 0,35 pour le vison et 0,8 × (0,35/6,01) = 0,047 pour la loutre.

La CESEfaune est calculée comme suit au moyen de la VCTfaune :

où :

Par conséquent, la CESEvison est de 0,035 mg/kg p.c./j et la CESEloutre, de 0,0047 mg/kg p.c./j.

Évaluation de l’exposition de l’environnement

Concentrations dans l’atmosphère et les précipitations

On n’a pas relevé de données de surveillance pour le DNOC dans l’atmosphère ou les précipitations au Canada. Le tableau 9 résume les données de surveillance provenant d’autres pays.

Tableau 9 : concentrations de DNOC dans l’atmosphère et les précipitations
Endroit Période d’échantillonnage Nbre d’échantillons Concentration
moyenne
(µg/L)a
Référence
Danemark Octobre à novembre 2001 5 [0,07-3,2 ng/m3] Bossi et Andersen, 2003
Pays-Bas 2000-2001 18 > 0,1 Duyzer et Vonk, 2002
Italie, Milan Novembre 1998 12 [600-7 200], eau de pluie Belloli et al., 2000
Allemagne, Bavière 1995-1998 non spécifié (n.s.) [0,1-2,4], eau de pluie (valeurs approchées tirées d’un graphique) Schüssler et Nitschke, 2001
Allemagne, Bavière Juillet 1998 à mars 1999 > 100 3,4 [0,5-4,2], eau de brouillard Römpp et al., 2001
Allemagne, Hanovre 1988 n.s. Mesure qualitative dans la pluie et la neige Alber et al., 1989
Angleterre, Great Dun Fell Avril à mai 1993 6 0,7 [0,26-2,13], eau des nuages Lüttke et Levsen, 1997
Allemagne, mont Brocken Juin 1994 6 4,2 [0,1-10], eau des nuages Lüttke et al., 1999
Suisse, Dübendorf Mars à novembre 1985 3 0,05 µg/m3, air ambiant [0,95-1,6 µg/L], pluie Leuenberger et al., 1988

a À moins d’indication contraire, les chiffres entre crochets indiquent l’intervalle des valeurs, s’il en est (par exemple [minimum-maximum]).

Le DNOC a été décelé dans l’atmosphère et les précipitations à un certain nombre d’endroits en Europe; toutefois, l’épandage de pesticides n’explique pas à lui seul la présence de phénols nitrés dans la pluie (Leuenberger et al., 1988). Schwarzenbach et al. (2003) ont démontré que le DNOC passe facilement de la phase gazeuse à la phase aqueuse et qu’il devrait donc se retrouver dans l’eau de pluie. Le DNOC a été décelé au Danemark, même s’il n’avait pas été utilisé au cours des dix années précédentes (Danish Environmental Protection Agency, 2001). Les concentrations mesurées dans la pluie au Danemark sont du même ordre de grandeur que celles décelées en Angleterre, en Allemagne et en Suisse.

Comme il a été impossible de recenser des données de surveillance pour le DNOC dans l’atmosphère ou les précipitations au Canada, on a établi plusieurs scénarios de rejet afin de calculer la quantité de DNOC qui pourrait être rejetée dans les eaux réceptrices au pays à la suite de l’entraînement par la pluie de cette substance présente dans l’atmosphère. Les scénarios comprenaient des données sur les précipitations provenant de 12 villes canadiennes, une estimation de la quantité de DNOC présente dans l’eau de pluie et des chiffres sur les eaux de ruissellement des zones bâties et naturelles qui sont traitées par une usine de traitement des eaux usées (UTEU). On a présumé que l’événement de précipitation qui éliminerait le DNOC de l’atmosphère serait une forte chute de pluie et que cette substance serait entraînée au tout début et non pendant toute la durée de l’événement. La concentration de DNOC utilisée dans le scénario est fondée sur les valeurs relevées pour les précipitations en Europe dont on a jugé qu’elles étaient des concentrations réalistes possibles de DNOC dans l’air au Canada. La concentration moyenne de DNOC dans l’eau des nuages du Nord de l’Allemagne (4,2 µg/L) a été choisie. On a présumé que l’eau de pluie serait rejetée comme une source ponctuelle par une UTEU, mais qu’elle ne serait pas traitée parce que l’efficacité d’élimination d’une UTEU pendant un orage est probablement faible. Les plus fortes concentrations de DNOC ont été mesurées dans les eaux réceptrices provenant des UTEU de London (0,0023 mg/L) et de Guelph, en Ontario (0,0023 mg/L), ainsi que de Granby, au Québec (0,0025 mg/L).

Concentrations en milieu aquatique

On n’a pas relevé de données de surveillance récentes pour le DNOC en milieu aquatique au Canada. Des données plus anciennes sur les concentrations de cette substance dans les eaux canadiennes et celles d’autres pays sont résumées dans le tableau 10.

Tableau 10 : concentrations de DNOC dans l’eau de surface
Endroit Période d’échantillonnage Nombre d’échantillons Limite de détection
(µg/L)
Concentration moyenne
(mg/L)b
Référence
Italie, le Po Janvier 1994 à décembre 1996 n.s. (des échantillons ont été prélevés à des intervalles de 15 jours pendant la période d’échantillonnage) 0,1 non décelé (n.d.) Davi et Gnudi, 1999
Allemagne, l’Elbe 1994 n.s. 0,05 [n.s.-0,06] Pietsch et al., 1995
Danemark, région de Hølvads Rende, eau du sol, eau de drainage, eau de ruisseau Octobre 1989 à décembre 1991 n.s. n.s. 0,005 (eau du sol) n.d. (eau de drainage) [0,02-0,16] (eau de ruisseau) Mogensen et Spliid, 1995
Danemark, région de Bolbo Bæk, eau du sol, eau de ruisseau Avril 1990 à décembre 1991 n.s. n.s. 0,005 (eau du sol) 0,16 (eau de ruisseau) Mogensen et Spliid, 1995
Danemark, quatre étangs Novembre 1989 à décembre 1990 n.s. n.s. [n,d.-0,64] Mogensen et Spliid, 1995
Pays-Bas, la Meuse et le Rhin; Slovaquie, le Danube et la Nitra n.s. 4 0,4 n.d. Brouwer et Brinkman, 1994
Allemagne, Bavière, mont Ochsenkopf et campus de l’Université de Bayreuth Automne 1988 n.s. 1,98 [n.d.-12,5] Richartz et al., 1990

b Les chiffres entre crochets indiquent l’intervalle des valeurs, s’il en est (par exemple [minimum-maximum]).

Tableau 10 (Source ponctuelle) : Concentrations de DNOC dans l’eau de surface
Endroit Période d’échantillonnage Nombre
d’échantillons
Limite de détection
(µg/L)
Concentration moyennec
(mg/L)
Référence
Ontario, rivière Sainte-Claire près de Sarnia (zone industrielle) 1979 24 1 [non-décelé (n.d.)-10] Munro et al., 1985
Ontario, rivière Sainte-Claire près de Sarnia (zone industrielle) 1980 25 1 n.d. Munro et al., 1985
Ontario, rivière Sainte-Claire près de Sarnia, effluent industriel, eau de procédé et d’égout, eau de fossé du cantond 1979 119 1 [n.d.-10 000] Munro et al., 1985
Ontario, rivière Sainte-Claire près de Sarnia, effluent industriel, eau de procédé et d’égout, eau de fossé du cantond 1980 61 1 n.d. Munro et al., 1985
États-Unis, Californie, eau souterraine non spécifié (n.s.) n.s. n.s. n.s.-35 Hallberg, 1989
Italie, Tarente, eau marine de surface contaminée par une raffinerie de pétrole ou par les déchets d’une usine sidérurgique n.s. 2 0,017 [0,030-0,065] Cardellicchio et al., 1997
Endroit non spécifié, effluent d’une raffinerie de pétrole, effluent d’une fabrique de papier n.s. n.s. 0,5 n.d. Paterson et al., 1996

c Les chiffres entre crochets indiquent l’intervalle des valeurs, s’il en est (par exemple [minimum-maximum]).
d La concentration moyenne dans l’effluent est mentionnée pour donner une idée de l’exposition qui en résulte. Cette valeur n’a pas été incluse dans la section sur les rejets de DNOC, car aucun renseignement n’a été fourni sur les quantités d’effluent et le taux de rejet.

Comme on n’avait pas relevé de données de surveillance récentes pour l’eau de surface au Canada, on a utilisé un modèle pour calculer l’exposition en milieu aquatique. Le scénario a fait appel au modèle ChemSim (Environnement Canada, 2003c) pour prédire les valeurs de l’exposition. Le modèle a été exécuté pour calculer trois valeurs du débit du cours d’eau et deux taux de charge (calculés dans la section sur les rejets de DNOC), soit en tout six passages. Tel qu’il est indiqué dans le scénario de rejet, on présume que le DNOC est utilisé pendant toute l’année et qu’il est rejeté continuellement (24 heures par jour) au cours de l’année (350 jours d’exploitation). Deux valeurs du faible débit du cours d’eau (le 2e centile et demi et le 10e centile) ont été choisies pour calculer les concentrations environnementales estimées (CEE) en période d’étiage. La valeur du débit au 50e centile a aussi été choisie pour calculer les CEE dans des conditions plus normales. On a estimé que la concentration maximale de DNOC à 20 m en aval de l’installation déclarante était inférieure à 0,006 mg/L pour un rejet de 5,7 kg/j (le pire des scénarios) et le débit du 2e centile et demi. Si le traitement dans une UTEU est pris en compte, la CEE est de 0,0014 mg/L.

Concentrations dans les sédiments, les boues d’épuration et le sol

Le tableau 11 résume les concentrations de DNOC mesurées dans le sol, les sédiments et les boues d’épuration. En raison de son débit élevé et de la vitesse de son courant, la rivière Sainte-Claire dilue et disperse rapidement cette substance, et une faible quantité seulement se retrouve dans les sédiments (1 %). D’après les résultats de la modélisation, 0,057 kg/j (ou 1 %) de DNOC pourrait être adsorbé sur les sédiments si le taux de rejet est de 5,7 kg/j.

Tableau 11 : concentrations de DNOC dans le sol, les sédiments et les boues
Endroit Période d’échantillonnage Nombre d’échantillons Limite de détection  (ng/g) Concentration moyennee
(ng/g)
Référence
Ontario, sol d’un ancien parc urbain non spécifié (n.s.) 60 100 Intervalle typique pour l’Ontario < Wf MEEO, 1994
Ontario, sol de parc rural n.s. 101 100 Intervalle typique pour l’Ontario < Wf MEEO, 1994
Canada, sol agricole n.s. 30 50 non décelé (n.d.) Webber, 1994
11 endroits au Canada, échantillons de boues Septembre 1993 à février 1994 12 échantillons/site n.s. n.d. Webber et Nichols, 1995
Mer de Beaufort, sédiments, îles artificielles n.s. n.s. n.s. < 10 (poids sec) Fowler et Hope, 1984
Canada, boues urbaines 1980 à 1985 15 n.s. [1 200-1 500] (poids sec) Webber et Lesage, 1989
Pologne, monts Holy Cross, sol Du 3 au 6 juillet 1996 8 1 n.d. Migaszewski, 1999
Italie, Tarente, sédiments contaminés par une raffinerie de pétrole ou par les déchets d’une usine sidérurgique n.s. 2 n.s. n.d. Cardellicchio et al., 1997

e Les chiffres entre crochets indiquent l’intervalle des valeurs, s’il en est (par exemple [minimum-maximum]).
f < W est un qualificatif indiquant que l’échantillon peut contenir la substance à analyser, mais que sa concentration n’est probablement pas supérieure à la limite de détection de la méthode. W peut varier entre un tiers et un cinquième de cette limite de détection (MEEO, 1994).

Le DNOC a été décelé dans 13 % des boues urbaines échantillonnées au Canada pendant la période de 1980 à 1985; ses concentrations variaient entre 1 200 et 1 500 ng/g en poids sec, et sa concentration médiane était de 1 300 ng/g en poids sec (Webber et Lesage, 1989). Il n’a pas été décelé (limite de détection non spécifiée) dans les boues ou les composts de boues provenant de divers endroits au Canada échantillonnés en 1993 et 1994 (Webber et Nichols, 1995).

Le DNOC n’a pas été décelé (limite de détection de la méthode = 100 ng/g) dans 101 échantillons de sol de « parcs ruraux », ni dans 60 échantillons de sol d’« anciens parcs urbains » en Ontario (MEEO, 1994). De même, cette substance n’a pas été décelée (limite de détection = 50 ng/g) dans le sol agricole provenant de divers endroits au Canada (Webber, 1994).

Concentrations dans le biote

Le DNOC n’a pas été décelé dans des échantillons composites de poisson (limite de détection non mentionnée) provenant des États-Unis (DeVault, 1985).

Tel qu’il est indiqué dans la section portant sur le devenir dans l’environnement et la répartition, le potentiel de bioaccumulation du DNOC est relativement faible. Toutefois, comme on pourra le lire à la section sur la caractérisation des effets, les mammifères peuvent être assez sensibles au DNOC selon les résultats des études de toxicité en doses répétées par voie orale. L’exposition de la faune au DNOC présent dans les aliments et l’eau a donc été calculée.

Une CEE pour la faune a été obtenue en calculant la dose journalière totale de la substance pour le vison et la loutre. Un modèle d’énergétique fondé sur le modèle général d’exposition de la faune tiré de l’Exposure Factors Handbook de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis a été utilisé (US EPA, 1993).

 

Une CEE pour la faune a été obtenue en calculant la dose journalière totale de la substance pour le vison et la loutre

où :

Le modèle prenait en compte le taux métabolique des récepteurs fauniques d’intérêt (le vison et la loutre), le pourcentage d’absorption de la nourriture par les récepteurs et le temps passé par les animaux dans la zone contaminée, qui est fondé sur l’aire de répartition type des récepteurs fauniques.

La concentration de la substance dans un poisson (Ci) doit être calculée en se fondant sur la valeur la plus élevée de la CEEeau et un FBA. Ce dernier a été calculé à l’aide du modèle modifié de Gobas (Gobas et Arnot, 2003). Il représente une chaîne alimentaire benthique/pélagique et calcule l’accumulation due à toutes les sources dans un poisson du milieu de la chaîne alimentaire qui serait habituellement mangé par un mammifère piscivore.

où :

Le modèle a calculé que la CEE était de 0,0004 mg/kg p.c./j pour le vison et de 0,000 007 mg/kg p.c./j pour la loutre.

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