Cette page Web a été archivée dans le Web

L'information dont il est indiqué qu'elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n'est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n'a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Sauter l'index du livret et aller au contenu de la page

ARCHIVÉE - Rapport annuel de la LCPE (1999) pour la période d'avril 2009 à mars 2010


3 Collecte de l’information et établissement d’objectifs, de directives et de codes de pratique (Partie 3)

La Partie 3 de la LCPE(1999) exige que le ministre de l'Environnement établisse des objectifs et des directives en matière de qualité de l'environnement, et qu'il publie des directives concernant les rejets de substances, et des codes de pratique. Selon cette partie, le ministère de la Santé est tenu de fixer des objectifs, des directives et des codes de pratique concernant les éléments de l'environnement qui peuvent avoir des répercussions sur la vie et la santé des Canadiens. La Partie 3 traite également de la recherche, de la collecte de renseignements et de la production d'inventaires et de rapports.

3.1 Surveillance de la qualité de l'environnement

Au Canada, la surveillance de la qualité de l'air et de l'eau s'exerce grâce à des partenariats entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les municipalités, les universités, les associations s'intéressant à la qualité de l'eau et de l'air, les groupes environnementaux et les bénévoles.

3.1.1 Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique

Le Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique (RNSPA) est un réseau commun fédéral, provincial, territorial et municipal qui a vu le jour en 1969. De nature principalement urbaine, le réseau compte près de 300 stations de surveillance de la pollution atmosphérique réparties dans 177 collectivités. Près de 840 instruments, y compris des analyseurs continus, des appareils de surveillance des matières particulaires et des échantillonneurs, sont utilisés pour fournir des mesures de la qualité de l'air pour les principaux contaminants atmosphériques et les substances toxiques. Ces substances incluent les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dioxines et les furanes (qui sont produits par des activités de combustion telles que la combustion du bois), ainsi que des métaux lourds, comme l'arsenic, le plomb et le mercure. Plus de 340 types de substances chimiques sont analysés dans des échantillons recueillis à des sites urbains types du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique, y compris plus de 167 composés organiques volatils qui contribuent à la formation de smog. Au fil des ans, le réseau a produit l'une des bases de données sur la qualité de l'air les plus importantes et les plus diversifiées géographiquement avec le plus grand nombre de polluants.

Les données du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique servent à produire des rapports sur les progrès réalisés à l'égard des standards pancanadiens relatifs aux matières particulaires et à l'ozone. Les données sur l'ozone et les matières particulaires fines (MP2,5) sont utilisées par le programme Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement (ICDE) pour son indicateur de qualité de l'air, alors que l'Accord Canada–États-Unis sur la qualité de l'air se sert des données pour des discussions se rapportant à la pollution transfrontalière. Les mesures de dioxyde de soufre, de dioxyde d'azote, d'ozone, de matières particulaires fines et de monoxyde de carbone recueillies par le Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique sont également utilisées par l'Alberta, l'Ontario et le Québec pour produire des rapports sur leurs indices de qualité de l'air, et par Environnement Canada et les autres provinces pour produire des rapports sur leur cote air santé. Un nombre important de demandes pour des données du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique sont reçues chaque année par Environnement Canada d'autres gouvernements, de chercheurs des universités et de Canadiens.

En 2009-2010, le programme du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique a continué ses efforts pour mettre à jour la déclaration de données et l'infrastructure de la base de données afin de permettre la communication en temps voulu des résultats historiques et d'améliorer la qualité des résultats en temps réel.

L'analyse des matières particulaires a été étendue pour inclure le lévoglucosane, un indicateur de combustion de la biomasse, c'est-à-dire des matières particulaires qui proviennent de la combustion de bois (incendies de forêt, poêles à bois, fours à bois). De plus, l'accent a été placé sur le remplacement d'instruments standard pour la mesure de monoxyde de carbone par des instruments de mesure de traces, et l'échantillonnage en continu des matières particulaires fines a été mis à niveau à l'échelle du pays pour être conforme à la méthode équivalente fédérale en vue d'améliorer l'uniformité et la comparabilité des données sur les matières particulaires fines.

Bien que les concentrations de polluants les plus importants aient diminué au cours des 40 dernières années, les mesures et les recherches continues sur les effets sur la santé ont démontré clairement que les polluants, comme les matières particulaires fines et l'ozone, sont encore préoccupants. De nouveaux produits chimiques sont également visés par une réglementation s'inspirant des risques pour la santé et l'environnement. À mesure que ces nouvelles priorités sont définies, le Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique met en œuvre des méthodes et des procédures afin de recueillir des données sur ces produits chimiques. Ce processus se traduit par une évolution constante du programme de mesure pour faire le suivi des polluants atmosphériques critiques pertinents. Environnement Canada travaille aussi à l'élaboration et à la mise en œuvre de méthodes analytiques pour combler les lacunes dans les connaissances des sciences de l'atmosphère liées aux caractéristiques changeantes des substances chimiques volatiles et semi-volatiles émises par de nouveaux moteurs de véhicules qui sont munis de technologies novatrices de contrôle des émissions et qui utilisent un large éventail de carburants traditionnels et renouvelables.

3.1.2 Réseau canadien de surveillance de l'air et des précipitations

Le Réseau canadien de surveillance de l'air et des précipitations (RCSAP) est un réseau régional et non urbain de surveillance qui mesure la qualité de l'air depuis 1978. On compte actuellement 33 stations de mesure au Canada, situées dans des régions rurales et éloignées à travers le pays afin de fournir un échantillonnage représentatif de la qualité de l'air régional. Une station située aux États-Unis et une autre au Canada permet d'assurer la comparabilité des méthodes de mesures des deux pays. Le réseau mesure un vaste éventail de polluants atmosphériques, y compris plusieurs substances toxiques aux termes de la LCPE(1999) (p. ex. sulfate particulaire, ammoniac à l'état gazeux, nitrate, dioxyde de soufre à l'état gazeux et acide nitrique).

En 2009-2010, plus de 25 000 échantillons de tous les types ont été analysés dans le cadre des initiatives de recherches environnementales du Canada. De nouveaux sites ont été ajoutés et la capacité analytique a été améliorée afin d'accroître la portée du réseau, afin d'appuyer les améliorations et la validation de la modélisation de la qualité de l'air. Du fait de cette expansion, les effets des émissions de polluants atmosphériques nationaux et transfrontaliers sur la qualité de l'air, la santé humaine et l'environnement seront mieux définis.

Un nouveau processus d'identification de site a été terminé dans l'Ouest canadien et un nouveau site de surveillance a été mis en place en Ontario. De plus, le Réseau canadien de surveillance de l'air et des précipitations a été évalué pour déterminer son potentiel à l'avenir pour fournir des données de mesures pour les réductions d'émissions à l'aide des résultats de la modélisation des scénarios. De plus, une étude a été mise en œuvre pour déterminer laquelle des technologies existantes pour mesurer les matières particulaires fines dans les environnements non urbains convient au Réseau canadien de surveillance de l'air et des précipitations, afin d'appuyer la prévision de la qualité de l'air et la cote air santé.

D'autres activités du Réseau canadien de surveillance de l'air et des précipitations comprennent l'ajout de mesures du mercure dans les précipitations à trois sites (pour un total de huit sites) en collaboration avec le Mercury Deposition Network des États-Unis, et l'ajout de la mesure des concentrations gazeuses totales à un site (pour un total de quatre sites) afin d'appuyer l'élaboration du modèle pour le mercure et le programme national de mesure et d'évaluation des concentrations de mercure.

Dans le cadre de travaux continus, on a effectué des analyses des principaux ions dans l'air et dans les précipitations à l'appui des excédents annuels de la charge nationaux, et des mesures de particulaires fines ont été exécutées à l'appui des standards pancanadiens et des indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement. Les mesures continues de gaz à l'appui de différentes initiatives liées à la qualité de l'air se sont poursuivies. Les données du Réseau canadien de surveillance de l'air et des précipitations continuent à être uniques, car toutes les mesures continues de gaz sont non seulement traçables jusqu'au standard principal, mais sont corrigées en fonction de ces standards afin d'appuyer les efforts de recherche par rapport aux tendances régionales, continentales et hémisphériques.

3.1.3 Réseau de mesure des dépôts atmosphériques

En application des dispositions de l'Annexe 15 de l'Accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs, le Réseau de mesure des dépôts atmosphériques est une initiative binationale d'Environnement Canada et de l'Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis qui a été établie en 1990 pour surveiller les tendances et les dépôts des polluants toxiques prioritaires dans le bassin des Grands Lacs.

Le réseau a une station de surveillance sur le littoral de chacun des cinq Grands Lacs ainsi que plusieurs stations satellites supplémentaires. Les stations de surveillance fournissent des données à long terme sur des concentrations de substances toxiques dans des échantillons de gaz, de particules et de précipitations représentatives des régions. Environnement Canada gère des stations au lac Huron à Burnt Island et au lac Ontario à Point Petre. Les substances surveillées comprennent les HAP, les pesticides organochlorés, y compris ceux interdits et ceux en usage, les BPCpropres aux congénères, les polybromodiphényléthers (PBDE) et les métaux traces.

En 2009-2010, l'accent a été mis sur des mesures continues des substances toxiques prioritaires, l'analyse de données, et l'élaboration et l'amélioration de méthodes. Des échantillons pluriannuels de 2005 à 2008 de stations canadiennes ont été analysés pour les concentrations de polybromodiphényléthers et les données ont été publiées aux fins d'utilisation. De plus, l'analyse des échantillons pour relever des composés de nouveaux ignifugeants est en cours, et des séries de données pour ces nouvelles substances chimiques et de nombreuses autres sont en cours d'établissement, ce qui permettra d'évaluer leurs effets et de faire le suivi des mesures réglementaires. Pour les substances de base du Réseau de mesure des dépôts atmosphériques, les données pour l'air et les précipitations sont disponibles jusqu'en 2005 et 2008, respectivement, pour les sites canadiens. En 2009-2010, les données du réseau ont été utilisées pour produire des publications évaluées par les pairs et ont été comprises dans le rapport d'étape biennal 2008-2009 de la Stratégie binationale relative aux toxiques des Grands Lacs.

3.1.4 Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord

Environnement Canada a continué d'effectuer des mesures atmosphériques de polluants organiques persistants (POP) et d'autres produits chimiques d'intérêt prioritaire dans l'Arctique par l'entremise du projet Surveillance des contaminants atmosphériques dans le Nord : mesure des concentrations de polluants organiques dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants du Nord. Mené par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, le Programme de lutte contre les contaminants du Nord est le Plan national de mise en œuvre du Canada pour le Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique et contribue à répondre aux obligations du Canada dans le cadre de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) du Programme environnemental des Nations Unies.

Dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants du Nord, les tendances temporelles et les variations saisonnières les plus récentes par rapport aux PBDE et aux pesticides utilisés actuellement mesurés à Alert, au Nunavut, ont été indiquées dans le rapport du Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique intitulé Arctic Pollution 2009. Ce rapport a présenté de l'information mise à jour sur l'état des contaminants pour les ministres des huit pays arctiques, en vertu du Conseil de l'Arctique.

Les constatations dans le rapport indiquent que les PBDEcontinuaient à augmenter à Alert en 2005; en effet, dans le cas des décabromodiphényléthers, les concentrations doublent toutes les 3,5 années. De plus, les concentrations de PBDE mesurées dans l'air arctique ont été comparées à celles mesurées dans les Grands Lacs dans le cadre du Réseau de mesure des dépôts atmosphériques. Des variations interannuelles entre les sites de mesure à Point Petre, en Ontario, et à Alert, au Nunavut indiquent que les émissions provenant de régions à l'extérieur de l'Amérique du Nord pourraient également transporter des PBDE à l'Arctique. Des observations épisodiques de concentrations élevées de PDBE en phase particulaire pendant l'hiver à Alert étaient probablement liées à des apports accrus en raison du transport sur de grandes distances pendant la période de brouillard arctique.

En 2009-2010, le projet des mesures atmosphériques du mercure à Alert et à Little Fox Lake dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord a continué à fournir des données sur les concentrations atmosphériques de mercure et sur les processus dans l'Arctique canadien. Les travaux effectués dans le cadre de ce projet ont fourni des renseignements critiques au sujet des processus clés liés au transport, à la transformation et au dépôt de ce polluant prioritaire dans l'Arctique. Les chercheurs ont récemment publié un article évalué par les pairs qui faisait état de la première observation d'une diminution à long terme des concentrations atmosphériques annuelles de mercure à Alert.

Le Rapport d'évaluation de la santé humaine du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord a été publié en juin 2009, en même temps que le rapport correspondant d'évaluation de la santé du Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique. Ces rapports résument l'exposition des populations de l'Arctique à des substances chimiques environnementales sélectionnées, avec des tendances temporelles et géographiques.

3.1.5 Transport atmosphérique intercontinental de polluants anthropiques vers l'Arctique

Ce projet est l'un de 44 projets financés par le Canada et l'un de cinq projets menés par les scientifiques d'Environnement Canada, dans le cadre de l'Année polaire internationale, un programme scientifique interdisciplinaire mondial de grande envergure centré sur l'Arctique et l'Antarctique. Le projet mesure simultanément les concentrations atmosphériques de polluants organiques persistants (POP) et de mercure dans les régions sources potentielles le long de la côte du Pacifique et dans l'Arctique canadien, américain et russe. Il aidera à déterminer la source géographique de ces substances chimiques, la proportion contribuée par chaque région source, et les conditions climatiques qui ont une incidence sur leur transport à l'Arctique. Le projet est une extension des réseaux pour la mesure de polluants organiques persistants (POP) et de mercure dans l'atmosphère dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord et du Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique du Conseil de l'Arctique. Il s'agit d'une collaboration d'une équipe de scientifiques de six pays, soit le Canada, la Russie, les États-Unis, la Chine, le Vietnam et le Japon.

Au Canada, les polluants organiques persistants et le mercure sont mesurés à des stations à Alert, au Nunavut, et au lac Little Fox, au Yukon. Les concentrations atmosphériques de mercure sont également mesurées à Whistler, en Colombie-Britannique. En 2009-2010, les stations des deux côtés de l'océan Pacifique ont rapporté des données préliminaires sur les concentrations atmosphériques de polluants organiques persistants et de mercure. La plupart des données sont actuellement soumises à des procédures d'assurance et de contrôle de la qualité pour garantir l'uniformité et la fiabilité. Un programme multinational d'assurance et de contrôle de la qualité pour l'analyse de polluants organiques persistants a été mené, avec la participation de 21 laboratoires. Un rapport a été produit et un article scientifique a été accepté aux fins de publication dans une revue évaluée par les pairs. Les calculs des modèles indiquent que le transport du mercure de l'Asie est important mais moins efficace que le transport de la Russie et de l'Amérique du Nord. Les polluants organiques persistants peuvent être retenus par les nuages et transportés vers le nord, dans la troposphère moyenne. Une trousse de sensibilisation fournissant de l'information scientifique liée aux contaminants dans le cadre du projet Transport atmosphérique intercontinental de polluants anthropiques vers l'Arctique a été élaborée et ensuite distribuée aux collectivités du Yukon pendant l'été 2009.

3.1.6 Réseau d'étude d'échantillonnage passif atmosphérique mondial

Le Réseau d'étude d'échantillonnage passif atmosphérique mondial est un programme mondial de surveillance des substances chimiques présentes dans l'environnement. Des appareils d'échantillonnage simples, fonctionnant sans électricité, sont utilisés. Le réseau prend appui sur une étude pilote de deux ans qui a porté fruit. Cette étude pilote a été lancée en décembre 2004 à plus de 50 stations réparties sur les sept continents. Elle est gérée par les scientifiques d'Environnement Canada qui travaillent en collaboration avec une équipe de chercheurs internationaux. Les résultats de l'étude aident le Canada à remplir les obligations prévues dans la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants dans le cadre du Programme environnemental des Nations Unies, et du Protocole sur les polluants organiques persistants de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe.

En 2009-2010, des efforts de dépistage se sont poursuivis pour identifier les polluants prioritaires associés au Plan de gestion des produits chimiques dans les échantillons archivés. Des échantillons prélevés trimestriellement à plus de 40 sites à l'échelle mondiale en 2005 ont été analysés pour vérifier la présence de nouveaux ignifugeants, et pour fournir la première image globale de leur distribution atmosphérique. De plus, une étude pilote a été effectuée pendant l'été et l'automne 2009 pour évaluer les apports mondiaux des substances chimiques de la Liste intérieure des substances à l'environnement canadien. Cette étude pilote comprenait l'utilisation d'un nouvel appareil d'échantillonnage passif de l'air (un disque de mousse de polyuréthane imprégné de sorbants) à un sous-ensemble de sites dans le Réseau d'échantillonnage atmosphérique passif.

Les résultats du nouveau disque d'échantillonnage imprégné de sorbants se comparent bien avec les résultats des disques d'échantillonnage traditionnels mis en place en même temps pour les BPC. De plus, les disques d'échantillonnage imprégnés de sorbants étaient en mesure de capturer les composés perfluoroalkyliques et les siloxanes, et de fournir la première image de la distribution atmosphérique mondiale de ces composés. Par conséquent, le nouveau disque d'échantillonnage semble prometteur comme outil pour étudier les contaminants prioritaires dans l'air. Le Réseau d'étude d'échantillonnage passif atmosphérique mondial continue à contribuer aux efforts internationaux sur les polluants organiques persistants atmosphériques par l'entremise du renforcement des capacités, du transfert technologique, de la participation à des ateliers et de la production de rapports. Les données du réseau, qui étaient les seules données disponibles pour certaines régions, ont contribué au premier rapport mondial de surveillance de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, adoptée en mai 2009. L'échantillonnage trimestriel à 55 stations internationales a continué en 2009-2010, la cinquième année d'échantillonnage pour ce réseau.

3.1.7 Surveillance des gaz à effet de serre

Environnement Canada a entamé des observations du CO2en 1975, dans le cadre de l'effort mondial visant à caractériser la composition atmosphérique changeante et à comprendre les changements climatiques. Le réseau de surveillance actuel pour les gaz à effet de serre comprend des observations du CO2, du méthane, de l'oxyde nitreux et de l'hexafluorure de soufre. Il y a cinq sites situés dans des régions éloignées du Canada qui fournissent des données sur les concentrations hebdomadaires et quotidiennes pour toutes ces substances chimiques. Entre 2007 et 2009, un autre cinq sites ont été ajoutés dans l'Ouest canadien et dans le centre du Québec pour surveiller les concentrations de CO2 et de méthane.

Les données canadiennes sont recueillies et communiquées afin de respecter les obligations internationales à l'égard du Système mondial d'observation du climat de l'Organisation météorologique mondiale. Elles respectent également les exigences pour la surveillance et la communication des données en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. L'observatoire de veille de l'atmosphère du globe du docteur Neil Trivett d'Environnement Canada, situé à Alert, au Nunavut est l'un des trois sites mondiaux de comparaison corrélative utilisés pour garantir la comparabilité et l'exactitude des données dans les réseaux mondiaux. Les données sont utilisées pour estimer les sources naturelles ou anthropiques (liées à l'activité humaine), caractériser la variabilité annuelle des sources et des puits, et améliorer la compréhension de l'échange de carbone entre l'atmosphère et la biosphère terrestre.

Les concentrations des gaz à effet de serre canadiennes et les tendances connexes sont conformes à la situation mondiale. Les observations atmosphériques en 2008 provenant du réseau intégré de flacons hebdomadaires d'Environnement Canada à des sites éloignés étaient de 387,3 parties par million pour le CO2 et de 1 866 parties par million pour le méthane.

3.1.8 Surveillance de la qualité de l'eau à l'appui du Programme de réglementation de la qualité de l'air

Le réseau FISHg (Freshwater Inventory and Surveillance of Mercury) est une composante de surveillance du Programme de réglementation de la qualité de l'air national (PRQA). Le réseau FISHg, établi en 2008, appuie le Programme de réglementation de la qualité de l'air (volet « mercure ») en fournissant des données essentielles sur la contamination par le mercure et les tendances dans les systèmes aquatiques, pour la cartographie des risques écologiques nationaux.

En 2009-2010, les concentrations de mercure dans le poisson et dans l'eau ont été mesurées à 14 lacs au Canada situés à proximité de sources ponctuelles d'émissions de mercure, ainsi qu'à des lacs de référence. Les résultats préliminaires de ce programme ont été présentés à la communauté scientifique lors de l'atelier sur le mercure du Programme de réglementation de la qualité de l'air de 2010 qui a eu lieu à Downsview, en Ontario. L'information obtenue grâce au réseau FISHgétablira un point de comparaison national pour les concentrations ambiantes d'exposition au mercure, et les tendances liées au mercure dans les poissons prédateurs et fourrages dans le milieu aquatique canadien aux fins de production de rapports nationaux. Ces renseignements de base sont essentiels pour évaluer les risques et l'efficacité des efforts réglementaires en vertu du Programme de réglementation de la qualité de l'air.

3.1.9 Surveillance de la qualité de l'eau à l'appui du Plan de gestion des produits chimiques du Canada

Afin d'évaluer la présence et la concentration des substances désignées en vertu du Plan de gestion des produits chimiques comme étant préoccupantes dans l'eau, 35 stations d'échantillonnage supplémentaires ont été ajoutées à l'échelle du Canada dans le réseau des stations utilisées par les programmes de surveillance de la qualité de l'eau d'Environnement Canada. Des échantillons d'eau de ces stations sont recueillis une fois par mois.

Une étude de surveillance a été lancée pour étudier les dérivés mono, di-, tri- et tétrachloro du bisphénol A (BPA) dans des échantillons d'eau et de poisson sélectionnés au Canada. Les résultats préliminaires indiquent que ces analytes chlorés de BPA sont rarement détectés dans le milieu ambiant.

En 2009-2010, du BPA a été détecté dans 57 % des échantillons d'eau douce prélevés à 35 emplacements à l'échelle du Canada. Les échantillons contenant du BPAprovenaient principalement de sites associés à des activités urbaines. La concentration maximale mesurée dans l'eau était de 3 650 nanogrammes par litre (ng/L) dans le port de Hamilton, en aval de l'usine de traitement des eaux usées de Hamilton. Les concentrations de BPAdans les rivières au Canada se situaient entre 5 et 620 ng/L. Dans l'ensemble, les concentrations de BPA étaient plus élevées dans les échantillons d'eau provenant de sites qui étaient influencés par des usines de traitement des eaux usées ou par l'urbanisation. Aucun schéma saisonnier n'a été observé pour les concentrations de BPA dans les sites d'échantillonnage étudiés.

La surveillance de produits chimiques perfluorés dans le milieu aquatique ont porté principalement sur la distribution spatiale de la contamination et les niveaux d'exposition. Les résultats provenant des rivières et des cours d'eau canadiens démontrent que l'acide perfluorooctanesulfonique et l'acide perfluorooctanoïque étaient les principaux composés perfluorés présents, et que les concentrations les plus élevées se trouvaient dans les affluents et les cours d'eau près des zones urbaines.

Le suivi est terminé sur les tendances temporelles et spatiales à long terme liées aux substances chimiques toxiques prioritaires (p. ex. les composés perfluoroakyliques et les ignifugeants bromés) et aux substances chimiques existantes réglementées (p. ex. le DDT et les BPC) qui sont présentes dans les échantillons d'espèces de poissons bioindicateurs (p. ex. truite, doré jaune) prélevés à des sites à l'échelle du Canada. Le projet a généré de l'information sur la présence, le statut et les tendances de ces composés dans le poisson et leurs réseaux trophiques. En ce qui concerne les truites des Grands Lacs et leur réseau trophique aquatique, les résultats démontrent que les composés perfluoroakyliques et les ignifugeants bromés sont actuellement dans un état de changement; en effet, certaines substances augmentent et d'autres diminuent. Par exemple, les diminutions des concentrations de PBDE ont coïncidé avec des mesures réglementaires prises au Canada et dans d'autres juridictions.

Une étude internationale de l'assurance de la qualité a été lancée sur les méthylsiloxanes volatiles dans le poisson, pour établir des points de repère pour les procédures en laboratoire et déterminer les limites de détection appropriées pour la mise en œuvre de méthodes de surveillance pour des études continues sur le statut et les tendances de ces composés dans le biote aquatique.

3.1.10 Surveillance de la qualité de l'eau pour les pesticides, les produits pharmaceutiques et les produits d'hygiène et de beauté

La surveillance et le contrôle de la qualité de l'eau en ce qui concerne la présence et le devenir de pesticides dans le milieu aquatique sont effectués dans le cadre du programme national de sciences sur les pesticides. Le programme permet à Environnement Canada de respecter ses engagements découlant de l'initiative concernant l'obtention de la confiance du public dans la réglementation des pesticides dirigée par l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire. Cette initiative est associée à la promulgation de la version révisée de la Loi sur les produits antiparasitaires en décembre 2002. Les objectifs généraux du programme national de sciences sur les pesticides consistent à effectuer des activités de surveillance, de contrôle, de recherche et d'évaluation par rapport aux pesticides, et à améliorer la prise de décisions scientifiques concernant les pesticides.

Les études de surveillance et de contrôle sur les pesticides en 2009-2010 comprennent une étude de surveillance nationale sur les fongicides et les insecticides contenant du carbamate, et des herbicides à base de sulfonylurée à des sites agricoles sélectionnés. Les échantillons ont été prélevés du printemps jusqu'à la fin de l'été. Le moment et la fréquence des prélèvements d'échantillons variaient selon la région, d'après, par exemple, les anciens régimes d'échantillonnage, le moment et la fréquence de l'application des pesticides, ainsi que le moment et la fréquence des chutes de pluie.

Au cours des dix dernières années, il y a eu une préoccupation grandissante au sujet du rejet de produits pharmaceutiques et de produits d'hygiène et de beauté dans l'environnement, et de leur incidence potentielle sur les organismes aquatiques. Plusieurs études canadiennes ont révélé la présence de produits pharmaceutiques et de produits d'hygiène et de beauté dans des milieux aquatiques, par exemple la rivière Détroit, la rivière Niagara, les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent. Par conséquent, depuis 2006, environ 30 produits pharmaceutiques et produits d'hygiène et de beauté (y compris des analgésiques, des anti-inflammatoires, des antibiotiques et de la caféine) ont été mesurés mensuellement dans l'eau du fleuve Saint-Laurent. Les analyses préliminaires aux six stations d'échantillons situées entre Carillon et Québec ont repéré la présence de 17 produits pharmaceutiques et produits d'hygiène et de beauté et d'autres substances à des stations situées en aval de Montréal, précisément à Lavaltrie, à Trois-Rivières, à Bécancour et à Québec. En 2009-2010, les stations de Lavaltrie et de Québec ont été choisies aux fins d'un suivi mensuel.

3.1.11 Programme de surveillance des Grands Lacs

Tel que l'exige l'annexe 11 de l'Accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs, des activités de surveillance et de contrôle ont lieu dans les Grands Lacs afin d'évaluer les tendances à l'égard de la qualité de l'eau pour fournir des renseignements pour mesurer localement et dans l'ensemble des lacs l'effet des mesures de contrôle, et pour évaluer l'efficacité des décisions de gestion. Des activités sont également menées pour déterminer la présence de nouveaux problèmes environnementaux dans le bassin des Grands Lacs.

Le Programme de surveillance des Grands Lacs a des stations de surveillance de la qualité de l'eau dans chacun des quatre Grands Lacs au Canada, ainsi que plusieurs autres stations dans des bassins hydrographiques. Les stations de surveillance fournissent des données à long terme sur des concentrations de substances toxiques dans des échantillons d'eau représentatives des régions. Les substances surveillées comprennent les HAP, les pesticides organochlorés, y compris ceux interdits et ceux en usage, les BPCpropres aux congénères, le mercure et les oligoéléments.

En 2009-2010, l'accent a été mis sur des mesures continues des substances toxiques prioritaires et sur l'analyse continue des données. De nouvelles données sur les concentrations pour la quantité totale de mercure dans les Grands Lacs et dans la rivière Niagara ont été signalées, les tendances spatiales ont été décrites et, dans une mesure plus limitée, les tendances temporelles ont été examinées. De l'information au sujet des concentrations dans les sédiments en suspension dans la rivière Niagara a été utilisée pour dégager des tendances temporelles à plus long terme. Des comparaisons ont également été effectuées entre les concentrations de la quantité totale de mercure dans les Grands Lacs, dans les précipitations et dans les sédiments benthiques et en suspension dans les voies interlacustres. Les données indiquent que les concentrations de mercure diminuent dans les Grands Lacs.

3.1.12 Surveillance de la qualité de l'eau des contaminants des eaux souterraines transfrontalières

Depuis 1992, l'échantillonnage des eaux souterraines pour évaluer la qualité de l'eau du côté canadien de l'aquifère d'Abbotsford-Sumas a été effectué par Environnement Canada, et un intérêt particulier est accordé à la détermination des tendances liées aux concentrations de nitrate dans les eaux souterraines qui coulent du Canada vers les États-Unis (de la Colombie-Britannique vers l'état de Washington). Environnement Canada surveille de façon continue la contamination transfrontalière de nitrate dans cet aquifère depuis 1992. Les échantillons sont recueillis régulièrement grâce à un réseau de puits de surveillance, et sont analysés pour repérer différents paramètres inorganiques de qualité de l'eau, y compris des éléments nutritifs et des métaux dissous. Le réseau de surveillance des eaux souterraines dans cet aquifère a également été utilisé pour effectuer de la recherche sur le devenir et la persistance des pesticides et des produits pharmaceutiques dans les eaux souterraines. Les concentrations en nitrate du côté canadien de l'aquifère continuent à être élevées et sont, en moyenne, 1,5 fois plus élevées que la concentration maximale acceptable pour le nitrate en vertu des Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada, et des zones localisées de l'aquifère ont des concentrations qui peuvent atteindre jusqu'à six fois la concentration maximale acceptable. Environnement Canada participe actuellement à une recherche concertée avec Agriculture et Agroalimentaire Canada pour améliorer la concentration de lessivage dynamique de nitrates de champs agricoles au-dessus de l'aquifère et l'incidence de différentes pratiques de gestion des éléments nutritifs sur la qualité des eaux souterraines.

3.2 Recherches

Les scientifiques d'Environnement Canada et de Santé Canada ont publié des centaines d'articles, de rapports et de documents pendant cette période de déclaration. Les exemples qui suivent donnent une idée des types de recherches entreprises en 2009-2010 et de leur diversité.

3.2.1 Air

3.2.1.1 Recherche sur la qualité de l'air à l'appui du Programme de réglementation de la qualité de l'air

La recherche sur la qualité de l'air appuyant le Programme de réglementation de la qualité de l'air fournit des renseignements coordonnés, opportuns, crédibles et pertinents aux Canadiens et aux décideurs au sujet des risques pour la santé et des effets sur l'environnement des concentrations de polluants atmosphériques actuelles et futures par l'entremise de recherches, de surveillance, de modélisation et d'évaluation scientifique.

Le programme est surtout axé sur les polluants responsables du smog, des dépôts acides et de la pollution par le mercure (p. ex. dioxyde de soufre, oxydes d'azote, composés organiques volatils, matières particulaires, ozone et mercure).

L'information issue de ce programme permet également au Canada de faire le suivi de l'efficacité des mesures pour améliorer la qualité de l'air, comme celles mises en œuvre dans le cadre de la LCPE(1999), des standards pancanadiens relatifs aux matières particulaires, à l'ozone et au mercure, de l'Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l'air, et de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe.

Voici certaines des activités menées dans le cadre du programme en 2009-2010 :

  • Une étude sur le terrain visant à caractériser l'exposition aux polluants des populations de la zone urbaine de Montréal a été menée dans le cadre du travail de détermination des valeurs de référence du Programme de réglementation de la qualité de l'air. Les résultats préliminaires de cette étude devaient être présentés à la Direction de santé publique de Montréal ainsi qu'aux collaborateurs locaux au cours d'un atelier en juin 2010, et l'analyse des données est toujours en cours.

  • De nouvelles méthodologies ont été élaborées en vue d'établir un lien entre la mesure des matières particulaires et leurs sources ou les processus atmosphériques qui entraînent la formation de matières particulaires ou une transformation chimique. Cette recherche aidera à la compréhension des rapports source-récepteur entre les émissions de polluants atmosphériques et les concentrations ambiantes de matières particulaires fines, qui aidera à améliorer les modèles de la qualité de l'air utilisés dans la prévision et l'évaluation des options de contrôle des émissions. Dans l'ensemble, ces caractéristiques améliorées devraient aider à établir l'ordre de priorité des règlements futurs visant la réduction des concentrations de matières particulaires dans l'atmosphère.

  • Les capacités de prévision des modèles de la qualité de l'air ont été accrues dans le but d'évaluer le transport à grande distance des polluants sur la qualité de l'air au Canada. Par ailleurs, les travaux relatifs à l'élaboration d'un système de génération de scénarios de qualité de l'air avancent grâce aux données d'un modèle régional du climat.

  • Pour déterminer si les forêts canadiennes constituent une source nette ou un puits de particules aérosols, une expérience a été effectuée avec des collaborateurs universitaires afin d'étudier les particules et les composés organiques volatils des forêts.

  • En soutien aux règlements relatifs aux véhicules, aux moteurs, à l'équipement et au carburant concernant les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre, les essais et les recherches scientifiques se sont poursuivis sur les carburants renouvelables, lesquels sont axés sur les biocarburants, les nouveaux systèmes de propulsion destinés aux véhicules routiers, la caractérisation des émissions des navires, des locomotives et des aéronefs, ainsi que les nouveaux systèmes de propulsion. De plus, Environnement Canada et Santé Canada, de concert avec Ressources naturelles Canada, ont effectué des études pour évaluer et caractériser les émissions des moteurs diesel utilisant différents carburants diesel et modèles de moteur.

  • Environnement Canada est le participant principal au Global Assessment of Precipitation Chemistry and Deposition de l'Organisation météorologique mondiale, une initiative de collaboration en vertu de la Veille de l'atmosphère du globe, visant à informer les communautés de la science et des politiques sur l'état de la composition chimique des précipitations et du dépôt atmosphérique des principaux composés à l'échelle mondiale et régionale.

  • Des recherches sur la composition chimique et le dépôt des précipitations ont été menées en collaboration avec les États-Unis afin d'assurer la comparabilité et la cohérence des données. Avec l'aide de l'Environmental Protection Agency des États-Unis, une comparaison entre les modèles de dépôt sec du Canada et des États-Unis a été entreprise en vue de déterminer les différences entre les données relatives au dépôt sec des réseaux de surveillance atmosphérique du Canada et des États-Unis (Réseau canadien d'échantillonnage des précipitations et de l'air (RCEPA) et le Clean Air Status and Trends Network). De plus, une étude sur le mercure a été initiée en collaboration avec des scientifiques de la région des Grands Lacs des États-Unis et du Canada, dont l'objectif consiste à générer une carte de dépôt sec. Elle vise également à quantifier le dépôt de mercure sec dans les Grands Lacs et les régions environnantes dans le cadre du Great Lakes Air Deposition Program.

  • Les programmes de mesure sur le terrain en vertu des projets OASIS (océans, atmosphère, glace marine, accumulations de neige) et TAIPAA (Transport atmosphérique intercontinental de polluants anthropiques vers l'Arctique) de l'Année polaire internationale ont été finalisés en 2009-2010, y compris le déploiement d'une bouée ancrée dans la glace servant à la mesure des concentrations d'ozone, d'oxyde de bromure et de CO2. Le contrôle de la qualité et l'analyse des données sont actuellement en cours.
3.2.1.2 Recherche sur la qualité de l'air à l'appui du Plan de gestion des produits chimiques du Canada

Voici certaines des études de recherche qui ont été entreprises à l'appui du Plan de gestion des produits chimiques en 2009-2010 :

  • La surveillance des différentes substances chimiques s'est poursuivie à Alert, Nunavut. Un nouvel échantillonneur passif conçu pour une utilisation dans des environnements rudes a été mis à l'essai au moyen de techniques traditionnelles.

  • La première année de surveillance des PBDE du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique (RNSPA) est terminée. Environnement Canada a continué d'offrir des services de leadership et d'encadrement, ainsi que des recommandations sur les nouvelles méthodes analytiques et les méthodes analytiques actuelles pertinentes au contrôle et à la surveillance des substances chimiques ciblées en vertu du Plan de gestion des produits chimiques. En outre, des méthodes analytiques ont été élaborées afin d'améliorer la détection des composés figurant sur le Plan de gestion des produits chimiques dans des échantillons des milieux environnementaux, notamment des échantillons d'air.

  • Des études ont été menées dans le secteur des déchets en vue d'évaluer les émissions dans l'air de PFC et de siloxanes par les usines d'épuration des eaux usées et les sites d'enfouissement. Des techniques d'échantillonnage passif ont été utilisées pour cartographier et caractériser les émissions du secteur des déchets et démontrer l'importance des effets de ces sources sur l'atmosphère. Ces études soutiennent les recherches qui visent à déterminer si l'atmosphère représente le milieu principal par lequel les PFCioniques sont sujets au transport à longue distance.

  • L'analyse des éléments du groupe du platine des convertisseurs catalytiques automobiles se poursuit. Des méthodes analytiques ont été élaborées et mises à l'essai afin de mesurer les matières particulaires fines et les grosses particules de lanthane et de lanthanides. Plus de 260 échantillons de particules (grosses particules et matières particulaires fines) prélevés dans quatre sites urbains et deux sites ruraux du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique ont été soumis à une analyse. Les résultats obtenus indiquent que le modèle de concentration relative de la fraction particulaire des grosses particules (MP10-2,5) de lanthanides est identique à celui qu'on trouve dans la croûte terrestre, tandis que celui de la fraction particulaire de matières particulaires fines (MP2,5) de lanthanides est semblable au modèle observé dans les catalyseurs utilisés dans le craquage catalytique de lit fluidisé des activités de raffinage de pétrole. Par conséquent, les matières particulaires2,5 de lanthanides sont d'excellents marqueurs de sources industrielles d'émissions précises.

  • La recherche concertée se poursuit avec le Conseil national de recherches afin d'élaborer les outils analytiques nécessaires à l'évaluation précise de l'exposition humaine aux métaux traces sélectionnés (p. ex., l'argent) dans l'environnement.

  • Une recherche a été menée afin de déterminer l'incidence du vieillissement de la composition chimique sur le risque de volatilisation et de biodisponibilité des substances chimiques dans le sol. Cette étude a permis de conclure que les substances chimiques deviennent plus solidement liées au sol au fur et à mesure qu'elles vieillissent, le risque de volatilisation et de biodisponibilité étant par conséquent réduit. Les résultats permettront d'améliorer les modèles de transport atmosphérique mondiaux et régionaux grâce à la capture des mécanismes d'échange sol-air dans ces modèles, puis la compréhension du devenir dans l'environnement des substances chimiques dans le sol en termes de biodisponibilité.

3.2.2 Recherche climatique

Les spécialistes du climat d'Environnement Canada entreprennent une variété de projets sur la recherche climatologique, y compris l'élaboration de modèles climatiques, la production de simulations climatiques futures, des études sur le traitement de l'eau et de l'énergie, ainsi que des études sur les gaz à effet de serre. Voici certaines des activités menées dans le cadre du programme en 2009-2010 :

  • L'élaboration d'un modèle de système terrestre complet qui représente les processus physiques, chimiques et biologiques correspondant au climat et aux changements climatiques. Ce modèle est utilisé aux fins de simulations climatiques historiques et de projections climatiques futures. D'autres versions de ce modèle sont également utilisées pour effectuer des projections climatiques sur des échelles chronologiques de saisonnière à décennale, ainsi que pour fournir des détails plus précis au moyen de la version régionale du modèle climatique.
  • L'enquête portant sur les échanges d'énergie, d'eau et de carbone entre l'atmosphère et la biosphère terrestre, leur variabilité d'une année à l'autre, et les répercussions des perturbations (feux, sécheresses, infestations d'insectes et propagation de maladies) et des changements climatiques sur les sources et puits de carbone au Canada.
  • La surveillance et la recherche relative aux gaz à effet de serre visant à améliorer les méthodologies de surveillance et à caractériser l'incidence des sources anthropiques dans un contexte continental et mondial.

Les renseignements tirés de ces programmes influent sur les politiques relatives aux émissions de gaz à effet de serre. Ces renseignements sont par ailleurs utilisés pour caractériser les impacts des changements climatiques et la vulnérabilité au Canada afin de soutenir le processus décisionnel relatif à l'adaptation aux changements. Les activités de recherche sont harmonisées aux efforts internationaux en vertu de l'Organisation météorologique mondiale et du Programme mondial de recherches sur le climat, et contribuent aux évaluations du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.

3.2.3 Eau

3.2.3.1 Métaux

Une recherche a été entreprise en vue de déterminer les impacts des mélanges de métaux dans le secteur préoccupant de Spanish Harbour (Grands Lacs), ainsi que dans la rivière Athabasca et l'eau et les sédiments des bassins de résidus de sables bitumineux. Au total, 35 métaux ont été retrouvés dans l'eau, les sédiments et les tissus d'invertébrés.

Des méthodes ont été élaborées aux fins des analyses de sélénium et de vanadium dans l'eau, les tissus et les sédiments, et des analyses ont été effectuées à l'appui d'études sur le terrain et en laboratoire évaluant l'incidence des mélanges de métaux.

3.2.3.2 Effluents d'eaux usées municipales

Les travaux de recherche réalisés sur les expositions de poissons durant leur cycle de vie à trois effluents d'eaux usées municipales qui se déversent dans le lac Ontario révèlent que certains effluents d'eaux usées municipales peuvent avoir une incidence sur la reproduction de ces poissons. Les tête-de-boule (Pimephales promelas) soumis à des effluents croissaient normalement et semblaient en santé dans 70 %/30 % des mélanges d'effluents/d'eau. Ils ont toutefois pondu moins d'œufs que les poissons témoins dans deux des trois effluents. Les effluents des eaux usées municipales contenaient un mélange de composés, tels que l'ammoniac, des huiles, des métaux, des éléments nutritifs ainsi que de nombreux produits pharmaceutiques et de soins personnels. De fortes concentrations de furosémide (produit pharmaceutique utilisé pour contrôler la tension artérielle et les troubles rénaux) ont été décelées dans les trois effluents. Les prochaines études évalueront quelles technologies de traitement avancées (stérilisation par ultraviolets, augmentation de la nitrification) pourraient parvenir à éliminer ces composés.
Des essais au cours du cycle de vie ont été effectués sur des crustacés d'eau douce (Hyalella azteca) exposés aux effluents des eaux usées municipales de Windsor, en Ontario. Les animaux exposés aux effluents des eaux usées municipales présentaient un taux de survie inférieur, mais leur croissance était 1,8 fois plus importante que celle des animaux témoins, qui n'avaient pas été exposés aux effluents. Il est intéressant de noter que les animaux exposés aux effluents ont au départ produit plus de juvéniles par adulte que les animaux témoins, probablement en raison du fait qu'ils étaient plus gros et, par conséquent, en mesure de se reproduire plus tôt; toutefois, ils ont produit moins de juvéniles par adulte au cours du restant de la période d'exposition de 10 semaines. Bon nombre de produits pharmaceutiques et de soins personnels ont été détectés dans les effluents, à des niveaux supérieurs à 400 ng/L, à savoir du diclofénac, de la carbamazépine, du sulfaméthoxazole, du triméthoprime et du BPA. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer quels composés ou mélanges de composés entraînent les effets au niveau de la population (survie à long terme, reproduction) observés dans le cadre de cette étude.

Le ruisseau Wascana, en Saskatchewan, est un écosystème aquatique constitué principalement d'effluents d'eaux usées. Quatre enquêtes sur l'eau menées sur le ruisseau indiquent que les produits pharmaceutiques et de soins personnels étaient continuellement présents, à des concentrations en nanogramme par litre et, parfois, en microgrammes par litre, en aval de l'usine d'épuration des eaux usées. Le mélange comprenait des antibiotiques, des analgésiques, des anti-inflammatoires, un régulateur de lipides, des métabolites de la caféine, de la cocaïne et de la nicotine ainsi qu'un insecticide. Comme il fallait s'y attendre, les concentrations de certains de ces composés étaient plus élevées en hiver, lorsque le contenu du ruisseau est composé presque entièrement des eaux usées traitées. Les niveaux d'ibuprofène, de naproxène, de gemfibrozil, de triclosan, d'érythromycine, de triméthoprime, de sulfaméthoxazole et azote ammoniacal non ionisé dans le ruisseau Wascana étaient de loin supérieurs aux recommandations pour la qualité de l'eau canadiennes et américaines.

L'effet des effluents municipaux sur la santé des moules d'eau douce de la rivière Grand, en Ontario, a fait l'objet d'une enquête. La viabilité des hémocytes (cellules sanguines) des moules recueillies en aval de Kitchener-Waterloo était réduite. Ces moules, qui sont exposées aux nombreux effluents municipaux, affichaient une activité de phagocytose (réponse immunitaire) des hémocytes élevée, suggérant une stimulation de la fonction immunitaire. Ces résultats sous-entendent que l'exposition chronique aux effluents municipaux produit une incidence sur la santé immunitaire des moules indigènes. Le rapport entre la santé immunitaire et la santé générale des moules est en cours d'élaboration.

Les résultats des études sur les parasites de poisson myxozoaires – organismes microscopiques qui infectent différents tissus chez le poisson montrent une augmentation de la diversité des espèces et de la présence de ces parasites en aval des effluents municipaux de Montréal. La charge organique élevée qui provient de l'effluent des eaux usées favorise la présence des populations de vers benthiques appelés oligochètes, qui transmettent les parasites aux poissons.

Des études visant à mesurer les effets combinés des parasites et de la pollution (y compris ceux des effluents municipaux de Montréal) sur la perchaude (Perca flavescens) dans le fleuve Saint-Laurent ont démontré que les poissons exposés à des contaminants et à de grandes quantités de parasites sont soumis à de plus fortes perturbations que les poissons exposés à l'un ou l'autre de ces facteurs de stress. Par conséquent, certains parasites deviennent plus pathogènes dans des écosystèmes pollués, alors qu'ils ne produisent aucun effet détectable ou seulement un faible effet dans des conditions non polluées. Ces résultats s'avèrent importants pour l'évaluation des effets globaux des contaminants sur la santé de l'écosystème et montrent que les effets des contaminants ne devraient pas être évalués séparément.

Des études sur le terrain ont été effectuées afin d'évaluer la croissance, la fonction reproductrice et la survie du dard arc-en-ciel (Etheostoma caeruleum), une espèce de poisson indicatrice, en amont et en aval d'une usine d'épuration des eaux usées. Des poissons ont été recueillis dans deux sites en amont et dans deux sites en aval de l'usine d'épuration des eaux usées de Kitchener, en Ontario. La longueur et le poids des dards ne différaient pas entre les sites en amont et en aval. Cependant, la situation des poissons (rapport poids-longueur) était la plus élevée parmi les poissons recueillis sur le site en aval le plus éloigné de l'usine d'épuration des eaux usées (site lointain), et leur condition était la plus faible sur le site en amont le plus près de l'usine d'épuration des eaux usées (site contigu). Aucune différence n'a été relevée en termes de taille des gonades chez les deux sexes, mais les poissons mâles recueillis sur le site contigu présentaient un foie plus développé. Contrairement aux conclusions précédentes, l'analyse de la capacité de production de stéroïdes sexuels chez les dards arc-en-ciel femelles n'a démontré aucune différence entre les sites. Par ailleurs, d'autres paramètres de la reproduction mesurés chez les poissons femelles ne différaient pas parmi les sites. Toutefois, les poissons mâles recueillis sur les deux sites en aval affichaient une capacité moindre à produire de la testostérone que les poissons recueillis sur les sites en amont. Une analyse des mâles a révélé que l'intersexualité (œufs dans les testicules) était présente chez 60 % des dards mâles recueillis sur le site contigu et chez 75 % des dards mâles recueillis sur le site lointain.

Des dards verts (Etheostoma blennioides) et des dards arc-en-ciel ont été recueillis dans la rivière Speed River sur un site de référence en amont (crique Silver), en aval de l'usine tertiaire de Guelph (usine d'épuration des eaux usées, site contigu), et en aval du chemin Niska (site lointain). Aucune différence n'a été notée sur le plan de la longueur et du poids chez les deux espèces ou les deux sexes. Les dards arc-en-ciel femelles recueillis sur le site contigu présentaient une situation (rapport poids-longueur) plus faible que les poissons témoins, mais celle-ci était identique à celle des poissons recueillis sur le site lointain. Inversement, les dards arc-en-ciel mâles recueillis sur le site lointain affichaient une situation plus élevée que celle des poissons des deux autres sites. Les dards arc-en-ciel recueillis sur le site lointain avaient un indice gonado-somatique (rapport poids des gonades-poids corporel) plus élevé que ceux des poissons recueillis sur le site de l'usine d'épuration des eaux usées. Au niveau des sites, aucune différence n'a été relevée relativement au rapport poids du foie-poids corporel chez les deux sexes des deux espèces. La capacité de production d'estratiol des dards femelles des deux espèces était semblable parmi les sites. La stimulation de la capacité de production d'estratiol était considérablement réduite chez les dards verts femelles recueillis sur le site contigu par rapport aux niveaux du site de référence, tandis que les niveaux des poissons recueillis sur le site lointain correspondaient aux niveaux de référence. Aucune différence n'a été démontrée parmi les sites en matière de capacité de production d'estratiol chez les dards mâles des deux espèces.

3.2.3.3 Pesticides

Une étude se poursuit dans le but d'examiner l'utilisation d'expositions in situ à court terme (sujets mis en cage sur le terrain) au moyen d'un crustacé d'eau douce (Hyalella azteca) comme outil pour prévoir les effets à long terme des pesticides utilisés actuellement dans les écosystèmes aquatiques. Les résultats ont démontré une diminution importante du taux de survie et de l'activité de l'acétylcholinestérase (une enzyme qui est inhibée par des insecticides contenant des composés organophosphorés et du carbamate) après des expositions d'une semaine dans les cours d'eau de la région de Niagara du sud de l'Ontario, où des composés organophosphorés et du carbamate ont été détectés. Des études sont toujours en cours afin de déterminer les effets de chacun des pesticides et des mélanges de pesticides mesurés sur les sites durant les expositions in situ.

En collaboration avec Pêches et Océans Canada, des travaux ont été entrepris sur les méthodes qui peuvent être utilisées afin de définir plus clairement les risques environnementaux des pesticides agricoles. Un essai de toxicité sublétale chronique (croissance) a été élaboré pour la crevette grise (Crangon septemspinosa), une espèce endémique de l'Est du Canada dont le nombre pourrait être en baisse dans certaines régions. En soumettant à un essai de toxicité létale aiguë un total de 11 pesticides et à un essai de toxicité chronique un total de sept pesticides, la crevette grise s'est avérée plus sensible à la plupart des pesticides que les poissons soumis aux tests, à l'exception de l'endosulfan et du chlorothalonil, substances auxquelles les poissons témoins étaient plus sensibles que la crevette grise. Par rapport à d'autres espèces de crustacés, la crevette grise faisait normalement partie des crustacés les plus sensibles et l'espèce la plus sensible au chlorpyrifos.

3.2.3.4 Substances perturbatrices du système endocrinien

Le récif Randle dans le port de Hamilton est contaminé de HAP et de métaux lourds, qui ont une incidence sur la santé de l'écosystème du port. Des outils pour contrôler l'efficacité et les progrès des mesures correctives proposées sont nécessaires. À cet égard, une série d'outils moléculaires ont été élaborés afin de mettre à l'essai l'hypothèse que les changements relatifs à l'expression génétique des poissons puissent permettre de prévoir les effets négatifs de l'exposition aux sédiments contaminés. La recherche a permis de démontrer que l'exposition aux sédiments modifiait l'expression des gènes dans les catégories suivantes : adhésion de cellules, morphogenèse cellulaire, synthèse de l'ADN, réponses immunitaires, métabolisme, protéolyse, reproduction, respiration cellulaire, réponse au stimulus et transport de cellules. Ces conclusions indiquent que le contrôle de l'expression génétique peut être un outil rapide et économique dans l'évaluation de l'efficacité des mesures correctives relatives aux sédiments.

Des ménés tête-de-boule exposés pendant un cycle de vie complet à trois effluents d'eaux usées municipales de l'Ontario présentaient une diminution dans la production d'œufs relativement à deux effluents. Les poissons croissaient normalement dans 70 % des effluents et semblaient normaux. Ils ont toutefois pondu de 40 à 50 % moins d'œufs que les poissons témoins qui n'étaient exposés qu'à l'eau de laboratoire. Des baisses semblables ont été notées concernant la reproduction des crustacés d'eau douce Hyalella azteca exposés à l'un de ces effluents d'eaux usées municipales. La mesure des produits pharmaceutiques et de soins personnels dans les effluents se poursuit, tout comme la mesure des autres substances toxiques traditionnelles (pesticides, huiles et hydrocarbures, métaux, ammoniac, etc.).

L'exposition de ménés tête-de-boule juvéniles aux effluents d'usines de pâtes au Nouveau-Brunswick a produit des effets dramatiques sur la production d'œufs après 30 jours. Les poissons exposés à 100 % des effluents n'ont pas produit d'œufs, tandis que les poissons exposés à 30 % des effluents ont produit 50 % moins d'œufs que les poissons témoins. Une certaine baisse dans la production d'œufs était par ailleurs évidente relativement à une exposition à 10 % des effluents. L'étude fait partie d'une enquête portant sur la cause des petites gonades observées chez les poissons exposés aux effluents d'usines de pâtes. Les effets perturbateurs du système endocrinien de ces effluents feront l'objet d'une enquête supplémentaire visant la composition chimique de ceux-ci. L'objectif suivant de l'étude consistera à formuler les pratiques exemplaires recommandées à l'industrie relativement au traitement des effluents, au contrôle des déversements et aux buts relatifs à la composition chimique des effluents en fonction de ces paramètres et d'autres données.

3.2.3.5 Autres produits chimiques

Des embryons de tête-de-boule ont été exposés à trois colorants et pigments figurant sur le dans le Plan de gestion des produits chimiques. Très peu d'effets ont été observés dans les larves naissantes après une exposition de 14 jours à l'Acid Blue 129. L'exposition au rouge Sudan G a entraîné la baisse du taux de survie des alevins à des concentrations de 100 µg/L et plus. Cependant, les effets ont été retardés et les poissons sont décédés après l'éclosion. Ces facteurs sont importants à considérer dans l'élaboration des procédures d'essai sur les poissons. Par exemple, bon nombre de pays européens proposent des essais de toxicité qui prennent fin à l'éclosion des larves, et les composés se révéleraient ainsi non toxiques en raison de la fin trop hâtive de ces essais. Une exposition durant le cycle de vie de ménés tête-de-boule au Disperse Yellow 7 se poursuit en 2010-2011. Ce colorant a été sélectionné dans le cadre d'études à long terme, et dont les concentrations de 10 à 30 µg/L ont causé des effets sur la croissance au cours d'une période d'exposition de 21 jours. Les résultats seront évalués au moyen des concentrations d'eau des colorants, ainsi que des invertébrés exposés à ces mêmes substances.

Des essais de toxicité ont été effectués en vue d'examiner les effets des trois colorants utilisés dans le commerce au Canada sur la survie et la croissance du Hyalella azteca, un crustacé d'eau douce. Aucun effet n'a été relevé sur la survie ou la croissance après des expositions de quatre semaines à l'Acid Blue 80 (jusqu'à 10 000 µg/L) ou à l'Acid Blue 40 (jusqu'à 2 500 µg/L). Le taux de survie a été défavorisé suivant des expositions de quatre semaines au Disperse Yellow 7, à des concentrations létales de 50 à 140 µg/L. Des essais durant le cycle de vie ont démontré que la production d'œufs et de juvéniles des animaux exposés au Disperse Yellow 7 était de 25 à 30 % inférieure que celle des animaux témoins après une exposition de 10 semaines à 20 à 50 µg/L. Les résultats seront évalués en même temps que la mesure des concentrations environnementales de ces colorants dans les eaux usées canadiennes, en vue de déterminer si les niveaux des colorants dans l'environnement canadien sont une menace au biote aquatique.

Les travaux se poursuivent aussi sur l'évaluation des composés de priorité moyenne (colorants avec anthracènedione et colorants azoïques). La mobilité environnementale et, ainsi, la biodisponibilité potentielle de ces composés, ont fait l'objet d'une enquête dans les sédiments, laquelle a permis de révéler que les deux classes de composés étaient irrévocablement liées aux sédiments. Par conséquent, les risques d'exposition devraient être plus élevés pour les organismes vivant dans le sol que les organismes aquatiques vivant dans la colonne d'eau. D'autres recherches ont été menées relativement au potentiel de dégradation réductive des colorants avec anthracènedione (notamment l'Acid Blue 129). Elles ont permis de révéler que ce composé se dégrade à la température ambiante et qu'il produit principalement du triméthyl-aniline. Comme les amines aromatiques sont considérées comme des producteurs potentiels d'effets génotoxiques, cette découverte constitue la concentration principale des recherches en cours.

Les composés chimiques perfluorés représentent une inquiétude pour le Canada en raison de leur toxicité, de leur persistance et de leur potentiel de bioamplification. Les travaux de recherche sur les composés chimiques perfluorés dans le milieu aquatique se poursuivent, portant principalement sur l'étendue géographique de la contamination et les taux d'exposition. Une enquête sur les composés chimiques perfluorés des rivières et cours d'eau canadiens a démontré que le sulfonate de perfluorooctane et le perfluorooctanoate étaient les principaux composés perfluorés présents, et que les concentrations les plus élevées se trouvaient dans les affluents du lac Érié et du lac Ontario, et dans le fleuve Saint-Laurent, en aval de Montréal. Une étude connexe a par ailleurs démontré pour la première fois que d'autres composés chimiques perfluorés, des perfluoroalkyles phosphates et des phosphonates (utilisés comme un revêtement imperméable aux graisses sur les produits de papier), étaient présents dans les eaux de surface à des concentrations semblables à celles du perfluorooctanoate.

Des essais ont été effectués afin de déterminer la toxicité in vitro de l'ignifugeant tétrabromobisphénol-A bis (2,3 dibromopropyléther) et ses produits de dégradation distincts. Les ignifugeants les moins toxiques soumis aux essais étaient le tétrabromobisphénol-A bis (2,3 dibromopropyléther), le composé d'origine, qui ne semble pas toxique pour les cellules des branchies et du foie de la truite arc-en-ciel. Deux produits de dégradation se sont révélés comme étant les plus toxiques (le Br4BPA dans le cas des cellules des branchies et le BPA pour les cellules du foie). Les autres produits de dégradation affichaient une toxicité potentielle semblable. Ces résultats indiquent que le composé d'origine est virtuellement non toxique, mais que les produits de dégradation le sont, le premier produit formé s'avérant le plus toxique.

Des études ont été menées sur le transport à grande distance et les propriétés physiques et chimiques des méthylsilicones volatils, et une méthode a été élaborée pour effectuer l'analyse des traces de ces substances. Cette méthode a été utilisée dans la détermination des méthylsilicones volatils sur des sites du centre-nord de l'Ontario (station de recherche des lacs Turkey), du lac Little Fox (Yukon), et du Nunavut (près de Resolute Bay). Des méthylsilicones volatils ont été détectés dans tous les sites isolés, à des concentrations exprimées en nanogrammes par mètre cube. Dans des échantillons prélevés dans Resolute Bay, le méthylsilicone volatil connu sous le nom deD4 a été détecté, indiquant le transport à grande distance des méthylsilicones volatils. Ces mesures semblent constituer les premières déterminations des niveaux de méthylsilicones volatils présents dans l'Arctique, et indiquent la répartition mondiale possible de ce produit chimique. De concert avec des scientifiques de l'Université de Montréal, une méthode de spectrométrie de masse a été élaborée pour la détermination en ligne des méthylsilicones volatils dans les biogaz des usines d'épuration des eaux usées. Ces gaz sont considérés comme étant la voie principale des méthylsilicones volatils vers l'environnement. Les recherches se poursuivent afin de déterminer la portée de la contamination des méthylsilicones volatils dans l'eau et les sédiments.

Les études portant sur des carottes de sédiments lacustres, des carottes de noyaux de glace et des eaux de surface prélevés en 2008 dans l'Arctique continuent de démontrer que de nouveaux contaminants chimiques pénètrent dans l'Arctique par l'intermédiaire du transport à grande distance et du dépôt atmosphérique. L'utilisation des échantillons provenant de l'Arctique permet l'évaluation de la contamination potentielle des substances chimiques dans les environnements distants, une caractéristique des polluants organiques persistants (POP). Parmi les ignifugeants bromés détectés, la substance chimique prédominante était le décabromodiphényléther, un ignifugeant couramment utilisé, actuellement géré en vertu de la LCPE(1999). Les concentrations de cette substance chimique se sont révélées croissantes sur la calotte glaciaire (1995-2008) et dans des sédiments lacustres récents (après 1990). Des ignifugeants bromés ont également été détectés dans l'eau de mer du détroit de Barrow (détroit de Lancaster) et du détroit Rae (près de Gjoa Haven) à des concentrations de parties par quadrillion. Des pesticides actuellement utilisés, l'endosulfane, le chlorthalonil et le chlortal-diméthil, ont été détectés à des faibles concentrations de parties par trillion dans la calotte glaciaire Devon et dans les échantillons d'eau de mer.

L'exploitation d'une installation de stockage et d'élimination de la neige a fait l'objet d'une enquête au cours de deux saisons de travail sur le terrain à l'égard des écoulements de la fonte de la neige, des flux des substances chimiques contenues dans la fonte de la neige, ainsi que des effets directs sur l'eau réceptrice. Les résultats de cette enquête indiquent que les niveaux de chlorure étaient les plus élevés au début de la saison de la fonte de la neige, mais qu'ils étaient dilués durant le passage dans le système de gestion des eaux de ruissellement. Le cyanure provenant des agents anti-agglomérants ajoutés aux sels de voirie a été mesuré dans la fonte de la neige et des échantillons d'eaux de ruissellement urbains dans un certain nombre des régions touchées par les sels de voirie. Les résultats indiquent un risque potentiel pour l'environnement, causé par les composés de cyanure dans les sels de voirie, mais mettent également l'accent sur les défis relatifs à l'exactitude de la mesure des concentrations de cyanure dans les échantillons d'eaux de ruissellement urbains. Les renseignements concernant les eaux de ruissellement et la fonte de la neige hivernales seront utilisés dans l'élaboration de pratiques de gestion exemplaires et de documents d'orientation aux fins de la gestion et du contrôle des sels de voirie.

Une étude préliminaire sur la prédominance et la portée de la contamination des eaux souterraines déchargées dans les cours d'eau urbains a été élargie de façon à inclure Greenwood, en Nouvelle-Écosse, Barrie et Burlington, en Ontario, ainsi que Jasper, en Alberta, pour un total de sept régions urbaines canadiennes examinées au cours des deux dernières années. Les échantillons d'eaux souterraines ont été obtenus sous le lit des cours d'eau au moyen de la nouvelle méthode d'échantillonnage élaborée en 2008-2009. Les échantillons ont été analysés contre une variété de substances figurant sur la Liste de substances d'intérêt prioritaire 1 de la LCPE(1999) (p. ex., le trichloroéthylène et d'autres solvants chlorés, le benzène, le toluène, les xylènes, l'arsenic inorganique, etc.) et la Liste de substances d'intérêt prioritaire 2 (p. ex., les sels de voirie), ainsi que d'autres contaminants. À ce jour, dans chacun des cours d'eau examinés, des zones d'eaux souterraines contaminées précédemment inconnues ont été découvertes, suggérant que les eaux souterraines contaminées rejetées dans les cours d'eau canadiens pourraient être plus importantes qu'on ne le croyait.

3.2.4 Faune et sol

3.2.4.1 Recherche propre à une substance

Les études se sont poursuivies sur le devenir et la géographie des tendances temporelles des contaminants des ours blancs canadiens et circumpolaires (Ursus maritimus) ainsi que leurs réseaux trophiques, et en rapport aux facteurs touchés par les changements climatiques. Une étude a permis d'établir la première preuve qu'une débâcle survenue plus tôt, l'un des effets du réchauffement arctique, a contribué à la modification du régime observée chez les ours blancs de la baie d'Hudson à la région canadienne subarctique. De plus, cette recherche laisse entendre que cette modification de régime a contribué à l'accélération de l'augmentation des niveaux de certains contaminants persistants et bio-accumulatifs chez les ours de cette sous-population. Les polluants étudiés contiennent du chlore et du brome, y compris des BPC, des pesticides organochlorés et des ignifugeants de polybromodiphényléther (PBDE). Pour déterminer les sources de ces contaminants, les acides gras et les isotopes de carbone ont été mesurés en tant que marqueurs alimentaires. Au fil du temps, là où la débâcle est intervenue plus tôt, les traceurs alimentaires ont montré que les ours blancs consommaient davantage d'espèces vivant dans l'eau, qui accumulent des niveaux de contaminants plus élevés.

Les travaux se sont poursuivis sur les signes de contamination dans le système thyroïdien des oiseaux et d'autres espèces sauvages, ainsi que sur les méthodes de détermination des biomarqueurs visant à mesurer de tels changements du système thyroïdien. Une étude in vitro a démontré la capacité des concentrations pertinentes sur le plan environnemental des BPC et des autres ignifugeants de polybromodiphényléther (PBDE), ainsi que des dérivés hydroxylés et méthoxylés, d'établir une liaison concurrente avec les hormones thyroïdiennes de l'humain, l'albumine des goélands et les protéines de transport de la transthyrétine. Les résultats laissent entendre que les BPC et autres ignifugeants de polybromodiphényléther (PBDE) hydroxylés pourraient présenter des risques d'exposition pour le système thyroïdien des goélands en liberté et des humains.

Les études sur les contaminants émergents et leur devenir dans les mammifères marins se poursuivent. Une étude, menée en collaboration avec des chercheurs norvégiens et finlandais, a permis d'examiner les concentrations et les modèles des pesticides organochlorés, des ignifugeants de polybromodiphényléther (PBDE) et des dérivés et métabolites des PBDE dans les tissus et le sang des phoques annelés (Pusa hispida) de deux populations dont les niveaux de contamination sont différents. Les conclusions indiquent que les niveaux et les modèles des pesticides organochlorés et des PBDE diffèrent entre les deux populations, et que ces différences pourraient être dues au régime et à l'exposition aux contaminants différents.

Une autre étude, menée en collaboration avec des chercheurs des États-Unis, indique la présence et les concentrations de nombreux congénères et classes de contaminants organiques halogénés (ou de leurs métabolites) dans le liquide céphalorachidien des dauphins et phoques à l'ouest de l'Atlantique Nord. La matière grise du cervelet de trois dauphins distincts a également été analysée. Les niveaux de tous les contaminants détectés étaient plus élevés dans la matière grise que dans le liquide céphalorachidien. Cette étude a permis de démontrer qu'un certain nombre de contaminants organiques halogénés identifiés dans le liquide céphalorachidien et le cervelet sont des neurotoxiques dans des expériences sur des rongeurs. Bien que les effets possibles des expositions multiples et simultanées à ces contaminants ne soient pas clairs, les effets additifs ou synergiques sur le système nerveux central devraient être pris en considération.

Les travaux se sont poursuivis sur l'identification, la caractérisation, la détermination et les tendances spatiales et temporelles des contaminants existants et nouveaux contenus dans les œufs des Goélands argentés (Larus argentatus) sur des sites de part et d'autre des Grands Lacs laurentiens, ainsi que dans les œufs des espèces d'oiseaux bioindicatrices se nourrissant de poissons et chez d'autres espèces vivant dans les milieux marins de l'Arctique, du Pacifique et de l'Atlantique, ainsi que dans les écosystèmes du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs. Une étude indique la présence d'acides perfluorocarboxyliques et de perfluorosulfonates, ainsi que de composés précurseurs perfluorés et polyfluorés, dans les œufs de Goélands argentés de 15 colonies provenant des Grands Lacs. La source de ces composés provient probablement de l'alimentation en espèces aquatiques du goéland. Le niveau de contamination variait parmi les colonies de goélands et les lacs, et les concentrations les plus élevées ont été détectées dans les œufs des colonies vivant à proximité des sites fortement urbanisés et industrialisés du lac Érié et du lac Ontario. La portée de ces travaux a été élargie afin de contribuer à un programme de contrôle des contaminants national, qui permet d'évaluer les tendances spatiales et géographiques des substances chimiques préoccupantes chez les espèces d'oiseaux bioindicatrices aquatiques et terrestres dans tout le Canada, sur des sites industriels, ruraux à éloignés, ainsi que sur des sites ponctuels. Les conclusions de ce programme de contrôle sont utilisées pour évaluer les réponses environnementales à la suite de l'application de mesures réglementaires, dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques. Les résultats de ce programme démontrent que les Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) qui construisent leur nid près des sites d'enfouissement présentent des niveaux élevés de sulfonate de perfluorooctane, et que le plasma sanguin des Hirondelles bicolores (Tachycineta bicolor) qui construisent leur nid près des usines d'épuration d'eaux usées affiche des niveaux détectables de bisphénol A, bien que leurs œufs n'en contiennent pas.

Une étude utilisant le poulet domestique comme une espèce aviaire de remplacement des oiseaux sauvages a démontré que l'hexabromocyclododécane produit une incidence sur la réussite des éclosions à des concentrations semblables à celles qui ont été détectées chez les oiseaux sauvages, et que l'expression d'un certain nombre des gènes a été modifiée au niveau du tissu du foie. Dans une autre étude, du Déchlorane Plus, un ignifugeant couramment détecté dans les espèces aviaires sauvages, a été administré dans les cultures de cellules hépatiques des poulets, ainsi que dans les embryons entiers. Le Déchlorane Plus n'a pas produit d'effet sur la fonction hépatique, mesurée par l'expression des gènes sélectionnés. Le taux de réussite des éclosions était légèrement moindre, mais uniquement lorsque les niveaux de Déchlorane Plus étaient de 10 à 15 fois supérieurs aux niveaux environnementaux.

La toxicité relative du 2,3,7,8 tétrachlorodibenzo-para-dioxine (TCDD) et du 2,3,7,8-pentachlorodibenzofurane (PeCDF) en tant qu'inducteurs de cytochrome P4501A (une enzyme utilisée comme biomarqueur environnemental) a été déterminée dans les cultures de cellules hépatiques des Goélands argentés. La toxicité du PeCDFa été déterminée comme étant environ 20 fois plus grande que celle du TCDD. Les conclusions de l'étude laissent entendre que, chez les Goélands argentés, le PeCDF contribue davantage aux effets toxiques « de type dioxine » que le TCDD, et qu'une réévaluation des contributions relatives de la dioxine, du dibenzofurane et des congénères de BPC est nécessaire chez les espèces aviaires sauvages.

Des études en laboratoire sur les cultures de cellules hépatiques de trois espèces d'oiseaux ont permis de déterminer que de l'hexachlorobenzène fortement purifié (c.-à-d. sans dioxine) entraîne l'induction de cytochrome P4501A dans chacune des espèces. Il s'agit de la première étude qui confirme que l'hexachlorobenzène satisfait à l'un des critères, comme il était auparavant considéré comme une substance chimique « de type dioxine » en raison de son induction possible relativement à l'évaluation des risques d'équivalence toxique pour les oiseaux sauvages.

Des études en laboratoire ont été menées en vue de déterminer les effets des composés perfluoroalkyliques sur l'expression génétique des cellules du foie et du cerveau d'espèces aviaires en culture. L'objectif principal de ces travaux consiste à déterminer et à prévoir les effets toxiques potentiels des composés perfluoroalkyliques qui sont actuellement utilisés.

Le Goéland bourgmestre (Larus hyperboreus), un prédateur arctique important, a été utilisé comme bioindicateur dans une enquête sur les rapports entre les niveaux de contaminants (organochlorines-BPC, mercure-sélénium) et la mesure du stress oxydatif sur les écosystèmes arctiques canadiens. Les niveaux des contaminants étaient faibles, et les associations entre l'exposition aux contaminants et le stress oxydatif l'étaient également. Néanmoins, l'activité de la glutathion-peroxydase a augmenté en même temps que les concentrations de sélénium dans le foie, les niveaux de thiols ont décliné alors qu'augmentaient les concentrations de mercure, d'organochlorines et de BPC, puis, dans un ou deux des sites soumis à l'étude, les niveaux de peroxydation des lipides augmentaient en même temps que les concentrations de mercure dans le foie. Ces résultats laissent entendre que ces contaminants pourraient produire un effet nocif sur la physiologie des goélands, même à des niveaux d'exposition faibles.

Des études ont permis d'examiner les effets et la toxicocinétique des ignifugeants bromés sélectionnés sur les Crécerelles d'Amérique (Falco sparverius), les Diamants mandarins (Taeniopygia guttata), les visons d'élevage (Neovison vison) et les tortues hargneuses (Chelydra serpentina). Chez les Crécerelles, l'exposition à un mélange de PBDE commercial et à l'hexabromocyclododécane a provoqué certains changements relatifs à la réussite et au comportement de reproduction, ainsi qu'à la croissance des oisillons et aux fonctions endocriniennes. Les Diamants mandarins exposés au PBDE au cours de la nidification montraient des effets sur le chant et les comportements de reproduction, mais ceux-ci n'ont pas été associés à des effets considérables sur la morphologie du cerveau. Chez les visons, l'étude a permis de démontrer qu'un ignifugeant bromé de remplacement, le 1,2-bis(2,4,6-tribromophenoxy)ethane (BTBPE), s'accumule de façon importante dans les tissus adipeux abdominaux, mais pas dans le foie. Les expositions pertinentes sur le plan environnemental ont produit des effets minimes sur la reproduction, la croissance juvénile ou la fonction thyroïdienne chez les visons. L'absorption de contaminants et le stress oxydatif possible des tortues hargneuses exposées au BTBPE font actuellement l'objet d'une recherche.

Les travaux ont été finalisés sur l'exposition des trois espèces d'hiboux aux rodenticides anticoagulants en Colombie-Britannique. Des incidences d'exposition très élevées à au moins un rodenticide actuellement utilisé ont été découvertes dans toutes les espèces, puis ont été associées à un empoisonnement aigu dans un certain nombre de cas.

Une évaluation continue des effets du méthylmercure et de l'acidité des lacs, ainsi que des facteurs de stress associés au succès de reproduction du Plongeon huard (Gavia immer) et d'autres espèces vivant dans l'est du Canada s'est poursuivie dans le cadre d'études réalisées en Nouvelle-Écosse, au Québec, en Ontario et dans l'Ouest du Canada. Une évaluation des effets des dépôts acides sur la biodiversité et l'abondance des invertébrés aquatiques, des amphibiens et des poissons dans des lacs acides a été entamée en Nouvelle-Écosse.

Des études de la toxicité du méthylmercure sur les embryons d'oiseaux en développement se poursuivent pour une variété d'espèces d'oiseaux de mer afin de déterminer les vulnérabilités comparatives de ces espèces à l'exposition au méthylmercure et pour estimer les concentrations qui ont un effet toxique.

Des études sur l'exposition et les effets sur les oisillons du Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) ont continué sur la côte du Pacifique de l'Amérique du Nord. Les résultats montrent que l'exposition des aigles aux BPC et aux composés liés au dichlorodiphényltrichloroéthane (DTT) était fortement influencée par le niveau trophique (c.-à-d. le niveau dans la chaîne alimentaire). Toutefois, les niveaux d'ignifugeants bromés ne semblaient pas être influencés par le niveau trophique, ce qui laisse entendre possiblement une capacité par les animaux de métaboliser ces substances chimiques. Les résultats indiquent que les BPCcontinuent de produire un effet sur la physiologie des aigles plus de 30 ans après l'interdiction de leur utilisation. En collaboration avec des collègues des États-Unis, une étude à long terme sur les contaminants des Pygargues à tête blanche dans la région des Grands Lacs est terminée. Les résultats indiquent que les BPC et le DTTont produit des effets négatifs sur le succès de la reproduction jusqu'au début de la dernière décennie, bien que les mécanismes d'action n'aient pas été déterminés.

Une étude menée en collaboration avec des collègues du pays de Galles a démontré que les populations de Cincles d'Amérique (Cinclus mexicanus) et de Cincles d'Europe n'étaient pas exposées de la même façon aux contaminants persistants. L'exposition des cincles d'Amérique aux BPC et aux ignifugeants bromés était considérablement plus importante car ils se nourrissent de saumons juvéniles, alors que les cincles en Europe ont un régime alimentaire à base d'invertébrés. De récents travaux montrent que l'alimentation des cincles femelles change au cours de la période de reproduction, ce qui produit une incidence sur l'interprétation des contaminants dans les œufs.

Des études sur les composés perfluoroalkyliques dans le plasma sanguin des tortues hargneuses adultes des secteurs préoccupants des Grands Lacs ont permis de révéler des concentrations élevées inattendues de perfluorooctane et de perfluorohexane sulfonate chez les tortues d'un site de référence. La détermination des sources est actuellement en cours, et la toxicité de ces concentrations sera évaluée par l'examen de la fonction thyroïdienne de ces tortues.

L'absorption des HAP dans le sol par les œufs des tortues hargneuses a été évaluée, puisque l'on sait que cette espèce utilise des sites contaminés de HAP, comme les bords de routes et de chemins de fer, comme zones de nidification. Les résultats indiquent que les HAPparticuliers absorbés par les œufs des tortues variaient en fonction de l'environnement immédiat du nid (sol ou asphalte).

Une évaluation continue des taux de mutation génétique des Cormorans à aigrettes (Phalacrocorax auritus) de colonies en aval d'aciéries se poursuit dans le port de Hamilton. L'exposition par voie aérienne aux HAP est évaluée par l'intermédiaire d'une analyse des tissus pulmonaires, alors que les acides gras sont utilisés pour évaluer l'exposition potentielle par les aliments.

Des travaux de recherche se sont poursuivis sur les liens entre les concentrations de contaminants et la charge parasitaire d'oiseaux ichtyophages (p. ex. le Cormoran à aigrettes des Grands Lacs) afin de mieux comprendre les effets des interactions entre les contaminants et les parasites sur la santé des animaux sauvages.

Pour fournir une orientation sur les exigences en matière de renseignements en vertu du Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles, la persistance de dix souches microbiennes hautement prioritaires de la Liste intérieure des substances (LIS) a été évaluée dans des microcosmes de sols. Deux souches ont persisté pendant toute la période d'incubation de 180 jours, alors que deux autres souches n'ont pas persisté après 21 jours. Toutes les autres souches se sont graduellement déclinées au cours de la période d'incubation de 180 jours.

La toxicité et la pathogénicité du groupe à risque 2 de souches microbiennes de la Liste intérieure des substances sur les organismes et plantes vivant dans les sols ont été évaluées au moyen des protocoles recommandés dans le Guide des essais de pathogénicité et de toxicité de nouvelles substances microbiennes pour les organismes aquatiques et terrestres d'Environnement Canada. Les résultats démontrent une réduction de la croissance des plantes après une exposition à deux souches microbiennes, et une réduction de la reproduction des invertébrés du sol après une exposition à quatre souches microbiennes. Les résultats fournissent en outre des données sur la validation des méthodes d'essai, notamment la proposition d'améliorations aux méthodes et de changements au guide d'orientation actuel. Les données de toxicité et de pathogénicité contribueront à l'évaluation des risques des souches microbiennes hautement prioritaires figurant sur la Liste intérieure des substances.

Des essais de bioaccumulation et de toxicité du sol ont été complétés sur des substances chimiques de priorité moyenne du Plan de gestion des produits chimiques. L'étude évaluait le potentiel de bioaccumulation de deux composés organiques chez les vers de terre dans deux types de sol différents. Les résultats démontrent que la biodisponibilité dépend du type de sol, et que la bioaccumulation dépend de la substance chimique. Cette étude fournit des données de bioaccumulation utiles pour la validation des estimations modélisées actuelles et nouvelles. La recherche a par ailleurs permis d'évaluer la toxicité de deux composés organiques et de deux composés inorganiques sur une série d'organismes terrestres (des invertébrés et plantes vivant dans le sol) dans un sol sableux. Les résultats de cette étude permettront d'établir des données sur la réponse biologique afin de permettre une évaluation plus complète des substances prioritaires sélectionnées du Plan de gestion des produits chimiques, puis d'améliorer les outils utilisés dans l'évaluation et la gestion des autres substances chimiques potentiellement persistantes, bioaccumulables et intrinsèquement toxiques.

3.2.4.2 Méthodologie

Les travaux se poursuivent sur les nouvelles méthodes de mesure des contaminants émergents dans la faune, y compris les PFC et les ignifugeants bromés de remplacement. Une nouvelle méthode a été élaborée afin de déterminer et de quantifier le sulfonate de perfluorooctane dans un produit commercial et dans des échantillons biologiques pertinents sur le plan environnemental. Grâce à cette méthode, les composés à base de sulfonate de perfluorooctane ont été identifiés dans les produits techniques, dans les œufs des Goélands argentés des Grands Lacs, ainsi que dans le foie et le plasma sanguin des ours blancs de l'Arctique canadien.

Une autre méthode a été élaborée en vue de détecter un certain nombre d'ignifugeants bromés émergents dans la faune. Cette nouvelle méthode analytique de grande sensibilité a été utilisée pour examiner les œufs des Goélands argentés recueillis dans les Grands Lacs et sur un site du fleuve Saint-Laurent. Deux ignifugeants bromés qui n'avaient jamais fait l'objet d'une étude ont été détectés dans les œufs des goélands de ces populations, indiquant que ces contaminants sont, dans une certaine mesure, bioaccumulables dans les Goélands argentés, et qu'ils sont acheminés dans les œufs au cours du développement.

Bon nombre d'études en laboratoire ont été menées afin de déterminer et de prévoir la sensibilité des espèces aviaires aux effets toxiques des dioxines et des dibenzofuranes. Les résultats de la recherche ont permis d'élaborer une nouvelle méthode pouvant être utilisée afin de prévoir la sensibilité de toutes les espèces aviaires aux dioxines et aux dibenzofuranes. Cette méthode est basée sur le génotype du récepteur de l'aryl-hydrocarbone, utilisant de petits tissus et échantillons de sang. La méthode sera utile dans l'évaluation des risques environnementaux des effets des dioxines et des substances chimiques de type dioxine sur les oiseaux sauvages.

Les travaux se sont poursuivis sur un projet visant à élaborer et à valider une plateforme pratique de biomarqueurs in vitro et in vivo qui peut servir d'outil d'examen rapide en vue d'évaluer la toxicité potentielle pour le développement neurologique et neurochimique des substances chimiques sur les oiseaux. La série d'essais intégrée à cette plateforme de biomarqueurs permettra l'examen rapide des substances prioritaires, afin de déterminer quelles substances chimiques pourraient devoir faire l'objet d'une évaluation toxicologique plus approfondie.

Une méthode visant à mesurer le stress du corticostérone dans des plumes recueillies sur des Goélands argentés a été élaborée et validée. Cette méthode permettra la mesure relative du stress des écosystèmes de différentes colonies de goélands du bassin des Grands Lacs.
 
Des travaux ont été entamés afin d'élaborer des expositions en laboratoire sur des amphibiens pour examiner les effets biologiques et le mode d'action des composés prioritaires d'intérêt et de générer des évaluations des risques et des modèles de gestion des risques propres aux composés. L'élaboration des méthodes comportait l'établissement des paramètres et des mesures de procédure, qui permettront de créer des essais et des méthodes standard pour l'évaluation de la toxicité au moyen d'amphibiens.

En vue d'élaborer un document d'orientation du Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles, des outils génomiques sont actuellement évalués afin de mesurer la présence de pathogènes dans les consortiums bactériologiques de bio-ingénierie et d'apprécier la santé des communautés microbiennes.

3.2.5 Santé humaine

3.2.5.1 Répercussions de la qualité de l'air sur la santé

L'analyse des résultats se poursuit concernant l'étude sur la santé de Windsor, l'étude cas-témoins pour la pollution liée à la circulation automobile et les enfants asthmatiques de Toronto, ainsi que l'étude du groupe d'experts de Montréal concernant les effets des émissions industrielles sur la santé des enfants asthmatiques :

  • L'étude sur la santé de Windsorélabore actuellement des méthodes afin d'estimer de façon plus précise l'exposition de la population aux polluants atmosphériques propres aux sources (ozone, dioxyde de soufre, matières particulaires, monoxyde d'azote, composés organiques volatils). Les risques d'hospitalisation relatifs aux maladies cardiorespiratoires (p. ex., l'asthme) sont actuellement estimés, y compris la variabilité spatiale. À ce jour, la distinction entre les sources de pollution atmosphérique en matière d'exposition personnelle a été effectuée. L'analyse a permis de déterminer huit sources de composés organiques volatils : quatre composés ont été attribués à des sources extérieures et les quatre autres composés, à des sources intérieures. Les gaz d'échappement des véhicules et les produits de combustion constituent les sources les plus considérables qui contribuent à l'exposition personnelle, suivies des émissions industrielles.

  • L'étude cas-témoins de Toronto a permis d'analyser les estimations d'exposition par année de vie chez 750 cas d'asthme et 750 témoins, puis de conclure une association entre les expositions cumulatives à vie et les polluants atmosphériques liés à la circulation automobile ainsi que le développement de l'asthme infantile.

  • Des données ont été recueillies dans le cadre de l'étude du groupe d'experts de Montréal en vue d'examiner l'exposition personnelle de 60 enfants asthmatiques d'âge scolaire (au total, 71 enfants). Les fonctions cardiovasculaire et cardiopulmonaire des enfants participants ont été mises à l'essai quotidiennement. Les résultats de cette étude aideront à la détermination des effets des émissions des raffineries de pétrole sur la santé cardiopulmonaire des enfants qui habitent à proximité de sites industriels.

D'autres études récemment initiées sur les effets sur la santé et connexes de la pollution atmosphérique permettent actuellement d'examiner de nouvelles mesures qui n'étaient auparavant pas associées à l'exposition aux polluants atmosphériques. Ces mesures concernent les accidents vasculaires cérébraux,  les appendicites, les maux de tête et les migraines, les otites moyennes et certains problèmes cutanés.

Des travaux sont en cours pour établir une délégation canadienne visant à élaborer les estimations de dioxyde d'azote, de dioxyde de soufre, d'ozone et de matières particulaires fines au moyen des méthodes de détection à distance et des modèles de régression de l'utilisation des terres, ainsi qu'à élaborer les effets sur les cas de cancer et la mortalité en fonction des causes. Environ 2,7 millions de Canadiens partout au pays ayant rempli le formulaire détaillé du Recensement de 1991 ont fait l'objet d'un suivi relativement à leur état vital, jusqu'en 2001. Cette délégation a été établie par Statistique Canada. Plusieurs facteurs de risque de mortalité connus ont été mentionnés dans le formulaire détaillé du Recensement, y compris l'éducation, la race, l'origine ethnique et le revenu. Les facteurs de risque de mortalité contextuels seront tirés des Recensements de 1991, 1996 et 2001.

Une étude portant sur l'exposition humaine contrôlée aux grosses particules permet actuellement d'évaluer les résultats relatifs à la santé des participants, y compris les mesures d'inflammation et de stress oxydatif, ainsi que les effets sur le système cardiovasculaire et le système nerveux végétatif.

Une étude visant à évaluer les effets nocifs de la pollution atmosphérique sur le système cardiovasculaire des personnes âgées a été finalisée en 2009. Cette étude a permis de suivre des personnes âgées de Windsor, Ontario, qui habitaient dans des maisons de soins infirmiers, afin d'examiner l'exposition de celles-ci à la pollution atmosphérique par les particules à l'intérieur, à l'extérieur et dans des milieux personnels, ainsi que les changements quotidiens au niveau de la fonction cardiovasculaire et des substances médiatrices sanguines inflammatoires. L'étude a permis de découvrir des associations entre les niveaux quotidiens élevés de matières particulaires, probablement liés aux émissions du secteur des transports, et l'augmentation de la pression artérielle, de la fréquence cardiaque, des substances médiatrices de la fonction vasculaire dans le sang, ainsi que des marqueurs de stress oxydatif chez les personnes âgées.

La collecte de données de référence sur un éventail de polluants atmosphériques habituellement présents dans les habitations a été achevée en vue de l'étude sur la qualité de l'air intérieur de Halifax, et l'analyse des données se poursuit. Une étude collaborative similaire a été entreprise à Edmonton pour recueillir des données sur un éventail de polluants atmosphériques, y compris des matières particulaires, de l'ozone, du dioxyde d'azote, des composés organiques volatils, du formaldéhyde, du monoxyde de carbone, des poussières et des contaminants fongiques. Des études semblables ont été menées dans les villes de Québec, de Windsoret de Régina. Les résultats de ces études permettront d'obtenir des renseignements sur les niveaux d'exposition et les sources des polluants atmosphériques intérieurs; ces renseignements seront utilisés pour élaborer les lignes directrices et d'autres mesures visant à protéger la santé.

Des évaluations sur la qualité de l'air intérieur ont été entreprises afin de mettre à jour les lignes directrices en vigueur (azote, dioxyde, matières particulaires fines) et de produire les nouvelles lignes directrices de contaminants prioritaires (toluène, benzène et naphthalène) et de ventilation. Celles-ci seront publiées comme un document de lignes directrices sur la qualité de l'air intérieur des résidences ou des documents d'évaluation scientifique, et serviront d'appui au développement de produits de communication et de sensibilisation destinés aux professionnels de la santé publique et au grand public.

Une surveillance spatiale des polluants atmosphériques a été finalisée à Ottawa, à Windsor, à Hamilton et à Winnipeg, en vue d'élaborer des méthodologies rentables pour la caractérisation des expositions de la population à la pollution de l'air intérieur. Les résultats de ces études seront utilisés pour soutenir les initiatives communautaires de planification et de réglementation de l'utilisation des terres, afin d'améliorer la santé de la population.

L'étude sur l'insuffisance cardiaque congestive de Montréal visant à évaluer l'exposition de 100 patients souffrant d'une cardiopathie aigue a été entamée. Elle se poursuivra en 2010-2011. De plus, une étude permettant d'examiner l'exposition des femmes enceintes à un certain nombre de polluants atmosphériques associés aux produits de consommation a été initiée à Ottawa. Ce projet permettra d'établir de nouvelles données canadiennes sur les expositions aux contaminants potentiellement nocifs (naphthalène) durant la grossesse, lesquelles seront utilisées dans le processus décisionnel de la gestion des risques.

Dans le cadre d'une étude épidémiologique sur l'asthme et les allergies infantiles, et à l'appui des enquêtes nationales sur l'exposition aux produits chimiques dangereux, une nouvelle méthode par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse a été élaborée afin de quantifier une variété de composés organiques dans la poussière fine intérieure. Afin d'élargir la portée des méthodologies d'exposition et de surveillance, une nouvelle méthode d'échantillonnage a été créée. Celle-ci utilise des chiffons-filtres au quartz pour recueillir des échantillons des surfaces de fenêtres intérieures. Les données générées par ces deux approches sont actuellement analysées, alors que d'autres échantillons continuent d'être recueillis.

En collaboration avec l'Étude longitudinale nationale sur le développement des enfants en santé, des travaux ont été entamés afin d'évaluer les expositions durant la grossesse à une série de phtalates chez environ 1 600 femmes de quatre régions au Canada. Ce projet contribuera à l'élaboration de nouvelles méthodologies visant à caractériser les sources d'exposition au moyen de biomarqueurs et d'échantillons de poussière.

Une ébauche de l'Évaluation scientifique canadienne du smog a été rédigée. Ce document constitue un examen complet, codirigé par Environnement Canada et Santé Canada, qui prend en considération la science atmosphérique, la santé humaine et la santé des écosystèmes et qui aidera au processus décisionnel, au fur et à mesure que le Canada va de l'avant dans l'évolution de ses politiques sur la qualité de l'air et de l'élaboration d'objectifs relatifs à la qualité de l'air. La publication de cette évaluation était prévue à l'automne 2010.

Une évaluation sur les risques sur la santé était axée sur les risques potentiels et les bienfaits sur la santé des Canadiens de l'utilisation de l'E10, une formulation d'essence contenant 10 % d'éthanol par volume. L'évaluation des risques de l'E10 portait sur les incidences sur la santé humaine des changements à la qualité de l'air qui pourraient être causés par son utilisation répandue au Canada. Dans l'ensemble, aucune différence considérable n'a été notée entre les effets prévus sur la santé de l'utilisation répandue du carburant E10 et les effets sur la santé attribuables à l'essence traditionnelle.

Une évaluation des risques de l'l'inhalation de manganèse liés à la santé humaine a été effectuée. Cette évaluation offre un aperçu technique précis de la science des effets du manganèse sur la santé, et comprend une nouvelle concentration de référence fondée sur la santé du manganèse dans l'air, laquelle remplace la valeur établie en 1994. L'avis de la Partie 1 de la Gazette du Canada de cette évaluation des risques liés à la santé humaine devrait être publié en 2010-2011.

3.2.5.2 Exposition et biosurveillance

L'Enquête canadienne sur les mesures de la santé est une enquête menée à l'échelle nationale par Statistique Canada, en collaboration avec Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, qui vise à recueillir de l'information auprès des Canadiens au sujet de leur santé. Le premier cycle de cette enquête (2007-2009) comprenait le prélèvement d'échantillons de sang et d'urine d'environ 5 600 Canadiens âgés de 6 à 79 ans sélectionnés au hasard parmi 15 sites de prélèvement. L'une des plus importantes contributions de l'enquête consistera à établir les niveaux actuels de la population d'une grande variété de composés chimiques de l'environnement. Les résultats aideront également à axer les efforts de recherche future sur les liens entre l'exposition et la santé, et à fournir des renseignements aux gouvernements pour guider leurs actions. Les données de biosurveillance tirées du premier cycle de l'enquête devraient être publiées en août 2010. Le deuxième cycle de l'enquête a été entamé en septembre 2009, et comprend des enfants âgés de 3 à 5 ans. La planification du troisième cycle a été initiée.

Une étude sur la migration du BPA des biberons en plastique, des sachets de biberons et des bouteilles réutilisables en polycarbonate a été effectuée. Les données de cette étude ont été utilisées dans la plus récente évaluation des risques en vertu de la LCPE(1999), et les conclusions seront publiées dans un journal révisé par des pairs. Du BPA a été mesuré dans les échantillons de poussière domestique prélevés dans le cadre de l'Enquête sur la poussière domestique au Canada.

Une enquête nationale sur les contaminants dans l'eau potable au Canada se poursuit. Cette étude de trois ans vise à examiner la présence de sous-produits de désinfection (nouveaux et réglementés) et de certains contaminants émergents dans l'eau potable au Canada. On prélèvera des échantillons dans 60 stations de traitement d'eau et réseaux de distribution au Canada. On établit plus de 100 paramètres de qualité de l'eau et de concentration des contaminants pour chaque endroit. Les résultats, qui sont prévus en 2001, fourniront des données à jour sur l'exposition qui vont ensuite être utilisées dans la préparation et la mise à jour des Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada.

Des études se poursuivent sur l'absorption par voie cutanée de substances évaluées dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques. La peau est une voie de pénétration importante de nombreuses substances dans l'organisme humain, particulièrement celles présentes dans les produits de consommation tels que les cosmétiques. Il est donc important de comprendre comment les substances chimiques passent de la couche externe de la peau aux couches internes, puis dans le système circulatoire. Ces connaissances sont d'autant plus importantes lorsque l'on tente de déterminer à quels types de substances chimiques les individus sont exposés, et comment celles-ci peuvent affecter la santé humaine. Ce projet établit des méthodes d'essai de routine visant à mesurer l'absorption dermique des substances chimiques qui ont été identifiées comme étant préoccupantes (prioritaires) pour la santé humaine. Il sera alors possible de faire des estimations plus précises des niveaux d'exposition. Les résultats sont prévus en 2001.

Une enquête nationale sur la qualité de l'air intérieur portant sur les substances chimiques évalue la présence de certaines substances chimiques jugées prioritaires dans l'air des résidences du Canada. Des échantillons d'air intérieur sont prélevés et analysés dans un échantillon de résidences canadiennes choisies au hasard à l'échelle nationale, dont les occupants participent à l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé. On détermine également les concentrations dans l'air extérieur (ambiant) de grandes villes et des environnements ruraux sélectionnés à partir des sites d'échantillonnage du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique, afin de générer des renseignements de base sur les produits chimiques cibles dans ces secteurs. Les résultats sont prévus en 2011.

Une recherche se poursuit pour examiner les expositions alimentaires des jeunes enfants aux nouveaux polluants organiques persistants et aux plastifiants. Cette étude produit des estimations d'exposition alimentaire des jeunes enfants à un certain nombre de nouveaux polluants organiques persistants et de plastifiants. Les aliments fréquemment consommés par les nourrissons et les jeunes enfants sont analysés en regard de la présence de contaminants, y compris les composés perfluorés, les PBDE et le BPA. Cette étude fournira les renseignements nécessaires concernant l'exposition des enfants à des contaminants de plus courte durée (p. ex., le BPA) qui sont rapidement excrétés et dont l'exposition à long terme n'est pas bien définie par les mesures effectuées sur le sang ou d'autres matrices biologiques. Les résultats sont prévus en 2011.

3.2.5.3 Études sur la population

Des études épidémiologiques ont été menées pour évaluer le lien entre l'exposition de la population à la pollution atmosphérique et la mortalité, l'admission à un hôpital, les admissions dans les salles d'urgence et la santé du nourrisson. On a également réalisé des panels d'épidémiologie, aux moyens de techniques de surveillance de l'exposition intérieure, extérieure et personnelle aux polluants atmosphériques, afin d'évaluer l'exposition des enfants à des polluants de source spécifique et la relation avec leurs résultats respiratoires et cardiovasculaires.

Une étude canadienne continue d'évaluer l'importance des sources d'exposition au plomb, telles que l'eau du robinet (entrées de service en plomb), ainsi que les poussières et la peinture, en comparant les enfants canadiens âgés de 1 à 5 ans qui vivent dans des régions alimentées par des entrées de service en plomb à des enfants du même âge vivant dans des maisons semblables alimentées par des entrées de service qui ne sont pas en plomb. Les résultats sont prévus en 2011.

Une étude de biosurveillance axée sur l'exposition au plomb dans l'environnement chez les enfants vivant dans les logements ayant été construits avant les années 1970 à St. John's, à Terre-Neuve-et-Labrador, se poursuit. Cette étude permet de mesurer l'exposition au plomb (concentrations de plomb dans le sang) chez les jeunes enfants vivant dans des logements à St. John'sayant différentes années de construction. Parallèlement, des évaluations de niveaux de plomb domestique réalisées à partir de l'échantillon de ménages permettront d'effectuer une évaluation des sources d'exposition. Les résultats sont prévus en 2011.

Santé Canada continue d'améliorer l'outil pour évaluer les avantages d'une meilleure qualité de l'air (OEAQA) afin d'évaluer les avantages pour la santé de réductions proposées de la pollution atmosphérique et de stratégies de gestion des risques. Des méthodologies d'analyse des incidences de l'ozone et des matières particulaires sur l'espérance de vie et la qualité de vie étaient en voie d'élaboration. Un examen systématique de l'association entre l'exposition à la pollution atmosphérique et les conséquences néfastes sur une grossesse est en cours. Les données de Montréal sur la mortalité sont actuellement analysées afin d'élaborer une estimation des risques pour les groupes les plus vulnérables de la population. De plus, les données relatives aux admissions à l'hôpital sont actuellement analysées aux fins de la mise à jour de l'outil pour évaluer les avantages d'une meilleure qualité de l'air. D'autres mises à jour sont en cours, y compris le regroupement des données relatives à la géographie et à la population du Recensement de 2006, la mise à jour des données de référence sur les niveaux de polluants atmosphériques, les prévisions démographiques, la mortalité, les admissions à l'hôpital et les admissions dans les salles d'urgence par catégorie d'âge et de maladie, ainsi que la cartographie interactive des résultats estimatifs sur la santé de l'outil pour évaluer les avantages d'une meilleure qualité de l'air au Canada.

L'Étude mère-enfant sur les composés chimiques de l'environnement continue permet d'évaluer quels risques de santé liés à la grossesse, le cas échéant, découlent de l'exposition aux métaux lourds (plomb, mercure, cadmium, arsenic et manganèse). Les risques sur la santé faisant l'objet d'une évaluation comprennent la hausse de la pression artérielle et l'hypertension de gestation chez les femmes, ainsi que le retard de croissance du fœtus. En mars 2010, 1 200 femmes enceintes provenant des 12 sites cliniques sélectionnés dans 10 villes canadiennes avaient été recrutées. Environ 82 000 échantillons de matériel biologique ont été prélevés et 25 000 analyses chimiques ont été effectuées. Le recrutement devrait prendre fin à l'automne 2010, et le rapport final devrait être publié en mars 2012.

Dans le cadre d'une étude concernant l'utilisation de plastiques et de produits de soins personnels durant la grossesse, 80 femmes enceintes de la région d'Ottawa sont recrutées et des échantillons multiples d'urine maternelle, les carnets détaillés concernant l'emballage des aliments et des produits de consommation, les échantillons d'urine des nourrissons, le méconium et le lait maternel seront recueillis. Le méconium est étudié comme une matrice potentielle permettant d'analyser l'exposition in utero. Les échantillons biologiques sont analysés pour détecter des phtalates, les métabolites de phtalates, le BPA, le triclosan et letriclocarban. En 2009-2010,les chercheurs ont poursuivi les activités de recrutement de personnel de recherche qualifié dans le cadre de l'étude, ont travaillé sur l'élaboration de méthodes analytiques et d'une base de données, ont mis à l'essai et corrigé le journal de l'étude, puis ont commencé l'analyse des échantillons de matériel biologique.

Une étude pilote sur l'exposition chronique au plomb parmi les Canadiens évalue la faisabilité de l'obtention des mesures du plomb dans les os et le sang chez les différents groupes d'âge et de sexe, en vue de mesurer l'exposition aigue et chronique non professionnelle au plomb de la population canadienne. Au cours de la période de déclaration, le protocole et les instruments d'étude ont été finalisés, et le recrutement des participants et les évaluations de plomb ont été entreprise. Le recrutement et le prélèvement et l'analyse des échantillons de sang et des scintigraphies osseuses des autres catégories d'âge et de sexe, ainsi que les évaluations de plombs, prendront fin d'ici mars 2011.

3.2.5.4 Études mécanistes

Les travaux se poursuivent sur les analyses visant à identifier les biomarqueurs, dans le plasma humain, du stress oxydatif et de la dysfonction endothéliale (une pathologie des vaisseaux sanguins), afin de mieux comprendre les rapports mécanistes entre les expositions aux polluants et les répercussions sur la grossesse. Ces travaux étaient une composante supplémentaire de l'Étude mère-enfant sur les composés chimiques de l'environnement.

Les méthodes servant à mener des essais de transformation cellulaire dans des milieux sans sérum ont été améliorées. Cette méthodologie réduit de façon considérable le temps nécessaire pour compléter l'essai, et devrait également réduire la variabilité interlaboratoire. Ces essais permettront de combler une lacune importante en matière d'essais réglementaires, puis amélioreront l'identification précoce des substances chimiques cancérogènes, grâce à des mécanismes qui ne concernent pas la mutation directe de l'ADN.

Les réponses cardiopulmonaires et métaboliques des souris exposées à des nanoparticules de dioxyde de titane, à des particules de noir de carbone et à des matières particulaires des gaz d'échappement des moteurs diesel ont été analysées au moyen d'approches toxicogénomiques.

Des études examinaient les relations quantitatives entre les résultats des essais de génotoxicité in vitro et in vivo couramment utilisés dans le processus décisionnel réglementaire, afin de mieux comprendre les conditions dans lesquelles les études in vitro peuvent permettre de prévoir les risques de génotoxicité in vivo.

3.2.5.5 Détermination des risques

Des études in vivo en cours examinent les répercussions de l'exposition périnatale à un mélange chimique sur le développement des modifications neuro-immunoinflammatoires du cerveau qui sont associées à la neuro-dégénérescence liée à l'âge dans les maladies comme le Parkinson.

Des études en cours comparent les effets de contaminants environnementaux, administrés séparément ou dans un mélange, sur le développement neurologique du rat. Les biomarqueurs moléculaires potentiels de la neurotoxicité identifiés dans des études précédentes font l'objet d'une surveillance afin de mieux comprendre les interactions possibles résultant d'une exposition simultanée à plusieurs contaminants environnementaux.

Des études in vivo et in vitro sont en cours pour examiner le mode et le mécanisme d'action de substances prioritaires (p. ex. des mélanges de substances perturbatrices du système endocrinien) dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques. L'objectif de ces études est d'identifier la période critique du développement (in utero ou postnatale) pendant laquelle ces produits chimiques peuvent induire des effets nocifs à long terme sur la santé comme le cancer, une réponse hormonale anormale au stress à l'âge adulte et le métabolisme hormonal.

Les études continuent d'examiner si de très faibles doses de bisphénol A et d'autres produits chimiques prioritaires du Plan de gestion des produits chimiques peuvent induire la formation d'adipocytes à partir de précurseurs. De plus, des études collaboratives examinent les répercussions de ces substances sur la fonction des cellules pancréatiques dans le but d'identifier les substances qui pourraient provoquer ou aggraver le diabète. Les résultats de ces deux études seront publiés au début de l'année 2011. Ces études identifieront quelles substances sont susceptibles d'induire un syndrome métabolique.

3.3 Objectifs, directives et codes de pratique

3.3.1 Directives pour la qualité de l'environnement

Les directives pour la qualité de l'environnement recommandent des normes de quantité ou de qualité pour permettre ou perpétuer certains usages de l'environnement, tels que la protection de la vie aquatique, les utilisations du sol comme les utilisations agricoles, industrielles, commerciales et résidentielles ou les parcs. Le tableau 1 énumère les directives pour la qualité de l'environnement qui ont été publiées ou qui sont en cours d'élaboration à l'échelle nationale par le Conseil canadien des ministres de l'environnement (CCME) en 2009-2010. Pendant cette même période, Environnement Canada a entrepris l'élaboration de Recommandations fédérales pour la qualité de l'environnement pour différents produits chimiques identifiés dans le Plan de gestion des produits chimiques (tableau 1). Lorsque les priorités fédérales vont de pair avec celles du Conseil canadien des ministres de l'environnement (c.-à-d., celles des différentes administrations provinciales et territoriales), les Recommandations fédérales pour la qualité de l'environnement seront abordées avec le Conseil canadien des ministres de l'environnement afin d'en faire des valeurs nationales.

Tableau 1 : Recommandations pour la qualité de l'environnement d'avril 2009 à mars 2010
DirectivePubliéeEn cours
Conseil canadien des ministres de l'environnement (fédéral, provincial et territorial)
Eau
  • Bore
  • Carbaryl
  • Endosulfane
  • Uranium
  • Zinc
Sol
  • s.o.
  • N-Hexane
  • Nickel
  • Zinc
Plan de gestion des produits chimiques (fédéral)
Eau
  • Polyéthoxyéther d'alcools secondaires*
  • Siloxanes (D4, D5)*
  • Paraffines chlorées
  • Cobalt
  • Hydrazine
  • Pentachlorophénol
  • PBDE
  • Pentaoxyde de divanadium
Sédiments
  • Siloxanes (D4, D5)*
  • Paraffines chlorées
  • PBDE
Tissus (poisson)
  • s.o.
  • Paraffines chlorées
  • PBDE

* Disponibles sur demande; publication officielle en attente.

3.3.2 Qualité de l'eau potable

Santé Canada rédige les Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada, de même que les documents techniques et les documents d'orientation en vertu de la Loi sur la protection de l'environnement (1999).

Les priorités touchant la rédaction des documents techniques et les documents d'orientation en vertu des Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada sont définies en consultation avec les provinces et les territoires.

Les documents techniques qui définissent une valeur recommandée (habituellement une concentration maximale acceptable) sont rédigés pour les contaminants de l'eau potable qui satisfont aux critères suivants :

  • l'exposition au contaminant pourrait produire des effets nuisibles pour la santé;
  • le contaminant est fréquemment détecté ou pourrait se trouver en grande quantité dans les réserves d'eau potable partout au Canada;
  • le contaminant est détecté ou pourrait être détecté à un niveau possiblement important pour la santé.

Les documents d'orientation ne définissent pas de limites pour les paramètres. Ils sont rédigés pour les paramètres qui ne satisfont pas ces trois critères, soit pour fournir des conseils opérationnels ou des lignes directrices de gestion liés à des enjeux précis relatifs à l'eau potable (comme des avis d'ébullition d'eau) ou pour rendre l'information sur l'évaluation des risques disponibles lorsqu'une directive n'est pas nécessaire.

Le tableau 2 énumère les documents techniques et d'orientation qui ont été publiés en 2009-2010, ou qui sont en cours d'élaboration.

Tableau 2 : Recommandations et documents d'orientation pour la qualité de l'eau potable canadienne d'avril 2009 à mars 2010
PubliéEn cours
Documents techniques
  • Acide (4-chloro-2-méthylphénoxy) acétique
  • Benzène
  • Chlore
  • Caractéristiques radiologiques
  • 1,2-dichloroéthane
  • Acide 2,4-dichlorophénoxyacétique
  • Ammoniaque
  • Tétrachlorure de carbone
  • Chrome
  • N-méthyl-N-nitrosométhanamine
  • Dichlorométhane
  • Virus entériques
  • Fluorure
  • Nitrate/nitrite
  • N-méthyl-N-nitrosométhanamine
  • Protozoa
  • Sélénium
  • Tétrachloroéthylène
  • Chloroéthène
Documents d'orientation
  • Contrôle de la corrosion dans les réseaux de distribution d'eau potable
  • Numération sur plaques de bactéries hétérotrophes

 

3.3.3 Lignes directrices sur la qualité de l'air

En 2009-2010, Santé Canada a publié un avis pour le projet de ligne directrice sur la qualité de l'air intérieur des résidences pour le monoxyde de carbone, de même qu'un avis pour le projet de ligne directrice sur la qualité de l'air intérieur des résidences pour l'ozone.

3.4 Rapports sur l'état de l'environnement

Les rapports sur l'état de l'environnement et les indicateurs environnementaux fournissent aux Canadiens de l'information et des connaissances au sujet des enjeux environnementaux de l'heure et établissent des données scientifiques fiables sur les tendances qui appuient l'élaboration de politiques et la prise de décisions éclairées. Les Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement (ICDE) sont un système d'indicateurs environnementaux nationaux utilisés pour informer les citoyens de l'état de l'environnement canadien ainsi que pour fournir une base de renseignements faisant autorité et qui sont les plus à jour à l'égard questions environnementales clés aux législateurs et aux chercheurs.

Les indicateurs environnementaux sont une manière simple de communiquer des renseignements complexes sur l'environnement, un peu comme le produit intérieur brut, l'indice des prix à la consommation et le taux de chômage dans le domaine de l'économie. Les Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement, lesquels sont mis au point par Environnement Canada en partenariat avec Santé Canada et Statistique Canada et appuyés par des contributions provinciales et territoriales, regroupent les renseignements sur l'environnement émanant des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux qui se partagent les responsabilités de la gestion environnementale au Canada. Plusieurs scientifiques des trois ministères partenaires et d'ailleurs à l'échelle du gouvernement fédéral, de même que des experts provinciaux et territoriaux, fournissent des conseils, des données et des analyses pour s'assurer de fournir les meilleurs renseignements disponibles.

Le choix des indicateurs environnementaux dépend grandement de données à long terme disponibles qui sont cohérentes en fonction du temps et des situations géographiques. L'élaboration d'indicateurs comprend des efforts pour améliorer les indicateurs afin qu'ils soient plus représentatifs, crédibles, transparents, pertinents et compréhensibles. Certains de ces aspects sont également améliorés par la conception de graphiques et de cartes, l'inclusion d'une documentation claire de la source et des méthodes, de même que les explications et les liens appropriés aux pressions et répercussions socioéconomiques.

Les Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement pour la qualité de l'air, les émissions de gaz à effet de serre et les aires protégées ont été publiés au printemps 2010. Les indicateurs de la qualité de l'air font le suivi de l'ozone troposphérique et des matières particulaires fines, deux composants clés du smog qui sont parmi les polluants atmosphériques les plus répandus. L'initiative liée aux Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement appuie des centaines de stations de surveillance pour la production des indicateurs, et en particulier un réseau principal de 153 stations d'échantillonnage de l'eau. L'indicateur de la qualité de l'eau mesure l'étendue et la gravité de la pollution de l'eau en repérant un large éventail de substances dans l'eau partout au Canada. L'indicateur des gaz à effet de serre donne un suivi des émissions de gaz à effet de serre du Canada. Finalement, l'indicateur des aires protégées suit la progression de la préservation des aires naturelles à l'échelle du Canada. Les résultats fournissent un contexte important pour les mesures du gouvernement liées à la qualité de l'air, à la qualité de l'eau, aux changements climatiques et à la conservation des environnements naturels.

Des résultats nationaux clés du cycle de rapports de 2009 incluent les résultats suivants :

  • Qualité de l'air : À l'échelle nationale, l'exposition à l'ozone troposphérique a augmenté d'environ 13 % de 1990 à 2007; toutefois, la tendance à la hausse en ce qui concerne l'exposition annuelle à l'ozone a ralenti au cours des dernières années. Aucune tendance n'a été décelée dans l'exposition aux matières particulaires fines de 2000 à 2007.
  • Qualité de l'eau : De 2005 à 2007, l'indice de la qualité des eaux pour la protection de la vie aquatique a été jugé « excellent » à 10 sites (7 %), « bon » à 49 sites (32 %), « moyen » à 66 sites (43 %), « médiocre » à 22 sites (14 %) et « mauvais » à 6 sites (4 %).
  • Gaz à effet de serre – Les émissions en 2008 étaient de 24 % plus élevées qu'en 1990. Les émissions ont atteint leur maximum de 750 mégatonnes en 2007, puis déclinèrent de 0,8 % de 2003 à 2008.
  • Aires protégées – Le Canada a protégé 9,4 % (939 993 km2) de ses terres à la mi-2009, soit environ 0,6 % de son territoire marin. Depuis 1990, l'aire protégée globale des zones terrestres et aquatiques au Canada a augmenté d'environ 81 %.

En 2009-2010, le site Web des Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement a été mis à jour et redessiné. Ce nouveau site Web comprend les améliorations suivantes :

  • précisions du texte et de la structure afin de présenter l'information d'une manière plus concise et moins technique;
  • liens simplifiés des résultats des indicateurs à leurs facteurs sociaux et économiques clés, ainsi qu'à l'échelle individuelle et des ménages;
  • une nouvelle application de cartographie qui permet aux utilisateurs de voir et de rechercher des renseignements locaux ou régionaux sur une carte, de sélectionner des indicateurs et des prises de vue et d'exporter des renseignements vers Google Earth;
  • navigation plus facile.

La Loi fédérale sur le développement durable de 2008 exige du ministère de l'Environnement du Canada qu'il élabore la Stratégie fédérale de développement durable en 2010, avec des buts et des objectifs, et qu'il présente un rapport des progrès au moins tous les trois ans. Un document de consultation a été publié en mars 2010 pour fournir une orientation pour la mise en œuvre de la nouvelle stratégie. Dans le cadre du processus de détermination des buts et des objectifs en matière de développement durable et d'identification des organismes concernés par ces buts et ces objectifs, Environnement Canada a recours aux indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement et à d'autres indicateurs du gouvernement fédéral pour s'assurer d'une responsabilité à l'égard des résultats.

La Stratégie fédérale de développement durable englobe des thèmes vastes qui dépassent les frontières provinciales et nationales du Canada. Les thèmes à traiter sont : 1) le traitement des changements climatiques et de la qualité de l'air, 2) le maintien de la qualité et de la disponibilité de l'eau et 3) la protection de la nature (en plus d'un thème axé sur la réduction de l'empreinte écologique des opérations gouvernementales). Des travaux sont en cours pour élargir la gamme des indicateurs en vertu du programme, et une gamme relativement grande d'indicateurs sera traitée pendant la période de trois ans de la première version de la Stratégie fédérale de développement durable.

3.5 Collection et communication d'information sur la pollution et les gaz à effet de serre

3.5.1 Inventaire national des rejets de polluants

L'Inventaire national des rejets de polluants (INRP) est le relevé, prescrit par la loi canadienne et accessible au public, des polluants rejetés dans l'air, dans l'eau ou déversés sur le sol, éliminés et envoyés au recyclage. L'Inventaire national des rejets de polluants comprend l'information déclarée par les installations industrielles et les sommaires et tendances complets des émissions pour les principaux polluants atmosphériques au Canada. Il s'agit d'une source importante d'information pour déterminer, évaluer et gérer les risques pour l'environnement et la santé humaine. L'accès du public à l'Inventaire national des rejets de polluants encourage l'industrie à prévenir et à réduire les rejets de polluants et à améliorer la compréhension du public sur la pollution et la performance environnementale au Canada.

Les publications suivantes ont été diffusées en 2009-2010 :

  • Données sur les émissions de polluants atmosphériques de 2007 et tendances à jour (juin 2009);
  • Réponse d'Environnement Canada au rapport final du groupe de travail multilatéral sur les substances de l'Inventaire national des rejets de polluants (2008) (février 2010);
  • Les données révisées de l'Inventaire national des rejets de polluants pour 2008 ont été publiées en novembre 2009, y compris les Faits saillants pour l'année 2008 à l'Inventaire national des rejets de polluants, le Résumé lié aux installations de l'Inventaire national des rejets de polluants 2008, et les ressources pour accéder aux données liées aux installations de l'Inventaire national des rejets de polluants dans divers formats et un document de foire aux questions.

3.5.2 Programme de déclaration des émissions de gaz à effet de serre

Ce programme de déclaration jette les bases de la création d'un système national unique et obligatoire de déclaration des gaz à effets de serre, afin de répondre aux besoins en matière de production de rapports pour les gaz à effet de serre pour toutes les autorités et pour atténuer le fardeau de déclaration pour l'industrie et le gouvernement. Les principaux objectifs du programme sont de fournir aux Canadiens des renseignements opportuns sur ces émissions, d'accroître le niveau de détails dans l'Inventaire canadien des gaz à effet de serre, d'appuyer l'élaboration de règlements sur les gaz à effet de serre pour les grands émetteurs industriels, et de répondre aux exigences provinciales et territoriales pour l'information sur ces émissions. Les données sont recueillies en vertu de trois lois : par Environnement Canada en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999), par Statistique Canada en vertu de la Loi sur les statistiques, et par le ministère de l'Environnement de l'Alberta en vertu de la Climate Change and Emissions Management Act.

Le document Programme de déclaration des émissions de gaz à effet de serre : Aperçu des données des installations pour 2008 a été publié le 4 décembre 2009. Des tableaux de données clés et un outil de recherche dynamique pour faire une recherche dans les données déclarées ont aussi été offerts.

Date de modification :