Les gaz à effet de serre visés par le Protocole de Kyoto et la Loi canadienne sur la protection de l'environnement : annexe A


Annexe A : Indications à l'appui des sections 2.1 et 2.2 du présent Rapport.

Tableau 1 : Indications à l'appui du changement climatique observé et de ses causes.
Référence au Rapport de synthèse du GIEC Indication Références au TRE données dans le Rapport de synthèse du GIEC
2.2 De toute évidence, le climat de la Terre a évolué à l'échelle régionale et mondiale depuis l'époque préindustrielle, et certains aspects de cette évolution sont imputables aux activités humaines.  
2.3 Les émissions de gaz à effet de serre et d'aérosols dues aux activités humaines continuent de modifier l'atmosphère de manières qui devraient affecter le climat (voir le tableau 2-1). (Le tableau 2.1 est reproduit dans la présent rapport en tant que tableau 3 de l'Annexe A.)  
2.4 Les concentrations de gaz à effet de serre atmosphériques et leurs forçages radiatifs ont généralement augmenté au cours du XXe siècle en raison des activités humaines. Presque tous les gaz à effet de serre ont atteint leurs plus hauts niveaux enregistrés dans les années 1990, et la hausse se poursuit. Entre les années 1750 et 2000, la concentration de CO2 a augmenté de 31±4 %, et celle de CH4 de 151±25 %... Ces taux d'augmentation sont sans précédent. Chapitres 3 et 4 du TRE du GT I, et SRAGA (Rapport spécial sur l'aviation et l'atmosphère planétaire).
2.6 Un nombre croissant d'observations nous donne aujourd'hui une image d'ensemble d'une planète qui se réchauffe et de plusieurs autres changements dans le système climatique (voir le tableau 2-1). (Le tableau 2.1 est reproduit dans la présent rapport en tant que tableau 3 de l'Annexe A.)  
2.7 La température moyenne globale à la surface a augmenté des années 1860 à l'année 2000, période couverte par l'enregistrement instrumental. Au cours du XXe siècle, cette augmentation a été de 0,6 °C avec un intervalle de confiance très probable de 0,4-0,8 °C. Il est très probable que les années 1990 ont été la décennie la plus chaude, et 1998 l'année la plus chaude, de l'enregistrement instrumental. Si l'on prolonge ce dernier à l'aide de données substitutives pour l'hémisphère Nord, on constate que, sur les 1000 dernières années, l'élévation de température survenue au XXe siècle aura probablement été la plus importante de tous les siècles, et les années 1990 probablement la décennie la plus chaude. RID du TRE du GT I et TRE du GT I - sections 2.2.2, 2.3.2 et 2.7.2.
2.9 De nouvelles preuves, mieux étayées que par le passé, viennent confirmer que la majeure partie du réchauffement observé ces 50 dernières années est imputable aux activités humaines.  
2.10 Il est peu probable que le réchauffement observé au XXe siècle soit entièrement d'origine naturelle. L'élévation des températures de surface au cours des 100 dernières années est très peu probablement due à la seule variabilité interne. Des reconstructions de données climatologiques pour les 1000 dernières années indiquent aussi que ce réchauffement du XXe siècle était inhabituel et peu probablement survenu en réponse au seul forçage naturel : autrement dit, les éruptions volcaniques et la variation de l'irradiance solaire ne peuvent pas expliquer le réchauffement de la seconde moitié du XXe siècle, mais peuvent avoir contribué à celui de la première moitié. RID du TRE du GT I et TRE du GT I - chapitre 12.
2.11 Compte tenu des nouveaux éléments de preuve obtenus et des incertitudes qui subsistent encore, l'essentiel du réchauffement observé ces 50 dernières années est probablement dû à l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre. Les études de détection et d'attribution (incluant les gaz à effet de serre et les aérosols sulfatés dans le forçage anthropique) trouvent toutes des indications d'un signal anthropique dans l'enregistrement climatologique des 35 à 50 dernières années, malgré les incertitudes entachant le forçage et dues aux aérosols sulfatés anthropiques et à des facteurs naturels (volcans et irradiance solaire). Les forçages dus à ces aérosols et aux facteurs naturels sont négatifs au cours de cette période, et ne peuvent pas expliquer le réchauffement, alors que la plupart de ces études concluent que, sur les 50 dernières années, la vitesse et l'ampleur estimatives du réchauffement dû à la seule augmentation des gaz à effet de serre sont comparables, ou supérieures, au réchauffement observé. C'est lorsque les facteurs de forçage anthropiques et naturels ci-dessus sont combinés que l'on obtient la meilleure concordance pour l'enregistrement de 1860 à 2000. RID du TRE du GT I et TRE du GT I - chapitre 12
2.12 Les changements du niveau de la mer, de la couverture nivale, de l'étendue de la glace et des précipitations concordent avec un réchauffement du climat à proximité de la surface de la Terre (voir le tableau 2-1).(Reproduit en tant que tableau 3 à l'Annexe A). Certains de ces changements sont de portée régionale; d'autres peuvent être dus à de variations internes du climat, à des forçages naturels ou à des activités humaines régionales, et on ne saurait les attribuer à la seule influence planétaire de l'homme. RID du TRE du GT I et TRE du GT II - section 4.3.11
2.13 Il est très probable que le réchauffement du XXe siècle a contribué significativement à l'élévation observée du niveau planétaire moyen de la mer et à l'augmentation du contenu thermique de l'océan. Le réchauffement régit en effet l'élévation du niveau de la mer par l'entremise de l'expansion thermique de l'eau de mer et d'une perte généralisée des glaces terrestres. Selon les enregistrements des marégraphes, corrigés pour tenir compte des mouvements de l'écorce terrestre, l'élévation annuelle moyenne a été comprise entre 1 et 2 mm au cours du XXe siècle. Les très rares longs enregistrements montrent qu'elle a été moindre au XIXe siècle. Considérant les incertitudes actuelles, tant les observations que les modèles concordent sur une absence d'accélération significative de l'élévation du niveau marin au XXe siècle. Le taux observé d'élévation du niveau de la mer au XXe siècle correspond aux sorties des modèles. Le contenu thermique global de l'océan a augmenté depuis la fin des années 1950, période pour laquelle on dispose d'observation adéquates de la température subsuperficielle de l'océan. TRE du GT I - sections 2.2.2.5, 11.2 & 11.3.2.


Tableau 2 : Indications à l'appui de changements climatiques à venir
Référence au Rapport de synthèse du GIEC Indications Références au TRE données dans le Rapport de synthèse du GIEC
3.2 Tous les scénarios d'émissions du GIEC projettent que les concentrations de dioxyde de carbone, les températures planétaires moyennes en surface et le niveau de la mer vont s'élever au cours du XXIe siècle.  
3.3 Tous les scénarios d'émissions SRES donnent une augmentation des concentrations atmosphériques de CO2. Pour les six scénarios SRES d'illustration, les concentrations projetées de CO2 - plus important gaz à effet de serre anthropique - en 2100 vont de 540 à 970 ppm, par comparaison avec des valeurs d'environ 280 ppm à l'époque préindustrielle et d'environ 368 ppm en 2000. Ces projections incluent les rétroactions climatiques des terres et de l'océan. TRE du GT I - section 3.7.3.3
3.4 Les calculs par les modèles des concentrations atteintes d'ici 2100 par les gaz à effet de serre primaires autres que le CO2 varient considérablement entre les six scénarios SRES d'illustration. TRE du GT I - section 4.4.5 & TRE du GT I - encadré 9.1
3.5 Les scénarios du SRES envisagent la possibilité d'augmentation ou au contraire de diminution des aérosols anthropiques, selon l'ampleur de l'utilisation de combustibles fossiles et l'efficacité des politiques visant à réduire les émissions polluantes... il est projeté que les concentrations d'aérosols sulfatés baissent sous le niveau actuel d'ici 2100 dans les six scénarios SRES d'illustration. Il s'ensuivrait un réchauffement par rapport aux conditions actuelles. De plus, les aérosols naturels (p. ex. le sel de mer, la poussière et les émissions conduisant à la production d'aérosols sulfatés et carbonés) devraient augmenter, selon les projections, à cause des changements climatiques. TRE du GT I - section 5.5 & SRES (Rapport spécial sur les scénarios d'émissions) - section 3.6.4
3.6 La température moyenne à la surface du globe devrait augmenter de 1,4 à 5,8 °C entre 1990 et 2100. Cette valeur est de deux à dix fois plus élevée que la valeur centrale du réchauffement observé au XXe siècle et le taux projeté de réchauffement est très probablement sans précédent depuis au moins 10 000 ans, selon les données paléoclimatologiques... Ces résultats correspondent à la gamme complète des 35 scénarios du SRES, et sont basés sur un certain nombre de modèles climatiques. TRE du GT I - section 9.3.3
3.8 Les précipitations mondiales annuelles moyennes devraient augmenter au cours du XXIe siècle. Les moyennes mondiales de la vapeur d'eau et de l'évaporation devraient aussi augmenter. TRE du GT I - section 9.3.1
3.9 Le niveau moyen global de la mer devrait augmenter de 0,09 à 0,88 m entre 1990 et 2100, et ce pour les projections basées sur la gamme complète des scénarios du SRES. Ce relèvement sera principalement dû à la dilatation thermique et à la perte de masse des glaciers et des calottes glaciaires. TRE du GT I - section 11.5.1
3.10 On projette des différences substantielles des changements régionaux du climat et du niveau de la mer, par comparaison au changement planétaire moyen.  
3.11 Il est très probable que la presque totalité des régions terrestres se réchaufferont plus vite que la moyenne planétaire, surtout en ce qui concerne les régions des hautes latitudes nordiques en hiver. L'aspect le plus notable en est le réchauffement des régions nordiques de l'Amérique du Nord, et du centre et du nord de l'Asie, qui dépasse le réchauffement planétaire moyen de plus de 40 %. TRE du GT I - section 10.3.2
3.14 D'après les prévisions, les glaciers et les calottes glaciaires devraient poursuivre leur retrait, largement répandu, au cours du XXIe siècle. Dans l'hémisphère Nord, la superficie de la couverture neigeuse, du pergélisol et de la glace de mer devrait encore diminuer. La masse de l'inlandsis de l'Antarctique va probablement augmenter en raison de l'accroissement des précipitations, alors que l'inlandsis du Groenland connaîtra probablement une perte de masse parce que l'augmentation du ruissellement dépassera celle des précipitations. TRE du GT I - section 11.5.4

Tableau 3 : Tableau 2.1 du Rapport de synthèse du GIEC
Changements atmosphériques, climatiques et biologiques de la planète au cours du XX e siècle.Note de bas de page a 

Indicateurs de concentration

Concentration atmosphérique de CO 2
De 280 ppm pour la période entre 1000 et 1750 à 368 ppm en 2000 (augmentation de 31±4 %). [TRE du GT I - chapitre 3]

Échanges de CO 2 dans la biosphère terrestre
Source cumulée d'environ 30 Gt C entre 1800 et 2000; mais absorption nette par les puits de 14±7 Gt C environ au cours des années 1990. [TRE du GT I - chapitre 3 & SRLULUCF (Rapport spécial sur l'utilisation des terres, les changements d'affectation des terres et la foresterie)]

Concentration atmosphérique de CH 4
De 700 ppb pour la période entre 1000 et 1750 à 1750 ppb en 2000 (augmentation de 151±25 %). [TRE du GT I - chapitre 4]

Concentration atmosphérique de N 2O
De 270 ppb pour la période entre 1000 et 1750 à 316 ppb en 2000 (augmentation de 17±5 %). [ TRE du GT I - chapitre 4]

Concentration troposphérique de O 3
Augmentation de 35±15 % entre 1750 et 2000; variable selon les régions. [ TRE du GT I - chapitre 4]

Concentration stratosphérique de O 3
Diminution entre 1970 et 2000; variable avec l'altitude et la latitude. [TRE du GT I - chapitres 4 & 6]

Concentrations atmosphérique de HFC, de PFC et de SF 6
Augmentation mondiale au cours de 50 dernières années. [ TRE du GT I - chapitre 4]

Indicateurs climatiques

Température moyenne mondiale à la surface
Augmentation de 0,6±0,2 °C au cours du XX e siècle; réchauffement plus important des zones terrestres que des océans (très probable). [TRE du GT I - section 2.2.2.3]

Température à la surface dans l'hémisphère Nord
Augmentation au cours du XX e siècle plus importante qu'au cours de tout autre siècle du dernier millénaire; années 1990 : décennie la plus chaude du millénaire (probable). [TRE du GT I - résumé du chapitre 2 & section 2.3.2.2]

Fourchette de températures à la surface diurnes
Diminution entre 1950 et 2000 sur les zones terrestres : augmentation deux fois plus rapide des températures minimales nocturnes que des températures maximales diurnes (probable). [TRE du GT I - section 2.2.2.1]

Jours chauds / indice de chaleur
Augmentation (probable). [TRE du GT I - section 2.7.2.1]

Jours froids / de gel
Diminution pour la quasi-totalité des zones terrestres au cours du XX e siècle (très probable). [ TRE du GT I - section 2.7.2.1]

Précipitations continentales
Augmentation de 5 à 10 % au cours du XX e siècle dans l'hémisphère Nord (très probable), mais diminution dans certaines régions (Afrique du Nord et occidentale et certaines parties de la Méditerranée, par exemple). [TRE du GT I - résumé du chapitre 2 & section 2.5.2]

Fortes précipitations
Augmentation aux latitudes nord moyennes et supérieures (probable). [TRE du GT I - section 2.7.2.2]

Fréquence et intensité de la sécheresse
Absence accrue de précipitations en été et augmentation de la sécheresse associée dans quelques zones (probable). Dans certaines régions, telles que certaines parties de l'Asie et de l'Afrique, on a observé une augmentation de la fréquence et de l'intensité de la sécheresse au cours des dernières décennies. [TRE du GT II - sections 10.1.3 & 11.1.2]

Indicateurs biologiques et physiques

Niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale
Augmentation à un taux annuel moyen de 1 à 2 mm au cours du XX e siècle. [TRE du GT I - chapitre 11]

Durée du gel des fleuves et lacs
Diminution de deux semaines environ au cours du XX e siècle aux latitudes moyennes et supérieures de l'hémisphère Nord (très probable). [ TRE du GT I - résumé du chapitre 2 & Section 2.2.5.5, & TRE du GT II - sections 5.7 & 16.1.3.1]

Superficie et épaisseur de la glace marine arctique
Diminution de 40 % de l'épaisseur au cours des récentes décennies, de la fin de l'été au début de l'automne (probable) et diminution de la superficie de 10 à 15 % depuis les années 1950, au printemps et en été. [TRE du GT I - section 2.2.5.2 & TRE du GT II - section 16.1.3.1]

Glaciers non polaires
Régression étendue au cours du XX e siècle. [TRE du GT I - section 2.2.5.4 & TRE du GT II - section 4.3.11]

Couverture neigeuse
Diminution de 10 % de la superficie, observée depuis la mise en oeuvre d'observations mondiales par satellites au cours des années 1960 (très probable). [TRE du GT I - section 2.2.5.1]

Pergélisol
Fonte, réchauffement et dégradation dans certaines parties des régions polaires, subpolaires et montagneuses. [ TRE du GT I - sections 2.2.5.3 & 11.2.5, & TRE du GT II - section 16.1.3.1]

Phénomènes El Niño
Plus fréquents, plus longs et plus intenses au cours des vingt à trente dernières années , par rapport aux cent ans antérieurs. [TRE du GT I - section 7.6.5]

Saison de croissance
Plus longue de un à quatre jours environ par décennie au cours des quarante dernières années dans l'hémisphère Nord, en particulier aux latitudes supérieures. [TRE du GT II - section 5.2.1]

Espèces végétales et animales
Déplacement vers les pôles et en altitude dans le cas des plantes, insectes, oiseaux et poissons. [TRE du GT II - sections 5.2, 5.4, 5.9, & 16.1.3.1]

Reproduction, floraison et migration
Floraison plus précoce, retour plus précoce des oiseaux, dates de saison de reproduction plus précoces et apparition plus précoce des insectes dans l'hémisphère Nord. [TRE du GT II - sections 5.2.1 & 5.4.3]

Blanchissement des récifs coralliens
Plus fréquent, notamment pendant les phénomènes El Niño. [TRE du GT II - section 6.3.8]

Indicateurs économiques

Pertes économiques liées au climat
Augmentation de plus d'un ordre de grandeur des pertes indexées mondiales au cours des quarante dernières années (voir Q2 Figure 2-7). Cette augmentation observée est liée en partie à des facteurs socio-économiques et en partie à des facteurs climatiques. [TRE du GT II - sections 8.2.1 & 8.2.2]

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