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ARCHIVÉE - Ébauche d'évaluation préalable du hexabromocyclododécane (HBCD)

Sources de rejets

Des rejets d'HBCD dans l'environnement peuvent se produire pendant la production et la fabrication, le traitement, le transport, l'utilisation, la mauvaise manipulation, l'entreposage ou le confinement défectueux, les émissions par des sources ponctuelles, les rejets migratoires issus de l'utilisation de produits manufacturés et de l'élimination de la substance ou de produits contenant la substance. L'HBCD peut être rejeté dans l'air, l'eau, le sol et les sédiments.

Étant donné que l'HBCD ne semble pas produit au Canada, les rejets éventuels liés à sa production ne seront pas davantage pris en considération dans la présente évaluation. L'HBCD rejeté pendant les activités de traitement peut pénétrer dans l'air ou être déversé dans les eaux usées. Comme ses principales utilisations sont associées à la production de polymères pour les industries de la construction et du textile, il serait rejeté en grande partie dans les secteurs urbains et industriels. De plus, on s'attend à ce que les rejets des activités de traitement soient considérablement inférieurs à ceux liés aux revêtements de textile contenant de l'HBCD (courriel envoyé en 2007 par Albemarle Corporation à Environnement Canada; source non citée). Que l'HBCD soit présent dans des particules de poussière atmosphérique ou adsorbé sur des particules, sa densité relativement élevée (2,1 à 2,37 g/mL, voir le tableau 2) indique qu'il peut être éliminé de l'atmosphère par sédimentation. L'HBCD rejeté dans les eaux usées sera probablement transporté vers une installation de traitement. Les coefficients de partage carbone organique-eau et octanol-eau (log Koe de 5,625 à 5,81 et une estimation du log Kco de 5,097) semblent indiquer que la plupart de l'HBCD pénétrant dans une installation de traitement est retenue dans les boues. Cependant, de petites quantités (p. ex., 1 260 ng/L; Deuchar, 2002) ont été mesurées dans les effluents terminaux déversés dans les eaux réceptrices. On prévoit que l'HBCD pénétrant dans les eaux de surface se répartira dans les matériaux du lit après avoir été adsorbé sur particules en suspension dans l'eau et avoir subi une sédimentation par la suite. Des rejets dans le sol pourraient se produire pendant l'épandage de biosolides sur des terres agricoles et des pâturages.

Au cours de la vie utile des produits finaux, l'HBCD peut être rejeté sous forme de vapeur ou de particules dans l'air ou par lixiviation dans l'eau. Les rejets devraient être observés initialement dans l'air, mais la sédimentation et l'élimination de particules entraîneraient des pertes dans le sol et l'eau. Des pertes peuvent également se produire par abrasion et dégradation de produits polymères finaux. Il est peu probable que l'HBCD présent dans la mousse isolante soit exposé aux conditions climatiques une fois la construction de l'immeuble terminée. Par contre, avant et pendant la construction, ainsi que pendant la démolition, l'isolation peut subir des altérations atmosphériques, une désintégration physique et une usure, ce qui pourrait entraîner un rejet de particules contenant de l'HBCD. Une fois emprisonnés, ces matériaux de construction peuvent subir une certaine désintégration au fil du temps et entraîner le rejet d'HBCD par la suite. Toutefois, on estime que les rejets de matériaux emprisonnés seraient faibles, étant donné que la poussière et la fragmentation seraient probablement minimes et que la volatilisation de l'HBCD issue de produits serait faible. L'HBCD emprisonné dans les matériaux de revêtement de textile sera plus enclin à subir les altérations atmosphériques et l'usure pendant la durée de vie utile du produit polymère, notamment par le lavage et le nettoyage au moyen de produits chimiques. Les pertes seront probablement observées surtout dans les déchets solides et les eaux usées. Par contre, dans le cas des matériaux de construction, des rejets dans le sol pourraient se produire et être suivis d'émissions atmosphériques ou d'un ruissellement. Ces pertes s'appliquent à l'HBCD dans les produits fabriqués au Canada ainsi qu'à l'HBCD dans les produits finis et semi-finis importés au pays.

Les produits et matériaux contenant de l'HBCD dans les sites d'enfouissement subiront des altérations atmosphériques, en rejetant des particules de la substance essentiellement dans le sol et, dans une moindre mesure, dans l'eau et l'air. On prévoit que l'HBCD rejeté dans le sol lors des activités d'enfouissement sera adsorbé sur les particules et la matière organique, et qu'il restera en grande partie immobile. Par exemple, un certain transport de surface limité peut se produire dans l'eau, en raison de l'entraînement de la substance par l'eau de pluie et le ruissellement. Toutefois, étant donné la faible pression de vapeur de la substance, il est improbable qu'elle se volatilise à partir de la surface du site d'enfouissement. Il existe peu d'information sur la solubilité de l'HBCD dans le lixiviat du site d'enfouissement. Cependant, étant donné la faible hydrosolubilité de la substance, la lixiviation à partir de la surface des produits polymères dans le site d'enfouissement est probablement limitée. De faibles concentrations d'HBCD (maximum de 9 ng/L; Remberger et al., 2004) ont été mesurées dans deux échantillons de lixiviat prélevés dans un site d'enfouissement suédois servant aux déchets issus de la construction et de la démolition. Des concentrations sensiblement plus élevées (poids sec maximum de 36 000 ng/g) étaient présentes dans la phase particulaire de l'eau de lixiviation aux Pays-Bas (Morris et al., 2004). Toutefois, ces échantillons ont été prélevés à partir de l'eau de lixiviation avant qu'elle soit traitée et rejetée dans l'eau de surface. La tendance d'adsorption de l'HBCD sur les particules, son hydrosolubilité limitée et les preuves selon lesquelles la substance subira une biodégradation anaérobie laissent penser que le risque de contamination de l'eau souterraine par des produits contenant de l'HBCD est probablement faible dans les sites d'enfouissement.

L'HBCD est instable à des températures supérieures à 200 °C (Albemarle Corporation, 2000a) et, par conséquent, il se décompose lors de l'incinération. Des résultats expérimentaux confirment que dans certaines conditions, l'HBCD et les produits qui en contiennent peuvent rejeter de petites quantités de polybromodibenzoparadioxine et de polybromodibenzofurane durant leur incinération. Des traces de ces composés ont été mesurées pendant la combustion de matériaux polystyrènes ignifugés comprenant de l'HBCD (Dumler et al., 1989; Desmet et al., 2005). Les polybromodibenzoparadioxines et les polybromodibenzofuranes présents dans les déchets d'HBCD seront probablement détruits par les températures très élevées des incinérateurs fonctionnant efficacement. Néanmoins, ces substances peuvent être rejetées par des incinérations non contrôlées, des incendies fortuits et des incinérateurs fonctionnant mal. Une étude récente menée par Desmet et al. (2005) a documenté la formation de bromophénols, précurseurs reconnus des polybromodibenzodioxines et des polybromodibenzofuranes, au cours de la combustion d'un polystyrène extrudé ignifugeant contenant de l'HBCD. Cependant, cette étude n'a pas révélé la formation de dioxines et de furanes.

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