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ARCHIVÉE - Rapport d’évaluation écologique préalable pour le 2,2'-méthylènebis(4-méthyl-6-tert-butylphénol)

Devenir, exposition et effets

Le rejet direct de MBMBP dans les eaux de surface peut se produire dans l’effluent des stations d’épuration des eaux usées (SEEU) lorsque ces stations reçoivent l’influent des installations de transformation. Il est probable que les rejets dans l’air sont négligeables parce que la pression de vapeur du MBMBP est très faible. Des rejets dans le sol peuvent aussi être dus à l’épandage des boues des SEEU contenant du MBMBP. Le MBMBP présent dans les eaux de surface peut se retrouver dans les sédiments.

Le modèle de fugacité de niveau III (CCME, 2002) a été utilisé pour prédire le devenir du MBMBP dans l’environnement. D’après ce modèle, cette substance se retrouve surtout dans le sol (65,3 %) et les sédiments (25,7 %), si l’on présume qu’elle est rejetée en quantité égale dans tous les milieux. Lorsqu’elle est rejetée dans l’eau, la plus grande partie de cette substance (74,3 %) se retrouve généralement dans les sédiments, et lorsqu’elle est rejetée seulement dans le sol ou l’air, elle passe en très grande partie (> 90 %) dans le sol.

Les résultats expérimentaux indiquent que le MBMBP est persistant dans l’eau (CITI, 1992). Les résultats prédits portent à croire que le MBMBP n’est pas persistant dans l’air (SRC, 2001). Des données expérimentales sur la demi-vie de cette substance dans le sol ou les sédiments n’ont pas été relevées.

Il n’existe pas de données sur les concentrations mesurées de cette substance dans l’air, l’eau, le sol et les sédiments au Canada. Le Rapport d’évaluation initiale (REI) du Screening Information Data Set (SIDS) (OCDE, 2001) mentionne qu’il n’existe pas de données de surveillance quantitatives à l’échelle mondiale, y compris au Canada. On n’a relevé aucune donnée sur les concentrations de MBMBP dans la faune au Canada ou ailleurs dans le monde.

Les concentrations de MBMBP dans l’environnement ont été calculées en tenant compte des pertes potentielles de cette substance pendant la transformation des matières plastiques. On a présumé que les effluents des fabriques étaient traités par les SEEU municipales avant d’être rejetés dans l’environnement. La concentration locale de MBMBP dans l’effluent des SEEU est calculée à l’aide de ChemSim, un programme de modélisation mis au point pour Environnement Canada qui prédit les concentrations aquatiques en aval des sources ponctuelles de rejet d’une substance (Centre d’hydraulique canadien, 2003). Pour passer ChemSim en machine, il faut des données d’entrée, y compris le taux de charge. Dans le cas présent, le taux de charge est la masse de MBMBP dans l’effluent des SEEU rejeté en une journée. Pour calculer ce taux, les hypothèses prudentes qui suivent ont été avancées :

  • La valeur maximale de la quantité de MBMBP importée en 2000 est de 100 tonnes (100 000 kg). Aux fins du scénario d’exposition prudent, on a présumé que cette quantité était importée par un seul distributeur qui la vend à un seul client qui :

    • utilise la quantité totale de MBMBP comme additif dans les matières plastiques;

    • utilise la quantité totale de cette substance dans une seule installation de transformation au cours d’une seule année civile;

    • rejette l’effluent de l’installation dans une station de traitement des eaux d’égout municipales.

  • Pour calculer la quantité de MBMBP rejetée par l’installation de transformation dans la station d’épuration des eaux usées municipales, le scénario de rejet des émissions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour les additifs des matières plastiques a été utilisé, et on a estimé que le pourcentage de rejets était de 0,65 % (OCDE, 2003). Pour déterminer le nombre de jours d’exploitation (300 par année), le Technical Guidance Document de l’Union européenne a été utilisé (Bureau européen des substances chimiques, 2003).

  • Pour calculer le taux d’élimination du MBMBP (92,2 %) à la SEEU, on a utilisé le modèle de fugacité pour les SEEU faisant partie de la série de modèles EPI, version 3.10 (SRC, 2001).

Le modèle ChemSim utilisé a présumé l’existence d’une rivière standard dans le sud de l’Ontario ayant un débit de 5 m3/s et prédit une concentration maximale de MBMBP de 7,46 × 10−3 mg de MBMBP/L à 50 m du point d’impact (de rejet). Les autres hypothèses nécessaires au passage en machine de ChemSim (et se rapportant au débit de la rivière et à la géométrie du chenal) sont mentionnées dans le rapport ChemSim pour cette substance (Environnement Canada, 2004). La valeur estimée de l’exposition pour le milieu aquatique (VEEeau) est donc de 7,46 × 10−3 mg/L.

Dans l’influent des SEEU, la plus grande partie du MBMBP (92,2 %) est éliminée et se retrouve dans les boues d’égout. Puisque l’épandage des boues d’égout sur les terres agricoles est une possibilité, nous avons envisagé un scénario d’exposition où le sol était bonifié par des boues d’épuration. On n’a pas relevé de données sur les concentrations de MBMBP dans les boues d’égout ou le sol au Canada. Pour un scénario prudent d’exposition au sol, on a calculé que la concentration de MBMBP dans les boues d’égout était de 257 mg/kg en poids sec, en se fondant sur une méthode standard, adaptée au MBMBP, de calcul de la concentration d’une substance dans les boues d’égout (Droste, 1997). En utilisant cette concentration de MBMBP dans les boues d’égout ainsi qu’en présumant que les boues contenant cette substance sont épandues sur le sol pendant 10 ans (MOE, 1996) et que le MBMBP est peu ou aucunement biodégradable, on obtient une concentration de 1,64 mg/kg en poids sec dans le sol. La valeur estimée de l’exposition pour le sol (VEEsol) est donc de 1,64 mg/kg en poids sec.

Les résultats expérimentaux indiquent que le MBMBP n’est probablement pas bioaccumulable (OCDE, 2001). Le facteur de bioconcentration le plus élevé mentionné dans cette étude était de 125, ce qui est de beaucoup inférieur au facteur de bioaccumulation de 5 000 spécifié dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en vertu de la LCPE (1999) (gouvernement du Canada, 2000). Toutefois, il faut faire preuve de prudence pour interpréter ces résultats, car dans cette étude, on a utilisé un agent de solubilisation pour obtenir des concentrations de MBMBP supérieures à la limite de solubilité aqueuse de cette substance; par conséquent, le facteur de bioconcentration réel pourrait être plus élevé.

Il existe des données expérimentales sur la toxicité pour les organismes aquatiques (les algues vertes, les puces d’eau et le poisson; OCDE, 2001). Ces données sont quelque peu incertaines parce que les valeurs pour la toxicité sont toutes supérieures à la limite de solubilité dans l’eau. La valeur critique de la toxicité (VCT) choisie, soit 0,89 mg/L, est la plus faible valeur chronique acceptable, c’est-à-dire la concentration minimale avec effet observé (CMEO) pour l’immobilité chez Daphnia magna (puce d’eau). On n’a pas relevé de données sur la toxicité pour les effets sur les organismes endogés ou benthiques, les plantes terrestres ou la faune. Une étude a constaté que le MBMBP avait une affinité de liaison relative prédite de 0,0034, ce qui veut dire qu’une faible priorité est accordée à la réalisation d’études plus poussées visant à déterminer l’activité de modulation du système endocrinien du MBMBP (Klopman et Chakravarti, 2003).

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