Décret du conseil : lignes directrices sur le glycol

Lignes directrices sur le glycol

C.P. 1994-106
Le 20 janvier 1994

Attendu qu'en vertu de l'article 53 de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, la ministre de l'Environnement a établi les Lignes directrices sur le glycol, ci-après, À ces causes, sur recommandation de la ministre de l'Environnement et en vertu de l'article 53 de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, il plait à Son Excellence le gouverneur général en conseil d'approuver les Lignes directrices sur le glycol, ci-après, établies par la ministre de l'Environnement.

Définitions

1. Les définitions qui suivent s'appliquent aux présentes lignes directrices

« aéroport fédéral » Aéroport qui, selon le cas

  1. appartient au gouvernement fédéral ou est exploité par celui-ci;
  2. est situé sur des terres appartenant au gouvernement fédéral. (federal airport)

« eaux superficielles » Toute étendue d'eau naturelle fréquentée par des poissons. (surface water)
« glycol » S'entend notamment de l'éthylène glycol, du diéthylène glycol et du propylène glycol. (glycol)
« loi » La Loi canadienne sur la protection de l'environnement. (act)
« ministère fédéral responsable » Ministère, commission ou organisme fédéral chargé de la gestion ou de la garde des terres où est situé un aéroport fédéral. (responsable federal department)
« poisson » Du sens de l'article 2 de la Loi sur les pêches. (fish)

Application

2. Les présentes lignes directrices s'appliquent aux aéroports fédéraux.

Limites

3. Le ministère fédéral responsable devrait s'assurer que les rejets de glycol dans les eaux superficielles, dus à des activités de dégivrage des aéronefs et d'élimination de la glace sur ceux-ci, à un aéroport fédéral, ne dépassent pas une concentration de 100 mg/L.

Méthode d'échantillonnage

4. La concentration des glycols totaux doit être déterminée d'après la moyenne de deux échantillons prélevés à un intervalle d'au moins 30 minutes, et ne dépassant pas 24 heures immédiatement avant le rejet dans les eaux superficielles.

Méthode analytique

5. Les échantillons doivent être analysés conformément à la « Méthode de l'analyse des glycols dans l'eau » figurant à l'annexe.

Surveillance et rapports

6. Le ministère fédéral responsable devrait :

  1. surveiller ou garantir la surveillance des concentrations de glycol aux aéroports fédéraux dont les concentrations sont voisines de la limite de concentration ou supérieures à celle-ci;
  2. pour chaque hiver, préparer un rapport dans lequel figurent les résultats de la surveillance;
  3. rendre disponible, sur demande, le rapport au plus tard le 30 septembre suivant la fin de l'hiver auquel s'applique le rapport.

Annexe

Méthode de l'analyse des glycols dans l'eau

L'éthylène glycol (EG), le diéthylène glycol (DEG) et le propylène glycol (PG), (isomères 1,2 et 1,3) sont des glycols communément utilisés comme liquide de dégivrage des aéronefs et d'élimination de la glace sur ceux-ci. Les formulations de dégivrage utilisées dans les aéroports fédéraux contiennent ces glycols à des concentrations comprises entre 54 et 67 pour cent en poids. D'après ces valeurs, entre 4 700 et 5 800 tonnes d'éthylène glycol (EG), de diéthylène glycol (DEG) et de propylène glycol (PG) sont utilisées chaque année dans les aéroports fédéraux.

Les glycols ont été analysés à l'aide de diverses méthodes analytiques. La méthode la plus communément utilisée pour l'analyse des fortes concentrations de glycol dans l'eau est l'injection directe de ces échantillons dans un chromatographe à gaz (CG) équipé d'un détecteur à flamme ionisante (DFI). Cette méthode est recommandée par l'American Society for Testing Materials (ASTM), par exemple, pour l'analyse des glycols dans les réfrigérants de moteurs. Des variations de la méthode ASTM sont actuellement utilisées par un certain nombre de groupes d'analyse.

I. Prélèvement et préparation des échantillons

Parce que les glycols peuvent être biodégradés, les échantillons devraient être analysés aussitôt que possible après leur prélèvement. Les échantillons devraient être prélevés dans des fioles ambrées de telle sorte qu'il ne reste aucun espace d'air (des fioles de 40 ml sont suffisantes). Les échantillons devraient être fermés hermétiquement avec des bouchons à garniture de teflon et stockés à 4 °C jusqu'à l'analyse. Des études appropriées de stockage devraient être effectuées pour déterminer la stabilité de l'échantillon et la nécessité de l'addition d'agents de conservation. Il est en outre recommandé que soit établie une procédure pour l'utilisation d'un cheminement et de blancs de laboratoire appropriés.

II. Conditions de départ suggérées pour l'analyse par chromatographe à gaz-détecteur à flamme ionisante (CG-DFI)
Injecteur :
250 °C
Type d'injecteur :
Avec ou sans division d'entrée, fonctionnant en mode sans division
Détecteur :
DFI à 270 °C
Colonne d'analyse :
DB-Wax, Nukol, DG-17, ou type semblable de colonne
30 m x 0,53 mm D.I. x 1,0 µm
Conditions de chauffage :
45 °C pendant 4 minutes, puis 10 °C/min à 230 °C; maintenir à 230 °C pendant 5 minutes
Volume d'injection :
1 à 3 µL


Pour obtenir la sensibilité maximale de détection, un jet plus large peut être nécessaire avec le détecteur à flamme ionisante (DFI). Une colonne de garde peut prolonger la vie utile de la colonne d'analyse.

III. Spécifications de rendement de la méthode

Les spécifications de rendement pour l'analyse des glycols n'ont pas été complètement élaborées. Voici les critères de rendement intérimaires :

  • Limite de détection de la méthode : La limite de détection de la méthode pour les glycols visés doit se situer dans la plage 5 à 10 milligrammes/litres (mg/L.
  • Exactitude : L'analyse des échantillons d'eau doit permettre des récupérations de solutions étalons de quantité inconnue dans la plage 80 à 120 %. Si un étalon interne est utilisé, sa récupération doit également se situer dans la plage 80 à 120 %. Notez que les glycols peuvent se biodégrader rapidement et, par conséquent, de longs temps de rétention peuvent nuire à l'exactitude.
  • Précision : L'écart type entre les échantillons en double doit être inférieur à 20 %.
IV. Considérations générales

Parce qu'il est prévu que les concentrations de glycols seront relativement élevées, il peut être nécessaire de diluer les échantillons avant l'injection pour obtenir des résultats analytiques acceptables. Si des échantillons sont très sales, il peut être nécessaire de les filtrer afin d'éliminer les particules en suspension. Un étalon interne approprié, comme le butanediol ou un composé semblable, devrait être sélectionné.

Les liquides de dégivrage et d'élimination de la glace peuvent comporter d'autres ingrédients en plus des glycols. Parmi les autres contaminants, il y a le carburéacteur et d'autres agents qui peuvent être présents à cause des diverses activités aéroportuaires. On ne s'attend pas à ce que ces composés posent des problèmes pour l'analyse des glycols; toutefois, leur présence doit être notée.

V. Recommandation finale

Les programmes de surveillance conformes à l'article 6 devraient incorporer le cas échéant des modalités appropriées d'échantillonnage, de validation et d'assurance qualité/contrôle qualité (AQ/CQ) des méthodes analytiques utilisées.

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