Faits marquants régionaux de 2000

Table des matières

National

Il est possible que les Canadiens aient quelque difficulté à le croire, mais l'an 2000 a été une autre année chaude au Canada, quoique moins chaude que les deux précédentes : 1998 avait été la plus chaude de l'histoire et 1999 la troisième plus chaude. À quelques jours de la fin de l'année, l'an 2000 va probablement se classer comme la sixième année la plus chaude des annales depuis 1948 (date à laquelle Environnement Canada a commencé à garder des annales météorologiques nationales). L'année 1992 avait été la dernière année plus froide que la normale au niveau national. L'automne très doux a donné au Canada sa 14e saison consécutive plus chaude que la normale. Une augmentation des températures au Canada correspond à la tendance que connaît la planète. L'année 2000 est la 22e année consécutive pendant laquelle les températures de surface mondiales ont dépassé la normale. Cela est similaire à la température de l'année dernière qui avait été la 5e plus chaude des 140 dernières. Les dix années les plus chaudes sont toutes postérieures à 1983, et huit d'entre elles à 1990. À l'aube de ce nouveau siècle, les températures du monde étaient de 0,6 °C supérieures à celles du début du 20e siècle.

Une combinaison de faibles niveaux d'eau, de chutes de neige sous la normale, d'une fonte précoce et d'une série de 12 saisons consécutives plus douces que la normale ont mis en alerte les gérants des services d'incendie qui anticipaient un printemps très riche en feux de forêt en 2000. On avait mis en réserve près de deux mois plus tôt qu'à l'ordinaire pompiers, équipement et bombardiers à eau. Les conditions d'inflammabilité ont également fait imposer une interdiction des feux de camp tôt en saison. Mais on se rappellera cette année au contraire pour ce qu'elle n'a pas été. La combinaison de pluies printanières constantes, de températures basses, et d'un nombre minimal de coups de foudre a produit la saison d'incendies de forêt la plus calme des annales. C'est la deuxième année tranquille d'affilée. En 1999, 50% seulement de la surface totale normalement consumée avait été enflammée par des feux irréprimés. En revanche, les États-Unis ont connu en 2000 leur pire saison de feux irréprimés des 50 dernières années. Fin juillet, il y avait davantage de pompiers canadiens luttant contre des incendies au Montana qu'au Canada.

Provinces de l'Atlantique

Une tempête le jour de la St. Patrick a laissé 20 à 32 cm de neige à l'échelle des Maritimes. Le jour précédent, les résidents de la vallée de l'Annapolis portaient T-shirts et shorts au soleil et jouissaient de températures de 16°C. En Nouvelle-Écosse, la tempête de printemps a apporté avec elle son habituel cortège de pluie, de pluie verglaçante et de grésil. Dans toute l'Île du Prince-Édouard, la poudrerie a provoqué des conditions de voile blanc, obligeant les commissions scolaires à annuler les classes et à donner aux élèves un congé de mars précoce. Le lendemain, une tempête que l'on appelle communément Sheila's Brush a violemment brossé Terre-Neuve, laissant tomber un déluge de neige et de pluie verglaçante, coupant les routes et causant dans plusieurs villes des dommages dus à l'eau et au vent.

En avril, une demi-douzaine d'icebergs a menacé trois tours de forage pétrolier ancrées dans les Grands Bancs au large de Terre-Neuve, la première fois en 10 ans que des icebergs - certains de la taille d'un petit immeuble -menaçaient les opérations de forage. Grâce à des canons à eau montés sur des bâtiments ravitailleurs on a pu faire sauter les icebergs, bien que ceux qui tiraient sur les icebergs ne pouvaient les voir à cause de l'épais brouillard.

Fin octobre, une tempête a frappé l'Île du Prince-Édouard, le littoral du Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve. Des dommages de plusieurs millions de dollars ont été infligés aux équipements de pêche et aux installations portuaires. Les vents ont soufflé à plus de 100 km/h et il est tombé entre 30 et 60 mm de pluie.

Dans des conditions météorologiques parfaites, plus d'un million de personnes sont venus admirer les grands voiliers amarrés dans le port de Halifax pendant cinq jours en juillet sous un magnifique soleil. Un fort vent du nord a permis aux grands voiliers à gréement en carré de déployer leurs voiles de réserve. Malgré un début de semaine brumeux, un magnifique soleil et du temps chaud ont régné sur l'événement.

Des milliers de jeunes phoques du Groënland sont devenus orphelins à cause d'une combinaison bizarre de glace fine et de tempête de fin d'hiver. Nombre des jeunes phoques, parfois âgés de quelques jours seulement, ont été séparés de leurs mères alors qu'ils n'étaient pas encore sevrés. La combinaison d'un hiver doux qui avait produit peu de glace et d'une tempête violente qui avait fracassé les aires de mise à bas des phoques a rendu la chasse à ce mammifère quasiment impossible.

Au lendemain de vents chauds du sud qui avaient fait monter les températures dans le sud du Nouveau-Brunswick vers des records pour la mi-décembre, une bombe météorologique a ravagé les Maritimes, coupant l'électricité dans de nombreuse parties de la province et causant des dommages matériels. Les vents les plus violents ont soufflé à 111 km/h sur Moncton et Saint John; ils ont poussé dans le fossé les véhicules circulant sur les autoroutes, forcé les traversiers à rester à quai et arraché les arbres dans toute la région. L'impact le plus sérieux a été la panne d'électricité qui a touché 30 000 abonnés au Nouveau-Brunswick, une des plus sérieuses interruptions des 20 dernières années, pire encore que celle causée par la tristement célèbre tempête de verglas de 1998. Les vents de force comparable à un faible ouragan, ont obligé les responsables du Pont de la Confédération reliant l'Î.-P.-E. au Nouveau-Brunswick à limiter la circulation sur le pont.

Québec

Les Montréalais se sont réveillés le 9 avril victimes d'un poisson d'avril en retard mais peu de gens avaient le sourire: 37 cm de neige, record du mois, recouvraient la ville. Les contrats liant Montréal à deux douzaines d'entreprises de déneigement privées avaient expiré le 1er avril. La police avait toutefois de bonnes nouvelles pour les automobilistes stationnés illégalement: elle n'émettrait pas de contraventions de la semaine.

Le jour de la Saint-Valentin, deux adolescents de L'Ange-Gardien marchaient le long de la rivière Lemoine, inconscients d'un dangereux surplomb de neige, 35 m au-dessus d'eux. Quand une avalanche les ensevelit sous 60 cm de neige, le labrador d'un voisin, Stub, retrouva un gant et commença à gémir désespérément pour attirer l'attention des sauveteurs. C'était trop tard pour le garçon, la fille souffrit d'hypothermie et de blessures mineures mais survécut.

Le 29 octobre, une tempête de neige précoce frappa la région de Gaspé et laissa plus de 40 cm de neige derrière elle, un record pour le mois d'octobre au Québec. La police rapporta 130 accidents causés par la neige à l'échelle de la province et notamment trois accidents mortels.

Le 18 décembre, une violente tempête hivernale lança des vents d'ouragan sur la rivière Saint-Laurent et les régions du Saguenay et du Lac Saint-Jean. Les vents ont privé d'électricité plus de 180 000 habitations, emporté des toits et des revêtements de mur, tout en rendant la conduite automobile très difficile dans la poudrerie.

Ontario

L'Ontario a connu moins de tornades cette année que la normale. Celle qui a eu le plus fort impact a touché Guelph le 17 juillet. Elle a arraché des arbres, écrasé des clôtures et des plates-formes et emporté des sections de toits de plus de 125 maisons et garages. On estime les pertes matérielles à 2 millions de dollars. On estime que les vents soufflaient à 200 km/h.

Le 12 mai, une violente rafale descendante d'une durée de deux minutes, semblable à une tornade, a frappé la ville ontarienne de Niagara-on-the-Lake. La tempête était accompagnée de grêle, de vents de 140 km/h et de 40 à 50 mm de pluie. De majestueux arbres bicentenaires ans ont été fauchés et les vents ont détruit le toit et quatre des cinq cheminées d'une auberge historique de 1832. Le coût des réparations de l'auberge a atteint un total 1,5 millions de dollars. Des fils électriques sous tension coupés et des poteaux arrachés ont bloqué les routes dans toute la ville. La tempête a interrompu une représentation du Shaw Festival et interrompu l'alimentation électrique de l'horloge florale de Queenston.

Prairies

Début novembre, deux tempêtes provenant du Colorado ont fait tomber entre 100 et 250 mm de pluie sur le sud du Manitoba. La Rivière Rouge n'avait jamais monté aussi haut en novembre. Les fossés débordaient, des sections de champs étaient détrempées et certains résidents devaient patauger dans l'eau pour entrer chez eux. Cinq municipalités du sud-est du Manitoba ont déclaré l'état d'urgence au niveau local. Un gel soudain a poussé les responsables locaux à s'inquiéter de la possibilité d'inondations au printemps prochain.

Le 2 novembre, le sud-est de la Saskatchewan a reçu plus de 65 cm de neige lourde et humide. La lourdeur extraordinaire de la neige brisa plus de 50 poteaux d'électricité, faisant tomber les lignes et laissant des milliers de résidents sans électricité. Dans le Dakota du Nord, un autobus de touristes albertains s'est retourné sur une autoroute couverte de bouillie de neige durant la tempête. Une vingtaine de passagers ont été blessés dont dix sérieusement.

Colombie-Britannique

L'absence de toute température vraiment inférieure à -30°C en Colombie-Britannique a causé la plus importante infestation de dendroctones du pin argenté de l'histoire qui a ravagé une forêt du centre ouest de la province deux fois plus grande que toute l'île de Vancouver. Les insectes continueront de se propager dans d'autres forêts à moins qu'un hiver froid ne les tue.

Les résidents de longue date de Prince George l'ont appelé la plus grave tempête qu'ils avaient jamais vue. La tempête du 31 juillet a déraciné les arbres et sectionné des fils électriques. Les rafales ont atteint des vitesses de 95 km/h. Des cimes d'arbre sectionnées tourbillonnaient dans le ciel, volaient vers l'ouest pour changer brusquement de direction, filer vers l'est pour finalement tomber dans les terrains de jeu et les cours.

Nord

Cet été, un brise-glace russe pour touristes a trouvé de l'eau libre au lieu de la banquise au Pôle Nord. Bien qu'en soi l'événement n'ait pas été particulièrement étonnant puisque l'Océan Arctique bouge continuellement, il a attiré l'attention sur la rapidité de l'affinement et du rapetissement de la banquise Arctique. Le dernier modèle climatique canadien mentionne que l'Océan Arctique pourrait devenir en grande partie libre de glace l'été d'ici 2050.

Une des tempêtes de neige les plus précoces des annales a fait tomber 24 cm de neige sur Yellowknife le 2 octobre, prenant par surprise la ville, ses trois sableuses et deux niveleuses.

Date de modification :