Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2006 : évènement trois

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3. Grands vents au centre du pays

Tandis que l'été au goût de la plupart des Ontariens, il n'a pas été sans violents orages meurtriers. Vingt-trois (23) tornades en tout ont frappé la province - plus que la norme de 14. Mais ce sont trois violentes tempêtes de vent estivales qui ont créé une dévastation sans précédent partout en Ontario et dans l'ouest du Québec.

Le 17 juillet 2006, une série de violents orages ont éclaté de l'île Manitoulin avant de continuer leur trajet vers North Bay et Mattawa, puis à Deep River jusqu'au Québec. La masse d'air chaud et humide dans laquelle les résidants étaient plongés depuis des jours s'est levée à l'approche d'un front froid, déclenchant une myriade de vents féroces - nuages en entonnoir, vents en ligne droite, microrafales et tornades. La tempête, se déplaçant à grande vitesse, bien organisée, a décimé une vaste superficie sur 400 km de long. Bien qu'elle ait été intermittente, un météorologue aux alertes de l'Ontario a qualifié la tempête de l'une des plus longues de l'histoire de l'Ontario. Les tempêtes ont tout ravagé en traversant la province, fendant des arbres, rompant des lignes électriques et renversant des poteaux de téléphone. La combinaison de vents forts et de pluies diluviennes et des milliers de coups de foudre a semé le chaos dans de nombreuses collectivités, poussant divers dirigeants municipaux à déclarer l'état d'urgence. En fin de compte, deux personnes avaient été tuées et 250 000 résidants étaient sans courant. La région entourant North Bay, Callander et Mattawa a été frappée le plus durement. Au nord de Toronto, à Newmarket, deux tornades avec des vents soufflant jusqu'à 180 km à l'heure ont causé d'énormes dommages à une usine et au toit d'un immeuble à appartements, et ont emporté des clôtures sur plus de 200 m. Dans l'ensemble, ce sont les pannes de courant qui ont causé le plus de difficulté partout en Ontario. Des circuits de haute tension ont été abattus et des lignes électriques se sont rompus comme des allumettes. De nombreux postes de transformation ont aussi été endommagés. Plus de 800 employés de la compagnie d'électricité ont participé à l'effort de rétablissement du service et, d'après la compagnie de service public provinciale Hydro One, cette série de tempêtes a infligé les pires dommages au réseau électrique depuis la tempête de verglas de 1998.

En route vers le Québec, la tempête a poursuivi son œuvre dévastatrice, provoquant d'importantes inondations et de vastes dommages aux biens de l'Abitibi à Québec. La région de l'Abitibi-Témiscamingue a reçu entre 40 et 50 mm de pluie et des rafales de vent ont souffflé de 90 et 120 km/h. La force des vents a déraciné des arbres, renversé des embarcations et des lignes téléphoniques. Des milliers de personnes ont été sans courant et/ou ont vu leur sous-sol se remplir d'eau. Dans la région de Saint-Honoré, des pluies torrentielles ont entraîné un glissement de terrain. La plupart des régions de l'ouest du Québec ont reçu 50 mm de pluie, des grêlons de 2 cm de diamètre ou essuyéé des rafales de vent atteignant 120 km/h.

Pour revenir à l'Ontario, une autre violente tempête s'est déposée ici et là sur des centaines de kilomètres de région de chalets les 2 et 3 août, laissant encore une fois les propriétés sens dessus dessous. À Combermere, au nord de Bancroft, une tornade de catégorie F2, accompagnée de vents de 180 km/h à 240 km/h a causé d'énormes dommages. Ses tourbillons de vent ont renversé des quais sur les rives et arraché des chalets de leurs fondations. Des pins centenaires jusque là majestueux ont été réduits à des moignons sans écorce. À Gravenhurst, la tempête a arraché le toit de la piste de curling locale. C'est un miracle que personne n'ait été tué ou gravement blessé. Environnement Canada a confirmé que le système météorologique, le 2 août, a déclenché dix-sept tornades, dont deux F2 qui ont touché le sol. C'est le plus grand nombre de tornades survenues en une seule tempête dans la province, représentant ce que l'Ontario subit normalement dans une année complète.

Hydro One et le Bureau d'assurance du Canada ont estimé que les deux grandes tempêtes d'été ont coûté près de 100 millions de dollars. Elles ont laissé des centaines de milliers d'abonnés sans courant pendant cinq jours, et il a fallu reconstruire des sections entières du réseau électrique. Plus de 1 000 lignes et plus de 200 transformateurs ont dû être remplacés.

La tempête du 2 août a encore cette fois atteint le Québec, et a fait rage de l'Abitibi à l'Estrie. De violentes rafales de vent de 85 et 110 km/h ont abattu quantités d'arbres, laissant plus de 450 000 abonnés sans électricité - dont certains plus de quatre jours. Le total des précipitations a dépassé 100 mm dans plusieurs localités. Les orages ont fait deux victimes, dont l'une à Saint-Alexis-des-Monts, dans la Mauricie, quand un homme a été frappé par la foudre, et une autre à Montréal, quand un arbre s'est abattu sur un véhicule.

Les 23 et 24 septembre, un troisième gros orage a laissé plus de 90 000 abonnés d'Hydro One sans courant dans la région de la Baie Georgienne. Plus de la moitié étaient encore dans le noir quatre jours plus tard. À l'instar des tempêtes qui l'avaient précédée cet été, celle-ci a aussi infligé de vastes dommages et causé des pannes de courant au Québec. Les rafales ont atteint 93 km/h à Montréal, abattant des arbres, endommageant des immeubles et laissant pas moins de 100 000 abonnés d'Hydro-Québec sans courant pendant plusieurs heures.

1 - Veuillez noter qu'après que le résumé a été publié, les météorologues chercheurs d'Environnement Canada ont révélé que le nombre réel de tornades pour le 2 août 2006 était 17 et non 14.

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