Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2006 : évènement quatre

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4. L'été des étés

Peu de Canadiens ont osé se plaindre de l'été des étés en 2006. Dans tout le pays, cela a été le deuxième été le plus chaud jamais enregistré. Les températures se sont élevées en moyenne 1,4 °C de plus que la normale, éclipsées seulement par l'été de 1998 quand l'écart a été de 1,7 °C. Tout le pays a joui de la chaleur, les plus grands écarts ayant été de plus de 3 °C au-dessus de la normale près de la frontière entre les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut.

Après deux étés véritablement misérables - un froid record en 2004 et une humidité record en 2005 - le sud du Manitoba a poursuivi la tendance avec une sécheresse record en 2006. Jusqu'en août, Winnipeg était en voie de battre le douteux record d'été le plus sec jamais vu. Les 39,5 mm de précipitations en juin et juillet ont éclipsé le record de 47,5 mm établi en 1886, alors que juillet en soi a été le plus sec jamais enregistré, avec seulement 10,5 mm de précipitations comparativement à 13,5 mm en 1875. De plus, la ville a enregistré la deuxième période la plus sèche d'avril à juillet, avec environ 40 p. 100 de ses précipitations normales. Même si le ciel s'est enfin ouvert pour déverser de la pluie en août, cela n'a pas suffi pour empêcher les Winnipégois de connaître le troisième été le plus sec jamais vu, et le plus sec depuis 1929. À Portage la Prairie, un record a été établi, pour la période la plus sèche de juin à août. Mais ce n'est pas tout le Manitoba qui a été sec. Dans le Nord, Churchill a connu son troisième mois de juillet le plus trempé des annales météorologiques.

Quant aux températures, la province a dépassé les 35 °C pour la première fois en trois ans. Winnipeg a enregistré sa deuxième moyenne de température maximale pour juillet - un torride 29,8°C (4 degrés au dessus de la normale). Selon les heureux Winnipégois, il s'agissait du plus bel été qu'ils aient eu depuis longtemps, avec des températures plus douces et pas de pluie. Pour tirer pleinement avantage de leur premier été chaud depuis des années, les résidants du Manitoba se sont rendus par milliers sur les plages et aux piscines. La consommation d'eau à Winnipeg a augmenté de 17 p. 100 sur une moyenne de neuf ans. Pendant un temps, le temps sec était bienvenu par les agriculteurs. Ils avaient prié pour avoir un temps doux et sec après la misère qu'ils avaient connue les deux étés précédents. Bien que leurs prières aient été entendues, le temps sec en juin et juillet a amené une sécheresse et a fait chuter une récolte qui jusque là promettait d'être exceptionnelle.

Pour la majorité des Edmontoniens, l'été 2006 a été l'un des plus beaux jamais vus. La ville a eu 11 jours de températures de 30 °C ou plus et plusieurs qui l'ont presque atteint - une grande différence comparativement aux deux étés précédents qui n'avaient enregistré chacun qu'une seule journée chaude. Les 35,1 °C du 22 juillet ont été la cinquième température la plus chaude enregistrée à Edmonton; la dernière fois où il avait fait si chaud était il y a 70 ans.

Plus à l'ouest, un front persistant de haute pression sur la Colombie-Britannique a maintenu le temps chaud et sec. Encore une fois, Lillooet et Lytton se sont rivalisées pour le titre de lieu chaud du pays. Le 21 juillet, Lytton affichait une température du Sahara à plus de 42 °C, dépassant le record établi en 1994. L'ampleur de la vague de chaleur qui s'est abattue sur toute la province était très impressionnante. Les 21 et 22 juillet, 63 records quotidiens de température ont été battus dans toute la province, de l'île de Vancouver à la région de Peace River. De plus, un ensoleillement abondant comblait les rêves des touristes. Les hôtels ont eu un taux d'occupation record, les voyageurs envahissant la région côtière appelée Sunshine Coast.

Dans le sud de l'Ontario, l'été de 2004 avait été trop froid et humide, et l'été l'année suivante s'est fait qualifier de « le plus chaud, le plus suant et le plus sale été jamais vu ». Pour 2006, la plupart des Ontariens s'entendaient pour dire qu'il était tout ce qu'il fallait - l'été des étés. À Toronto, par exemple, la ville a baigné dans des températures dépassant 30 °C pendant 20 jours, ce qui représente moins de la moitié du nombre de jours chauds connus en 2005 mais 17 de plus qu'en 2004.

En plus du plaisir que procurait la température, les précipitations ont été « juste ce qu'il faut », faisant le bonheur des amateurs de jardinage et préservant la verdure des pelouses. La perception voulant que ce soit un bon été a été renforcée par le fait que sur les 30 samedis, dimanches et lundis fériés, de la longue fin de semaine de mai au 31 août, seulement 8 jours ont été mouillés. La pluie semblait venir quand il faillait de l'eau. Non seulement les quantités étaient-elles suffisantes, mais c'était une pluie constante, au contraire de l'année dernière marquée par l'alternance des périodes de sécheresse avec celles d'averses abondantes. Ainsi le maïs n'a jamais été plus haut, les tomates plus en chair, et les agriculteurs plus heureux. Le temps idéal a permis aux agriculteurs de faire des récoltes record de blé d'hiver. Le maïs et le soja, autres principales cultures de l'Ontario, ont aussi eu un rendement supérieur à la moyenne attendue. Non seulement l'été a-t-il apporté des pluies fiables, mais elles sont aussi souvent tombées la nuit, au ravissement des citadins.

De plus, les personnes atteintes d'asthme ou ayant des troubles respiratoires ont pu respirer plus librement. Le ministère de l'Environnement de l'Ontario n'a émis que 6 avertissements de smog pour une période totale de 17 jours, une grande amélioration comparativement aux 15 avertissements de l'année dernière sur une période totale de 53 jours. À plusieurs reprises, cet été a prouvé qu'il peut y avoir de la chaleur et de l'humidité sans smog. Des Ontariens mis à l'aise ont réagi en consommant 70 p. 100 moins d'énergie qu'en 2005. Non seulement ont-ils ainsi économisé de l'argent, mais ils ont aussi épargné à la RGT les baisses de tension et les pannes sources de frustration. La production de combustibles fossiles a accusé une baisse de 17 p. 100 en raison de l'affaiblissement de la demande, mais les revenus de production d'électricité ont baissé de 9 p. 100 comparativement à l'année précédente.

Alors qu'il n'était question que des précipitations record de pluie dans les Maritimes, Terre Neuve et Labrador baignait dans les températures les plus chaudes jamais enregistrées en juin et juillet. Le Canada atlantique dans l'ensemble a connu son troisième été le plus chaud en près de 60 ans, seuls les étés de 1967 et de 1999 ayant été à peine plus chauds.

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