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Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2013

Nº7 Une violente tempête s'abat sur l'est du Canada

Figure 7a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

À la fin de la première semaine de février, une perturbation météorologique se déplaçant à grande vitesse en provenance de l'Alberta et une dépression humide en provenance du Texas ont commencé à influencer la météorologie dans l'est de l'Amérique du Nord lorsque les deux systèmes se sont transformés en la plus grosse tempête d'hiver observée depuis plusieurs années. Le système dépressionnaire de l'Alberta contenait de l'air froid de l'Arctique tandis que la dépression en provenance du Texas renfermait de l'humidité tropicale du golfe du Mexique. À leur rencontre, la tempête hybride s'est intensifiée en un blizzard d'envergure historique entraînant la chute de 60 cm de neige le long de la côte Atlantique de New York à Halifax et au-delà. Des millions de résidents ont été touchés de part et d'autre de la frontière. Pour de nombreuses personnes au sud et à l'est de l'Ontario ainsi qu'au sud du Québec, ce phénomène d'un jour a fait sentir toute sa puissance avec des vents violents du nord-ouest à rafales et des tonnes de poudrerie basse ou élevée.

Une autoroute couverte de neige ralentit la circulation.

À son apogée, la tempête a déversé de 2 à 4 cm de neige par heure, faisant des ravages sur les routes, les voies ferrées et les pistes d'avion. Les chutes de neige oscillaient de 25 à 35 cm, avec des quantités maximales à St. Catharines (44 cm), à Peterborough (41 cm) et sur les terrains élevés près des Grands Lacs (35 cm). La tempête a provoqué une tragédie à son passage, entraînant le décès de quatre personnes en Ontario au milieu des chaussées dangereuses et des blizzards aveuglants. La tempête a également cloué au sol 800 avions, coupé la circulation routière et entraîné la fermeture des écoles et des universités, notamment dans la région de Toronto-Hamilton-Niagara. Pour Toronto seulement, les coûts de nettoyage liés à la tempête ont dépassé les quatre millions de dollars. Étant donné que la tempête a seulement frôlé l'extrémité sud du Québec près de la frontière entre le Canada et les États-Unis, la province est sortie pratiquement indemne des vents cinglants. Les chutes de neige totales oscillaient de 10 à 20 cm, Hemmingford enregistrant jusqu'à 30 cm. Après la tempête, les refroidissements éoliens ont fait chuter les températures à - 30 C, accompagnées de poudrerie élevée. Les conditions routières se sont détériorées rapidement le 8 février et des centaines d'automobilistes au Québec ont été impliqués dans des collisions ou ont fini dans un fossé. Pour terminer sur une note plus positive, la chute de neige s'est avérée une bénédiction pour les stations de ski de l'Ontario et du Québec.

Les gens marchant sur le trottoir, en essayant de se protéger des rafales de neige.

Au Canada atlantique, la tempête a connu un deuxième souffle et s'est transformée en une puissante tempête du nord-est alimentée par de l'air froid venant du Nord, de l'air chaud venant du Sud et d'un influx d'énergie en provenance des eaux chaudes du Gulf Stream. Les pires effets de la tempête ont été ressentis au sud de la frontière avec des chutes de neige d'un mètre et des vents de force ouragan coupant l'électricité à des centaines de milliers de personnes et entraînant 18 décès à New York et en Nouvelle-Angleterre. En prenant acte des dégâts, les habitants des provinces Maritimes se sont préparés à l'assaut de cette gigantesque tempête qui, lors de son passage les 8 et 9 février, a laissé derrière elle les plus importantes chutes de neige observées au Canada atlantique depuis plusieurs années. À un certain moment au cours de la fin de semaine, il neigeait dans l'ensemble des provinces Maritimes. Les conditions difficiles ont entraîné la fermeture de la région et ont interrompu tous les modes de transport. La Nouvelle-Écosse a subi les vents les plus violents, allant jusqu'à 140 km/h, tandis que Woods Harbour à l'est de Yarmouth et l'île du cap de Sable ont connu de très fortes rafales atteignant 164 km/h. À Shelburne, en Nouvelle-Écosse, on a observé la marée de tempête la plus importante depuis la dernière tempête majeure remontant à près de 40 ans. La tempête a arraché le toit de maisons mobiles et a endommagé les devantures de certains magasins de détail. De nombreux arbres ont été abattus et des coupures de courant ont plongé des milliers de personnes dans l'obscurité dans l'ensemble des provinces Maritimes. Les chutes de neige étaient très variables, 66 cm à Debert et 50 cm à Greenwood et des bancs de neige de plusieurs mètres de hauteur, tandis qu'on enregistrait 26 cm à Halifax et 31 cm à Sydney. Cette forte tempête combinée à une marée haute a inondé les routes, endommagé les quais et les bâtiments sur la rive et soulevé les bateaux sur les quais sur l'île du cap de Sable. La plupart des vols à Halifax ont été annulés et presque tous les traversiers des provinces Maritimes sont restés à quai pendant la fin de semaine. À certains endroits, des morceaux de glace flottante et de grandes pierres ont été poussés ou projetés sur la rive au-devant des maisons ou des magasins. On a recouru à des chasse-neige pour nettoyer les autoroutes des pierres et du gravier. Cette puissante tempête a poursuivi son voyage vers l'Est, apportant des vents violents et de la neige à Terre-Neuve-et-Labrador. Le 10 février, de 15 à 40 cm de neige sont tombés, et des rafales de plus de 100 km/h ont déferlé sur la province. Même après avoir traversé l'Atlantique, la tempête en fin de vie pouvait encore déverser 15 cm de neige sur l'Irlande et le Royaume-Uni entre le 15 et le 18 février, entraînant des inondations et des perturbations majeures liées aux déplacements.

 

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