Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2009 : évènement dix

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10. Les Prairies : fin spectaculaire abrupte d’une longue période de froid

Carte du Canada mettant en surbrillance les Prairies qui ont connu un hiver long et froid

Photo d'un champ de blé. Photo : Photolux Commercial Studio © Environnement Canada, 2002

Dans l’ensemble des Prairies, l'hiver a débuté sur une note froide qui ne s’est jamais démentie, et il a semblé s’étendre sur neuf mois. Les Canadiens de l’Ouest connaissent bien les hivers froids et sont généralement préparés à y faire face, mais quand l'hiver perdure au fil du plus long et du plus froid printemps de mémoire d’homme, pour céder ensuite la place à un été qui refuse de se réchauffer, on peut difficilement faire autrement que de se sentir victime de la météo. Aux abois, les gens des Prairies affirmaient avoir oublié ce qu’est un jour de chaleur et attendaient avec impatience l’arrivée du premier moustique – signe certain de chaleur.

De décembre à août inclusivement, les Prairies ont subi les neuf mois les plus froids en 27 ans. Chaque ville du Manitoba, de la Saskatchewan ainsi que du centre et du nord de l’Alberta a connu neuf mois ininterrompus de températures inférieures à la normale. À Winnipeg par exemple, on n’avait jamais eu dix mois consécutifs sous la normale en un siècle; peut-être la plus longue période de froid depuis les années 1880.

Voici un petit échantillon de l’interminable période de temps froid qui a sévi dans l'Ouest :

  • Le 11 mars, le mercure a dégringolé à -35,9 °C à Regina. Ce n’était pas la température plancher de l'hiver, mais jamais la mi‑mars n'avait été aussi froide à Regina depuis les 127 années qu’on y tient des données.
  • Dix jours avant le printemps, Edmonton a enregistré sa plus basse température de l'hiver, -42,7 °C.
  • Le 15 mai, le sol près de North Battleford (Saskatchewan) était complètement gelé sur une profondeur de cinq centimètres.
  • Dans la plus grande partie de l’Ouest canadien, le week-end de la fête de la Reine en mai s’apparentait davantage au temps des Fêtes. À la plage de Grand Beach, au Manitoba – une destination prisée par la population de Winnipeg –, la foule des années antérieures se limitait plutôt à quelques flâneurs se livrant un combat de balles de neige. À Edmonton, le congé de mai a connu une première chute de neige en 15 ans. Dans le sud-est de la Saskatchewan, les chasse-neige sillonnaient les routes de la région, et l’abondance de la neige a eu raison de plusieurs lignes électriques.
  • Le 6 juin a amené près de quatre centimètres de neige à Calgary – C’était la première fois en 30 ans qu’on y observait une quantité mesurable de neige en juin. Vers l'est, à Cypress Hills en Saskatchewan, le sol était recouvert de plus de 38 centimètres de neige.
  • Durant la deuxième semaine de juillet, on a signalé un gel au sol dans certaines régions de l’ouest de la Saskatchewan.

Remarquablement, cette « mini-ère de glace » a pris fin d’une manière abrupte et spectaculaire en septembre. Les golfeurs se bousculaient aux tertres de départ, pendant que les agriculteurs travaillaient 18 heures par jour pour rentrer les récoltes avant le premier gel et la première neige de la saison. Aux derniers jours de l'été, Edmonton a joui d’un maximum record de 32,2 °C. Dix autres records météorologiques ont été fracassés en Alberta le 16 septembre, dont deux qui tenaient depuis plus d’un siècle. Le lendemain, la canicule de septembre faisait tomber les records de température de neuf centres urbains de la Saskatchewan. La ville de Rosetown était l'endroit le plus chaud au Canada avec un mercure qui a grimpé à 37,0 °C, vraisemblablement la plus haute température jamais enregistrée dans l'histoire canadienne si tard dans la saison! Septembre 2009 a de loin dépassé le plus chaud septembre précédent et, phénomène jamais vu, septembre s’est avéré le mois le plus chaud de l'année. Dans des endroits comme Kindersley et North Battleford, il y a eu en septembre plus de journées dont la température a dépassé 30 °C que durant les trois mois de juin, juillet et août. En fait, les sept journées les plus chaudes de 2009 ont eu lieu en septembre.

La première journée complète d’automne à Edmonton a été la plus chaude de 2009 avec 34,0 °C, une température de moins de deux degrés inférieure à la plus chaude jamais enregistrée à l'aéroport international. À Calgary, la température de l'après-midi a culminé à 33,2 °C, ce qui en fait la plus chaude journée automnale depuis que l’on tient des archives (qui remontent à 1881) et la plus chaude journée de 2009. Winnipeg n’a pas été en reste avec le plus chaud septembre jamais enregistré– pas moins d’un degré de plus que le record précédent enregistré depuis que des données sont tenues, c’est-à-dire en 1872. Encore plus agréable, seulement trois journées ont donné lieu à des précipitations, lesquelles ont totalisé à peine 22,5 millimètres, 43 % de la normale. Quel revirement spectaculaire à la suite d’un des étés les plus froids en 100 ans, qui a cédé la place au plus chaud septembre jamais enregistré. Et pas seulement à Winnipeg ! Un peu partout au Manitoba, presque toutes les municipalités ont connu leur plus chaud mois de septembre depuis des archives sont tenues. Un exemple révélateur? Il y avait encore des opérations de pulvérisation d’insecticides à Winnipeg le 7 septembre, soit la date la plus tardive pour ce rituel normalement caractéristique du début de l’été.

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