Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2006 : évènement huit

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8.   Étonnement et soulagement - Une saison des ouragans calme

Cette année, le National Hurricane Center à Miami prévoyait que le bassin de l'Atlantique subirait de 13 à 16 tempêtes nommées (normale de 10). De ceux-là, de 8 à 10 seraient des ouragans (normale de 6), de 4 à 6 seraient d'intenses ouragans (normale de 2,4). Le centre a par la suite révisé ses prévisions de tempêtes nommées et d'ouragans d'une unité.

Telle qu'elle a été, la saison a été proche de la norme sur 50 ans. Il y a eu neuf tempêtes nommées, dont cinq ouragans (deux importants), ce qui en a fait la saison la plus calme depuis 1997. Cependant, c'était nettement inférieur à ce qu'avait offert l'océan Atlantique depuis dix ans. Pendant la période 1996-2005, le nombre moyen de tempêtes, d'ouragans et d'ouragans intenses nommés était de 15, 8 et 4 respectivement. De plus, pas un seul ouragan n'a touché la partie continentale des États-Unis - la 11e fois seulement depuis 1945. Même les deux plus importants ouragans (Gordon et Helene, qui ont tous deux reçu la cote de catégorie 3), sont restés sur l'océan Atlantique. C'était tout un contraste comparativement à la saison de tempêtes tropicales de l'année dernière, qui avait eu 28 tempêtes nommées. Quinze d'entre elles étaient des ouragans, dont quatre se sont abattues sur les États-Unis et ont fait plus de 1 500 victimes. Sur les côtes de l'Atlantique et du Golfe, la saison a inspiré du soulagement et peu de regrets pour les millions de dollars dépensés en préparatifs accélérés. Les pertes soumises aux compagnies d'assurance dues aux tempêtes tropicales du nord de l'Atlantique se sont chiffrées à moins d'un demi d'un pour cent du record de dépenses de 2005.

Les experts ont conclu qu'un El Niño tardif dans le Pacifique a contribué à étouffer la formation de tempêtes dans l'Atlantique en créant des vents latéraux plus violents qui tendent à mettre les ouragans en pièces. De plus, les températures de la surface de la mer étaient loin de ce qu'elles ont été en 2005, et les vents alizés de l'Atlantique contenaient beaucoup plus de poussière provenant du Sahara. En outre, les vents et la répartition de la pression étaient moins favorables à la formation et à la croissance de tempêtes tropicales en 2006. De plus, les courants d'air en altitude qui poussent les tempêtes vers le nord se trouvaient plus à l'est que d'habitude cette année, maintenant de nombreuses tempêtes tropicales au-dessus de la mer, loin des côtes de l'Amérique du Nord.

Sur les neuf tempêtes tropicales de 2006, plus de la moitié ont touché le territoire canadien. Le 15 juin, la tempête post-tropicale Alberto a déversé sur la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve des trombes d'eau accompagnées de pluies et de vents forts qui ont causé des pannes de courant dans certaines collectivités. Le 21 juillet, les restants de la tempête tropicale Beryl ont détrempé et secoué le sud du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, et par la suite Terre-Neuve. Les précipitations ont dépassé 60 mm autour de Fredericton. De fortes rafales de vent ont excédé 96 km/h sur la pointe sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Pendant la fin de semaine de la fête du Travail, des régions du sud de l'Ontario étaient humides et froides à cause de la tempête tropicale Ernesto largement dissipée, qui se déplaçait dans la province. Les vents d'Ernesto ont causé des problèmes sur les routes pendant ce qui est la période de pointe traditionnelle des déménagements. Pendant le spectacle aérien de l'Exposition nationale canadienne, ce n'est pas tant la pluie qui a posé un problème que le manque de visibilité et le plafond bas de nuages.

Le 13 septembre, l'ouragan Florence a frôlé le sud-est de Terre-Neuve-et-Labrador, renversant des arbres, causant des pannes de courant et inondant des propriétés. Il a plu à torrents donnant une accumulation totale de 125 mm, et la tempête s'est accompagnée de hautes marées et de vents de force d'un ouragan le long de la côte. Une bouée météorologique sur l'île Sagona, à l'extrémité ouest de la péninsule de Burin, a enregistré des vents de 163 km/h au milieu de vagues de 10 mètres de hauteur. Ailleurs, les vents ont atteint 133 km/h à St. Lawrence, à Terre-Neuve. La ville la plus touchée a été Francois, où une maison a été arrachée de ses fondations et fendue en deux par le vent. Dans les villes de Harbour Breton et Marystown, à Terre-Neuve, des arbres sont tombés et l'école secondaire a dû fermer ses portes pour cause d'inondation. Florence, qui a atteint le stade d'ouragan, était le plus destructif de la saison des ouragans pour l'Est du Canada.

Le 2 octobre, pour la deuxième fois en moins d'un mois, une autre tempête tropicale a touché la côte sud de Terre-Neuve-et-Labrador avec les restants de l'ouragan Isaac. Il s'accompagnait de très mauvaises conditions : des rafales de vent atteignant 96 km/h et 26 mm de pluie. Le même jour, d'autres régions du Canada atlantique ont reçu de 30 à 40 mm de pluie et des vents forts du nord-est de 40 km/h - avec des rafales atteignant parfois 60 km/h - mais rien de tout cela n'était associé à Isaac.

En dépit du calme de l'année, les experts prévoient plus de tempêtes et des tempêtes violentes plus fréquentes ces 15 prochaines années. Des prévisions précoces pour 2007 suggèrent au moins 14 tempêtes, dont sept ouragans (dont trois devraient atteindre le stade de tempête intense).

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