Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2007 : évènement cinq

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5. Ah que le sud de l'Ontario est sec!

La majorité des citadins du sud de l'Ontario n'oublieront pas le dernier été avec ses records de chaleur, ses fins de semaine extraordinaires et une absence presque totale d'intempéries. Il y a eu de 20 à 30 journées très chaudes où le mercure a dépassé 30 °C -- ce qui est 2 à 3 fois plus élevé que la normale. Sur les 31 journées de fin de semaine et de lundis fériés entre le 1er juin et la fête du Travail, Toronto n'a connu que cinq journées de pluie (souvent rien qu'une pluie fine). La plupart des résidents du sud de l'Ontario auraient aimé que l'été ne s'arrête pas. Ils ont pu profiter longtemps de cette bonne chaleur, à un point tel que certains se sont sentis coupables ou que d'autres se sont dits qu'ils auraient bientôt à payer pour cette température plus qu'agréable.

Ce qui a fait le bonheur des campeurs et des habitués de la plage a cependant fait le malheur des agriculteurs et des horticulteurs. Bien que, selon les normes établies par les Prairies, il ne s'agissait pas d'une sécheresse, on n'avait encore jamais enregistré de température si sèche dans le sud de l'Ontario depuis 1930. Nul n'avait besoin d'être climatologiste pour comprendre qu'un record de sécheresse allait être battu. Les pelouses brûlées, la terre craquelée, les feuilles repliées sur elles-mêmes, les épis de maïs ratatinés, les arbres mourants étaient autant d'évidences. Même les pissenlits se fanaient. Les feux d'herbe dus à la sécheresse ont incité de nombreux services d'incendie locaux à jeter l'interdit sur les feux à ciel ouvert. L'alerte a été donnée à maintes reprises et tôt en saison pour restreindre la consommation en eau. Les rares précipitations n'ont pu épargner des milliers d'arbres. Une multitude sont morts, tandis que d'autres peinaient à survivre ou étaient si mal en point qu'ils sont devenus vulnérables aux ravageurs et aux maladies. Les arboristes ont dit qu'ils seront mieux en mesure de constater les dégâts dans les deux prochaines années.

Les agriculteurs de l'Ontario ont quant à eux bénéficié d'une température presque parfaite au printemps, semant une quantité exceptionnelle de maïs estimée à 880 000 hectares. Les récoltes obtenues ont été inégales, comme les pluies d'ailleurs, allant de 40 boisseaux par hectare pour certaines concessions à 550 boisseaux pour d'autres séparées des premiers par quelques routes seulement. Par ailleurs, les producteurs de fruits et les propriétaires de vignobles de la région du Niagara se émerveillés de tant de chaleur et d'ensoleillement ainsi que de l'absence de maladie. Jamais ils n'ont récolté de fruits si savoureux.

La sécheresse prolongée a sévi sur une grande partie de l'Ontario, depuis le nord de Chatham jusqu'à Peterborough. Aucune région n'a présenté autant de signes de sécheresse que la ville de Toronto. L'Aéroport international Pearson de Toronto a connu son été le plus chaud en près de 50 ans, avec 95 journées consécutives sans chute de pluie importante (plus de 12 mm) au milieu de l'été. De plus, cette sécheresse a duré 10 mois. La période entre le 1er janvier et le 31 octobre a été la plus sèche jamais enregistrée dans la région du Grand Toronto. La ville n'a reçu que 413,2 mm de précipitations, ce qui correspond environ aux deux tiers du niveau normal. Au nord, dans la région de York, c'était même plus sec. À Aurora, il est tombé un maigre 136 mm de pluie (comparativement au 215 mm tombé sur Toronto) de mai à septembre, soit le tiers de l'accumulation totale en 2006. À Hamilton, de mai à août inclusivement, il en est tombé 141 mm de pluie, soit une diminution de 37 p. 100 par rapport à l'accumulation normale. Ces précipitations ont été les plus faibles enregistrées depuis 1959, année où l'on a commencé à tenir un registre des précipitations, fracassant le record établi en 1966. Dans les campagnes du comté de Norfolk, c'était pire encore, puisqu'il n'est tombé que 35 p. 100 des accumulations normales de mai à juillet inclusivement -- la pire sécheresse depuis 1936, année où les fruits avaient littéralement cuit dans les arbres. L'été a été si sec que le ministre des Richesses naturelles de l'Ontario a parfois demandé aux pêcheurs à la ligne d'éviter la pêche dans certains ruisseaux, car les poissons subissaient déjà un stress terrible en raison du faible niveau d'eau. Face à une telle sécheresse, la société horticole de Delhi a dû annuler son exposition florale, car les fleurs en bourgeon ne parvenaient tout simplement pas à s'ouvrir.

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