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L’expérience des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 à Toronto

12. Portefeuille de la météo et de la santé

Les services relatifs à la santé et à la qualité de l’air du SMC forment un secteur qui englobe la production de rapports et de prévisions concernant les risques pour la santé qui découlent des conditions météorologiques et qui sont associés à la qualité de l’air, à la chaleur, aux rayons UV et à d’autres éléments. Les services élaborés dans ce secteur sont menés par des intervenants en santé. Ils reposent sur l’objectif de la communication des risques et ils sont souvent offerts pour soutenir ceux qui travaillent à l’atténuation des effets sur la population la plus vulnérable à un risque pour la santé en particulier. Un certain nombre de projets relatifs à la santé et à la qualité de l’air ont été réalisés à l’appui des Jeux, comme on le décrit ci-dessous.

12.1 Approche par portefeuille

L’approche par portefeuille avait pour but de profiter de l’occasion offerte par les Jeux pour commencer à améliorer les services existants du SMC et à présenter les partenariats, la technologie et l’expertise pouvant mener à de futurs services liés à la santé et à la qualité de l’air ou soutenir l’élaboration des prochains produits et services du SMC.

Le portefeuille fait partie du programme (défini dans cette section comme étant le programme des services relatifs à la santé et à la qualité de l’air du SMC) qui vise à maximiser les données provenant de la science, de la surveillance, de la dissémination et de la modélisation à l’appui des opérations des Jeux. Dans la mesure du possible, le programme visait à intégrer les activités pour justifier une approche tous risques ou maximiser les éléments efficaces et les possibilités (p. ex., les données de sortie du modèle de PNT à échelle urbaine ont été mises à la disposition des organisations de santé publique [voir la section 8.5.1]).

Les scientifiques d’ECCC souhaitaient obtenir des indices de la valeur de ces efforts du point de vue des intervenants. À cette fin, nous avons entamé un dialogue avec nos collègues de la santé publique dans la région des Jeux au printemps 2012 au sujet de notre intention à l’égard des Jeux. Ces collègues ont commenté notre orientation avec des éléments précis du portefeuille, plus précisément les exigences des utilisateurs du portail d’information sur la santé et les conditions météorologiques pour la gestion et l’optimisation des décisions (traduction libre du nom anglais du portail, soit Weather and Health Information for Decision Optimization Management [WISDOM]).

Enfin, les éléments du programme ont servi de cadre pour, dans bien des cas, les activités opportunistes adoptées, cooptées ou même adaptées pour soutenir la mise à l’essai des futures orientations des services de santé du SMC. Les efforts requis pour réaliser ces activités comprenaient, entre autres, le lancement d’un nouveau service, une coordination avec de multiples partenaires et une visibilité publique importante pour les autres. L’élément commun de toutes ces activités était l’approfondissement de la compréhension des mécanismes et des approches visant à atténuer les risques pour la santé de la société qui découlent des conditions météorologiques.

12.1.1 Force des partenariats

Ce portefeuille des Jeux a été réalisé grâce à l’établissement de relations. L’ensemble final des activités était, dans une large mesure, un processus qui se déroulait naturellement à mesure qu’un représentant du programme approchait des collègues et des partenaires du milieu de la santé et des sciences. Le programme a fait fructifier de façon considérable l’investissement et l’appui en nature de nombreuses organisations internes et externes en vue de soutenir les priorités du portefeuille. Les partenaires internes comprenaient des représentants d’un certain nombre de divisions d’ECCC. Les partenaires externes comprenaient Santé Canada, le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique de l’Ontario, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, Santé publique Ontario, divers bureaux de santé publique, l’Université de Toronto, l’Université York, l’Association pour l’enseignement de la géographie et de l’environnement en Ontario (AEGEO), le Ontario Sun Safety Working Group (un groupe de travail sur l’exposition sécuritaire au soleil de l’Ontario) et le groupe d’éducation ESRI Canada. Sans la participation et l’enthousiasme de ces partenaires, cette activité n’aurait été que l’ombre de son résultat final.

12.1.2 Évaluation

Enfin, parallèlement avec nos objectifs et notre engagement à l’égard des intervenants, nous souhaitions évaluer la réussite du déroulement du portefeuille. Dans une perspective d’évaluation, nous avons conservé un objectif très simple : La réalisation du portefeuille du projet des Jeux de 2015 a-t-elle amélioré la relation entre le programme du SMC et les intervenants externes? Dans le cadre du programme, on s’affaire encore à recueillir des détails pour effectuer l’évaluation, mais des données empiriques permettent de croire que cet objectif a été atteint.

12.1.3 Thèmes et activités du portefeuille de la météo et de la santé

Le portefeuille était vaste et complet. Sa portée était proportionnelle à celle du programme. Le tableau ci-après présente les thèmes et les activités du portefeuille, et les sections 12.2 et 12.3 proposent un examen de plusieurs de ces activités. Les renseignements relatifs aux sciences ou à la modélisation de la chaleur, la qualité de l’air et les rayons UV sont présentés dans d’autres sections du présent rapport (voir les sections 8.5.1, 8.5.3 et 11.5).

Tableau 2. Portefeuille de la météo et de la santé des Jeux panaméricains
(Les activités indiquées en gras sont liées aux activités et aux services des prévisions d’ECCC.)
ThèmeActivité
Qualité de l’air
  • Augmenter le nombre d’emplacements où la CAS est mise en place et fournir des prévisions horaires pour tous les emplacements et collectivités
  • Améliorer la résolution des modélisations de la CAS (GEM-MACH à 2,5 km)
  • Firework : Cartes de modélisation de la fumée provenant des feux de forêt
  • Capteurs d’air pour les produits chimiques dans l’environnement (Air Sensors for Chemicals in the Environment [AirSENCE])
  • Étude de surveillance des particules ultrafines en bordure des routes (Near Roadside Ultrafine Monitoring Study)
  • Cartographie Web de la pollution atmosphérique provenant de la circulation automobile pour la planification des itinéraires
  • Mise en œuvre de la CAS en Ontario (en raison des Jeux)
Chaleur
  • Réseau de surveillance météorologique à paramètres multiples (Mesonet)
  • Prévisions des indices de chaleur, d’humidité et de stress à l’échelle urbaine
  • Cartographie des îlots de chaleur urbains ou de la vulnérabilité de la population
  • Établissement de nouveaux critères fondés sur la santé pour l’émission des avertissements de chaleur
UV
  • Prévisions améliorées de l’indice UV présentées à l’échelle géospatiale
  • Évaluation des appareils de surveillance rentables du rayonnement UV en temps réel
  • Projet-pilote d’avertissement avec les intervenants en santé
Éducation
  • Institut d’été de l’AEGEO sur la météorologie et la santé en vue des Jeux panaméricains.
Dissémination
Appui à la prise de décisions
  • Exercice sur les avertissements de chaleur et tableau de réponses
  • WISDOM

12.2 Amélioration des services

Les Jeux ont été l’occasion pour ECCC de rendre opérationnel de nouveaux programmes et d’améliorer les services d’autres programmes. Le personnel du programme a commencé à travailler avec les intervenants et les organismes responsables des processus internes et de l’approbation au tout début du calendrier pour s’assurer de pouvoir prolonger ces services. Ces éléments ont tous été présentés au public et ils étaient soutenus en tout temps. Aucune de ces activités n’aurait été possible sans l’appui et le dévouement des météorologues aux alertes et des prévisionnistes d’ECCC.

12.2.1 Cote air santé

La CAS est un outil de communication qui évalue le risque que comporte l’air que nous respirons dans nos collectivités pour la santé. Cet outil a été mis au point en collaboration avec Santé Canada, les provinces, les territoires, les bureaux de santé publique locaux et les médias. La CAS varie sur une échelle de 1 à 10, un concept semblable à celui utilisé pour les échelles de l’indice UV. En plus des valeurs observées pour la CAS, on trouve des prévisions sur les conditions à venir, accompagnées de messages santé prescriptifs incitant les gens à prendre des mesures pour réduire leur exposition à la pollution atmosphérique à court terme.

Le programme initial de la CAS a été annoncé à Toronto durant l’été 2007; il s’agissait alors d’un projet-pilote avec la province de l’Ontario et la ville de Toronto. Les Jeux ont donné l’élan nécessaire pour élargir la portée du programme de la CAS avant les Jeux, procéder à sa mise en œuvre à l’été 2015 et mettre publiquement à l’essai les améliorations apportées aux prévisions et aux rapports.

En collaboration avec le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique et le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, ECCC et Santé Canada ont pu élaborer une approche progressive pour lancer le programme avant les Jeux. C’est ainsi que ECCC et le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique ont conclu un partenariat afin de publier des prévisions pour la première mise en œuvre; les météorologues devaient ensuite prendre en charge les prévisions de la CAS au début de 2015. La mise en œuvre en Ontario revêtait un caractère unique puisqu’elle avait recours à un calcul spécial de la CAS qui tenait compte des problèmes de santé associés à de fortes concentrations d’ozone troposphérique (O3). L’Ontario était la première administration au Canada à mettre en place un service d’avertissement de la CAS qui pouvait s’activer en tenant compte des fortes concentrations d’ozone.

Au cours des Jeux, le programme a mis à l’essai l’opérationnalisation d’un produit de prévisions d’une heure et l’application de méthodes fondées sur des sites ou des collectivités dans de grands centres urbains (les valeurs moyennes de la CAS d’un site ou d’une collectivité constituaient la norme pour simplifier les communications lorsqu’il y avait de nombreux détecteurs de la qualité de l’air au sein d’une administration). Deux autres lieux d’établissement des prévisions et des rapports de la CAS ont été aménagés pour les Jeux; le premier à l’Université York, le deuxième à l’un des nouveaux sites de surveillance de la qualité de l’air en bordure de routes de la pointe de Hanlan (île Centre de Toronto). Le CPIO a produit des prévisions d’une heure pour la CAS pour tous les emplacements, nouveaux et existants, dès le début de juillet, soit avant les Jeux panaméricains, et il a mis fin à ce service en août, à la fin des Jeux parapanaméricains. Le public avait accès à une description du programme amélioré de la CAS sur les sites Web d’ECCC.

La réponse à la CAS améliorée sur le site Web météorologique d’ECCC a démontré l’intérêt du public pour le programme amélioré; on a d’ailleurs noté un nombre important de visites se rapportant aux stations de la CAS et aux prévisions horaires.

Les leçons apprises de cette expérience ont mené à l’ambitieuse mise en œuvre du programme de prévisions d’une heure de la CAS à l’échelle nationale au début de 2016, à un retour du service de la qualité de l’air aux niveaux des Jeux au début de 2016 et à la tenue de négociations renforcées avec d’autres partenaires provinciaux à propos du moment et des détails des rapports sur la CAS pour des lieux précis. La disponibilité du modèle de la qualité de l’air à haute résolution, décrit à la section 8.5.3, a favorisé la production des prévisions propres à certains sites.

Figure 33. Le programme de la Cote air santé (CAS) améliorée comprenait l’ajout de nouvelles prévisions sur la qualité de l’air pour les stations de la CAS de Toronto et d’Hamilton

Carte de l’Ontario (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte du sud et du centre de l’Ontario indiquant l’emplacement des huit stations mesurant la Cote air santé (CAS) à Toronto et à Hamilton (indiqués par des carrés rouges) : Université York, Toronto-Nord, Toronto-Ouest, Toronto-Est, Toronto-centre-ville, île de Toronto, centre-ville de Hamilton et Hamilton Mountain. Le programme amélioré de la Cote air santé (CAS) comprend l’inclusion de nouvelles prévisions sur la qualité de l’air pour ces stations. Les dix stations mesurant la CAS (indiqués sur la carte par des cercles gris) comprennent Barrie, Newmarket, Oshawa, Toronto, Brampton, Mississauga, Oakville, Burlington, Hamilton et St. Catharines.

Figure 34.

Photo de la nouvelle station de surveillance de la qualité de l’air à Hanlan's Point sur Centre Island, à Toronto. La station fournissait des données pour la CAS améliorée destinée aux Jeux.
Photo : © Tony Munoz.

12.2.2 Avertissements de chaleur pouvant présenter des risques pour la santé

Les Jeux ont été l’occasion idéale de mettre en œuvre les nouveaux déclencheurs fondés sur l’incidence pour les avertissements de chaleur. Ces déclencheurs ont été mis au point à la suite d’une collaboration de plusieurs années entre des partenaires fédéraux et provinciaux et des bureaux de santé publique. Une analyse des conséquences sur la santé et des valeurs de température correspondantes ont mené à l’élaboration d’une carte d’alertes à régions et à niveaux multiples (selon la gravité du risque pour la santé) pour la province de l’Ontario. Cette carte est le fondement d’un protocole rédigé par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée pour les interventions des bureaux de santé publique durant les Jeux. Le SMC a aussi profité de l’occasion pour mettre en œuvre un protocole systématique de notification rapide, fondé sur le protocole ci-dessus, pour permettre la mobilisation rapide des acteurs (bureaux de santé publique, partenaires en santé communautaire, etc.) qui aident à atténuer les risques pour la santé liés à la chaleur, surtout pour les personnes les plus vulnérables (p. ex., très jeunes enfants et personnes âgées).

ECCC a mis en œuvre les nouveaux avertissements de chaleur et le service de notification rapide pour l’ensemble de l’Ontario en mai 2015. Les nouvelles régions d’avertissement de chaleur de l’Ontario et les critères de ces avertissements sont présentés à la figure 35.

Régions d’avertissement de chaleurConditionDurée
Région 1*Tmax ≥ 31 oC et Tmin ≥ 21 oC
OU
Indice humidex ≥ 42
Deux jours ou plus
Région 2Tmax ≥ 31 oC et Tmin ≥ 20 oC
OU
Indice humidex ≥ 40
Deux jours ou plus
Région 3Tmax ≥ 29 oC et Tmin ≥ 16 oC
OU
Indice humidex ≥ 36
Deux jours ou plus

Figure 35. Les trois régions d’avertissement de chaleur d’ECCC et les critères des avertissements de chaleur d’ECCC

Carte de l’Ontario (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte montrant les trois régions d’avertissement de chaleur en Ontario d’Environnement et Changement climatique Canada: région 1 – extrême sud-ouest de l’Ontario, région 2 – sud, est et centre de l’Ontario, région 3 – nord de l’Ontario. Les secteurs de prévisions publiques du SMC sont représentés sur la carte ainsi que les régions desservies par les bureaux de santé publique de l’Ontario. Le tableau sous la carte indique les conditions nécessaires (températures ou indice humidex maximums et minimums) ainsi que la durée nécessaire pour susciter l’émission d’un avertissement de chaleur dans chacune de ces trois régions.
Région 1 : Température maximum de 31 oC ou plus et température minimum de 21 oC ou plus pendant 2 jours ou plus OU indice humidex de 42 ou plus élevé.
Région 2 : Température maximum de 31 oC ou plus et température minimum de 20 oC ou plus pendant 2 jours ou plus OU indice humidex de 40 ou plus élevé.

Région 3 : Température maximum de 29 oC ou plus et température minimum de 16 oC ou plus pendant 2 jours ou plus OU indice humidex de 36 ou plus élevé.

* Tmax représente la température maximale quotidienne. Tmin représente le minimum de température nocturne.

Une rencontre des intervenants tenue après les Jeux (vers la fin de novembre 2015) a permis de confirmer les données empiriques recueillies durant les Jeux, données selon lesquelles le service de notification rapide et les avertissements avaient offert un appui important aux bureaux de santé dans la région couverte par les Jeux (et les nombreux autres utilisateurs précoces) en fournissant des prévisions axées sur les clients et en permettant une vaste dissémination afin de soutenir leurs interventions visant à atténuer les risques pour la santé attribuables à la chaleur. Les leçons apprises durant l’été 2015 serviront à peaufiner le service du SMC en vue de la mise en œuvre du programme du Système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur à l’échelle de la province de l’Ontario au printemps 2016. Elles préciseront aussi la nature de l’aide qu’offrira le SMC à la province de l’Alberta durant la mise en œuvre d’un service semblable selon les mêmes échéances.

12.3 Projets de démonstration

Ces activités entreprises par ECCC et ses partenaires avaient pour but de faire la démonstration de partenariats, des sciences et de la technologie de surveillance. Des exemples de certaines de ces activités sont présentés dans les sections 12.3.1 à 12.3.6 pour montrer l’ampleur du portefeuille.

12.3.1 Portail d’information sur la santé et les conditions météorologiques pour la gestion et l’optimisation des décisions

WISDOM a été conçu dans le but d’offrir un portail où diffuser des renseignements météorologiques jugés intéressants pour le secteur de la santé dans le cadre de la prise de décisions relatives aux Jeux. Pour atteindre cet objectif au meilleur coût, l’application WISDOM fondée sur un système d’information géospatial a été intégrée dans le système de gestion de l’information en santé publique du Bureau de santé de Kingston, Frontenac, Lennox et Addington sur une période de deux ans. Le portail WISDOM était protégé par un mot de passe et il a été mis à la disposition de certains utilisateurs à compter de l’automne 2014. Le Bureau de santé publique de Toronto l’a également utilisé durant l’hiver 2015 pour surveiller les plans d’intervention en cas de grand froid.

WISDOM a servi de portail pour les données dynamiques de nature opérationnelle et géospatiale du SMC. Voici des exemples de quelques-unes des données disponibles :

  • les données météorologiques horaires et en temps réel du Mesonet d’ECCC (p. ex., températures), y compris les données provenant du réseau existant (p. ex., aéroports);
  • les données de sortie actuelles issues des modèles de prévisions météorologiques numériques, opérationnels et expérimentaux, à haute résolution et à l’échelle urbaine (qui comprenaient des variables météorologiques standards et des produits expérimentaux, dont les indices de risques pour la chaleur);
  • les mesures et les prévisions en temps réel de la CAS pour les sites et les données de sortie du modèle GEM-MACH expérimental, à haute résolution, de la qualité de l’air à 2,5 km;
  • l’imagerie radar;
  • le modèle de la fumée des feux d’artifice pour le Canada, au besoin, afin de déterminer les risques de feux de forêt dans d’autres parties du Canada pour les Jeux;
  • les observations en temps réel des rayons UV et les prévisions du modèle des rayons UV de quatre jours;
  • toutes les alertes émises par le SMC.

WISDOM permettait aussi d’accéder aux données géospatiales statiques par couches. Chaque couche proposait une représentation graphique de données précises pour indiquer les types de vulnérabilités (p. ex., indices de défavorisation sociale, matérielle et économique, données démographiques). Ces couches pouvaient être affichées individuellement ou en groupes pour soutenir la prise de décisions.

Durant la première semaine de juillet 2015, WISDOM a servi d’outil de visualisation dans le cadre des activités d’un « institut d’été » destiné aux professeurs de géographie et de sciences de la septième à la douzième année. Cet événement était parrainé conjointement par le SMC, l’AEGEO, le Conseil scolaire du district de Toronto, l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario et ESRI Canada.

Le portail WISDOM n’aurait pas été possible sans la multitude de données prévisionnelles et en temps réel publiées dans un format facilitant leur intégration dans d’autres formats compatibles avec le SIG. On a tiré bien des leçons de l’utilisation de WISDOM comme portail de visualisation de renseignements dynamiques et statiques. Grâce à ces leçons, le SMC visualisera mieux les éléments des prévisions sur la trame de base des renseignements géospatiaux.

12.3.2 Surveillance de la qualité de l’air en bordure de routes

Le projet de surveillance en bordure de routes est une étude de surveillance de calibre mondial menée par de nombreux organismes. Ses objectifs sont les suivants : évaluer et caractériser la pollution atmosphérique excessive produite près des routes principales, cerner et comprendre les facteurs contribuant aux concentrations de polluants atmosphériques liés à la circulation automobile, et fournir des données ou des expériences pour élaborer un programme national de surveillance en bordure des routes. Il comprend l’examen de mesures de la qualité de l’air provenant de sites de surveillance témoins ou aménagés en bordure de routes que l’on avait jumelés. Ces sites se trouvent à Vancouver et à Toronto. L’étude a soutenu les rapports des deux stations témoins de Toronto (plus représentatives des niveaux de pollution atmosphérique dans les collectivités) dans le cadre des rapports de la CAS améliorée à l’occasion des Jeux. Il y a quatre sites de surveillance en bordure de routes à Toronto avec les partenaires de l’étude qui comprennent ECCC, le MEACC et l’Université de Toronto. On souhaite étendre la surveillance en bordure de routes à d’autres villes canadiennes ayant au moins un million d’habitants d’ici 2020. La figure 36 montre une station de surveillance en bordure de routes à Toronto, près de l’importante autoroute 401.

Figure 36.

Photo d’une station de surveillance en bordure de route près de la route 401 à Toronto (photo utilisée avec la permission d’Environnement et Changement climatique Canada).
Photo : © Tony Munoz.

12.3.3 Réseau de surveillance de la qualité de l’air AirSENCE

Les appareils de surveillance de la qualité de l’air AirSENCE estiment les concentrations de polluants atmosphériques urbains communs, comme l’ozone (O3), les oxydes d’azote (NOx), le monoxyde de carbone et les particules. Les mesures en temps réel sont prises et transmises plusieurs fois par minute à un serveur central, où elles sont converties en concentrations de polluants à afficher en direct sur Internet. Ces appareils sont mis au point par un groupe de chimistes et d’ingénieurs chimistes de l’Université de Toronto. Le programme des services relatifs à la santé et à la qualité de l’air a approuvé AirSENCE à l’automne 2013, acheté la technologie des capteurs durant son développement et appuyé l’installation des capteurs pour les Jeux.

À l’été 2015, un réseau de dix prototypes a été déployé sur des sites répartis dans la région de Toronto à l’occasion des Jeux. Les sites avaient été choisis en fonction de leur proximité avec les activités des Jeux. La période d’essai a commencé à la mi-juin et elle a duré jusqu’à la fin du mois d’août 2015. Le principal objectif de l’étude consistait à évaluer le rendement des appareils AirSENCE sur le terrain (voir la figure 37).

Figure 37. Un appareil AirSENCE au campus du centre ville de l’Université de Toronto

Photos d’un appareil AirSENCE (voir longue description ci-dessous)

Description

Deux photos d’un appareil AirSENCE sur le campus de l’Université de Toronto au centre-ville qui montrent les composantes intérieures de l’appareil (en haut à gauche et à droit), photos: © Natalia Mykhaylova. Les appareils AirSENCE mesuraient la pollution de l’air à plusieurs sites des Jeux. La carte (ci-dessous) provient du site Web d’Airsensors (site en Anglais seulement) et indiquent les concentrations d’oxyde d’azote (NOx), en partie par milliard, aux sites des capteurs d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et d’AirSENCE (photos et carte utilisées avec la permission d’ECCC). Les valeurs varient d’un minimum de 7 près du lac Ontario, à Toronto, à un maximum de 44 près des routes 400 et 401 dans le nord-ouest de Toronto.

Le second objectif consistait à communiquer des renseignements sur la qualité de l’air. Pour y parvenir, on a mis au point un site Web accessible au public pour diffuser des estimations en temps réel de la qualité de l’air locale. D’autres valeurs provenant des stations de surveillance de la qualité de l’air du MEACC étaient aussi publiées. Des estimations coordonnées par couleur de la CAS ont été publiées avec des estimations pour chaque polluant. Le site Web interactif permettait aussi aux utilisateurs de voir l’apport de chaque polluant à la CAS et de comparer facilement les dernières concentrations de polluants à différents endroits de la RGT. Le site Web a attiré énormément l’attention des médias, ce qui a mené à des reportages par les médias suivants : CTV News, Metro News, Metroland News et le site Web de l’Université de Toronto.

L’étude a révélé des limites de conception dans ces appareils, dont une vulnérabilité aux fortes pluies et des pointes de tension. On a également observé des problèmes de dérive à l’étalonnage au fil du temps. Des stratégies de traitement des données en ligne ont été élaborées pour résoudre en partie les problèmes de dérive. On intègre actuellement les leçons apprises de ces études dans la conception de la version 3 de la prochaine génération de cet appareil. Ces appareils seront mis à l’essai l’année prochaine à Beijing, en Chine, dans le cadre d’un partenariat avec Airborne Underwater Geophysical (AUG) Signals et l’Université de Pékin.

12.3.4 Aide à la décision sur les îlots de chaleur urbains pour les systèmes d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur

Les îlots de chaleur urbains sont le produit de notre environnement bâti (voir les sections 8.5.1 et 8.5.3). De plus, leurs répercussions contribueraient à l’aggravation des changements climatiques. Les effets des îlots de chaleur urbains sont particulièrement importants dans la région fortement urbanisée du sud de l’Ontario. On a donc mis au point un outil à utiliser avec le portail WISDOM pour aider à la prise de décisions relatives aux avertissements de chaleur. Cet outil affiche les profils thermiques horaires typiques au-dessus de la RGT le jour et la nuit. C’était la première fois que des renseignements complets et à haute résolution sur la température étaient mis à la disposition des bureaux de santé publique.

L’objectif consistait à cartographier l’évolution spatio-temporelle horaire de l’effet des îlots de chaleur urbains dans la RGT dans le contexte d’une vague de chaleur estivale ordinaire. Pour y parvenir, on avait recours aux températures de l’air mesurées par le Mesonet et à des méthodes d’interpolation (c.-à-d., lissage de données) utilisant également des couches géographiques des caractéristiques de surface. Selon les résultats, les brises de lac du lac Ontario ont un effet important qui découle des grandes différences de température entre le lac et la terre durant ces cas. Ce constat est évident sur la figure 38, qui montre la variabilité de la température de l’air au-dessus de la RGT lors d’une vague de chaleur survenue en juillet. Les résultats sont présentés pour l’après-midi (13 h) et la nuit (23 h). Durant le jour, la brise de lac pénètre dans les terres (flèche pointillée), ce qui occasionne des températures plus fraîches près du lac, mais des températures plus élevées plus loin dans les terres, illustrant ainsi le réchauffement supplémentaire associé à l’effet des îlots de chaleur urbains. La nuit, la brise de nuit se transforme en brise qui souffle des terres vers le lac (c.-à-d. brise de terre). Les températures plus chaudes sont entraînées par advection vers la rive du lac Ontario, alors que le réchauffement additionnel associé à l’environnement urbain maintient les températures plus élevées au-dessus de la ville de Toronto. Ce type de renseignements détaillés sur la température a permis aux autorités de la santé publique de mieux cibler les secteurs vulnérables à la chaleur durant les Jeux.

Figure 38. Champs de température de l’air, fondés sur des données d’observation interpolées, lors d’une vague de chaleur dans la RGT

Deux cartes du sud de l’Ontario (voir longue description ci-dessous)

Description

Deux cartes de la région élargie du Golden Horseshoe du sud de l’Ontario montrant les champs de températures de l’air observationels interpolés à 13 h heure locale (à gauche) et à 23 h heure locale (à droite) pendant la vague de chaleur dans la région du Grand Toronto. Les températures les plus élevées (en rouge) sont observées sur des parties de la ville de Toronto. À 13 h, les températures moins élevées (en bleu) se trouvaient près des lacs Ontario et Érié et sur quelques régions rurales. À 23 h, les températures les moins élevées étaient principalement observées en région rurale.

Cet outil a défini un cadre pour les autorités de la santé publique dans le but de faciliter les interventions locales en cas de chaleur accablante et de mieux cibler les secteurs vulnérables. Il a aussi aidé à déterminer plus en détail si les températures des aéroports étaient représentatives pour la publication des avertissements de chaleur.

12.3.5 Mise à l’essai de capteurs UV en temps réel et modélisation améliorée

Le SMC publie actuellement des prévisions de l’indice UV automatisées. Les Jeux ont été l’occasion idéale pour déterminer la manière d’améliorer considérablement le service de l’indice UV à l’aide d’une approche de pseudo CAS qui consiste à fournir des renseignements en temps réel et des prévisions améliorées à l’appui de la prise de décisions.

Quatre nouveaux capteurs UV (décrits dans la section 5.6) ont été validés à l’aide d’un instrument de Brewer, que l’on considère comme la norme de référence en matière de mesure des rayons UV. Les nouveaux capteurs ont ensuite été déployés à quatre endroits de la RGT afin d’obtenir la meilleure couverture spatiale pour produire des rapports sur les variations horaires des rayons UV et de valider le nouveau modèle pour les rayons UV (voir la section 11.5). Les mesures des rayons UV en temps réel et les futures conditions des rayons UV modélisés ont été publiées sur le portail WISDOM pour permettre aux partenaires du groupe de travail sur l’exposition sécuritaire au soleil de l’Ontario d’aider leurs clients à prendre des mesures de protection contre les rayons UV.

Le groupe de travail a montré un grand intérêt pour les trois nouveaux produits sur les rayons UV qui étaient disponibles durant les Jeux. Des scientifiques analysent actuellement les résultats du produit de démonstration. Les responsables du programme partageront ces résultats avec le groupe de travail sur l’exposition sécuritaire au soleil de l’Ontario dès qu’ils seront disponibles afin de recueillir leurs commentaires sur la démonstration des services offerts durant les Jeux. On prévoit de laisser en place les nouveaux instruments de mesure des rayons UV pour poursuivre la validation du modèle.

12.3.6 Dissémination des services météorologiques et de santé

Les Jeux ont été l’occasion d’intégrer des thèmes relatifs à la météo et à la santé dans les organes de dissémination publique qui sont mis de l’avant par des partenaires internes et externes. En plus de fournir des données au site Web d’Ocean Networks et d’orienter l’élaboration d’un service de notification rapide en cas de chaleur destiné aux partenaires de la santé publique, le programme de météorologie et de la santé a également positionné certaines activités d’amélioration et de démonstration des services pour éprouver les nouvelles capacités du SMC. Le programme a mis à l’essai la diffusion d’un produit destiné aux intervenants. Ce produit avait pour but d’envoyer un courriel à ces intervenants quand un certain niveau de risque prédéterminé était atteint pour l’indice UV ou la CAS. Le programme a aussi intégré dans les produits offerts au public de nouveaux seuils opérationnels pour les avertissements de chaleur ainsi que les avis sur le smog et la qualité de l’air ou les bulletins spéciaux sur la qualité de l’air.

En outre, les services météorologiques et de la santé ont participé activement à la planification et à la réalisation d’une application pour téléphone intelligent appelée « Weather Active ». Cette application était financée par Santé Canada et réalisée par le Bureau de santé publique de Toronto. Tout au long de l’été, l’application a extrait des prévisions et des avertissements sur les conditions météorologiques et la qualité de l’air en temps réel pour pouvoir les afficher sur des téléphones intelligents. L’application a été mise hors service vers la fin d’octobre 2015 puisqu’elle était financée en tant qu’activité de démonstration pour les Jeux et qu’elle visait à acquérir des connaissances sur la manière de disséminer et d’intégrer efficacement les risques associés à la chaleur et à la qualité de l’air. L’application Weather Active a remporté un prix de la ville de Toronto.

12.4 Héritage sur les plans de la météo et de la santé

Parallèlement à nos objectifs et à notre engagement à l’égard des intervenants, ECCC souhaitait évaluer la réussite du déroulement du portefeuille. Dans une perspective d’évaluation, l’objectif était assez simple : La réalisation du portefeuille du projet des Jeux a-t-elle amélioré la relation entre le programme du SMC et les intervenants externes? Dans le cadre du programme, on s’affaire encore à recueillir des détails pour effectuer l’évaluation, mais des données empiriques permettent de croire que cet objectif a été atteint.

Tout comme l’évaluation, l’héritage du programme reste à déterminer ou il se dessine actuellement. Il se fera sentir au cours des mois ou des années à venir.

À titre d’héritage du programme, les nouveaux services de la CAS seront mis en œuvre à l’échelle nationale à ECCC en fonction de la capacité à prendre des mesures ou à y accéder. EC Alertez-moi (voir la section 9.6) s’est révélé une plateforme efficace pour mettre à l’essai la nouvelle offre de services de la CAS, comme les avis sur le smog et la qualité de l’air et les messages automatisés concernant la CAS selon les niveaux établis par les utilisateurs. D’autres héritages se concrétiseront au fil du temps.

Au chapitre des éléments intangibles, le portefeuille a permis au programme de présenter ses activités à l’interne ainsi qu’aux groupes de l’éducation aux sciences, de la dissémination et d’autres groupes dans ses secteurs de services d’intérêt. Les partenariats avec le milieu de la santé (et de l’éducation) dans la région couverte par les Jeux ont été renforcés. Ils sont plus au fait de nos activités, de nos données, de nos capacités et de notre engagement en matière d’aide à la prise de décisions.

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