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L’expérience des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 à Toronto

5. Mesonet

La section qui suit traite de l’élément fondamental du projet, élément sur lequel s’appuyait le reste de l’infrastructure de TI et des services météorologiques : le réseau de surveillance atmosphérique appelé « Mesonet ». Ce réseau à haute résolution spatiale et temporelle était composé de nouvelles stations météorologiques terrestres et marines automatisées et de plateformes de surveillance expérimentale additionnelles. ECCC a mis au point le Mesonet pour surveiller les conditions météorologiques des sites tout en offrant un suivi étroit des brises de lac du sud de l’Ontario, brises que l’on peut associer à un début de mauvais temps et à de fortes concentrations de polluants atmosphériques. Les connaissances sur l’emplacement des brises de lac devaient servir à approfondir notre compréhension des régimes relatifs à la chaleur et à la qualité de l’air, particulièrement en milieu urbain.

La section commence par définir le réseau de surveillance opérationnelle, puis elle décrit en détail les technologies mises en place pour obtenir un réseau de calibre mondial à échelle urbaine dont le rendement a dépassé les attentes durant les Jeux. On a créé un réseau entièrement distinct pour la surveillance scientifique à des fins de recherche. Les composants scientifiques sont traités en détail dans la section 11.

5.1 Mesonet – Définition

Les efforts de prévision, d’alerte et de surveillance déployés par ECCC pour soutenir les Jeux dépendaient grandement d’un nouveau Mesonet amélioré de surveillance atmosphérique, installé dans le sud de l’Ontario. L’instrumentation du Mesonet est décrite plus abondamment dans d’autres sous-sections de la section 5, mais le concept général d’un Mesonet est décrit ci-dessous.

Le terme « Mesonet » est formé de « méso-échelle » et de « net », qui signifie « réseau »; « méso-échelle » fait référence à l’échelle qui couvre une distance de quelques kilomètres à plusieurs centaines de kilomètres. À ECCC, et dans le domaine de la météorologie en général, un Mesonet est un réseau de stations météorologiques conçu pour observer des phénomènes météorologiques en fonction d’une méso-échelle. Les phénomènes ou événements météorologiques à méso-échelle varient généralement de 1 km à 250 km sur le plan horizontal et de plusieurs minutes à plusieurs heures sur le plan temporel.

Un Mesonet atmosphérique permet de détecter et de suivre avec une haute résolution des caractéristiques à meso-échelle, comme des brises de lac, des précipitations convectives (c.-à-d. averses, orages), des îlots de chaleur urbains (voir la section 8.5.1) et d’autres phénomènes météorologiques à petite échelle. Le concept du Mesonet est déterminé par la petite superficie de la région et les courtes échelles temporelles de la majorité de ces phénomènes, ce qui nécessite une diminution de l’espacement entre les stations météorologiques et la production de rapports plus fréquents, comparativement aux réseaux d’observation existants.

Tout comme les phénomènes qu’il doit détecter, le Mesonet d’ECCC pour les Jeux n’a pas duré longtemps; en effet, presque toutes les stations ont été mises hors service à l’automne 2015.

5.2 Concept du Mesonet

Le document du Conseil du Trésor a chargé ECCC d’offrir une surveillance météorologique améliorée ainsi que des avertissements, veilles et avis météorologiques propres aux sites afin de garantir la sécurité et la protection des athlètes, du personnel, des bénévoles et des spectateurs durant les Jeux (voir la section 2.2). ECCC a travaillé en étroite collaboration avec le Comité hôte des Jeux TO2015 et les organisations sportives afin de cerner les besoins propres aux différents sports et sites et de combler les lacunes des prévisions existantes et des emplacements de surveillance atmosphérique. Le premier concept du Mesonet prévoyait de limiter l’installation des stations aux sites de compétition.

Les scientifiques d’ECCC ont étendu le concept du Mesonet pour mieux faire le suivi des brises de lac à la grandeur de l’empreinte des Jeux. Le projet de Mesonet a satisfaisait à toutes les exigences opérationnelles tout en offrant des possibilités de recherche aux scientifiques. Les données provenant du Mesonet ont servi à enrichir le programme de prévisions et d’alertes météorologiques pour les Jeux et à faire une démonstration des prévisions météorologiques de la « prochaine génération » à deux bureaux de soutien à la recherche (BSR) au Centre de prévision des intempéries de l’Ontario (CPIO) à Toronto (voir les sections 8.1 et 8.2). Le Mesonet a également fourni des données de vérification pour les nouveaux modèles numériques de prévision météorologique hautement sophistiqués.

Les réseaux de surveillance météorologique du sud de l’Ontario dépendent fortement de NAV CANADA et du ministère de la Défense nationale pour la cueillette des observations, et le reste des observations sont faites par des stations automatisées d’ECCC. Pour repousser les limites de l’acquisition de données sans avoir d’incidence sur les activités de prévision et de surveillance, ECCC devait créer, installer et exploiter un Mesonet qu’il pouvait commander et isoler à des fins d’essai et d’évaluation. Le Mesonet qui a été mis en place par la suite produisait un espacement à forte densité entre les stations et des rapports à la minute à haute fréquence. Il recueillait des variables météorologiques standard et de nouveaux éléments, comme la température à globe noir (utilisée pour l’évaluation du stress thermique dans le corps humain).

Pour faire le suivi des brises de lac, on a défini et étendu l’actuelle capacité de surveillance terrestre et marine (figure 5) dans le but d’établir le Mesonet. Ce travail tenait compte de notre engagement quant à l’ajout d’une station de surveillance atmosphérique à chaque site des Jeux se trouvant au-delà de trois kilomètres d’une station existante. Les nouvelles « lignes » de surveillance sont devenues les transects numérotés formant le Mesonet des Jeux. Au total, on a établi six lignes de transect, comme l’indique la carte du Mesonet à la figure 6.

ECCC a ensuite déterminé s’il avait la capacité interne nécessaire pour construire le Mesonet. On a remis à neuf dix stations mobiles automatisées d’observation météorologique et fourni un nouveau logiciel de traitement. On a fabriqué 40 stations compactes à partir de pièces commerciales et d’un concept interne. L’installation de chaque station sur un terrain privé nécessitait l’obtention d’un bail foncier ou d’un permis d’utilisation du terrain. Dans le but de réduire au minimum les négociations d’ordre foncier, les stations compactes ont été conçues pour fonctionner de manière autonome, c’est-à-dire sans branchement à un service public ni aucune perturbation du site hôte. Pour minimiser les coûts et maximiser l’utilisation du Mesonet, on a pris un nombre important d’enregistreurs de données et d’instruments dans l’inventaire national. ECCC s’était engagé à respecter une proposition visant à utiliser le Mesonet des Jeux pour éprouver et évaluer un nouveau système d’acquisition de données de surveillance de bout en bout qui permettrait de moderniser le système existant après les Jeux. Dans le cadre de l’héritage des Jeux, nous avons installé trois stations météorologiques automatisées Auto8 du SMC (Uxbridge West, Mono Centre et Brantford) dans le sud de l’Ontario. On souhaitait trouver les meilleurs emplacements pour satisfaire aux exigences de surveillance des Jeux tout en atteignant des objectifs de surveillance nationale à long terme pour les observations météorologiques dans la région du Grand Toronto (RGT). Ces stations ont permis à ECCC de mettre à l’essai et d’évaluer un nouveau logiciel d’enregistreur de données, de nouveaux formats de rapport et une augmentation de la fréquence de ces rapports sans nuire aux stations opérationnelles. Tous les aspects de la modernisation de la collecte et du traitement des données ont été réalisés avec le soutien inconditionnel des spécialistes de TI sous l’égide du Système de gestion des données d’ECCC. Tous les travaux ont été entièrement éprouvés et certifiés pour être utilisés avec les réseaux opérationnels, ainsi que les réseaux existants du SMC après les Jeux, si cette option convient.

Les nouvelles stations météorologiques de surface automatisées ont été configurées de manière à transmettre des données toutes les minutes, ce qui est très différent de la transmission standard toutes les heures. Les rapports à la minute ont été instaurés avec succès dans les 53 nouvelles stations météorologiques automatisées du Mesonet. La carte du Mesonet ci-dessous présente l’emplacement de ces stations.

La planification, la construction et le déploiement de ces stations ont duré trois ans. La plupart des travaux étaient faciles à comprendre et à attribuer. Toutefois, l’aspect de la gestion de l’information du projet a joué un rôle important. En fait, il s’agissait d’une vaste question complexe essentielle à la mission.

Figure 5. L’emplacement des stations au réseau de surveillance atmosphérique existant avant les Jeux TO2015

Carte des stations au réseau de surveillance atmosphérique (voir longue description ci-dessous)

Carte de la région élargie du Golden Horseshoe, dans le sud de l’Ontario, montrant les stations offrant des observations météorologiques horaires; ces stations font partie du réseau de surveillance atmosphérique existant qui était en place avant TO2015. L’emplacement des stations dans le centre-ville de Toronto et le secteur portuaire est indiqué sur la carte en médaillon (en haut à gauche).

L’emplacement des types de stations suivants est indiqué sur la carte :

  • RCDF (Réseau canadien de détection de la foudre)
  • Radar
  • SMC/NAV CANADA/MDN/autre
  • Qualité de l’air
  • Bouées existantes

Figure 6. L’emplacement des stations du Mesonet

Carte des stations du Mesonet (voir longue description ci-dessous)

Carte de la région élargie du Golden Horseshoe, dans le sud de l’Ontario, montrant l’emplacement de toutes les stations météorologiques offrant des observations météorologiques par heure et par minute faisant partie de Mesonet, le nouveau réseau amélioré de surveillance atmosphérique mis en place pour les Jeux.

L’emplacement des stations dans le centre-ville de Toronto et le secteur portuaire est indiqué sur la carte en médaillon (en haut à gauche).

L’emplacement des types de stations suivants est indiqué sur la carte :

  • Sites de TO2015
  • RCF (Réseau cartographique de la foudre)
  • RCDF (Réseau canadien de détection de la foudre)
  • Radar
  • ATMOS
  • Station de site compacte
  • Station transect compacte
  • Auto8
  • SMC/NAV CANADA/MDN/autre
  • Qualité de l’air
  • Capteurs ultraviolets
  • Bouées de Toronto
  • Bouées existantes
  • Les six lignes du réseau Mesonet (transects) sont aussi indiquées sur la carte

5.3 Nouvelles stations météorologiques de surface automatisées

Tel qu’il est décrit dans la section 5.2, ECCC a ajouté aux réseaux existants 40 stations compactes, 10 stations mobiles automatisées d’observation météorologique et 3 stations standard automatisées Auto 8 du SMC dans le but de former un système de surveillance à haute résolution, appelé « Mesonet », dans le sud de l’Ontario. La figure 7 présente les photos de quatre de ces nouvelles stations. Ces stations ont permis d’avoir un espacement à forte densité entre les stations ainsi que des rapports à la minute à haute fréquence. Elles transmettaient des variables météorologiques standard, comme la pression atmosphérique, la vitesse et la direction du vent, l’humidité relative, la température et les quantités de précipitations, ainsi qu’un nouvel élément enregistré à l’aide d’un thermomètre à globe noir, que l’on utilise pour évaluer le stress thermique dans le corps humain.

Les stations utilisaient des cellules solaires pour l’électricité et un modem cellulaire pour la communication. Leur conception en module autonome facilitait leur installation temporaire sur un site et leur désinstallation après les Jeux. Pour la première fois, ECCC recueillait des renseignements météorologiques toutes les minutes, contrairement aux rapports produits toutes les heures par les stations conventionnelles du réseau.

Comme c’est le cas pour de nombreuses technologies, la taille et le coût des instruments météorologiques ont diminué rapidement, mais ceux-ci ont conservé leur robustesse et leur précision de mesure. Bien que ces stations ne peuvent pas encore remplacer les stations automatiques standard d’ECCC, elles peuvent produire des mesures abordables et fiables à partir de sites autrefois hors de portée. Ces stations consomment peu d’énergie, ce qui permet d’utiliser des panneaux solaires et des piles. Elles sont compactes et légères, ce qui facilite leur installation. Les Jeux de 2015 ont été l’occasion pour ECCC d’utiliser ces stations compactes afin de mesurer les conditions météorologiques sur les sites de compétition tout en évaluant leur utilité comme plateformes de mesure produisant des données à haute résolution dans les zones urbaines densément peuplées. Les stations reliées au Mesonet ont permis de mesurer les conditions à une échelle plus précise pour valider le travail de modélisation urbain à haute résolution effectué par le Centre météorologique canadien (CMC) d’ECCC à Montréal, au Québec.

Figure 7.

Photos de quatre stations météorologiques, dans le sens horaire à partir d’en haut à gauche : technicien qui installe une station ATMOS 10-m dans un champ enneigé (photo : © Larry Dusolt), station météorologique compacte Vaisala WXT520 dans un champ (photo : © Barry Funk), station météorologique compacte LufftWS601 sur une zone gazonnée (photo : © Barry Funk), station météorologique compacte Lufft WS600 sur le toit d’un immeuble (photo : © Barry Funk).

5.4 Bouée WatchKeeperMC

La bouée WatchKeeperMC d’AXYS était l’une des deux bouées déployées au sud des îles de Toronto pour fournir des observations sur les conditions météorologiques et les vagues à l’appui des épreuves en eaux libres des Jeux de 2015, tenues dans le lac Ontario (voir la figure 8).

La bouée WatchKeeperMC d’AXYS est un système solaire d’acquisition de données autonome muni d’une variété d’instruments météorologiques et océanographiques pour mesurer la vitesse et la direction du vent, la température de l’air, la pression atmosphérique, la température de l’eau ainsi que la hauteur, la période et la direction des vagues. Il s’agit de la première bouée canadienne équipée d’un modem cellulaire pour transmettre des rapports météorologiques toutes les dix minutes (la norme est d’une transmission à l’heure) au CMC à Montréal.

Les Jeux ont accueilli plusieurs compétitions en eaux libres dans le port et au sud des îles de Toronto, une zone où les compétitions et la logistique pouvaient être affectées par des orages, du temps violent et du stress thermique. Cette bouée faisait partie du système de technologies de surveillance additionnelles Mesonet. Elle produisait des rapports plus fréquents que la normale, et elle a été mise en place pour enrichir le processus des prévisions météorologiques d’ECCC. La fréquence accrue des rapports sur les conditions météorologiques marines faisait l’objet d’un essai et d’une évaluation dont le but était de déterminer si cet élément pouvait améliorer l’exactitude des prévisions météorologiques marines ou les délais d’intervention pour les alertes en présence de conditions météorologiques marines difficiles.

Figure 8.

Photo d’une bouée WatchKeeper™, avant son déploiement sur le lac Ontario, au sud des îles de Toronto.
Photo : © Shawn Richard.

5.5 Bouée directionnelle TRIAXYSMC

La bouée directionnelle TRIAXYSMC intègre de nouvelles technologies qui augmentent la précision des mesures de la hauteur, de la période et de la direction des vagues. La bouée TRIAXYSMC était le résultat d’une collaboration entre l’entreprise AXYS International Inc. de Sidney, en Colombie-Britannique, et le Centre d’hydraulique canadien du Conseil national de recherches Canada d’Ottawa.

Contrairement aux bouées de lac ordinaires du SMC, la bouée directionnelle TRIAXYSMC transmet des renseignements spécifiques sur les vagues, mais pas sur la météo. Son poids est inférieur à 200 kg, ce qui lui permet de réagir rapidement aux vagues, dont les plus petites vagues qui ne sont pas détectées par nos plus grosses bouées, comme la bouée WatchKeeperMC. Sa petite taille et son poids léger permettent d’utiliser des bateaux plus petits pour son déploiement, ce qui réduit les coûts. Cette bouée transmettait des données au CMC toutes les 30 minutes par téléphone cellulaire. Ces données ont servi à valider les résultats des nouveaux modèles de vagues à haute résolution élaborés par le CMC et à procurer aux spécialistes des prévisions météorologiques des renseignements plus fréquents et à plus haute résolution sur le vent, les vagues et la météo. Après les Jeux, cette bouée directionnelle TRIAXYSMC sera déployée dans le réseau opérationnel d’ECCC pour soutenir le programme de modélisation des vagues du CMC. On s’attend à ce que la bouée procure de nouveaux renseignements sur les conditions des vagues près des rivages pour permettre de mieux réagir aux conditions des vagues qui affectent les petits bateaux.

L’efficacité de la mesure des vagues par la bouée permettra aux services marins de considérer son utilité pour évaluer les profondeurs d’eau sous quille dans des conditions météorologiques difficiles. La mesure précise de la hauteur des vagues permet aux navires à grand tirant d’eau ou des navires aux prises avec des conditions météorologiques difficiles de naviguer en toute sécurité, surtout lorsqu’ils entrent dans un port.

Figure 9.

Photo d’une bouée directionnelle TRIAXYS™ dans un entrepôt, avant son déploiement sur le lac Ontario, au sud des îles de Toronto.
Photo : © Shawn Richard.

5.6 Stations à ultraviolets

Quatre radiomètres au sol (détecteurs de rayonnements ultraviolets) ont été déployés dans la grande région du Golden Horseshoe (voir la figure 6 pour l’emplacement des instruments et la figure 10 pour une image de l’appareil). Toutes les minutes, ils transmettent des observations sur le composant ultraviolet (UV) de l’exposition au soleil, comme le définit l’indice universel de rayonnement UV solaire. L’indice UV est une mesure standard internationale de la force du rayonnement UV, responsable de coups de soleil, à un endroit et à un moment donnés. L’échelle a été établie par des scientifiques canadiens en 1992, puis elle a été adoptée et normalisée par l’Organisation météorologique mondiale et l’Organisation mondiale de la santé des Nations Unies en 1994.

Les mesures prises par ces capteurs ont servi à alimenter le programme des prévisions pour les opérations et, plus particulièrement, à fournir des données pour valider les prévisions de l’indice UV du système de modélisation numérique d’ECCC (voir la section 11.5).

Figure 10.

Photo d’un capteur KIPP & ZONEN UVS-AE-T (radiomètre ultraviolet) à côté d’un téléphone cellulaire pour donner un aperçu de sa petite taille.
Photo : © John MacPhee.

5.7 Remorque de haute atmosphère

Durant les Jeux, ECCC a utilisé sa remorque de haute atmosphère pour lancer des ballons-sondes munis de radiosondes. Les radiosondes sont de petites trousses d’outils qui comprennent un émetteur radio et des capteurs pour mesurer la pression, la température et l’humidité à mesure que le ballon-sonde s’élève dans l’atmosphère. Les renseignements recueillis à partir des observations faites dans la haute atmosphère sont essentiels à la création d’un aperçu global de l’état actuel et futur de l’atmosphère.

On a lancé quatre radiosondes par jour à partir d’une remorque de haute atmosphère mobile située à l’emplacement du radar de King City d’ECCC, au nord de Toronto (voir la figure 11). Cette remorque a servi d’extension du réseau de haute atmosphère pendant les 27 jours des Jeux. Les quatre envois quotidiens à partir de cette remorque tranchent avec les deux lancements par jour à une station de surveillance de la haute atmosphère standard. Ces données additionnelles sur la haute atmosphère ont servi à effectuer des analyses détaillées des conditions atmosphériques à la grandeur du sud de l’Ontario durant les Jeux.

Les Jeux ont permis à ECCC de catalyser la modernisation de la remorque de haute atmosphère et des technologies de communication utilisées par toutes les remorques de haute atmosphère mobiles au Canada. Ces remorques servent selon les besoins, surtout lors d’urgences environnementales.

Figure 11.

Photo du personnel de surveillance d’Environnement et Changement climatique Canada en train de lancer un ballon sonde près du radar de King City. On peut voir la remorque de haute atmosphère à gauche et la tour et le dôme du radar à droite.
Photo : © Keith Clifford.

5.8 Soutien des partenaires

Beaucoup de travail a été accompli avec l’aide de nos partenaires qui se sont consacrés au projet dès ses débuts. Les réussites décrites ci-dessous témoignent de la force des partenariats pour améliorer les observations sur les conditions météorologiques et la qualité de l’air du Mesonet.

5.8.1 Stations de qualité de l’air

ECCC a collaboré avec le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique (MEACC) de l’Ontario, l’Université York et l’Université de Toronto pour réaliser une étude sur la pollution atmosphérique liée à la circulation automobile. Le premier objectif consistait à évaluer l’utilité d’un réseau de stations de surveillance de la qualité de l’air pour évaluer et comprendre les niveaux de pollution atmosphérique liée à la circulation automobile dans les grandes villes canadiennes. Dans le cadre de l’étude, on a installé quatre nouvelles stations de surveillance complètes à Toronto avant les Jeux. Les stations sont conçues pour fonctionner par paire; la première est située près d’une route importante, et la deuxième se trouve loin de toute route afin de prendre des mesures de référence pour les concentrations en milieu urbain. Cette configuration permet aux chercheurs de suivre les changements que subit la qualité de l’air avec le déplacement des masses d’air dans la ville et de caractériser les polluants rejetés par la circulation automobile sur l’autoroute principale 401 et en contexte ordinaire dans le centre-ville de Toronto.

Outre les études-pilotes sur la pollution atmosphérique liée à la circulation automobile, qui sont également menées à Vancouver, les données provenant de ce nouveau réseau de stations ont fourni des renseignements sur la qualité de l’air pour soutenir les Jeux. Des observations sur l’ozone (O3), les particules fines (P2,5) et le dioxyde d’azote (NO2) ont été envoyées au MEACC pour produire la CAS, laquelle a été jointe aux prévisions ECCC à l’appui des Jeux. Ces nouveaux rapports sur la CAS se sont ajoutés aux rapports déjà produits à partir du réseau sur la qualité de l’air à long terme dans la région de Toronto (voir la section 12.2.1) et partout en Ontario. La CAS a remplacé l’indice de la qualité de l’air le 24 juin 2015, tout juste avant le début des Jeux.

5.8.2 Stations de NAV CANADA

Neuf stations de surveillance de NAV CANADA (c.-à-d. dans les aéroports) étaient incluses dans l’empreinte du Mesonet d’ECCC dans le sud de l’Ontario, surtout à des endroits ayant une grande visibilité et où la production de plus de rapports de nature temporelle pouvaient avoir un effet bénéfique clair. Sur demande, NAV CANADA a accepté de fournir des rapports automatisés à la minute à partir de ses stations des systèmes automatisés d’observation météorologique (AWOS) et des systèmes d’observations météorologiques humaines (HWOS). Ces observations ont été mises à la disposition des prévisionnistes, des équipes de présentation, des services de sécurité, de l’organisation des Jeux TO2015, des organisations sportives et des athlètes. Tous les clients ont indiqué que les rapports plus fréquents étaient très utiles et pertinents, surtout en présence de temps changeant.

5.8.3 Réseau de réseaux

Le Réseau de réseaux (RdR) est un programme volontaire et collaboratif qui regroupe de multiples partenaires. Il a été instauré par ECCC et il permet à tous les participants de partager leurs produits et données d’observation. Le programme du RdR vise à améliorer l’accessibilité, l’interopérabilité et la qualité des données hydrométéorologiques au Canada au profit de tous les utilisateurs. Dans le cadre de cette initiative, ECCC a établi une « entente de partage de données » au moyen d’un protocole d’entente avec la Grand River Conservation Authority (GRCA), l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région (TRCA), du ministère des Transports de l’Ontario (MTO) et du ministère des Richesses naturelles et des forêts de l’Ontario (MRNFO). Au moment de la signature, cette entente permettait d’accéder à plus de 70 plateformes de surveillance météorologique supplémentaires aux configurations diverses. Cette densité accrue des stations transmettant des données sur les précipitations est particulièrement utile en périodes de précipitations prolongées ou abondantes pouvant entraîner des inondations.

Cette « entente de partage de données » autorisait ECCC à consulter et à utiliser les données d’observation météorologiques fournies par la GRCA, le TRCA, le MTO et le MRNFO afin de respecter son engagement de fournir des prévisions et des avertissements météorologiques à l’appui des Jeux. Ces données ont été mises à la disposition des prévisionnistes, des spécialistes de l’information météorologique et des scientifiques d’ECCC pour leur utilisation dans le cadre des activités ordinaires, des programmes d’alerte des Jeux, de la validation des modèles de prévision numérique du temps ainsi que de la validation et la mise au point des produits de la Canadian Precipitation Analysis.

Figure 12. Réseau de réseaux – Observations faites à la grandeur de l’Ontario

Carte de l’Ontario

Carte de l'Ontario, avec le sud de l’Ontario en médaillon (en bas à gauche), montrant l’emplacement des stations météorologiques du Réseau de réseaux de l’Office de protection de la nature de Grand River (carrés violets), de l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région (cercles verts) et du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario (triangles jaunes), en date du 10 juillet 2015.

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