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L’expérience des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 à Toronto

Une perspective d’Environnement et Changement climatique Canada

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Table des matières

Liste des figures

Figure 1. Exemples de graphiques climatologiques propres aux stations météorologiques et à la région couverte par les Jeux

Figure 2. Trois types de stations météorologiques compactes évaluées dans l’étude comparative

Figure 3. Les sites des Jeux TO2015 dans les zones définies par les Jeux TO2015. Ils sont superposés aux régions de prévision publique d’ECCC

Figure 4. La chef de projet d’ECCC et le gestionnaire principal des services sportifs des Jeux TO2015 signent l’Entente officielle sur les Niveaux de Service

Figure 5. L’emplacement des stations au réseau de surveillance atmosphérique existant avant les Jeux TO2015

Figure 6. L’emplacement des stations du Mesonet

Figure 7. Les stations météorologiques WXT520 de Vaisala, WS601 de Lufft et WS601

Figure 8. La bouée WatchKeeperTM

Figure 9. La bouée directionnelle TRIAXYSTM

Figure 10. Un capteur UVS AE T de Kipp & Zonen (radiomètre UV)

Figure 11. Le personnel de surveillance d’ECCC lance un ballon-sonde

Figure 12. Réseau de réseaux – Observations faites à la grandeur de l’Ontario

Figure 13. Plan de la période intensive des opérations (PIO) d’ECCC

Figure 14. Exercice de simulation d’ECCC sur le recours aux échelons supérieurs et la notification

Figure 15. Les prévisionnistes d’ECCC au Centre de prévision des intempéries de l’Ontario

Figure 16. Les champs prévus par le modèle urbain GEM-LAM avec une distance de grille de 250 m

Figure 17. Les champs simulés pour un modèle WaveWatch III ayant une résolution de grille de 250 m

Figure 18. Concentration de masse de P2,5 prévue par le modèle

Figure 19. Équipe de présentation d’ECCC au Centre principal des opérations (CPO) des Jeux TO2015

Figure 20. Elizabeth Dowdeswell, ancienne secrétaire générale adjointe des Nations Unies et actuelle lieutenante-gouverneure de l’Ontario, a visité l’équipe de présentation au CCU de la police

Figure 21. Cycle des opérations d’ECCC durant les Jeux panaméricains de 2015

Figure 22. Cycle des opérations d’ECCC durant les Jeux parapanaméricains de 2015

Figure 23. Lidar à effet Doppler d’ECCC à la pointe Hanlan de l’île Centre de Toronto

Figure 24. Les trois unités AMMOS installées sur des véhicules hybrides et leurs utilisateurs d’ECCC

Figure 25. Données de température, point de rosée et humidité relative collectées par une station météo AMMOS à bord d’un véhicule qui parcourait à répétition un trajet qui suivait un front de brise de lac

Figure 26. Données 3D du SOLMA qui saisissent tous les détails de l’éclair

Figure 27. Laboratoire mobile de la qualité de l’air (CRUISER) d’ECCC

Figure 28. VAT utilisé durant les Jeux par ECCC

Figure 29. Supersite météorologique de l’IUTO à Oshawa

Figure 30. Le bateau du comité des sports de voile des Jeux panaméricains qui était équipé d’un capteur météorologique compact et d’un instrument pour connaître la direction du vent

Figure 31. Exemple de représentation des prévisions des MetObjects d’ECCC à un délai d’image clé donné

Figure 32. Analyse météorologique horaire dans la région des Jeux

Figure 33. Le programme de la Cote air santé (CAS) améliorée comprenait l’ajout de nouvelles prévisions sur la qualité de l’air pour les stations de la CAS de Toronto et d’Hamilton

Figure 34. Nouvelle station de surveillance de la qualité de l’air à la pointe Hanlan de l’île Centre de Toronto

Figure 35. Les trois régions d’avertissement de chaleur d’ECCC et les critères des avertissements de chaleur d’ECCC

Figure 36. Station de surveillance en bordure de route près de l’autoroute 401 à Toronto

Figure 37. Un appareil AirSENCE au campus du centre ville de l’Université de Toronto. La carte montre la concentration d’oxydes d’azote détectée par les capteurs AirSENCE et le MEACC

Figure 38. Champs de température de l’air, fondés sur des données d’observation interpolées, lors d’une vague de chaleur dans la RGT

Figure 39. Le responsable principal des séances d’information d’ECCC au CPO des Jeux TO2015 et un spécialiste des réseaux maritimes sont interrogés par des journalistes lors de la journée de présentation des technologies

Liste des tableaux

Tableau 1. Services fédéraux et intérêts organisationnels

Tableau 2. Portefeuille de la météo et de la santé des Jeux panaméricains

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Message des sous ministres adjoints du Service météorologique du Canada et de la Direction générale des sciences et de la technologie d’Environnement et Changement climatique Canada

En juillet et en août 2015, le Canada a accueilli les Jeux panaméricains et parapanaméricains à Toronto, en Ontario. Le gouvernement du Canada a joué un rôle crucial durant les Jeux, notamment par l’intermédiaire d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) (anciennement Environnement Canada) qui a contribué à la sécurité et au succès d’ensemble des Jeux. L’événement a permis à notre Ministère d’intégrer, d’éprouver et de présenter au monde entier nos innovations, notre potentiel technique, notre capacité à produire des résultats, notre grande collaboration avec nos partenaires pour mieux intégrer la prise de décisions ainsi que nos préoccupations au sujet de la sécurité publique et de l’environnement. Le présent rapport sur le projet nous permet de présenter, avec un grand plaisir, les réalisations d’ECCC et les leçons apprises dans le cadre de notre mobilisation pour les Jeux. Ces réalisations et leçons ont permis de proposer des perspectives éclairantes sur l’amélioration des prévisions météorologiques et environnementales dans le but de protéger la santé de la population canadienne et d’améliorer sa sécurité et sa compétitivité économique.

Le Service météorologique du Canada (SMC) d’ECCC est l’une des plus vieilles institutions fédérales du pays. Il fournit des renseignements météorologiques à la population canadienne depuis 1871 et il est responsable des activités relatives aux prévisions et avertissements météorologiques, au service des glaces, au climat et à la qualité de l’air. Tout au long de son histoire, l’organisation a joué un rôle de chef de file dans le domaine de l’innovation scientifique et technologique et elle s’efforce toujours d’améliorer ses systèmes opérationnels de surveillance et de prévisions météorologiques. Le projet des Jeux de 2015 a attiré l’attention sur de grandes initiatives qui amélioreront beaucoup notre compréhension des phénomènes météorologiques importants en milieu urbain. Il a aussi mis en relief la capacité de notre personnel à fournir les services de qualité auxquels s’attend la population canadienne, ce qu’il a d’ailleurs clairement fait avant et pendant les Jeux.

Les prévisions météorologiques demeurent la fonction publique centrale du SMC. Chaque année, le SMC diffuse des milliers de prévisions et d’alertes météorologiques publiques ainsi que des renseignements sur les glaces, le climat et l’eau à l’intention de nos partenaires. Au cours des Jeux seulement, nous avons produit 463 prévisions météorologiques publiques et maritimes propres à des sites donnés, 37 avertissements, veilles et avis météorologiques pour des sites précis ainsi que 69 prévisions de la cote air santé (CAS).

La Direction générale des sciences et de la technologie d’ECCC a pour mandat de réaliser des activités de recherche et développement. Au même titre que le Ministère dans son ensemble, on la considère comme étant un chef de file du développement des connaissances scientifiques sur l’environnement, tant au Canada qu’à l’échelle internationale. En collaboration avec nos partenaires, nous menons des activités scientifiques opportunes et pertinentes pour la population canadienne. La Direction générale est un grand centre de coordination canadien pour l’avancement des sciences atmosphériques et des recherches visant à améliorer la qualité de l’air au Canada, à réagir aux changements climatiques et à améliorer l’exactitude des prévisions météorologiques. Les recherches atmosphériques servent également de base scientifique à de nombreux services offerts à la population canadienne, notamment la CAS, les indices ultraviolets et les prévisions de temps violent, qui sont de plus en plus exactes. En ce qui concerne les Jeux de 2015 à Toronto, nous sommes très fiers des réalisations du personnel. Ses efforts exemplaires ont permis d’améliorer les techniques de mesure et les systèmes de prévisions météorologiques numériques à haute résolution, de bonifier les prévisions de la CAS, de recueillir des jeux de données qui enrichiront les stratégies politiques sur les normes concernant la qualité de l’air ambiant en milieu urbain ainsi que de perfectionner des innovations scientifiques qui seront vraisemblablement intégrées dans la prochaine génération de systèmes de prévisions opérationnelles en cours d’élaboration.

Le succès que nous avons obtenu durant les Jeux découle directement du dévouement de milliers d’employés d’ECCC et d’autres organismes partenaires fédéraux ainsi que de collègues des administrations provinciales, régionales et municipales. Sans leur travail acharné et leur enthousiasme, les grandes réalisations que nous avons connues n’auraient pas été possibles. Nous rendons hommage à leur dévouement et à nos succès communs et nous les remercions de leur professionnalisme sans faille et de leur engagement soutenu à respecter les valeurs qui renforcent la fonction publique fédérale.

Nous sommes enchantés des perspectives d’avenir d’ECCC parce que nous savons que nos employés, nos recherches et nos services font de nous un modèle d’excellence au sein de l’administration publique. L’année 2016 marquera le 145e anniversaire de nos services météorologiques. Nous croyons que nous pouvons tracer la voie des 145 prochaines années et plus encore en offrant à la population canadienne un service gouvernemental fondamental et avant-gardiste et en aidant le Canada à demeurer l’un des meilleurs pays au monde où vivre.

Nous vous invitons à prendre connaissance de nos nombreuses réalisations des cinq dernières années en lisant le rapport sur le projet des Jeux panaméricains et parapanaméricains.

David Grimes
Sous-ministre adjoint 
Service météorologique du Canada

Karen Dodds
Sous-ministre adjoint
Direction générale des sciences et de la technologie

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Avant propos du cadre supérieur du projet

Le présent rapport sur le projet des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 résume les activités réalisées par Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) dans le but de remplir son mandat, qui consistait à préserver la santé et la sécurité de la population canadienne et de nos invités internationaux durant les Jeux.

Le Service météorologique du Canada (SMC) d’ECCC est un service essentiel du gouvernement fédéral. Il contribue à la santé, à la sécurité et à la prospérité économique de la population canadienne en fournissant des renseignements exacts et accessibles sur les conditions météorologiques, climatiques, de l’eau et des glaces partout au Canada. Le SMC contribue à protéger la population canadienne contre les urgences environnementales (naturelles ou anthropiques) et soutient d’autres ministères fédéraux ayant un mandat en matière de sécurité, comme le ministère de la Défense nationale, Sécurité publique Canada et la Gendarmerie royale du Canada.

Le SMC est au service de la population canadienne depuis 1871, année où il a été créé pour fournir des avertissements aux marins des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Aujourd’hui, le SMC fait partie d’un service national qui produit des prévisions et alertes météorologiques publiques et maritimes tout en exploitant l’ensemble des éléments requis pour le faire, que ce soit des réseaux de radar et de détection de la foudre, des bouées océaniques et des stations météorologiques terrestres automatisées. Pour les Jeux, ECCC a mis au point un réseau multiplateforme à haute résolution, formé d’instruments de surveillance atmosphérique automatisés et perfectionnés, et il l’a installé de façon stratégique pour couvrir toute l’empreinte des Jeux dans la grande région du Golden Horseshoe du sud de l’Ontario. Nos prévisionnistes ont utilisé les données provenant de ce réseau pour produire des prévisions et des alertes propres aux différents sites. Des scientifiques utilisent aussi ces données pour évaluer les recherches atmosphériques et les innovations technologiques en vue d’améliorer continuellement la détection des phénomènes météorologiques violents et les avis rapides. De cette manière, les travaux réalisés par l’équipe de projet ont profité de bien des manières à ECCC et, en définitive, à la population canadienne.

Les produits météorologiques figurent parmi les services les plus utilisés du gouvernement fédéral, et ce constat n’a pas été différent durant les Jeux. Les organisateurs, les bénévoles, les athlètes et les équipes de sécurité des Jeux de 2015 à Toronto (TO2015) ont utilisé nos prévisions et alertes selon leurs besoins en matière de sécurité et de protection. ECCC offre un service de qualité depuis longtemps à la population canadienne, et je suis fier d’affirmer que cette tradition s’est perpétuée pleinement avant, pendant et après les Jeux.

Michel Jean
Directeur général
Centre canadien de prévision météorologique et environnementale

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Sommaire

Le rapport qui suit décrit les expériences de l’équipe de projet d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) (anciennement Environnement Canada) dans le cadre du soutien qu’elle a fourni aux Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 à Toronto (ci-après appelés les « Jeux »). Le fait de réfléchir à ces expériences nous permet de synthétiser les leçons apprises en vue d’améliorer les services météorologiques canadiens et de bonifier les projets à venir et la prestation des services en général. Le Service météorologique du Canada (SMC)d’ECCC est déjà fier de ses réalisations et de ses services de calibre mondial. Les Jeux ont permis au SMC d’exploiter ces services de niveau international, de porter son attention sur une région relativement petite du Canada et d’accroître les résolutions temporelle et spatiale des observations d’une petite région afin d’améliorer les services météorologiques offerts à l’occasion des Jeux.

Les XVIIes Jeux panaméricains et les Ves Jeux parapanaméricains se sont déroulés à Toronto, au Canada, respectivement du 10 au 26 juillet 2015 et du 7 au 15 août 2015. Le Canada a accueilli les 40 autres pays ou nations de l’Amérique à Toronto et dans les municipalités de la grande région du Golden Horseshoe, en Ontario, où se sont tenues les compétitions sportives d’été des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015.

Environ 11 000 athlètes, membres du personnel d’encadrement des athlètes et officiels techniques ont participé aux Jeux. La mission et le mandat d’ECCC dans le cadre des Jeux consistaient à fournir des services essentiels pour améliorer la surveillance et les prévisions météorologiques et pour aider les activités de préparation locales en vue de renforcer la sécurité publique et la prise de décisions.

Le mandat d’ECCC est énoncé dans la Loi sur le ministère de l’Environnement. Il exige la mise en œuvre de lois, de politiques et de programmes sur l’environnement pour protéger, maintenir et améliorer la qualité de l’environnement naturel. La Loi demande aussi de fournir à la population canadienne les renseignements dont elle a besoin afin de prendre des décisions éclairées pour protéger sa santé, sa sécurité et sa prospérité économique dans un contexte où les conditions météorologiques et environnementales changent continuellement.

Résultante naturelle du mandat du Ministère, ECCC a dû préciser sa mission et ses contributions pour les Jeux au cours de l’élaboration de la présentation au Conseil du Trésor. Cette mission consistait à fournir des services essentiels pour améliorer la surveillance et les prévisions météorologiques, aider les activités de préparation locales et soutenir les évaluations environnementales des projets relatifs aux Jeux. Le Conseil du Trésor a accordé à ECCC du financement à compter de 2012 dans le but de fournir des services essentiels qui étaient propres aux Jeux et qui n’étaient pas inclus dans les fonctions habituelles du Ministère. Ces fonds ont été dépensés principalement par le SMC.

En 2012, après avoir bien établi la mission et les objectifs, ECCC a commencé à élaborer un plan de projet. Il était important de clarifier la place d’ECCC dans l’univers sportif du Comité organisateur des Jeux panaméricains et parapanaméricains et dans le contexte des services fédéraux essentiels (SFE) afin de soutenir correctement les activités des Jeux et les services fédéraux relatifs à la sécurité des Jeux.

Du début à la fin du projet, près de 450 employés d’ECCC ont contribué au projet pour garantir une prestation parfaite des services. Dès les premiers jours, une petite équipe de spécialistes représentant les secteurs de la surveillance, des prévisions, des services, des sciences et des technologies de l’information (TI) a été mise sur pied pour préciser les contributions d’ECCC aux Jeux, les négocier et les consigner dans la présentation au Conseil du Trésor. Au sein du Ministère, le concept de la structure du projet a commencé à prendre forme après l’approbation de la portée du projet et du financement par le Secrétariat du Conseil du Trésor. On a choisi un chef de projet à ECCC, puis on a désigné un gestionnaire de bureau de projet et un responsable de l’assurance de la qualité du projet pour diriger et coordonner les travaux avant, pendant et après les Jeux.

On a ensuite créé un comité directeur, un comité de projet et des groupes de travail afin d’appuyer le projet d’ECCC pour les Jeux. On a exercé un grand leadership au sein des directions générales du Ministère dans le but de tirer avantage de l’expertise existante et d’offrir au Bureau de projet des conseils, des directives, de l’aide et des orientations raisonnables.

L’équipe de projet a commencé par les éléments essentiels. Il fallait définir le concept du nouveau réseau de surveillance atmosphérique, appelé « Mesonet », afin de couvrir tous les sites et les voies de transport reliant ces sites. Dès le début, avec la collaboration de quelques partenaires seulement, l’équipe de projet a déterminé que le projet susciterait d’autres besoins et elle a prévu une certaine souplesse tout en évaluant et en atténuant les risques au fur et à mesure. Par exemple, ECCC n’a pas produit officiellement de prévisions ou d’alertes propres à des sports, mais les équipes de présentation ont compris la valeur des exposés météorologiques et l’importance des prévisions et données d’observation personnalisées pour aider les organisations sportives à prendre des décisions pour chaque sport.

On a également mis au point un nouveau poste de travail météorologique pour les Jeux de façon à pouvoir le reproduire et l’employer de nouveau dans le cadre d’autres activités. On a modifié les techniques de saisie et d’archivage des données pour qu’elles tiennent compte des données transmises par les instruments toutes les minutes plutôt que toutes les heures. Cet afflux de données opérationnelles, de produits et de renseignements a été pris en considération et il a été à la disposition du monde entier sur le portail de données ouvertes du gouvernement du Canada.

Le nouveau Mesonet installé et exploité dans la grande région du Golden Horseshoe a ajouté près de 60 nouvelles stations terrestres et marines automatisées aux réseaux de surveillance existants. Des prévisionnistes du SMC ont été sélectionnés et formés pour soutenir les aspects relatifs aux Jeux. Des responsables des séances d’information ont été désignés pour présenter des exposés météorologiques détaillés et bilingues à partir des données de surveillance atmosphérique, des alertes pour les sites et des prévisions améliorées. La diffusion des conditions et prévisions météorologiques était le dernier volet de la transmission de nos données et renseignements fournis aux organisateurs des Jeux, aux gestionnaires des sites, aux entraîneurs et aux athlètes. Tous les destinataires choisis pour recevoir ces renseignements ont grandement apprécié la valeur des détails météorologiques inclus.

Dans le but de soutenir les Jeux, des chercheurs scientifiques ont travaillé en étroite collaboration avec l’équipe de projet afin d’organiser une « présentation scientifique » et de mettre en évidence les capacités avant-gardistes pour la recherche et les opérations. Cette présentation scientifique portait sur plusieurs initiatives d’observation, de modélisation numérique et de prévision immédiate et elle s’ajoutait aux stations automatisées intégrées au Mesonet.

Le concept en question comprenait de multiples instruments mobiles de mesure du temps et de la qualité de l’air, et ces instruments étaient installés sur le toit de véhicules. Un réseau de cartographie tridimensionnelle (3D) de l’activité totale d’éclairs à haute résolution couvrait également l’ensemble du territoire occupé par les Jeux. Des lidars Doppler à balayage et des navires munis d’instruments ont été déployés pour soutenir les activités nautiques, et des « super-sites » comportant des instruments météorologiques ont été aménagés à l’ouest et à l’est de Toronto.

On a entrepris une démonstration des prévisions immédiates, des prévisions à plus long terme et des alertes de la « prochaine génération » pour évaluer l’utilisation d’une méthode « MetObject » (objet graphique météorologique) à niveaux multiples. On a mis au point un certain nombre de produits expérimentaux se rapportant à l’amorçage des convections et aux orages violents. Ces produits ont mis pleinement à profit le Mesonet des Jeux ainsi que les diverses prévisions météorologiques issues de modèles numériques de prévision météorologique et de la qualité de l’air hautement sophistiqués. La vérification en temps réel et après les Jeux constituait aussi une priorité. Les produits présentés ont été mis à la disposition des prévisionnistes et des responsables des séances d’information par l’intermédiaire d’applications Web.

On a constaté que la participation d’ECCC aux Jeux avait eu un certain nombre d’avantages. Il a fallu beaucoup de partenariats et de réseautage pour collaborer avec notre principal client, le Comité organisateur des Jeux de 2015 à Toronto (TO2015), ainsi que d’autres facilitateurs, partenaires et intervenants à différents niveaux de l’administration gouvernementale, du milieu universitaire, des médias et du secteur privé. Par sa présence, qui visait à fournir les services décrits ci-dessus, ECCC a démontré la valeur et l’importance de la prestation de services météorologiques détaillés pour la sécurité des Jeux. Cette visibilité accrue entre partenaires s’est traduite, après les Jeux, par une appréciation de la gamme de services offerts pouvant et devant être considérés comme des SFE pour tous les prochains événements importants nécessitant des efforts coordonnés de la part de l’équipe des SFE.

Dès le début du projet, il y avait une volonté ferme de profiter de l’occasion, d’apprendre de nos expériences et de s’efforcer d’améliorer les services météorologiques à la lumière des leçons apprises. On avait promis de laisser un héritage composé de données, de produits, de renseignements et d’expériences qui, ensemble, témoigneraient non seulement de l’engagement pris afin de démontrer au monde entier la valeur ajoutée d’ECCC pour les Jeux, mais qui auraient également une valeur durable pour la population canadienne.

Les prochains Jeux panaméricains et parapanaméricains se tiendront à Lima, au Pérou, en 2019. Il est à espérer que l’équipe de projet météorologique saura profiter des expériences et des leçons apprises d’ECCC, consignées dans le présent rapport, quand le temps viendra de commencer sa planification et sa coordination en vue des prochains Jeux.

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1. Mission et mandat pour les Jeux

Les Jeux panaméricains et parapanaméricains sont un événement sportif estival international régional qui se tient à l’échelle de l’Amérique tous les quatre ans, durant l’année précédant les Jeux olympiques et paralympiques d’été. Le 6 novembre 2009, l’Organisation sportive panaméricaine a retenu la candidature du Canada pour les Jeux de 2015. Au cours de l’été 2015, le Canada a accueilli les 40 autres pays ou nations de l’Amérique à Toronto et dans les municipalités de la grande région du Golden Horseshoe, en Ontario, à l’occasion des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015.

Les Jeux panaméricains de 2015 ont marqué la troisième venue de ces Jeux au Canada. Les deux éditions précédentes des Jeux d’été s’étaient tenues à Winnipeg, au Manitoba, en 1967 et en 1999. En revanche, c’était la première fois que le Canada accueillait les Jeux parapanaméricains.

Les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 se sont déroulés respectivement du 10 au 26 juillet et du 7 au 15 août. Environ 11 000 athlètes, membres du personnel d’encadrement des athlètes et officiels techniques y ont participé.

Le gouvernement du Canada était l’un des six principaux intervenants soutenant les Jeux et il s’était engagé au nom de 13 ministères fédéraux à fournir des « services fédéraux essentiels » (SFE). Les autres grands intervenants étaient le Comité organisateur des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 (Jeux TO2015 ou Jeux), la province de l’Ontario, la Ville de Toronto, le Comité olympique canadien et le Comité paralympique canadien; ces intervenants ont également travaillé en étroite collaboration avec les municipalités hôtes et les propriétaires des sites.

La mission et le mandat d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) dans le cadre des Jeux TO2015 consistaient à fournir des services essentiels pour améliorer la surveillance et les prévisions météorologiques et aider les activités de préparation locales. Les grands objectifs consistaient à renforcer la sécurité publique et la prise de décisions en faisant ce qui suit :

  • diffuser des avertissements météorologiques;
  • prévoir les conditions météorologiques;
  • soutenir les services gouvernementaux essentiels sensibles aux conditions météorologiques;
  • surveiller les conditions atmosphériques.

ECCC a utilisé le financement qu’il avait reçu pour fournir des services météorologiques perfectionnés et propres aux différents sites durant les Jeux, et ce, tous les jours, 24 heures sur 24.

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2. Planification préliminaire

Le 6 novembre 2009, l’Organisation sportive panaméricaine a confié au Canada l’organisation des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015. Peu après la clôture des Jeux olympiques de Vancouver de 2010, le monde du sport a tourné son attention vers les prochains Jeux panaméricains et parapanaméricains, qui devaient se tenir dans la grande région du Golden Horseshoe du sud de l’Ontario, en juillet et en août 2015 respectivement. Il fallait commencer tôt à planifier les Jeux. Les acteurs et les partenaires de plusieurs instances se sont donc réunis pour commencer la planification, dont 13 ministères fédéraux, afin de définir les travaux et les coûts connexes nécessaires au soutien des Jeux.

Ces 13 ministères et organismes fédéraux devaient donner suite aux engagements en matière de services essentiels que le gouvernement du Canada avait pris dans une entente multipartite. La prestation de ces services se rapportait directement aux mandats des ministères et organismes participants. Tous les ministères et organismes avaient déjà participé, à divers degrés, à des événements internationaux antérieurs, notamment des événements sportifs comme les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver.

En 2012, le Secrétariat du Conseil du Trésor du gouvernement fédéral a approuvé la présentation sur les Jeux, et la planification a commencé pour de bon. Les sous-sections qui suivent décrivent en détail les premières étapes du projet d’ECCC.

2.1 Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 à Toronto et Jeux olympiques de 2010 à Vancouver

Les résultats attendus du soutien et de l’investissement du gouvernement du Canada pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 étaient différents de ceux recherchés pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010, tenus à Vancouver, en Colombie-Britannique. Les Jeux panaméricains et parapanaméricains sont des Jeux régionaux, limités aux pays de l’Amérique, alors que les Jeux olympiques et paralympiques ont une portée internationale; on considère donc que ces derniers ont une plus grande visibilité. En participant aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, le gouvernement du Canada souhaitait profiter de la grande visibilité de l’événement pour atteindre des objectifs « non sportifs », comme renforcer la réputation canadienne à l’échelle nationale et internationale. En revanche, le soutien du gouvernement fédéral pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 était principalement axé sur la sécurité et les sports.

Les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver avaient une plus grande envergure, et la participation du gouvernement du Canada était plus importante, mais il existait des parallèles entre le rôle de coordination qu’a joué le Secrétariat fédéral durant les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 et celui de Patrimoine canadien pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015. Par conséquent, l’expérience qu’avait acquise le gouvernement du Canada en accueillant les Jeux olympiques et paralympiques de 2010 à Vancouver a éclairé sa démarche de planification et de coordination pour ce type d’événement. Dans certains cas, l’équipe de projet des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 a adopté quelques-unes des méthodes de coordination fédérale utilisées par le Secrétariat fédéral de 2010; dans d’autres situations, l’approche a été modifiée et adaptée en fonction du degré de complexité de la coordination de la participation fédérale à un événement plus modeste. La différence la plus importante quant à la participation fédérale était que les efforts déployés en matière de sécurité pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 n’étaient pas dirigés par le gouvernement fédéral, comme dans le cas des Jeux olympiques et paralympiques de 2010 à Vancouver. La province de l’Ontario et, plus précisément, la Police provinciale de l’Ontario étaient responsables de la sécurité pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015.

L’équipe de projet des Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 d’ECCC a eu recours à une structure de gouvernance semblable à celle mise en œuvre pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. Cette structure comprenait un groupe de travail sur les services fédéraux essentiels (GTSFE), mis sur pied par Sport Canada, et des comités à l’échelon des sous-ministres adjoints et du sous-ministre. Toutefois, pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015, on a créé d’autres groupes de travail selon les besoins, et les comités de plus haut niveau ont été convoqués quand il fallait obtenir l’approbation ou les directives des administrateurs généraux.

2.2 Présentation au Conseil du Trésor

Le mandat d’ECCC (anciennement Environnement Canada) est énoncé dans la Loi sur le ministère de l’Environnement. Il exige la mise en œuvre de lois, de politiques et de programmes sur l’environnement pour protéger, maintenir et améliorer la qualité de l’environnement naturel. La Loi demande aussi de fournir à la population canadienne les renseignements dont elle a besoin afin de prendre des décisions éclairées pour protéger sa santé, sa sécurité et sa prospérité économique dans un contexte où les conditions météorologiques et environnementales changent continuellement.

Résultante naturelle du mandat du Ministère, ECCC a dû préciser sa mission et ses contributions pour les Jeux au cours de l’élaboration de la présentation au Conseil du Trésor. Cette mission consistait à fournir des services essentiels pour améliorer la surveillance et les prévisions météorologiques, aider les activités de préparation locales et soutenir les évaluations environnementales des projets relatifs aux Jeux. Le Secrétariat du Conseil du Trésor a accordé à ECCC du financement à compter de 2012 dans le but de fournir des services essentiels qui étaient propres aux Jeux et qui n’étaient pas inclus dans les fonctions habituelles du Ministère, ce qui explique la demande nécessaire de financement additionnel adressée au Conseil du Trésor pour le projet. Ces fonds ont été dépensés principalement par le SMC dans le but d’améliorer la surveillance météorologique; de produire des prévisions à la fine pointe de la technologie en tout temps pour divers sites; de diffuser des avertissements, des veilles et des avis météorologiques; et soutenir les services gouvernementaux essentiels sensibles aux conditions météorologiques afin de garantir la sécurité et la protection des athlètes, du personnel, des bénévoles et des spectateurs.

ECCC a également fourni des services pour la réalisation des activités de préparation locales associées aux Jeux. Du soutien aux interventions a également été offert en tout temps durant les Jeux, comme dans le cadre des activités normales. Avec le financement additionnel demandé dans la présentation au Conseil du Trésor, d’autres activités de prévention et de préparation ont été entreprises dans le contexte du Programme des urgences environnementales. Les grands objectifs de ce programme étaient les suivants :

  • revoir les responsabilités du Plan fédéral d’intervention d’urgence et formuler des conseils en matière d’urgences environnementales dans le cadre des exercices et activités de préparation;
  • en cas d’urgence environnementale, offrir des services et coordonner les activités avec celles d’autres organismes pour la surveillance ou la coordination d’une intervention;
  • cerner les composants du projet qui sont régis par le Règlement sur les urgences environnementales de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement et qui sont situés à proximité des sites, et effectuer des visites sur place pour vérifier les plans d’urgence environnementale;
  • veiller à la promotion de la conformité selon les besoins;
  • déterminer les conséquences des incidents pour ces installations.

En outre, ECCC a fourni des renseignements spécialisés à l’appui des évaluations environnementales fédérales et provinciales concernant les projets relatifs aux Jeux, dans le cadre du Programme d’évaluation environnementale. Ce programme était chargé de respecter ses obligations conformément à la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012) et à d’autres processus fédéraux d’évaluation environnementale. Il a soutenu les autorités responsables de la réalisation des évaluations environnementales en leur fournissant des conseils scientifiques et techniques sur les secteurs de responsabilité qui sont confiés à ECCC (p. ex., qualité de l’eau et de l’air, oiseaux migrateurs, espèces en péril, etc.) pour appuyer les examens d’évaluation environnementale fédéraux.

Les grands objectifs du Programme d’évaluation environnementale étaient les suivants :

  • veiller à ce que les décideurs reçoivent des renseignements opportuns, pertinents et rigoureusement scientifiques pour que les décisions prises durant la planification des projets, des politiques et des programmes soient respectueuses de l’environnement;
  • promouvoir le respect de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012) et donner des conseils de qualité aux autres ministères fédéraux, aux provinces et à d’autres organismes.

Le rapport qui suit se concentre sur la mission du SMC pour les Jeux, ce qui comprenait les contributions de la Direction générale des sciences et de la technologie d’ECCC.

2.3 Renseignements climatologiques pour les Jeux

La météo peut avoir une grande incidence sur les décisions que prennent les organisateurs d’événements sportifs en matière de sécurité et de logistique. Pour des événements importants, comme les Jeux olympiques ou les Jeux panaméricains et parapanaméricains, les renseignements sur les conditions météorologiques ordinaires et exceptionnelles peuvent soutenir la planification et la prise de décisions bien avant les Jeux. En 2013 et 2014, pour répondre aux éventuels besoins climatologiques des organisateurs des Jeux TO2015, le Bureau de projet des Jeux de 2015 d’ECCC a préparé une série de climatologies détaillées pour l’Ontario, climatologies qui mettaient particulièrement l’accent sur la région des Jeux de 2015 dans le sud de l’Ontario. Les climatologies détaillées contiennent des renseignements provinciaux, régionaux et propres aux divers sites pour sept paramètres différents :

  • les tornades;
  • la chaleur et l’indice humidex;
  • la foudre et les jours d’orage;
  • les pluies extrêmes;
  • le vent;
  • les brises de lac;
  • la cote air santé (CAS).

On a étudié les moyennes à long terme, les conditions météorologiques ainsi que le nombre et le type d’occurrences, puis on a présenté les résultats à l’aide de graphiques et de tableaux. On a également préparé un document climatologique sommaire spécialement pour les Jeux TO2015, encore une fois en prévoyant les besoins. Quand les Jeux TO2015 ont officiellement demandé à ECCC de leur fournir des renseignements climatologiques en 2013 et en 2014, le Bureau de projet a pu répondre rapidement à cette requête et fournir les renseignements nécessaires. Les faits saillants des climatologies ont été choisis par les Jeux TO2015 et publiés avant les Jeux en 2015 dans les guides destinés aux équipes (pour les athlètes et les officiels des comités olympiques et paralympiques nationaux) et les guides techniques des officiels (pour les juges et les arbitres nommés par les fédérations continentales et internationales). Les exemples de graphiques climatologiques pour la chaleur, l’indice humidex, le vent et les pluies extrêmes sont présentés à la figure 1.

On a également inclus les climatologies dans une série d’ateliers de formation internes pour les prévisionnistes opérationnels et les membres des équipes de présentation qui soutenaient les Jeux. Enfin, des renseignements tirés des climatologies ont été utilisés dans l’évaluation fédérale des risques pour les Jeux afin d’évaluer les incidences et la probabilité des risques liés aux conditions météorologiques. Les documents climatologiques font partie de l’héritage des Jeux puisque les renseignements nouveaux et actualisés sont encore utilisés par les prévisionnistes, les services de présentation et les météorologues aux alertes dans le cadre du programme de prévision et d’alerte des activités normales de l’Ontario.

Figure 1. Exemples de graphiques climatologiques propres aux stations météorologiques et à la région couverte par les Jeux

Exemples de graphiques climatologiques (voir longue description ci-dessous)

Description

Quatre graphiques climatologiques liés à une station météorologique ou à un secteur des Jeux, dans le sens horaire, à partir d’en haut à gauche :

  1. Carte du Grand Toronto (en médaillon : secteur du lac Simcoe) montrant les événements de chaleur extrême les plus récents et le nombre maximal de jours de chaleur extrême par année (température maximale ≥ 32 °C et température minimale ≥ 20 °C) signalés par les stations d’observation climatologique et météorologique de la région (données jusqu’en 2012).

    Les périodes sont divisées comme suit :

    2000 – 2012
    1990 – 1999
    Avant 1990

    Le nombre de jours de chaleur extrême allait d’un minimum de 1, observé dans la région de Muskoka avant 1990, à un maximum de 18, observé dans la région de Hamilton avant 1990. Les autres stations de la région ont enregistré entre 1 et 15 jours de chaleur extrême.

  2. Diagramme à barres montrant le nombre de jours par année (1970 – 2012) où un indice humidex de 40 à 45 ou un indice > 45 a été observé à l’aéroport de Hamilton. Voici le nombre de jours où le seuil a été dépassé par année (sauf indication contraire, il est question d’un humidex de 40 à 45) :

    1970 : 4
    1971 : 2
    1972 : 3
    1973 : 6
    1974 : 3
    1975 : 3
    1976 : 1
    1977 : 4
    1978 : 3
    1979 : 0
    1980 : 1
    1981 : 3
    1982 : 1
    1983 : 4
    1984 : 0
    1985 : 1
    1986 : 2
    1987 : 6
    1988 : 13 (dont 1 jour avec un humidex > 45)
    1989 : 2
    1990 : 1
    1991 : 4
    1992 : 0
    1993 : 5
    1994 : 5
    1995 : 5 (dont 1 jour avec un humidex > 45)
    1996 : 3
    1997 : 2
    1998 : 1
    1999 : 4 (dont 1 jour avec un humidex > 45)
    2000 : 0
    2001 : 4
    2002 : 7
    2003 : 0
    2004 :  0
    2005: 8
    2006 : 5 (dont 2 jours avec un humidex > 45)
    2007 : 2
    2008 : 0
    2009 : 1
    2010 : 4
    2011 : 7 (dont 1 jour avec un humidex > 45)
    2012 : 6

  3. Graphique circulaire des vents pour l’aéroport de St. Catharines montrant la fréquence moyenne (1981–2010) où des vents ont soufflé au mois de juillet en après-midi (midi – 16:00 HNL) dans chacune des 36 directions. Les vitesses des vents ont été classées selon cinq catégories (p. ex. 1–4, 4–7, 7–11, 11–17, 17–21, > 21 km/h) et les directions ont été classées selon des intervalles de 10°.

    Pour toutes les directions, la majorité des vitesses des vents était < 17 km/h.
    Seul un très faible pourcentage des directions sont d’est, du sud-est ou du sud. Les vents du sud-ouest obtiennent le pourcentage le plus élevé, suivis des vents d’ouest, du nord-ouest et du nord-est. Les vents > 17 km/h sont majoritairement du sud-ouest.

    Vitesse maximale des vents – 28 km/h. Pourcentage de vents calmes – 2 %.

  4. Carte du Grand Toronto (en médaillon : secteur du lac Simcoe) montrant le nombre moyen (1981–2010) de jours d’été (juin-juillet-août) où des quantités de pluie ≥ 25 mm ont été signalées par les stations d’observation climatique et météorologique de la région. Le nombre moyen de jours a été classé dans les quatre catégories suivantes :

    2,5 – 2,6
    2,0 – < 2,5
    1,5 – < 2,0
    1,2 – < 1,5

    Une moyenne minimale de 1,2 jour a été enregistrée à la station climatique à l’est de Muskoka. Une moyenne maximale de 2,6 jours a été enregistrée par cinq stations au sud du lac Simcoe, à l’est du lac Huron et au sud-ouest de Hamilton. Les autres stations de la région ont enregistré des moyennes de 1,5 à 2,5 jours.

2.4 Étude comparative des capteurs météorologiques

Dans le cadre d’une initiative de surveillance améliorée à l’appui des Jeux, ECCC a augmenté le nombre de stations de surveillance météorologique et leur résolution temporelle dans la grande région du Golden Horseshoe du sud de l’Ontario. Le système de surveillance à haute résolution, appelé « Mesonet », était constitué de plus de 50 stations météorologiques terrestres et marines automatisées, dont 40 stations compactes (voir la section 5). On a lancé une étude comparative des capteurs météorologiques automatisés en 2012, durant les étapes de planification du Mesonet, pour évaluer le rendement des stations météorologiques compactes automatisées devant être utilisées par le Mesonet et, éventuellement, par les futurs réseaux centraux de surveillance du SMC. Dans cette étude, on a comparé les données provenant de cinq stations météorologiques se trouvant dans l’installation d’essai du Centre expérimental de recherche sur l’atmosphère d’ECCC à Egbert, en Ontario, aux données recueillies par des capteurs de référence du SMC, situés au même endroit. Les résultats de l’étude ont facilité le choix des types de stations météorologiques compactes pour le Mesonet. Ils ont aussi approfondi nos connaissances sur la qualité des données de différents types de stations météorologiques pouvant être installées dans un futur réseau de réseaux Mesonet (qui englobe des données provenant d’organismes partenaires externes et des données recueillies par le SMC; voir la section 5.8.2).

Figure 2.

Trois photos de différents types de stations météorologiques compactes évaluées dans le cadre de l’étude comparative des stations météorologiques d’Environnement et Changement climatique Canada : Vaisala WXT520 (à gauche), Lufft WS601 All-in-One (au centre) et Climatronics All-in-One (à droite).
Photos : © Hong Lin

2.5 Empreinte des Jeux

Les régions mises en évidence dans la figure 3 correspondent à la vaste empreinte où se sont déroulées les activités des Jeux. Les emplacements des sites des Jeux dans la grande région du Golden Horseshoe du sud de l’Ontario sont indiqués dans les régions de prévisions publiques existantes d’ECCC. Les emplacements des sites se trouvant très près les uns des autres ont été considérés comme étant un seul point ou « groupe » de sites aux fins de notre nouvelle technique de prévision ponctuelle (voir la section 8.1). Au total, on avait fixé 20 « points » afin de représenter tous les sites de compétition visés par le programme de prévision et d’alerte propre aux sites ou aux groupes de sites. Il y avait d’autres emplacements pour les cérémonies, les médias et le festival des arts et de l’artisanat Panamania. Toutefois, ces emplacements n’ont pas été indiqués sur la carte et ils n’étaient pas compris dans les prévisions ponctuelles. Ils faisaient plutôt partie des régions de prévision publique ordinaires d’ECCC.

Figure 3. Les sites des Jeux TO2015 dans les zones définies par les Jeux TO2015, superposés aux régions de prévision publique d’ECCC

Carte des sites TO2015 (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte de la région élargie du Golden Horseshoe, dans le sud de l’Ontario, montrant les sites des Jeux panaméricains de Toronto en 2015 (TO2015) au sein des régions de prévision publique existantes d’Environnement et Changement climatique Canada. On observe 13 régions de prévision en couleurs, avec toutes les autres régions en arrière-plan. Les 20 points rouges représentent les sites des Jeux au sein des 13 régions de prévision. Les sites et les régions de prévision du centre-ville de Toronto et du secteur portuaire figurent en médaillon (en haut à gauche). Chaque site est situé dans une des cinq zones définies pour TO2015 : le Parc panaméricain CIBC, le centre-ville, le nord, l’ouest et l’est. Les 13 régions de prévision sont les suivantes :

  • Pickering – Oshawa –Durham Sud
  • Ville de Toronto
  • Vaughan – Richmond Hill – Markham
  • Haliburton – Minden – Sud
    Comté de Haliburton
  • Orillia – Lagoon City – Washago
  • Innisfil – New Tecumseth – Angus
  • Orangeville – Grand Valley – Comté de Dufferin Sud
  • Caledon
  • Mississauga – Brampton
  • Halton Hills – Milton
  • Ville de Hamilton
  • St. Catharines – Grimsby – Région de Niagara Nord
  • Niagara Falls – Welland – Région de Niagara Sud

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3. Équipe de projet

Du début à la fin, près de 450 personnes ont contribué au projet d’ECCC pour garantir une prestation parfaite des services au client, c’est-à-dire les Jeux TO2015. Une petite équipe de spécialistes représentant les secteurs de la surveillance, des prévisions, des services, des sciences et des technologies de l’information (TI) a d’abord été mise sur pied pour préciser les contributions d’ECCC aux Jeux, les négocier et les consigner dans la présentation au Conseil du Trésor. Dès la réception du financement en 2012, on a créé le Comité directeur, le Comité de projet et trois groupes de travail différents (contrôle, prévisions et services, sciences). On a choisi un chef de projet à ECCC, puis on a désigné un gestionnaire de bureau de projet et un responsable de l’assurance de la qualité du projet pour diriger et coordonner les travaux avant, pendant et après les Jeux. Un groupe de travail sur la gestion de l’information (GI) et les TI a été mis sur pied en 2013. Enfin, comme le projet se dirigeait vers la réalisation et les préparatifs finaux pour les Jeux, on a formé l’équipe de mise en œuvre en 2014.

3.1 Comité directeur

Le Comité directeur a été formé en 2012 pour s’occuper de la gestion de la surveillance du projet au niveau de la haute direction. La composition du comité a changé avec les années, mais le leadership global du projet est demeuré entre les mains d’un seul directeur général et d’un seul directeur pour des raisons de cohérence et de continuité. Certains membres ont pris leur retraite ou accepté de nouvelles fonctions au sein du Ministère, et, en raison des relations fonctionnelles des groupes de travail, les membres choisis pour le Comité directeur devaient inclure des dirigeants des activités et services essentiels de l’organisation afin de mobiliser le personnel et de le faire travailler sur le projet.

Les membres du Comité directeur ont réalisé, compris et apprécié la grande visibilité du projet relativement aux exigences de sécurité des Jeux et aux interactions nécessaires avec les autres collègues fédéraux. De plus, ils ont permis à cette équipe multidisciplinaire de continuer à travailler sur leurs éléments constitutifs sur plus de cinq exercices financiers.

3.2 Conseil de projet

Au début de 2013, ECCC a adopté une norme plus rigoureuse en raison de l’augmentation du nombre d’acteurs et de tâches. L’« industrie » de la gestion de projet appuie de nombreuses méthodologies, et ECCC avait retenu la méthodologie PRINCE2® comme norme industrielle interne à suivre. Le Bureau de projet des Jeux a adopté une approche PRINCE2® allégée pour aider à formaliser et à réaliser un projet beaucoup plus structuré. L’équipe est parvenue à isoler les éléments de gestion des travaux du projet à partir des contributions des spécialistes, comme la conception et la construction. Les aspects cernés par les spécialistes du projet ont été facilement intégrés dans cette méthode afin d’obtenir un cadre global pour le projet. La technique est générique et elle s’appuie sur des principes éprouvés afin que les organisations qui l’adoptent améliorent considérablement leur capacité et leur maturité organisationnelles dans différents secteurs, comme les changements opérationnels, la construction, les TI, la recherche et le développement de produits.

Le Comité de projet a été mis sur pied pour rendre compte du succès du projet à la direction de l’organisation ou des programmes, et il avait le pouvoir de diriger le projet, conformément au mandat du projet. Il était également responsable des communications entre l’équipe de gestion du projet et les intervenants externes.

3.4 Groupes de travail du projet

Le Bureau de projet a commencé par élaborer un plan fondé sur la version approuvée de la présentation au Conseil du Trésor et par trouver un certain nombre de responsables fonctionnels pour les groupes de travail à former en vue de réaliser la mission du projet. Les groupes de travail sont devenus les piliers de l’ensemble du projet et ils ont fait appel à des ressources humaines aux compétences particulières qui provenaient de nombreuses parties de l’organisation. Le chef de projet et l’équipe du Bureau de projet étaient membres de tous les groupes de travail afin de veiller à la coordination et à l’intégration des travaux entre les différents groupes.

Groupe de travail sur le contrôle

Le Groupe de travail sur le contrôle, formé en 2012, avait pour but de prendre des décisions sur la conception du réseau ainsi que sur la collecte, l’acquisition, le stockage et la transmission des données relatives aux efforts de surveillance atmosphérique à l’appui des Jeux. Ces données comprenaient celles recueillies pour des activités de prévisions en temps réel, des études scientifiques et la validation d’initiatives de recherche. Le Groupe de travail sur le contrôle avait le pouvoir d’approuver le concept des efforts de surveillance des Jeux selon les limites établies par le plan d’affaires des Jeux, qui découlait de l’approbation du Conseil du Trésor.

Groupe de travail sur les prévisions et les services

Le Groupe de travail sur les prévisions et les services, formé en 2012, avait pour but de coordonner et de gérer les services et les produits (prévisions et alertes météorologiques et environnementales) fournis par ECCC à l’appui des Jeux. Cela comprenait la définition des utilisateurs ou des clients, internes et externes, et une collaboration avec eux pour s’assurer de satisfaire à leurs exigences. Il existait de nombreux types de bulletins, de clients et de perspectives possibles dans le cadre de ce processus. Il était crucial que tous les systèmes et employés soient en place bien à l’avance pour effectuer des essais adéquats avant le début des Jeux. Le groupe a formulé des recommandations sur les meilleurs projets à réaliser en fonction des ressources disponibles et des besoins des clients.

Groupe de travail sur les sciences

Le Groupe de travail sur les sciences, formé en 2012, avait pour but d’exercer un leadership dans le contexte des projets scientifiques et de démonstration proposés par les scientifiques à l’appui des Jeux. Le groupe a géré les exigences des utilisateurs d’un point de vue scientifique et déterminé ce qui pouvait être présenté durant les Jeux. L’équipe scientifique a entrevu des possibilités et tiré avantage des ressources afin de mettre au point des modèles de prévisions à haute résolution, d’étendre le Mesonet pour valider l’actuel modèle numérique de prévision météorologique hautement sophistiqué et de produire de nouveaux outils de diffusion des prévisions immédiates et à plus long terme.

Groupe de travail sur la gestion de l’information et la technologie de l’information

Le Groupe de travail sur la gestion de l’information et la technologie de l’information (GI-TI), formé en 2014, avait pour but de consigner, de suivre et de superviser la prestation de services de GI-TIà l’appui des Jeux. Au cours de la période de planification et de mise en œuvre, il a consigné et suivi les demandes de services de GI-TI se rapportant aux Jeux, planifié des tâches et effectué une supervision. Il a également coordonné les communications entre tous les groupes de travail afin de maintenir la cohésion des travaux réalisés pour la fonctionnalité de bout en bout des systèmes, de la surveillance à la dissémination.

Équipe de mise en œuvre

Alors que le projet passait des étapes de planification initiale à celle de la mise en œuvre, l’équipe de mise en œuvre a été mise sur pied en 2014. Elle comprenait des représentants de la surveillance, des prévisions, des services, des TI et de la gestion scientifique de l’Ontario. Ces gestionnaires avaient des rôles à jouer dans chacun des groupes de travail plus grands afin d’aider à la planification des tâches que devaient accomplir les ressources. Ce comité était chargé de la mise en œuvre des plans globaux établis par les groupes de travail en vue de fournir les produits et les services demandés par le client.

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4. Partenaires d’Environnement et Changement climatique Canada pour les Jeux

Les activités des Jeux n’auraient pas connu un tel succès sans l’expertise de tous les échelons de gouvernement, du secteur privé et de l’équipe de personnes réunies pour mettre en lumière toutes les facettes des activités des Jeux. Avec les sites dispersés dans la grande région du Golden Horseshoe du sud de l’Ontario, ECCC devait mobiliser de nombreux partenaires dans chacune des municipalités et des régions. Le gouvernement de l’Ontario a été chargé de la sécurité, et les 13 ministères fédéraux, dont ECCC, ont joué leur rôle de responsable des SFE nécessaires au bon déroulement des Jeux.

4.1 Centre principal des opérations des Jeux TO2015

Le Comité d’organisation de Toronto pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 (TO2015) était une organisation sans but lucratif chargé de la production et du financement des Jeux. Son centre principal des opérations (CPO) était le quartier général de la planification et des activités des deux événements. Les gens installés au CPO des Jeux TO2015 étaient considérés comme des personnes dont la présence était essentielle au centre des activités du parcours de la flamme olympique et des Jeux. Le bureau était situé dans l’immeuble du quai Corus du port de Toronto, à quelques kilomètres du groupe de sites du centre-ville de Toronto, pour surveiller tous les sites à partir d’un endroit central. De là, on pouvait répartir les ressources entre les sites ayant besoin d’aide, de services de transport ou de matériel, comme des répondeurs radio.

ECCC et les Jeux TO2015 ont rédigé conjointement une entente officielle sur les niveaux de service (ENS). Ce document définissait les principes généraux de collaboration établis entre les partenaires responsables d’activités techniques ou liées à un service spécialisé dans le cadre de l’alliance coopérative entre ECCC et les Jeux TO2015 durant l’événement. Il décrivait en détail les obligations de chaque participant, les types de produits et services attendus de chacun ainsi que les délais d’intervention du soutien afin de maintenir des activités efficaces et efficientes. Au milieu d’avril 2015, des représentants des deux organisations ont signé l’ENS approuvée (voir la figure 4).

Par suite de la signature de l’entente, ECCC a installé son équipe de présentation au CPO des Jeux TO2015 pour soutenir directement les activités des Jeux. À l’intérieur du CPO, des séances d’information quotidiennes ont été tenues, et tous les partenaires y ont présenté des comptes rendus. La première séance d’information de chaque matin était particulièrement importante parce qu’elle décrivait les perspectives concernant les problèmes et les événements de la journée, y compris les effets des conditions météorologiques, le cas échéant.

Figure 4.

Photo du responsable de projet (à gauche) d’Environnement et Changement climatique Canada et du gestionnaire principal des Services sportifs de TO2015 (à droite) en train de signer l’entente sur les niveaux de service, le 9 avril 2015.

4.2 Services fédéraux essentiels

Dans le cadre de l’Entente multipartite pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015, le gouvernement du Canada a engagé des fonds pour des projets d’immobilisations, des initiatives de legs et des SFE en vue d’appuyer la tenue des Jeux. Patrimoine canadien, par l’intermédiaire du Secrétariat fédéral et de la Direction du programme d’accueil de Sport Canada, devait garantir et appuyer l’utilisation d’un processus de planification coordonné et collaboratif, surveiller la gestion intégrée du rendement et des risques horizontaux et s’occuper de la communication de rapports sur les investissements du gouvernement fédéral en vue des Jeux.

En tant que ministère responsable de la participation fédérale aux Jeux de 2015 à Toronto, Patrimoine canadien a agi comme coordonnateur horizontal du projet et présidé le GTSFE. Treize ministères fédéraux, dont ECCC, ont été désignés comme étant des SFE pour les Jeux et ils étaient membres du GTSFE (voir le tableau ci-après). Patrimoine canadien a consulté d’autres ministères, organismes et parties à l’entente multipartite participant à la planification des SFE pour déterminer à quel moment la planification, le rendement ou les risques exigeraient la présentation de sujets au GTSFE. Ensemble, ils ont aussi déterminé à quel moment soumettre des sujets à l’attention des hauts dirigeants pour obtenir une décision ou une orientation et ainsi garantir le respect des engagements pris dans l’entente multipartite quant aux SFE.

L’objectif du groupe de travail était de fournir une tribune pour appuyer les activités intégrées et coordonnées de planification et de communication de rapports dans les divers ministères et organismes du gouvernement fédéral, tout spécialement en ce qui concerne les éléments horizontaux de l’investissement du gouvernement du Canada dans les SFE en vue des Jeux.

Le GTSFE facilitait la prestation des SFE pour les Jeux en soutenant la planification et la gestion du rendement, du risque et des enjeux de façon horizontale parmi tous les secteurs, ministères et organismes fédéraux fournissant des SFE et les parties à l’entente multipartite, et en appuyant la reddition de comptes et la production de rapports du gouvernement fédéral quant aux engagements liés aux SFE.

Les services fédéraux étaient regroupés dans les quatre zones de service suivantes :

Tableau 1. Services fédéraux et intérêts organisationnels
Zone de serviceIntérêts organisationnels
Prévisions météorologiques et évaluations environnementalesEnvironnement et Changement climatique Canada
Préparation aux situations d’urgenceSécurité publique Canada
Agence de la santé publique du Canada
Santé Canada
Agence des services frontaliers du Canada
Gendarmerie royale du Canada
Pêches et Océans Canada
Service canadien du renseignement de sécurité
Transports Canada
Environnement et Changement climatique Canada
SécuritéGendarmerie royale du Canada
Service canadien du renseignement de sécurité
Sécurité publique Canada
Transports Canada
Innovation, Sciences et Développement économique Canada Pêches et Océans Canada
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
Agence des services frontaliers du Canada
Sécurité à la frontière et soutien à l’accréditationAgence des services frontaliers du Canada
Service canadien du renseignement de sécurité
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada Gendarmerie royale du Canada

Les ministères et les organismes ont utilisé l’infrastructure de leur propre organisation et de l’ensemble de l’administration publique afin de déterminer si la menace pour la sécurité ou les risques pour l’environnement avaient changé avant, pendant ou immédiatement après les Jeux. Ils ont suivi les procédures et les protocoles établis dans le but de connaître toute aggravation d’une menace pour la sécurité et d’y réagir.

4.3 Centre provincial des opérations d’urgence

Le gouvernement provincial de l’Ontario était responsable de la sécurité des Jeux et il a confié cette responsabilité à la Police provinciale de l’Ontario. Le Bureau du commissaire des incendies et de la gestion des situations d’urgence était l’organisme chargé de diriger et de coordonner la stratégie de gestion des conséquences de l’Ontario pour les Jeux.

Le Centre provincial des opérations d’urgence (CPOU) du gouvernement de l’Ontario surveille en permanence les situations évoluant en Ontario et à l’extérieur de la province. Il s’assure ainsi que les décideurs et les ressources provinciales sont en mesure d’intervenir le plus rapidement possible au besoin. La responsabilité principale du CPOU est de coordonner l’intervention du gouvernement de l’Ontario en cas d’urgence d’envergure. Il doit notamment fournir aux municipalités et aux Premières Nations un point de contact unique dans la province où obtenir de l’aide en période de crise. La mission du CPOU durant les Jeux consistait à coordonner efficacement les activités de gestion des conséquences en cas d’incidents ou d’événements de grande envergure susceptibles de nuire à la sécurité et au bon déroulement des Jeux. Elle exigeait aussi une coordination des ressources provinciales. Le CPOU était le centre provincial de planification de la gestion des conséquences et de partage des renseignements sur la gestion des conséquences avec les intervenants des Jeux.

À l’intérieur du CPOU, on s’occupait quotidiennement de la coordination des préoccupations et des risques pour la sécurité. Dans le cadre de son programme ordinaire de prévisions et d’alertes, ECCC fournit au CPOU des mises à jour météorologiques quotidiennes par courriel pour faciliter la prise de décisions; les mises à jour peuvent être plus fréquentes au besoin. Cette procédure s’est poursuivie durant les Jeux.

4.4 Centre de commandement unifié

Le Centre de commandement unifié (CCU) était le quartier général des services de police, aménagé spécialement pour les Jeux à Brampton, en Ontario, et il servait de centre pour les services de police et de sécurité durant les Jeux. La Police provinciale de l’Ontario a créé un groupe intégré de la sécurité pour offrir sur place des conseils spécialisés sur la sécurité et servir de lien entre les partenaires chargés de la sécurité afin d’assurer l’uniformité et la cohérence des activités. Au sein du CCU, ECCC a collaboré au soutien des activités policières du groupe intégré de la sécurité par l’intermédiaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Les services de police qui entreprenaient des activités spéciales pouvaient demander les prévisions et les conditions météorologiques de régions précises incluses dans l’empreinte des Jeux.

Bien qu’aucune entente formelle n’ait été signée, ECCC informait une autre équipe de présentation du CCU à l’appui des activités policières et de sécurité pour les Jeux. À l’intérieur du CCU, des séances d’information quotidiennes ont été tenues, et toutes les autorités policières concernées y ont présenté des comptes rendus.

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5. Mesonet

La section qui suit traite de l’élément fondamental du projet, élément sur lequel s’appuyait le reste de l’infrastructure de TI et des services météorologiques : le réseau de surveillance atmosphérique appelé « Mesonet ». Ce réseau à haute résolution spatiale et temporelle était composé de nouvelles stations météorologiques terrestres et marines automatisées et de plateformes de surveillance expérimentale additionnelles. ECCC a mis au point le Mesonet pour surveiller les conditions météorologiques des sites tout en offrant un suivi étroit des brises de lac du sud de l’Ontario, brises que l’on peut associer à un début de mauvais temps et à de fortes concentrations de polluants atmosphériques. Les connaissances sur l’emplacement des brises de lac devaient servir à approfondir notre compréhension des régimes relatifs à la chaleur et à la qualité de l’air, particulièrement en milieu urbain.

La section commence par définir le réseau de surveillance opérationnelle, puis elle décrit en détail les technologies mises en place pour obtenir un réseau de calibre mondial à échelle urbaine dont le rendement a dépassé les attentes durant les Jeux. On a créé un réseau entièrement distinct pour la surveillance scientifique à des fins de recherche. Les composants scientifiques sont traités en détail dans la section 11.

5.1 Mesonet – Définition

Les efforts de prévision, d’alerte et de surveillance déployés par ECCC pour soutenir les Jeux dépendaient grandement d’un nouveau Mesonet amélioré de surveillance atmosphérique, installé dans le sud de l’Ontario. L’instrumentation du Mesonet est décrite plus abondamment dans d’autres sous-sections de la section 5, mais le concept général d’un Mesonet est décrit ci-dessous.

Le terme « Mesonet » est formé de « méso-échelle » et de « net », qui signifie « réseau »; « méso-échelle » fait référence à l’échelle qui couvre une distance de quelques kilomètres à plusieurs centaines de kilomètres. À ECCC, et dans le domaine de la météorologie en général, un Mesonet est un réseau de stations météorologiques conçu pour observer des phénomènes météorologiques en fonction d’une méso-échelle. Les phénomènes ou événements météorologiques à méso-échelle varient généralement de 1 km à 250 km sur le plan horizontal et de plusieurs minutes à plusieurs heures sur le plan temporel.

Un Mesonet atmosphérique permet de détecter et de suivre avec une haute résolution des caractéristiques à meso-échelle, comme des brises de lac, des précipitations convectives (c.-à-d. averses, orages), des îlots de chaleur urbains (voir la section 8.5.1) et d’autres phénomènes météorologiques à petite échelle. Le concept du Mesonet est déterminé par la petite superficie de la région et les courtes échelles temporelles de la majorité de ces phénomènes, ce qui nécessite une diminution de l’espacement entre les stations météorologiques et la production de rapports plus fréquents, comparativement aux réseaux d’observation existants.

Tout comme les phénomènes qu’il doit détecter, le Mesonet d’ECCC pour les Jeux n’a pas duré longtemps; en effet, presque toutes les stations ont été mises hors service à l’automne 2015.

5.2 Concept du Mesonet

Le document du Conseil du Trésor a chargé ECCC d’offrir une surveillance météorologique améliorée ainsi que des avertissements, veilles et avis météorologiques propres aux sites afin de garantir la sécurité et la protection des athlètes, du personnel, des bénévoles et des spectateurs durant les Jeux (voir la section 2.2). ECCC a travaillé en étroite collaboration avec le Comité hôte des Jeux TO2015 et les organisations sportives afin de cerner les besoins propres aux différents sports et sites et de combler les lacunes des prévisions existantes et des emplacements de surveillance atmosphérique. Le premier concept du Mesonet prévoyait de limiter l’installation des stations aux sites de compétition.

Les scientifiques d’ECCC ont étendu le concept du Mesonet pour mieux faire le suivi des brises de lac à la grandeur de l’empreinte des Jeux. Le projet de Mesonet a satisfaisait à toutes les exigences opérationnelles tout en offrant des possibilités de recherche aux scientifiques. Les données provenant du Mesonet ont servi à enrichir le programme de prévisions et d’alertes météorologiques pour les Jeux et à faire une démonstration des prévisions météorologiques de la « prochaine génération » à deux bureaux de soutien à la recherche (BSR) au Centre de prévision des intempéries de l’Ontario (CPIO) à Toronto (voir les sections 8.1 et 8.2). Le Mesonet a également fourni des données de vérification pour les nouveaux modèles numériques de prévision météorologique hautement sophistiqués.

Les réseaux de surveillance météorologique du sud de l’Ontario dépendent fortement de NAV CANADA et du ministère de la Défense nationale pour la cueillette des observations, et le reste des observations sont faites par des stations automatisées d’ECCC. Pour repousser les limites de l’acquisition de données sans avoir d’incidence sur les activités de prévision et de surveillance, ECCC devait créer, installer et exploiter un Mesonet qu’il pouvait commander et isoler à des fins d’essai et d’évaluation. Le Mesonet qui a été mis en place par la suite produisait un espacement à forte densité entre les stations et des rapports à la minute à haute fréquence. Il recueillait des variables météorologiques standard et de nouveaux éléments, comme la température à globe noir (utilisée pour l’évaluation du stress thermique dans le corps humain).

Pour faire le suivi des brises de lac, on a défini et étendu l’actuelle capacité de surveillance terrestre et marine (figure 5) dans le but d’établir le Mesonet. Ce travail tenait compte de notre engagement quant à l’ajout d’une station de surveillance atmosphérique à chaque site des Jeux se trouvant au-delà de trois kilomètres d’une station existante. Les nouvelles « lignes » de surveillance sont devenues les transects numérotés formant le Mesonet des Jeux. Au total, on a établi six lignes de transect, comme l’indique la carte du Mesonet à la figure 6.

ECCC a ensuite déterminé s’il avait la capacité interne nécessaire pour construire le Mesonet. On a remis à neuf dix stations mobiles automatisées d’observation météorologique et fourni un nouveau logiciel de traitement. On a fabriqué 40 stations compactes à partir de pièces commerciales et d’un concept interne. L’installation de chaque station sur un terrain privé nécessitait l’obtention d’un bail foncier ou d’un permis d’utilisation du terrain. Dans le but de réduire au minimum les négociations d’ordre foncier, les stations compactes ont été conçues pour fonctionner de manière autonome, c’est-à-dire sans branchement à un service public ni aucune perturbation du site hôte. Pour minimiser les coûts et maximiser l’utilisation du Mesonet, on a pris un nombre important d’enregistreurs de données et d’instruments dans l’inventaire national. ECCC s’était engagé à respecter une proposition visant à utiliser le Mesonet des Jeux pour éprouver et évaluer un nouveau système d’acquisition de données de surveillance de bout en bout qui permettrait de moderniser le système existant après les Jeux. Dans le cadre de l’héritage des Jeux, nous avons installé trois stations météorologiques automatisées Auto8 du SMC (Uxbridge West, Mono Centre et Brantford) dans le sud de l’Ontario. On souhaitait trouver les meilleurs emplacements pour satisfaire aux exigences de surveillance des Jeux tout en atteignant des objectifs de surveillance nationale à long terme pour les observations météorologiques dans la région du Grand Toronto (RGT). Ces stations ont permis à ECCC de mettre à l’essai et d’évaluer un nouveau logiciel d’enregistreur de données, de nouveaux formats de rapport et une augmentation de la fréquence de ces rapports sans nuire aux stations opérationnelles. Tous les aspects de la modernisation de la collecte et du traitement des données ont été réalisés avec le soutien inconditionnel des spécialistes de TI sous l’égide du Système de gestion des données d’ECCC. Tous les travaux ont été entièrement éprouvés et certifiés pour être utilisés avec les réseaux opérationnels, ainsi que les réseaux existants du SMC après les Jeux, si cette option convient.

Les nouvelles stations météorologiques de surface automatisées ont été configurées de manière à transmettre des données toutes les minutes, ce qui est très différent de la transmission standard toutes les heures. Les rapports à la minute ont été instaurés avec succès dans les 53 nouvelles stations météorologiques automatisées du Mesonet. La carte du Mesonet ci-dessous présente l’emplacement de ces stations.

La planification, la construction et le déploiement de ces stations ont duré trois ans. La plupart des travaux étaient faciles à comprendre et à attribuer. Toutefois, l’aspect de la gestion de l’information du projet a joué un rôle important. En fait, il s’agissait d’une vaste question complexe essentielle à la mission.

Figure 5. L’emplacement des stations au réseau de surveillance atmosphérique existant avant les Jeux TO2015

Carte des stations au réseau de surveillance atmosphérique (voir longue description ci-dessous)

Carte de la région élargie du Golden Horseshoe, dans le sud de l’Ontario, montrant les stations offrant des observations météorologiques horaires; ces stations font partie du réseau de surveillance atmosphérique existant qui était en place avant TO2015. L’emplacement des stations dans le centre-ville de Toronto et le secteur portuaire est indiqué sur la carte en médaillon (en haut à gauche).

L’emplacement des types de stations suivants est indiqué sur la carte :

  • RCDF (Réseau canadien de détection de la foudre)
  • Radar
  • SMC/NAV CANADA/MDN/autre
  • Qualité de l’air
  • Bouées existantes

Figure 6. L’emplacement des stations du Mesonet

Carte des stations du Mesonet (voir longue description ci-dessous)

Carte de la région élargie du Golden Horseshoe, dans le sud de l’Ontario, montrant l’emplacement de toutes les stations météorologiques offrant des observations météorologiques par heure et par minute faisant partie de Mesonet, le nouveau réseau amélioré de surveillance atmosphérique mis en place pour les Jeux.

L’emplacement des stations dans le centre-ville de Toronto et le secteur portuaire est indiqué sur la carte en médaillon (en haut à gauche).

L’emplacement des types de stations suivants est indiqué sur la carte :

  • Sites de TO2015
  • RCF (Réseau cartographique de la foudre)
  • RCDF (Réseau canadien de détection de la foudre)
  • Radar
  • ATMOS
  • Station de site compacte
  • Station transect compacte
  • Auto8
  • SMC/NAV CANADA/MDN/autre
  • Qualité de l’air
  • Capteurs ultraviolets
  • Bouées de Toronto
  • Bouées existantes
  • Les six lignes du réseau Mesonet (transects) sont aussi indiquées sur la carte

5.3 Nouvelles stations météorologiques de surface automatisées

Tel qu’il est décrit dans la section 5.2, ECCC a ajouté aux réseaux existants 40 stations compactes, 10 stations mobiles automatisées d’observation météorologique et 3 stations standard automatisées Auto 8 du SMC dans le but de former un système de surveillance à haute résolution, appelé « Mesonet », dans le sud de l’Ontario. La figure 7 présente les photos de quatre de ces nouvelles stations. Ces stations ont permis d’avoir un espacement à forte densité entre les stations ainsi que des rapports à la minute à haute fréquence. Elles transmettaient des variables météorologiques standard, comme la pression atmosphérique, la vitesse et la direction du vent, l’humidité relative, la température et les quantités de précipitations, ainsi qu’un nouvel élément enregistré à l’aide d’un thermomètre à globe noir, que l’on utilise pour évaluer le stress thermique dans le corps humain.

Les stations utilisaient des cellules solaires pour l’électricité et un modem cellulaire pour la communication. Leur conception en module autonome facilitait leur installation temporaire sur un site et leur désinstallation après les Jeux. Pour la première fois, ECCC recueillait des renseignements météorologiques toutes les minutes, contrairement aux rapports produits toutes les heures par les stations conventionnelles du réseau.

Comme c’est le cas pour de nombreuses technologies, la taille et le coût des instruments météorologiques ont diminué rapidement, mais ceux-ci ont conservé leur robustesse et leur précision de mesure. Bien que ces stations ne peuvent pas encore remplacer les stations automatiques standard d’ECCC, elles peuvent produire des mesures abordables et fiables à partir de sites autrefois hors de portée. Ces stations consomment peu d’énergie, ce qui permet d’utiliser des panneaux solaires et des piles. Elles sont compactes et légères, ce qui facilite leur installation. Les Jeux de 2015 ont été l’occasion pour ECCC d’utiliser ces stations compactes afin de mesurer les conditions météorologiques sur les sites de compétition tout en évaluant leur utilité comme plateformes de mesure produisant des données à haute résolution dans les zones urbaines densément peuplées. Les stations reliées au Mesonet ont permis de mesurer les conditions à une échelle plus précise pour valider le travail de modélisation urbain à haute résolution effectué par le Centre météorologique canadien (CMC) d’ECCC à Montréal, au Québec.

Figure 7.

Photos de quatre stations météorologiques, dans le sens horaire à partir d’en haut à gauche : technicien qui installe une station ATMOS 10-m dans un champ enneigé (photo : © Larry Dusolt), station météorologique compacte Vaisala WXT520 dans un champ (photo : © Barry Funk), station météorologique compacte LufftWS601 sur une zone gazonnée (photo : © Barry Funk), station météorologique compacte Lufft WS600 sur le toit d’un immeuble (photo : © Barry Funk).

5.4 Bouée WatchKeeperMC

La bouée WatchKeeperMC d’AXYS était l’une des deux bouées déployées au sud des îles de Toronto pour fournir des observations sur les conditions météorologiques et les vagues à l’appui des épreuves en eaux libres des Jeux de 2015, tenues dans le lac Ontario (voir la figure 8).

La bouée WatchKeeperMC d’AXYS est un système solaire d’acquisition de données autonome muni d’une variété d’instruments météorologiques et océanographiques pour mesurer la vitesse et la direction du vent, la température de l’air, la pression atmosphérique, la température de l’eau ainsi que la hauteur, la période et la direction des vagues. Il s’agit de la première bouée canadienne équipée d’un modem cellulaire pour transmettre des rapports météorologiques toutes les dix minutes (la norme est d’une transmission à l’heure) au CMC à Montréal.

Les Jeux ont accueilli plusieurs compétitions en eaux libres dans le port et au sud des îles de Toronto, une zone où les compétitions et la logistique pouvaient être affectées par des orages, du temps violent et du stress thermique. Cette bouée faisait partie du système de technologies de surveillance additionnelles Mesonet. Elle produisait des rapports plus fréquents que la normale, et elle a été mise en place pour enrichir le processus des prévisions météorologiques d’ECCC. La fréquence accrue des rapports sur les conditions météorologiques marines faisait l’objet d’un essai et d’une évaluation dont le but était de déterminer si cet élément pouvait améliorer l’exactitude des prévisions météorologiques marines ou les délais d’intervention pour les alertes en présence de conditions météorologiques marines difficiles.

Figure 8.

Photo d’une bouée WatchKeeper™, avant son déploiement sur le lac Ontario, au sud des îles de Toronto.
Photo : © Shawn Richard.

5.5 Bouée directionnelle TRIAXYSMC

La bouée directionnelle TRIAXYSMC intègre de nouvelles technologies qui augmentent la précision des mesures de la hauteur, de la période et de la direction des vagues. La bouée TRIAXYSMC était le résultat d’une collaboration entre l’entreprise AXYS International Inc. de Sidney, en Colombie-Britannique, et le Centre d’hydraulique canadien du Conseil national de recherches Canada d’Ottawa.

Contrairement aux bouées de lac ordinaires du SMC, la bouée directionnelle TRIAXYSMC transmet des renseignements spécifiques sur les vagues, mais pas sur la météo. Son poids est inférieur à 200 kg, ce qui lui permet de réagir rapidement aux vagues, dont les plus petites vagues qui ne sont pas détectées par nos plus grosses bouées, comme la bouée WatchKeeperMC. Sa petite taille et son poids léger permettent d’utiliser des bateaux plus petits pour son déploiement, ce qui réduit les coûts. Cette bouée transmettait des données au CMC toutes les 30 minutes par téléphone cellulaire. Ces données ont servi à valider les résultats des nouveaux modèles de vagues à haute résolution élaborés par le CMC et à procurer aux spécialistes des prévisions météorologiques des renseignements plus fréquents et à plus haute résolution sur le vent, les vagues et la météo. Après les Jeux, cette bouée directionnelle TRIAXYSMC sera déployée dans le réseau opérationnel d’ECCC pour soutenir le programme de modélisation des vagues du CMC. On s’attend à ce que la bouée procure de nouveaux renseignements sur les conditions des vagues près des rivages pour permettre de mieux réagir aux conditions des vagues qui affectent les petits bateaux.

L’efficacité de la mesure des vagues par la bouée permettra aux services marins de considérer son utilité pour évaluer les profondeurs d’eau sous quille dans des conditions météorologiques difficiles. La mesure précise de la hauteur des vagues permet aux navires à grand tirant d’eau ou des navires aux prises avec des conditions météorologiques difficiles de naviguer en toute sécurité, surtout lorsqu’ils entrent dans un port.

Figure 9.

Photo d’une bouée directionnelle TRIAXYS™ dans un entrepôt, avant son déploiement sur le lac Ontario, au sud des îles de Toronto.
Photo : © Shawn Richard.

5.6 Stations à ultraviolets

Quatre radiomètres au sol (détecteurs de rayonnements ultraviolets) ont été déployés dans la grande région du Golden Horseshoe (voir la figure 6 pour l’emplacement des instruments et la figure 10 pour une image de l’appareil). Toutes les minutes, ils transmettent des observations sur le composant ultraviolet (UV) de l’exposition au soleil, comme le définit l’indice universel de rayonnement UV solaire. L’indice UV est une mesure standard internationale de la force du rayonnement UV, responsable de coups de soleil, à un endroit et à un moment donnés. L’échelle a été établie par des scientifiques canadiens en 1992, puis elle a été adoptée et normalisée par l’Organisation météorologique mondiale et l’Organisation mondiale de la santé des Nations Unies en 1994.

Les mesures prises par ces capteurs ont servi à alimenter le programme des prévisions pour les opérations et, plus particulièrement, à fournir des données pour valider les prévisions de l’indice UV du système de modélisation numérique d’ECCC (voir la section 11.5).

Figure 10.

Photo d’un capteur KIPP & ZONEN UVS-AE-T (radiomètre ultraviolet) à côté d’un téléphone cellulaire pour donner un aperçu de sa petite taille.
Photo : © John MacPhee.

5.7 Remorque de haute atmosphère

Durant les Jeux, ECCC a utilisé sa remorque de haute atmosphère pour lancer des ballons-sondes munis de radiosondes. Les radiosondes sont de petites trousses d’outils qui comprennent un émetteur radio et des capteurs pour mesurer la pression, la température et l’humidité à mesure que le ballon-sonde s’élève dans l’atmosphère. Les renseignements recueillis à partir des observations faites dans la haute atmosphère sont essentiels à la création d’un aperçu global de l’état actuel et futur de l’atmosphère.

On a lancé quatre radiosondes par jour à partir d’une remorque de haute atmosphère mobile située à l’emplacement du radar de King City d’ECCC, au nord de Toronto (voir la figure 11). Cette remorque a servi d’extension du réseau de haute atmosphère pendant les 27 jours des Jeux. Les quatre envois quotidiens à partir de cette remorque tranchent avec les deux lancements par jour à une station de surveillance de la haute atmosphère standard. Ces données additionnelles sur la haute atmosphère ont servi à effectuer des analyses détaillées des conditions atmosphériques à la grandeur du sud de l’Ontario durant les Jeux.

Les Jeux ont permis à ECCC de catalyser la modernisation de la remorque de haute atmosphère et des technologies de communication utilisées par toutes les remorques de haute atmosphère mobiles au Canada. Ces remorques servent selon les besoins, surtout lors d’urgences environnementales.

Figure 11.

Photo du personnel de surveillance d’Environnement et Changement climatique Canada en train de lancer un ballon sonde près du radar de King City. On peut voir la remorque de haute atmosphère à gauche et la tour et le dôme du radar à droite.
Photo : © Keith Clifford.

5.8 Soutien des partenaires

Beaucoup de travail a été accompli avec l’aide de nos partenaires qui se sont consacrés au projet dès ses débuts. Les réussites décrites ci-dessous témoignent de la force des partenariats pour améliorer les observations sur les conditions météorologiques et la qualité de l’air du Mesonet.

5.8.1 Stations de qualité de l’air

ECCC a collaboré avec le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique (MEACC) de l’Ontario, l’Université York et l’Université de Toronto pour réaliser une étude sur la pollution atmosphérique liée à la circulation automobile. Le premier objectif consistait à évaluer l’utilité d’un réseau de stations de surveillance de la qualité de l’air pour évaluer et comprendre les niveaux de pollution atmosphérique liée à la circulation automobile dans les grandes villes canadiennes. Dans le cadre de l’étude, on a installé quatre nouvelles stations de surveillance complètes à Toronto avant les Jeux. Les stations sont conçues pour fonctionner par paire; la première est située près d’une route importante, et la deuxième se trouve loin de toute route afin de prendre des mesures de référence pour les concentrations en milieu urbain. Cette configuration permet aux chercheurs de suivre les changements que subit la qualité de l’air avec le déplacement des masses d’air dans la ville et de caractériser les polluants rejetés par la circulation automobile sur l’autoroute principale 401 et en contexte ordinaire dans le centre-ville de Toronto.

Outre les études-pilotes sur la pollution atmosphérique liée à la circulation automobile, qui sont également menées à Vancouver, les données provenant de ce nouveau réseau de stations ont fourni des renseignements sur la qualité de l’air pour soutenir les Jeux. Des observations sur l’ozone (O3), les particules fines (P2,5) et le dioxyde d’azote (NO2) ont été envoyées au MEACC pour produire la CAS, laquelle a été jointe aux prévisions ECCC à l’appui des Jeux. Ces nouveaux rapports sur la CAS se sont ajoutés aux rapports déjà produits à partir du réseau sur la qualité de l’air à long terme dans la région de Toronto (voir la section 12.2.1) et partout en Ontario. La CAS a remplacé l’indice de la qualité de l’air le 24 juin 2015, tout juste avant le début des Jeux.

5.8.2 Stations de NAV CANADA

Neuf stations de surveillance de NAV CANADA (c.-à-d. dans les aéroports) étaient incluses dans l’empreinte du Mesonet d’ECCC dans le sud de l’Ontario, surtout à des endroits ayant une grande visibilité et où la production de plus de rapports de nature temporelle pouvaient avoir un effet bénéfique clair. Sur demande, NAV CANADA a accepté de fournir des rapports automatisés à la minute à partir de ses stations des systèmes automatisés d’observation météorologique (AWOS) et des systèmes d’observations météorologiques humaines (HWOS). Ces observations ont été mises à la disposition des prévisionnistes, des équipes de présentation, des services de sécurité, de l’organisation des Jeux TO2015, des organisations sportives et des athlètes. Tous les clients ont indiqué que les rapports plus fréquents étaient très utiles et pertinents, surtout en présence de temps changeant.

5.8.3 Réseau de réseaux

Le Réseau de réseaux (RdR) est un programme volontaire et collaboratif qui regroupe de multiples partenaires. Il a été instauré par ECCC et il permet à tous les participants de partager leurs produits et données d’observation. Le programme du RdR vise à améliorer l’accessibilité, l’interopérabilité et la qualité des données hydrométéorologiques au Canada au profit de tous les utilisateurs. Dans le cadre de cette initiative, ECCC a établi une « entente de partage de données » au moyen d’un protocole d’entente avec la Grand River Conservation Authority (GRCA), l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région (TRCA), du ministère des Transports de l’Ontario (MTO) et du ministère des Richesses naturelles et des forêts de l’Ontario (MRNFO). Au moment de la signature, cette entente permettait d’accéder à plus de 70 plateformes de surveillance météorologique supplémentaires aux configurations diverses. Cette densité accrue des stations transmettant des données sur les précipitations est particulièrement utile en périodes de précipitations prolongées ou abondantes pouvant entraîner des inondations.

Cette « entente de partage de données » autorisait ECCC à consulter et à utiliser les données d’observation météorologiques fournies par la GRCA, le TRCA, le MTO et le MRNFO afin de respecter son engagement de fournir des prévisions et des avertissements météorologiques à l’appui des Jeux. Ces données ont été mises à la disposition des prévisionnistes, des spécialistes de l’information météorologique et des scientifiques d’ECCC pour leur utilisation dans le cadre des activités ordinaires, des programmes d’alerte des Jeux, de la validation des modèles de prévision numérique du temps ainsi que de la validation et la mise au point des produits de la Canadian Precipitation Analysis.

Figure 12. Réseau de réseaux – Observations faites à la grandeur de l’Ontario

Carte de l’Ontario

Carte de l'Ontario, avec le sud de l’Ontario en médaillon (en bas à gauche), montrant l’emplacement des stations météorologiques du Réseau de réseaux de l’Office de protection de la nature de Grand River (carrés violets), de l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région (cercles verts) et du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario (triangles jaunes), en date du 10 juillet 2015.

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6. Technologies de l’information

Du point de vue des TI, les Jeux étaient l’occasion de présenter des systèmes et des logiciels perfectionnés, mis au point au cours des dernières années par ECCC pour créer et gérer des données et des produits météorologiques. Les défis posés par l’appui aux Jeux étaient énormes, comme la forte augmentation d’observations recueillies et traitées dans la région des Jeux (c.-à-d. près de 60 nouvelles stations de surveillance atmosphérique transmettant des rapports toutes les minutes), la création de prévisions et d’alertes météorologiques pour de nouveaux emplacements ainsi que le soutien des postes de travail des prévisionnistes, installés à l’intérieur ou à l’extérieur du CPO et du CCU.

L’approche était simple : réutiliser et améliorer les systèmes existants. Les systèmes actuels ont été reconfigurés de façons novatrices. Ce travail a été combiné à l’ajout de quelques nouvelles technologies, soigneusement choisies, pour satisfaire aux exigences opérationnelles particulières des Jeux, tout en gérant les risques.

Les postes de travail intégrés existants des prévisionnistes ont été conçus, modifiés, fabriqués et soutenus afin d’être utilisés par les prévisionnistes opérationnels, les équipes de présentation des exposés météorologiques et les chercheurs scientifiques du CPIO. Les prévisionnistes ont utilisé les postes de travail intégrés de présentation pour produire des prévisions et des alertes propres aux sites, et les responsables des séances d’information du CPO et du CCU se sont servis d’un poste de travail intégré panaméricain. Les postes de travail intégrés de recherche ont été utilisés par les deux BSR du CPIO pour fournir aux activités un soutien scientifique en temps réel. Le poste de travail intégré des prévisionnistes aurait servi de solution de rechange en cas de panne du poste de travail intégré panaméricain.

6.1 Création de nouveaux postes de travail intégrés pour les Jeux

L’obligation d’avoir des postes de travail de prévisionnistes entièrement fonctionnels au CPIO, au CPO des Jeux TO2015, au CCU et au bureau d’urgence du Centre de prévision des intempéries à Winnipeg, au Manitoba, posait un défi important. Elle comprenait les considérations suivantes :

  1. le déplacement de grandes quantités de données météorologiques spécialisées à intérieur et à l’extérieur de nos réseaux internes;
  2. la reconfiguration du poste de travail de prévisionniste pour qu’il fonctionne de façon autonome plutôt qu’en fonction de l’architecture client-serveur utilisée à l’interne;
  3. la satisfaction des exigences de sécurité d’ECCC et de celles des organisations externes.

Pour relever ce défi, l’équipe de TI a modifié le poste de travail intégré des prévisionnistes pour créer trois postes de travail différents : le poste de travail intégré de présentation, le poste de travail intégré panaméricain et le poste de travail intégré de recherche. Tous les postes de travail modifiés ont fait l’objet d’améliorations matérielles, dont l’ajout de mémoire et le remplacement des disques durs standard par des disques électroniques perfectionnés à haute vitesse. En outre, on a réuni les portions client et serveur de l’application des prévisions en un seul poste de travail et on a créé une machine virtuelle pour une plus grande flexibilité. Tous ces efforts ont permis d’obtenir une série de postes de travail fiables et beaucoup plus performants que les postes de travail traditionnels en autorisant le stockage local de données.

Pour relever le défi des données en transit entre les systèmes d’ECCC et les bureaux externes, une nouvelle approche a été adoptée. Traditionnellement, les données étaient poussées des serveurs vers les systèmes clients. Cette méthode n’était pas possible en raison des restrictions liées à la sécurité imposées par les organisations hôtes. Pour résoudre ce problème, on a mis en œuvre une technique améliorée de déplacement des données par extraction demandée par le client. Cette technique a recours à la technologie des protocoles Web standard et d’un protocole de messagerie emprunté aux systèmes d’opérations sur action, appelé « AMQP » (de l’anglais Advanced Message Queuing Protocol). Cette mise en œuvre a permis de diffuser tous les renseignements des prévisions internes en temps réel et d’y joindre des caractéristiques de rendement améliorées pour les spécialistes de l’information météorologique utilisant les postes de travail intégrés panaméricains au CPO et au CCU. De plus, le protocole AMQP a permis au client de configurer et de gérer les données affichées. L’accès aux données était strictement limité aux besoins de visualisation documentés par les clients. Quant aux questions liées à la bande passante, il était possible de reconfigurer la quantité de données transmise pour permettre la transmission des données les plus importantes sans surcharger le système ou compromettre la livraison rapide des données.

L’une des exigences principales se rapportait à la capacité de fournir des prévisions et des alertes adaptées à chaque site de compétition. Pour satisfaire à cette exigence, on a reconfiguré les systèmes d’alerte récemment mis en place. Cette reconfiguration a démontré la valeur et l’avantage des récents investissements dans le renouvellement de nos systèmes de production des avertissements. En outre, le format des données du nouveau système était le XML (de l’anglais Extensible Markup Language), ce qui a facilité le partage de données avec l’ensemble de nos partenaires et permis à ces derniers de travailler en parallèle pour respecter des échéances serrées et fermes.

6.2 Production et saisie de données à la minute

La saisie et le traitement des données d’observation détaillées ont constitué un test éloquent des capacités de gestion des données établies. Les nombreux défis comprenaient la méthode de collecte, de traitement et de représentation des données pour chaque client, dans un format auquel ce dernier était habitué.

Un nouveau mécanisme de collecte de données a été déployé durant la mise en œuvre de la solution. Au lieu d’utiliser des modems téléphoniques traditionnels pour joindre les sites d’observation éloignés, on a utilisé des modems cellulaires sans fil, et les données ont été transmises à nos systèmes par Internet.

Quelques décisions importantes ont été prises au sujet du traitement des données. Dans le but de gérer la charge de travail et d’atténuer les risques, on a décidé que les données de sortie de chaque observation auraient le même format que celles que le prévisionniste voyait traditionnellement à l’heure juste. Cette décision posait un défi quant à l’assimilation des données, mais elle a permis aux spécialistes de TI de réutiliser les logiciels existants pour les formules.

On a recensé les exigences et consigné les spécifications en vue de développer un logiciel servant à décoder les bulletins météorologiques qui étaient transmis toutes les minutes, qui étaient envoyés dans de nouveaux formats et qui comprenaient des éléments de données additionnelles provenant des nouveaux capteurs. Il fallait calculer des éléments de données qui n’étaient pas produits précédemment par ECCC, comme la température à globe noir utilisée pour l’évaluation du stress thermique. L’ensemble des données décodées, des calculs et des produits diffusés ont été minutieusement consignés et validés pour s’assurer qu’ils respectaient les spécifications et qu’ils pouvaient être autorisés avant le début des Jeux.

Pour répondre à ces demandes croissantes, on a augmenté les capacités informatiques de 25 % et on a pris des dispositions spéciales pour gérer le traitement en retard au besoin. Ces changements ont eu pour résultat net la création d’une solution novatrice qui a permis aux spécialistes de TI de traiter et de créer tous les produits dérivés dans les dix secondes suivant la réception d’une observation.

Le concept du poste de travail intégré panaméricain s’est avéré fiable et souple. Quand l’installation imprévue d’un autre bureau éloigné au CCU est devenue nécessaire, on a simplement recréé une instance du poste de travail intégré panaméricain et on l’a implantée.

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7. Essais d’intégration et plans de contingence

En prévision des Jeux, il fallait réaliser de nombreux essais pour valider l’installation et le bon fonctionnement du matériel et des logiciels opérationnels et s’assurer que les prévisionnistes avaient accès aux données du Mesonet pour leur analyse et leur interprétation. Les prévisionnistes et les responsables des séances d’information avaient besoin d’une formation sur les services qu’ils devaient offrir durant les Jeux. Ces séances de formation devaient aussi comprendre des renseignements sur le nouveau matériel, les nouveaux logiciels, les ensembles de données de surveillance atmosphérique du Mesonet ainsi que les produits de modélisation numérique des prévisions météorologiques et de la qualité de l’air à haute résolution. Durant la dernière année de préparation, il y a eu un nombre important d’innovations et de procédures documentées afin de permettre aux équipes d’avoir le matériel et le personnel requis pour satisfaire aux exigences et de l’employer adéquatement. Ce travail comprenait notamment la planification de la contingence pour établir et consigner les plans d’action de rechange à suivre afin de maintenir les services en cas de panne au CPIO ou de l’une des deux unités de présentation.

7.1 Période intensive des opérations et essais d’intégration

Le concept d’une période intensive des opérations (PIO) consistait à exploiter es « systèmes de prévision, d’alerte et de surveillance » de bout en bout immédiatement avant et pendant les Jeux, d’une part, et à prévoir des périodes d’essai d’intégration dans le cadre du processus menant aux Jeux, d’autre part. Les essais devaient servir à vérifier et à valider le degré de préparation des instruments, des postes de travail, des processus de prévisions et du personnel en vue des activités. Il a toujours été obligatoire d’effectuer des essais de bout en bout et d’éprouver un nouveau plan de contingence, mais l’idée de la PIO est venue du président du Comité directeur à l’automne 2014, qui a alors demandé de faire des essais intensifs sur une période donnée en vue des Jeux. Le plan a d’abord été approuvé par tous les groupes de travail du projet, puis il a été adopté par le Comité directeur en octobre 2014. La particularité de la PIO se trouvait dans le fait que la portée des essais s’étendait au-delà des composants opérationnels des services de prévision pour englober les bureaux de présentation hors site. Le composant de la PIO ne figurait pas dans la présentation initiale au Conseil du Trésor, mais il est devenu une partie intégrante du plan de mise en œuvre d’ECCC.

Au moment de l’intégration de la planification des essais de la PIO dans le plan de mise en œuvre global, il est devenu évident que les essais ne pouvaient pas tous commencer comme prévu, parce qu’il fallait soumettre les systèmes de TI à des mises à niveau critiques afin de garantir le fonctionnement des postes de travail intégrés pour les Jeux. Il fallait également mettre en service de l’équipement et des instruments de surveillance. On a donc mis en œuvre une démarche progressive afin que les essais et la certification deviennent un élément graduel de nos travaux et de la mise en œuvre de l’automne 2014 au début du relais de la flamme des Jeux panaméricains en mai 2015. Les étapes étaient appelées « essais d’intégration » et elles précédaient le début des véritables opérations intensives qui ont commencé une semaine avant l’ouverture des Jeux panaméricains.

7.1.1 Détails de l’intégration

Les essais d’intégration avaient pour but de soumettre les opérations à des tests de bout en bout (c.-à-d. mise à l’essai de différents composants de systèmes complexes, détermination et correction des lacunes). Avant l’atteinte de l’état de préparation définitif et le début des activités des Jeux, on a réalisé cinq essais d’intégration de novembre 2014 à avril 2015, soit à un intervalle d’un mois environ entre chaque essai. Les essais d’intégration ont validé les composants suivants de la PIO : les personnes, la formation et la contingence; la surveillance et le flux des données; les outils; la prévision et la production; la dissémination; la science; et les activités de gestion de projet, le cas échéant. Les intégrations étaient successives et élaborées progressivement avec une portée grandissante; chacune portait principalement sur un ou deux grands thèmes.

Les renseignements ci-dessous expliquent en détail les éléments visés par chaque période d’essai d’intégration. On a distingué les étapes d’intégration à l’aide de couleurs correspondant à celles du diagramme ci-dessous, qui montre la corrélation et la progression des essais d’intégration.

  • Intégration 1 – Les essais portaient sur les fonctions matérielles et logicielles de base du poste de travail intégré de présentation, les données d’observation transmises à ce système, ce qui comprend les données provenant du Mesonet, ainsi que la capacité de diffusion des prévisions et des alertes propres aux sites.
  • Intégration 2 – Le but des essais était semblable à la portée de l’intégration 1, mais il comprenait aussi la mise à l’essai de deux postes de travail intégrés de présentation installés au CPIO, du commutateur A-B (c.-à-d. le commutateur qui permettait à un prévisionniste de passer d’un poste de travail intégré de présentation à un poste de travail intégré de prévisionniste) et du logiciel de production des prévisions.
  • Intégration 3 – On a poursuivi les essais relatifs au poste de travail intégré de présentation du CPIO. On a également réalisé les premiers essais d’un poste de travail intégré de présentation du bureau de contingence du Centre de prévision des intempéries à Winnipeg et d’un poste de travail intégré panaméricain.
  • Intégration 4 – On a continué les essais concernant le poste de travail intégré de présentation du CPIO, du poste de travail intégré panaméricain et des outils destinés aux responsables des séances d’information et aux prévisionnistes à l’extérieur du réseau d’ECCC. Les nouveaux essais portaient sur les alertes propres aux sites transmises par EC Alertez-moi (voir la section 9.6) et la disponibilité de ces alertes pour les responsables des séances d’information, le poste de travail intégré de recherche et ECPASS (voir la section 11.10).
  • Intégration 5 – Les essais ont simulé, dans la mesure du possible, les opérations de bout en bout (c.-à-d. comme elles devaient se dérouler durant les Jeux). Ils comprenaient également des essais d’acceptation par les utilisateurs avant la période de préparation opérationnelle définitive, de contingence et de formation.

Figure 13. Plan de la période intensive des opérations (PIO) d’ECCC

Graphique (voir longue description ci-dessous)

Description

Graphique chromocodé montrant :

  • La corrélation et la progression des cinq étapes d’intégration du Plan de la période de fonctionnement intensive d’Environnement et Changement climatique Canada, qui se sont déroulées à environ un mois d’intervalle, de novembre 2014 à mai 2015
  • Période de préparation opérationnelle finale, de mesures d’urgence et de formation, en mai et juin 2015
  • Période de fonctionnement intensive, en juillet et août 2015.

Les étapes sont corrélées avec les différents éléments du Plan, le cas échéant :

  1. Personnel/formation/mesures d’urgence;
  2. Surveillance/flux de données;
  3. Outils;
  4. Prévisions/production;
  5. Diffusion;
  6. Science;
  7. Activités de gestion de projet.

Le chemin critique comprend les cinq premiers éléments (ab, b, c, d, e). Les dates de chacune des cinq étapes d’intégration sont indiquées dans des boîtes individuelles sur la ligne de temps du graphique, ainsi que les éléments pertinents tels que définis ci-dessus :

  • Intégration 1 : 3 – 14 nov. 2014 (b, c, d, g)
  • Intégration 2 : 8 – 19 déc. 2014 (b, c, d, g)
  • Intégration 3 : 26 janv. – 6 fév. 2015 (a, b, c, d, e, g)
  • Intégration 4 : 9 – 12 mars 2015 (b, c, e, f, g)
  • Intégration 5 : 7 – 17 avr. 2015 (a, b, c, d, e, f, g) (mise en œuvre de Ninjo 1.8.3)

7.1.2 Résultats

Les documents associés à chaque période d’essai d’intégration comprenaient un plan détaillé, une vérification de la liste de contrôle de la méthode d’essai, un plan d’essai, des cas types et un rapport sommaire. Les lacunes et les risques ont fait l’objet d’un suivi à chaque période d’essai d’intégration, puis ils ont été éliminés lors des essais d’intégration suivants.

Compte tenu de la portée des cinq intégrations et de leurs résultats, on a jugé que les essais d’intégration étaient réussis. En résumé, les essais d’intégration consistaient à valider le flux de données dirigé vers le poste de travail intégré de présentation et le poste de travail intégré panaméricain (à l’intérieur du réseau d’ECCC) dans un environnement intermédiaire à l’intérieur du réseau d’ECCC. Le matériel et les logiciels du poste de travail intégré de présentation, du poste de travail intégré panaméricain et du poste de travail intégré de recherche se sont avérés fiables. Les processus d’émission et de dissémination des prévisions et des alertes propres aux sites se sont bien déroulés. En définitive, les essais d’intégration ont préparé les Opérations pour la période de préparation opérationnelle définitive, de contingence et de formation (du 1er mai au 5 juillet) et les opérations intensives (du 6 juillet au 15 août).

7.2 Formation

La formation était une étape préparatoire cruciale en vue des opérations des Jeux. Il fallait connaître les différences entre ce qui constituait des procédures normalisées de fonctionnement et la création de produits, d’une part, et, d’autre part, ce qui était considéré comme étant obligatoire aux fins des Jeux. Les nouveaux processus, comme l’émission des prévisions et des alertes propres aux sites à l’intérieur de secteurs de prévision au public existants, exigeaient un examen des applications de distribution des produits. Les formateurs ont atténué un autre risque possible en se rendant dans les bureaux de contingence pour donner la même formation aux prévisionnistes pouvant prendre en charge les opérations en cas d’arrêt des activités du CPIO à la suite d’une situation d’urgence (voir la section 7.3). Il était aussi nécessaire de resserrer le travail de coordination entre les équipes des prévisions et les équipes de présentation. Les équipes ont reçu une formation sur l’utilisation des observations de Mesonet, les nouvelles applications d’affichage du Mesonet ainsi que les produits météorologiques expérimentaux à haute résolution. Des technologies novatrices ont été déployées, dont des instruments de lidars Doppler, des stations météorologiques installées sur des toits de véhicule et le réseau de capteurs d’une solution tridimensionnelle (3D) sur l’activité totale d’éclairs. Tous ces éléments nécessitaient une formation pour faciliter leur interprétation. Les équipes de présentation installées au CPO et au CCU ont été chargées de donner cette formation ou d’interpréter ces données et ces produits pour les clients externes.

7.3 Planification de la contingence

La planification de la contingence était un élément important de la préparation en vue des Jeux. Il fallait instaurer un plan en cas d’urgence entraînant un arrêt partiel ou complet des activités du CPIO. Si le CPIO n’était plus en mesure de produire les prévisions ou les alertes, alors les mesures de contingence prévoyaient un transfert des opérations vers d’autres centres de prévision des intempéries du Canada. Ces mesures de contingence s’ajoutaient aux opérations normales du SMC et de ses centres de prévision des intempéries. À titre de mesure de contingence, le Centre de prévision des intempéries de Montréal, au Québec, devait prendre la relève du CPIO pour les programmes des prévisions et des alertes maritimes, ce qui comprenait la production des prévisions et des alertes pour les eaux littorales dans le contexte des Jeux.

En cas d’arrêt des activités du CPIO, le Centre de prévision des intempéries des Prairies et de l’Arctique (CPIPA) de Winnipeg devait prendre la relève du programme des prévisions et des alertes dans le cadre des opérations normales de l’Ontario et continuer de satisfaire aux exigences spéciales des Jeux. Le bureau était muni d’un poste de travail intégré panaméricain spécialisé et configuré pour afficher les données de l’Ontario et émettre les prévisions et les alertes relatives à l’Ontario. En cas d’interruption prolongée des opérations du CPIO, les prévisionnistes du bureau de Toronto auraient été envoyés à Winnipeg, puis ils auraient été ramenés à la maison par avion dès la stabilisation et le retour à la normale de la situation en Ontario.

Le CPIPA compte deux bureaux, dont un à Winnipeg et un à Edmonton, en Alberta. Dans le cadre des opérations de contingence ordinaires du SMC, le bureau de Winnipeg remplace le CPIO, et le bureau d’Edmonton prend la relève du bureau de Winnipeg en cas de besoin. Ainsi, on garantissait une double redondance pour la prestation des produits et des services pendant les Jeux de 2015.

Une formation spéciale a été élaborée et offerte aux météorologues des bureaux de contingence en vue d’un éventuel transfert du programme des prévisions et des alertes des Jeux.

Le système de contingence a été conçu pour garantir une transition harmonieuse d’un bureau à l’autre et s’assurer que personne ne se rende compte de la perturbation de services. Cette mesure de contingence devait s’appliquer en tout temps; heureusement, ces mesures de contingence détaillées n’ont jamais été mises en application, et ce, même si elles avaient été mises à l’essai, à l’exception du transport des prévisionnistes par avion jusqu’à Winnipeg. Les essais comprenaient un transfert des systèmes vers les bureaux de Winnipeg et de Montréal, et cette transition s’est déroulée sans heurt. Le retour des opérations au CPIO s’est déroulé de la même manière, dès que les essais ont été terminés et jugés satisfaisants. Le choix du moment et l’efficacité de la transition ont permis de mettre utilement à l’essai le plan de contingence pour les Jeux et les opérations normales.

7.4 Préparation aux situations d’urgence

Plus d’un an et demi avant les Jeux, les équipes de projet ont planifié et préparé des scénarios portant sur d’éventuelles urgences pouvant avoir une incidence sur leurs opérations durant les Jeux. Il était essentiel de mener des essais complexes de diverses façons afin de s’assurer que le personnel et les systèmes étaient prêts pour les opérations dans le contexte des Jeux. Ces façons de faire comprenaient la planification et la réalisation d’exercices de simulation d’ECCC ainsi qu’une participation à des exercices semblables préparés par d’autres organisations. Ces exercices comprenaient la mise à l’essai des mesures de contingence, de l’intégration et des systèmes ainsi qu’une préparation du personnel. Étant donné que nos services étaient considérés comme des éléments essentiels à la mission à l’occasion des Jeux, ils devaient être disponibles en tout temps.

7.4.1 Exercice de simulation – Mise à l’essai de scénarios

En mai 2014, sous la direction de l’équipe de mise en œuvre, ECCC a invité des représentants de Services partagés Canada, de Sécurité publique Canada, de Santé Canada, du ministère de la Santé et des Soins de longue durée et de l’équipe d’organisation des Jeux TO2015 à participer à un exercice de simulation. Cet exercice avait pour but de préparer ECCC et ses partenaires à toute éventualité pouvant entraver ou interrompre les opérations de la mission du projet. Il s’agissait du premier d’une série d’exercices visant à examiner les risques et les vulnérabilités se rapportant aux opérations et à la configuration du projet à l’appui des Jeux. On a surtout mis l’accent sur l’incident et la structure hiérarchique du projet et on a examiné l’efficacité et l’efficience des communications dans chaque scénario. Plus particulièrement, les principaux composants à l’étude étaient les procédures de notification et de recours aux échelons supérieurs.

Trois scénarios ont été analysés durant cet exercice d’une journée complète. Dans le premier scénario, des appareils de surveillance atmosphérique du Mesonet étaient endommagés par une tempête violente, causant ainsi une interruption des données. Les dommages nécessitaient des réparations. L’objectif de cet exercice consistait à déterminer combien de temps il faudrait pour que la veille et l’avertissement météorologiques aient une incidence sur les décisions prises au CPO et à évaluer le temps nécessaire pour réparer le matériel endommagé. Dans le deuxième scénario, le CPIO était touché par une panne soudaine des TI et il devait transférer les opérations des prévisions au Centre de prévision des intempéries de Winnipeg. Ce scénario exigeait une intervention de Services partagés Canada pour trouver et résoudre rapidement le problème causant la panne afin de réduire au minimum le temps d’arrêt. L’objectif était de garantir une prestation des services sans discontinuité au client des Jeux TO2015 tout en maintenant la transmission de l’information aux responsables des séances d’information par l’intermédiaire du bureau de Winnipeg, plutôt qu’en suivant la trajectoire normale, dont le point de départ était le CPIO. Après le rétablissement du service de TI, le retour des opérations en Ontario devait également se dérouler sans heurt. Le troisième et dernier scénario mettait à l’épreuve les opérations de prestation des services aux clients en cas d’interruption des communications entre les responsables des séances d’information et le CPIO. Dans ce cas, les responsables des séances d’information devaient travailler avec les derniers renseignements mis à leur disposition et trouver des moyens de continuer à recevoir ces renseignements en cas d’interruption des communications causée par des défaillances de l’infrastructure externe (c.-à-d. dans la ville de Toronto) et non par des défectuosités de notre propre réseau. On mesurait le temps requis pour poser un diagnostic et on évaluait le déroulement de la planification de la contingence pour ce type de situation qui était peu probable, mais qui pouvait avoir de fortes répercussions. Cet exercice a été élaboré pour mettre à l’essai plusieurs niveaux d’échec et il devenait de plus en plus complexe au fur et à mesure. On considérait que le scénario était très peu probable, mais il a permis aux participants de voir les futurs plans de contingence sous un éclairage différent.

Les résultats généraux de l’exercice de simulation ont clairement établi le niveau de préparation et d’excellence d’ECCC en cas d’urgence ou de panne dans le contexte de ses activités normales. L’exercice de simulation a mis en évidence des points forts, notamment le fait qu’ECCC a de l’expérience en ce qui concerne les alertes, la notification au public, le recours aux échelons supérieurs pour la résolution des problèmes et la reprise rapide des activités après la correction des défaillances.

On a découvert que les risques les plus évidents et les plus prévisibles dans le contexte des Jeux se rapportaient aux liens de communication avec nos nouvelles organisations partenaires, à l’apprentissage des secteurs d’activité de chacun ainsi qu’aux méthodes de travail communes de résolution et de suivi des problèmes. On a recommandé la tenue d’autres réunions pour définir les procédures de fonctionnement et de recours aux échelons supérieurs et établir des contacts avec de nombreux niveaux de relève en cas de complexification des pannes.

7.4.2 Exercice de simulation – Recours aux échelons supérieurs et notification

En juin 2015, ECCC a préparé un autre exercice de simulation portant exclusivement sur les procédures de recours aux échelons supérieurs et de notification et sur la mise à l’essai de ces procédures. Cet exercice de simulation avait pour but de préparer ECCC à toute éventualité pouvant entraver ou interrompre les opérations de la mission du projet. L’exercice mettait surtout l’accent sur l’incident et la structure hiérarchique du projet et examinait l’efficacité et l’efficience des communications dans chaque scénario. Plus particulièrement, les principaux composants à l’étude étaient les procédures de notification et de recours aux échelons supérieurs. On a également mis à l’épreuve les interactions entre les prévisionnistes du CPIO et les responsables des séances d’information d’ECCC. Pour cet exercice, les participants provenaient tous du Ministère. Un invité de Sécurité publique Canada a aidé à la planification de la journée et assisté aux activités en tant qu’observateur dans le but de formuler des commentaires à l’issue de la journée.

Figure 14.

Photo du responsable de projet d’Environnement et Changement climatique Canada en train d’offrir une présentation (on peut voir sur la photo une douzaine de participants) dans le cadre d’un exercice de simulation sur la notification et la transmission : le 12 juin 2015.
Photo : © Hong Lin.

Des scénarios semblables avaient été réalisés à des fins de comparaison avec l’exercice de simulation de l’année précédente. Cette fois, on mettait davantage l’accent sur la communication entre le CPIO et les responsables des séances d’information et sur la manière dont ces derniers devaient présenter les renseignements à leurs clients respectifs. Il fallait que les prévisionnistes sachent qu’ils n’étaient plus les fournisseurs finaux de produits et services et que les deux équipes de présentation étaient chargées d’adapter les renseignements aux besoins des clients.

Les résultats de cet exercice ont révélé une amélioration importante comparativement à l’exercice de simulation tenu l’année précédente. Les scénarios se sont déroulés plus en douceur; les participants avaient une idée plus claire de la personne avec qui ils devaient communiquer et de la nature des renseignements à lui transmettre. La participation des partenaires était plus importante à ce moment, et les risques recensés l’année précédente relativement aux problèmes de communication entre ECCC et ses partenaires et organisations clientes ont été atténués en établissant des contacts plus étroits entre eux.

7.4.3 Exercice provincial de préparation aux situations d’urgence

Étant donné que le gouvernement provincial de l’Ontario était le responsable officiel de la sécurité des Jeux, il était également chargé des exercices préparatoires visant à mettre à l’épreuve les administrations fédérale, provinciale et municipales et l’équipe d’organisation des Jeux TO2015. ECCC a participé à ces exercices en tant que responsable fédéral principal pour les urgences environnementales. Durant trois jours en avril 2015, le réseau de participants et d’acteurs a mené ses activités comme si les scénarios étaient vrais. Les « injections », comme on les appelait, arrivaient à un rythme que l’on pouvait percevoir comme étant en temps réel, et le CPOU jouait un rôle central dans la coordination des interventions dès que les organisations avaient déterminé leur plan d’action.

Le rapport final préparé par la province indiquait que les éléments complexes de ces situations augmentaient avec le nombre d’organisations nécessaires pour les résoudre. Dans chaque cas, les problèmes ont été résolus à cause du leadership exercé par les organisations pertinentes, qui ont su mobiliser les bons partenaires.

7.4.4 Exercice de simulation fédéral

En juin 2015, les ministères fédéraux qui avaient un rôle à jouer en matière de sécurité à l’occasion des Jeux ont participé à un exercice de simulation d’une demi-journée, dirigé par Sécurité publique Canada. Quelques scénarios à fortes répercussions ont été choisis pour cet exercice parce qu’ils étaient susceptibles de se produire durant les Jeux. Ces scénarios ont fait l’objet de discussions avec chacun des représentants ministériels, et ces derniers ont partagé leur degré de préparation relativement à chaque scénario. Il s’agissait d’un moyen informel de vérification et de validation de l’état de préparation de chaque entité fédérale en cas de situations pouvant avoir des conséquences sur plusieurs ministères. À cette occasion, on a évalué la souplesse des organisations, leur capacité à déceler les éléments complexes d’un problème et leur aptitude à collaborer avec d’autres organisations pour résoudre le problème en question. En outre, on a sensibilisé les participants à l’importance de communiquer avec le Centre des opérations du gouvernement d’Ottawa, en Ontario, dans le but de faciliter tous ensemble la mobilisation des ministères et organismes importants afin d’obtenir les ressources pertinentes pour résoudre le problème et rétablir le déroulement normal des opérations.

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8. Services des prévisions et prédiction

La section qui suit décrit les prévisions et la modélisation au cœur du déroulement des services d’ECCC à l’appui des Jeux. La modélisation et la prédiction sont les points culminants de tous les travaux de base qui sont réalisés avec l’installation du Mesonet et de l’infrastructure technologique s’y rapportant. Avec le mouvement des données entre les instruments et le matériel, la prédiction des conditions météorologiques de chaque site de compétition constituait l’élément le plus important durant les Jeux. Voici une description du rôle et de la configuration du CPIO ainsi que des produits et services qu’il offrait. Les subtilités des différents outils de modélisation sont abordées dans les sections 8.5.1 à 8.5.3.

8.1 Rôle du Centre de prévision des intempéries de l’Ontario à l’appui des Jeux

Le Centre de prévision des intempéries de l’Ontario (CPIO) est un bureau de prévisions météorologiques d’ECCC. Il est situé à Toronto et il a pour but de créer des produits de prévisions pour l’ensemble de l’Ontario, la région de la capitale nationale, les Grands Lacs et la portion ontarienne du fleuve Saint-Laurent. Il est ouvert en tout temps, et son personnel est composé d’une trentaine de météorologues.

Dans le cadre de ses opérations quotidiennes, le CPIO effectue des prévisions météorologiques (prévisions émises régulièrement et alertes spéciales, ce qui comprend les veilles, les avertissements et les avis météorologiques) pour le grand public et les collectivités maritimes de l’Ontario. Il offre également des renseignements météorologiques et du soutien à une multitude d’organismes gouvernementaux et d’organisations de gestion des urgences.

Le CPIO a fourni des produits de prévisions météorologiques à l’appui des Jeux, en commençant par le relais de la flamme des Jeux panaméricains avant l’événement jusqu’à la fin des cérémonies de clôture des Jeux parapanaméricains. Une nouvelle méthode d’établissement des prévisions ponctuelles a servi à produire les prévisions et les alertes propres à chaque site (ou groupe de sites). Le CPIO a fourni ces produits et un produit graphique quotidien sur les prévisions des orages du 6 juillet à la fin des Jeux. Il a également produit des prévisions pour les routes empruntées par les relais de la flamme avant les Jeux panaméricains et parapanaméricains.

La méthode d’établissement de prévisions ponctuelles d’ECCC consistait à utiliser le Mesonet couvrant l’empreinte des Jeux dans le but d’offrir à nos partenaires des prévisions et des alertes propres aux divers sites pour faciliter la prise de décisions sur les opérations des Jeux. Par exemple, si des averses ou des orages pénétraient dans la région en provenance du nord-ouest et en direction du sud-est, on souhaitait donner le plus long préavis possible sur ces précipitations et orages à venir et préciser les sites pouvant être touchés ou non. Ce travail était particulièrement important pour les sites extérieurs. Les organisateurs disposaient donc de tous les renseignements météorologiques nécessaires aux opérations des Jeux et à la prise de décisions concernant la programmation, ce qui, en définitive, constituait un avantage pour les athlètes, la programmation des organisateurs et la couverture médiatique en direct des événements.

Dans le but de soutenir le programme, on a créé deux bureaux de production des prévisions au sein du CPIO. Ces bureaux travaillaient sur les prévisions destinées aux Jeux et ils comptaient huit météorologues à temps plein. Ces prévisionnistes provenaient du CPIO, du CPIPA de Winnipeg, au Manitoba, du Laboratoire national de prévision immédiate et de météorologie par télédétection et de l’équipe chargée du développement et de l’innovation des postes de travail. L’équipe des prévisions dépendait des observations météorologiques du Mesonet étendu, des données de modélisation des prévisions météorologiques à haute résolution produites spécialement pour les Jeux et des améliorations apportées aux outils logiciels de production des prévisions régulières (c.-à-d. « Ninjo » et « SCRIBE ») pour produire les prévisions et les alertes propres aux sites. Elle utilisait également un poste de travail configuré à cette fin (poste de travail intégré de présentation).

Dans le but de transmettre les produits de prévisions aux utilisateurs finaux, on a créé un certain nombre de plateformes (dont le portail météorologique d’Ocean Networks [voir la section 9.5], EC Alertez-moi [voir la section 9.6] et le « Datamart » (site en Anglais seulement) sur Internet). Toutefois, les météorologues comptaient sur les spécialistes de l’information météorologique d’ECCC du CPO et du CCU pour transmettre leurs produits de prévisions aux utilisateurs les plus importants et les interpréter (voir les sections 9.1 et 9.4).

Voici d’autres détails sur les opérations du CPIO, dont les outils et les modèles météorologiques à haute résolution utilisés afin de produire des prévisions spécialisées pour les Jeux.

8.2 Opérations du Centre de prévision des intempéries de l’Ontario pour les Jeux de 2015

On a élargi le CPIO pour y joindre quatre bureaux additionnels (le « quad »). Deux de ces bureaux étaient des BSR et ils étaient occupés par des météorologues chercheurs d’ECCC (voir la section 11.9 pour de plus amples détails). Les deux autres bureaux étaient occupés par des météorologues chargés de créer des produits de prévisions propres aux Jeux et d’offrir des renseignements météorologiques et du soutien aux activités menées dans le contexte de ces Jeux.

Les bureaux du « quad » étaient aménagés de manière à faciliter la communication et le partage de renseignements entre les prévisionnistes des Jeux et les météorologues chercheurs des BSR. En outre, les bureaux étaient adjacents aux principaux bureaux des prévisions du CPIO, ce qui accélérait la collaboration, la coordination et la consultation entre les météorologues.

Chacun des bureaux opérationnels était muni d’un poste de travail intégré de présentation, qui permettait aux météorologues d’accéder aux données d’observation du Mesonet, aux données de sortie des modèles spécialisés des prévisions météorologiques et de la qualité de l’air à haute résolution ainsi qu’aux logiciels de production des prévisions configurés spécialement pour les Jeux. De plus, un grand écran de surveillance était installé au-dessus du quad des Jeux pour tenir les prévisionnistes au courant des conditions actuelles.

Les relations de travail établies de longue date avec le National Weather Service des États-Unis ont été renouvelées et renforcées à l’occasion des Jeux puisque trois employés de cette organisation ont visité le CPIO à tour de rôle. Cette collaboration avait pour but de partager des renseignements et des observations, ce qui s’est avéré très avantageux pour les deux organisations.

8.3 Prévisions et alertes propres aux sites

Les prévisions propres aux sites étaient émises trois fois par jour (ou selon les conditions) et elles étaient valides pendant sept jours. Ces prévisions portaient sur l’état du ciel, les précipitations, la température, l’humidité, la vitesse et la direction du vent et les obstructions de la visibilité. Les prévisions maritimes des Jeux pour les sites des épreuves de voile dans le port de Toronto étaient publiées trois fois par jour durant les Jeux panaméricains (elles n’étaient pas nécessaires pendant les Jeux parapanaméricains). Les prévisions concernant la vitesse et la direction du vent, la hauteur des vagues, les obstacles à la visibilité et les précipitations étaient valides pendant cinq jours. Ni les prévisions publiques propres aux sites ni les prévisions maritimes n’avaient recours à des critères d’alerte se rapportant à des sports en particulier. Les alertes étaient diffusées au besoin et elles s’appuyaient sur des critères existants et approuvés par ECCC. Les types d’alertes englobaient les avis de brouillard, les avertissements de chaleur, les avertissements de pluie abondante, les veilles et avertissements d’orage violent, les avis sur le smog et la qualité de l’air, les veilles et avertissement de tornade, les avertissements météorologiques généraux, les avertissements de vent et les bulletins météorologiques spéciaux.

En ce qui concerne les types d’alertes, les critères d’alerte et les préavis ciblés, le programme reprenait ceux du programme d’alerte publique estival ordinaire d’ECCC pour le sud de l’Ontario. Les différences, comparativement aux produits de prévisions ordinaires, résidaient dans le fait que les alertes des Jeux étaient publiées pour des emplacements précis au lieu de vastes régions et que la distribution électronique des produits d’alertes était limitée à des décideurs, à des gestionnaires de situation d’urgence et à des intervenants d’urgence directement associés aux Jeux (p. ex., Jeux TO2015, organisations sportives, CCU).

8.4 Prévisions pour le relais de la flamme

Le relais de la flamme des Jeux panaméricains a commencé le 30 mai 2015 à Toronto. La flamme a traversé le pays, puis elle est revenue à Toronto le 10 juillet pour les cérémonies d’ouverture des Jeux panaméricains. Le relais de la flamme des Jeux parapanaméricains a duré cinq jours. Il a commencé simultanément le 3 août à Ottawa et à Niagara Falls, en Ontario. Deux flammes ont donc traversé l’Ontario et elles sont revenues à Toronto pour être réunies et allumer la vasque durant la cérémonie d’ouverture des Jeux parapanaméricains le 7 août. Le parcours de la flamme des Jeux panaméricains demandait des prévisions et des alertes provenant de nombreux bureaux des prévisions partout au pays, et le CPIO était le seul fournisseur de prévisions pour le relais de la torche des Jeux parapanaméricains. Pour les deux relais, l’équipe du relais de la flamme des Jeux TO2015 recevait les prévisions de trois jours pour les endroits longeant le parcours de la flamme. Outre les prévisions en format texte sur l’état du ciel, les précipitations, la température maximale, la vitesse et la direction du vent et les obstructions à la visibilité, les prévisions mettaient en évidence les risques et les répercussions possibles de la météo pour les relais et les cérémonies s’y rapportant. Les responsables du relais de la flamme pouvaient également consulter les météorologues du CPIO par téléphone au besoin.

Figure 15.

Photo de prévisionnistes d’Environnement et Changement climatique Canada au Centre de prévision des intempéries de l’Ontario (trois debout, trois travaillant à des postes informatiques).
Photo : © Hong Lin.

8.5 Modélisation des prédictions du temps, des vagues et de la qualité de l’air

Les prochaines sous-sections décrivent les trois types de modèles de prédiction expérimentale utilisés largement durant les Jeux. La première décrit le modèle de prédiction du temps à haute résolution en milieu urbain, qui a permis de mieux visualiser les composantes météorologiques dans la ville de Toronto et aux alentours. La deuxième décrit la modélisation des vagues à haute résolution qui a été faite pour le lac Ontario et qui permet d’obtenir une meilleure résolution pour le modèle des vagues et une représentation plus fidèle des renseignements importants sur les vagues, surtout dans les régions près des rivages. Enfin, la dernière sous-section décrit le modèle à haute résolution de la qualité de l’air. Ce modèle a non seulement fourni des prédictions pour la future qualité de l’air, mais il a aussi permis de visualiser la pollution atmosphérique, ce qui a approfondi la compréhension des sources de pollution urbaines ayant une incidence sur la santé des collectivités environnantes.

8.5.1 Modèle de prédiction du temps à haute résolution en milieu urbain

La prévision numérique du temps (PNT) est un outil important pour les prévisions météorologiques opérationnelles. Les systèmes de PNT utilisés actuellement dans le cadre des opérations d’ECCC ont une distance de maille qui varie de 10 km à 50 km. Il faut une résolution horizontale plus élevée (c.-à-d. distance de maille plus petite) pour améliorer la représentation des processus physiques cruciaux qui se produisent à la surface et à différentes altitudes dans l’atmosphère. Cette résolution plus élevée améliore la résolution de la circulation atmosphérique et des composantes météorologiques, comme les brises de lac et les îlots de chaleur urbains, qui sont directement liées aux caractéristiques de surface à haute résolution comme les villes. Une meilleure détection des brises de lac peut, à son tour, améliorer la prédiction de la qualité de l’air, des orages, de la foudre et d’autres phénomènes météorologiques violents, comme les tornades. De la même manière, les prédictions de modèle à haute résolution aident à mieux définir l’effet des îlots de chaleur urbains, où la température de la ville est souvent plus élevée que dans les régions rurales environnantes. On constate que la microphysique complexe des nuages est également plus efficace avec des modèles atmosphériques à haute résolution et qu’elle peut améliorer les prévisions des fortes précipitations.

L’empreinte des Jeux s’étendait sur une région où des brises provenant des Grands Lacs inférieurs pouvaient fréquemment se lever durant l’été, et la majorité des sites des Jeux se trouvaient en milieu urbain. Des versions expérimentales du modèle atmosphérique global environnemental multi-échelle (GEM) d’ECCC ont donc été mises en place pour guider nos prévisionnistes et nos équipes de présentation durant les Jeux. On a utilisé les modèles à haute résolution en plus des modèles de prévisions opérationnelles standard pour soutenir le programme des prévisions et des alertes météorologiques propres aux sites. La mise à l’essai des modèles expérimentaux avait un autre grand objectif, soit celui d’évaluer la qualité des prévisions numériques faites par des versions à échelle spatiale plus fine du modèle GEM opérationnel et de préparer les futures mises en œuvre opérationnelles de ces types de systèmes.

Le premier outil expérimental mis à la disposition des prévisionnistes durant les Jeux a été un modèle GEM de 2,5 km, que l’on utilise actuellement quatre fois par jour pour des prévisions de 48 heures au CMC. Deux autres versions du modèle GEM, plus expérimentales et utilisées spécialement pour les Jeux, ont été intégrées une fois par jour pour 24 heures avec une distance de maille de 1 km et de 250 m. Toutes les versions du modèle comprennent des configurations perfectionnées des processus numériques, dynamiques et physiques, dont une représentation complexe des nuages, des précipitations et du rayonnement atmosphérique. Elles peuvent aussi représenter directement l’effet des surfaces urbaines sur l’atmosphère et mieux reproduire les conditions à la surface (p. ex., température à la surface, humidité du sol) et la température de l’eau du lac Ontario. Les données de sortie des systèmes expérimentaux de PNT à 1 km et à 250 m ont été conçues pour améliorer les prévisions météorologiques durant les Jeux et soutenir les applications relatives aux services météorologiques et de santé (voir la section 12). Dans l’exemple de graphique de données de sortie du modèle à échelle urbaine de 250 m, présenté ci-dessous, on fait une prédiction concernant l’indice universel du climat thermique (IUCT) pour le début de l’après-midi du 28 juillet 2015. Quand l’IUCT est supérieur à 38 °C, le corps humain subit un stress thermique très élevé. On peut ressentir un stress thermique élevé quand l’IUCT se situe entre 32 °C et 38 °C et un stress thermique modéré quand cet indice varie entre 26 °C et 32 °C. La figure fait ressortir le fait que le plus grand inconfort lié à la chaleur est ressenti dans les régions les plus urbanisées de Toronto; l’inconfort lié à la chaleur le plus important est ressenti à quelques kilomètres au nord en raison de l’advection vers le nord de l’air chaud de la brise de lac.

On a fourni des renseignements sur des variables météorologiques standard, comme la température, les vents et les précipitations, et les indices de stress thermique ont aussi été mis à la disposition des applications pour la santé (p. ex., indice humidex, IUCT et température au thermomètre-globe mouillé). La plupart de ces produits ont été diffusés en format numérique par l’intermédiaire du Datamart du CMC ou de façon visuelle au moyen d’un service de cartographie Web expérimental (représentations graphiques de cartes).

On a constaté que les résultats obtenus durant la mise en œuvre du modèle GEM expérimental pour les Jeux se comparaient avantageusement à ceux du modèle GEM et d’autres produits de modèle de prévision utilisés actuellement par ECCC. Une évaluation subjective de plusieurs études de cas concernant de fortes précipitations, des vents violents, une chaleur intense et des brises de lac observés durant les Jeux a relevé l’avantage indéniable de l’utilisation d’une distance de maille à haute résolution (échelle en km et échelle inférieure). Les résultats préliminaires d’une approche plus objective fondée sur un ensemble complet d’intégrations de modèle pour l’été 2015 révèlent déjà le net avantage (d’une manière statistique) de l’utilisation des modèles expérimentaux, comparativement aux modèles opérationnels actuels du CMC.

Dans le but de toujours améliorer les connaissances tirées des modèles atmosphériques numériques, de les rendre plus précises sur le plan spatial et d’étendre leur utilisation à une plus vaste gamme d’applications, on pourrait envisager l’usage des configurations GEM à haute résolution des Jeux panaméricains et parapanaméricains comme points de départ de la prochaine génération de prévisions locales à court terme du CMC. Une évaluation plus approfondie du système de PNT à haute résolution pour la période et la région des Jeux au sud de l’Ontario aidera à recenser et à corriger les faiblesses et les lacunes du modèle. Il faut s’attendre au déploiement de systèmes semblables dans d’autres régions et villes canadiennes au cours des deux à trois prochaines années.

Figure 16. Les champs prévus par le modèle urbain GEM-LAM avec une distance de grille de 250 m

Carte de la région du Grand Toronto (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte de la région du Grand Toronto montrant les champs prévus par le modèle urbain GEM-LAM selon une grille avec espacements de 250 mètres, le 28 juillet 2015 à 18 h 00 UTC (13 h, heure locale). Les secteurs de vent (nœuds) à 10 mètres au-dessus du couvert aux points de la grille du modèle sont superposés avec les zones ombragées de l’Universal Thermal Climate Index à 2 mètres au-dessus du sol (°C). L’échelle de l’UTCI compte des intervalles de 1 °C, allant de 21 °C à 40 °C, avec les catégories suivantes de barbules de vent 0,1, 3,5, 7,0, 10,5 et 14,0 noeuds. Les valeurs d’UTCI les plus élevées sont observées au-dessus du sol (en particulier sur le centre de Toronto, avec des valeurs maximales de 40 °C), et les valeurs les plus faibles sont observées sur le lac Ontario (en particulier près de la rive à l’est de Toronto, avec des valeurs minimales de 21 °C).

8.5.2 Modélisation des vagues du lac Ontario

Durant les Jeux, de nombreuses compétitions en eaux libres ont été tenues dans le port et au sud des îles de Toronto, une zone où les compétitions et la logistique pouvaient être affectées par de forts vents, du brouillard, des vagues, du temps violent et du stress thermique. Compte tenu de ces éléments sensibles, ECCC a produit des prévisions maritimes près des rivages pour renseigner les dirigeants des compétitions des Jeux TO2015, les athlètes, les bénévoles et les spectateurs sur les vents, les vagues et les conditions météorologiques du jour. Les modèles des vagues ont beaucoup aidé la préparation de ces prévisions. Les Jeux nous ont donné l’occasion unique d’utiliser notre système actuel de modélisation des vagues, mais aussi d’éprouver et de valider la prochaine génération de systèmes de prévisions des vagues en cours d’élaboration à ECCC.

L’actuel système de prédiction des vagues des Grands Lacs est un modèle déterministe simple qui a une résolution fixée à 5 km et qui produit des données de sortie toutes les trois heures à partir des vents du modèle GEM à 10 km. Chaque lac est couvert par sa propre grille, à l’exception du lac Michigan. Un modèle expérimental à haute résolution mis à l’essai durant les Jeux s’est avéré très instructif. Il a permis d’accélérer et d’enrichir les mises à niveau du système de modélisation des vagues des Grands Lacs. Dans le cadre du Mesonet mis en place pour soutenir les Jeux, ECCC a déployé deux autres bouées de mesure des vagues dans le lac Ontario, tout juste au sud des îles de Toronto (voir les sections 5.4 et 5.5). Les données provenant de ces bouées ont servi à valider les modèles de vagues.

Durant les Jeux, on a utilisé trois systèmes de modélisation des vagues avec une résolution de grille horizontale de 2,5 km, de 1 km et de 250 m. Le système déterministe de prédiction des vagues ayant une résolution de 250 m couvrant la partie ouest du lac Ontario a été déployé spécifiquement pour soutenir les Jeux. Le système a produit des prévisions de 24 heures à partir de données d’entrée provenant du modèle atmosphérique à échelle urbaine de 250 m décrit dans la section 8.5.1.

La résolution plus élevée du modèle de vagues améliore les paramétrages, et une représentation plus fidèle de la côte et des rivages permet de mieux représenter les renseignements importants sur les vagues, surtout dans les régions près des rivages. Plus particulièrement, la grille de résolution de 250 m couvrant la partie ouest du lac Ontario peut commencer à résoudre les problèmes de petites régions, comme l’avant-port et l’arrière-port de Toronto, et à représenter de façon réaliste des « obstacles », comme les terrains portuaires et les îles de Toronto, qui produisent un effet d’ombre sur les vagues de la baie Humber quand les vents proviennent de l’est. Le modèle permet également une représentation détaillée des vagues alimentées par les brises de lac ou les orages. La figure 16 présente un exemple de l’effet d’une ligne d’orages se déplaçant rapidement sur le champ de vagues.

L’analyse du rendement du modèle durant les Jeux a révélé que les nouveaux systèmes de prévisions des vagues étaient plus performants que le système en place actuellement. Plus particulièrement, le modèle des vagues ayant une résolution de 250 m a obtenu le meilleur rendement parmi les trois modèles. Les prévisionnistes du CPIO ont aussi évalué positivement le nouveau système de modélisation des vagues.

Figure 17. Les champs simulés pour un modèle WaveWatch III ayant une résolution de grille de 250 m

Carte du lac Ontario (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte de la partie ouest du lac Ontario montrant les champs simulés pour la résolution de grille de 250 m du modèle Wavewatch III, forcés par les vents du modèle Urban GEM-LAM à la même résolution le 3 août 2015, à 05 h 00 UTC (01 h 00 heure locale). Les secteurs présentant une hauteur de vague significative (m) sont ombragés à des intervalles de 0,1 mètre, de 0,0 à 1,0 m. Les barbules de vents, qui se trouvent à 10 m au dessus de la surface aux points de grille du modèle, ont été illustrées (chaque barbule entière = 5 m/s). Les hauteurs maximales de vague s’élèvent jusqu’à 0,8 m dans de petits secteurs des parties ouest et sud du lac Ontario, et les vents dans ces mêmes secteurs soufflent de l’ouest à une vitesse maximale de 30 nœuds.

8.5.3 Modélisation de la qualité de l’air à haute résolution pour une démonstration durant les Jeux

Un modèle régional de la qualité de l’air intègre notre compréhension de la qualité de l’air en simulant les processus d’émission de polluants, de transformation des produits chimiques, de météorologie et de dépôt. Ce modèle fournit non seulement des prédictions pour la future qualité de l’air, mais il permet aussi de visualiser la pollution atmosphérique, ce qui aide à interpréter l’effet des sources de pollution urbaines sur la santé des collectivités environnantes.

Les Jeux ont été l’occasion pour ECCC de présenter le développement et la mise en application de son modèle de la qualité de l’air de la prochaine génération, le GEM-MACH, appelé maintenant la « version 2 ». Ils ont aussi permis de collaborer avec d’autres groupes de recherche d’ECCC.

Le modèle global environnemental multi-échelle – modélisation de la qualité de l’air et de la chimie (GEM-MACH) est l’outil qui combine l’état actuel de l’atmosphère et notre compréhension de la qualité de l’air et des conditions météorologiques pour produire des prévisions sur la qualité de l’air. Les prévisionnistes utilisent ce modèle de référence afin de préparer des prédictions sur la CAS pour les collectivités canadiennes. La préparation de prévisions à plus haute résolution et la comparaison de la capacité de prédiction aux versions du modèle opérationnel actuel présentent un grand intérêt pour le CMC et les centres de prévision des intempéries. Le premier objectif de ce projet de démonstration en temps réel consistait à comparer le rendement d’un modèle GEM-MACH opérationnel avec une distance de maille de 10 km (version 1.5.1) à celui de la version 2 du modèle GEM-MACH de prochaine génération, utilisée avec une distance de maille plus fine de 2,5 km. Une augmentation du rendement de la version 2 du modèle GEM-MACH aiderait le CMC à envisager l’utilisation d’un modèle de la qualité de l’air à haute résolution en contexte opérationnel pour les zones urbanisées densément peuplées, comme le sud de l’Ontario.

L’élaboration de la version 2 du modèle GEM-MACH comptait trois grandes étapes essentielles avant les Jeux. Premièrement, il fallait créer des scripts dans un nouvel environnement graphique plus convivial pour lancer le modèle. Deuxièmement, il fallait porter les routines de chimie de l’actuel modèle GEM-MACH opérationnel vers le modèle GEM-MACH à haute résolution, lequel est maintenant fondé sur la version 4 du modèle GEM de PNT. Les versions précédentes du modèle GEM-MACH, y compris l’actuel modèle GEM-MACH opérationnel, étaient basées sur la version 3 du modèle GEM des prévisions météorologiques opérationnelles. La version 4 du modèle GEM comporte plusieurs avantages par rapport à la version 3 du même modèle, comme un plus grand nombre de schèmes physiques pour les nuages. Troisièmement, il fallait créer des émissions de polluants à haute résolution pour la RGT. On a amélioré la cartographie spatiale des émissions liées à la circulation routière, qui sert de données d’entrée du modèle de la qualité de l’air reporté sur grille, en répartissant les émissions à l’aide des derniers renseignements sur le réseau routier canadien.

La version à haute résolution du modèle GEM-MACH de la prochaine génération a été mise à l’essai en mode de prévision en temps réel du 1er juin au 20 septembre 2015, et ce, dans le but de produire des prévisions de 24 heures de la CAS pour les sites de compétition des Jeux. Ces prévisions expérimentales étaient produites une fois par jour, comparativement à deux fois par jour pour les prévisions du modèle opérationnel. Les produits de prévisions ont été déposés sur plusieurs portails de données à des fins de dissémination. Les comptes rendus quotidiens des prévisions étaient donnés par les chercheurs scientifiques de la qualité de l’air d’ECCC afin d’éclairer le choix d’un plan de mesure quotidien pour le laboratoire mobile de la qualité de l’air CRUISER (voir la section 11.4). Les prévisionnistes avaient accès à tous les produits des modèles opérationnels et expérimentaux à haute résolution se rapportant à la qualité de l’air afin d’enrichir leurs prévisions et leurs alertes concernant la CAS.

La série chronologique des observations en temps réel de la qualité de l’air des 24 dernières heures et les prédictions des polluants pour 24 heures ont été mises à la disposition des prévisionnistes du CPIO. Les renseignements en temps réel étaient produits pour des stations d’observation de la qualité de l’air dans la RGT, et les prédictions étaient disponibles pour ces emplacements et les sites de compétition des Jeux. Les fichiers d’images des prévisions du modèle étaient déposés sur un portail de données afin qu’ils soient diffusés auprès d’un plus vaste public (prévisionnistes du CPIO, collaborateurs de recherche d’ECCC, chercheurs universitaires, Santé Canada et services de santé publique de l’Ontario). On a également créé des cartes des concentrations de polluants de surface et on les a déposées sur le portail de données ECPASS des Sciences et de la Technologie (voir la section 11.10) afin que tout utilisateur externe puisse manipuler les données de sortie du modèle à l’aide de Google Earth.

Figure 18. Concentration de masse de P2,5 prévue par le modèle

Carte de la région du Grand Toronto (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte de la région du Grand Toronto et du nord-ouest de l’État de New York montrant, par des zones ombragées, la concentration massique de PM2,5 modélisée pour le 13 juillet 2015, à 16 h (heure locale). Les zones sont ombragées à des intervalles de 2 µg/m3 jusqu’à 10 µg/m3, puis à tous les 5 µg/m3 jusqu’à 50 µg/m3. Les concentrations de particules fines (PM2,5) liées à la pollution s’élèvent généralement à 20 à 30 µg/m3 sur les terres en Ontario, mais on observe des concentrations plus élevées sur certaines parties des terres en Ontario et aux États-Unis :

  • les plus fortes concentrations s’élèvent à plus de 50 µg/m3 au sud-ouest de Shelburne, en Ontario, et près de Medina, dans l’État de New York aux États-Unis (au sud du centre du lac Ontario). 
  • les concentrations s’élèvent jusqu’à 40 µg/m3 en Ontario, le long du front de brise de lac au-dessus de Hamilton, dans une région au nord d’Arthur et au nord-ouest de Guelph.

Les plus faibles concentrations varient de 8 à 10 µg/m3 sur le lac Ontario et dans une région au nord de Waterloo, et de 4 à 6 µg/m3 sur certaines parties du nord-ouest de l’État de New York.

Les flèches de vent, illustrées aux points de grille du modèle, indiquent la direction et la force générales du vent. Les vents soufflent généralement d’est à nord-est sur le lac Ontario, et deviennent du sud sur les terres, loin du lac, tout en augmentant d’intensité.

On a mis au point une série de nouveaux produits graphiques et outils d’évaluation de modèle que l’on peut utiliser presque en temps réel afin d’obtenir des résultats immédiats sur le rendement du modèle. On a comparé le rendement du modèle opérationnel de prévisions à celui du modèle de prévisions à haute résolution. Les résultats ont permis de constater que la version 2 du modèle GEM-MACK à haute résolution était plus efficace et que ce modèle aidait à déterminer à quel endroit et à quel moment il fallait s’attendre à une mauvaise qualité de l’air.

Les prévisions du modèle GEM-MACH à haute résolution ont aussi été transmises au site Web AirSensors (site en Anglais seulement) de l’Université de Toronto. Dans le cadre d’une entente conclue avec ECCC, l’Université de Toronto a mis au point des capteurs miniatures de la qualité de l’air et elle en a installé des dizaines dans la RGT, surtout près des écoles (voir la section 12.3.3). On a élaboré une interface graphique pour comparer les résultats du modèle GEM-MACH aux données de sortie des capteurs d’air en temps réel.

Un certain nombre de projets de recherche sur la qualité de l’air ont été élaborés à partir du modèle GEM-MACH à haute résolution et des observations spéciales sur la qualité de l’air recueillies par le Mesonet et des projets de démonstration scientifique spéciaux (voir la section 11) durant l’été 2015. Deux études en particulier se penchent sur les conséquences de l’environnement urbain et des brises de lac sur la qualité de l’air. Les surfaces asphaltées en milieu urbain augmentent les températures de surface (c.-à-d. effet des îlots de chaleur urbains). Dans des conditions atmosphériques stagnantes, la concentration et la circulation des polluants peuvent varier considérablement au-dessus des villes et dans les banlieues. Des chercheurs scientifiques étudieront un cas semblable qui s’est produit le 28 juillet 2015. Une autre étude examinera l’effet des brises de lac autour des Grands Lacs sur la qualité de l’air. On observe souvent de fortes concentrations de polluants, comme l’ozone (O3), le long de la zone de convergence des fronts poussés par les brises de lac. Le laboratoire mobile de la qualité de l’air d’ECCC (CRUISER) a prélevé des échantillons relatifs aux fronts poussés par les brises de lac (voir la section 11.4) le 24 juillet 2015, pendant les Jeux.

Une autre étude et une vérification du rendement du modèle serviront à analyser les effets de la pollution urbaine sur les collectivités rurales. Les émissions urbaines deviennent souvent des points chauds de pollution atmosphérique, mais une plus longue période de vent soutenu provenant d’une direction donnée peut imposer les effets des sources urbaines à des collectivités rurales. On a observé un cas du genre durant les Jeux, dans l’après-midi et la soirée du 13 juillet 2015, à Parry Sound, qui se trouve à environ 200 km au nord de Toronto. À cette occasion, on a noté une hausse importante des valeurs d’ozone (O3) pendant plusieurs heures en raison d’une interaction entre le panache de pollution urbaine de Toronto et de la brise de lac de la baie Georgienne.

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9. Services de présentation et de dissémination

Les représentants de l’équipe de présentation jouaient un rôle important dans le nouveau système mis au point par ECCC en vue d’améliorer les services de surveillance et d’alerte météorologiques à l’occasion des Jeux. L’objectif était d’assurer la sécurité de la population canadienne et des visiteurs, et ce, de la tenue des relais de la flamme aux cérémonies de clôture.

Durant les Jeux, deux équipes de spécialistes de l’information météorologique ont été dépêchées pour travailler à deux endroits distincts dans la RGT. La première équipe de cinq responsables des séances d’information était installée au CPO, en bordure du lac de la ville de Toronto. L’équipe de présentation était le premier et principal point de contact d’ECCC pour les Jeux TO2015 et elle offrait des services bilingues à l’appui des opérations durant les Jeux. La deuxième équipe était composée de deux responsables des séances d’information et de deux remplaçants et elle était installée au CCU de Brampton, en Ontario, afin d’aider les services de police municipaux, régionaux, provincial et fédéral à assurer la sécurité durant les Jeux.

Les équipes de présentation ont utilisé les produits du CPIO d’ECCC et les données recueillies spécifiquement pour les Jeux afin d’informer les organisations et d’appuyer la prise de décisions au besoin. Elles disposaient d’un poste de travail hautement personnalisé qui avait été conçu spécialement pour les Jeux. Ce poste de travail, à l’image des autres utilisés par le CPIO, ingérait les données sur le temps et la qualité de l’air recueillies spécifiquement pour les Jeux par le Mesonet amélioré d’ECCC (voir la section 5). Le Mesonet fournissait des données toutes les minutes aux équipes de présentation et au CPIO, ce qui constituait une amélioration par rapport aux observations transmises toutes les heures par le réseau météorologique standard. La quantité plus élevée d’observations dans la zone des Jeux a fourni une vue d’ensemble plus détaillée des conditions atmosphériques durant les Jeux. Les équipes de présentation ont adapté les produits de prévisions et les données d’observation en vue d’en faire des renseignements pertinents et faciles à interpréter pour les décideurs des Jeux TO2015.

9.1 Équipe de présentation du Centre principal des opérations des Jeux TO2015

Au cours des premières discussions et rencontres avec les représentants des Jeux TO2015 en 2012, il a été établi que la présence du SMC serait nécessaire au Centre principal des opérations (CPO). Au printemps 2014, on a recruté le responsable de l’équipe de présentation pour coordonner cette présence au CPO et on a collaboré avec les Jeux TO2015 pour déterminer les exigences et les aspects logistiques de l’équipe de présentation du CPO. Ce responsable a choisi quatre autres personnes chargées des séances d’information pour l’équipe de présentation du CPO. Ces personnes avaient de grandes aptitudes pour la communication bilingue et une expérience de la tenue de séances d’information pour de grands groupes et des médias.

Il y a eu deux séances de formation internes pour les responsables des séances d’information. Elles portaient notamment sur leurs nouveaux outils, les exigences des clients, les protocoles de contingence et la logistique des communications. Tous les outils que devaient utiliser les responsables des séances d’information ont été mis à l’essai avant juin 2015. Le poste de travail intégré panaméricain, leur outil principal, devait permettre d’accéder rapidement aux renseignements et données météorologiques à partir du CPIO d’ECCC.

L’équipe de présentation du CPO était au travail de 6 h à 22 h 30. Après 22 h 30, elle transférait la responsabilité au CPIO jusqu’à ce que le responsable des séances d’information du CPO retourne au travail le lendemain et qu’il prenne connaissance du compte rendu du CPIO. Le CPO était ouvert de 6 h à 1 h du matin. À quelques occasions, l’équipe de présentation du CPO a prolongé ses heures de travail dans la soirée en raison de phénomènes météorologiques.

Il y avait cinq séances d’information quotidiennes durant les Jeux TO2015, mais l’horaire variait selon les besoins du client. Les exposés météorologiques en français étaient présentés sur demande. Le premier exposé météorologique du jour, tenu à 6 h 30, permettait de donner aux gestionnaires des Jeux le plus long délai et préavis possible avant l’arrivée imminente d’un phénomène météo pour éclairer la prise de décisions (p. ex., sur le calendrier d’une compétition sportive extérieure ou la sécurité des bénévoles et des spectateurs). Les responsables des séances d’information du CPO préparaient également deux sommaires météorologiques par jour pour permettre à l’organisation des Jeux TO2015 d’en faire une distribution plus vaste par courriel. Les responsables des séances d’information ont beaucoup utilisé un grand écran, un outil que le personnel du CPO a aimé au plus haut point parce qu’il lui permettait d’obtenir des mises à jour rapides sur l’emplacement des précipitations et de la foudre.

L’équipe de présentation du CPO s’est rapidement adaptée à toutes les nouvelles exigences qui lui étaient présentées. Ces exigences étaient communiquées par les différents représentants du CPO, et l’équipe de présentation se préparait rapidement en conséquence. Il est devenu évident pour les responsables des séances d’information du CPO qu’ils auraient à composer avec des demandes hors de leur mandat principal en matière de sécurité. Par exemple, on a découvert qu’il était important pour les gestionnaires de site de savoir que la vitesse du vent dépasserait 50 km/h et qu’une température supérieure à 30 °C obligerait les représentants des effectifs à prendre des mesures précises. Certains sites étaient également très sensibles à toute précipitation. Pour le baseball, par exemple, il y avait des procédures très précises à suivre, et le personnel d’entretien du site devait satisfaire à des exigences spécifiques si de la pluie était prévue.

L’équipe de présentation du CPO a rapidement appris que tout phénomène de convection (c.-à-d. des averses aux orages) faisait augmenter le nombre de demandes transmises au bureau bien au-delà des capacités d’un seul responsable des séances d’information. À de nombreuses occasions, il a fallu ajouter un autre responsable des séances d’information au bureau pour le quart de soir. Les jours où il y avait beaucoup de phénomènes convectifs, il y avait jusqu’à trois responsables des séances d’information présents durant le quart de jour, et ce, jusqu’à tard dans l’après-midi. La possibilité et la capacité d’ajouter du personnel sont devenues essentielles pour bien servir le client et ne pas imposer une charge de travail et un stress déraisonnables aux responsables des séances d’information.

La foudre était l’élément le plus préoccupant pour le CPO et les intervenants des Jeux TO2015. Le personnel du CPO se fiait beaucoup à l’équipe de présentation pour surveiller les menaces causées par la foudre et le tenir au courant de ces menaces. On demandait à l’équipe de présentation d’aviser le CPO dès que la foudre pouvait menacer un site dans l’heure qui suivait.

En général, l’équipe de présentation du CPO a su démontrer son efficacité, sa capacité d’adaptation et sa polyvalence durant les Jeux. Presque tous les outils ont été utilisés, et beaucoup de mesures de contingence prévues ont été mises en application. En outre, des produits météorologiques ont été créés en vue de demandes propres aux sports. Le succès de l’équipe de présentation du CPO est attribuable aux préparatifs faits avant les Jeux, à l’ensemble des compétences réunies et à la volonté de chaque membre de partager ses compétences et ses connaissances.

Figure 19.

Photo montrant quatre membres de l’équipe d’information d’Environnement et Changement Climatique Canada au centre opérationnel principal de TO2015 (deux personnes debout et deux personnes assises).
Photo : © Denis Paquette.

9.2 Équipe de présentation du Centre de commandement unifié

Vers la fin de l’automne 2014, les dirigeants du Centre de commandement unifié (CCU) ont indiqué qu’il serait utile d’avoir des représentants du SMC sur place. Au printemps 2015, le SMC a accepté d’installer une équipe de présentation au CCU pour les Jeux. Cette décision tardive signifiait que le SMC avait très peu de temps pour mettre sur pied et former cette équipe de présentation et relever les défis d’ordre technologique, comme la communication et l’achat de matériel.

On a recruté un responsable à l’intérieur d’ECCC pour coordonner l’équipe de présentation du CCU. On a ensuite déterminé qu’il fallait une équipe de présentation de deux personnes pour couvrir les quarts de travail d’une durée de dix heures, soit de 9 h à 19 h. On a également recruté deux autres responsables des séances d’information pour s’assurer de toujours avoir un responsable des séances d’information disponible. Contrairement au CPO qui cessait ses activités à 1 h du matin, le CCU était ouvert 24 heures par jour. Quand les responsables des séances d’information quittaient le bureau, les prévisionnistes du CPIO se chargeaient de présenter les séances d’information au CCU. Pour les deux équipes de présentation (CPO et CCU), les services de séance d’information étaient offerts seulement durant les Jeux panaméricains et les Jeux parapanaméricains.

Les responsables des séances d’information avaient accès aux mêmes outils et mesures de contingence que les responsables des séances d’information du CPO pour tenir trois séances d’information par jour et répondre à toute demande impromptue. L’équipe de présentation du CCU du SMC a très bien collaboré avec le personnel du CCU durant les quarts de travail; le milieu et les relations de travail étaient très harmonieux. Le CCU jouissait d’une certaine souplesse; on pouvait donc modifier les horaires et les tâches au besoin pour répondre aux demandes de service.

À 5 h 45, le prévisionniste devait téléphoner au bureau de l’officier de service du CCU afin de lui transmettre l’exposé météorologique du jour. Cet exposé comprenait assez de détails et de renseignements pour permettre aux officiers du Centre de commandement de créer leurs rapports de situation et séances d’information à l’intention de leur sous-commissaire. Dès l’arrivée du responsable des séances d’information à 9 h, le prévisionniste du CPIO lui présentait un exposé météorologique complet. À ce moment, le responsable des séances d’information devenait le premier responsable des conditions météorologiques pour les agents du CCU jusqu’à la fin de son quart de travail à 19 h. Après 19 h, les demandes de services météorologiques étaient dirigées vers le prévisionniste du quart de nuit au bureau des Jeux au CPIO.

L’équipe de présentation du CCU, tout comme l’équipe de présentation du CPO, a réussi dans l’ensemble à offrir des services de qualité au client. À la suite des Jeux, le coordonnateur de la sécurité fédérale, le responsable de la GRC, a déclaré que tout autre grand événement pouvait tirer avantage de la présence d’ECCC au sein de son groupe intégré de la sécurité.

Figure 20.

Photo d’Elizabeth Dowdeswell, ancienne Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et lieutenant gouverneure actuelle de l’Ontario, s’adressant au personnel et aux membres de l’équipe d’information pendant sa visite au Centre de commandement unifié des services de police.
Photo : © Kristine Rae.

9.3 Soutien au Centre provincial des opérations d’urgence

Au Centre provincial des opérations d’urgence (CPOU), on s’occupait quotidiennement de la coordination des préoccupations et des risques pour la sécurité. Les bulletins météorologiques produits servaient à faciliter la prise de décisions. On avait toutefois désigné une équipe distincte et spéciale pour s’occuper des problèmes de sécurité se rapportant exclusivement aux sites et aux opérations des Jeux. Chaque matin, à 8 h, ECCC participait à la téléconférence du CPOU sur l’état de la situation pour discuter des problèmes non résolus les jours précédents ainsi que des risques et des nouveaux problèmes de la journée en cours ou des prochains jours, ce qui pouvait comprendre les conditions météorologiques dangereuses. Ces appels étaient faits au tout début de la journée pour permettre aux partenaires et aux intervenants de présenter leurs rapports sur des problèmes survenus auparavant et dont la résolution nécessiterait plusieurs jours. On en profitait également pour discuter des menaces et des risques prévus et définir des stratégies d’atténuation à l’intérieur du réseau afin d’assurer le plus possible le bon déroulement des événements sportifs. Les bulletins météorologiques étaient toujours nécessaires et ils facilitaient la prise de décisions sur les préoccupations liées aux activités extérieures du jour.

Les opérations du CPOU étaient le dernier facteur d’intégration pour lequel il était crucial d’avoir un cycle de séances d’information. Au CPOU, les partenaires des Jeux avaient l’obligation de participer à la téléconférence quotidienne. Cette téléconférence permettait de préciser la nature du soutien à offrir aux partenaires pour résoudre des problèmes et de faire le point sur toute autre chose dont la résolution nécessitait plus d’une journée. Au besoin, une autre téléconférence était tenue à 17 h.

9.4 Soutien aux services fédéraux essentiels

Le soutien offert aux Soutien aux services fédéraux essentiels (SFE) par ECCC était crucial pour tous les services intergouvernementaux à l’appui des Jeux. L’un des deux membres de l’équipe de gestion de projet d’ECCC participait tous les jours aux séances d’information téléphoniques sur la prestation des services météorologiques à l’ensemble des partenaires des SFE. On tenait également des séances d’information prévues avec l’équipe de présentation des SFE et nos propres responsables des séances d’information du CPO et du CCU. De nombreuses pierres de touche réparties durant chaque journée permettaient une communication croisée entre les trois équipes de présentation et les prévisionnistes du CPIO.

Les collègues savaient et comprenaient qu’une téléconférence du groupe fédéral pouvait être tenue à n’importe quel moment si une situation demandait de toute urgence l’attention immédiate des partenaires. Outre les réunions tenues à l’improviste, l’équipe des SFE demandait à chaque partenaire de remettre un rapport de fin de journée à 18 h au plus tard. Ce rapport décrivait les activités du jour et servait d’outil d’information pour le lendemain afin de garantir la continuité des opérations. ECCC produisait un résumé des phénomènes météorologiques du jour et de ses conséquences sur les Jeux. En cas d’urgence environnementale, ce rapport aurait eu un ton beaucoup plus descriptif quant à l’urgence et aux conditions environnementales s’y rapportant.

9.5 Portail météorologique d’Ocean Networks

À l’interne, les prévisionnistes du CPIO et les équipes de présentation du CPO et du CCU disposaient d’une série d’outils pour visualiser les données du Mesonet et produire les prévisions et les alertes. Ocean Networks Canada, une société sans but lucratif créée par l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique, a fourni à ECCC la plateforme de distribution des produits aux utilisateurs externes. Ce portail météorologique complètement bilingue (français et anglais) transmettait nos observations météorologiques de surface et nos prévisions et alertes météorologiques aux services de sécurité, aux Jeux TO2015 et aux fédérations sportives approuvées par l’organisation des Jeux TO2015. Le nouveau portail météorologique était un outil supplémentaire souvent utilisé à l’interne par les prévisionnistes, les responsables des séances d’information et les scientifiques.

Le portail a connu beaucoup de succès et il a permis aux utilisateurs autorisés d’accéder aux plus récentes conditions météorologiques de leur site et de connaître les prévisions météorologiques et l’état des alertes propres aux sites. Le portail a accueilli plus de 900 utilisateurs distincts et comptabilisé un peu plus de 12 000 visites, ce qui a réduit considérablement le nombre de demandes de renseignements ordinaires adressées aux équipes des exposés météorologiques d’ECCC.

9.6 EC Alertez-moi

EC Alertez-moi est un service Web et de courriel qu’ECCC a mis au point pour la collectivité de la gestion des urgences afin de transmettre des alertes météorologiques et environnementales à ses abonnés. On a modifié le service EC Alertez-moi pour l’adapter spécialement aux besoins des gestionnaires de site et des planificateurs des Jeux. Les abonnés recevaient ainsi des alertes se rapportant à des sites précis. Les produits disponibles étaient les suivants :

  • les avis sur le smog et la qualité de l’air;
  • les alertes de la CAS;
  • les alertes sur les rayons UV;
  • les alertes relatives aux prévisions de la foudre;
  • les alertes météorologiques propres aux sites.

Pour voir les alertes, il fallait recevoir un message électronique. Ce courriel renfermait un lien menant à une page Web plus détaillée en fonction du type d’alerte. La page de la CAS était la seule exception à la règle, car la plupart des utilisateurs recevaient seulement un courriel. Pour des utilisateurs particuliers, approuvés par le Programme de l’indice de la qualité de l’air axé sur la santé, la page Web provinciale « WISDOM » (Portail d’information sur la santé et les conditions météorologiques pour la gestion et l’optimisation des decisions) comprenait un autre lien (voir la section 12.3.1 pour de plus amples renseignements sur WISDOM).

Plus de 300 personnes se sont abonnées à ce service propre aux Jeux, comparativement à 12 000 clients environ qui utilisaient le service Web et de courriel général EC Alertez-moi.

9.7 Alertes à la foudre

Vaisala Canada Inc avait mis au point une application mobile sur la foudre à l’appui de la Coupe du monde féminine 2015 de la Fédération internationale de Football Association (FIFA) et de Patrimoine canadien, qui avait octroyé du financement pour la conception de l’application. Cette application a connu un tel succès pour la FIFA que l’utilisation d’une version améliorée a été approuvée pour les Jeux. L’application présentait des mises à jour sur les manifestations d’éclairs avec l’aide du Réseau canadien de détection de la foudre, et ce, toutes les 60 secondes pour les sites choisis par l’utilisateur. Chaque mise à jour affichait les décharges de foudre au cours des 30 dernières minutes ainsi que des messages de sécurité incitatifs.

Selon les commentaires recueillis à propos de l’application sur la foudre, la présentation des renseignements sur les risques de foudre de façon simple et compréhensible, c’est-à-dire d’une manière n’exigeant aucune interprétation de la part d’un spécialiste, était l’une des leçons apprises les plus importantes. Durant la courte période des Jeux de 2015, l’application de Vaisala sur la foudre respectait ce critère.

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10. Cycle des opérations des Jeux d’Environnement et Changement climatique Canada

Pour fournir des SFE aux Jeux, les équipes des prévisions et de présentation devaient d’abord comprendre leur propre horaire quotidien et leurs livrables, puis ceux des autres équipes. À toute heure du jour, chaque équipe opérationnelle d’ECCC était responsable de la livraison des produits et services aux clients concernés. Ces clients avaient des exigences et des besoins très différents. Il faut se rappeler que les communications ne se limitaient jamais aux seuls moments prévus, surtout quand il y avait des phénomènes météorologiques dans la région et que des communications plus fréquentes étaient nécessaires.

Les figures 21 et 22 illustrent les cycles des opérations des Jeux parapanaméricains pour chacune des quatre équipes d’ECCC : l’équipe des prévisions du CPIO (texte en rouge), l’équipe de présentation du CPO (texte en vert), l’équipe de présentation du CCU (texte en bleu) et l’équipe de gestion des séances d’information pour les SFE (texte en mauve).

Le CPIO fournissait des services météorologiques en tout temps durant les Jeux, en plus d’assurer une surveillance continue « après les heures de travail » par l’intermédiaire des équipes de présentation du CPO et du CCU. L’arrivée et le départ des équipes de présentation entraînaient la tenue d’un exposé météorologique complet réunissant les équipes et le CPIO. Les heures de publication régulières des prévisions maritimes, publiques et de la CAS sont indiquées sur le cycle des opérations. Ces prévisions pouvaient être mises à jour selon les besoins, tout comme les alertes émises. De la même manière, les prévisions et les conditions météorologiques changeantes pouvaient nécessiter la tenue de séances d’information imprévues réunissant les responsables des séances d’information, le CPIO, le CPO et le CCU.

Figure 21. Cycle des opérations d’ECCC durant les Jeux panaméricains de 2015

Graphique des Jeux panaméricains (voir longue description ci-dessous)

Description

Graphique circulaire illustrant le cycle des activités d’Environnement et Changement Climatique Canada pendant les Jeux panaméricains de 2015. Le graphique montre l’heure à laquelle les séances d’information se sont déroulées, les problèmes liés aux produits de prévision, les changements de quart de travail des membres de l’équipe du CPIO et du responsable des séances d’information ainsi que la diffusion des rapports quotidiens.

Le graphique montre l’horaire détaillé d’une journée, par ordre chronologique :

  • 03 h 00 – Le Centre de prévisions des intempéries de l’Ontario (CPIO) diffuse un bulletin de prévision maritime.
  • 04 h 30 – Le CPIO envoie au Centre provincial des opérations d’urgence (CPOU) l’aperçu sur 3 jours des conditions météorologiques importantes en Ontario par courrier électronique.
  • 05 h 00 – Le CPIO diffuse les prévisions pour les Jeux panaméricains.
  • 05 h 45 – Le CPIO présente un exposé sur les conditions météorologiques au Bureau de projet des Jeux panaméricains, puis téléphone le Centre de commandement unifié (CCU) afin de lui fournir le même exposé sur les conditions météorologiques.
  • 06 h 00 – Le CPIO diffuse les prévisions de la cote air santé (CAS).
  • 06 h 15 – Le responsable des séances d’information au Centre principal des opérations (CPO) de TO2015 arrive au CPO, puis téléphone au CPIO afin d’obtenir un exposé sur les conditions météorologiques.
  • 07 h 00 – Tenue d’une réunion d’information de la haute direction au CPO.
  • 07 h 30 – Le CPIO effectue un changement de quart et le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 présente un exposé sur les conditions météorologiques au CPO.
  • 08 h 00 – Le Bureau de projet des Jeux panaméricains participe à la conférence téléphonique du CPOU relativement à la connaissance de la situation et fournit un exposé sur les conditions météorologiques.
  • 08 h 30 – Le responsable des séances d’information au Centre de commandement unifié (CCU) arrive au CCU et téléphone au CPIO afin d’obtenir un exposé sur les conditions météorologiques.
  • 09 h 00 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 fournit un exposé sur les conditions météorologiques aux partenaires externes au CPO.
  • 10 h 00 – Le responsable des séances d’information au CCU présente un exposé sur les conditions météorologiques au CCU.
  • 10 h 30 – Le CPIO diffuse une mise à jour des prévisions maritimes.
  • 11 h 00 – Le Bureau de projet des Jeux panaméricains participe à la réunion préparatoire de l’équipe des services fédéraux essentiels afin de fournir une mise à jour des conditions météorologiques.
  • 11 h 30 – Le CPIO diffuse une mise à jour des prévisions pour les Jeux panaméricains.
  • 14 h 00 – Le responsable des séances d’information au CCU téléphone au CPIO afin d’obtenir de l’information seulement en cas de conditions météorologiques importantes, et les responsables des séances d’information au CPO de TO2015 effectuent un changement de quart.
  • 15 h 30 – Le CPIO diffuse une mise à jour des prévisions pour les Jeux panaméricains.
  • 15 h 45 – Le responsable des séances d’information au CCU présente un exposé sur les conditions météorologiques au CCU et au représentant sur place de la GRC.
  • 17 h 00 – Le CPIO diffuse une mise à jour des prévisions de la CAS.
  • 18 h 00 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 présente un exposé sur les conditions météorologiques au CPO, et le Bureau de projet des Jeux panaméricains envoie à l’équipe des services fédéraux essentiels un rapport de fin de journée par courrier électronique.
  • 18 h 30 – Le CPIO diffuse une mise à jour des prévisions maritimes.
  • 19 h 00 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 fournit un exposé sur les conditions météorologiques aux partenaires externes, et le responsable des séances d’information au CCU présente un exposé sur les conditions météorologiques au CCU.
  • 19 h 30 – Le CPIO effectue un changement de quart; le responsable des séances d’information au CCU quitte le Centre et confie la tâche au CPIO.
  • 20 h 00 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 remet un rapport (résumé quotidien) au CPO.
  • 22 h 30 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 quitte le CPO et confie la tâche au CPIO.

Figure 22. Cycle des opérations d’ECCC durant les Jeux parapanaméricains de 2015

Graphique des Jeux parapanaméricains (voir longue description ci-dessous)

Description

Graphique circulaire illustrant le cycle des activités d’Environnement et Changement Climatique Canada pendant les Jeux panaméricains de 2015. Le graphique montre l’heure à laquelle les séances d’information se sont déroulées, les problèmes liés aux produits de prévision, les changements de quart de travail des membres de l’équipe du CPIO et du responsable des séances d’information ainsi que la diffusion des rapports quotidiens.

Le graphique montre l’horaire détaillé d’une journée, par ordre chronologique :

  • 04 h 30 – Le Centre de prévisions des intempéries de l’Ontario (CPIO) envoie au Centre provincial des opérations d’urgence (CPOU) l’aperçu sur 3 jours des conditions météorologiques importantes en Ontario par courrier électronique.
  • 05 h 00 – Le CPIO diffuse les prévisions pour les Jeux panaméricains.
  • 05 h 45 – Le CPIO présente un exposé sur les conditions météorologiques au Bureau de projet des Jeux panaméricains, puis téléphone le Centre de commandement unifié (CCU) afin de lui fournir le même exposé sur les conditions météorologiques.
  • 06 h 00 – Le CPIO diffuse les prévisions de la cote air santé (CAS).
  • 06 h 15 – Le responsable des séances d’information au Centre principal des opérations (CPO) de TO2015 arrive au CPO, puis téléphone au CPIO afin d’obtenir un exposé sur les conditions météorologiques.
  • 07 h 00 – Tenue d’une réunion d’information de la haute direction au CPO.
  • 07 h 30 – Le CPIO effectue un changement de quart et le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 présente un exposé sur les conditions météorologiques au CPO.
  • 08 h 00 – Le Bureau de projet des Jeux panaméricains participe à la conférence téléphonique du CPOU relativement à la connaissance de la situation et fournit un exposé sur les conditions météorologiques.
  • 08 h 30 – Le responsable des séances d’information au Centre de commandement unifié (CCU) arrive au CCU et téléphone au CPIO afin d’obtenir un exposé sur les conditions météorologiques.
  • 09 h 00 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 fournit un exposé sur les conditions météorologiques aux partenaires externes au CPO.
  • 10 h 00 – Le responsable des séances d’information au CCU présente un exposé sur les conditions météorologiques au CCU.
  • 11 h 00 – Le Bureau de projet des Jeux panaméricains participe à la réunion préparatoire de l’équipe des services fédéraux essentiels afin de fournir une mise à jour des conditions météorologiques.
  • 11 h 30 – Le CPIO diffuse une mise à jour des prévisions pour les Jeux panaméricains.
  • 14 h 00 – Le responsable des séances d’information au CCU téléphone au CPIO afin d’obtenir de l’information seulement en cas de conditions météorologiques importantes, et les responsables des séances d’information au CPO de TO2015 effectuent un changement de quart.
  • 15 h 30 – Le CPIO diffuse une mise à jour des prévisions pour les Jeux panaméricains.
  • 15 h 45 – Le responsable des séances d’information au CCU présente un exposé sur les conditions météorologiques au CCU et au représentant sur place de la GRC.
  • 17 h 00 – Le CPIO diffuse une mise à jour des prévisions de la CAS.
  • 18 h 00 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 présente un exposé sur les conditions météorologiques au CPO, et le Bureau de projet des Jeux panaméricains envoie à l’équipe des services fédéraux essentiels un rapport de fin de journée par courrier électronique.
  • 19 h 00 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 fournit un exposé sur les conditions météorologiques aux partenaires externes, et le responsable des séances d’information au CCU présente un exposé sur les conditions météorologiques au CCU.
  • 19 h 30 – Le CPIO effectue un changement de quart; le responsable des séances d’information au CCU quitte le Centre et confie la tâche au CPIO.
  • 20 h 00 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 remet un rapport (résumé quotidien) au CPO.
  • 22 h 30 – Le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 quitte le CPO et confie la tâche au CPIO.

Le cycle des opérations des Jeux parapanaméricains était différent de celui des Jeux panaméricains. Ces différences comprenaient les éléments suivants :

  • aucune prévision maritime n’était émise;
  • un breffage du Comité international parapanaméricain était prévu à 8 h 30;
  • la séance d’information verbale au CCU, représentant sur place de la GRC, était prévue à 14 h 30, plutôt qu’à 15 h 45 (heure locale).

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11. Recherche

À l’occasion des Jeux, le mandat d’ECCC consistait à fournir des prévisions et des alertes propres aux sites, mais différentes activités de recherche et de développement ont aussi été réalisées durant cet événement pour profiter de l’occasion unique offerte par les Jeux. La présentation des recherches d’ECCC dans le contexte des Jeux a su tirer avantage de nos travaux scientifiques et technologies de pointe. Le but poursuivi comptait deux volets : soutenir les opérations d’ECCC durant les Jeux et tirer des leçons des activités de recherche et de développement pour améliorer davantage un service météorologique déjà excellent.

ECCC a présenté un certain nombre de nouvelles technologies et de nouveaux instruments, qui sont décrits dans les sections suivantes. Les plateformes des instruments de recherche ont fourni des observations complémentaires à celles du Mesonet terrestre et maritime automatisé décrit à la section 5. Toutes les observations disponibles ont été utilisées pour approfondir notre compréhension des sciences relatives à la météorologie et à la qualité de l’air, surtout en milieu urbain. ECCC utilisera ces nouveaux renseignements scientifiques pour améliorer l’exactitude et le délai de ses alertes.

11.1 Lidar à effet Doppler

La prise de mesures détaillées sur la vitesse et la direction du vent est essentielle à l’établissement de prévisions météorologiques exactes. Les données de vent recueillies à l’aide d’un instrument spécial (anémomètre) permettent de connaître la vitesse et la direction du vent à un endroit précis. Dernièrement, ECCC a acquis deux instruments de télédétection appelés « lidars à effet Doppler » (détection et télémétrie par la lumière). Ces lidars à effet Doppler constituent une amélioration nette par rapport aux anémomètres puisqu’ils fournissent des mesures détaillées du vent tous les 3 m le long d’une ligne de visée pouvant atteindre jusqu’à 7 km (selon les conditions météorologiques).

Le lidar à effet Doppler est une technologie relativement nouvelle qui est devenue plus abordable récemment en raison des techniques de production de masse. L’instrument utilise la lumière sous forme de laser pulsé pour observer le mouvement des aérosols, comme les poussières minuscules et autres particules dans l’air, et déterminer la vitesse et la direction du vent à l’aide de ce mouvement. Cette technologie permet d’observer le vent en temps quasi réel à n’importe quelle altitude ou à n’importe quel angle, et chaque balayage ne dure que quelques minutes.

Deux lidars à effet Doppler ont été déployés durant les Jeux, le premier à la pointe de Hanlan (île Centre de Toronto) et le second à l’arrière d’une camionnette pour le rendre mobile. Le principal objectif des lidars à effet Doppler était de fournir au CPIO d’ECCC des données en temps quasi réel sur le vent afin de produire des champs de vent pour la surveillance et la caractérisation des fronts poussés par les brises de lac. L’autre objectif était de mesurer les vents au-dessus du lac Ontario pour aider les responsables des Jeux à diriger les événements avec des voiliers.

Les deux lidars à effet Doppler ont permis de produire des cartes détaillées de la vitesse et de la direction du vent lors de phénomènes météorologiques violents, améliorant ainsi notre compréhension des processus convectifs et dynamiques responsables de ces phénomènes. Les grandes variations de la vitesse du vent ont été cartographiées pour l’ensemble du lac Ontario. Le lidar à effet Doppler mobile, installé sur une camionnette, a permis aux chercheurs de positionner l’instrument à des endroits intéressants et de prendre des mesures mobiles des champs de vent convectifs durant les tempêtes. Ainsi, les chercheurs ont pu étudier de façon détaillée et inédite l’évolution d’un front poussé par les brises de lac en combinant les mesures recueillies à celles du système mobile automatisé d’observation météorologique (AMMOS) (voir la section 11.2). Le lidar a permis de cartographier les vents avant, pendant et après la formation des brises de lac. La plateforme mobile a aidé les chercheurs à déplacer le lidar durant les phénomènes liés à des brises de lac et à prendre des mesures à partir de nombreux emplacements dans la RGT afin d’étudier le rapport entre la vitesse du vent et la force des vagues du lac.

Les lidars à effet Doppler ont fourni aux prévisionnistes d’ECCC des données en temps quasi réel sur la vitesse et la direction du vent. Les mesures de la vitesse et de la direction du vent et les cartes des champs de vent étaient téléchargées en temps quasi réel vers les BSR afin de permettre aux prévisionnistes et aux chercheurs de les analyser. Elles étaient aussi mises à la disposition des coordonnateurs des événements des Jeux TO2015 par l’intermédiaire d’ECPASS (voir la section 11.10). Les mesures prises par les deux lidars, qui ont servi à cartographier la vitesse et la direction du vent sur le lac Ontario et dans le port de Toronto, ont aidé à déterminer le moment et l’endroit les plus propices aux compétitions de voile. Ces mesures du vent ont facilité la caractérisation de l’évolution des systèmes de tempête en déterminant le degré de convection (mouvement ascendant de l’air) et le mouvement horizontal des masses d’air au-dessus de la RGT. Ces mesures seront comparées aux résultats des modèles de PNT et analysées plus en détail.

On analyse actuellement les fronts poussés par les brises de lac, la comparaison des vents des modèles et les relations entre le vent et les vagues mesurées au-dessus de la bouée. Cette analyse approfondira l’évaluation de la technologie du lidar à effet Doppler pour juger de son éventuel rendement dans des conditions propres à l’Arctique canadien. Le déploiement d’autres lidars à effet Doppler à plusieurs endroits dans l’Arctique et à l’aéroport Pearson de Toronto se terminera durant l’été 2016.

Figure 23.

Photo du lidar-Doppler d’Environnement et Changement Climatique Canada sur terre, à Hanlan Point (situé sur Centre Island à Toronto) et surplombant le lac Ontario (voilier).
Photo : © Paul Joe.

11.2 Système mobile automatisé d’observation météorologique

Durant les Jeux, on a déployé trois véhicules hybrides équipés d’un système mobile automatisé d’observation météorologique (AMMOS) dans le cadre du réseau de surveillance atmosphérique à haute résolution appelé « Mesonet ». Les véhicules AMMOS ont parcouru les routes entre la rive du lac Ontario, à Toronto, et certaines banlieues et régions rurales au nord et à l’ouest. Ces trois stations mobiles ont recueilli des données météorologiques standard (c.-à-d. température, humidité, pression, vitesse et direction du vent) chaque seconde à des endroits où il était impossible d’installer des stations fixes, comme le long de routes bordées de vastes immeubles dans le centre-ville de Toronto, appelées « canyons urbains ». Les véhicules AMMOS étaient munis de capteurs de la qualité de l’air pour particules fines, et l’un d’eux transportait un prototype de système d’échantillonnage de la qualité de l’air, appelé « AirSENCE » (voir la section 12.3.3).

Les observations mobiles de l’AMMOS ont complété celles du Mesonet, aidé à la surveillance des conditions météorologiques et de la qualité de l’air durant les Jeux et permis un échantillonnage minutieux des fronts poussés par les brises de lac à des fins d’étude après les Jeux. Les véhicules étaient conduits par trois stagiaires d’été et six scientifiques d’ECCC, qui travaillaient surtout deux par deux (un stagiaire et un scientifique). Ils ont parcouru presque 10 000 km pendant les 22 jours d’observation intensive.

Les 28 et 29 juillet 2015, on a observé quelques-unes des températures les plus chaudes de l’été, une situation idéale pour prendre des mesures uniques concernant les îlots de chaleur urbains de Toronto. Deux unités AMMOS, l’unité mobile de la qualité de l’air CRUISER (voir la section 11.4) et l’unité mobile de météorologie urbaine de l’Université Western ont coordonné leurs prises de mesures sur deux périodes, soit durant la pointe de chaleur de l’après-midi du 28 juillet et pendant la pointe de refroidissement au petit matin du 29 juillet. Les résultats préliminaires semblent indiquer que quelques-unes des plus fortes concentrations d’ozone (O3) de Toronto depuis des années ont été mesurées durant l’exercice de l’après-midi. Les écarts de températures se sont avérés tout aussi intéressants, car on a observé une température approximative de 27 °C au petit matin dans le centre-ville de Toronto, alors que cette température était d’environ 19 °C en périphérie.

La technologie AMMOS, mise au point par ECCC, est utilisée au Canada et aux États-Unis depuis 2007 pour prendre des mesures en présence d’orages ou de tornades. C’était cependant la première fois que plusieurs unités AMMOS étaient utilisées de façon coordonnée au Canada. C’était également la première fois que la technologie AMMOS servait à recueillir des renseignements sur le stress thermique et la température dans les canyons urbains et sur la qualité de l’air en milieu urbain, ainsi qu’à fournir des données pour soutenir des compétitions sportives.

Figure 24.

Photo de trois systèmes mobiles automatisés d’observation météorologique (AMMOS) installés sur des véhicules hybrides ainsi que leurs conducteurs provenant d’Environnement et Changement Climatique Canada (deux personnes se tenant devant chaque véhicule).
Photo : © David Sills.

Figure 25. Données de température, point de rosée et humidité relative collectées par une station météo AMMOS

Diagramme de données (voir longue description ci-dessous)

Description

Diagramme illustrant les données de température (ligne rouge), du point de rosée (ligne verte) et d’humidité relative (ligne mauve) qui ont été recueillies par un véhicule équipé d’un système mobile d’observation météorologique automatisée (AMMOS). Les mesures ont été prises le 26 juillet 2015, alors que le système mobile d’observation météorologique automatisée a échantillonné de façon répétée un étroit front de brise de lac le long de la rue Dufferin à Toronto. Les données sont présentées dans le graphique pour la période allant de 14 h 35 UTC à 17 h 35 UTC. Le graphique montre que le système mobile d’observation météorologique automatisée a échantillonné de l’air chaud et sec du côté nord (vers la terre) du front de brise de lac, et de l’air frais et humide du côté sud (en direction du lac). Du côté nord, la température était approximativement de 28 °C, le point de rosée, de 17 °C, et l’humidité relative, de 20 %. Du côté sud, la température était approximativement de 24 °C, le point de rosée, de 18,5 °C, et l’humidité relative, de 28 %. Au total, le système a traversé 6 fois le front de brise de lac au cours de cette période. 

11.3 Réseau cartographique de la foudre du sud de l’Ontario

Le réseau cartographique de la foudre du sud de l’Ontario (RCFSO) permet de détecter l’activité totale d’éclairs, en haute résolution tridimensionnelle, ce qui inclut les foudroiements nuage-nuage et les foudroiements nuage-sol. Cette technologie de pointe a d’abord été mise en œuvre aux États-Unis pour détecter la foudre dans des régions à risque élevé pour les orages violents.

Le RCFSO, installé pour les Jeux, était la première application de ce système au Canada. Il comprend 14 stations terrestres dans la grande région du Golden Horseshoe reliées à un ordinateur central qui traite et intègre les données. Le RCFSO a une efficacité de détection de la foudre de 100 % à l’intérieur de son champ d’action et produit une résolution temporelle et spatiale très précise (de l’ordre de dizaines de nanosecondes et de dizaines de mètres, respectivement). On a détecté des orages sur neuf jours durant les Jeux panaméricains en juillet et sur cinq jours pendant les Jeux parapanaméricains en août. On a aussi observé des orages violents pendant six de ces jours. Ces données étaient mises à la disposition des BSR, des prévisionnistes du CPIO et des deux équipes de présentation.

Le RCFSO était installé principalement pour étudier les prévisions à court terme de la force des tempêtes, ou « prévisions immédiates ». De récentes études ont montré qu’une augmentation rapide de l’activité totale d’éclairs précède souvent des épisodes de temps violent. Il est donc possible de produire des alertes de temps violent plus longtemps à l’avance à l’aide des données du RCFSO.

Les données du RCFSO servent également à améliorer la compréhension qu’ont les scientifiques du développement et de l’évolution de la foudre pendant toute la durée d’un orage, à faire des comparaisons avec les données du Réseau canadien de détection de la foudre et, de façon plus générale, à se familiariser avec les usages de l’activité totale d’éclairs. Un nouveau produit sur l’activité totale d’éclairs sera bientôt mis à la disposition des scientifiques et des météorologues du Canada par l’intermédiaire du Geostationary Lightning Mapper à bord de la prochaine génération de systèmes géostationnaires d’observation de la Terre, le satellite GOES-R, de la National Oceanographic and Atmospheric Administration, dont le lancement est prévu en octobre 2016.

La figure 26 montre les données tridimensionnelles du RCFSO sur une période de moins de deux secondes. Les sources ponctuelles les plus anciennes sont en bleu, et les sources ponctuelles les plus récentes sont en rouge. Les sources qui s’étendent de l’espace au-dessus du lac Ontario vers les terres en direction de Burlington correspondent à l’éclair de la photographie.

Figure 26. Données 3D du SOLMA qui saisissent tous les détails de l’éclair

Graphique (voir longue description si-dessous)

Description

Graphique montrant des données 3D provenant de SOLMA (gauche; carte en dessous provenant de ©Google Earth 2015). Le graphique montre tous les détails relatifs à l’éclair réel, y compris les parties cachées par les nuages, au petit matin le 18 juillet 2015. L’éclair a frappé sur la partie ouest du lac Ontario, une partie bifurquant vers le nord-ouest pour toucher le sol près de Burlington, et une autre partie bifurquant le long de la partie supérieure, au niveau de l’enclume de l’orage, et ne touchant jamais le sol. L’éclair est représenté par des centaines de points de couleurs différentes, qui indiquent le temps écoulé (bleu étant le moment le plus ancien et rouge étant le moment le plus récent). La photo à droite montre le même éclair capté par une caméra, et les ressemblances entre l’éclair détecté par SOLMA et le même éclair capté par la caméra sont évidentes (photo reproduite avec la permission de David Piano).  

11.4 CRUISER et mesures connexes de la qualité de l’air

La pollution atmosphérique dans les grandes villes canadiennes comme Toronto et la grande région du Golden Horseshoe comporte toujours des risques pour la santé humaine. Les principaux polluants utilisés pour surveiller cette pollution et informer le public sont les particules fines (P2,5), l’ozone troposphérique (O3) et le dioxyde d’azote (NO2). Ils servent également à calculer la CAS. Le transport est une grande source de polluants de cette nature, ce qui comprend la multitude de voitures et de camions sur les autoroutes et les routes ainsi que les carrefours de transport comme les aéroports et les gares ferroviaires, où un nombre considérable de personnes et de marchandises transitent tous les jours. Il faut encore trouver des réponses à des questions scientifiques importantes à propos des caractéristiques du mélange complet de polluants gazeux et particulaires associés aux émissions provenant du transport, de leur corrélation avec les variations de la CAS sur le plan spatial et temporel ainsi que de l’incidence des régimes météorologiques locaux sur ces variations, surtout les brises de lac engendrées par le lac Ontario.

Les chercheurs en qualité de l’air ont déployé plusieurs nouvelles technologies de mesure des polluants durant les Jeux pour répondre à ces questions. Le laboratoire mobile de la qualité de l’air d’ECCC (véhicule canadien d’études régionales et urbaines sur la recherche environnementale ou CRUISER, voir la figure 27) est un camion spécialement équipé pour recevoir des instruments de mesure de pointe de la pollution atmosphérique. Au cours de l’été 2015, le CRUISER a parcouru diverses routes de la région en fonction du régime météorologique. L’équipe de recherche a également mené des expériences uniques à un endroit situé près de l’autoroute 401 ainsi que dans le centre-ville et dans le nord de Toronto. On a installé un système de télédétection pour mesurer plusieurs polluants et le mélange atmosphérique le long d’un trajet situé au-dessus de l’autoroute 401 afin de mettre à l’essai une nouvelle façon de mesurer des émissions. On y a joint des détecteurs de particules très sensibles qui sont capables de mesurer les infimes quantités de suie provenant des moteurs ainsi que la quantité de lumière absorbée par ces particules afin de mieux comprendre leur effet sur notre climat.

Le CRUISER avait à son bord la dernière technologie de mesure du NO2, des éléments chimiques qui composent les P2,5 et des polluants gazeux, comme les composés organiques volatils, qui contribuent à la formation d’O3 et de P2,5 et peut-être à la toxicité de l’air que nous respirons. Jusqu’à présent, les études sur la pollution atmosphérique ont démontré que la présence du lac Ontario avait un effet important sur les conditions météorologiques locales et la qualité de l’air de la région du Grand Toronto. Le CRUISER est parvenu à prendre des mesures le long du front poussé par les brises de lac les 20, 24 et 28 juillet, et les données recueillies aident à évaluer le rendement des modèles des prévisions météorologiques et de la qualité de l’air à haute résolution. L’événement du 28 juillet a aussi été associé à un important effet d’« îlot de chaleur urbain », avec des niveaux d’O3 supérieurs à 90 ppb, ce qui correspond aux mesures les plus élevées des dernières années. Durant sept jours, le CRUISER a parcouru le trajet de télédétection le long de l’autoroute 401. Ces mesures comparatives aident maintenant l’équipe de recherche à évaluer la faisabilité d’études de télédétection à plus long terme dans le but de mieux connaître la quantité de pollution atmosphérique produite par l’un des segments autoroutiers les plus utilisés de la planète.

Toutes les données recueillies durant les déplacements du CRUISER, limités par Burlington (à l’ouest), Ajax (à l’est), Newmarket (au nord) et le lac Ontario (au sud), sont actuellement transposées sous forme de cartes pour examiner les régimes à petite échelle dans les voisinages et les régimes à grande échelle pour toute la région. Ce travail fournira la plus grande quantité de détails jamais produite pour la région et il mènera à de nouvelles approches pour éprouver et améliorer les modèles des prévisions de la qualité de l’air et les estimations de ce que respirent les gens dans cette région. En définitive, ce travail soutiendra les futures évaluations des conséquences de la pollution atmosphérique sur la santé et les études concernant le rôle du transport dans les problèmes de pollution atmosphérique. De plus, l’expérience acquise par les chercheurs en qualité de l’air durant le déploiement des nouvelles technologies de mesure à l’occasion des Jeux portera ses fruits dans les nombreuses études sur la pollution atmosphérique qui seront réalisées partout au Canada, et dans d’autres villes, et en amont des grandes activités de développement des ressources, notamment pour les sables bitumineux.

Figure 27.

Photo du véhicule CRUISER, un laboratoire mobile sur la qualité de l’air d’Environnement et Changement Climatique Canada (avec le conducteur dans le véhicule CRUISER stationné).
Photo : © Jeff Brook.

11.5 Produits de démonstration de l’indice ultraviolet

ECCC diffuse des prévisions d’une journée sur l’indice ultraviolet (UV) pour différents endroits au Canada depuis le début des années 1990. Les prévisions de l’indice UV reflètent principalement l’atténuation du rayonnement UV solaire au midi solaire par la colonne atmosphérique d’ozone et l’opacité moyenne des nuages en plein jour. La colonne d’ozone est d’abord estimée de façon statistique à partir des conditions météorologiques, puis elle est ajustée au moyen des données sur la colonne d’ozone recueillies par les stations du réseau de mesure de l’ozone d’ECCC. L’atténuation additionnelle causée par les nuages est imposée au moyen d’un facteur d’échelle estimé à partir des conditions d’opacité des nuages.

Depuis, ECCC a mis en œuvre un système d’assimilation des données chimiques pour les prévisions de l’ozone, et ce système est entièrement intégré à celui de la PNT. Les mesures de l’ozone par satellite sont assimilées afin de produire des analyses de l’ozone en temps réel qui serviront de conditions initiales pour les prévisions. Ce système numérique couplé produit des prévisions complètes de l’indice UV pour toutes les conditions météorologiques, et ces prévisions tiennent compte des concentrations quotidiennes d’ozone et de la variabilité des nuages.

Des prévisions de l’indice UV servant à la démonstration initiale de ce système expérimental ont été produites pour les Jeux afin d’en faire la validation à l’aide de quatre radiomètres UV terrestres (détecteurs de rayonnements ultraviolets, voir la section 5.6) installés dans la région. Le produit diffusé durant les Jeux comprenait des cartes de prévisions horaires de l’indice UV du ciel total qui couvraient quatre jours et qui étaient mises à jour quotidiennement. L’indice UV par ciel dégagé et les cartes de la colonne d’ozone ont aussi été publiés sur le site Web de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ces principaux produits ont été créés avec une résolution de 25 km, mais on a également préparé un champ d’indice UV spécialisé à une résolution de 10 km pour l’empreinte des Jeux. L’indice UV de démonstration fait actuellement l’objet d’une évaluation, tout comme divers produits connexes s’étendant au-delà des prévisions opérationnelles actuelles pour une journée.

11.6 Véhicule aérien télépiloté

Le véhicule aérien télépiloté (VAT) utilisé durant les Jeux a été mis au point pour établir le profil atmosphérique de paramètres météorologiques, ce qui comprend des observations par radiosonde et en altitude (voir les sections 5.7 et la figure 28). Les instruments d’établissement des profils atmosphériques par VAT (PAVAT) ont été mis au point au cours des trois dernières années. L’appareil PAVAT possède quatre petites hélices. Il est léger (environ 1,5 kg) et il peut transporter des instruments dont la charge utile varie de 700 g à 800 g approximativement. Il peut voler à une hauteur maximale de 3 km. Il est piloté par un système informatique et il peut avoir des trajectoires de vol semblables aux manœuvres d’un aéronef. Les principales observations météorologiques faites par le VAT concernaient la température, l’humidité relative, la pression, la vitesse du vent et les rafales, ainsi que le positionnement GPS. En plus de ces mesures, on a ajouté deux sondes uniques de la qualité de l’air pour mesurer le dioxyde de carbone et le nombre total de concentrations d’aérosol.

L’appareil PAVAT utilisé durant les Jeux était unique en raison de la façon dont il établissait le profil atmosphérique des paramètres météorologiques et des observations relatives aux aérosols. On a constaté que ses mesures étaient comparables aux observations du supersite météorologique des Jeux panaméricains et de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario (IUTO) (SMJI), situé sur le campus de Windfields Farm de l’IUTO, à l’est de Toronto (voir la section 11.7). Les observations faites avec l’appareil PAVAT peuvent servir à valider des modèles de prévisions numériques, à mettre au point des applications de télédétection, à surveiller des enjeux environnementaux et à faciliter l’établissement de profils par les radiosondes.

On a découvert que les observations recueillies par l’appareil PAVAT durant les Jeux étaient comparables aux mesures prises par d’autres plateformes, comme les radiomètres à hyperfréquences et les capteurs in situ. De nouveaux capteurs à réaction rapide sont nécessaires pour l’établissement de PAVAT afin de produire de meilleurs produits pour les applications d’établissement de profils atmosphériques et de surveillance. Ses mesures sont très utiles pour la couche limite (c.-à-d. les niveaux inférieurs de l’atmosphère), ce qui comprend la modélisation, les prévisions et les évaluations du climat.

Figure 28.

Photo de l’UAV d’Environnement et Changement Climatique Canada qui a été utilisé durant les Jeux panaméricains (gauche). Photo d’un vol d’essai de l’UAV survolant les terres agricoles de l’IUOT à Oshawa, à l’est de Toronto (droite).
Photos : © John MacPhee.

11.7 Supersites

Des chercheurs d’ECCC exploitent un site d’observation météorologique améliorée à l’aéroport international Pearson de Toronto; ce site est appelé « supersite Pearson ». Ce supersite, où l’on recueille des données depuis 2007, abrite une série d’instruments météorologiques spécialisés qui contribuent aux activités de recherche et développement concernant les prévisions immédiates et à court terme des conditions météorologiques à fortes incidences dans les aéroports ou leurs environs. Le site est également occupé par une station d’observation météorologique où l’on trouve des employés de NAV CANADA. Il comprend un détecteur de givrage, un détecteur de foudre, un système de caméra multivue, un radar spécialisé (bande X à couverture verticale), un appareil de mesure de la visibilité horizontale, de multiples célomètres pour déterminer la hauteur de la base des nuages ainsi qu’une station météorologique de surface pour prendre des mesures de la température, de l’humidité relative et du vent à des hauteurs normalisées par l’Organisation météorologique mondiale. Le site comprend aussi un certain nombre de détecteurs de précipitations, dont des instruments de mesure et des systèmes optiques ou radar. La prise de mesures multiples pour un même élément météorologique permet de comparer les instruments, ce qui facilite l’exploration et l’évaluation de nouvelles technologies d’observation. À partir du supersite Pearson, les données sont transmises aux scientifiques toutes les minutes en temps quasi réel, et ce, pour de nombreux instruments.

Durant les Jeux, ces données ont servi à soutenir les prévisions météorologiques. Les précipitations enregistrées par les différents capteurs et profils du radar à bande X à couverture verticale étaient particulièrement intéressantes. Ces données radar ont servi à établir des distinctions entre les types de particules de précipitations, comme les cristaux de glace, la neige, la pluie et la bruine, à différentes altitudes dans l’atmosphère, mais jusqu’à une altitude maximale de 8 km.

Après les Jeux, le supersite Pearson demeurera un important site d’observation et de mise à l’essai d’instruments. Des observations améliorées soutiendront les efforts de recherche et développement concernant les prévisions immédiates pour l’aviation, la vérification des modèles de PNT et l’évaluation du rendement des instruments météorologiques.

Un deuxième site, appelé « site SMJI » (supersite météorologique des Jeux panaméricains et de l’IUTO), était situé sur le campus de Windfields Farm à Oshawa, à l’est de Toronto. Ce supersite, où l’on trouve différents nouveaux capteurs, a été préparé pour des applications météorologiques à usages multiples (voir la figure 29). Il tire son caractère unique des différents capteurs météorologiques de pointe qui s’y trouvent. Il a été aménagé au cours des dix dernières années afin de mesurer le brouillard, la visibilité, les précipitations, les nuages, le givrage, les flux de rayonnement, le vent, la turbulence et les caractéristiques des aérosols à l’aide de plateformes et d’instruments d’observation de pointe. Les mesures du SMJI ressemblent à celles d’un aéronef de recherche. En plus des capteurs in situ, on trouve au SMJI des plateformes de télédétection, comme un radiomètre profileur à hyperfréquences de Radiometrics (on peut obtenir un certain nombre de produits relatifs à l’eau liquide et à la vapeur d’eau dans l’atmosphère à partir des mesures de rayonnement), un célomètre de Vaisala (pour mesurer l’altitude des bases de nuages), un radar de pluviométrie à hyperfréquences (pour mesurer les quantités de précipitations, le contenu en eau liquide et la distribution du diamètre des gouttes du sol à plusieurs centaines de mètres d’altitude) et un PAVAT (pour prendre des mesures météorologiques à différentes altitudes dans l’atmosphère) (voir la section 11.6). Ce site a également accès aux produits du satellite météorologique opérationnel GOES-R, qui peut servir à faire des analyses 3D de processus météorologiques.

Les buts poursuivis par ce site étaient les suivants : 1) comparer les observations du SMJI aux mesures prises en vol pour l’établissement de PAVAT; 2) préparer des paramétrages microphysiques pour les applications de modélisation; 3) valider les données extraites et les simulations de modélisation lors de phénomènes météorologiques locaux (p. ex., effets des brises de lac et effets météorologiques à grande échelle sur les conditions météorologiques locales); et 4) étudier la variabilité des précipitations sur une superficie d’environ 2 km2. De plus, ce site propose des observations spécifiques aux scientifiques d’ECCC et à ceux de l’IUTO qui facilite les recherches et les essais sur le rendement des instruments.

Les grands résultats du SMJI serviront à valider des modèles, à mettre au point et à l’essai de nouveaux instruments, à améliorer les prévisions immédiates, à traiter des études sur les processus physiques et à valider les produits relatifs aux précipitations et aux nuages par satellite.

Figure 29.

Photo des instruments se trouvant sur le Supersite météorologique de l’IUOT à Oshawa, à l’est de Toronto. Le Supersite a été construit pour appuyer les Jeux.
Photo : © Ismail Gultepe.

11.8 Capteurs météorologiques des bateaux du Comité des Jeux panaméricains

On a installé des capteurs météorologiques sur deux bateaux du comité des sports de voile des Jeux panaméricains. Ces capteurs ressemblaient à ceux du Mesonet terrestre (voir la figure 30). Ils ont fourni des données précieuses mais peu fréquentes en élargissant la prise de données à la surface du lac. Les bateaux (collaboration avec deux clubs de yacht de la région de Toronto) ont été déployés environ deux heures avant le début des compétitions de voile des Jeux panaméricains, puis durant les courses des clubs jusqu’à la fin de la saison de navigation en octobre 2015. Il n’y avait pas de compétitions de voile pendant les Jeux parapanaméricains.

Les capteurs étaient programmés pour recueillir des données toutes les secondes sur la pression, la température, l’humidité ainsi que la vitesse et la direction du vent. Les données étaient traitées de manière à présenter des moyennes mobiles d’une minute et de dix minutes et elles étaient disponibles à bord des bateaux du comité (mises à jour toutes les dix secondes) et sur l’affichage Web d’ECPASS (mises à jour toutes les dix minutes) (voir la section 11.10) pour montrer les tendances à très court terme et à moyen terme.

L’une des observations remarquables était celle de la périodicité de la vitesse et de la direction du vent à petite échelle. La périodicité était de l’ordre de six oscillations environ par période de dix minutes. La vitesse et la direction du vent variaient (différence de crête à crête) d’environ 1 m/s et 15 degrés, respectivement. Cette oscillation, qui est cruciale pour les courses, n’aurait pas été relevée par des données transmises toutes les minutes, comme c’est le cas pour les données du Mesonet terrestre. Les responsables des bateaux du comité ont rapidement adopté les données affichées pour la planification des courses. Le lidar à effet Doppler a été déployé pour balayer les bateaux du comité (particulièrement le lidar « mobile ») et produire des cartes des vents à effet Doppler à des fins de comparaison et de vérification.

Figure 30.

Photo d’un bateau du comité de voile des Jeux panaméricains dans la marina du lac Ontario. Le bateau avait, à son bord, un capteur météorologique compact Vaisala WXT520 ainsi qu’un instrument AIRMASS doté d’un magnétomètre à saturation pour la direction du vent.
Photo : © Reno Sit.

11.9 Bureau de soutien à la recherche– Démonstration des prévisions immédiates, des prévisions à plus long terme et des alertes de la « prochaine génération »

Au cours des Jeux, les météorologues chercheurs d’ECCC ont effectué une « démonstration des prévisions immédiates, des prévisions à plus long terme et des alertes de la prochaine génération » à l’aide de deux BSR du secteur du CPIO. Cette démonstration avait pour but d’évaluer l’approche « MetObject » ainsi que ses capacités à mieux intégrer les observations et les conseils des modèles numériques et à faciliter l’interaction des prévisionnistes avec les systèmes semi-automatisés des prévisions et des alertes. Étant donné que l’approche MetObject comprend de multiples échelles spatiales et temporelles, de l’échelle continentale à la micro-échelle, on a étudié la « combinaison humain-machine optimale » nécessaire à l’analyse, au diagnostic et au pronostic efficaces des tempêtes estivales de type convectif (p. ex., orages) pour chaque échelle. Des technologies de surveillance et de modélisation numérique à haute résolution et d’autres technologies de présentation scientifiques ont été mises pleinement à profit pour cette démonstration. Les scientifiques participants ont transmis aux prévisionnistes des données d’entrée importantes en temps réel et ils fourniront de précieux renseignements sur les projets en cours après les Jeux.

Prévisions jusqu’à 72 heures

Les représentations des prévisions MetObject étaient produites selon une durée d’image clé précise (toutes les trois heures pour la première journée, toutes les six heures pour les deuxième et troisième journées) afin de présenter les endroits où l’on s’attendait à voir des orages et des phénomènes météorologiques violents d’été en Ontario et dans les régions avoisinantes, avec une attention particulière pour l’espace occupé par les Jeux (voir la figure 31). Les MetObjects des images clés étaient interpolées toutes les dix minutes pour permettre la création d’animations et de données de séries chronologiques à différents points. Les MetObjects des images clés servaient aussi à établir de nouveaux MetObjects intégrés à utiliser dans les produits des « prévisions de convection ».

Les MetObjects automatisés « de première approximation » étaient produits à l’aide de divers éléments d’orientation, comme les paramètres des orages fondés sur le modèle de PNT. On a examiné l’équilibre entre les « meilleures données » et la « meilleure forme » puisqu’un tel équilibre s’avérera nécessaire pour permettre aux prévisionnistes d’utiliser efficacement les MetObjects de première approximation.

Figure 31. Exemple de représentation des prévisions des MetObjects d’ECCC à un délai d’image clé donné

Représentation graphique (voir longue description ci-dessous)

Description

Exemple d’une représentation graphique de prévisions liées à un objet météo à une échéance clé (19 juillet 2015, à 18 h UTC, ou 14 h, heures locales). La carte couvre le sud du Manitoba, l’Ontario, le sud et le centre du Québec, l’ouest du Nouveau-Brunswick ainsi que les états américains avoisinants.

Les cartes peuvent servir à illustrer :

  1. la position des fronts (brise de lac, brise de terre, rafales, autres [p. ex., froid, chaud, occlus, quasi stationnaire]), les courants-jets (haute ou basse altitude) et les creux barométriques (à la surface et en altitude);
  2. les barbules de vent (illustrant la vitesse et la direction du vent);
  3. les zones ombrées représentant différents niveaux de probabilités d’orages ou de tempêtes violents.

Pour cette carte, un front froid s’étire vers le nord-est depuis le sud du lac Huron jusqu’au sud-ouest du Québec, et il y a un front chaud au sud-est qui s’étend de l’état de New York jusqu’à l’océan Atlantique. Un front occlus s’étire depuis le sud-ouest du Québec vers le nord-nord-ouest jusqu’à la baie James. Les positions frontales des brises de lac sont indiquées le long de la rive ouest des lacs Supérieur et Michigan, de la rive sud du lac Huron et de la baie Georgienne ainsi que sur les rives nord et sud des lacs Ériés et Ontario.

Quatre courants-jets de basse altitude sont représentés :

  1. d’ouest en est sur le sud du Manitoba (35 nœuds);
  2. d’ouest en est du Dakota du Sud jusqu’à la partie est du lac Supérieur (35 nœuds);
  3. d’ouest en est sur le centre du Michigan (35 nœuds);
  4. du sud-est au nord-ouest du centre du Québec jusqu’à la baie d’Hudson (35 nœuds).

Trois courants-jets de haute altitude sont représentés :

  1. d’ouest en est depuis le sud du Dakota du Sud jusqu’à la partie sud de la baie Georgienne et à l’état de New York (95 nœuds);
  2. du sud-est, depuis le lac Winnipegosis, au Manitoba, jusqu’à un point au sud du lac Supérieur (110 nœuds);
  3. d’ouest en est juste au sud du Labrador (vitesse non indiquée).

Trois creux barométriques en altitude sont représentés :

  1. du nord-ouest au sud-est à l’ouest de la baie James;
  2. du sud-ouest au nord-est qui s’étend le nord du lac Winnipegosis jusqu’au nord du lac Winnipeg;
  3. du nord-ouest au sud-est depuis l’ouest du golfe du Saint-Laurent jusqu’à l’océan Atlantique.

Deux creux barométriques de surface sont représentés :

  1. du sud-ouest de l’Ontario vers le nord-est jusqu’à Toronto;
  2. du centre de l’état de New York jusqu’au nord du fleuve Saint-Laurent.

Les orages sont indiqués comme étant vraisemblablement près du front occlus, s’étirant sur le nord-est des États-Unis et le sud-ouest de l’Ontario. Sinon, des orages sont possibles à l’avant des fronts froid et chaud dans le sud de l’Ontario, dans le sud-ouest du Québec et dans le nord-est des États-Unis. Des orages violents sont possibles dans deux zones plus petites encastrées dans ces régions, soit dans l’est de l’Ontario, le centre de l’état de New York et l’ouest du New Hampshire.

On a évalué la collaboration entre les deux BSR. Chacun travaillait avec des échelles temporelles ou spatiales différentes, puis il partageait les MetObjects résultants pour créer des produits de type collaboratif.

Des produits de vérification subjective et objective en temps quasi réel ont été créés afin que les prévisionnistes puissent évaluer leur rendement à la fin de chaque quart et utiliser ces renseignements dans le but de régler les efforts pour le prochain quart de travail.

Analyses horaires ou prévisions immédiates pour l’heure ou les deux heures à venir

Les analyses des caractéristiques à méso-échelle (p. ex., fronts poussés par les brises de lac) qui ont une incidence positive sur le développement ou l’intensification des orages et autres conditions météorologiques violentes connexes ont été faites toutes les heures à l’aide des données de surveillance améliorées du Mesonet et des données des radars et satellites opérationnels (voir la figure 32).

Des prévisions immédiates sur le développement de nouveaux orages pour l’heure ou les deux heures à venir ont été faites à partir des données provenant des analyses réalisées toutes les heures ainsi que des données du modèle numérique du cycle de mise à jour rapide.

Figure 32. Analyse météorologique horaire dans la région des Jeux

Analyse météorologique (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte montrant l’analyse météorologique pour la région des Jeux couvrant la région élargie du Golden Horseshoe du sud de l’Ontario pour le 19 juillet 2015 à 18 h UTC ou 14 h, heures locales. Les lignes magenta indiquent la position approximative des fronts des brises de lac. Le cadre jaune représente une région où des orages devraient se former au cours des deux prochaines heures. Les observations météorologiques de surface sont représentées et indiquent une circulation généralement du sud-ouest entre 5 et 15 nœuds. Les échos du radar météorologique indiquent que des orages se sont formés à l’ouest de Kitchener, alors que les régions mouchetées en vert indiquent que le radar a détecté des insectes. Ces lignes d’insectes peuvent à servir à déterminer des fronts des brises de lac. Finalement, les nuages de l’imagerie satellitaire du canal visible sont aussi superposés. Des cumulus sont présents au-dessus de la terre, mais le ciel est presque sans nuages au-dessus des lacs. La couverture nuageuse est plus développée là où les orages commencent à se former à l’ouest de Kitchener.

Prévisions à micro-échelle jusqu’à 30 minutes

On a mis à l’essai une nouvelle méthode semi-automatisée de suivi des orages, de détermination des tendances relatives à l’intensité et de production d’alertes en raison de menaces. On s’attend à ce que les prévisions concernant l’intensité des orages permettent de diffuser des alertes avec un délai plus long.

11.10 Vitrine sur les activités scientifiques liées aux Jeux panaméricains d’Environnement Canada

On a créé un site Web protégé par mot de passe et accessible de l’extérieur pour présenter des initiatives scientifiques durant les Jeux. Ce site, appelé « ECPASS » (abréviation du nom anglais Environment Canada Pan Am Science Showcase [vitrine sur les activités scientifiques liées aux Jeux panaméricains d’Environnement Canada]), est accessible à l’adresse http://ecpass.ca. On y trouve des données en temps réel sur les initiatives scientifiques suivantes :

  • la démonstration des prévisions immédiates, des prévisions à plus long terme et des alertes de la « prochaine génération »;
  • les prévisions immédiates automatisées (foudre, prévisions ponctuelles de l’INTW, prévisions immédiates du radar PRU);
  • le modèle de prédiction du temps à haute résolution en milieu urbain;
  • le modèle de la qualité de l’air;
  • le modèle des vagues;
  • les observations sur l’activité totale d’éclairs 3D du RCFSO;
  • les observations du « supersite » de l’aéroport Pearson et de l’IUTO à Oshawa;
  • les observations du Mesonet;
  • les observations faites à partir des véhicules AMMOS;
  • le lidar à effet Doppler.

ECPASS a aussi servi de centre de communication pour les activités scientifiques. En effet, il proposait un blogue (publications quotidiennes) et un forum (communication en temps réel). Plus de 250 articles de blogue et de forum ont été rédigés durant les Jeux.

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12. Portefeuille de la météo et de la santé

Les services relatifs à la santé et à la qualité de l’air du SMC forment un secteur qui englobe la production de rapports et de prévisions concernant les risques pour la santé qui découlent des conditions météorologiques et qui sont associés à la qualité de l’air, à la chaleur, aux rayons UV et à d’autres éléments. Les services élaborés dans ce secteur sont menés par des intervenants en santé. Ils reposent sur l’objectif de la communication des risques et ils sont souvent offerts pour soutenir ceux qui travaillent à l’atténuation des effets sur la population la plus vulnérable à un risque pour la santé en particulier. Un certain nombre de projets relatifs à la santé et à la qualité de l’air ont été réalisés à l’appui des Jeux, comme on le décrit ci-dessous.

12.1 Approche par portefeuille

L’approche par portefeuille avait pour but de profiter de l’occasion offerte par les Jeux pour commencer à améliorer les services existants du SMC et à présenter les partenariats, la technologie et l’expertise pouvant mener à de futurs services liés à la santé et à la qualité de l’air ou soutenir l’élaboration des prochains produits et services du SMC.

Le portefeuille fait partie du programme (défini dans cette section comme étant le programme des services relatifs à la santé et à la qualité de l’air du SMC) qui vise à maximiser les données provenant de la science, de la surveillance, de la dissémination et de la modélisation à l’appui des opérations des Jeux. Dans la mesure du possible, le programme visait à intégrer les activités pour justifier une approche tous risques ou maximiser les éléments efficaces et les possibilités (p. ex., les données de sortie du modèle de PNT à échelle urbaine ont été mises à la disposition des organisations de santé publique [voir la section 8.5.1]).

Les scientifiques d’ECCC souhaitaient obtenir des indices de la valeur de ces efforts du point de vue des intervenants. À cette fin, nous avons entamé un dialogue avec nos collègues de la santé publique dans la région des Jeux au printemps 2012 au sujet de notre intention à l’égard des Jeux. Ces collègues ont commenté notre orientation avec des éléments précis du portefeuille, plus précisément les exigences des utilisateurs du portail d’information sur la santé et les conditions météorologiques pour la gestion et l’optimisation des décisions (traduction libre du nom anglais du portail, soit Weather and Health Information for Decision Optimization Management [WISDOM]).

Enfin, les éléments du programme ont servi de cadre pour, dans bien des cas, les activités opportunistes adoptées, cooptées ou même adaptées pour soutenir la mise à l’essai des futures orientations des services de santé du SMC. Les efforts requis pour réaliser ces activités comprenaient, entre autres, le lancement d’un nouveau service, une coordination avec de multiples partenaires et une visibilité publique importante pour les autres. L’élément commun de toutes ces activités était l’approfondissement de la compréhension des mécanismes et des approches visant à atténuer les risques pour la santé de la société qui découlent des conditions météorologiques.

12.1.1 Force des partenariats

Ce portefeuille des Jeux a été réalisé grâce à l’établissement de relations. L’ensemble final des activités était, dans une large mesure, un processus qui se déroulait naturellement à mesure qu’un représentant du programme approchait des collègues et des partenaires du milieu de la santé et des sciences. Le programme a fait fructifier de façon considérable l’investissement et l’appui en nature de nombreuses organisations internes et externes en vue de soutenir les priorités du portefeuille. Les partenaires internes comprenaient des représentants d’un certain nombre de divisions d’ECCC. Les partenaires externes comprenaient Santé Canada, le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique de l’Ontario, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, Santé publique Ontario, divers bureaux de santé publique, l’Université de Toronto, l’Université York, l’Association pour l’enseignement de la géographie et de l’environnement en Ontario (AEGEO), le Ontario Sun Safety Working Group (un groupe de travail sur l’exposition sécuritaire au soleil de l’Ontario) et le groupe d’éducation ESRI Canada. Sans la participation et l’enthousiasme de ces partenaires, cette activité n’aurait été que l’ombre de son résultat final.

12.1.2 Évaluation

Enfin, parallèlement avec nos objectifs et notre engagement à l’égard des intervenants, nous souhaitions évaluer la réussite du déroulement du portefeuille. Dans une perspective d’évaluation, nous avons conservé un objectif très simple : La réalisation du portefeuille du projet des Jeux de 2015 a-t-elle amélioré la relation entre le programme du SMC et les intervenants externes? Dans le cadre du programme, on s’affaire encore à recueillir des détails pour effectuer l’évaluation, mais des données empiriques permettent de croire que cet objectif a été atteint.

12.1.3 Thèmes et activités du portefeuille de la météo et de la santé

Le portefeuille était vaste et complet. Sa portée était proportionnelle à celle du programme. Le tableau ci-après présente les thèmes et les activités du portefeuille, et les sections 12.2 et 12.3 proposent un examen de plusieurs de ces activités. Les renseignements relatifs aux sciences ou à la modélisation de la chaleur, la qualité de l’air et les rayons UV sont présentés dans d’autres sections du présent rapport (voir les sections 8.5.1, 8.5.3 et 11.5).

Tableau 2. Portefeuille de la météo et de la santé des Jeux panaméricains
(Les activités indiquées en gras sont liées aux activités et aux services des prévisions d’ECCC.)
ThèmeActivité
Qualité de l’air
  • Augmenter le nombre d’emplacements où la CAS est mise en place et fournir des prévisions horaires pour tous les emplacements et collectivités
  • Améliorer la résolution des modélisations de la CAS (GEM-MACH à 2,5 km)
  • Firework : Cartes de modélisation de la fumée provenant des feux de forêt
  • Capteurs d’air pour les produits chimiques dans l’environnement (Air Sensors for Chemicals in the Environment [AirSENCE])
  • Étude de surveillance des particules ultrafines en bordure des routes (Near Roadside Ultrafine Monitoring Study)
  • Cartographie Web de la pollution atmosphérique provenant de la circulation automobile pour la planification des itinéraires
  • Mise en œuvre de la CAS en Ontario (en raison des Jeux)
Chaleur
  • Réseau de surveillance météorologique à paramètres multiples (Mesonet)
  • Prévisions des indices de chaleur, d’humidité et de stress à l’échelle urbaine
  • Cartographie des îlots de chaleur urbains ou de la vulnérabilité de la population
  • Établissement de nouveaux critères fondés sur la santé pour l’émission des avertissements de chaleur
UV
  • Prévisions améliorées de l’indice UV présentées à l’échelle géospatiale
  • Évaluation des appareils de surveillance rentables du rayonnement UV en temps réel
  • Projet-pilote d’avertissement avec les intervenants en santé
Éducation
  • Institut d’été de l’AEGEO sur la météorologie et la santé en vue des Jeux panaméricains.
Dissémination
Appui à la prise de décisions
  • Exercice sur les avertissements de chaleur et tableau de réponses
  • WISDOM

12.2 Amélioration des services

Les Jeux ont été l’occasion pour ECCC de rendre opérationnel de nouveaux programmes et d’améliorer les services d’autres programmes. Le personnel du programme a commencé à travailler avec les intervenants et les organismes responsables des processus internes et de l’approbation au tout début du calendrier pour s’assurer de pouvoir prolonger ces services. Ces éléments ont tous été présentés au public et ils étaient soutenus en tout temps. Aucune de ces activités n’aurait été possible sans l’appui et le dévouement des météorologues aux alertes et des prévisionnistes d’ECCC.

12.2.1 Cote air santé

La CAS est un outil de communication qui évalue le risque que comporte l’air que nous respirons dans nos collectivités pour la santé. Cet outil a été mis au point en collaboration avec Santé Canada, les provinces, les territoires, les bureaux de santé publique locaux et les médias. La CAS varie sur une échelle de 1 à 10, un concept semblable à celui utilisé pour les échelles de l’indice UV. En plus des valeurs observées pour la CAS, on trouve des prévisions sur les conditions à venir, accompagnées de messages santé prescriptifs incitant les gens à prendre des mesures pour réduire leur exposition à la pollution atmosphérique à court terme.

Le programme initial de la CAS a été annoncé à Toronto durant l’été 2007; il s’agissait alors d’un projet-pilote avec la province de l’Ontario et la ville de Toronto. Les Jeux ont donné l’élan nécessaire pour élargir la portée du programme de la CAS avant les Jeux, procéder à sa mise en œuvre à l’été 2015 et mettre publiquement à l’essai les améliorations apportées aux prévisions et aux rapports.

En collaboration avec le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique et le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, ECCC et Santé Canada ont pu élaborer une approche progressive pour lancer le programme avant les Jeux. C’est ainsi que ECCC et le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique ont conclu un partenariat afin de publier des prévisions pour la première mise en œuvre; les météorologues devaient ensuite prendre en charge les prévisions de la CAS au début de 2015. La mise en œuvre en Ontario revêtait un caractère unique puisqu’elle avait recours à un calcul spécial de la CAS qui tenait compte des problèmes de santé associés à de fortes concentrations d’ozone troposphérique (O3). L’Ontario était la première administration au Canada à mettre en place un service d’avertissement de la CAS qui pouvait s’activer en tenant compte des fortes concentrations d’ozone.

Au cours des Jeux, le programme a mis à l’essai l’opérationnalisation d’un produit de prévisions d’une heure et l’application de méthodes fondées sur des sites ou des collectivités dans de grands centres urbains (les valeurs moyennes de la CAS d’un site ou d’une collectivité constituaient la norme pour simplifier les communications lorsqu’il y avait de nombreux détecteurs de la qualité de l’air au sein d’une administration). Deux autres lieux d’établissement des prévisions et des rapports de la CAS ont été aménagés pour les Jeux; le premier à l’Université York, le deuxième à l’un des nouveaux sites de surveillance de la qualité de l’air en bordure de routes de la pointe de Hanlan (île Centre de Toronto). Le CPIO a produit des prévisions d’une heure pour la CAS pour tous les emplacements, nouveaux et existants, dès le début de juillet, soit avant les Jeux panaméricains, et il a mis fin à ce service en août, à la fin des Jeux parapanaméricains. Le public avait accès à une description du programme amélioré de la CAS sur les sites Web d’ECCC.

La réponse à la CAS améliorée sur le site Web météorologique d’ECCC a démontré l’intérêt du public pour le programme amélioré; on a d’ailleurs noté un nombre important de visites se rapportant aux stations de la CAS et aux prévisions horaires.

Les leçons apprises de cette expérience ont mené à l’ambitieuse mise en œuvre du programme de prévisions d’une heure de la CAS à l’échelle nationale au début de 2016, à un retour du service de la qualité de l’air aux niveaux des Jeux au début de 2016 et à la tenue de négociations renforcées avec d’autres partenaires provinciaux à propos du moment et des détails des rapports sur la CAS pour des lieux précis. La disponibilité du modèle de la qualité de l’air à haute résolution, décrit à la section 8.5.3, a favorisé la production des prévisions propres à certains sites.

Figure 33. Le programme de la Cote air santé (CAS) améliorée comprenait l’ajout de nouvelles prévisions sur la qualité de l’air pour les stations de la CAS de Toronto et d’Hamilton

Carte de l’Ontario (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte du sud et du centre de l’Ontario indiquant l’emplacement des huit stations mesurant la Cote air santé (CAS) à Toronto et à Hamilton (indiqués par des carrés rouges) : Université York, Toronto-Nord, Toronto-Ouest, Toronto-Est, Toronto-centre-ville, île de Toronto, centre-ville de Hamilton et Hamilton Mountain. Le programme amélioré de la Cote air santé (CAS) comprend l’inclusion de nouvelles prévisions sur la qualité de l’air pour ces stations. Les dix stations mesurant la CAS (indiqués sur la carte par des cercles gris) comprennent Barrie, Newmarket, Oshawa, Toronto, Brampton, Mississauga, Oakville, Burlington, Hamilton et St. Catharines.

Figure 34.

Photo de la nouvelle station de surveillance de la qualité de l’air à Hanlan's Point sur Centre Island, à Toronto. La station fournissait des données pour la CAS améliorée destinée aux Jeux.
Photo : © Tony Munoz.

12.2.2 Avertissements de chaleur pouvant présenter des risques pour la santé

Les Jeux ont été l’occasion idéale de mettre en œuvre les nouveaux déclencheurs fondés sur l’incidence pour les avertissements de chaleur. Ces déclencheurs ont été mis au point à la suite d’une collaboration de plusieurs années entre des partenaires fédéraux et provinciaux et des bureaux de santé publique. Une analyse des conséquences sur la santé et des valeurs de température correspondantes ont mené à l’élaboration d’une carte d’alertes à régions et à niveaux multiples (selon la gravité du risque pour la santé) pour la province de l’Ontario. Cette carte est le fondement d’un protocole rédigé par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée pour les interventions des bureaux de santé publique durant les Jeux. Le SMC a aussi profité de l’occasion pour mettre en œuvre un protocole systématique de notification rapide, fondé sur le protocole ci-dessus, pour permettre la mobilisation rapide des acteurs (bureaux de santé publique, partenaires en santé communautaire, etc.) qui aident à atténuer les risques pour la santé liés à la chaleur, surtout pour les personnes les plus vulnérables (p. ex., très jeunes enfants et personnes âgées).

ECCC a mis en œuvre les nouveaux avertissements de chaleur et le service de notification rapide pour l’ensemble de l’Ontario en mai 2015. Les nouvelles régions d’avertissement de chaleur de l’Ontario et les critères de ces avertissements sont présentés à la figure 35.

Régions d’avertissement de chaleurConditionDurée
Région 1*Tmax ≥ 31 oC et Tmin ≥ 21 oC
OU
Indice humidex ≥ 42
Deux jours ou plus
Région 2Tmax ≥ 31 oC et Tmin ≥ 20 oC
OU
Indice humidex ≥ 40
Deux jours ou plus
Région 3Tmax ≥ 29 oC et Tmin ≥ 16 oC
OU
Indice humidex ≥ 36
Deux jours ou plus

Figure 35. Les trois régions d’avertissement de chaleur d’ECCC et les critères des avertissements de chaleur d’ECCC

Carte de l’Ontario (voir longue description ci-dessous)

Description

Carte montrant les trois régions d’avertissement de chaleur en Ontario d’Environnement et Changement climatique Canada: région 1 – extrême sud-ouest de l’Ontario, région 2 – sud, est et centre de l’Ontario, région 3 – nord de l’Ontario. Les secteurs de prévisions publiques du SMC sont représentés sur la carte ainsi que les régions desservies par les bureaux de santé publique de l’Ontario. Le tableau sous la carte indique les conditions nécessaires (températures ou indice humidex maximums et minimums) ainsi que la durée nécessaire pour susciter l’émission d’un avertissement de chaleur dans chacune de ces trois régions.
Région 1 : Température maximum de 31 oC ou plus et température minimum de 21 oC ou plus pendant 2 jours ou plus OU indice humidex de 42 ou plus élevé.
Région 2 : Température maximum de 31 oC ou plus et température minimum de 20 oC ou plus pendant 2 jours ou plus OU indice humidex de 40 ou plus élevé.

Région 3 : Température maximum de 29 oC ou plus et température minimum de 16 oC ou plus pendant 2 jours ou plus OU indice humidex de 36 ou plus élevé.

* Tmax représente la température maximale quotidienne. Tmin représente le minimum de température nocturne.

Une rencontre des intervenants tenue après les Jeux (vers la fin de novembre 2015) a permis de confirmer les données empiriques recueillies durant les Jeux, données selon lesquelles le service de notification rapide et les avertissements avaient offert un appui important aux bureaux de santé dans la région couverte par les Jeux (et les nombreux autres utilisateurs précoces) en fournissant des prévisions axées sur les clients et en permettant une vaste dissémination afin de soutenir leurs interventions visant à atténuer les risques pour la santé attribuables à la chaleur. Les leçons apprises durant l’été 2015 serviront à peaufiner le service du SMC en vue de la mise en œuvre du programme du Système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur à l’échelle de la province de l’Ontario au printemps 2016. Elles préciseront aussi la nature de l’aide qu’offrira le SMC à la province de l’Alberta durant la mise en œuvre d’un service semblable selon les mêmes échéances.

12.3 Projets de démonstration

Ces activités entreprises par ECCC et ses partenaires avaient pour but de faire la démonstration de partenariats, des sciences et de la technologie de surveillance. Des exemples de certaines de ces activités sont présentés dans les sections 12.3.1 à 12.3.6 pour montrer l’ampleur du portefeuille.

12.3.1 Portail d’information sur la santé et les conditions météorologiques pour la gestion et l’optimisation des décisions

WISDOM a été conçu dans le but d’offrir un portail où diffuser des renseignements météorologiques jugés intéressants pour le secteur de la santé dans le cadre de la prise de décisions relatives aux Jeux. Pour atteindre cet objectif au meilleur coût, l’application WISDOM fondée sur un système d’information géospatial a été intégrée dans le système de gestion de l’information en santé publique du Bureau de santé de Kingston, Frontenac, Lennox et Addington sur une période de deux ans. Le portail WISDOM était protégé par un mot de passe et il a été mis à la disposition de certains utilisateurs à compter de l’automne 2014. Le Bureau de santé publique de Toronto l’a également utilisé durant l’hiver 2015 pour surveiller les plans d’intervention en cas de grand froid.

WISDOM a servi de portail pour les données dynamiques de nature opérationnelle et géospatiale du SMC. Voici des exemples de quelques-unes des données disponibles :

  • les données météorologiques horaires et en temps réel du Mesonet d’ECCC (p. ex., températures), y compris les données provenant du réseau existant (p. ex., aéroports);
  • les données de sortie actuelles issues des modèles de prévisions météorologiques numériques, opérationnels et expérimentaux, à haute résolution et à l’échelle urbaine (qui comprenaient des variables météorologiques standards et des produits expérimentaux, dont les indices de risques pour la chaleur);
  • les mesures et les prévisions en temps réel de la CAS pour les sites et les données de sortie du modèle GEM-MACH expérimental, à haute résolution, de la qualité de l’air à 2,5 km;
  • l’imagerie radar;
  • le modèle de la fumée des feux d’artifice pour le Canada, au besoin, afin de déterminer les risques de feux de forêt dans d’autres parties du Canada pour les Jeux;
  • les observations en temps réel des rayons UV et les prévisions du modèle des rayons UV de quatre jours;
  • toutes les alertes émises par le SMC.

WISDOM permettait aussi d’accéder aux données géospatiales statiques par couches. Chaque couche proposait une représentation graphique de données précises pour indiquer les types de vulnérabilités (p. ex., indices de défavorisation sociale, matérielle et économique, données démographiques). Ces couches pouvaient être affichées individuellement ou en groupes pour soutenir la prise de décisions.

Durant la première semaine de juillet 2015, WISDOM a servi d’outil de visualisation dans le cadre des activités d’un « institut d’été » destiné aux professeurs de géographie et de sciences de la septième à la douzième année. Cet événement était parrainé conjointement par le SMC, l’AEGEO, le Conseil scolaire du district de Toronto, l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario et ESRI Canada.

Le portail WISDOM n’aurait pas été possible sans la multitude de données prévisionnelles et en temps réel publiées dans un format facilitant leur intégration dans d’autres formats compatibles avec le SIG. On a tiré bien des leçons de l’utilisation de WISDOM comme portail de visualisation de renseignements dynamiques et statiques. Grâce à ces leçons, le SMC visualisera mieux les éléments des prévisions sur la trame de base des renseignements géospatiaux.

12.3.2 Surveillance de la qualité de l’air en bordure de routes

Le projet de surveillance en bordure de routes est une étude de surveillance de calibre mondial menée par de nombreux organismes. Ses objectifs sont les suivants : évaluer et caractériser la pollution atmosphérique excessive produite près des routes principales, cerner et comprendre les facteurs contribuant aux concentrations de polluants atmosphériques liés à la circulation automobile, et fournir des données ou des expériences pour élaborer un programme national de surveillance en bordure des routes. Il comprend l’examen de mesures de la qualité de l’air provenant de sites de surveillance témoins ou aménagés en bordure de routes que l’on avait jumelés. Ces sites se trouvent à Vancouver et à Toronto. L’étude a soutenu les rapports des deux stations témoins de Toronto (plus représentatives des niveaux de pollution atmosphérique dans les collectivités) dans le cadre des rapports de la CAS améliorée à l’occasion des Jeux. Il y a quatre sites de surveillance en bordure de routes à Toronto avec les partenaires de l’étude qui comprennent ECCC, le MEACC et l’Université de Toronto. On souhaite étendre la surveillance en bordure de routes à d’autres villes canadiennes ayant au moins un million d’habitants d’ici 2020. La figure 36 montre une station de surveillance en bordure de routes à Toronto, près de l’importante autoroute 401.

Figure 36.

Photo d’une station de surveillance en bordure de route près de la route 401 à Toronto (photo utilisée avec la permission d’Environnement et Changement climatique Canada).
Photo : © Tony Munoz.

12.3.3 Réseau de surveillance de la qualité de l’air AirSENCE

Les appareils de surveillance de la qualité de l’air AirSENCE estiment les concentrations de polluants atmosphériques urbains communs, comme l’ozone (O3), les oxydes d’azote (NOx), le monoxyde de carbone et les particules. Les mesures en temps réel sont prises et transmises plusieurs fois par minute à un serveur central, où elles sont converties en concentrations de polluants à afficher en direct sur Internet. Ces appareils sont mis au point par un groupe de chimistes et d’ingénieurs chimistes de l’Université de Toronto. Le programme des services relatifs à la santé et à la qualité de l’air a approuvé AirSENCE à l’automne 2013, acheté la technologie des capteurs durant son développement et appuyé l’installation des capteurs pour les Jeux.

À l’été 2015, un réseau de dix prototypes a été déployé sur des sites répartis dans la région de Toronto à l’occasion des Jeux. Les sites avaient été choisis en fonction de leur proximité avec les activités des Jeux. La période d’essai a commencé à la mi-juin et elle a duré jusqu’à la fin du mois d’août 2015. Le principal objectif de l’étude consistait à évaluer le rendement des appareils AirSENCE sur le terrain (voir la figure 37).

Figure 37. Un appareil AirSENCE au campus du centre ville de l’Université de Toronto

Photos d’un appareil AirSENCE (voir longue description ci-dessous)

Description

Deux photos d’un appareil AirSENCE sur le campus de l’Université de Toronto au centre-ville qui montrent les composantes intérieures de l’appareil (en haut à gauche et à droit), photos: © Natalia Mykhaylova. Les appareils AirSENCE mesuraient la pollution de l’air à plusieurs sites des Jeux. La carte (ci-dessous) provient du site Web d’Airsensors (site en Anglais seulement) et indiquent les concentrations d’oxyde d’azote (NOx), en partie par milliard, aux sites des capteurs d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et d’AirSENCE (photos et carte utilisées avec la permission d’ECCC). Les valeurs varient d’un minimum de 7 près du lac Ontario, à Toronto, à un maximum de 44 près des routes 400 et 401 dans le nord-ouest de Toronto.

Le second objectif consistait à communiquer des renseignements sur la qualité de l’air. Pour y parvenir, on a mis au point un site Web accessible au public pour diffuser des estimations en temps réel de la qualité de l’air locale. D’autres valeurs provenant des stations de surveillance de la qualité de l’air du MEACC étaient aussi publiées. Des estimations coordonnées par couleur de la CAS ont été publiées avec des estimations pour chaque polluant. Le site Web interactif permettait aussi aux utilisateurs de voir l’apport de chaque polluant à la CAS et de comparer facilement les dernières concentrations de polluants à différents endroits de la RGT. Le site Web a attiré énormément l’attention des médias, ce qui a mené à des reportages par les médias suivants : CTV News, Metro News, Metroland News et le site Web de l’Université de Toronto.

L’étude a révélé des limites de conception dans ces appareils, dont une vulnérabilité aux fortes pluies et des pointes de tension. On a également observé des problèmes de dérive à l’étalonnage au fil du temps. Des stratégies de traitement des données en ligne ont été élaborées pour résoudre en partie les problèmes de dérive. On intègre actuellement les leçons apprises de ces études dans la conception de la version 3 de la prochaine génération de cet appareil. Ces appareils seront mis à l’essai l’année prochaine à Beijing, en Chine, dans le cadre d’un partenariat avec Airborne Underwater Geophysical (AUG) Signals et l’Université de Pékin.

12.3.4 Aide à la décision sur les îlots de chaleur urbains pour les systèmes d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur

Les îlots de chaleur urbains sont le produit de notre environnement bâti (voir les sections 8.5.1 et 8.5.3). De plus, leurs répercussions contribueraient à l’aggravation des changements climatiques. Les effets des îlots de chaleur urbains sont particulièrement importants dans la région fortement urbanisée du sud de l’Ontario. On a donc mis au point un outil à utiliser avec le portail WISDOM pour aider à la prise de décisions relatives aux avertissements de chaleur. Cet outil affiche les profils thermiques horaires typiques au-dessus de la RGT le jour et la nuit. C’était la première fois que des renseignements complets et à haute résolution sur la température étaient mis à la disposition des bureaux de santé publique.

L’objectif consistait à cartographier l’évolution spatio-temporelle horaire de l’effet des îlots de chaleur urbains dans la RGT dans le contexte d’une vague de chaleur estivale ordinaire. Pour y parvenir, on avait recours aux températures de l’air mesurées par le Mesonet et à des méthodes d’interpolation (c.-à-d., lissage de données) utilisant également des couches géographiques des caractéristiques de surface. Selon les résultats, les brises de lac du lac Ontario ont un effet important qui découle des grandes différences de température entre le lac et la terre durant ces cas. Ce constat est évident sur la figure 38, qui montre la variabilité de la température de l’air au-dessus de la RGT lors d’une vague de chaleur survenue en juillet. Les résultats sont présentés pour l’après-midi (13 h) et la nuit (23 h). Durant le jour, la brise de lac pénètre dans les terres (flèche pointillée), ce qui occasionne des températures plus fraîches près du lac, mais des températures plus élevées plus loin dans les terres, illustrant ainsi le réchauffement supplémentaire associé à l’effet des îlots de chaleur urbains. La nuit, la brise de nuit se transforme en brise qui souffle des terres vers le lac (c.-à-d. brise de terre). Les températures plus chaudes sont entraînées par advection vers la rive du lac Ontario, alors que le réchauffement additionnel associé à l’environnement urbain maintient les températures plus élevées au-dessus de la ville de Toronto. Ce type de renseignements détaillés sur la température a permis aux autorités de la santé publique de mieux cibler les secteurs vulnérables à la chaleur durant les Jeux.

Figure 38. Champs de température de l’air, fondés sur des données d’observation interpolées, lors d’une vague de chaleur dans la RGT

Deux cartes du sud de l’Ontario (voir longue description ci-dessous)

Description

Deux cartes de la région élargie du Golden Horseshoe du sud de l’Ontario montrant les champs de températures de l’air observationels interpolés à 13 h heure locale (à gauche) et à 23 h heure locale (à droite) pendant la vague de chaleur dans la région du Grand Toronto. Les températures les plus élevées (en rouge) sont observées sur des parties de la ville de Toronto. À 13 h, les températures moins élevées (en bleu) se trouvaient près des lacs Ontario et Érié et sur quelques régions rurales. À 23 h, les températures les moins élevées étaient principalement observées en région rurale.

Cet outil a défini un cadre pour les autorités de la santé publique dans le but de faciliter les interventions locales en cas de chaleur accablante et de mieux cibler les secteurs vulnérables. Il a aussi aidé à déterminer plus en détail si les températures des aéroports étaient représentatives pour la publication des avertissements de chaleur.

12.3.5 Mise à l’essai de capteurs UV en temps réel et modélisation améliorée

Le SMC publie actuellement des prévisions de l’indice UV automatisées. Les Jeux ont été l’occasion idéale pour déterminer la manière d’améliorer considérablement le service de l’indice UV à l’aide d’une approche de pseudo CAS qui consiste à fournir des renseignements en temps réel et des prévisions améliorées à l’appui de la prise de décisions.

Quatre nouveaux capteurs UV (décrits dans la section 5.6) ont été validés à l’aide d’un instrument de Brewer, que l’on considère comme la norme de référence en matière de mesure des rayons UV. Les nouveaux capteurs ont ensuite été déployés à quatre endroits de la RGT afin d’obtenir la meilleure couverture spatiale pour produire des rapports sur les variations horaires des rayons UV et de valider le nouveau modèle pour les rayons UV (voir la section 11.5). Les mesures des rayons UV en temps réel et les futures conditions des rayons UV modélisés ont été publiées sur le portail WISDOM pour permettre aux partenaires du groupe de travail sur l’exposition sécuritaire au soleil de l’Ontario d’aider leurs clients à prendre des mesures de protection contre les rayons UV.

Le groupe de travail a montré un grand intérêt pour les trois nouveaux produits sur les rayons UV qui étaient disponibles durant les Jeux. Des scientifiques analysent actuellement les résultats du produit de démonstration. Les responsables du programme partageront ces résultats avec le groupe de travail sur l’exposition sécuritaire au soleil de l’Ontario dès qu’ils seront disponibles afin de recueillir leurs commentaires sur la démonstration des services offerts durant les Jeux. On prévoit de laisser en place les nouveaux instruments de mesure des rayons UV pour poursuivre la validation du modèle.

12.3.6 Dissémination des services météorologiques et de santé

Les Jeux ont été l’occasion d’intégrer des thèmes relatifs à la météo et à la santé dans les organes de dissémination publique qui sont mis de l’avant par des partenaires internes et externes. En plus de fournir des données au site Web d’Ocean Networks et d’orienter l’élaboration d’un service de notification rapide en cas de chaleur destiné aux partenaires de la santé publique, le programme de météorologie et de la santé a également positionné certaines activités d’amélioration et de démonstration des services pour éprouver les nouvelles capacités du SMC. Le programme a mis à l’essai la diffusion d’un produit destiné aux intervenants. Ce produit avait pour but d’envoyer un courriel à ces intervenants quand un certain niveau de risque prédéterminé était atteint pour l’indice UV ou la CAS. Le programme a aussi intégré dans les produits offerts au public de nouveaux seuils opérationnels pour les avertissements de chaleur ainsi que les avis sur le smog et la qualité de l’air ou les bulletins spéciaux sur la qualité de l’air.

En outre, les services météorologiques et de la santé ont participé activement à la planification et à la réalisation d’une application pour téléphone intelligent appelée « Weather Active ». Cette application était financée par Santé Canada et réalisée par le Bureau de santé publique de Toronto. Tout au long de l’été, l’application a extrait des prévisions et des avertissements sur les conditions météorologiques et la qualité de l’air en temps réel pour pouvoir les afficher sur des téléphones intelligents. L’application a été mise hors service vers la fin d’octobre 2015 puisqu’elle était financée en tant qu’activité de démonstration pour les Jeux et qu’elle visait à acquérir des connaissances sur la manière de disséminer et d’intégrer efficacement les risques associés à la chaleur et à la qualité de l’air. L’application Weather Active a remporté un prix de la ville de Toronto.

12.4 Héritage sur les plans de la météo et de la santé

Parallèlement à nos objectifs et à notre engagement à l’égard des intervenants, ECCC souhaitait évaluer la réussite du déroulement du portefeuille. Dans une perspective d’évaluation, l’objectif était assez simple : La réalisation du portefeuille du projet des Jeux a-t-elle amélioré la relation entre le programme du SMC et les intervenants externes? Dans le cadre du programme, on s’affaire encore à recueillir des détails pour effectuer l’évaluation, mais des données empiriques permettent de croire que cet objectif a été atteint.

Tout comme l’évaluation, l’héritage du programme reste à déterminer ou il se dessine actuellement. Il se fera sentir au cours des mois ou des années à venir.

À titre d’héritage du programme, les nouveaux services de la CAS seront mis en œuvre à l’échelle nationale à ECCC en fonction de la capacité à prendre des mesures ou à y accéder. EC Alertez-moi (voir la section 9.6) s’est révélé une plateforme efficace pour mettre à l’essai la nouvelle offre de services de la CAS, comme les avis sur le smog et la qualité de l’air et les messages automatisés concernant la CAS selon les niveaux établis par les utilisateurs. D’autres héritages se concrétiseront au fil du temps.

Au chapitre des éléments intangibles, le portefeuille a permis au programme de présenter ses activités à l’interne ainsi qu’aux groupes de l’éducation aux sciences, de la dissémination et d’autres groupes dans ses secteurs de services d’intérêt. Les partenariats avec le milieu de la santé (et de l’éducation) dans la région couverte par les Jeux ont été renforcés. Ils sont plus au fait de nos activités, de nos données, de nos capacités et de notre engagement en matière d’aide à la prise de décisions.

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13. Communications

Les Jeux étaient une excellente occasion de faire connaître les contributions d’ECCC à un auditoire national et international. La Direction générale des communications a collaboré avec ECCC et des partenaires du gouvernement fédéral afin de rédiger et de mettre à exécution un programme de communications pour les Jeux. Le programme est présenté en détail ci-après.

13.1 Gouvernance

Patrimoine canadien a dirigé la participation aux activités de toutes les organisations fédérales, dont celle d’ECCC, par l’intermédiaire du Réseau fédéral des communicateurs (RFC) au sein de la structure de gouvernance officielle de la coordination fédérale. Le RFC a coordonné toutes les activités de communications du gouvernement fédéral à l’appui des Jeux. Cette façon de faire avait pour but de garantir des communications efficaces et cohérentes au nom du gouvernement du Canada. Cette approche prévoyait notamment l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre, d’un plan, de processus et de procédures de communications, comme le décrivent les sections ci-après. ECCC a coordonné sa planification et ses activités de communication par l’intermédiaire du RFC et, plus particulièrement, de Patrimoine canadien en tant que responsable fédéral.

Le RFC a joué le rôle de porte-parole principal auprès des médias durant les Jeux. Pendant la durée des Jeux, toutes les demandes des médias étaient dirigées vers Patrimoine canadien. Au besoin, les demandes sur des sujets précis qui concernaient un ministère en particulier étaient acheminées vers le ministère concerné afin d’obtenir des réponses. Les réponses aux demandes de renseignements des médias sur les conditions météorologiques étaient transmises au RFC, tout comme les fiches de renseignements remplies.

Le personnel des communications d’ECCC a aussi travaillé avec l’équipe de projet des Jeux d’ECCC et le RFC sur les éléments relatifs à la sécurité publique et aux urgences du plan de communication. Les messages clés se rapportant aux scénarios possibles étaient recueillis, rédigés et transmis aux membres du RFC. Le personnel des communications a participé aux exercices de simulation et aux réunions de planification avant les Jeux et il a formulé des conseils sur les processus et les protocoles relatifs aux médias. Durant les Jeux, le personnel des communications a participé aux téléconférences quotidiennes des SFE à propos des problèmes du jour pour connaître l’état de la situation et donner des conseils au besoin.

13.2 Plan de communication

Un plan de communication complet a été élaboré afin de tirer avantage de la couverture médiatique et de l’intérêt du public pour les Jeux dans le but de tenir des activités de sensibilisation sur les sujets suivants :

  • l’engagement d’ECCC en matière de sécurité publique, dont la surveillance et les produits et services fournis en cas de conditions météorologiques à fortes incidences et de risques environnementaux;
  • le leadership d’ECCC en matière d’innovation scientifique et technologique, particulièrement dans le domaine de la surveillance et des prévisions météorologiques pour améliorer continuellement ses systèmes opérationnels;
  • le partenariat d’ECCC avec d’autres paliers de gouvernement, des universités, des écoles, des bureaux de santé publique et d’autres intervenants afin d’améliorer les services pour la population canadienne et les visiteurs.

Le plan de communication prévoyait une communication soutenue par divers canaux, y compris des activités liées aux médias, une présentation technique, des fiches de renseignements, une présentation aux médias, l’usage de médias sociaux (comme Facebook et Twitter) et des communications internes.

Les messages principaux relatifs aux Jeux portaient sur le rôle que devait jouer ECCC pour garantir la sécurité des athlètes, du personnel, des bénévoles et des spectateurs. Plus particulièrement, ces messages étaient les suivants :

  • ECCC est un partenaire important des Jeux. Sa contribution prend la forme d’une surveillance météorologique améliorée, d’un programme d’alerte météorologique propre aux sites et d’une réponse aux urgences environnementales.
  • Le rôle d’ECCC à l’occasion des Jeux aidera à garantir la sécurité des athlètes, du personnel, des bénévoles et des spectateurs.
  • Dans le cadre de sa contribution aux Jeux, ECCC met au point une technologie de pointe pour les prévisions météorologiques et les alertes de conditions météorologiques dangereuses, ce qui constituera un héritage bénéfique pour les futures générations canadiennes.

Une méthode de communication proactive a été recommandée et mise en œuvre pour aider ECCC à atteindre ses objectifs de communication.

13.3 Communications internes

Il y avait deux facettes à considérer pour les communications d’ECCC dans le cadre du projet et de la préparation aux Jeux, soit les facettes interne et externe. Pour nos besoins, on définissait les communications internes comme étant la communication de l’état de préparation du projet à la haute direction et au personnel d’ECCC. Quand la période de préparation aux Jeux a commencé avec le relais de la flamme panaméricaine, les communications ont délaissé le point de vue de la planification pour adopter une perspective opérationnelle. De façon logique, après les Jeux, la direction voulait savoir comment les opérations s’étaient déroulées et connaître les leçons qui avaient été apprises de cette expérience et qui pouvaient profiter au reste de l’organisation.

13.3.1 Nouvelles@ECCC

Nouvelles@ECCC est un outil de communication interne par courriel pour les employés d’ECCC. Une série de courts articles ont été publiés dans Nouvelles@ECCC avant et pendant les Jeux pour aider les employés à comprendre les contributions du Ministère à cet événement et à en être fiers. Ces courts articles ont mis en évidence tous les aspects, des relais de la flamme aux cérémonies de clôtures des deux événements, et notamment des sujets relatifs à des initiatives scientifiques de pointe faisant l’objet d’essais durant les Jeux, au rôle du Centre de prévision des intempéries de Winnipeg en cas d’urgence et à la fonction des équipes de présentation.

13.3.2 Buzz@ECCC

Buzz@ECCC est un outil mensuel pour les gestionnaires en vue d’établir un dialogue avec les employés sur les principales priorités et initiatives ministérielles. L’édition de juin 2015 comprenait des renseignements sur les contributions d’ECCC aux Jeux et mettait en relief certaines des technologies utilisées durant les Jeux.

13.3.3 Présentations internes

Tout au long de l’année qui a précédé les Jeux, pendant les Jeux et après les Jeux, de nombreuses présentations ont été faites pour informer la haute direction et les collègues sur l’état d’avancement de l’équipe de projet et notre niveau de préparation. Les impressions suscitées par ces présentations ont été décrites comme étant significatives en raison de l’ampleur des ressources consacrées à de nombreux aspects de la préparation des opérations des Jeux en soi. Les présentations s’adressant à la haute direction comprenaient celles faites devant le Comité exécutif de gestion, les conseils d’ECCC de l’Ontario et du Québec, la Direction générale des services ministériels et le Comité du forum et de gestion du SMC. De 2013 à 2015, des mises à jour annuelles ont été transmises aux employés d’ECCC durant la Semaine nationale de la fonction publique.

13.4 Communications externes

Il était important de préparer des messages externes pour les médias, les partenaires et les intervenants pour bien faire comprendre nos produits et services et les présenter correctement pour les Jeux. Le terme « externe » englobe les personnes, les groupes et les organisations à l’extérieur d’ECCC. Les sections qui suivent décrivent ce qui a été accompli pour les communications externes avant et pendant les opérations des Jeux.

13.4.1 Articles de journaux

Avant les Jeux, l’intérêt des médias a mené à des articles dans des médias régionaux et nationaux sur le Mesonet et nos véhicules AMMOS itinérants qui ont fourni des données durant les Jeux. Ces articles ont été rédigés pour la revue Maclean’s, le Toronto Star et le journal Metro (Toronto). Ils peuvent être fournis sur demande.

13.4.2 Présentation de technologies et journée des médias

Dans le but de présenter et d’expliquer les sciences de pointe étudiées par les scientifiques d’ECCC, on a décidé d’organiser une présentation des technologies pour communiquer les détails de ce qu’elles comprennent. Les médias ont été invités au bureau de Toronto d’ECCC pour une activité d’une journée le 23 juin 2015. À cette occasion, le personnel était disponible pour des enregistrements vidéo et des entrevues sur les technologies présentées. Des fiches de renseignements, des présentations et du matériel ont été préparés au sujet des dix domaines touchés. Le personnel du projet a travaillé avec les conseillers en communication pour planifier la journée et préparer les renseignements à présenter. Des équipes de deux des quatre grands réseaux de télévision de Toronto ont assisté à l’activité, et une troisième équipe a réalisé des entrevues le lendemain (voir la figure 39). L’un des responsables des séances d’information a également participé à une entrevue en direct pour une émission nationale diffusée en matinée. On a également vu quelques articles imprimés et destinés à Internet à propos de l’événement. La majeure partie de la couverture de la présentation des technologies a été publiée ou diffusée durant les deux semaines précédant les Jeux.

L’intérêt manifesté par les médias a offert une excellente occasion de présenter les technologies utilisées durant les Jeux. Le sujet était très visuel en soi; il se prêtait donc très bien à une couverture vidéo ou télévisuelle. Les médias qui ont couvert la nouvelle pouvaient joindre plusieurs millions de spectateurs dans la grande région du Golden Horseshoe grâce à la radiodiffusion et, bien plus encore, autour du monde avec le contenu Web.

Une présentation médiatique distincte a été faite pour la CBC, le radiodiffuseur officiel des Jeux, afin de présenter un profil plus approfondi de la contribution d’ECCC aux Jeux. À la fin, trois segments ont été produits sur notre rôle concernant les prévisions maritimes, les défis des prévisions urbaines et l’expansion du réseau de surveillance atmosphérique dans le sud de l’Ontario pour les Jeux.

Figure 39.

Deux photos : Des journalistes questionnent le responsable des séances d’information au CPO de TO2015 (à gauche) et le spécialiste du réseau maritime (à droite) d’Environnement et Changement climatique Canada pendant l’exposition sur les technologies extérieures du 23 juin 2015.
Photos : © Diane Johnston.

13.4.3 Fiches de renseignements

On a préparé des fiches de renseignements pour décrire un certain nombre de technologies et de services qu’ECCC devait fournir à l’occasion des Jeux. Ces fiches de renseignements étaient disponibles à la présentation des technologies, et leur contenu a été utilisé dans plusieurs rapports et produits de communication.

Des fiches de renseignements ont été préparées sur les sujets suivants :

  • les stations de surveillance compactes;
  • les bouées WatchKeeperMC d’AXYS;
  • la bouée directionnelle TRIAXYSMC;
  • les observations en altitude;
  • le lidar à effet Doppler à balayage;
  • le Réseau cartographique de la foudre du sud de l’Ontario;
  • le système mobile automatisé d’observation météorologique (AMMOS);
  • le véhicule canadien d’études régionales et urbaines sur la recherche environnementale (CRUISER);
  • la modélisation des prédictions du temps et de la qualité de l’air;
  • les équipes de présentation.

13.4.4 Médias sociaux (Facebook, Twitter, etc.)

Au chapitre des médias sociaux, des messages Facebook et Twitter étaient préparés pour chaque période des Jeux. Pour les Jeux panaméricains, on a publié six gazouillis sur Twitter (trois en français et trois en anglais). En tout, ces gazouillis ont engendré 34 partages, 29 favoris et 10 commentaires. Les six messages Facebook (encore trois en français et trois en anglais) ont généré 14 partages, 194 J’aime et 10 commentaires.

Un article et des photos dans En vedette ont été publiés sur le site Web de Patrimoine canadien.

13.4.5 Présentations externes

Les présentations préparées à l’extérieur d’ECCC étaient tout aussi importantes que celles produites en interne pour le Ministère. Dès le début, les présentations décrivaient les services qu’il était possible d’offrir au Comité organisateur des Jeux TO2015 et aux autres partenaires. Une fois que le composant des services a été accepté pour les Jeux, les présentations se sont transformées au fil des ans dans le but d’offrir des rapports de situation à jour sur l’état de préparation d’ECCC pour les Jeux. À la suite des Jeux, les partenaires et d’autres organisations souhaitaient connaître le récit de la participation, des expériences et de la réalisation du projet, de la planification à sa clôture.

Les scientifiques d’ECCC ont fait des présentations devant des auditoires nationaux et internationaux à propos des projets de la présentation scientifique.

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14. Après les Jeux

Après les Jeux, il fallait réaliser un certain nombre d’activités et rédiger quelques documents pour clore adéquatement le projet. Il fallait ramasser les plateformes de surveillance du Mesonet sur le terrain, les mettre hors service et en faire le suivi. Les données d’observation et des prévisions ont été archivées pour les mettre à la disposition des organisations nationales et internationales. Il fallait également produire des rapports finaux, des évaluations et des présentations. La haute direction a été informée des leçons apprises durant le projet afin que le plus vaste programme météorologique puisse en bénéficier.

Les sections ci-dessous décrivent les étapes franchies à chacune des phases précédant la clôture du projet.

14.1 Mise hors service

Le Mesonet d’ECCC avait été conçu dès le départ pour être temporaire. Les Jeux parapanaméricains se sont terminés le 15 août, mais le coût de déploiement du Mesonet, son utilité reconnue et la durée des baux fonciers existants constituaient tous des éléments favorables à un plan de maintien des stations sur le terrain jusqu’à la fin de l’automne 2015. La mise hors service du réseau a commencé à la fin d’octobre et elle s’est terminée vers la mi-décembre 2015.

On a donc récupéré 40 stations compactes et deux stations de rechange sur le terrain, puis on les a apportées au bureau météorologique de port d’ECCC à Burlington, en Ontario, pour les mettre hors service. Les stations ont été démontées, et leurs pièces ont été distribuées aux opérations de surveillance nationales partout au pays, de la Colombie-Britannique à la Nouvelle-Écosse. Une part importante des instruments a été transférée à la Direction générale des sciences et de la technologie, où elle servira à soutenir des projets dans l’Arctique canadien. On a laissé fonctionner deux stations compactes pour une évaluation et des essais inachevés, l’une à l’emplacement du radar de King City d’ECCC et l’autre au bureau de l’administration centrale du SMC de Toronto.

On a retiré les dix stations transportables automatisées d’observation météorologique sur le terrain et on les a entreposées sans démontage afin d’être réutilisées au besoin par la Direction générale des sciences et de la technologie.

Les trois stations de surveillance Auto8 standard du SMC qui étaient installées à Uxbridge West, à Mono Centre et à l’aéroport de Brantford ne seront pas mises hors service. Les réseaux de surveillance nationaux s’approprieront ces stations et continueront de les exploiter dans les années à venir. Ces stations continueront de fournir de précieux rapports au SMC et au milieu de la modélisation numérique.

La Garde côtière canadienne a récupéré la bouée WatchKeeperMC et la bouée directionnelle TRIAXYSMC pour les transporter jusqu’au bureau météorologique de port de Burlington. Ces bouées seront remises à neuf afin d’être intégrées au réseau maritime national à compter du printemps 2016.

14.2 Ensemble de données héritées et archive ECollab

L’ensemble de données d’observation météorologique relatif à la surveillance atmosphérique améliorée du Mesonet, les métadonnées et renseignements qui en découlent ainsi que les prévisions et les alertes produites pour les Jeux font partie de l’héritage destiné à la population canadienne. C’est pourquoi ECCC a préparé un ensemble de données héritées qui sera diffusé par l’intermédiaire de l’initiative sur les données ouvertes du gouvernement du Canada et du portail Web s’y rapportant. Les renseignements de cet ensemble de données couvrent la période du 1er mai au 31 août 2015 et ils concernent les Jeux panaméricains et parapanaméricains, y compris les deux relais de la flamme. L’ensemble des données et des renseignements accessibles à partir du portail se trouveront dans le Catalogue de données interne d’ECCC. Tôt ou tard, l’ensemble de données héritées augmentera pour inclure des observations scientifiques et de recherche recueillies durant la même période. Les ensembles de données de recherche et leurs métadonnées connexes seront publiés dès qu’ils auront fait l’objet d’une validation et d’un contrôle de la qualité.

Les documents du projet, qui font partie de l’héritage d’ECCC pour les Jeux, font le récit de la planification, de la mise en œuvre et de la réussite des projets des Jeux. ECollab, la solution de collaboration et de gestion des documents électroniques à partir de l’intranet d’ECCC, a facilité la collaboration, la gestion et le partage de documents relatifs au projet entre les membres de l’équipe de projet. Un site spécial d’ECollab consacré aux projets des Jeux a été élaboré en 2012, durant les premières étapes de planification. Plus de 200 membres de l’équipe de projet sont également des utilisateurs inscrits du site. Les images et les fichiers d’information importants étaient stockés sur le site d’ECCC pour le Bureau de projet, le Comité directeur du projet, les groupes de travail sur le contrôle, les prévisions et services et les sciences, les essais d’intégration et les exercices de simulation. Par conséquent, les documents relatifs aux Jeux d’ECollab seront archivés pour l’avenir.

14.3 Évaluation

ECCC a préparé une série de questions pour les trois grands clients avec lesquels il a interagi quotidiennement, comme le démontre le cycle des opérations décrit à la section 10. On a demandé à Patrimoine canadien, au CPO des Jeux TO2015 et au groupe de sécurité fédéral de la GRC quels étaient les forces, les faiblesses et les éléments à améliorer d’ECCC durant les Jeux panaméricains. Les questions étaient posées entre les Jeux par un agent d’évaluation indépendant du projet pour permettre une interaction de façon impartiale. L’entrevue s’est déroulée peu de temps après la cérémonie de clôture des Jeux panaméricains afin que, dans la mesure du possible, les améliorations proposées soient apportées avant le début des Jeux parapanaméricains.

Peu de temps après la fin des Jeux en août 2015, le GTSFE a élaboré une évaluation détaillée des interactions entre les représentants des ministères fédéraux et de l’équipe de projet des Jeux panaméricains et parapanaméricains de Patrimoine canadien. Les questions ont été portées à la connaissance des équipes de projet des ministères des semaines avant l’entrevue d’évaluation afin de leur offrir assez de temps pour se préparer. Ce travail s’est avéré très précieux, car de nombreuses réponses exigeaient un examen détaillé des actions et réactions durant les Jeux et des approbations ministérielles.

14.4 Analyse des avantages et leçons apprises

Dans le cadre de la méthode PRINCE2® pour la gestion de projet, deux activités sont nécessaires à tout projet avant sa clôture. La première activité est la tenue d’une analyse des avantages du projet. Il s’agit d’un processus systématique servant à calculer et à comparer les avantages et les coûts d’un projet. Les responsables des groupes de travail au début du projet avaient compris que les nouvelles technologies, applications et techniques et que les nouveaux produits devaient faire l’objet d’essais et d’évaluations. À mesure que le projet avance, des décisions ont été prises en ayant à l’esprit une analyse des « avantages en fonction du coût ». Le coût, le temps ou la capacité signifient que certaines options ne sont pas viables. Toutefois, quand des exigences de dernière minute ont été recensées, l’équipe de projet s’est efforcée de trouver une solution avantageuse pour le client et ECCC.

La dernière étape de nos projets à l’occasion des Jeux consistait en un examen des leçons apprises afin de recenser et d’analyser les éléments qui ont réussi ou échoué. Tout au long du projet, l’équipe d’ECCC a fait le suivi des leçons apprises afin d’utiliser ces renseignements de manière opportune dans la mesure du possible ou de les consigner pour une utilisation à long terme, le cas échéant. Un grand nombre de points pertinents recueillis au cours de notre expérience s’appliquent à tout « événement important » qu’ECCC pourrait être invité à soutenir. Par exemple, ECCC évaluera tous les aspects du Mesonet, y compris les rapports à la minute et la disposition à densité spatiale élevée. Un grand nombre de codes informatiques et de capacités de traitement mis au point pour les Jeux peuvent être utilisés par les réseaux nationaux de surveillance météorologique.

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15. Conclusion

Au cours des années précédant les Jeux, de nombreuses innovations et procédures dont les équipes avaient besoin pour mettre en place le matériel et le personnel ont été mises en œuvre. De nombreux essais ont été réalisés pour garantir un rendement optimal. Les prévisionnistes et les responsables des séances d’information avaient besoin d’une formation sur l’utilisation du nouveau matériel et des nouveaux logiciels pour garantir un usage complet des ensembles de données du Mesonet ainsi que des produits de modélisation numérique des prévisions météorologiques et de la qualité de l’air à haute résolution qui devaient aider à soutenir le programme des alertes des Jeux. Cela comprenait, notamment, la planification de la contingence pour établir et consigner les plans d’action de rechange à suivre afin de fournir des services en cas de panne au CPIO ou de l’une des deux unités de présentation. Une série de cinq essais d’intégration ont été réalisés durant une période intensive des opérations pour vérifier et valider l’état de préparation de l’ensemble des instruments, des postes de travail et des employés en vue des Jeux.

Les Jeux ont été l’occasion pour ECCC d’éprouver des stratégies de surveillance, des modèles de prédiction, des méthodes de prévisions, des processus d’acquisition des données et des applications de distribution de la prochaine génération. Des relations de travail établies de longue date avec des organismes nationaux et internationaux ont été renouvelées et renforcées. Il y avait une collaboration étroite entre les secteurs de la recherche et des opérations d’ECCC, ce qui a mené à la création d’un ensemble de données unifié qui comprenait toutes les données de surveillance, les prévisions et les modèles utilisés durant les Jeux. Cet ensemble de données est sécurisé et mis à la disposition de la communauté internationale.

L’équipe des Jeux a relevé de nombreux défis, parfois imprévus, parfois nouveaux, à mesure que s’approchait le lancement des Jeux. Dans l’ensemble, le programme des services météorologiques a été fructueux et a permis à ECCC d’acquérir de nouveaux outils et d’être mieux préparé à soutenir les services « adaptés aux besoins » à une échelle précise pour tout type de grand événement.

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Annexe A – Liste des acronymes

AbréviationDéfinition
3Dtridimensionnel
AEGEOAssociation pour l’enseignement de la géographie et de l’environnement en Ontario
AirSENCEcapteurs d’air pour les produits chimiques dans l’environnement (Air Sensors for Chemicals in the Environment)
AMMOSsystème mobile automatisé d’observation météorologique (Automated Mobile Meteorological Observing Stations)
CAScote air santé
CCUCentre de commandement unifié
CMCCentre météorologique canadien
CPIOCentre de prévision des intempéries de l’Ontario
CPIPACentre de prévision des intempéries des Prairies et de l’Arctique
CPOCentre principal des opérations
CPOUCentre provincial des opérations d’urgence
CRUISERvéhicule canadien d’études régionales et urbaines sur la recherche environnementale (Canadian Regional Urban Investigation System for Environmental Research)
EC Alertez-moiUn service mis au point pour la collectivité de la gestion des urgences en général pour transmettre des alertes météorologiques et environnementales aux abonnés
ECCCEnvironnement et Changement climatique Canada (anciennement Environnement Canada)
ECPASSvitrine sur les activités scientifiques liées aux Jeux panaméricains d’Environnement Canada (du nom anglais Environment Canada Pan Am Science Showcase) (portail Web)
FIFAFédération internationale de Football Association
GEMmodèle global environnemental multi-échelle
GEM-MACHmodèle global environnemental multi-échelle – modélisation de la qualité de l’air et de la chimie (Global Environmental Multiscale – Model of Atmospheric Chemistry)
GI-TIgestion de l’information et technologie de l’information
GRCGendarmerie royale du Canada
GRCAGrand River Conservation Authority
GRGHGrande région du Golden Horseshoe
GTSFEGroupe de travail sur les services fédéraux essentiels
IUTOInstitut universitaire de technologie de l’Ontario
Jeux TO2015Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 à Toronto
Lidardétection et télémétrie par ondes lumineuses (Light Detection and Ranging)
MEACCMinistère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique de l’Ontario
MesonetUn réseau de stations météorologiques conçu pour observer des phénomènes météorologiques à méso-échelle
MetObjectobjet graphique météorologique
MRNFOMinistère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario
MTOMinistère des Transports de l’Ontario
NAV CANADALa société qui exploite le système de navigation aérienne civile
NO2dioxyde d’azote
NOxoxyde d’azote
O3ozone
P2,5particules fines
PAVATprofil atmosphérique par véhicule aérien télépiloté
PIOpériode intensive des opérations
PNTprévision numérique du temps
PRINCE2®attestation PRINCE2 (Projects in Controlled Environments, version 2)
RdRRéseau de réseaux
RFCRéseau fédéral des communicateurs
RGTRégion du Grand Toronto
RCFSOréseau cartographique de la foudre du sud de l’Ontario
SFEservices fédéraux essentiels
SMCService météorologique du Canada
TRCAOffice de protection de la nature et de la région
UTCtemps universel coordonné
UVultraviolet
VATvéhicule aérien télépiloté
WISDOMportail d’information sur la santé et les conditions météorologiques pour la gestion et l’optimisation des décisions (traduction libre du nom anglais du portail, soit Weather and Health Information for Decision Optimization Management)

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