Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2012 : évènement sept

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Table des matières

7. L'Est au régime sec

Dans l'Est du Canada, les températures plus élevées que la normale et la faible pluviométrie ont créé des conditions estivales idéales pour la plupart des amateurs de plein air, mais elles ont aussi constitué un problème pour certaines cultures et les réseaux d'alimentation en eau.

Dans l'Est du Canada, les températures plus élevées que la normale et la faible pluviométrie ont créé des conditions estivales idéales pour la plupart des amateurs de plein air, mais elles ont aussi constitué un problème pour certaines cultures et les réseaux d'alimentation en eau. Un an après avoir été inondés, les agriculteurs imploraient le retour de la pluie en 2012. Bien qu’il ne s’agisse pas du plus sec des étés enregistrés (en 65 ans, on a connu 13 étés plus secs dans l'ensemble du bassin fluvial du Saint-Laurent et des Grands Lacs et huit ont été plus secs dans le Canada atlantique), l'absence de pluie, associée à des températures élevées, a été mémorable. Par exemple, le Canada atlantique a connu le plus sec et le quatrième plus chaud printemps de son histoire. Dans le sud de l'Ontario et du Québec, l'hiver et le printemps 2012 ont été les plus doux et les plus secs jamais enregistrés; entre mai et juillet, les températures ont atteint des chaleurs presque record et on a connu une période de huit semaines entre la première semaine de juin et la fin du mois de juillet où certains agriculteurs ont à peine vu quelques gouttes de pluie. Et quand la pluie est enfin tombée, soit il a trop plu et trop rapidement, soit pas assez longtemps et trop peu. Ces conditions étaient en grande partie dues à un dôme de haute pression stable et puissant, connu sous le nom d'anticyclone des Bermudes qui se trouvait au-dessus de l'océan Atlantique, mais qui s'est déplacé beaucoup plus à l'ouest et au nord que d'habitude. Sa domination et sa persistance à l'intérieur des terres ont tenu à distance les systèmes météorologiques amenant des précipitations.

Dans l'est de l'Ontario, le temps a été à la fois chaud et sec.À Ottawa, où les observations météorologiques remontent à 1889, aucun mois de juillet n'a jamais été aussi chaud et sec, et de loin. Les précipitations mensuelles totales n'ont atteint que 19 % des valeurs normales et leur hauteur était de 19 mm de moins que le précédent record établi en 1931. De plus, entre le 11 juin et le 31 juillet, il y a eu 23 jours au cours desquels les températures ont atteint ou dépassé 30 °C. Ces jours sont appelés journées de chaleur, et Ottawa en connaît habituellement 13 dans l'année. Au Québec, certaines régions ont établi des nouveaux records de température estivale (Gatineau, Sherbrooke et Gaspé) et l'été a été sec partout, sauf dans la région du Lac-Saint-Jean et en Gaspésie. Le Canada atlantique a connu la saison de croissance la plus chaude et sèche de son histoire. À Charlottetown, moins de 75 mm de pluie sont tombés en juin et juillet, ce qui constitue la troisième pire sécheresse enregistrée.

Canard dans un bassin en voie de disparition.

Les vagues de chaleur et la sécheresse ont mené à des fermetures de plages, à des mesures de rationnement d'eau et à des avis d’ébullition de l'eau fréquents. Dans l'Est, les niveaux d'eau des rivières et des lacs ont atteint leur plus bas niveau depuis plus d'une dizaine d'années. Au mois d'octobre, les niveaux de tous les Grands Lacs étaient sous les niveaux moyens de 1918 à 2011 et inférieurs au niveau de l'année dernière. Les mois d'août et de septembre ont été les mois les plus secs jamais enregistrés dans les régions des lacs Michigan-Huron et du lac Supérieur. Les eaux du fleuve Saint-Laurent à Montréal ont atteint des bas niveaux records en juillet et en août et étaient inférieurs de 1 m par rapport à l'année dernière. Ailleurs au Québec, plusieurs autres grandes rivières ont également atteint des bas niveaux historiques. Pour les plaisanciers, les bas niveaux d'eau représentaient un risque pour la sécurité. La navigation commerciale est également devenue difficile et les chargements ont dû être réduits de 10 % pour éviter les échouements. La production d'énergie hydroélectrique a été moindre en raison des courants plus faibles, soit 20 % de moins en juillet par rapport à l'année précédente. De plus, les ichtyobiologistes au Canada atlantique ont été obligés de fermer plusieurs rivières à saumon de renommée internationale lorsque les eaux de surface ont atteint une température supérieure de 7 °C par rapport à la normale.

Conditions de forêt sèche.

Dans les villes et les forêts-parcs, la chaleur extrême et la longue période de sécheresse ont gravement endommagé les jeunes arbres dont les systèmes racinaires sont immatures. Les agriculteurs de l'Est du Canada ont connu plusieurs problèmes pendant la saison de croissance, notamment des gelées précoces, une sécheresse prolongée aux moments cruciaux de la croissance et une chaleur extrême qui a augmenté les attaques d'insectes. La saison avait pourtant bien commencé et les agriculteurs avaient profité d'un printemps précoce pour semer plus tôt que d'habitude. Toutefois, à l'étape cruciale de la pollinisation, de juin au début juillet, les cultures en Ontario étaient dangereusement desséchées et ont arrêté de pousser.  Étonnamment, même les mauvaises herbes et le trèfle mouraient sous la chaleur et la sécheresse croissantes. Devant les pâturages asséchés et le manque de fourrage, les éleveurs de bétail de l'Ontario et de la région de Pontiac au Québec ont été obligés d'abattre leurs troupeaux. Même les producteurs d'arbres de Noël ont été touchés; ils ont perdu des milliers de petits arbres au cours de la sécheresse. Finalement, le rendement et la qualité ont différé en fonction des cultures et des régions, mais la saison s’est terminée avec une meilleure récolte que celle prévue au départ. En effet, selon Statistique Canada, en dépit des conditions météorologiques exceptionnelles, les agriculteurs de l'Ontario ont connu les plus importantes récoltes de soja et de maïs-grain de l'histoire de la province. Au Québec également, les agriculteurs ont obtenu une production record de maïs. Le manque de pluie et les températures élevées ont posé des problèmes aux agriculteurs du Canada atlantique. Dans l'Est de l'Île-du-Prince-Édouard, les agriculteurs ont dû cesser d'irriguer les champs en raison des pénuries d'eau. Dans la vallée de l'Annapolis, les cultivateurs de maïs ont déploré le fait que les épis étaient petits et qu’il leur manquait des grains. De plus, les noctuelles ponctuées ont attaqué les cultures. Les fraisiculteurs et les arboriculteurs fruitiers ont été retardés quand les températures chaudes ont été suivies par plusieurs périodes de gel. Les rendements n’ont généralement atteint que 40 à 60 % du rendement normal, la pire situation étant pour les pomiculteurs qui n'ont produit qu'entre 0 et 20 % de leur récolte normale. La production d'autres arbres fruitiers, notamment les cerisiers, les pruniers, les pêchers et les poiriers a également subi une perte en raison du gel et les rendements finaux se sont situés entre 5 et 50 % du rendement normal. Par contre, tous les négociants en vins ont été très satisfaits. Faire mûrir le raisin est souvent difficile, mais pas en 2012. Les conditions chaudes et sèches ont accéléré le mûrissement de trois à quatre semaines, l'acidité du raisin a été presque parfaite et le temps sec a permis d'éviter le mildiou ainsi que la pourriture de la vigne.

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