Finalistes des événements marquants et faits marquants régionaux de 2003

Table des matières

Canada

Le Canada et la planète se réchauffent constamment

L'année 2003 fut la 11 e année consécutive pendant laquelle on a connu des températures au-dessus des normales au Canada. Cette année, qui se termine dans quelques jours, devrait être une des 10 plus chaudes. Il a surtout fait chaud dans l'Arctique, où la température moyenne a été plus élevée que la normale de 2 degrés (l'année la plus chaude depuis 1998). À l'échelle du pays, ce fut le 4 e été le plus chaud depuis 1948, année où l'on a commencé à recenser de telles données à la grandeur du Canada, et le 11 e été chaud consécutif. Au niveau national, les quatre saisons ont connu des températures supérieures à la normale, ce qui fait que 25 des dernières 26 saisons ont été plus chaudes que la normale, du jamais vu.  

Pour la planète, 2003 a constitué une 25 e année consécutive où les températures ont été supérieures à la normale et la 3 e la plus chaude depuis que l'on y recense les températures, ce qui remonte à 1856. Décembre a marqué le 221 e mois consécutif de températures supérieures à la normale au niveau mondial. La dernière fois que les températures étaient inférieures à la moyenne date de juillet 1985.

La température moyenne du globe était de 14,6 °C, presque 0,5 °C de plus que la normale. Les températures ont augmenté depuis les 100 dernières années, mais ce lent réchauffement s'est accentué de façon notable ces 25 dernières années. Les 10 années les plus chaudes des derniers 150 ans ont eu lieu depuis 1990. Selon l'Organisation météorologique mondiale de Genève, la température moyenne du globe augmente environ 3 fois plus rapidement depuis 1976 comparativement à ce qui s'est passé ces 100 dernières années. En ce début de 21 e siècle, les températures du globe sont de plus de 0,7 °C au-dessus de celles du début du 20 e siècle. Bien qu'en elle-même une année supplémentaire de températures au-dessus de la moyenne ne prouve pas qu'il y ait accélération des changements climatiques, l'augmentation sans précédent des températures du globe ces 25 dernières années constitue un élément de preuve supplémentaire que l'être humain contribue constamment à ce phénomène.

Un froid glacial enveloppe le Canada au début mars

Au cours de la première semaine de mars, un courant d'air glacial, venant de l'Arctique, a fait dégringoler les températures au Canada à des niveaux record. C'était non seulement une des périodes les plus froides des dernières années, mais également une masse d'air froid des plus importantes. Dans l'Est, il y a eu une baisse classique très rapide des températures, qui, en quelques heures, ont chuté de plus de 25 °C et ont transformé les flaques de neige fondue en épaisses plaques de glace dans le centre du Canada. L'air glacial de la baie d'Hudson a fait dégringoler les températures jusqu'à -46 °C au centre du Québec. Des vents forts, avec des rafales maximales atteignant 130 km/h, ont provoqué d'importants vents refroidissant toute la province, de -40 °C dans le sud à -54 °C à Schefferville. Le 2 mars, la température à Kitchener en Ontario a atteint -31 °C, battant le record pour cette journée de plus de 10 degrés. L'indice de refroidissement éolien était de -42. Au centre-ville de Toronto, la température est descendue jusqu'à –23,1 °C (le jour de mars le plus froid depuis 1872), déclenchant une alerte au froid pour la première fois au mois de mars. Cette alerte a duré sept jours. Ce froid soudain a provoqué une augmentation importante de la demande d'énergie et a détruit de nombreux arbres et plantes, faisant les pires dégâts en hiver depuis 15 ans.

Entre le 7 et le 9 mars, de l'air froid a balayé l'Ouest, établissant des dizaines de records de températures. À Edmonton, il a fait plus froid qu'au pôle Nord et que sur le sommet de l'Everest deux nuits de suite, avec des températures qui sont descendues jusqu'à -39 °C et -42 °C, ce qui était trop froid pour patiner, skier, et, apparemment, pour tenir les courses de chevaux. Les vétérinaires ont annulé les courses sous harnais dans la ville deux jours d'affilée pour la toute première fois. Mentionnons d'autres records de froid dans l'Ouest :    -35 °C à Brandon, -38 °C à Saskatoon, -39 °C à Elbow en Saskatchewan, -37 °C à Cold Lake et -32 °C à Calgary. Le froid extrême a provoqué l'endommagement des conduites principales d'eau, a laissé des batteries à plat, a forcé de nombreux sans-abri à chercher refuge dans les centres surpeuplés, a créé des trous dans les routes pendant la nuit et a même fait cesser l'écoulement de la sève d'érable dans l'Est.

Le Canada atlantique

Janvier enneigé à St.-John – du jamais vu

Pour St.-John à Terre-Neuve, ce fut un autre hiver enneigé, avec presque 550 cm de neige, ce qui représente 170 % de plus que la normale (322 cm), mais bien en dessous du record de 648,4 cm atteint il y a deux ans. On a cru, parfois au cours du mois de janvier, que le record de tous les temps allait être battu. En ce qui a trait à la neige reçue à l'aéroport, le record de janvier 1960 a été égalé en 2003, alors que 162,3 cm de neige se sont abattus sur les habitants lassés. Certains ont jeté leur pelle, d'autres ont bloqué les chasse-neige. La situation a empiré particulièrement au cours de la troisième semaine de janvier, alors que, à cause de trois blizzards, on a battu tous les records d'enneigement de la ville. Au total, 94 cm de neige sont tombés entre le 18 et le 24 janvier. On recevait   parfois à 5 cm à l'heure. Il y avait tellement de neige que les gens la remettaient sur les trottoirs. Des rafales de vent allant jusqu'à 146 km/h fouettaient la neige, aveuglant les automobilistes, provoquant l'annulation de vols et la fermeture de routes.

Jour de neige à l'école

Une forte tempête s'est abattue sur la péninsule nord de Terre-Neuve et du Labrador le 26 février, bloquant environ 300 employés et élèves à St. Anthony. Les vents soufflaient jusqu'à 90 km/h, créant des voiles blancs aveuglants et les gens sont restés pris dans les écoles et à l'aéroport. On a appris que le personnel de l'école n'a pas beaucoup dormi, mais que les enfants se sont bien amusés pendant leur séjour de deux jours.

Une température hivernale pour les Jeux d'hiver du Canada

Beaucoup de neige, des températures glaciales et des vents perçants ont fait la vie dure à plusieurs événements sportifs et culturels des Jeux d'hiver du Canada à Bathurst-Campbellton au Nouveau-Brunswick, qui ont eu lieu au cours de la dernière semaine de février 2003. Des vents soufflant à 70 km/h ont parfois retardé des compétitions et ont fait sauter les extrémités de la tente principale. Cependant, la région d'accueil a obtenu en février les chutes de neige dont elle avait besoin. Il y avait même une montagne de glace le long de la côte à Beresford. Des vents violents de l'est et des marées hautes ont poussé une quantité impressionnante de glaces flottantes   sur le rivage, celles-ci s'élevant à 15,5 m par endroits et s'étendant sur 2 km. Cela a attiré de nombreux touristes pendant un moment, des milliers de personnes venant de toute la province pour voir cette énorme masse de glace bleue.

Une jeune joueuse de soccer tuée par la foudre

Le 12 juillet, la foudre a frappé et tué sur le coup une jeune joueuse de soccer de 14 ans, originaire du Maine, lors d'un tournoi de soccer à Fredericton. Plus de 20 personnes ont été blessées ou étourdies par le choc et hospitalisées.

Pluies en août

Un système météorologique s'est installé dans les Maritimes lors de la première moitié du mois d'août, provoquant des averses presque continuelles dans la région. À Halifax et Saint-John, il a plus plu en une semaine qu'en un mois, mais moins de 10 mm sont tombés au cours des trois dernières semaines. Les agriculteurs n'ont pas pu faire leur deuxième récolte de foin. Les producteurs de légumes de la vallée d'Annapolis ont vu des laitues gonfler et exploser et des concombres devenir trop gros pour se vendre. Certains champs étaient si détrempés que les tracteurs s'enlisaient. L'humidité excessive a été responsable de l'interruption du service téléphonique et des courts-circuits des détecteurs, ce qui a déclenché des alarmes incendies. De plus, les moisissures à l'intérieur ont créé des problèmes de santé pour les personnes souffrant de problèmes respiratoires ou d'allergies. Le tourisme a également été affecté en pleine haute saison d'été.

Brouillard estival à Saint-John

Pour Saint-John, ville encline au brouillard et la troisième ville la plus brumeuse au Canada, cet été a ressemblé à celui de 1967, année du Centenaire du Canada, lors de laquelle on avait compté 89 jours de brouillard sur 92 jours d'été. La persistance du brouillard était due à un flux continu d'air chaud en provenance du sud, refroidi par les eaux réfrigérées de la baie de Fundy. Le brouillard a nui à de nombreuses activités de plein air et perturbé certains vols de compagnies aériennes. Ceci a été vrai tout   particulièrement en juillet et août, avec au moins une heure de brouillard par jour, pendant 39 jours, alors que la normale est de 28 jours.

Vague de chaleur automnale

Mis à part l'ouragan Juan, a-t-on connu un automne plus agréable au Canada atlantique qu'en 2003? Sûrement pas! Les températures ont été en moyenne de 1 à 3 degrés plus élevées que la normale, et les précipitations furent rares, ne représentant que de 20 à 80 % de la normale. Au plan régional, le Canada atlantique a connu son deuxième automne le plus chaud depuis le début des observations, et le plus chaud depuis 1961. Pour Terre-Neuve et le Labrador, octobre a été le deuxième mois consécutif où on a connu des chaleurs record. Plusieurs écoles ont renvoyé les élèves à la maison plus tôt que prévu, et dans d'autres, on donnait les cours à l'extérieur. Les températures ont dépassé 27 °C à Gander cinq jours de suite, du 13 au 17 septembre.

Deux tempêtes en provenance du Nord-Est en deux semaines

À la mi-décembre, deux tempêtes précoces se sont abattues à seulement une semaine d'intervalle sur le Nouveau-Brunswick, avec d'importantes chutes de neige et des vents violents. La première vilaine tempête est passée dans les Maritimes les 7 et 8 décembre, après avoir déferlé sur 12 États américains et avoir provoqué des chutes de neige record dans certaines villes de la Nouvelle-Angleterre. Le sud du Nouveau-Brunswick, le nord de la Nouvelle-Écosse, l'île du Cap-Breton et l'Île-du-Prince-Édouard ont été les régions les plus touchées, Moncton recevant, par exemple, 70 cm de neige. Des vents soufflant à près de 100 km/h soulevaient la neige, créant des voiles blancs aveuglants. La tempête s'est abattue sur le centre de Terre-Neuve, y laissant de 25 à 45 cm de neige et y amenant des blizzards. La tempête a provoqué l'interruption des classes, affecté le magasinage et les voyages et a été à l'origine de pannes d'électricité dispersées. Elle a causé cinq morts dans la province et l'aéroport de Moncton a été fermé pendant presque deux jours. Les importantes chutes de neige mouillée, la durée et la force des vents ont fait de cet hiver un des pires de tous les temps. En résumé, deux systèmes de basse pression se sont rencontrés au-dessus des eaux chaudes du Golfe du Maine et sont à l'origine de ces tempêtes.

Une semaine plus tard, la même chose s'est produite. Les routes glissantes, boueuses, se sont dégradées à cause de vents violents soufflant à plus de 100 km/h à certains endroits. En Nouvelle-Écosse, il y a eu un mélange de pluie et de neige, mais au Nouveau-Brunswick, les mêmes régions ont reçu surtout de la neige, encore une fois.

Québec

Tempêtes d'hiver à trois mois d'intervalle

Aux environs du 22 février, une grosse tempête de neige provenant du Sud des États-Unis a laissé de 20 à 30 cm de neige sur le Sud du Québec. À Montréal, la neige tombait, mêlée de grésil et de pluie verglaçante. C'était la première grosse tempête de neige depuis novembre. Les plus importantes accumulations sont tombées à Gaspé et à Bonaventure, (40 cm) et à Blanc-Sablon (plus de 50 cm). Pour compliquer le tout, des rafales de vents violents atteignant 60 km/h et des températures glaciales ont limité l'efficacité des efforts de déneigement. La tempête de la fin de semaine a forcé la fermeture de certaines routes et a retardé des vols, mais elle causa beaucoup moins de problèmes que si elle avait eu lieu en semaine.

Maintenant, un peu de chaleur

Pendant la dernière semaine de juin, le Québec fut aux prises avec une vague de chaleur longue et torride. Montréal et Québec ont enregistré de nouveaux records quotidiens de température accompagnés d'un taux humidité assez élevé. À Bagotville, la température maximale a dépassé les 30 °C pendant sept jours consécutifs, un record en terme de durée pour cet endroit. À La Tuque, la température est montée en flèche à 36,5 °C le 26 juin, représentant la température la plus élevée de l'été au Québec. Le lendemain, à Gaspé, le mercure a monté au-dessus de 36 °C, fracassant le record de température de la ville. Une semaine plus tard, Kuujjuarapik a compté trois jours consécutifs de températures au-dessus de 30 °C. Depuis l'ouverture des stations météorologiques en 1925, c'était seulement la deuxième fois que la température dépassait 30 °C pendant trois jours consécutifs.

Tornades au Québec

La province a connu 10 tornades cette année (la normale est de 6), dont deux d'intensité forte. . Le 11 juin, la première tornade de l'année est survenue à Laval. La tornade de niveau F1 a généré des vents de 150 km/h. Le 27 juin, une autre tornade de niveau F1 générant des vents entre 120 et 150 km/h a frappé St-Narcisse de Rimouski.

Crue soudaine à Tingwick et aux environs

Le 4 août, un système météorologique stationnaire au-dessus des Grands Lacs a déclenché une série d'orages importants dans le centre-sud du Québec, ce qui a provoqué des pluies torrentielles au pied des Appalaches. Les orages ont inondé de 160 mm de pluie en quelque 5 heures les terres cultivables vallonnées, mais la plus grande quantité d'eau est tombée en une courte période de 30 minutes. Tingwick a été la plus frappée, perdant plus de la moitié de ses ponts, plusieurs canalisations et un nombre incalculable d'arbres. Dans Charlevoix, à Baie-St-Paul, la tempête a laissé 167 mm de pluie, ce qui a provoqué des glissements de terrain le lendemain. Des ruisseaux de faible profondeur sont devenus des torrents tumultueux   de 2 mètres de haut. Une heure après le début de la pluie, les débits d'eau ont atteint le niveau des fenêtres du deuxième étage. La crue soudaine a emporté des sections de routes ainsi que des douzaines de chalets, de remorques et de maisons. Certaines demeures ont simplement disparu et plusieurs autres furent remplies de boue et d'eau. Trois à cinq cents personnes ont pris la fuite dans l'obscurité; certaines ont été secourues par hélicoptère ou par bateau. Le lendemain de la tempête, certains résidents ont passé la journée à chercher leur maison. On estime que les pertes non assurées ont dépassé les 10 millions de dollars.

Ontario

Une basse pression atmosphérique en provenance du Colorado frappe le Sud de l'Ontario

Le 4 février, une tempête provenant des Rocheuses américaines s'est abattue sur le Sud de l'Ontario, apportant avec elle des vents violents et un mélange de grésil, de neige, de pluie verglaçante et de pluie. Cette vilaine tempête a causé des accidents d'automobile et plusieurs pannes de courant dans le Sud. Dans la région de London, toutes les routes principales et les routes des comtés environnants ont été fermées alors que les vents soufflaient en rafales, leur vitesse atteignant 90 km/h; la poudrerie rendait la visibilité nulle dans les espaces découverts. La police provinciale de l'Ontario a perdu six véhicules lors d'accidents causés par un voile blanc aveuglant.

Encore des tempêtes en février

Le 22 février, une importante tempête de neige a laissé de 15 à 30 cm de neige sur un vaste territoire s'étendant de Windsor à Ottawa. Certaines régions ont reçu des amoncellements de 70 cm. La région de Niagara et la rive nord du Lac Ontario ont reçu d'importantes averses de pluie verglaçante et de grésil, c'est-à-dire une accumulation de 2 à 5 cm. La police provinciale de l'Ontario a rapporté 800 accidents sur les routes principales ceinturant Toronto, dont un mortel, et au moins trois morts causées par le pelletage de la neige. À Kingston, des centaines de résidents de Wolfe Island ont manqué d'électricité lorsque 50 poteaux électriques couverts de glace se sont rompus en raison des vents violents.

Collision spectaculaire sur l'autoroute 400

La police a blâmé l'épais brouillard matinal - résultant de la combinaison de températures chaudes et de la neige fondant rapidement - pour les carambolages survenus le 17 mars sur l'autoroute 400, près de Barrie, en Ontario. Le carambolage s'étendait sur plus de 20 km et impliquait plus de 200 véhicules. Deux douzaines de personnes ont été blessées.

Avril – Le mois le plus cruel pour la température

Du 3 au 4 avril, une rare tempête de verglas de mi-printemps s'abattait sur le Sud de l'Ontario. La tempête a été la plus dommageable de l'hiver en raison de sa durée et de la quantité de glace. Qui plus est, les contrats de déneigement privés avaient pris fin le 1 er avril. La police provinciale de l'Ontario a recensé 900 appels en provenance des autoroutes de la région de Toronto. L'aéroport Pearson est devenu un stationnement d'avions aux ailes glacées, cloués au sol. Les équipes d'employés au sol ont utilisé l'approvisionnement d'un mois de dégivreur en 24 heures seulement. Au cours de la même semaine, les vents au sol ont apporté 10 cm de neige dans les régions du Sud de l'Ontario. Étant donnés tous ces vents, toute cette neige et toute la glace laissée lors de la dernière tempête, les équipes d'urgence ont été submergées d'appels. À London seulement, il y a eu 250 accidents. Au moment où l'hiver semblait ne jamais vouloir finir, la neige mouillée s'est transformée en eau. Le 24 avril, la température est montée jusqu'à 28 °C à Windsor. À Toronto, le mercure a atteint 27,1 °C, la deuxième température la plus élevée à être recensée si tôt dans l'année.

Finalement, une vague de chaleur

Lors de la première journée de l'été, le Sud de l'Ontario a connu sa première et unique véritable vague de chaleur de l'année. Moosonee avait déjà connu cinq jours où la température avait dépassé 30 °C, incluant un niveau de 35 °C le 22 juin, ce qui constituait un record pour le mois. Jusque là, Toronto n'avait pas connu de journée où le mercure dépassait 30 °C! Le 22 juin, l'Ontario émettait son premier avis de smog, le premier avis le plus tardif jamais émis. Le 25 juin, le mercure s'est élevé à 35 °C et l'indice humidex indiquait 42.

Une journée dans le noir

Un rapport sur l'énorme panne d'électricité du 14 août, qui a plongé 50 millions de personnes de l'Est des États-Unis et de l'Ontario dans l'obscurité durant 24 heures ou plus, en a fait porter le blâme à la gestion d'une entreprise d'électricité de l'Ohio et à la température. En effet, la température élevée a provoqué la dilatation des lignes de transport d'électricité, ce qui a causé leur affaissement, et les vents étaient trop faibles pour pouvoir refroidir les lignes. Les lignes affaissées ont touché des branches d'arbres non taillés, ce qui a provoqué des pannes dans l'Est.

Le ruisselet de Kenora

Le 17 septembre, les météorologues surveillaient de près le trajet de l'ouragan Isabel près de la côte de la Caroline du Nord et d'un autre système climatique se dirigeant vers les Grands Lacs à partir de l'Ouest. Pour certains, cela ressemblait à l'ouragan Hazel de 1954. Ils étaient préoccupés par le fait que le système frontal pouvait revigorer ou ralentir l'ouragan en Ontario, ce qui faisait augmenter le risque d'un énorme désastre. En fait, l'ouragan Hazel II ne s'est jamais manifesté. Toutefois, ce système non tropical a déversé une quantité importante de pluie dans la région de Lake of the Woods – quelques 78,8 mm en trois heures – et 91,6 mm en une journée à Kenora.

Les grandes trombes marines de 2003

Une excentricité météorologique en quelque sorte! Les trombes marines sont des tornades au-dessus de l'eau. Selon le météorologue Wade Szilagy d'Environnement Canada, un nombre record de trombes marines se sont produites sur les Grands Lacs vers la fin de septembre et le début d'octobre. Il s'agissait du plus grand nombre de manifestations jamais recensé, c'est-à-dire plus de 66 trombes marines, ce qui est incroyable. Cet événement a été attribué à une masse d'air froid (ainsi que l'important creux barométrique en altitude qui y était associé), laquelle est restée sur les Grands Lacs durant une semaine. Les températures du lac, plus élevées que la normale, ont aussi contribué à cet événement peu commun.

Sorcières de la tempête de novembre

Les 12 et 13 novembre, une tempête terrible a soufflé sur la majeure partie de la province abattant des arbres et privant d'électricité 100 000 consommateurs. La région de Muskoka – Baie Georgienne a été la plus fortement touchée à cause des rafales de neige sur le lac qui ont rendu la visibilité nulle et qui ont nui aux services de rétablissement. Dans la région de London, la tempête a empêché des milliers d'écoliers d'aller à l'école, déraciné des arbres et arraché le toit de plusieurs structures. Les précipitations provoquées par la tempête ont contribué à faire de cet automne le deuxième plus humide jamais recensé dans la région Grands Lacs/Saint-Laurent qui a reçu environ 34 % plus de précipitations qu'à la normale. Il s'agissait d'une bonne nouvelle pour les Grands Lacs, dont les niveaux d'eau étaient bas, mais d'une mauvaise nouvelle pour les fermiers dont les récoltes étaient gorgées d'eau.

Les Prairies

Dégel record en janvier

Une masse d'air doux pour la saison a envahi les Prairies durant la première semaine de janvier. Le 7 janvier, la température a atteint un maximum renversant de 17,6 °C à Calgary. Ce fut la journée de janvier la plus chaude de l'histoire de la ville. À Maple Creek en Saskatchewan le mercure a même atteint 18,3°, ce qui était assez doux pour que quelques golfeurs en profitent et à peine plus frais que les 23 °C recensés à Phoenix en Arizona. Au Manitoba, le mercure est monté à 14,5 °C à McCreary et 18 des 20 stations météorologiques dans la province ont recensé des températures record. Tandis que les terrains de golf dans l'Ouest songeaient à rouvrir, les stations de ski ont fait les frais du beau temps, car les gens n'avaient pas envie de faire du ski ou de la planche à neige.

Microrafale à Grimshaw

Une violente tempête, que l'on a d'abord prise pour une tornade et qui s'est avérée être une microrafale tout aussi violente, a détruit des parties de Grimshaw en Alberta le 30 juin. Cette tempête, minuscule mais puissante, a déraciné des arbres, déplacé un gros bâtiment et détruit le stade de la ville. Les lignes de transport d'électricité sont tombées partout en ville et chaque bâtiment de la rue Principale a vu ses fenêtres voler en éclats, si bien que les autorités municipales ont déclaré l'état d'urgence. Selon Environnement Canada, les vents ont atteint 90 km/h dans la ville voisine de Peace River. Chose étonnante, il n'y a eu aucune blessure grave; toutefois, la même tempête a sévi à l'ouest de Banff dans le parc national Kootenay où elle a abattu des sapins et tué deux fillettes qui faisaient de la randonnée en montagne avec leurs parents.

Tornade à Gretna

De violents orages accompagnés de grêle et de pluie abondante ont secoué Winnipeg les 13 et 14 juillet, et des milliers de gens se sont retrouvés sans électricité; les spécialistes des prévisions météorologiques ont émis des avertissements de tornades dans le sud du Manitoba. Le 14 juillet, une tornade de force moyenne a frappé Gretna au Manitoba, où elle a détruit des récoltes, démoli des hangars d'équipement et des garages, et fait tomber des poteaux électriques. Une douzaine d'arbres, certains de près de 1 mètre de diamètre, ont été déracinés par cette puissante tornade. La tempête était aussi accompagnée de grêle plus au nord près d'Altona où les grêlons étaient de la taille d'une balle de softball. La tempête de 10 minutes a matraqué la ville et les environs et a causé des millions de dollars de dommages aux récoltes, bâtiments et véhicules.

Tornade à Narrow Hills

Le 2 juillet, une tornade de niveau F2 accompagnée de vents excédant 180 km/h s'est déchaînée sur le parc provincial Narrow Hills au nord-est de Prince Albert en Saskatchewan. Cette tornade massive – d'une largeur de 1,4 km et active sur une longueur de 26,5 km – a abattu 11 kilomètres carrés de forêt et même arraché l'asphalte de certaines autoroutes. La tornade a aussi renversé une semi-remorque et détruit un camp de bûcherons.

Journées chaudes record en août

Une vague de chaleur a battu des records dans l'Est des Prairies au début d'août. Winnipeg a connu 10 jours de canicule au cours desquels la température a dépassé 30 °C, dont sept d'affilée. Regina a connu 11 journées de canicule d'affilée et Val Marie, près de la frontière canado-américaine, a souffert pendant 16 journées consécutives pendant lesquels la température a été de plus de 30 °C. Dans plusieurs villes, les maximums ont été   de plus de 40 °C. Au cours du premier tournoi de curling estival à Dauphin, les curleurs étaient en shorts et en camisoles. Regina a signalé un nombre plus élevé que d'habitude de ruptures de conduites d'eau principales attribuables à la sécheresse et au mouvement du sol. La chaleur extrême a en outre aggravé les conditions de sécheresse.

Tempête de neige estivale à Calgary

Le 16 septembre, les habitants de Calgary se sont éveillés dans la blancheur d'une averse de neige mouillée d'environ 3 cm et des températures de 17 degrés en-dessous de la normale. À l'ouest, Jasper et Banff ont reçu les plus fortes précipitations de cette neige mouillée – jusqu'à 25 cm. Cette averse de neige de fin d'été a aidé à refroidir les points chauds du feu de forêt de Lost Creek qui couvait encore dans le col du Nid-de-Corbeau.

Hockey extérieur frisquet

Le plus grand match de hockey professionnel jamais joué en plein air a été présenté au stade du Commonwealth d'Edmonton devant 57 167 amateurs de hockey. Le match a eu lieu dans des conditions difficiles puisqu'il faisait à peu près -16 °C. Plus tard, au niveau de la patinoire, le mercure est descendu à -20 °C, quelque 12 degrés en-dessous de la normale. Sous l'effet d'une brise modérée, le facteur éolien est descendu à -28. Fait   étonnant, la plus grande partie de cette foule nombreuse a bravé ce froid brutal pendant deux matchs. Le seul commentaire négatif émis par les joueurs fut que le froid rendait la glace trop friable et cassante. Les amateurs, quant à eux, se sont plaints que leur bière gelait. Chose incroyable, une seule personne a souffert d'une hypothermie bénigne durant le match – et ce ne fut pas le nuvite!

Colombie-Britannique

Tempête de vent au début de janvier

Au début de janvier sur l'île de Vancouver, des vents d'une grande vélocité, atteignant jusqu'à 150 km/h, ont causé des pannes de courant qui ont plongé 30 000 clients de BC Hydro entre Victoria et Nanaimo dans l'obscurité pendant des heures. De plus, la plus haute marée jamais recensée dans le port de Victoria a atteint 3,77 m. Le record précédent, établi en 1969, était de 3,71 m. Sur la terre ferme, une rafale hors de l'ordinaire a fait tomber deux grues de chargement de charbon hautes de 5 étages à Delta. L'une des grues est tombée du quai dans l'eau et l'autre s'est écrasée sur un bateau. Le coût de réparation de ces seules grues était d'au moins 10 millions de dollars. Les vents violents ont aussi fait tomber une pile de gros conteneurs métalliques et déraciné des arbres.

Début chaud de l'été

Au début de juin, les records de température ont été battus dans l'île de Vancouver, la vallée du bas Fraser et l'intérieur de la C.-B. Le 6 juin à Victoria, la température a atteint un maximum de 33,5 °C, un record de tous les temps pour ce mois. Des records furent battus dans un grand nombre d'autres stations de l'île de Vancouver au cours de ce 6 juin et ce par de larges écarts. La température la plus élevée de l'île,   34,7 °C, fut recensée à Port Alberni, battant ainsi l'ancien record de près de 9 degrés.

Puissante tempête de vent en octobre

Le 28 octobre, des vents violents se sont abattus dans certaines régions du sud et du centre de la Colombie-Britannique et ont déraciné des arbres et causé d'importantes pannes de courant. Quelque 108 000 clients de BC Hydro furent privés d'électricité. À Prince George, les vents ont atteint des pointes de plus de 75 km/h, de sorte que les autorités ont fermé les écoles. Des vents soutenus ont atteint 81 km/h à l'aéroport de Vancouver, établissant un nouveau record pour octobre. La circulation à l'heure de pointe dans la vallée du bas Fraser a été ralentie à cause des feux de circulation en panne et de l'interruption du service SkyTrain. Sur les trottoirs du centre-ville, les piétons marchant face au vent devaient éviter les débris et les branches volant de toutes parts.

Le Nord

La chaleur d'El Niño nuisible pour les routes et les conducteurs d'attelage de chiens

Au début de janvier, les résidents du Nord ont profité d'une période de températures douces variant de -1 °C à Yellowknife à un maximum incroyable de 7 °C à Fort Smith. Tous, cependant, n'étaient pas ravis de cette chaleur inhabituelle. Le temps doux attribuable à El Niño a retardé de plusieurs semaines la construction des routes d'hiver et des ponts de glace et a créé des problèmes aux industries minières, pétrolières et de gaz, qui comptent sur ces routes gelées pour le transport des approvisionnements annuels.

Un hiver plus doux complique également les choses pour ceux et celles qui participent à différentes compétitions sportives en plein air dans le Nord. Les températures douces ont forcé l'annulation de la 20 e édition annuelle de la plus longue course de motoneiges du monde, la Tesoro Iron Dog, qui s'effectue sur une distance de 3 200 km. Les courtes courses d'attelages de chiens servant de qualification pour l'épreuve Iditarod ont aussi été annulées. De plus, ces températures, douces pour la saison, ont compliqué la vie des compétiteurs de la difficile course d'attelages de chiens Yukon Quest. Cette année, les équipes se sont heurtées à des sections du fleuve Yukon qui n'étaient pas gelées et le parcours a dû être raccourci.

Blizzards en mars

On n'avait pas recensé de blizzard à Norman Wells dans les Territoires du Nord-Ouest depuis plus de 20 ans. En 2003, la ville en a connu deux : un le 5 mars et un autre le 11 mars. Ce dernier a bloqué neuf résidents du Nord sur la route de glace de Tuktoyaktuk dans le delta du Mackenzie. Des vents cinglants de 80 km/h accompagnés de neige abondante ont bloqué le groupe qui voyageait à bord de trois motoneiges. Dix-sept heures plus tard, leurs familles et leurs amis ont appelé la GRC, puis se sont mis en route dans la tempête pour aller à la recherche des voyageurs perdus. Ils les ont trouvés et les ont amenés à un camp à proximité pour qu'ils se rétablissent. Ils ont abandonné les véhicules bloqués, les récupérant deux jours plus tard, une fois la tempête calmée. Au début de mars, un blizzard près de Rankin Inlet a bloqué deux soldats et deux Rangers canadiens. Les quatre hommes avaient été séparés d'un groupe de vingt-deux personnes. Des Rangers de Baker Lake ont retrouvé les hommes perdus le lendemain.

Facteur éolien quasi-record

Le 26 février, la température à Cambridge Bay a atteint un minimum de -46 °C et le vent a voyagé à la vitesse de 33 km/h, ce qui a produit un facteur éolien de -67. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un record canadien, c'est l'un des facteurs éoliens les plus bas jamais recensés.

Des feux de forêt russes obscurcissent le ciel en Amérique du Nord

La fumée provenant d'immenses feux de forêt dans la région du lac Baikal, en Russie, juste au nord de sa frontière avec la Mongolie, s'est propagée au-dessus de l'Alaska et du nord-ouest du Canada à la mi-mai. Des vents d'ouest puissants ont poussé cet énorme panache dont la taille équivalait à peu près à celles de l'Ontario et du Québec combinées. La fumée et la brume n'étaient pas apparentes au sol parce qu'elles étaient confinées en haute altitude et que les particules étaient minuscules, mais le panache a provoqué   quelques levers de soleil spectaculaires.

Feux de forêt dans le Nord-Ouest

La foudre a déclenché un feu de forêt le 21 juillet près de Norman Wells. Quatre bombardiers à eau ont combattu l'incendie, qui était attisé par des vents soufflant en rafales et des températures chaudes. Trois jours plus tard, confrontée à des feux qui se trouvaient à 12 km à peine, la ville de Norman Wells a déclaré l'état d'urgence et les responsables ont commencé à faire évacuer les résidents. Les personnes âgées, les enfants et les gens ayant des problèmes respiratoires ont été envoyés par avion à Inuvik. D'autres se sont rendus dans des communautés voisines par bateau.

Au Yukon, chute de neige record pour le début de l'hiver

Le 22 novembre, une perturbation sur le Pacifique s'est déplacée vers le centre et le sud du Yukon et a déversé une quantité record de neige. Une station météorologique sur la route du Klondike a reçu jusqu'à 22 cm de neige. L'aéroport de Mayo a recensé une chute de 21 cm de neige. Depuis que des données sont recueillies, en 1926, il s'agit de la chute de neige la plus importante au cours d'une journée de novembre et de la quatrième en importance pour tous les mois.

2003 – L'une des années les plus chaudes au Nunavut

L'année a été particulièrement chaude au Nunavut où les températures ont été, en moyenne, de près de 2 degrés plus élevées que la normale. En 56 ans de recensement des températures, seule l'année 1998 a été plus chaude. Mentionnons les faits marquants suivants au chapitre de la température dans l'Arctique cette année : des températures d'automne plus élevées de 2,8 degrés, en moyenne, que la normale, probablement les deuxièmes plus chaudes jamais recensées; l'été dans les îles de Baffin et d'Ellesmere a été plus chaud de 1,5 degré, soit le troisième été le plus chaud, après 1998 et 1991 et l'hiver 2002-2003 a été plus chaud de presque 3 degrés que la normale, soit le deuxième hiver le plus chaud qui ait été recensé. Côté précipitations, le Nord a connu son hiver le plus humide jusqu'ici, recevant le double des chutes de neige habituelles.


L'échelle d'intensité des ouragans Saffir-Simpson
CatégorieVitesse de vent soutenue (km/h)Onde de tempête (mètres)
1 [minimal]118 - 1531,0 - 1,7
2 [modéré]154 - 1771,8 - 2,6
3 [généralisé]178 - 2102,7 - 3,8
4 [extrême]211 - 2493,9 - 5,6
5 [catastrophique]250 -> 5,5
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