Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2012 : évènement huit

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Table des matières

8. Des inondations en ville

Carte du Canada où les villes Edmonton, Calgary, Thunderbay, Toronto, Hamilton, and Montreal est mise en évidence.

Alors qu’habituellement les inondations frappent davantage les régions rurales, les tempêtes de l’année 2012 ont comblé l’écart en touchant un grand nombre de villes canadiennes. Le 26 mai en fin de journée, un système dépressionnaire venu du Dakota du Nord s’est établi au sud de Thunder Bay, en Ontario. Au cours des deux jours suivants, des vagues d’orages d’une durée totale de sept heures ont déversé de 35 à 120 mm de pluie sur la ville, notamment 71 mm en moins de six heures. La crue éclair qui a suivi a causé des brèches dans bon nombre de routes et de sentiers, des pannes de courant dans des résidences et des entreprises ainsi que des accumulations d’eau d’égout sale pouvant atteindre deux mètres de hauteur dans des milliers de sous-sols. Des torrents en furie ont déchiré des plaques d’asphalte et immobilisé des véhicules sur des chaussées ou des ponts ou encore dans des terrains de stationnement. Une crise a presque eu lieu quand les pompes de la station de traitement des eaux usées sont tombées en panne, ce qui a entraîné un refoulement massif d’eau brune dans l’installation. Les autorités de Thunder Bay et des secteurs avoisinants ont immédiatement déclaré l’état d’urgence, et la situation a été considérée plus tard comme une « catastrophe » par la province. Les infrastructures publiques, les résidences et les entreprises ont subi des dommages considérables dont les coûts initiaux dépassaient 100 millions de dollars. Les chutes de pluie de mai qui ont atteint au total 206 mm, soit 310 % de la hauteur normale, ont pulvérisé le record mensuel précédent établi 41 ans plus tôt. La moitié de ces pluies sont tombées pendant la tempête du 26 mai sur un sol sursaturé qui ne pouvait absorber davantage d’humidité.

Rues de la ville inondées.

Trois jours plus tard, le 29 mai, une double tempête de pluie s’est abattue sur la région de Montréal. Des torrents d’eau ont submergé le réseau d’égout déjà en difficulté et causé de vastes inondations dans les rues et les immeubles publics. Ces tempêtes faisaient partie d’un puissant front froid qui a occasionné des orages et des vents forts ainsi que suscité des avertissements de tornade dans le sud-ouest du Québec. Un long et bruyant orage débutant vers cinq heures du matin a laissé jusqu’à 40 mm de pluie. Douze heures plus tard, une tempête brève, mais encore plus forte, a déversé de 50 à 80 mm supplémentaires de pluie sur la ville. Ensemble, ces deux événements ont laissé jusqu’à 120 mm de pluie qui sont tombés au centre-ville à une vitesse qu’on n’avait pas vue en près de 100 ans. La pluie intense a transformé les rues en pente en chutes d’eau. Passant par les fenêtres, la boue et l’eau ont rempli les sous-sols jusqu’aux chevrons. Des voies de communication importantes se sont transformées en canaux, et des croisements sont devenus des lacs où l’eau atteignait les poignées de porte des voitures. Dans certaines rues, l’eau, d’une hauteur de près d’un mètre, a causé des geysers de deux mètres de hauteur dus à l’envol de plaques d’égout. Les personnes qui regagnaient leur domicile en après-midi ont dû patauger jusqu’à la cheville dans d’énormes flaques d’eaux d’égout malodorantes avant de pénétrer dans les stations de métro et de constater que le réseau de transport en commun de la ville et le service de trains de banlieue étaient pour ainsi dire fermés. L’eau s’est infiltrée dans des milliers de bâtiments, y compris dans plusieurs écoles et collèges, dans la Bibliothèque nationale et les Archives du Québec, ainsi que dans un musée montréalais où elle a endommagé des centaines d’œuvres d’art rares. Les tempêtes ont également causé des pannes de courant qui ont touché 28 000 personnes.

Dans l’après-midi du 15 juillet, Toronto a elle aussi été frappée par des orages de courte durée qui, dans certains secteurs, n’ont laissé que quelques gouttes alors qu’ailleurs, ils ont empli les sous-sols d’eau d’égout jusqu’au plafond. La tempête a principalement touché Scarborough où environ 75 mm de pluie sont tombés en l’espace de deux heures. Le 22 juillet, un épisode intense de pluie diluvienne a déversé 140 mm de pluie sur Hamilton en moins de quatre heures et laissé des étendues d’eau assez profondes pour qu’on puisse s’y déplacer en canot. Pourtant, malgré le signalement de centaines de sous-sol inondés et de milliers d’arbres tombés, certains quartiers ont à peine reçu quelques gouttes. Le 25 juillet, pendant que les résidants de Steinbach (Manitoba) dormaient, une puissante tempête estivale stationnaire s’est installée au-dessus de la municipalité avant de déverser, en moins d’une heure, de 80 à 110 mm de pluie qui ont transformé les rues, les terrains de stationnement et les cours en rivières et en petits lacs. Les égouts pluviaux de la ville ont bien sûr été submergés, et des inondations importantes se sont produites au poste de pompage de la ville ainsi que dans les rues principales et de nombreux sous-sols.

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