Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2008 : évènement six

Table des matières

6. L'été laisse les cultivateurs de glace

Carte du Canada mettant en surbrillance les régions touchées par une série de tempêtes de grêles pendant l'été 2008

Cet été, une série de tempêtes de grêle a frappé les récoltes et les vergers partout au Canada. Les cultivateurs de fruits tendres et de raisins de l'Ontario ne se rappelaient pas avoir connu un temps aussi dommageable. Dans la vallée de l'Okanagan, en Colombie Britannique, les cultivateurs, qui avaient déjà perdu beaucoup à cause du froid en avril, ont vu leurs fruits meurtris et les arbres secoués par une tempête de grêle au début de juillet, ce qui a entraîné des pertes de fruits de 40 p. 100. Dans les Prairies, la Canadian Crop Hail Association a versé des sommes records de plus de 341 millions de dollars aux producteurs de l'Ouest. Le Québec et les Maritimes ont été épargnés en grande partie de la tempête de grêle. À Oka, tout juste au sud ouest de Montréal, une tempête de grêle au début de juin a causé des dommages aux vergers et à des propriétés. On a rapporté d'autres cas de grêle plus tard en juin, dans Lanaudière et à l'est de Montréal.

Étonnamment, le Sud du Canada n'a pas connu le temps chaud et humide habituellement associé aux tempêtes de grêle en été. Cependant, l'air plus frais en haute atmosphère, associé à l'air relativement chaud à la surface, a généré assez d'instabilité et de temps incertain pour engendrer des orages soudains accompagnés de pluies torrentielles, de vents destructeurs et de grêle. Les dommages causés par la grêle ont surtout eu lieu en Ontario sur de larges secteurs, parfois à trois ou quatre reprises, et ils ont touché une variété de récoltes. Agricore a fait état de pertes de récoltes en raison de la grêle sans précédent en 2008 en ce qui concerne la gravité et la fréquence des dommages. Le nombre de rapports et les superficies endommagées ont été plus de quatre fois supérieurs à la moyenne des cinq années précédentes. La Commission ontarienne de commercialisation des fruits tendres a affirmé que pas un seul verger ontarien n'avait été épargné par la grêle en 2008. Même les pomiculteurs ont été touchés, certaines de leurs récoltes ayant été réduites à des produits pour la compote de pommes vendus à la moitié du prix.

Le 9 juin, une tempête violente a déchiré le ciel de Chatham-Kent, saccageant le blé, le maïs et le soya. Des grêlons de la grosseur de balles de golf ont bosselé des centaines de voitures. Les parements d'aluminium et les toits ont aussi subi des dommages. Deux semaines plus tard, les mêmes collectivités ont de nouveau été frappées. Le 22 juillet, un orage de grêle bref mais violent s'est abattu sur les secteurs entourant Grimsby et Winona dans la région de Niagara-St. Catharines. Dans un verger, 80 p. 100 des pêches et des poires ont été perdues. On a même utilisé une chargeuse frontale à Grimsby pour nettoyer l'amoncellement de grêlons de la grosseur de boules de gomme, qui donnait au paysage des airs d'hiver. C'était la première fois que la ville sortait la chargeuse frontale pour l'utiliser pendant l'été. Douze heures après la tempête de grêle, certaines arrière cours étaient encore ensevelies sous 8 cm de grêlons de la grosseur de pièces de cinq cents, qui dégageaient de la vapeur dans l'air chaud. Des agriculteurs ont perdu des champs de fèves et de concombres quelques jours avant leur mise en conserve. Une autre tempête de grêle s'est abattue le 2 août sur le secteur de Grand Bend et sur le lac Huron, et au Sud de London. Un cultivateur a dit qu'il s'agissait de la tempête de grêle la plus violente qu'il avait connue. D'après un cultivateur de soya, on aurait dit que quelqu'un était passé avec une faucheuse et n'avait coupé que le dessus des plantes. Les dommages étaient si importants que trois semaines plus tard, rien n'avait encore recommencé à pousser.

Plusieurs producteurs des Prairies ont subi une tempête de grêle à deux reprises ou plus. À certains endroits, toutes les récoltes ont été perdues, et les dommages matériels aux maisons, aux véhicules et à l'équipement agricole étaient importants. Dans l'ensemble des Prairies, plus de 29 000 réclamations ont été présentées. Les rapports de pertes étaient très élevés en Alberta et en Saskatchewan, mais légèrement moins élevés au Manitoba. Les Albertains et Albertaines ont présenté plus de 4 800 demandes d'indemnisation pour des dommages causés par la grêle, ce qui dépasse l'ancien record établi l'année précédente. De plus, on a versé le paiement total le plus élevé aux producteurs de l'Alberta avec 98,6 millions de dollars (47 p. 100 de plus que ce qui a été perçu avec les primes). À la mi juillet, la grêle a détruit près de la moitié de la récolte du célèbre maïs de Taber ainsi que la majeure partie des céréales et des légumes spéciaux. Les agriculteurs de Taber ont perdu des millions de dollars lorsque des champs de maïs complets ont été décimés par la grêle. Les paiements d'assurance contre la grêle aux cultivateurs de la Saskatchewan ont été les plus élevés de l'histoire; ils s'élevaient à environ 228 millions de dollars, ce qui donne un rapport de perte de 129 p. 100 par prime. Près de 21 000 demandes d'indemnisation ont été présentées, c'est-à-dire 7 000 de plus que l'année précédente. La superficie touchée a également été record. Presque tous les jours de juillet, il y a eu de la grêle quelque part en Saskatchewan. Les grosses tempêtes des 9 et 10 juillet ont frappé bon nombre de ces mêmes secteurs. Les demandes d'indemnisation pour ces deux journées seulement ont été estimées à 80 millions de dollars.

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