Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2006 : évènement sept

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7. Saison d'incendies de forêt longue et active

La saison canadienne des incendies de forêt a commencé tôt, s'est terminée tard et a été extrêmement active. Le Centre interservices des feux de forêt du Canada à Winnipeg a déclaré que la saison d'incendies de terrains non cultivés en 2006 a été supérieure à la moyenne, tant en nombre d'incendies qu'en superficie consumée comparativement aux moyennes des 10 et des 20 dernières années. Au 1er octobre, le Canada avait enregistré 9 482 incendies (127 p. 100 de la normale) - chiffres qui n'avaient été vus depuis la fin des années 80. La superficie consumée a été de 2 031 702,5 hectares (environ 4 p. 100 de plus que la moyenne).

Dans l'Ouest, les risques d'incendie de terres non défrichées ont été augmentés de mai à la mi-juillet, poussant l'Alberta à importer des équipes de pompiers à la fin de juin. Dans le nord de l'Alberta, l'hiver a été le plus sec depuis 1889. Il a aussi été exceptionnellement doux. Une série d'incendies à Fort McMurray et dans les environs a fait planer sur cette ville du nord de l'Alberta un épais nuage de fumée. Les experts ont conseillé aux personnes ayant des troubles respiratoires de rester à l'intérieur ou de partir. Au 24 juillet, la situation des incendies était devenue explosive. La province était en voie d'enregistrer une saison record d'incendies de forêt. En dépit de la persistance du temps chaud et sec, l'absence de foudre a épargné à la province une désastreuse conflagration. À la fin de la saison, l'Alberta avait eu 1 861 incendies, éclipsant le record établi en 1998 de 1 696 foyers d'incendie.

Au Manitoba, la situation des incendies de forêt a été assez volatile une grande partie de l'été. Les nouveaux foyers d'incendie se déclaraient presqu'aussitôt que d'autres étaient éteints. Les équipes de pompiers ont été redéployées du Nord, où les précipitations étaient généreuses, vers le Sud, où le temps sec record se poursuivait sans relâche. Les responsables ont imposé de strictes restrictions sur les déplacements.

Le 26 juin, un immense incendie de forêt, dans le nord de la Saskatchewan, menaçait les hameaux de Stony Rapids et Fond-du-Lac, forçant l'évacuation de près de 700 personnes. Le ciel au dessus de la région avait une couleur ambrée, et des averses de braises d'aiguilles de pins tombaient sur les villes, tels des flocons de neige. Au 4 juillet, plus de 2 000 personnes au nord de La Ronge avaient été évacuées. Il convient de souligner que l'église anglicane Holy Trinity à Stanley Mission, en Saskatchewan - la plus ancienne église à l'ouest de la rivière Rouge, datant d'avant 1860 - était menacée par les flammes. Des bénévoles ont installé un système d'extincteurs à eau pour sauver l'édifice historique.

À partir de juillet, le gros de la menace d'incendies de forêt dans l'Ouest était centré en Colombie Britannique. Des éclairs sporadiques de chaleur et d'orage, des températures élevées, les faibles taux d'humidité et des vents désordonnés posaient des défis aux équipes de pompiers. Le jour de la fête du Canada, un temps sec et chaud posait un risque élevé à extrême d'incendie dans près des trois quarts de la province. À Tumbler Ridge, à environ 150 km au nord-est de Prince George, 3 500 résidants et 500 non résidants (employés des compagnies pétrolières et gazières et touristes) ont été poussés à partir. Le 24 juillet, les îles Gulf de la Colombie-Britannique connaissaient les pires conditions d'incendies en 20 ans. Un incendie déclaré sur l'île Galiano a forcé 150 personnes - plus d'un dixième de la population de l'île - à fuir leur domicile. Les incendies ont perturbé la circulation des traversiers et obligé la fermeture d'entreprises touristiques très importantes. À la fin d'août, un vaste incendie dans la partie nord de l'État deWashington a menacé de traverser la frontière canadienne vers la Colombie-Britannique. Au début de la journée du 3 septembre, l'incendie de Tatoosh s'est répandu vers la province, consumant plus de 1 000 hectares aux abords du parc Manning. Une épaisse fumée a rendu risqué d'amener des équipes sur le terrain pour lutter contre les flammes, ou de lancer des aéronefs pour les observer du ciel.

À la mi-septembre, les incendies continuaient avec la même vigueur en Colombie-Britannique et en Ontario. De fait, la deuxième semaine de septembre a été la deuxième semaine où a eu lieu le plus d'incendies, de toute la saison des incendies. En Ontario, une saison des incendies relativement calme a éclaté au début de septembre, suscitant des craintes pour plusieurs collectivités du nord-ouest. Une litière forestière d'une sécheresse sans précédent a déclenché près de 300 incendies, forçant 1 000 personnes à abandonner leur domicile et à se réfugier dans des abris et des hôtels jusqu'à Thunder Bay. Le vent soufflait sur les flammes, compliquant encore leur confinement. Les résidants ont fait remarquer comment il était étrange de voir les couleurs d'automne en feu. Les incendies rageurs ont envoyé d'épais nuages d'âcre fumée vers l'Est du Canada. La dernière fois où l'Ontario a connu une telle activité incendiaire aussi tard dans l'année date d'un quart de siècle.

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