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Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2011


5. Tornade à Goderich lors d’une semaine de météo déchaînée

Carte du Canada avec les régions affectées rehaussées.Alors que l’on s’approchait de la fin du mois d’août, la saison de temps violent en Ontario avait été relativement calme tout l’été. Avec dix tornades, faibles pour la plupart, des épisodes d’éclairs incessants et de vents violents dans la vallée de l’Outaouais et une tornade violente à la fin du mois de juillet dans le comté de Lambton, beaucoup ont considéré la saison estivale de temps violent comme une saison relativement sans histoire. Mais des conditions météorologiques dantesques ont sévi le 21 août, lorsqu’un air chaud et humide et une atmosphère instable au-dessus des Grands Lacs inférieurs ont rassemblé des conditions idéales pour certaines intempéries. Et lorsqu’une brise provenant des Grands Lacs s’est ajoutée à ce mélange, toutes les conditions ont été réunies pour déclencher un temps estival turbulent : nuages en entonnoir, bourrasques de vent, grêle et tornades.

© Environnement Canada. Dommages causés à Goderich (Ontario), après qu'une tornade de catégorie 3 à l'échelle Fujita, produisant des vents de 250 à 320 km/h, s'est abattue sur la ville en août 2011. Il s’en est suivi une semaine aux conditions météorologiques exceptionnelles qui a commencé par une tornade meurtrière qui a ravagé la ville historique de Goderich, sur les rives du lac Huron. Dans l’après-midi du 21 août, un radar Doppler a révélé la présence classique de nuages en rotation sur le lac. Environnement Canada avait déjà émis un bulletin de veille d’orage violent mentionnant la formation possible d’orages violents capables d’entraîner de fortes pluies, de la grêle, des vents dévastateurs et des tornades. C’est aux alentours de 15 h 45 que cette veille météorologique s’est transformée en avertissement de tornade. Dix minutes plus tard, une puissante tornade a franchi le littoral et frappé Goderich. Les vents violents de la tornade ont arraché des toits, mis à terre des murs de brique, renversé des voitures, projeté du bois d’œuvre dans les airs et arraché de grands arbres. En moins de deux minutes, la tornade a balayé le cœur de cette collectivité charmante et pittoresque en provoquant des dégâts incroyables, en tuant une personne et en en blessant quarante autres. Lors de l’évaluation des dégâts qui a suivi, les météorologues ont déterminé que la force de la tornade était de 3 sur l’échelle Fujita (F3) avec des vents atteignant entre 250 et 320 km/h. La trajectoire de la tornade était longue d’environ 20 km et présentait une largeur comprise entre 1 500 m à Goderich et moins de 200 m plus au sud‑est. La dernière tornade confirmée de catégorie F3 en Ontario avait eu lieu il y a 16 ans, le 20 avril 1996.

Des résidants stupéfaits et choqués déambulaient dans des rues enfouies sous les gravats et les arbres mutilés. Des arbres étaient couchés à l’intérieur des maisons tandis que partout, des roches, des morceaux de béton, des milliers de briques, des branches et du verre jonchaient le sol. Des bâtiments autrefois magnifiques construits il y a 150 ans ont perdu leur toit et les étages supérieurs, et ceux qui n’étaient pas aplatis ou démolis ont été déplacés de leurs fondations. Les responsables ont déclaré l’état d’urgence dans la ville, bloqué l’accès au centre‑ville et coupé le gaz naturel dans les zones endommagées. Des centaines de citoyens ont dû déménager chez des amis ou des membres de leur famille, ou encore quitter la ville. Les premières estimations du Bureau d’assurance du Canada dépassaient 100 millions de dollars pour les dégâts couverts par les assurances. Dix jours plus tard, les résidants ont finalement pu rallumer la lumière, prendre des douches chaudes et utiliser leur téléphone. Après avoir frappé Goderich, la tornade s’est déplacée vers l’est de la ville, vers le fleuve Saint‑Laurent. Elle était accompagnée de rafales de 100 km/h, de grêlons de la taille de balles de golf et de fortes averses de pluie.À Toronto, des pluies torrentielles et des vents en rafales ont fait chavirer des voiliers, arraché des branches d’arbre et coupé l’électricité. Une tornade de catégorie F1 (pointes de vent entre 120 et 170 km/h) a eu lieu dans la partie ouest de Gananoque, entraînant des chutes d’arbres et des dégâts matériels mineurs.

Seulement 3 jours plus tard, un temps violent s’est de nouveau abattu sur la province. Au matin du 24 août, il est devenu évident qu’un certain nombre de facteurs allaient être réunis plus tard dans la journée pour déclencher des orages violents et de possibles tornades. L’atmosphère était tellement chargée en électricité qu’Environnement Canada a émis un bulletin de veille de tornade à 11 h, puis a constamment mis à jour cet avertissement tout au long de la journée. Le ciel s’est assombri prématurément lorsque des nuages orageux noirs sont apparus, puis s’est éclairé de nombreux éclairs ramifiés et diffus. Après 17 h, les orages se sont déclenchés à l’est du lac Huron. Au cours des six heures qui ont suivi, des douzaines de cellules orageuses puissantes ont traversé la province sans interruption. Au cours des jours suivants, Environnement Canada a confirmé que trois tornades avaient eu lieu le 24 août. Deux d’entre elles (une dans la région de Nairn, au nord-ouest de London, et une autre dans la région située entre Cambridge et Burlington) étaient de catégorie F1, tandis qu’une troisième (dans la collectivité Neustadt, dans le sud-ouest du comté de Grey) était de catégorie F0.

Hydro One a signalé que 25 000 de ses clients avaient été privés de courant dans tout le sud-ouest de l’Ontario et dans la région de villégiature. Avec la foudre qui éclatait à une fréquence de 1 000 éclairs toutes les deux minutes, les responsables de Toronto ont judicieusement décidé de vider les tribunes du stade BMO Field au cours d’un match de soccer du Toronto FC. À proximité, les manèges de l’Exposition nationale canadienne ont été arrêtés par précaution. À Goderich et aux alentours, la menace d’une autre tornade seulement trois jours après celle qui s’y était abattue a alimenté les peurs dans la région pendant une grande partie de la soirée. Naturellement, de nombreux résidants de la ville se sont réfugiés dans leur sous-sol en attendant le signal de fin d’alerte alors que les orages zébraient le ciel noir de la région.