Avertissement Cette page Web a été archivée dans le Web.

Contenu archivé

Information archivée dans le Web à des fins de consultation, de recherche ou de tenue de documents. Cette dernière n'a aucunement été modifiée ni mise à jour depuis sa date de mise en archive. Les pages archivées dans le Web ne sont pas assujetties aux normes qui s'appliquent aux sites Web du gouvernement du Canada. Conformément à la Politique sur les communications et l'image de marque.

Les dix événements météorologiques canadiens les plus marquants de 2008

Table des matières

5. Des surprises avant l'hiver

Carte du Canada avec les régions affectées rehaussées

Pendant la deuxième semaine de décembre, une importante vague de froid s'est confortablement installée sur la moitié Ouest de l'Amérique du Nord pour donner l'un des temps les plus froids pour un mois de décembre depuis des années. Ce froid nous rappelait davantage les conditions au plus fort de l'hiver que celles qui prévalent une semaine avant le début officiel de la saison froide. Le courant d'air froid intensif est descendu de l'Alaska et du Yukon et s'est infiltré dans tous les coins et recoins, de Tuktoyaktuk jusqu'au Texas. Les résidants des Prairies ont grelotté dans des températures d'une douzaine de degrés plus froides que les normales. Des vents vifs sont venus s'ajouter à l'extrême inconfort et ont généré un cinglant refroidissement éolien de -45. Les basses températures étaient loin de battre des records, mais elles ont causé une vraie surprise après un mois de novembre et un début de décembre inhabituellement doux. En Alberta, les températures ont été cinq degrés plus chaudes que la normale en novembre, et sont montées à plus de 10°C aussi tard que le 6 décembre. Avec une température minimale de -36°C le 14 décembre, il faisait plus froid à Edmonton qu'au pôle Nord, trop froid pour patiner, faire de la course à pied ou skier. Dans la plupart des grandes villes, le froid cinglant a amené les sans-abri à s'entasser dans les refuges, a forcé l'annulation de plusieurs vols, a gelé d'innombrables tuyaux et a laissé une couche de glace sur les routes. Étant donné qu'il s'agissait du premier grand froid de l'hiver, les entreprises de remorquage ont été très occupées à aider les automobilistes qui n'avaient pas pensé à brancher leur chauffe bloc. En Saskatchewan, Key Lake a enregistré la température la plus froide avec -42°C le 14 décembre. À Meadow Lake, on ressentait plutôt un facteur de refroidissement de -53 avec le vent. Au Manitoba, on a émis des avertissements de refroidissement éolien pour l'ensemble de la province. Alimentée par le froid arctique, la masse d'air glacial n'a donné aucun signe de départ avant la fin de l'année.

La côte du Pacifique a connu son premier courant arctique de l'hiver, accompagné de fortes rafales qui ont ajouté au supplice. Les 14 et 15 décembre, en raison du froid extrême en Colombie Britannique, on a battu 85 records de température dans l'ensemble de la province, dont certains remontaient à plus d'un siècle. Lorsqu'une tempête intense au large de l'île de Vancouver s'est jointe à l'air froid et dense à la surface, il y a eu d'énormes chutes de neige sur des régions du Sud Est de l'île de Vancouver. Près de Duncan et de Nanaimo, les quantités de neige pendant la fin de semaine ont atteint de 40 à 50 cm, ce qui représente probablement l'une des plus importantes chutes de neige depuis les 61 dernières années. Ailleurs, le long de la côte, bon nombre de collectivités ont reçu assez de neige (entre 10 à 20 cm) pour espérer un Noël blanc étant donné que le froid s'installait pour une visite prolongée. À Vancouver, les températures sont descendues à -8.2°C et le facteur de refroidissement éolien a tourné autour de -13. On était encore loin du froid des Prairies, mais ce temps était tout de même dangereux pour les résidants de la côte Ouest.

Dix jours avant Noël, alors que l'Ouest du pays était enveloppé d'un froid à faire claquer des dents, les résidants de l'Est jouissaient de températures au-dessus de +10°C. Mais ils se gardaient bien de s'en réjouir. Les prévisions indiquaient un hiver cauchemardesque et dame Nature a consciencieusement tenu ses promesses. Juste avant le début officiel de l'hiver, l'Est a été frappé de trois secousses hivernales qui ont couvert une large bande du Sud de l'Ontario, de Windsor à Kingston, durant les semaines de déplacement et d'achat les plus occupées de l'année. Tout a commencé par une tempête de neige « de mise en train » qui a déversé un ennuyeux 10 cm de neige le 17 décembre. Elle a été suivie, deux jours plus tard, par une chute dangereuse de 15 à 25 cm. De puissants vents de l'est soufflant en rafales de près de 70 km/h ont dispersé la neige pelucheuse, créant des voiles blancs et d'importants amoncellements de neige. À l'Aéroport international Pearson de Toronto, plus d'un quart des vols de la journée ont été soit retardés, soit annulés. Sur les grandes artères, des centaines d'accidents ont été signalés. Le jour suivant, on a connu un bref répit de 24 heures avant que la troisième tempête ne frappe la même région et d'autres secteurs. Dans la région de Golden Horseshoe, l'accumulation totale de la neige due à la troisième tempête a atteint plus de 30 cm en 5 jours.

La quantité de neige reçue pendant la troisième tempête hivernale augmentait en allant vers l'est : de 20 à 30 cm au Québec, de 15 à 25 cm dans le Nord de la Nouvelle-Écosse et à l'Île-du-Prince-Édouard, et de 30 à 40 cm en Nouveau-Brunswick. Dans les Maritimes, le mauvais temps hivernal, y compris la neige et des vents de la force d'un ouragan, a créé des conditions de voile blanc et des vagues déferlantes qui ont causé des inondations et des dommages à l'infrastructure côtière. Des vents violents, soufflant à plus de 163 km/h, ont également privé d'électricité 100 000 résidants d'un bout à l'autre des Maritimes et ont rendu la tâche impossible aux équipes de réparation.

Même au Canada, qui reçoit les chutes de neige les plus abondantes et qui est le deuxième pays le plus froid sur la planète, il est rare de voir le territoire entier recouvert de neige et envahi par une masse d'air arctique, et ce, avant même le premier jour de l'hiver.