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Les dix événements météorologiques canadiens les plus marquants de 2008

Table des matières

1. Un été exécrable dans l'Est

Carte du Canada avec les régions affectées rehaussées

À l'occasion, pendant l'été, les Canadiens et Canadiennes, de l'Ontario à Terre-Neuve-et-Labrador, se plaignaient non seulement de la quantité de pluie ou de son intensité, mais aussi du fait qu'il pleuvait presque tous les jours! Les résidants de l'Est ont même emprunté une expression des régions côtières où il pleut beaucoup : « S'il ne pleut pas, le temps est à la pluie. » Parfois, les chutes de pluie étaient irrégulières et localisées, mais toujours imminentes, ce qui a donné l'impression d'un été record en ce qui concerne les chutes de pluie. À Toronto, on a réellement connu un record de pluie, et il a plu encore davantage à Sherbrooke. À Québec, les célébrations du 400e anniversaire de la ville ont été gâchées par le déluge qui s'est abattu sur la région. Près de 500 mm de pluie sont tombés, faisant de l'été le deuxième été le plus pluvieux des 65 dernières années.

À l'Aéroport international Pearson de Toronto, on a éclipsé la marque de l'été le plus pluvieux alors qu'il restait plus de trois semaines avant la fin de la saison. Avec des chutes de pluie totales de 396,2 mm, on a battu l'ancienne marque du niveau maximal de hauteur de pluie par plus de 60 mm. Le total de pluie reçue est trois fois et demie plus élevé que celui de l'été précédent. Mais, les Torontois et Torontoises n'ont pas été les seuls à maudire l'été pluvieux. À Sarnia, en Ontario, il n'y a pas eu une seule journée sans pluie en juillet. Quant à Hamilton, la ville a eu l'honneur discutable d'être la capitale « son et lumière » du Canada en 2008, puisqu'elle a connu 28 jours d'orage pour un total de 77 heures, ce qui est bien au dessus de la moyenne de 16 jours et 23 heures.

Les résidants et les visiteurs de Montréal et d'Ottawa ont également exprimé leur mécontentement à l'égard de cet été à l'eau. Mais étonnamment, le total des chutes de pluie entre juin et août, dans les deux villes, a été sous la normale d'environ 5 p. 100. C'était le supplice classique de la goutte d'eau. À Ottawa, on a égalé l'ancien record du plus grand nombre de jours de pluie ou de traces de pluie pour juin et juillet. On a dû attendre jusqu'à la fin d'août pour profiter d'un temps estival décent. Même le premier jour de smog n'a eu lieu qu'à la fin de l'été. Il semblait que les résidants de l'Est en manque de chaleur étaient prêts à accepter une journée occasionnelle d'humidité élevée ou de smog; au moins, ils avaient l'impression que c'était l'été.

Pour les Canadiens et les Canadiennes, ce qui rend un été agréable ou non dépend de la fréquence des fins de semaine avec ou sans pluie. À Montréal, il n'y a eu que deux fins de semaine du 31 mai au 14 septembre où il n'a plu ni le samedi ni le dimanche, et sept fins de semaine considérées comme des lessivages complets. Avec uniquement deux fins de semaine sur seize où il n'a pas plu, non seulement était-ce frustrant, mais on avait l'impression qu'il pleuvait tout le temps. En plus du mauvais temps, à Montréal, les températures ont été supérieures à 30°C pendant cinq jours seulement. L'année précédente, il y avait eu 17 de ces journées. Au Québec, on a enregistré un nombre record de jours de pluie en juin, en juillet et en août à Montréal, à Québec, à Val-d'Or, à Sherbrooke et à Roberval. Étrangement, le nombre d'heures d'ensoleillement et le nombre de journées ensoleillées n'étaient pas loin de la normale, ce qui explique la frustration par rapport à cet été capricieux qui offrait de la pluie et du soleil la même journée.

Qu'est ce qui explique ce temps inconfortable? Une perturbation en altitude a stagné au dessus du Nord de l'Ontario et du Centre du Québec, une crête de haute pression persistante au dessus de l'Atlantique Nord l'empêchant de quitter le continent. La dépression stagnante s'est installée à la fin de mai et est restée jusqu'à la mi août, coinçant l'Est dans un cycle de pluie, de bruine, de nuages, de brume, de températures assez fraîches et de périodes ensoleillées occasionnelles.

Les pluies incessantes ont découragé les golfeurs, les campeurs, les amateurs de festivals et les pique niqueurs. Les recettes des terrains de golf ont baissé de plus de 15 p. 100. Par ailleurs, les bars et les restaurants du Canada urbain dont les terrasses sont habituellement animées ont vu les affaires plonger de 25 p. 100. Parfois, les pluies abondantes ont inondé des sous sols. À Toronto, une accumulation de plus de 50 mm d'eau a mené à la destruction spectaculaire de la chambre des transformateurs d'un immeuble d'habitation, à la suite de laquelle 1 000 résidants se sont retrouvés à la rue pendant plusieurs semaines. Les couvreurs et les plombiers n'ont jamais été aussi occupés, mais les peintres de maisons ont pris leur mal en patience ou ont travaillé à l'intérieur. Les personnes allergiques au pollen, à l'herbe à poux ou aux moisissures et celles atteintes de maladies des voies respiratoires ont connu un terrible été de respiration sifflante, d'éternuements et de reniflements. L'excès de moisissures a non seulement augmenté les volumes de pollen de plantes herbacées et d'herbe à poux, mais il a également prolongé la saison de croissance.

Certaines personnes étaient heureuses de l'humidité et des conditions tempérées parce que l'herbe était riche, les jardins luxuriants et les arbres en meilleure santé et moins éprouvés qu'au cours des dernières années, ce qui a donné de magnifiques couleurs d'automne. Les incendies de forêt ont été à leur plus bas des 25 à 50 dernières années. Le temps pluvieux a contribué à réduire la menace des journées de smog, et les factures de climatisation étaient moins élevées que celles des dernières années. Dans la région des Grands Lacs et du Saint Laurent, on a connu le troisième été le plus pluvieux depuis 1948, avec près de 30 p. 100 de précipitations de plus que la normale. Le niveau des lacs était haut comparativement à ces dernières années où il était bien en dessous de la moyenne, ce qui a été un avantage pour le transport des marchandises, la navigation de plaisance, les marinas et la production d'électricité. Le niveau du fleuve Saint Laurent a presque atteint la moyenne des dix dernières années, mais il était d'un demi mètre plus élevé que le niveau de l'année précédente.

Les plaintes des habitants des provinces maritimes se sont fait entendre un peu plus tard dans la saison. À Halifax, on a reçu plus de pluie au cours de la première semaine d'août qu'en juin et juillet ensemble. Le total des chutes de pluie de juin à septembre (563,1 mm) a dépassé de 11 mm le total de l'année précédente, ce qui le classe tout juste au deuxième rang derrière le record jamais égalé de 571,3 mm de 1977. Ayant reçu près de trois fois plus de pluie qu'habituellement au cours du mois d'août, Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard, a connu le mois le plus pluvieux de son histoire avec 240,2 mm de pluie reçue. Avec ses 252,6 mm, Sydney, en Nouvelle Écosse, a été encore plus touchée par les pluies. Le mois d'août a été le mois d'été le plus pluvieux jamais enregistré dans cette ville, et la chute de pluie a été de trois fois la moyenne mensuelle. La situation a empiré en septembre avec le passage des tempêtes tropicales Hanna et Kyle. La majeure partie des Maritimes a donc connu deux étés : ensoleillé et chaud la première moitié, puis gris et pluvieux la seconde moitié.

La pluie a entraîné des pertes pour beaucoup de cultivateurs dans l'Est du Canada en 2008. Cette année a sans aucun doute été la pire pour les producteurs de foin. Dans l'Est de l'Ontario et dans des régions du Sud Ouest de l'Ontario, la première récolte de foin s'est faite à la mi août ou après, plus tard que jamais, et sa qualité était la plus mauvaise jamais vue. À l'île du Cap Breton, la production de foin était plus faible de 50 à 80 p. 100. La brûlure de la pomme de terre est apparue. Les bleuets sont tombés des arbustes, les légumes étaient gonflés d'eau et les cultures céréalières étaient écrasées. À certains moments, les agriculteurs du Canada atlantique avaient de l'eau jusqu'aux chevilles; ils ne pouvaient tirer la machinerie dans la terre tourbeuse. Une indemnisation partielle a aidé les agriculteurs des Maritimes à compenser les millions de dollars en pertes. L'humidité excessive a nui aux principales cultures commerciales du Québec, qui comptent pour plus d'un milliard de dollars des recettes des agriculteurs de la province. En raison des pluies fréquentes et des heures d'ensoleillement limitées, les cultivateurs des produits essentiels de l'été tels que la laitue, les fraises, les framboises et les tomates ont été les grands perdants.