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Les dix événements météorologiques canadiens les plus marquants de 2008

Table des matières

3. Un hiver interminable

Carte du Canada avec les régions affectées rehaussées

L'Ontario et le Québec ont subi l'un des hivers les plus longs et les plus enneigés depuis des années. À certains moments, même les amateurs de neige en avaient assez et attendaient le printemps avec impatience. Chaque hiver a son lot de neige au sol pendant des semaines, mais ce n'est pas tous les hivers qu'il neige presque chaque jour. L'hiver 2007 2008 s'est caractérisé par la quantité de neige et le nombre record d'averses de neige. La région du bassin des Grands Lacs et du Saint Laurent a enregistré son troisième hiver avec le plus de précipitations en 61 années, la plupart étant tombées sous forme de neige. Dans les endroits où l'on a enregistré plus de 500 cm de neige figurent notamment le Mont Sainte-Anne (676 cm), la ville de Québec (record de 558 cm), Muskoka (558 cm), Gander (534 cm), Deer Lake (534 cm) et Bathurst (record de 510 cm). À d'autres endroits, on a enregistré de nouveaux records saisonniers de chute de neige, dont Saint Léonard (492 cm), Trois-Rivières (457,6 cm), l'aéroport international de Mirabel (375,6 cm), Trenton (270,8 cm), Kitchener-Waterloo (251,9 cm), et l'aéroport municipal de Toronto Buttonville (250,8 cm).

Les millions de personnes vivant à Montréal, à Ottawa et à Toronto ont été à un ou deux flocons de neige de battre des records. On peut affirmer que près de la fin de l'hiver, la plupart des citoyens fatigués de la neige ont commencé à espérer en silence une ou deux autres chutes de neige simplement pour qu'une nouvelle marque soit établie, comme si atteindre un record météorologique avait pu justifier les plaintes sans fin pour l'hiver d'enfer. Mais, dame Nature a eu le dernier mot. Le total des chutes de neige à Toronto a été de 194 cm, seulement 13 cm de moins que le record établi il y a 70 ans. Avec une remontée impressionnante, le troisième hiver le plus enneigé de Toronto a suivi le deuxième hiver le moins enneigé, la différence étant de 60 cm seulement. Malheureusement, il a fallu endurer toute cette neige et on n'a même pas eu de quoi se vanter au bout du compte!

Ottawa a reçu la quantité de neige la plus remarquable, c'est-à-dire 432 cm. On a manqué de 12  le vénérable record de 444,6 cm de neige en 1970 1971, un événement qui d'après certains survient une fois par millénaire. Les Ottaviens et les Ottaviennes n'ont pas vu la terre pendant 143 jours consécutifs, soit du 21 novembre au 11 avril. Il s'agit de la période la plus longue enregistrée, qui éclipse de quatre jours la période de 139 jours d'enneigement en 1970. Moins d'une semaine avant le premier jour du printemps, l'accumulation de neige au sol dans la capitale nationale était la plus grande de la saison avec 87 cm. Pendant une période particulièrement rude de quatre jours en mars, la ville a été ensevelie sous 73,2 cm de neige. Même si le mois le plus enneigé de l'histoire a eu lieu en 1970 1971 (159,5 cm en février), Ottawa a enregistré ses deuxième et troisième mois les plus enneigés cet hiver (121,0 cm en décembre et 113,4  en mars). À Montréal, où il est tombé 371,4 cm, on est passé près de battre le record de 383,3 cm établi en 1970 et 1971. Comme pour Ottawa, les mois de décembre et de mars ont été respectivement les deuxième et troisième mois les plus enneigés.

Toute cette neige a rendu l'année difficile pour ce qui est du déneigement. Les décharges à neige étaient pleines, et les agents des départements municipaux et des ministères provinciaux responsables des routes ont commencé à rationner le sel et le sable en février. Les détaillants ont vendu tous leurs stocks de pelles et de sacs de sel tôt dans la saison. En raison de tout ce pelletage et de ce déneigement suivant « la bonne vieille méthode », il y a eu une augmentation de 60 p. 100 des blessures musculo squelettiques. Par ailleurs, des centaines de Canadiens et de Canadiennes impulsifs ont voulu une pause au soleil et dans le sable, et les agents de voyage ont annoncé la saison la plus occupée depuis des décennies. Même les chevreuils et les orignaux en avaient assez de fouiller sous l'épaisse neige accumulée pour trouver de la nourriture. On a vu davantage de chevreuils dans les arrière cours et aux intersections, ce qui les rendait encore plus vulnérables aux prédateurs.

La neige qui n'a pas cessé de l'hiver a mené à des douzaines d'effondrements de toits. Le toit d'un petit entrepôt à Morin Heights, à environ 85 km au nord de Montréal, s'est effondré sous le poids de la glace et de la neige accumulées, entraînant la mort de trois femmes. À Shawinigan, un propriétaire est mort asphyxié sous plusieurs couches de neige après l'effondrement du toit, quelques secondes après qu'il a conduit le reste de sa famille à l'abri à l'extérieur. Partout au Québec et dans l'Est de l'Ontario, des structures de grande étendue, telles que les arénas, les entrepôts et les centres commerciaux, ont été fermées ou évacuées par les agents, pris de panique. Des centaines d'écoles à Montréal et en périphérie ont dû fermer sous l'ordre des autorités pour donner la chance aux travailleurs d'enlever la neige lourde et dense des toits. On a souvent reçu des rapports indiquant des craquements inquiétants autour des immeubles et des portes et des fenêtres qui n'entraient plus dans les cadres. Plusieurs granges se sont effondrées, tuant ainsi les animaux.

La durée et la ténacité de l'hiver ont mené à des rapports de dépression et d'anxiété chez beaucoup de résidants fatigués des tempêtes. De plus, se trouver une place de stationnement était souvent un cauchemar sans fin. Lorsque les propriétaires ont commencé à manquer de place sur leur terrain pour mettre la neige, les querelles territoriales entre voisins ont éclaté. Un nombre anormalement élevé de poussées de colère a mené à des escarmouches, et plusieurs accusations ont été portées contre des personnes qui ont brandi une arme ou qui s'en sont prises à des déneigeurs.