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Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2011

Finalistes des événements marquants de 2011 (Ordre chronologique)

Double tempête au Québec en mars

Au cours de la première semaine de mars, deux systèmes météorologiques consécutifs ont sérieusement touché le Sud et l'Est du Québec. En faisant d'une pierre deux coups, ils ont déversé d'énormes quantités de pluie et de neige, entraînant des inondations et de grosses surcharges de neige. Le premier système météorologique, survenu les 4 et 5 mars, comprenait une grosse tempête sur le Midwest américain, qui s'est déplacé vers le Québec, de la rivière Gatineau à la rivière Saguenay. En fonction de la température ambiante, il a déversé 40 mm de pluie ou 40 cm de neige. Les 6 et 7 mars, le second système s'est formé le long de la côte est américaine et a généré de fortes chutes de neige, de 50 à 70 cm dans les Cantons de l'Est et la Beauce. De nouveaux records de chutes de neige sur une période de trois jours ont été atteints à Sherbrooke (73 cm) et à Mont-Joli (62,2 cm). À Montréal, les précipitations ont été mesurées entre 30 et 40 mm sur deux jours, chose rare au mois de mars, où les pluies de ce type tombent une fois tous les 23 ans en moyenne, et particulièrement inhabituelle aussi tôt dans le mois. En plus de la pluie, la ville a été frappée par des vents soufflant en rafales et de 15 à 25 cm de neige, tombés en majorité le 7 mars. Le mauvais temps a rendu les conditions routières dangereuses, en particulier pendant les heures de pointe du matin, où la glace était masquée par la neige fraîche.

À la suite de ces deux puissantes tempêtes hivernales jumelles, une opération de nettoyage gigantesque a été mise en place. Les opérateurs des chasse-neige ont travaillé jour et nuit dans de nombreuses villes. L'hôpital universitaire de Sherbrooke a dû reprogrammer ses rendez-vous et ses opérations chirurgicales non urgentes. La police a pris une mesure exceptionnelle en demandant expressément aux résidents de ne pas sortir de leur maison. Des motoneiges se sont entassées le long des rues, alors que les piétons enfilaient raquettes à neige et skis de fond pour se déplacer. La double tempête a entraîné la fermeture de routes et des bouchons, tandis que des écoles et des bureaux sont restés fermés pendant plusieurs jours. Au cours des quatre jours de cette double tempête, la ville de Québec a enregistré la plus grande quantité de précipitations avec 97,2 mm, dont 23 mm de pluie et 72 cm de neige.

Un printemps exceptionnellement humide en Ontario et au Québec

Après un hiver froid et enneigé, les habitants de l’Ontario et du Québec espéraient une répétition du printemps 2010, le plus chaud et sec jamais observé dans le centre du Canada. Ces espoirs ont été douchés par un printemps débutant tardivement, exceptionnellement humide et sinistrement couvert. D’un point de vue météorologique, ces deux provinces ont été piégées sous un creux en altitude orphelin qui n’a cessé de tourner dans le sens antihoraire au-dessus de la moitié est de l’Amérique du Nord, faisant remonter l’humidité à partir du golfe du Mexique. Ce système tenace a présenté de longues périodes de jours humides et parfois de fortes pluies. Dans l’ensemble du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, le printemps 2011 a été le plus humide jamais enregistré, avec des précipitations 54 % supérieures aux normales enregistrées au cours des 64 dernières années.

À Kitchener-Waterloo, le total de précipitations d’avril a atteint un record de 136,5 mm. Le mois le plus difficile a également été le plus humide jamais enregistré à Hamilton où, sur une période de 18 jours, on n’a connu qu’une seule journée sèche. Entre le 13 et le 20 mai, on a compté 148 heures de pluies, de brouillard et/ou de ciel couvert, et seulement 20 heures de temps partiellement nuageux ou clair. L’humidité était partout. Montréal, Ottawa et Windsor n’avaient jamais connu de printemps aussi humides, d’après les registres datant de plus de 70 ans. Pour les villes de Sherbrooke, de Québec et de Mont-Joli, il s’agissait du deuxième printemps le plus humide jamais enregistré. De mars à mai inclusivement, le sud du Québec a été touché par un record de 24 systèmes dépressionnaires, alors que la moyenne se chiffre à 13,4. Les provinces de l’Atlantique ont également été touchées par une période déprimante de pluie presque continue. À Halifax, par exemple, il a plu 30 jours sur 31 entre le 17 avril et le 17 mai. Au cours des mois de mars, d’avril et de mai, il n’y a jamais eu plus de deux jours consécutifs sans pluie.

Ce printemps détrempé a jeté un froid sur tout. Les pluies persistantes ont transformé les terrains et les parcours en marais, rendant difficile l’organisation d’entraînements et d’événements sportifs. Des semaines de pluie continue ont empêché les golfeurs de se rendre sur les parcours et les patrons de cafés d’ouvrir leurs terrasses extérieures. Les entrepreneurs en installation de piscines étaient en cale sèche, tandis que les couvreurs, pourtant submergés de commandes, n’ont pas pu les mener à bien. Les seuls à s’en sortir dans cette situation étaient les entrepreneurs s’occupant des sous‑sols humides qui ont pu doubler le nombre de travaux au printemps par rapport à l’année précédente. Les jardineries ont pris une douche froide financière lorsque la fête des Mères et la fin de semaine prolongée de mai se sont avérées humides et fraîches. Le temps était si durablement maussade que même les optimistes inconditionnels commençaient à vaciller en faisant des remarques désespérées sur la faiblesse de l’indice de danger des incendies de forêt et sur la qualité de l’air on ne peut plus pure. Partout en Ontario et au Québec, tout le monde priait pour que cela ne soit pas annonciateur de plus de pluie à venir au cours de l’été.

Un incident évité de justesse au port de Hamilton

Un système de tempête intense en provenance du Midwest américain a entraîné une série de puissants orages dans tout le sud et l’est de l’Ontario ainsi que dans l’ouest du Québec les 27 et 28 avril. La tempête a donné naissance à la première tornade de l’année en Ontario, dans la zone de Fergus. Dans toute la région, les vents ont déchaîné une pluie horizontale et déraciné des arbres et poteaux électriques. Soufflant entre 85 et 100 km/h, leurs rafales ont atteint une vitesse maximale de 124 km/h à Niagara Falls (New York). On a imputé à cette tempête deux décès et six blessés, mais ce bilan aurait pu être bien plus lourd. Par exemple, près de 100 élèves d’une école secondaire de Hamilton et leurs moniteurs faisaient de l’aviron sur le port de Hamilton tôt le matin du 28 avril. Juste avant que le grain s’y abatte, les eaux du port étaient d’un calme plat. À 7 h, alors que 30 bateaux se trouvaient sur l’eau, le ciel s’est assombri et des vents forts se sont abattus rapidement et violemment. Des rafales de 90 km/h ont poussé des vagues de deux mètres sur la flottille d’avirons au beau milieu d’une averse de grêle. Les vagues ont frappé ces bateaux élancés à la pointe de la technologie, en faisant chavirer cinq, brisant la coque d’un autre en deux et en endommageant deux autres. Environ 30 élèves ont bu la tasse ou ont été submergés par les vagues, 9 souffrant d’hypothermie après avoir passé 20 minutes dans l’eau glacée et l’air froid. Partout ailleurs en Ontario et au Québec, les vents de tempête ont arraché des arbres et des lignes électriques ainsi que des bardeaux et des revêtements de bâtiments, entraînant le chaos sur les routes. Plus de 175 000 clients d’Hydro One en Ontario ont été privés d’électricité, tout comme 15 000 clients d’Hydro-Québec à Montréal. À Ottawa, deux femmes âgées ont souffert de graves traumatismes crâniens après avoir été jetées à terre par des vents violents. Dans le même temps, des vents ont arraché le toit d’une étable près d’Aylmer avant de le rejeter sur une route à proximité.

Les orages de juin privent 200 000 foyers d’électricité

Au cours de la première semaine de juin, les collectivités situées entre Windsor et Ottawa ainsi que celles situées le long du fleuve Saint-Laurent ont enregistré des températures suffocantes et des taux d’humidité records. Le 7 juin, alors que l’atmosphère était instable, une grappe de cellules orageuses au large du lac Huron s’est rapidement transformée en supercellule à l’origine de conditions météorologiques violentes (vents dévastateurs, averses torrentielles, grêlons de la taille de boules antimites et éclairs incessants). La situation a incité Environnement Canada à émettre un avertissement de tornade pour Hamilton aux alentours de 1 h 30 le 8 juin. La Gestion des situations d’urgence Ontario lui a emboîté le pas en émettant une « alerte rouge ». Le Réseau canadien de détection de la foudre a relevé le nombre impressionnant de 80 000 éclairs dans le sud de l’Ontario. Les chefs des services d’incendie d’Ottawa et de Vaughan (au nord de Toronto) ont déclaré que, de mémoire, il s’agissait du pire orage en termes d’incendies domestiques provoqués par la foudre. Les orages se sont déplacés rapidement du sud de la baie Georgienne jusqu’à la vallée de l’Outaouais en passant par la région des lacs Kawartha. Près d’Ottawa, plus de 90 mm de pluie sont tombés sur la ville d’Orléans en à peine 30 minutes. On a rapporté l’éjection de plaques d’égout sur la route. Les dégâts infligés au réseau électrique d’Hydro Ontario ont été considérables, avec 300 poteaux électriques brisés entre Peterborough et Tweed seulement en raison de rafales descendantes de l’ordre de 120 à 140 km/h. Au moins 150 000 résidants de l’Ontario et 50 000 résidants du Québec se sont retrouvés sans électricité à un moment ou à un autre et certains en ont été privés pendant cinq jours. Les représentants de la société Hydro One ont décrit cette tempête comme la plus dure et la plus dévastatrice qui ait touché le sud de l’Ontario depuis des décennies. Ils ont dû envoyer plus d’équipes de réparation que lors de l’énorme tempête de verglas de 1998. Au Québec, des orages variant de forts à violents se sont formés dans l’air chaud présent au nord de Trois-Rivières et de Québec. Derrière le front froid, des grêlons de plus de 2,5 cm de diamètre sont tombés sur Montréal, l’Estrie et Lanaudière. Dans la Vallée du Richelieu, des vents puissants ont mis à terre des lignes de transport d’électricité, abattu des poteaux ainsi que des fils électriques et même arraché le toit d’une école à Saint-Hyacinthe.

Inondation à Gatineau « de la taille de celle de la rivière Saguenay »

Des orages puissants et incessants se sont abattus sur la région d'Ottawa-Gatineau le jour de la Saint-Jean, moins de 24 heures après que la zone ait été touchée par une tornade et une tempête de grêle. Pendant deux jours, il est tombé entre 150 et 180 mm de pluie dans la région, bien que les quantités aient été hautement variables d'une zone à l'autre. Le front météorologique, associé à une perturbation sur l'est de l'Ontario et l'ouest du Québec, a commencé à déverser d'énormes quantités de pluie dans l'après-midi du 22 juin, se déplaçant lentement sur la région au cours des deux jours suivants. L'atmosphère était très instable, entraînant de fortes précipitations, mais cette région montagneuse, jusqu'à l'escarpement d'Eardley, a contribué à ces pluies abondantes. Des vagues d'humidité venues du sud étaient soulevées rapidement et abruptement par l'escarpement, intensifiant ainsi les orages. L'accumulation de pluie (intensité égale à 60 mm en 60 minutes, 135 mm en 6 heures et 250 mm en moins de deux jours) était sans précédent depuis 100 ans. Sur les collines de la Gatineau, une quantité invraisemblable de pluie (250 mm) a représenté plus de deux fois la quantité normale pour un mois de juin, et l'un des épisodes les plus humides de l'histoire de l'est du Canada. Le déluge de Gatineau était comparable aux inondations de la rivière Saguenay survenues du 18 au 21 juillet 1996, tant dans la durée des précipitations que dans leur intensité. Seule l'étendue spatiale était différente; elle était en effet 50 fois plus importante lors de la tempête de la rivière Saguenay.

Le long de la rivière des Outaouais, les habitants ont signalé des voies d'accès submergées, des sous-sols inondés et des arbres abattus. Les pannes de courant étaient éparses mais fréquentes, touchant 75 000 foyers. Les agents responsables de l'aéroport international Macdonald-Cartier d'Ottawa ont annulé ou retardé plus d'une dizaine de vols, et le centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario a annulé son pique-nique Teddy Bears' Picnic pour la première fois en 27 ans. De l'autre côté de la rivière des Outaouais, au Québec, des inondations et des glissements de terrain ont incité la Commission de la capitale nationale à fermer plusieurs zones du parc de la Gatineau. Les inondations étaient importantes, provoquant la fermeture de dizaines de routes; les égouts n'étaient plus en mesure de gérer le trop-plein, forçant ainsi l'évacuation de 200 maisons mobiles à la suite d’une accumulation d'eau d'un mètre. Quatre cents autres résidences ont été inondées par des débordements d'égouts et des glissements de terrain, principalement à Chelsea et Cantley. 

Éclatement du Bluesfest

Les spectateurs du Bluesfest d’Ottawa, l'un des plus grands festivals de musique en Amérique du Nord, profitaient d'une belle fin de semaine d'été le 17 juillet lorsqu'un coup de vent violent et soudain a fait tomber la scène principale. Le puissant souffle a obligé des milliers de gens à quitter à toute allure le site verdoyant alors que des échafaudages se sont effondrés en quelques secondes. Étonnamment, mis à part la scène, rien d'autre n'est tombé; les écrans vidéo et les tentes des concerts sont restés en place. Encore plus surprenant, seules trois personnes ont été légèrement blessées. Le grain, constitué de vents aussi violents que ceux d'une tornade F0, s'est déplacé rapidement. Les températures ont chuté de 10 degrés et le ciel s'est noirci, criblé d'éclairs incessants et de pluies diluviennes. Le long de la ligne du grain, Environnement Canada a signalé des vents de vitesse supérieure à 90 km/h, dont une rafale maximale enregistrée à 96 km/h à l'aéroport international d'Ottawa. À Petawawa, un anémomètre a enregistré une vitesse de 120 km/h et au Britannia Yacht Club, un anémomètre récemment installé sur le toit a enregistré une vitesse de 118 km/h, moins d'une demi-heure avant l'effondrement de la scène. Au paroxysme de la tempête, une station météorologique non officielle, située à l'est d'Ottawa, a enregistré des rafales de vent de 154 km/h. Hors du site du festival, des vents violents ont déraciné des arbres et arraché des lignes électriques. Des vents violents supérieurs à 100 km/h ont dévasté une zone très large de l'Ouest du Québec, s'étendant de la Haute-Gatineau au Lac-Saint-Jean; ils ont abattu des arbres, mis à terre des poteaux électriques, submergé des bateaux, retourné des tentes-caravanes, endommagé des toitures, coupé des arbres et écrasé des voitures. À Senneville/Baraute, les autorités ont confirmé l'apparition d'une petite tornade. 

Une saison des feux de forêt plutôt calme, sauf en Ontario et en Alberta

Le Centre interservices des feux de forêt du Canada à Winnipeg a déclaré que, dans l’ensemble, la saison des feux de forêt a été calme, seuls l’Alberta et l’Ontario ont subi des incendies importants. En date du 1er octobre, 4 322 feux de forêt ont été recensés au cours de la saison (soit un chiffre inférieur à la moyenne et représentant environ les deux tiers de la moyenne sur 20 ans), alors que les 2 563 289 hectares de terrain brûlés étaient bien au-dessus de la normale (soit 91 % au-dessus de la moyenne sur 10 ans et 33 % au-dessus de la moyenne sur 20 ans).

Dans la région du Canada atlantique, cela faisait plusieurs années que l’on n’avait pas vécu une saison des feux de forêt aussi calme. Ce fut également le cas au Québec. En effet, le nombre total de feux de forêt naissants représentent moins de la moitié du nombre habituel, soit seulement 12 500 hectares de terrain brûlés alors que la moyenne sur 20 ans se chiffre à 260 297 hectares. Pour l’Ontario, néanmoins, l’histoire fut tout autre. En juin, des conditions chaudes et sèches ont commencé à laisser des traces sur les forêts du nord-ouest de la province. Dans plusieurs collectivités des Premières nations, la fumée provenant des feux de forêt a poussé 400 personnes à évacuer leurs foyers. La menace de feux de forêt s’est aggravée à la mi-juillet, alors que le temps chaud et sec ainsi que la foudre sèche ont continué de sévir dans le Nord. Environ 4 500 personnes, réparties dans 15 collectivités autochtones, dont Sandy Lake, Fort Hope et d’autres situées dans le district de Red Lake, ont dû évacuer la population à cause de la présence de nuages de fumée dense et de violents feux de forêt à proximité. Heureusement, les maisons et les immeubles n’ont subi aucun dégât. La fumée a provoqué des problèmes de santé, notamment chez les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies respiratoires. Elle était si dense et s’élevait si haut dans le ciel qu’il était possible de l’observer du Manitoba jusqu’à la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Environ 2 000 pompiers, y compris des centaines provenant de l’extérieur de la province dont au moins 40 des États-Unis et du Mexique, ont été mobilisés au sol et dans le ciel pour contenir les flammes. Vers la fin du mois de juillet, des averses éparses et l’humidité élevée ont permis aux pompiers de calmer les brasiers. Des représentants ont indiqué qu’il s’agissait de la pire saison de feux de forêt depuis les 30 dernières années, avec 1 253 feux naissants et 633 025 hectares de terrain brûlés (soit la troisième surface brûlée la plus importante de l’histoire moderne). D’après le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, un feu de forêt (le no 70 du district de Sioux Lookout) a brûlé 141 000 hectares de terrain, ce qui en fait le plus gros feu de forêt enregistré dans l’histoire de la province. Un deuxième feu de forêt dans le district de Sioux Lookout a touché 112 000 hectares de terrain et est devenu le huitième feu de forêt le plus important jamais enregistré. Tous deux réunis, ces feux de forêt ont représenté près de 40 % de la superficie totale incendiée dans la province.

Dans tout le sud du Manitoba, avec des vents du sud exceptionnellement chauds et soufflant à 90 km/h et, en l’absence de précipitations importantes depuis plusieurs mois, un certain nombre de feux d’herbes et de broussailles ont fait rage le 7 octobre. Jusqu’à 400 personnes ont été évacuées des villes situées au sud de Steinbach. Cette même vague d’incendies a également fait rage dans une région située au nord-est de Winnipeg, vers Bissett, une région de villégiature bien connue des vacanciers. Dans l’ouest du Manitoba, un feu de forêt s’est déclaré dans le parc national du Canada du Mont‑Riding. Le plus important feu de forêt de l’année en Saskatchewan s’est déclaré près du lac Wollaston et de la réserve de Hatchet Lake, ce qui a forcé 1 200 résidants à fuir leur maison au cours de la journée du 2 juin. Heureusement, le vent a permis de tenir la fumée à distance.

À la mi‑mai, des vents forts, une faible humidité et une litière extrêmement sèche dans la forêt ont donné lieu à une saison des feux de forêt active en Alberta. Le 14 mai, un feu de forêt hors de contrôle a fait rage au nord de Fort McMurray près du lac Richardson. Ce feu de forêt est devenu le plus important de la province au cours des 60 dernières années, s’étendant sur une surface de la taille de l’Île-du-Prince-Édouard. Le 21 mai, des conditions de sécheresse et des vents forts ont poussé l’Alberta à émettre une interdiction de feux à l’échelle provinciale, la deuxième interdiction de ce type de son histoire. Un autre feu de forêt a brûlé à environ 20 km au sud de Fort McMurray le 25 septembre, poussant les dirigeants à fermer un tronçon de 250 km sur la route reliant Fort McMurray à Edmonton, route où la circulation est très dense. Au total, 1 140 feux de forêt ont brûlé plus de 989 669 hectares de terrain en Alberta en 2011, soit un chiffre très supérieur à la moyenne sur 20 ans de 871 feux de forêt pour 127 864 hectares de terrain brûlé.

En ce qui a trait à la Colombie-Britannique, le temps humide et maussade du printemps et de l’été dans toute la province a entraîné la saison des feux de forêt la plus calme depuis plusieurs décennies. Les choses ont changé au cours du mois d’août, lorsque le temps chaud et sec a fait monter l’évaluation des dangers d’incendie à l’indice extrême dans le sud de l’île de Vancouver, dans le district de protection contre les incendies de Kamloops et dans le nord-ouest de la province. Mais ce n’est que pendant la fin de semaine de la fête du Travail que la saison des feux de forêt s’est déclenchée en Colombie-Britannique, lorsqu’un brasier s’est déclaré près du lac Okanagan, forçant environ 550 personnes à évacuer leurs résidences et leurs campements. L’île de Vancouver, au nord de Nanaimo, est devenue un autre point chaud après plusieurs semaines de temps torride et aride qui ont transformé les brindilles et autres écorces en un carburant idéal pour le déclenchement rapide de feux de forêt. Au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest, tant le nombre de feux de forêt que la superficie brûlée étaient inférieurs à la normale.

Du beau temps bienvenu pour l’Action de grâce dans l'Est

De Thunder Bay à Halifax, les habitants de l'Est du Canada ont profité des meilleures conditions météorologiques depuis longtemps en cette fin de semaine de l’Action de grâce, le mercure se maintenant au-dessus de 20 degrés sous un ciel pratiquement sans nuages. La nature a été très clémente en leur offrant ces températures plus estivales qu'automnales, dépassant la normale d'au moins douze degrés. Aussi incroyable que cela puisse paraître, certains résidents de l'Ontario ont mis en marche la climatisation tandis qu'ils préparaient leur repas de l'Action de grâce. Ceux qui n'avaient pas encore fermé leur piscine pour l'hiver en ont même profité pour faire une dernière saucette. Ce temps chaud et ensoleillé a permis d'établir un nouveau record à Ottawa, où la température à l'aéroport a atteint 27,6 °C. À London, la météo ressemblait davantage à celle de la fête du Canada qu'à celle de l'Action de grâce et dans la région d'Hamilton, des records ont été battus lors de chacune des trois journées de cette longue fin de semaine. Cette période exceptionnellement chaude a en réalité commencé avant de l’Action de grâce et s'est prolongée pendant une semaine entière, nous offrant un temps sec et confortable pendant l'une des plus spectaculaires semaines automnales de l'histoire. Ces conditions automnales inhabituelles ont laissé place la semaine suivante à de forts vents sous un ciel nuageux et lourd de pluie. Au Québec, par endroits, la température a atteint 28 °C, soit quelque 20 degrés au-dessus des normales. Du côté des Maritimes, des records ont été battus dans toutes les capitales provinciales. Le 9 octobre dernier, la ville la plus chaude du pays était Fredericton, où le mercure s'est élevé à 28,7 °C sous un ciel resplendissant de soleil, dépassant l'ancien record de plus de 3 degrés.