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Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2011


2. Slave Lake en feu

Carte du Canada avec les régions affectées rehaussées.Le vendredi 13 mai, les spécialistes de prévision météorologique de lutte contre les incendies de forêt d’Alberta ont été surpris par ce qu’ils ont vu : des conditions parfaites pour la formation d’une tempête de feu avec, à l’épicentre de cette dernière, la ville de Slave Lake. Le verdissement de la forêt était retardé, les trembles étaient à leur point le plus inflammable de la saison et des semaines de temps chaud et sec avaient formé un tapis forestier extrêmement sec. Tôt le dimanche matin, des bourrasques de vent extrêmement sec provenant du sud‑est avaient débarrassé l’herbe tassée et la litière forestière de toute présence d’eau. Ainsi, inévitablement, lorsqu’un incendie a fini par se déclarer, le brasier, aidé par des vents de 100 km/h, s’est propagé rapidement. © Cara Davies. Épaisse fumée noire provenant d'un feu de tempête qui a frappé Slave Lake (Alberta), en mai.Alors que le feu faisait rage, les flammes ont encerclé la ville. Les équipes n’ont pas pu se rendre sur les lieux assez rapidement et, lorsqu’elles y sont finalement parvenues, elles se sont vues dans l’obligation de battre en retraite pour leur propre sécurité. Au cœur de cet enfer, les flammes ont brûlé tout l’oxygène et la chaleur intense a permis à la tempête de feu de former sa propre foudre sèche et son propre tonnerre. Ce brasier à la propagation rapide était alimenté par des vents forts suffisamment puissants pour court‑circuiter des lignes électriques et déclencher d’autres incendies. Les rafales ont emporté des braises, des brindilles et des écorces brûlantes sur des maisons et des entreprises qui se sont enflammées rapidement. Traversant Slave Lake à une vitesse de 70 mètres par minute, l’incendie de forêt a chassé plus 7 000 résidants.

© Ministère de l'Environnement de l'Alberta. Épaisse fumée noire provenant d'un feu de tempête qui a frappé Slave Lake (Alberta), en mai. Un tiers des maisons et des entreprises de Slave Lake (soit environ 400 bâtiments) ont été incinérées par une chaleur de 1 000 °C et réduites en un amas de béton brûlé, d’acier tordu et de gravats noircis. L’incendie de forêt a rasé l’hôtel de ville, des bureaux du gouvernement provincial, une bibliothèque, une station de radio et une clinique médicale. Tout un lotissement de la partie sud‑est de la ville a été pris d’assaut par les flammes. Au final, seules les fondations et les allées des maisons étaient visibles. De nombreuses familles ont tout perdu. À l’extérieur de la ville, les flammes ont consumé 220 kilomètres carrés de bois d’œuvre et tué plusieurs animaux. Le pilote d’un hélicoptère a perdu la vie lorsque son appareil bombardier d’eau s’est écrasé dans le Petit lac des Esclaves.

© Cara Davies. Dommages causés par une tempête de feu à Slave Lake (Alberta) en mai. Le Bureau d’assurance du Canada a indiqué que l’incendie de forêt de Slave Lake était la deuxième catastrophe la plus coûteuse pour les assurances de l’histoire du Canada, avec un coût de plus de 700 millions de dollars, dont 400 millions de dollars de pertes non assurables. La catastrophe la plus coûteuse pour les assurances est la tempête de verglas qui a frappé le Québec et l’Ontario en 1998, dont le coût s’élevait à plus de 1,8 milliard de dollars. Le premier ministre de l’Alberta a défini cette catastrophe comme la pire de l’histoire récente pour la province. Malheureusement pour les habitants de Slave Lake, cela ne s’est pas arrêté là. Trois semaines après la tempête de feu, la pluie a commencé à tomber sans interruption. En juin, on a compté 17 jours de pluie consécutifs pour un total mensuel de 200 mm, soit le mois le plus humide jamais observé dans cette région. Des pluies torrentielles ont provoqué des inondations, poussant des habitants débordés à se demander ce qu’il pouvait leur arriver de plus. Ils n’ont pas eu à attendre bien longtemps pour le savoir. Un deuxième déluge, entre le 7 et le 9 juillet, a déversé 100 mm de pluie sur la région, inondant une nouvelle fois les routes et les sous‑sols.