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Les effets de l'ouragan Hazel - La région du Grand Toronto

  • On a évalué à environ 50 000 $ les dégâts causés aux terrains de golf par le limon déposé par les eaux à Lambton, Rosedale, Islington et Scarborough.
  • Une marquise annonçant le film Autant en emporte le vent a été emportée par les vents de l'ouragan Hazel! (Globe and Mail, 18 octobre 1954)
  • L'entreprise de nettoyage à sec Mount Dennis Paramount Cleaners a proposé de nettoyer gratuitement les vêtements des victimes de l'inondation qui demeuraient à Weston, Long Branch, Thistletown, Woodbridge et dans d'autres secteurs, pour atténuer leur malheur.
  • Les organisateurs de l'Exhibition nationale canadienne ont envoyé des projecteurs au pont Bloor pour faciliter la recherche de victimes dans la rivière qui charriait toutes sortes de débris.
  • Des radios amateurs ont mis sur pied et maintenu des réseaux de communication. Des équipes munies de talkies-walkies se sont rendues à Bradford, Woodbridge, Aurora, Weston et Scarborough pour participer à la recherche de victimes sur la rivière Humber.
  • Sur les plaines longeant la rivière Humber, 80 personnes ont été sauvées de l'inondation et, le long du ruisseau Highland, 17 chalets ont été emportés par les eaux du ruisseau en crue.

Témoignages

Kenneth Cheetham a raconté à Betty Kennedy comment il a vécu le passage de l'ouragan Hazel. Il a avoué avoir ignoré les premiers avertissements, pensant qu'il s'agissait tout simplement « d'un moyen d'accroître la circulation dans une période creuse. »

« Après le dîner, je suis sorti avec mon fils de 4 ans et deux de ses soeurs pour faire une promenade d'aventuriers dans l'avenue Hollywood. Notre aventure s'est arrêtée net à environ un pâté de maison de chez nous. Un ponceau, sous lequel, habituellement, seul un filet d'eau boueuse passait à travers un terrain envahi de mauvaises herbes, avait été submergé par un torrent écumant et furieux dont les eaux étaient passées par-dessus le parapet. Environ deux pieds d'eau recouvraient la chaussée. Impossible de passer.

« Pour moi, une inondation, c'était de l'eau qui montait progressivement, comme la marée, et dont on pouvait s'éloigner quand le niveau devenait trop élevé, au risque d'y laisser ses biens matériels. Mais Hazel n'était pas une marée, c'était une onde de tempête qui emportait sans prévenir les gens qui ne s'étaient pas préparés et les menait à une mort certaine en quelques instants. C'est peut-être ce qui se passe dans la plupart des grandes catastrophes. Elles prennent les gens au dépourvu. » (Kennedy, 1979; p. 61-62)

C'est en rentrant chez lui que le docteur Mark Boyes a appris que la tempête était en fait un ouragan. « Quand je suis arrivé au coin de la rue Bathurst et de l'avenue Lawrence, l'intersection était pas mal inondée. Une dame seule se trouvait à un arrêt d'autobus, de l'eau par-dessus les chevilles. Je me suis arrêté à sa hauteur et lui ai proposé de la conduire, ce qu'elle a accepté sans hésiter. Elle m'a dit qu'elle sortait de chez le coiffeur (" voyez le résultat! "). J'ai convenu qu'il s'agissait d'une très forte tempête et elle s'est écriée : " Mais, ce n'est pas une tempête, voyons, c'est un ouragan! ". J'avais du mal à croire que c'était si grave, mais elle m'a assuré qu'elle avait entendu cela à la radio. » (Kennedy, 1979; p. 48)

Nancy Hubbert a raconté à Betty Kennedy l'aventure qu'elle et son mari ont vécue la nuit de l'ouragan Hazel :

« Cette nuit-là, mon mari (qui ne croit pas aux prévisions météorologiques) m'a proposé d'aller jusqu'à Willowdale pour rendre visite à des amis. Nous avons fait venir, pour garder les enfants, une jeune fille du quartier dont la mère ne s'est pas privée d'émettre quelques commentaires sur notre santé mentale, puis nous sommes partis. Alors que nous étions dans le quartier du centre commercial Golden Mile, mon mari a trouvé que la portière de son côté tapait bizarrement, probablement parce qu'elle était mal fermée. Il l'a donc ouverte avec l'intention de la claquer pour la refermer. Mais la porte a été immédiatement arrachée de ses gonds et s'est envolée. Affolé car il s'agissait d'une voiture empruntée, mon mari s'est tout de suite mis à courir après la portière jusqu'à ce que cette dernière termine sa course le long d'un camion dans le terrain de stationnement. Que faire? Il fallait absolument l'emmener en lieu sûr. Oubliant qu'il était plutôt petit et léger, il l'a attrapée par les côtés pour essayer de la ramener dans la voiture. Évidemment, c'est à ce moment-là qu'une incroyable rafale a emporté le père de mes enfants. Celui-ci s'accrochait désespérément à la porte qui, lui servant de voile, l'entraînait au gré du vent. Tordue de rire, j'étais incapable de l'aider de quelque façon que ce soit.

« Finalement, lorsqu'il s'est arrêté, encore debout par miracle, il se trouvait à la porte de la pharmacie du quartier – la pharmacie Tamblyn, je crois – qui était le seul endroit encore ouvert du centre commercial. Il est entré et a raconté son aventure à l'employée de service, lui demandant s'il pouvait laisser la portière de la voiture dans le magasin jusqu'au lendemain. Comme rien dans le règlement ne mentionnait une telle situation, l'employée lui a donné son accord, compte tenu des circonstances exceptionnelles. À eux deux, ils ont réussi à entrer la portière dans le magasin et l'ont appuyée contre une vitrine d'exposition. Nous avons alors tranquillement et lentement repris le chemin de notre maison louée, dans la voiture qui n'avait plus qu'une portière, et sommes rentrés retrouver nos enfants et la gardienne qui, soit dit en passant, ne fut pas étonnée de nous voir revenir. Nous n'avons pas remis le nez dehors pendant deux jours. » (Kennedy, 1979; p. 49-50)

Lorsque les eaux de pluie de l'ouragan Hazel ont commencé à envahir les rues de Toronto, M me Betty Dewar rentrait chez elle, en autobus. « Quand nous sommes passés dans un caniveau, l'eau a envahi le plancher. Dès que nous avons atteint un secteur plus élevé, le chauffeur a tout simplement ouvert la porte pour laisser l'eau s'écouler. C'était très drôle. » (Kennedy, 1979; p. 50)

De nombreux résidants de Toronto qui n'habitaient pas près des rivières, n'ont pas mesuré tout de suite l'ampleur de la tempête et de l'inondation qui en a résulté. Ken Steele a décrit ce qu'il a ressenti la nuit de la tempête et le lendemain matin :

« Je dirais qu'il était environ 22 h 30 ou 23 h quand, revenant chez moi à pied par la rue Dovercourt, j'ai ressenti quelque chose de bizarre. C'était l'impression la plus étrange que j'avais jamais eue et ça ne m'est plus jamais arrivé depuis. Il faisait très calme. La température était douce. Tout semblait figé, rien ne bougeait autour de moi. Je me souviens d'avoir regardé les arbres. Pas une feuille ne vacillait. Pas de voitures non plus (évidemment, la circulation était beaucoup moins intense à l'époque). J'avais l'impression d'être dans le vide. En arrivant chez moi, je n'y ai plus pensé.

« Le lendemain samedi, une autre surprise m'attendait. Quand je me suis réveillé, j'ai allumé le poste de radio qui se trouvait sur ma table de nuit. Sincèrement, j'ai cru que j'entendais une pièce d'Orson Welles : l'annonceur, très énervé, parlait de maisons emportées dans la rivière, de gens s'agrippant aux toits des maisons, de chaos indescriptible. Ce n'est que lorsqu'il a mentionné la rivière Humber que j'ai pris conscience qu'il s'agissait bien de la réalité. » (Kennedy, 1979; p. 61)

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