Sauter l'index du livret et aller au contenu de la page

Prévisions des émissions de gaz à effet de serre : Leçons tirées des pratiques exemplaires internationals

Annexe C

Discussion des démarches descendantes, ascendantes et hybrides à l’égard de la modélisation de l’économie énergétique

Les modèles de l’économie énergétique varient habituellement de modèles ascendants détaillés, qui reflètent les détails économiques techniques d’une panoplie de technologies dans chaque secteur, à des modèles descendants de toute l’économie calibrés sur des données historiques de quelques secteurs à des centaines de secteurs. Les modèles hybrides -- ceux qui combinent les forces des démarches ascendantes et descendantes -- sont considérés par de nombreuses autorités chargées de la modélisation comme des démarches optimales de prévision[40].

L’élément essentiel d’un modèle ascendant est qu’il s’agit d’un modèle d’unités individuelles un système, dans lequel des caractéristiques regroupées sont ensuite déduites du comportement des unités individuelles. Par exemple, dans un modèle ascendant de la consommation de boisson gazeuse chez un groupe d’adolescents, nous étudierions la consommation de boisson gazeuse de chaque adolescent, et l’additionnerions pour obtenir la consommation du groupe. Par contre, un modèle descendant commence avec un modèle du regroupement; on peut tenter de déduire les caractéristiques des sous-unités du regroupement. Dans un modèle descendant du groupe d’adolescents, la consommation totale de boissons gazeuses par le groupe est modélisée, et nous tentons donc de la répartir entre les personnes.

Les faiblesses des modèles descendants traditionnels incluent le fait qu’ils ne représentent pas explicitement les technologies du système énergétique; donc, les politiques conçues pour influer directement sur l’évolution de la technologie peuvent seulement être simulées sommairement au mieux. Les modèles ascendants sont basés sur des hypothèses théoriques au sujet du comportement humain, avec comme résultat que leurs prévisions ne représentent pas le système économique. En raison de leurs structures et définitions différentes des coûts, les deux types de modèles ont tendance à prévoir des structures économiques très différentes. Les modèles descendants permettent habituellement de prévoir les coûts élevés des politiques sur la réduction des émissions de GES, tandis que les modèles ascendants permettent habituellement de prévoir les faibles coûts. Afin de remédier à ces faiblesses, les modélisateurs ont tenté de créer des modèles hybrides qui intègrent les forces des démarches ascendantes et descendantes[41]. Ces modèles d’économie énergétique hybrides ont tenté de rapprocher le schisme méthodologique entre les démarches descendantes et ascendantes en faisant concorder la description de l’économie en ce qui a trait à des technologies particulières (comme dans les modèles ascendants) à un modèle d’économie énergétique intégré.

Au Canada, le modèle Énergie-émissions-économie du Canada et le SCMI sont des modèles hybrides utilisés par différents intervenants. Les modèles hybrides utilisés aux États-Unis et au Royaume-Uni sont le NEMS et le modèle macroénegétique MARKAL du Royaume-Uni.


40 Rivers, N. et M. Jaccard (2005). « Combining Top-Down and Bottom-up Approaches to Energy-Economy Modeling Using Discrete Choice Methods, », » The Energy Journal, Vol.26, No.1; Grubb, M (1993) « Policy Modeling for Climate Change: The Missing Models » Energy Policy, 21(3); Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) (1996), IPCC Second Assessment Report: Climate Change 1995.

41 Grubb (1993), Hoffman et Jorgenson (1977), Jacobsen (1998), Bohringer (1998), et Koopmans et te Velde (2001) ont tous élaboré des modèles hybrides.

Date de modification :