Environnement Canada
Juillet 2011
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Les projections relatives aux émissions peuvent donner lieu à des incertitudes. Il est donc important de les aborder comme s'il s'agissait de l'étendue des résultats possibles. Bon nombre des événements qui influent sur les émissions et les marchés de l'énergie sont impossibles à prévoir. De plus, les changements en ce qui a trait aux technologies, à la population et aux ressources ne peuvent être prédits avec certitude. Habituellement, on tient compte de ces facteurs en utilisant des scénarios de rechange.
L'analyse de sensibilité porte sur deux facteurs d'incertitude principaux :
Les résultats en matière d'émissions de ces scénarios de rechange sont évalués séparément et en association au Tableau A2.1.
Scénarios | Émissions de gaz à effet de serre (Mt d'équivalent en CO2) | |
---|---|---|
2015 | 2020 | |
Faible produit intérieur brut | 733 | 768 |
Produit intérieur brut élevé | 754 | 810 |
Faible prix international du pétrole | 726 | 764 |
Prix international du pétrole élevé | 764 | 817 |
Faible produit intérieur brut– faible prix international du pétrole | 716 | 747 |
Produit intérieur brut élevé – prix international du pétrole élevé | 775 | 839 |
Scénario de référence | 741 | 785 |
Fourchette des résultats | 716 à 775 | 747 à 839 |
Le scénario avec un produit intérieur brut élevé suppose une croissance économique plus importante dans le secteur de la production de biens. Selon ce scénario, le produit intérieur brut du Canada est environ 29 % plus élevé en 2020 qu'en 2008, comparativement à 25 % dans le scénario de référence.
Selon le scénario avec un faible produit intérieur brut, celui-ci est environ 21 % plus élevé en 2020 qu'en 2008, comparativement à 25 % dans le scénario de référence.
Dans le scénario de référence, le prix international du pétrole devrait passer de 70 $ US/baril en 2010 à 96 $ /baril en 2020. Un scénario où le prix serait plus élevé, soit 186 $ US/baril en 2020, est employé seul et avec diverses hypothèses de croissance du produit intérieur brut. Un scénario où le prix international du pétrole est faible et demeure relativement stable à 52 $ US/baril après 2015 est également inclus.
Les émissions de gaz à effet de serre dans le scénario où le produit intérieur brut et le prix du pétrole sont élevés seraient environ 18 % plus élevées en 2020 qu'en 2010. Dans le scénario de référence, ce pourcentage est de 11 % pour la même période. Avec la progression de l'activité économique, il ne fait aucun doute qu'il y aura une hausse de la demande d'énergie accompagnée d'une augmentation des émissions. Inversement, les émissions devraient être beaucoup plus faibles si l'économie canadienne croît plus lentement. Les émissions pourraient être seulement 5 % plus élevées en 2020 qu'en 2010, comparativement à 11 % plus élevées dans le scénario de référence. La croissance attendue de l'économie est le principal déterminant de l'augmentation des émissions. Tout changement par rapport à ce scénario viendrait modifier les projections relatives aux émissions.
La croissance des émissions devrait ralentir avec l'augmentation du prix international du pétrole, puisque celle-ci devrait entraîner une baisse de l'activité économique dans son ensemble. Par contre, l'augmentation du prix entraînerait une hausse de la production dans les secteurs du pétrole et du gaz qui se traduirait par une augmentation des émissions de ces secteurs dans le scénario du prix international du pétrole élevé. En effet, les émissions augmenteraient de 129 Mt entre 2010 et 2020, comparativement à seulement 75 Mt dans le scénario de référence et 37 Mt dans le scénario de faible prix international du pétrole.
L'écart des émissions prévues pour tous les scénarios s'élargit plus la période de prévision est longue. Les hypothèses solides concernant la croissance du produit intérieur brut canadien et le prix international du pétrole peuvent modifier les projections relatives aux émissions de 2020 jusqu'à 92 Mt.
Pour l'ensemble de la période de prévision, c'est dans le secteur de l'extraction et de la valorisation des sables bitumineux que l'on prévoit l'augmentation la plus rapide des émissions, et ce, dans tous les scénarios. On s'attend à une diminution des émissions dans les secteurs de la production d'électricité et de la production classique de pétrole et de gaz. Dans tous les scénarios, les changements quant aux émissions dans le secteur des transports révèlent un ralentissement par rapport à l'augmentation à long terme.
On pourrait observer une diminution des émissions associées au secteur de la production d'électricité de l'ordre de 26 à 33 Mt entre 2005 et 2020, selon les hypothèses utilisées. Dans le scénario de référence, les émissions associées à ce secteur baisseraient de 31 Mt.
Le secteur des sables bitumineux affiche l'augmentation la plus rapide des émissions, mais est aussi accompagné de l'incertitude la plus élevée concernant ces émissions, selon les hypothèses utilisées. On pourrait observer une augmentation de l'ordre de 28 à 76 Mt entre 2005 et 2020. Dans le scénario de référence, les émissions associées à ce secteur augmenteraient de 36 Mt.