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Troisième évaluation nationale

3.0 Présence ou absence d’effets

3.1 Effets globaux

Des 82 mines qui ont réalisé au moins deux études de suivi biologique pour évaluer les effets sur les poissons et/ou leur habitat, 62 (76 %) ont confirmé la présence d’au moins un effet (figure 1), et environ la moitié (32/62 ou 52 %) de ces dernières a confirmé des effets à la fois sur les poissons et sur leur habitat. Pour 92 % (57/62) des mines présentant des effets confirmés, on a relevé qu’au moins un effet était égal ou supérieur au seuil critique d'effet (SCE). Ce nombre comprend 45 mines pour lesquelles l’effet était égal ou supérieur au SCE lors de deux études consécutives réalisées et douze mines pour lesquelles l’effet était égal ou supérieur au SCE lors d’une étude et inférieur lors d’une autre étude consécutive. Des résultats variables entre des études consécutives ont été observés pour 23 % (19/82) des mines, conduisant à des effets non confirmés. Une mine a confirmé l’absence d’effet sur les poissons, leur habitat et l’utilisation des ressources halieutiques.

Figure 1. Catégories d’effets pour les mines ayant réalisé au moins deux études pour évaluer les effets sur les poissons et/ou leur habitat

figure1

Description

La figure 1 présente un diagramme à secteurs illustrant les catégories d’effets pour 82 mines ayant réalisé au moins deux études de suivi biologique. Le nombre de mines correspond à une catégorie d’effets observés. Les quatre catégories d’effets représentées dans le diagramme sont les effets confirmés égaux ou supérieurs au seuil critique d’effet (SCE) (57), les effets confirmés inférieurs au SCE (5), les effets non confirmés (19) et l’absence confirmée d’effet (1).

Parmi les 33 mines pour lesquelles une seule étude de suivi biologique sur les composantes ichtyologiques et de l’habitat des poissons a été réalisée, 31 ont observé des effets et 25 ont observé au moins un effet égal ou supérieur au SCE. Deux mines ont relevé l’absence d’effets sur tous les indicateurs pour les poissons et leur habitat (communauté des invertébrés benthique) qui avaient été évalués correctement (figure 2).

Figure 2. Catégories d’effets pour les mines ayant réalisé une seule étude pour évaluer les effets sur les poissons et leur habitat

figure2

Description

La figure 2 présente un diagramme à secteurs illustrant les catégories d’effets pour 33 mines ayant réalisé une étude de suivi biologique. Le nombre de mines correspond à une catégorie d’effets observés. Les trois catégories d’effets représentées dans le diagramme sont les effets égaux ou supérieurs au SCE (25), les effets inférieurs au SCE (6) et l’absence d’effet (2).

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3.2 Effets sur les poissons

Les indicateurs utilisés pour évaluer les effets sur les poissons sont la croissance, la reproduction, la condition, la taille relative du foie et la survie. Soixante-six mines ont réalisé au moins deux études pour évaluer les effets de leurs activités sur la population de poissons, et 66 % (44/66) de ces mines ont confirmé la présence d’un effet pour au moins un indicateur ichtyologique (figure 3). De ces dernières, 64 % (28/44) ont détecté au moins un effet dont l’intensité égalait ou dépassait le SCE. Ce nombre inclut dix-neuf mines ayant mis en évidence des effets égaux ou supérieurs au SCE lors de deux études, et neuf mines ayant mis en évidence des effets égaux ou supérieurs au SCE lors d’une étude et des effets inférieurs au SCE lors de l’étude de confirmation des effets. Des effets non confirmés ont été observés pour 29 % (19/66) des mines. Trois (5 %) mines ont confirmé l’absence d’effet sur tous les indicateurs ichtyologiques.

Figure 3. Catégories des effets sur les poissons mis en évidence lors de deux études ou plus

figure3

Description

La figure 3 présente un diagramme à secteurs illustrant les catégories d’effets pour 66 mines ayant réalisé au moins deux études de suivi biologique sur des populations de poissons. Le nombre de mines correspond à une catégorie d’effets observés. Les quatre catégories d’effets représentées dans le diagramme sont les effets confirmés égaux ou supérieurs au SCE (28), les effets confirmés inférieurs au SCE (16), les effets non confirmés (19) et l’absence confirmée d’effet (3).

La figure 4 représente les catégories d’effets pour chaque indicateur des populations de poissons pour les 66 mines ayant effectué au moins deux études ichtyologiques. C’est pour la catégorie absence d’effet confirmé que l’on trouve le plus faible nombre de mines, suivi par les catégories effets confirmés et effets non confirmés. La proportion de mines ayant mis en évidence des effets non confirmés pour un indicateur particulier se situait entre 47 et 57 %. Des 44 mines ayant observé des effets confirmés, 36 % ont confirmé des effets pour un indicateur, 30 % pour deux indicateurs, 13,5 % pour trois indicateurs, 16 % pour quatre indicateurs et 4,5 % pour tous les indicateurs. On devrait toutefois noter que certaines études n’ont pas colligé suffisamment de données pour évaluer tous les indicateurs.

Pour les indicateurs de survie, de croissance et de condition, le nombre de mines présentant des effets confirmés inférieurs au SCE était similaire au nombre de mines ayant des effets confirmés égaux ou supérieurs au SCE. Les effets confirmés sur la reproduction et la taille relative du foie étaient plus souvent égaux ou supérieurs aux SCE. Selon l’indicateur, entre 55 et 60 % des mines qui ont rapporté des effets confirmés, la survie, la croissance, et la taille du foie étaient plus élevés et les indices de reproduction et de condition étaient faibles dans les zones exposées par rapport aux zones de référence.

Figure 4. Catégories d’effets pour chaque indicateur des populations de poissons pour 66 mines ayant effectué au moins deux études sur ces populations

figure4

Description

La figure 4 présente un diagramme à barres illustrant le nombre, le type et l’ampleur des indicateurs d’effets observés par 66 mines ayant réalisé au moins deux études de suivi biologique sur des populations de poissons. L’axe des y représente le nombre de mines et l’axe des x, le type et l’ampleur des effets observés chez les poissons. Le symbole « > » signifie que l’indicateur était plus élevé dans la zone exposée que dans la zone de référence et le symbole « < » est utilisé lorsque l’indicateur était plus faible dans la zone exposée que dans la zone de référence. Les cinq types d’indicateurs des effets sur les poissons sont les suivants : survie (absence confirmée d’effet : 7; effet non confirmé : 30; effet confirmé inférieur au SCE : < dans 2 cas et > dans 6 cas; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : < dans 5 cas et > dans 4 cas); croissance (absence confirmée d’effet : 4; effet non confirmé : 26; effet confirmé inférieur au SCE : < dans 5 cas et > dans 5 cas; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : < dans 4 cas et > dans 7 cas); reproduction (absence confirmée d’effet : 6; effets non confirmés : 22; effet confirmé inférieur au SCE : < dans 7 cas et > dans 6 cas; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : < dans 7 cas et > dans 6 cas; état corporel (absence confirmée d’effet : 7; effet non confirmé : 33; effet confirmé inférieur au SCE : < dans 7 cas et > dans 5 cas; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : < dans 9 cas et > dans 5 cas); état du foie (absence confirmée d’effet : 4; effet non confirmé : 28; effet confirmé inférieur au SCE : < dans 1 cas et > dans 2 cas; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : < dans 5 cas et > dans 7 cas).

Note : Certaines études n’ont pas permis de recueillir assez de données pour évaluer tous les indicateurs. Les effets ont été dénotés « > » si l’indicateur était plus élevé dans la zone exposée que dans la zone de référence et « < » si l’indicateur était plus petit dans la zone exposée que dans la zone de référence. La catégorie « effet confirmé inférieur au SCE » comprend les mines dont l’ampleur des effets confirmés par rapport au SCE est inconnue (5 pour la survie, 7 pour la croissance et 3 pour la condition). La catégorie « effet confirmé égal ou supérieur au SCE » comprend les mines ayant des effets confirmés d’une ampleur variable entre les études (5 pour la survie, 2 pour la croissance, 9 pour la reproduction, 6 pour la condition et 5 sur la taille relative du foie).

Au total, 39 mines ont réalisé une seule étude pour évaluer les effets sur la population de poissons. Des effets ont été observés pour 95 % de ces mines, et dans la moitié de ces cas au moins un effet égal ou supérieur au SCE a été observé (figure 5). Une mine n’a relevé aucune différence statistiquement significative entre les sites exposés ou les sites de référence (situation qualifiée d’absence d’effet) pour tous les indicateurs de population de poissons. L’absence d’effet sur la survie et la condition a été observée pour une autre mine, mais l’effet sur la croissance, la reproduction et la taille relative du foie n’a pas pu être évalué à partir des données recueillies.

Figure 5. Catégories d’effets sur les poissons pour les mines ayant effectué une seule étude.

figure5

Description

La figure 5 présente un diagramme à secteurs illustrant les catégories d’effets pour 39 mines ayant réalisé une étude de suivi biologique sur des populations de poissons. Le nombre de mines correspond à une catégorie d’effets observés. Les trois catégories d’effets représentées dans le diagramme sont les effets égaux ou supérieurs au SCE (19), les effets inférieurs au SCE (18) et l’absence confirmée d’effet (2).

La figure 6 présente les catégories d’effets pour chaque indicateur de la population de poissons pour les 39 mines ayant effectué une seule étude de ce genre. La proportion de mines qui ont signalé des effets sur la survie ou la reproduction était respectivement de 54 % et 48 %. Cette proportion variait de 70 % à 75 % pour les indicateurs de croissance, de la taille relative du foie et de la condition. Pour tous les indicateurs, les mines ont plus fréquemment rapporté des effets inférieurs au SCE que des effets égaux ou plus élevés que les SCE.

Dans le cas des mines pour lesquelles des effets ont été observés, quatre des cinq indicateurs de la population de poissons étaient plus souvent supérieurs dans la zone exposée à l’effluent que dans la zone de référence. Les pourcentages des mines ayant rapporté des effets pour lesquels les indicateurs étaient plus élevés dans la zone exposée étaient de 58 % pour la survie, 56 % pour la croissance, 61 % pour la condition et 53 % pour la taille relative du foie. Le pourcentage de mines ayant observé des effets pour lesquels les indicateurs dans les zones exposées étaient moins élevés était de 57 % pour la reproduction.

Figure 6. Catégories des effets pour chaque indicateur de populations de poissons pour les 39 mines ayant effectué une seule étude sur ces populations

figure6

Description

La figure 6 présente un diagramme à barres illustrant le nombre, le type et l’ampleur des indicateurs d’effets observés par 39 mines ayant réalisé une étude de suivi biologique sur des populations de poissons. L’axe des y représente le nombre de mines et l’axe des x, le type et l’ampleur des effets observés chez les poissons. Le symbole « > » signifie que l’indicateur était plus élevé dans la zone exposée que dans la zone de référence et le symbole « < » est utilisé lorsque l’indicateur était plus faible dans la zone exposée que dans la zone de référence. Les cinq types d’indicateurs des effets sur les poissons sont les suivants : survie (absence d’effet : 16; effet inférieur au SCE : < dans 6 cas et > dans 7 cas; effet égal ou supérieur au SCE : < dans 2 cas et > dans 4 cas); croissance (absence d’effet : 8; effet inférieur au SCE : < dans 7 cas et > dans 9 cas; effet égal ou supérieur au SCE : < dans 3 cas et > dans 3 cas); reproduction (absence d’effet : 15; effet inférieur au SCE : < dans 6 cas et > dans 4 cas; effet égal ou supérieur au SCE : < dans 2 cas et > dans 2 cas); état corporel (absence d’effet : 10; effet inférieur au SCE : < dans 10 cas et > dans 10 cas; effet égal ou supérieur au SCE : < dans 1 cas et > dans 7 cas); état du foie (absence d’effet : 8; effet inférieur au SCE : < dans 6 cas et > dans 5 cas; effet égal ou supérieur au SCE : < dans 3 cas et > dans 5 cas).

Note : Certaines études n’ont pas permis de recueillir assez de données pour évaluer tous les indicateurs. Les effets ont été dénotés « > » si l’indicateur était plus élevé dans la zone exposée que  dans la zone de référence et « < » si l’indicateur était plus petit dans la zone exposée que dans la zone de référence. La catégorie « effet confirmé inférieur au SCE » comprend les effets d’une ampleur inconnue par rapport au SCE (8 pour la survie, 11 pour la croissance, 6 pour la reproduction, 11 pour la condition et 4 pour la taille relative du foie).

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3.3 Effets sur l’habitat des poissons

Les indicateurs utilisés pour évaluer les effets sur l’habitat des poissons sont la densité totale d’invertébrés benthiques, l’indice de régularité, la richesse taxonomique et l’indice de similitude (indice de Bray-Curtis). Quatre-vingt-une mines ont réalisé au moins deux études pour évaluer les effets sur l’habitat des poissons, et 64 % (52/81) de celles-ci ont confirmé un effet pour au moins un indicateur. Une mine a signalé que tous les effets confirmés étaient inférieurs au SCE. Cinquante-et-une mines ont rapporté qu’au moins un effet était égal ou supérieur au SCE. De ce nombre, 38 ont rapporté des effets égaux ou supérieurs au SCE lors des deux études réalisées pour confirmer les effets et 13 ont rapporté des effets égaux ou supérieurs au SCE lors d’une étude et inférieurs au SCE lors de l’autre étude réalisée pour confirmer les effets. Des effets non confirmés ont été rapportés par 32 % (26/81) de ces mines, et 4 % (3/81) des mines ont confirmé l’absence d’effet pour les quatre indicateurs de l’habitat des poissons (figure 7).

Figure 7.Catégories des effets sur l’habitat des poissons pour les mines ayant effectué au moins deux études

figure7

Description

La figure 7 présente un diagramme à secteurs illustrant les catégories d’effets pour 81 mines ayant réalisé au moins deux études de suivi biologique de communautés d’invertébrés benthiques. Le nombre de mines correspond à une catégorie d’effets observés. Les quatre catégories d’effets représentées dans les diagrammes sont les effets confirmés égaux ou supérieurs au SCE (51), les effets confirmés inférieurs au SCE (1), les effets non confirmés (26) et l’absence confirmée d’effet (3).

La figure 8 représente les catégories d’effets pour chaque indicateur de l’habitat des poissons, mesurés par les 81 mines ayant effectué au moins deux études sur l’habitat des poissons. Sur les plans de la densité, de la richesse taxonomique et de la régularité, le plus grand nombre de mines se trouve dans la catégorie d’absence confirmée d’effet, suivies par celles ayant des effets non confirmés et celles ayant des effets confirmés. Sur le plan de l’indice de similitude, plus de mines ont rapporté des effets confirmés qu’une absence confirmée d’effet, et la proportion de mines ayant rapporté des effets non confirmés était similaire à celle des trois autres indicateurs. Les effets confirmés sur l’habitat des poissons étaient presque toujours égaux ou supérieurs aux SCE.

Environ la moitié (27/52) des mines ayant rapporté des effets confirmés sur l’habitat des poissons ont rapporté des effets confirmés pour au moins deux indicateurs de l’habitat des poissons, les 25 autres mines ont rapporté un seul effet confirmé sur l’habitat des poissons. Dans le cas de dix-neuf de ces mines, dont douze ont aussi rapporté des effets confirmés sur les indicateurs de la population de poissons, l’indice de similitude (indice de Bray-Curtis) a été l’unique effet confirmé sur l’habitat des poissons. L’analyse comparative décrite à la partie 2.3 a permis de confirmer l’absence de faux positifs dus à l’utilisation de la méthode présentée dans le guide technique des études de suivi des effets sur l'environnement (Environnement Canada 2012a) pour calculer la signification statistique des différences de l’indice Bray-Curtis observées.

La plupart des effets confirmés sur la richesse taxonomique consistaient en des baisses observées dans la zone d’exposition à l’effluent, alors que les effets confirmés sur la régularité consistaient en un nombre égal de hausses ou de baisses de l’indicateur observées dans la zone d’exposition. Le nombre de mines ayant rapporté une hausse confirmée de densité dans la zone d’exposition à l’effluent était supérieur à celui des mines ayant rapporté une baisse confirmée de la densité.

Figure 8. Catégories d’effets pour chaque indicateur de l’habitat des poissons pour les 81 mines ayant effectué au moins deux études sur les habitats des poissons

figure8

Description

La figure 8 présente un diagramme à barres illustrant le nombre, le type et l’ampleur des indicateurs d’effets observés par 81 mines ayant réalisé au moins deux études de suivi biologique de communautés d’invertébrés benthiques. L’axe des y représente le nombre de mines et l’axe des x, le type et l’ampleur des effets observés chez les invertébrés benthiques. Le symbole « > » signifie que l’indicateur était plus élevé dans la zone exposée que dans la zone de référence et le symbole « < » est utilisé lorsque l’indicateur était plus faible dans la zone exposée que dans la zone de référence. Les quatre types d’indicateurs d’effets chez les invertébrés benthiques sont les suivants : densité (absence confirmée d’effet : 37; effet non confirmé : 28; effet confirmé inférieur au SCE : 0; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : < dans 5 cas et > dans 11 cas); richesse taxonomique (absence confirmée d’effet : 38; effet non confirmé : 23, effet confirmé inférieur au SCE : < 0 et > dans 2 cas; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : < dans 16 cas et > dans 2 cas); indice de régularité (absence confirmée d’effet : 36; effets non confirmés : 32; effet confirmé inférieur au SCE : < 0 et > dans 1 cas; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : < dans 4 cas et > dans 4 cas); indice Bray-Curtis (absence confirmée d’effet : 9; effet non confirmé : 27; effet confirmé inférieur au SCE : 3; effet confirmé égal ou supérieur au SCE : 42).

Note : Les effets ont été dénotés « > » si l’indicateur était plus élevé dans la zone d’exposition que dans la zone de référence et « < » si l’indicateur était plus petit dans la zone d’exposition que dans la zone de référence. L’indice de similitude n’est ni plus petit ni plus grand, mais dénote une divergence non directionnelle. La catégorie « effet confirmé égal ou supérieur au SCE » inclut certaines mines ayant rapporté des effets confirmés d’ampleur variable d’une étude à l’autre (quatre pour la densité, six pour la richesse taxonomique, une pour la régularité et quatorze pour la similitude). Quatre mines n’ont pas pu évaluer la régularité.

Trente-quatre mines ont effectué une seule étude pour évaluer les effets sur l’habitat des poissons et 82 % (28/34) de ces mines ont rapporté des effets. Les trois quarts (21/28) de ces dernières ont rapporté au moins un effet égal ou supérieur au SCE. Six des 34 mines (18%) ont rapporté une absence d’effet sur tous les indicateurs relatifs à l’habitat des poissons (figure 9).

Figure 9. Catégories d’effets sur l’habitat du poisson pour les mines ayant effectué une seule étude.

figure9

Description

La figure 9 présente un diagramme à secteurs illustrant les catégories d’effets pour 34 mines ayant réalisé une étude de suivi biologique sur des communautés d’invertébrés benthiques. Le nombre de mines correspond à une catégorie d’effets observés. Les trois catégories d’effets représentées dans les diagrammes sont les effets égaux ou supérieurs au SCE (21), les effets inférieurs au SCE (7) et l’absence confirmée d’effet (6).

Les catégories d’effets pour chacun des indicateurs de l’habitat des poissons pour les 34 mines n’ayant réalisé qu’une seule étude sur l’habitat de poissons sont représentées sur la figure 10. La moitié de ces mines ont rapporté un effet sur la densité et 70 % un effet sur l’indice de similitude. Des effets sur la richesse taxonomique et la régularité ont été rapportés par un peu plus d’un quart des mines.

Le plus souvent les effets sur la densité et la richesse taxonomique se sont avérés être une diminution de l’indicateur dans la zone d’exposition par rapport à celui dans la zone de référence. Au chapitre de l’indice de régularité, le nombre de mines ayant rapporté des effets qui avaient une valeur plus basse dans la zone d’exposition que dans la zone de référence était similaire au nombre de mines ayant rapporté des effets observés avec des valeurs plus élevées dans la zone d’exposition que dans la zone de référence. Les calculs relatifs à l’indice de similitude produisent une mesure unidirectionnelle des changements dans la structure de la communauté des invertébrés benthiques.

Figure 10. Catégories des effets pour chaque indicateur de l’habitat des poissons pour les 34 mines ayant effectué une seule étude sur l’habitat.

figure10

Description

La figure 10 présente un diagramme à barres illustrant le nombre, le type et l’ampleur des indicateurs d’effets observés par 34 mines ayant réalisé une étude de suivi biologique sur des communautés d’invertébrés benthiques. L’axe des y représente le nombre de mines et l’axe des x, le type et l’ampleur des effets observés chez les invertébrés benthiques. Le symbole « > » signifie que l’indicateur était plus élevé dans la zone exposée que dans la zone de référence et le symbole « < » est utilisé lorsque l’indicateur était plus faible dans la zone exposée que dans la zone de référence. Les trois types d’indicateurs d’effets chez les invertébrés benthiques sont les suivants : densité (absence d’effet : 17; effet inférieur au SCE : < dans 6 cas et > dans 2 cas; effet égal ou supérieur au SCE : < dans 6 cas et > dans 3 cas); richesse taxonomique (absence d’effet : 25; effet inférieur au SCE : < dans 5 cas et > dans 1 cas; effet égal ou supérieur au SCE : < dans 3 cas et > 0); indice de régularité (absence d’effet : 24; effet inférieur au SCE : < dans 3 cas et > dans 1 cas; effet égal ou supérieur au SCE : < dans 2 cas et > dans 3 cas); indice Bray-Curtis (absence d’effet : 10; effet inférieur au SCE : 5; effet égal ou supérieur au SCE : 19).

Note : Les effets ont été dénotés « > » si l’indicateur était plus élevé dans la zone d’exposition que dans la zone de référence et « < » si l’indicateur était plus petit dans la zone d’exposition que dans la zone de référence. L’indice de similitude n’est ni plus petit ni plus grand, mais dénote un degré de différence non directionnel. Cinq mines ont réalisé plus d’une étude benthique, mais seuls les résultats d’une étude étaient exploitables. Pour une mine, la catégorie « effets inférieurs au SCE » pour la densité, la richesse taxonomique et la similitude comprend des effets dont l’ampleur par rapport au SCE est inconnue. Pour une des mines, la régularité n’a pas pu être évaluée.

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3.4 Effets sur la capacité d’utilisation des ressources halieutiques

L’effet potentiel de l’effluent d’une mine de métaux sur la capacité d’utilisation des ressources halieutique est évalué grâce à une étude sur la concentration de mercure dans les tissus des poissons. Une étude est nécessaire lorsque la concentration de mercure dans l’effluent final est égale ou supérieure à 0,10 µg/L (REMM, annexe 5, article 9).

Depuis 2002, 56 mines ont réalisé 67 études sur la concentration de mercure dans les tissus des poissons. Deux études n’ont pas abouti : dans un cas, on avait analysé des espèces différentes dans la zone d’exposition et la zone de référence, et dans l’autre, l’on n’a pas retrouvé les cages qui contenaient les bivalves exposés à l’effluent. Seize études ont été réalisées sur une base volontaire alors que la concentration de mercure total dans l’effluent était inférieure à 0,10 µg/L. Les raisons pour lesquelles ces études sur les tissus de poissons ont été réalisées sur une base volontaire incluent : 1) l’étude historique des effets de la mine sur la teneur en mercure des tissus des poissons; 2) le respect d’obligations fixées par les gouvernements des provinces; 3) la participation à des études conjointes organisées par l’Association minière du Québec; 4) l’évaluation proactive des effets potentiels actuels des mines.

Un « effet sur les tissus de poissons » est défini dans le REMM comme une concentration du mercure total supérieure à 0,5 µg/g en poids humide dans les tissus des poissons capturés dans une zone d’exposition, et qui est statistiquement supérieure aux concentrations de mercure total dans les tissus de poissons pêchés dans une zone de référence.

La concentration moyenne totale de mercure dans les poissons a été calculée à partir de données brutes sur la concentration de mercure dans les tissus des poissons soumises par les mines par voie électronique. Nous avons comparé ces moyennes avec les résultats publiés dans l’étude. Lorsque les données électroniques brutes n’étaient pas disponibles, nous avons utilisé les moyennes mentionnées dans les rapports d’étude. La différence statistique entre les concentrations moyennes totales de mercure dans les tissus des poissons pêchés dans la zone d’exposition et la zone de référence a été calculée par les mines et présentée dans les rapports sur leurs études. Les concentrations moyennes de mercure dans les tissus des poissons, déterminées par chaque mine dans la zone d’exposition et la zone de référence et l’espèce de poisson testée sont données dans les figures D1, D2 et D3 de l’Annexe D.

Un effet sur les tissus des poissons au sens du REMM a été rapporté lors d’une étude (figure 11). La mine en question a rapporté que l’effet sur les tissus des poissons s’expliquait par une contamination antérieure dans la zone d’exposition et n’était pas causé par l’effluent actuel de la mine.

Figure 11. Catégories d’effets pour 65 études sur des tissus de poisson réalisées lors de chaque période d’études de suivi biologique

figure11

Description

La figure 11 présente un diagramme à barres illustrant les catégories d’effets pour 65 études réalisées sur les tissus des poissons. L’axe des y représente le nombre d’études menées et l’axe des x, la période d’étude. Dans la première période d’étude, les catégories d’effets sont : aucune différence significative entre la zone de référence et la zone exposée (12); aucun effet : exposition < référence (7); aucun effet : exposition > référence, et < 0,5 µg/g (3); effet : exposition > référence, et > 0,5 µg/g (1); différence statistique non déterminée (6). Dans la deuxième période d’étude, les catégories d’effets sont : aucune différence entre la zone de référence et la zone exposée (9); aucun effet : exposition < référence (9); aucun effet : exposition > référence, et < 0,5 µg/g (1); effet : exposition > référence, et > 0,5 µg/g (0); différence statistique non déterminée (5). Dans la troisième période d’étude, les catégories d’effets sont : aucune différence entre la zone de référence et la zone exposée (5); aucun effet : exposition < référence (5) ; aucun effet : exposition > référence, et < 0,5 µg/g (1); effet : exposition > référence, et > 0,5 µg/g (0); différence statistique non déterminée (0). Dans la quatrième période d’étude, les catégories d’effets sont : aucune différence entre la zone de référence et la zone exposée (1); aucun effet : exposition < référence (0); aucun effet : exposition > référence, et < 0,5 µg/g (0); effet : exposition > référence, et > 0,5 µg/g (0); différence statistique non déterminée (0).

Note : Onze études n’ont pas déterminé la signification statistique entre les deux zones d’échantillonnage, car les concentrations de mercure total dans les tissus des poissons capturés dans la zone d’exposition étaient plus basses que celles des poissons pêchés dans la zone de référence ou bien les concentrations totales de mercure dans les poissons exposés à l’effluent étaient inférieures au seuil d’effet défini dans le REMM.

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