Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2010 : évènement neuf

Table des matières

9. Une « bombe météorologique » déclenche la panique au Canada et aux États-Unis

Carte du Canada montrant la traversée d’une tempête en Amérique du Nord à la fin d’octobre. Cette tempête a eu des répercussions en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Pendant trois jours au cours de la dernière semaine d'octobre, une tempête d'automne violente et massive par son ampleur a traversé l'Amérique du Nord, des États du Dakota jusqu'aux Grands Lacs et bien au-delà. Ce phénomène inhabituel a fortement intéressé les météorologistes en raison de sa puissance similaire à celle d'un ouragan de catégorie 3. Des avis météorologiques ont été émis dans 31 États et 6 provinces concernant toute une variété de phénomènes météorologiques violents : tornades, bourrasques de neige, rafales de vent, pluies accompagnées de rafales, chutes de neige abondante et orages. Ces phénomènes regroupés ont été surnommés « bombe météorologique » en raison d'une chute principale de la pression atmosphérique de 28 millibars en 24 heures, ce qui est caractéristique de ce type de tempête. La plupart des « bombardements » en Amérique du Nord surviennent au-dessus de l'océan, en général le long du littoral est américain et dans le Canada atlantique, alors que les bombardements terrestres sont rares. Toutefois, ce phénomène en question a été à l'origine de l'une des tempêtes les plus violentes se formant au-dessus du milieu du continent, juste après le terrible blizzard de janvier 1978 en Ohio. Son intensité a été inférieure à celle de la tempête qui a entraîné le naufrage du navire de charge, l'Edmund Fitzgerald, dans le lac Supérieur en novembre 1975 et de la « tempête du siècle » en mars 1993.

Un groupe de trois personnes affronte les éléments lors d'une « bombe météorologique ». © Photos.com 2010.

La tempête a commencé à souffler depuis le Pacifique Nord-Ouest dans un courant-jet dont la puissance était environ 30 % supérieure à la normale pour cette période de l'année. Lors de son évolution vers l'est, le système a rencontré un front d'air chaud et humide du sud de l'Amérique et le premier front d'air froid de la saison provenant du nord du continent, ce qui a entraîné la création d'une tempête extrêmement puissante qui a explosé au-dessus du Minnesota. Au Canada, la tempête a entraîné des blizzards à l'ouest avec 20 à 30 cm de neige près de la frontière entre la Saskatchewan et le Manitoba, des ondes de tempête sur les lacs du Manitoba, des pluies diluviennes et des rafales de vent en Ontario et au Québec. De plus, des veilles de tornade ont été publiées dans certaines parties du sud-ouest de l'Ontario près de Windsor et de Sarnia. De nombreuses chaussées dans l'est des Prairies ont été recouvertes de glace et sont devenues glissantes en raison de la neige qui a d'abord fondu sur les surfaces chaudes des autoroutes, mais qui s'est transformée en glace noire sous les minces couches neigeuses.

En Amérique du Nord, la tempête a entraîné des chutes d'arbres et de lignes électriques, des fermetures d'autoroutes, des arrachages de toits et des retards au niveau des vols. Le phénomène météorologique a déclenché toute sa puissance au Manitoba. De mémoire, les habitants ont déclaré qu'ils n'avaient pas connu une tempête aussi violente depuis environ 60 ans. Reflétant l'intensité de la tempête, Winnipeg a enregistré un record historique de basse pression barométrique. Entre 50 et 100 mm de précipitations ont été enregistrés au total dans la province, un phénomène accompagné de neiges abondantes. Le niveau des lacs du Manitoba, ayant déjà atteint des hauteurs historiques, a augmenté de plus d'un mètre sous l'influence du vent et de la pression. Les vents du nord ont soufflé sur le lac à plus de 100 km/h, ce qui a entraîné une accumulation de l'eau sur le rivage au sud. Plusieurs zones de faible élévation où les routes d'accès étaient inondées ont été évacuées en pleine nuit. Des vagues imposantes ont gravement détérioré les dunes de sable et érodé le littoral fragile sur des centaines de kilomètres et jusqu'à 10 mètres du rivage à certains endroits. Des vagues se sont écrasées sur des digues de terre et de rochers construites depuis plus de 40 ans et des morceaux de digue ont atteint les terrains des chalets et des habitations en bordure de lac. Lorsque l'eau s'est retirée, il restait des débris, des arbres arrachés et des poissons morts. Des pierres sont arrivées jusqu'au rivage où des volontaires s'évertuaient à creuser des tranchées et à ériger des murs de sacs de sable. L'état d'urgence a été déclaré dans plusieurs communautés. À Gimli, des vents de 100 km/h ont entraîné la formation de vagues de deux mètres qui ont provoqué à leur tour l'inondation de chalets et de chaussées. Dans la communauté de la Première nation de Sagkeeng, les pluies accompagnées de rafales de vent ont brisé des fenêtres. Sur le lac Winnipegosis, des vents soufflant à 110 km/h ont entraîné un mouvement inverse de la rivière Mossey et l'évacuation de plusieurs résidents. La promenade de bois du parc provincial très fréquenté de Grand Beach a été endommagée et devra être remise en état à plusieurs endroits. Les autorités craignent que cette « bombe météorologique » n'ait préparé le terrain pour une des inondations printanières les plus destructrices et les plus catastrophiques jamais enregistrées puisque plusieurs lacs et fleuves du Manitoba ont déjà atteint leurs niveaux les plus élevés. Des niveaux d'accumulation de neige normaux ou au-dessus de la normale associés à un dégel rapide pourraient aggraver une situation déjà critique.

Date de modification :