Sauter l'index du livret et aller au contenu de la page

Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2013

Nº9 Un hiver interminable

Figure 9a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

Environnement Canada estime que l'hiver dure de décembre à février. Allez dire cela aux Canadiens des Prairies, où le froid, la neige et la glace ont duré sept mois, d'octobre 2012 à avril 2013 inclusivement, soit la période la plus longue et la plus froide en 16 ans. La neige est tombée tôt, est restée longtemps et ne disparaissait jamais. En conséquence, l'hiver est arrivé avant l'Action de grâces et s'est terminé un mois après Pâques. Et en raison d'une épaisse couche de neige au sol, le réchauffement a été retardé jusqu'à la fin mai. À certains moments, on avait l'impression que les mois de mars et d'avril étaient plus froids que ceux de janvier et de février. Le jour le plus pénible a peut-être été le premier jour de printemps, le 20 mars, qui a été suivi d'une période de plus de 30 jours de températures en dessous des normales saisonnières. De plus, ce jour-là, l'épaisseur de la neige au sol battait des records ou presque : Fort McMurray 51 cm; Peace River 33 cm; Regina 107 cm; Weyburn 32 cm; Brandon 77 cm; et Winnipeg 55 cm. Une masse d'air arctique bien établie ainsi qu'une couverture de neige tardive pour la saison ont entraîné des températures minimales records jour après jour en plein printemps. Par exemple, la température minimale à Regina le 29 avril était la plus froide du Canada; ce qui est plus habituel des températures de la fin janvier. En effet, il s'agissait du 29 avril le plus froid depuis le début de la tenue des registres en 1884. La couverture de neige à Regina a également battu les records! Le 1er et le 25 avril, la couverture de neige de la ville mesurait 62 cm et 30 cm respectivement, soit un record pour ces jours depuis le début des observations en 1955.

Balles de foin dans un champ couvert de neige.

Autres faits saillants de l'hiver prolongé de sept mois :

  • Énormes chutes de neige de Grande Prairie à Winnipeg. Les chutes de neige étaient constamment en moyenne de 50 à 100 % au-dessus des normales saisonnières. Regina peut se vanter d'avoir reçu les plus importantes chutes de neige; une station météorologique a mesuré la chute de neige totale pour la saison à 207 cm – plus que tout autre hiver depuis 1883. Le record précédent était de 195 cm pendant l'hiver 1955-1956. La ville connaît en moyenne un ou deux jours par an de chute de neige de plus de 10 cm. Cette année, la ville a connu neuf jours de chute de neige comprise entre 10 et 20 cm.
  • Épaisseur de la neige et résistance records – Le 19 avril, la neige au sol variait grandement en Saskatchewan, mais oscillait généralement entre 30 et 60 cm, soit une épaisseur de neige record depuis le début de la tenue de registres en 1955. Dans certaines régions, la neige au sol est restée jusqu'en mai. Bien que des chutes de neige se soient déjà produites en mai et en juin, elles ne restaient jamais au sol aussi longtemps. Il est à noter qu'une station météorologique à 25 km au nord d'Edmonton a enregistré une couverture de neige pendant 170 jours consécutifs, du 8 novembre au 26 avril.
  • Froid persistant – du 1er mars au 30 avril, la température moyenne à Regina était de - 8 °C; soit une température plus froide de 11 degrés par rapport à l'année précédente et la période la plus froide en 113 ans. Saskatoon a enregistré ses deuxièmes mois de mars et d'avril les plus froids en 65 ans. De plus, les résidents n'ont pas connu des températures supérieures à 10 °C pendant 189 jours consécutifs, soit la période la plus longue jamais enregistrée. Et la ville a connu une période spectaculaire de 57 jours avec des températures de - 20 °C par rapport à seulement 15 jours de froid l'année précédente. À Winnipeg, la température moyenne est finalement remontée au-dessus du point de congélation, pour la première fois en 25 semaines, le 26 avril. La température moyenne pour ce mois était de - 2,1 °C, soit la troisième température moyenne la plus froide depuis le début de la tenue des registres en 1872. L'Aéroport international d'Edmonton a déclaré 50 jours avec des températures minimales de - 20 °C, par rapport à 20 jours semblables l'année précédente. Entre le 16 octobre et le 24 avril, seul un jour affichait une température supérieure au point de congélation (15 janvier) sur une période de plus de six mois.
Un chien de prairie émerge de son trou entouré par la neige

Après plus de six mois de rude hiver, les résidents des Prairies en avaient vraiment assez, ressentant à la fois des séquelles physiques et psychologiques. Un nombre anormalement élevé de personnes de tous les âges ont été atteintes de fractures des jambes, des chevilles et pire en se déplaçant sur des terrains gelés. Et, malheureusement, le long et dur hiver a doublé le nombre d'abandons d'animaux comme cela a été reporté par la SPCA de la Saskatchewan. La destruction par l'hiver est également responsable en partie d'une grande perte des abeilles du Manitoba et de la Saskatchewan. Le long hiver a été particulièrement coûteux pour les gouvernements. Vers la fin janvier, la Saskatchewan avait déjà dépensé six millions de dollars de plus que d'habitude en matière de protection contre la neige et la glace, et bien d'autres dépenses étaient à venir. Les températures extrêmement froides à la fin janvier ont entraîné un record de la consommation d'électricité dans la province étant donné que les résidents ont dépensé 10 % de plus en énergie pour rester au chaud et à l'aise. L'arrivée inhabituellement tardive du temps chaud a retardé le début de l'ensemencement d'au moins deux semaines et a suscité des préoccupations quant à de possibles retards supplémentaires en raison de la probabilité d'inondations printanières d'envergure.

Date de modification :