Sauter l'index du livret et aller au contenu de la page

Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2013

Nº6 Rétablissement de l'océan Arctique et des Grands Lacs

Figure 6a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

Les glaces de mer de l'Arctique ont continué de faire les manchettes en 2013. Les observations par satellite de l'Agence spatiale européenne ont démontré qu'en mars et en avril (habituellement le moment où les floes (fragments de glace) sont les plus épais), la calotte glacière était plus grande que l'an dernier, mais le volume (superficie multipliée par l'épaisseur) a continué de diminuer, comme chaque année depuis 1979. Un nouveau record a été atteint au printemps 2013; le volume de la calotte glacière était deux fois moins important qu'il y a 30 ans. De plus, l'Université du Colorado à Boulder (Colorado) a déclaré que la glace de plusieurs années de plus de quatre ans a diminué, passant de 18 % de la couverture de glace maximale pour mars en 1984 à 3 % en 2013. Il y a également eu quelques nouvelles sur la navigation. La Chine a déclaré que, pour la toute première fois, un de ses navires de charge a réussi à traverser le passage du Nord-Ouest le long de la côte nord de la Russie, lui permettant ainsi de gagner deux semaines par rapport à son itinéraire traditionnel vers les Pays-Bas. À peine une semaine plus tard, un navire de charge danois a aussi, pour la première fois, traversé le passage du Nord-Ouest sans incident.

Icebergs de l'Arctique.  © Environnement Canada Photo: Roger Prevost

Il y a eu une nouvelle encore plus grande en septembre, pendant la période où la couverture des glaces de mer atteint généralement son minimum. Bien que la couverture des glaces en été varie grandement selon la région et l'année, le National Snow and Ice Data Center des États-Unis a signalé que l'étendue des glaces était revenue à un niveau plus près de la normale cette année; en septembre dernier, la couverture des glaces a été réduite à son plus bas niveau depuis que les données satellites ont commencé à être enregistrées, il y a 34 ans. Néanmoins, la glace était inférieure de plus d'un million de kilomètres carrés à la moyenne sur une période de 30 ans, ce qui représente la sixième plus petite étendue jamais enregistrée et la moitié de la concentration dans les années 1950. De toute évidence, la fonte des glaces a été ralentie par des températures de l'air plus froides en été et une plus grande couverture nuageuse sur la majeure partie du centre de l'océan Arctique, du Groenland et de l'archipel canadien. Selon le National Snow and Ice Data Center, les températures de l'air en été dans la basse atmosphère étaient de 0,5 °C à 2 °C inférieures à la moyenne. La configuration des vents et des tempêtes a aussi eu une incidence sur la condition des glaces. Au cours de l'été 2013, des conditions de vent favorables ont permis à la couverture de glace de se disperser et de couvrir une plus grande superficie.

Comme l'a déclaré le Service canadien des glaces d'Environnement Canada, en 2013, la couverture des glaces de mer dans les eaux de l'Arctique canadien (à l'exclusion de la baie d'Hudson) a atteint un niveau minimum de 27,2 % (ou 0,76 million de kilomètres carrés) pendant la semaine du 3 septembre. Ce niveau est seulement inférieur de 2,8 % à la couverture minimale normale de 1981 à 2010 et représente la plus importante couverture des glaces au point minimum estival depuis 2005. Dans la partie canadienne de l'océan Arctique, le transport limité de la chaleur en provenance du sud a ralenti la fonte des glaces, et la nouvelle glace a commencé à se former dans les extrémités nord vers la fin du mois d'août. Bien que la voie du sud du passage du Nord-Ouest soit navigable depuis 2006, certaines régions étaient difficiles d'accès cette année (tout comme en 2009) et la voie du sud était fermée à tous les navires, à l'exception des brise-glaces. Au sommet de la fonte de la couverture des glaces, l'étendue des glaces le long de la voie du nord du passage du Nord-Ouest était inférieure de 9 % à la normale. Le rétablissement de la couverture des glaces de mer après avoir atteint un niveau minimal record en 2012 met en évidence l'importante variabilité interannuelle des glaces de mer de l'Arctique et du système climatique planétaire.

Au début de l'année, les Grands Lacs faisaient piètre figure. Les niveaux d'eau dans chacun des lacs étaient bien inférieurs à leurs moyennes à long terme. En fait, le lac Michigan-Huron était à son plus bas niveau jamais enregistré. Un trop grand nombre de saisons sèches records chaudes combiné à l'évaporation tout au long de l'année et à une couverture des glaces deux fois moins épaisse qu'il y a 30 ans en sont la cause. La nature n'a simplement pas pu fournir assez d'eaux de ruissellement, de pluie et de neige pour contrebalancer la perte d'humidité et les débits sortants. En janvier, le lac Michigan-Huron a atteint 1 cm en dessous de son ancien niveau mensuel minimal record, qui avait été établi en mars 1964. Le niveau de l'eau était plus de deux mètres en deçà du niveau maximum record pour lac établi en octobre 1986 en plus d'être au plus bas niveau pour n'importe quel mois depuis le début de la tenue moderne des dossiers en 1918. La diminution du niveau des lacs et l'extension du littoral ont eu des répercussions négatives sur les entreprises, les navigateurs commerciaux et l'environnement, et les propriétaires de chalet et les plaisanciers ont été laissés en plan. Au début du printemps, les niveaux d'eau variaient de 17 cm en dessous de la moyenne de 1918 à 2012 dans le lac Ontario à 68 cm au-dessus de la moyenne à long terme dans le lac Michigan‑Huron. Ces niveaux étaient considérablement inférieurs à ceux relevés au même moment l'an dernier. Les niveaux et les débits d'eau dans les rivières correspondantes étaient aussi inférieurs à la normale, y compris dans le fleuve Saint-Laurent, à Montréal, où un été exceptionnellement sec en 2012 a entraîné de bas niveaux records du niveau d'eau de juillet à septembre.

À l'été 2013, il y a eu quelques bonnes nouvelles : un hiver enneigé et un printemps beaucoup plus humide que la normale ont entraîné une hausse importante des niveaux d'eau dans l'ensemble du réseau des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Cette année compte parmi les cinq étés les plus humides depuis 66 ans, et les Grands Lacs ont connu une augmentation bienvenue des niveaux d'eau. À la fin de l'année, les niveaux de tous les Grands Lacs étaient plus élevés qu'au même moment l'an dernier. Le niveau du lac Ontario se trouvait quelques centimètres au‑dessus de sa moyenne à long terme de 1918 à 2012, et les lacs Supérieur, Sainte-Claire et Érié étaient à moins de 15 cm de leurs moyennes à long terme. Bien que le lac Michigan-Huron soit demeuré 40 cm en dessous de la moyenne, les conditions humides lui ont permis de rester bien au-delà de ses bas niveaux records. Au début du mois de novembre, tous les Grands Lacs avaient gagné entre 10 cm et 31 cm par rapport à la moyenne mensuelle au cours de l'année. En aval, les niveaux dans le fleuve Saint-Laurent se sont aussi rétablis; ils ont fluctué autour des valeurs moyennes pendant la majeure partie du printemps et au début de l'été avant de diminuer quelque peu en dessous de la moyenne à la fin de l'été. Néanmoins, ils se trouvaient bien au-dessus des bas niveaux records enregistrés l'année précédente.

Comparaison des niveaux d'eau au début du mois par rapport à la moyenne (1918-2012)
LocationJanvierNovembreRétablissement sur 11 mois
SupérieurInférieur de 34 cmInférieur de 7 cm+27 cm
Michigan-HuronInférieur de 71 cmInférieur de 40 cm+31 cm
Sainte-ClaireInférieur de 39 cmInférieur de 13 cm+26 cm
ÉriéInférieur de 19 cmInférieur de 1 cm+18 cm
OntarioInférieur de 21 cmSupérieur de 7 cm+28 cm
Date de modification :