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Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2013

Bilan de l'année - 2013 événements météorologiques

En 2013, les grandes vedettes de l'actualité au Canada sont les inondations. Dans certains cas, les pluies vives et déchaînées étaient mises en cause, tandis que dans d'autres situations, on mettait en avant le mélange des chutes de pluie et de l'eau de fonte. Ajoutez à cela un paysage urbain ayant une capacité limitée pour absorber les quantités d'eau qui s'ensuivent et vous obtiendrez les ingrédients clés d'un débordement inquiétant.
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Les dix évènements météorologiques les plus marquants

  1. L'inondation des inondations en Alberta

    Image 1. Les eaux de crue de l'Alberta plusieurs mètres de haut.

    En Alberta, l'inondation majeure de 2013 s'est étendue sur un quart de la province et jusqu'au cœur de Calgary. Cette inondation, qui était probablement la plus dévastatrice dans l'histoire du Canada, a bloqué l'accès à des dizaines de collectivités et s'est soldée par une évacuation sans précédent, forçant plus de 100 000 Albertains à quitter leur domicile. 
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  2. Pluies torrentielles à Toronto

    Parc inondé

    Le 8 juillet, deux cellules orageuses distinctes ont frappé Toronto pendant l'heure de pointe du soir. En l'espace de deux heures, cette brève tempête a apporté davantage de pluie que Toronto n'en voit habituellement pendant tout le mois de juillet. On a rarement vu un orage aussi fort inonder une surface comportant plus de ciment que d'herbe.
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  3. Des cultures exceptionnelles à l'Ouest, mais plus ou moins bonnes pour le reste

    Un champ de foin

    Dans l'Ouest, la saison de croissance a été presque parfaite, les producteurs d'aliments l'ayant décrite comme incroyable, explosive, voire la meilleure qu'ils aient jamais vue. Du côté de l'est, la saison de végétation a connu des hauts et des bas : certaines cultures produisaient de bons résultats et d'autres pas.
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  4. Le cauchemar de Noël

    1Arbres brisés à cause de la glace.

    La fin de semaine avant Noël, une violente tempête hivernale a fait tomber sur certaines régions de l’Est du Canada un épais mélange de neige, de grésil, de pluie et de pluie verglaçante qui a fait vivre plusieurs jours de froid et de noirceur à une grande partie de la population. En raison de l’épaisse couche de glace, les rues et les trottoirs sont devenus glissants et dangereux, et des lignes de transport d’électricité ont été endommagées, plongeant dans le noir plus de 500 000 personnes.1
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  5. Y aura-t-il des inondations?

    Deux Canards qui nagent dans l'eau partiellement gelé

    Au début du printemps, une autre inondation importante de la vallée de la rivière Rouge semblait inévitable, mais les jours froids et les nuits encore plus froides du printemps ont ralenti la disparition de l'enneigement tardif record, ce qui a eu un effet apaisant, permettant une fonte lente et graduelle.
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  6. Rétablissement de l'océan Arctique et des Grands Lacs

    Icebergs de l'Arctique

    Dans l'est de l'Arctique, l'été le plus froid subi depuis 15 ans a aidé à ralentir la fonte de la glace de mer dans l'océan Arctique canadien. Dans le cas des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, c'est l'une des années les plus humides jamais enregistrées (13 % plus humide que la normale) qui a aidé à rétablir les niveaux de l'eau.
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  7. Des conditions météorologiques hivernales violentes frappent l'Est

    Les gens marchant sur le trottoir, en essayant de se protéger des rafales de neige.

    En février, deux systèmes météorologiques se sont transformés en un blizzard d'envergure historique entraînant la chute de 60 cm de neige le long de la côte Atlantique. Pour de nombreuses personnes au sud de l'Ontario et du Québec, ce phénomène d'un jour a fait sentir toute sa puissance avec des vents violents à rafales et des tonnes de poudrerie élevée.
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  8. Inondations printanières dans la région de villégiature de l'Ontario

    Cottages près de l'eau

    L'air chaud et humide à la mi-avril a provoqué de graves inondations au nord et à l'est de la baie Georgienne, dans la région de villégiature de l'Ontario. D'énormes quantités de pluie chaude ont aussi fait fondre une accumulation de neige plus tardive que la normale, provoquant une montée des eaux parmi les plus fortes et les plus rapides dans l'histoire récente.
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  9. Un hiver interminable dans les Prairies

    Balles de foin dans un champ couvert de neige.

    Environnement Canada estime que l'hiver dure de décembre à février. Allez dire cela aux habitants des Prairies, où le froid, la neige et la glace ont duré sept mois, d'octobre 2012 à avril 2013. En conséquence, l'hiver est arrivé avant l'Action de grâces et s'est terminé un mois après Pâques.
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  10. Tempêtes en mer et tragédie maritime

    Un navire qui navigue à travers l'eau turbulente

    Parmi les fréquentes tempêtes des mois d'hiver dans l'est de l'Amérique du Nord, aucune n'a été plus tragique que la puissante tempête au cours de laquelle cinq jeunes pêcheurs se sont noyés au large de la Nouvelle-Écosse.
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Finalistes des événements marquants de 2013

Faits saillants régionaux

Canada Atlantique

Québec

Ontario

Provinces des Prairies

Columbie-Britannique

Le Nord

1 La tempête de verglas de Noël dans l’Est du Canada est survenue après la publication de la version originale des dix événements météorologiques les plus marquants de 2013 au Canada. Le document révisé classe maintenant cet événement très important au quatrième rang, les événements suivants ayant été décalés. Quant à l’événement classé au dixième rang dans la publication originale, il fait maintenant partie des finalistes.

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Bilan de l'année - 2013 événements météorologiques

En 2013, les grandes vedettes de l'actualité au Canada sont les inondations. Dans certains cas, les pluies vives et déchaînées étaient mises en cause, tandis que dans d'autres situations, on mettait en avant le mélange des chutes de pluie et de l'eau de fonte. Ajoutez à cela un paysage urbain ayant une capacité limitée pour absorber les quantités d'eau qui s'ensuivent et vous obtiendrez les ingrédients clés d'un débordement inquiétant. La plus forte inondation s'est déroulée en juin, lorsque des averses torrentielles ont submergé Calgary et de vastes zones du sud de l'Alberta, obligeant 100 000 Albertains à quitter leurs foyers et causant des milliards de dollars de dommages. Trois semaines plus tard, de grandes portions du centre de Toronto sont à leur tour inondées par quelques-unes des plus fortes chutes de pluie quotidiennes qu'il a été donné d'observer dans l'histoire de la ville. Les Canadiens étaient stupéfaits à la vue des forces de la nature immédiates et puissantes qui balayaient leurs rues et leurs jardins. Selon le Bureau d'assurance du Canada, ces deux événements constituent la première et la troisième des plus grandes catastrophes naturelles assurées dans l'histoire du Canada. Il convient de noter l'intérêt évident de la nature pour Calgary. L'inondation de cette année marque une quatrième année consécutive où le temps violent frappe la ville durement. L'année dernière, comme en 2010, une tempête de grêle colossale a engendré des pertes de propriétés se chiffrant à plusieurs millions de dollars. En 2011, un puissant chinook a traversé le centre-ville de Calgary à des vitesses de la force d'un ouragan causant des millions de dollars de dommages supplémentaires.

Parmi d'autres événements d'inondation, on compte les averses d'avril et une fonte des neiges soudaine dans la villégiature du centre de l'Ontario qui ont engorgé les rivières et fait monter l'eau à des niveaux d'inondation historiques qui n'ont pas été observés depuis 100 ans. En juin, des rivières gonflées sont sorties de leur lit à Fort McMurray, forçant ainsi l'évacuation de centaines d'individus. Parmi tous ces événements, le plus surprenant était peut-être le manque réel d'expérience en matière d'inondations dans l'est des Prairies. D'après les prévisions, la région devait faire face à une autre inondation importante en 2013, qui aurait constitué sa troisième en cinq ans; cependant, ce que les experts considéraient comme une inondation « certaine » n'a pas eu lieu en raison du printemps froid qui a ralenti la fonte des neiges et qui a permis de gérer les débits d'eau.

Cette « inversion » a constitué un descripteur pour deux des principaux événements météorologiques de cette année. Dans l'est de l'Arctique, l'été le plus froid enregistré depuis 15 ans (parmi d'autres facteurs) a aidé à ralentir la fonte de la glace de mer dans l'océan Arctique canadien à 3 % de la couverture minimale normale et a entraîné la plus grande étendue de glace depuis 2005. Dans le cas des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, c'est l'une des années les plus humides jamais enregistrées (13 % plus humide que la normale) qui a aidé à rétablir les niveaux de l'eau. Une seule année ne permet pas d'établir une tendance, surtout si l'on tient compte de la variabilité intrinsèque du système climatique planétaire. Les caractéristiques météorologiques constituant une valeur sûre au Canada sont les fortes tempêtes et celles que nous subissons font toujours la une de l'actualité. En 2013, les vedettes les plus importantes de notre actualité étaient deux puissantes tempêtes qui ont eu lieu en février : l'une d'elles a commencé en tant que système dépressionnaire en Alberta et s'est rapidement transformée en une puissante tempête du nord-est dans les provinces de l'Atlantique, mettant alors des millions de Canadiens vivant dans l'est sur un pied d'alerte. L'autre a conduit à la noyade de cinq jeunes pêcheurs originaires de la Nouvelle-Écosse, ce qui nous a tous attristés.

Sur une note positive, nous avons échappé à des tornades mortelles et à de graves sécheresses en 2013. Notre air était également plus clair que la plupart des années précédentes, l'année s'est révélée calme pour ce qui est des incendies de forêt et on a noté une quantité moins importante de moustiques porteurs du virus du Nil occidental. La saison des ouragans s'est également déroulée sans histoire – calme et tranquille dans l'océan Atlantique et dans la mer des Caraïbes en dépit des prévisions désastreuses et de l'apparition du typhon Haiyan de l'autre côté de la planète, qui était l'une des tempêtes tropicales les plus intenses sur Terre. Pour les producteurs agricoles vivant dans l'ouest, ce fut une bonne année pour les cultures. La Colombie-Britannique a également connu un été presque parfait avec le mois de juillet le plus sec et le plus ensoleillé jamais enregistré.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, il s'agissait encore d'une année chaude au Canada (notre 17e année consécutive) même si elle n'était pas aussi chaude qu'au cours des années précédentes. Les températures de chaque région étaient plus chaudes ou presque normales, en particulier dans le sud de la Colombie-Britannique où les climatologues ont enregistré la quatrième période de décembre (2012) à novembre (2013) la plus chaude de la région depuis 66 ans. D'autre part, d'après les mesures, les températures dans les Prairies étaient plus chaudes que la normale en 2013 d'à peine 0,1 °C. Cela n'est pas surprenant, puisqu'elles ont subi ce qu'il semble être un septième mois d'hiver interminable. Pour ceux qui sont situés dans l'est, les conditions météorologiques chaudes ont été également rares, avec un été qui s'est révélé aguicheur sans réellement se montrer. Des températures élevées ont été brièvement ressenties pendant une semaine en juillet et brièvement encore en septembre au cours de ce qui s'est révélé être l'un des étés les plus courts depuis des années.

Les événements météorologiques les plus marquants du Canada pour 2013 sont classés de un à dix en fonction du degré auquel le Canada et les Canadiens ont été touchés, de l'étendue de la région touchée, des répercussions sur l'économie et du temps pendant lequel l'événement a fait la manchette.

  1. No 1. L'inondation des inondations en Alberta
  2. No 2. Pluies torrentielles à Toronto
  3. No 3. Des cultures exceptionnelles à l'Ouest, mais plus ou moins bonnes pour le reste  
  4. No 4. Y aura-t-il des inondations
  5. No 5. Rétablissement de l'océan Arctique et des Grands Lacs
  6. No 6. Des conditions météorologiques hivernales violentes frappent l'Est
  7. No 7. Inondations printanières dans la région de villégiature de l'Ontario   
  8. No 8. Un hiver interminable dans les Prairies
  9. No 9. Tempêtes en mer et tragédie maritime
  10. No 10. Ensoleillé et sans pluie en Colombie-Britannique

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Nº1 L'inondation des inondations en Alberta

Figure 1a.Carte du Canada mettant en évidence le sud de l'Alberta. Cliquer pour grande carte.

En Alberta, l'inondation majeure de 2013 s'est étendue sur un quart de la province et jusqu'au cœur de Calgary, la quatrième plus grande ville du Canada. Cette inondation a bloqué l'accès à des dizaines de collectivités de la province et s'est soldée par une évacuation sans précédent, la plus grande au Canada en plus de 60 ans, forçant plus de 100 000 Albertains à quitter leur domicile. Il s'agit également de la catastrophe naturelle la plus coûteuse qu'a connue le Canada, plus coûteuse encore que la tempête de verglas qui a ravagé l'Est canadien en 1998. Les économistes estiment que l'inondation aura entraîné des dommages, des pertes et des coûts de rétablissement s'élevant à plus de six milliards de dollars, ce qui comprend un montant record de deux milliards de dollars en sinistres assurés. L'inondation laisse derrière elle des pertes d'infrastructure incroyables, avec 1 000 km de chemins détruits et des centaines de ponts et de ponceaux submergés. Parmi les sinistres assurés, on compte des milliers de voitures et de maisons qui ont été démolies et endommagées par des refoulements d'égouts et par de petits cours d'eau qui se sont transformés en violents torrents.

Image 1a. Les eaux de crue de l'Alberta plusieurs mètres de haut.

Les inondations sont monnaie courante dans le sud de l'Alberta, notamment en juin; en effet, le mois de juin est habituellement le mois le plus humide de l'année et la période pendant laquelle une fonte de neige des montagnes commence à être observée à l'échelle des Prairies. L'inondation majeure de cette année, qui s'est étendue de Canmore à Calgary (et plus loin encore), a été exacerbée par de nombreux événements hydrométéorologiques antérieurs survenus dans le cours supérieur du bassin versant de la rivière Bow. D’abord, il a commencé à neiger dans le sud de l'Alberta avant l'Action de grâces de 2012, et les chutes de neige ont seulement cessé un mois après Pâques. En mai, l'enneigement dans les montagnes était considérable, la neige atteignant une hauteur de plus d'un mètre à certains endroits. De plus, le sol était saturé et les ruisseaux et rivières étaient gonflés après un printemps humide. Du 23 au 24 mai, les stations météorologiques situées à Calgary et dans certains contreforts ont enregistré des chutes de pluie plus importantes que durant l'inondation survenue un mois plus tard. Le 25 mai, 96 mm de pluie sont tombés à Livingstone. En outre, un bref réchauffement au cours de ce même mois a provoqué le début de la fonte de l'enneigement de près d'un mètre situé à la limite forestière. Quelques semaines auparavant, des images satellitaires avaient indiqué que les niveaux des eaux souterraines du bassin étaient plus élevés que la moyenne, ce qui laissait bien peu d'espace supplémentaire pour accueillir d'autres eaux provenant de la pluie et de la fonte de la neige.

Image 1b. Les secouristes aident à enlever un enfant d'une maison inondée.

Il n'est donc pas surprenant que la « bombe à eau » qui a explosé le 19 juin ait fait des ravages. La tempête était accompagnée d'une dépression en altitude humide, lente et intense qui s'est immobilisée au-dessus du sud de l'Alberta, occasionnant trois jours de pluie torrentielle. La dépression a toutefois pris une tournure particulière lorsqu'elle s'est immobilisée au-dessus des montagnes pendant plusieurs jours par suite d'une crête barométrique massive située au nord; cette crête a empêché le déplacement de la dépression vers l'est et l'a immobilisée au-dessus des montagnes Rocheuses. La zone de basse pression vaste et stationnaire a attiré de l'air chaud et des quantités incroyables d'humidité provenant de l'océan Pacifique, du golfe du Mexique et d'ailleurs, puis des pluies torrentielles se sont abattues sur le bassin versant des Rocheuses, dans le sud-est de la Colombie-Britannique et dans le sud de l'Alberta. Il est intéressant de noter que ce même système de haute pression avait précédemment contribué aux incendies de forêt dévastateurs survenus au Colorado ainsi qu'aux températures maximales record relevées au Yukon et en Alaska. Le 19 juin en fin de journée, le ciel s'est dégagé et des chutes de pluie intenses ont été observées pendant 15 à 18 heures, comme si un tuyau d'arrosage avait été installé directement au-dessus du sud-ouest de l'Alberta. La dépression immobilisée crachait des éclairs et continuait d'inonder les montagnes, faisant fondre la neige accumulée sans toutefois entraîner la fonte du sol partiellement gelé. Le sol déjà saturé des pentes abruptes couvertes d'une mince couche de neige ne pouvait absorber plus d'eau.

Image 1c. Les secouristes aider les gens à évacuer par bateau.

Calgary a reçu 68 mm en 48 heures, mais la chute de pluie à l'ouest de la ville dans les cours supérieurs élevés des rivières Bow et Elbow a été exceptionnellement lourde et torrentielle; la quantité et l'intensité de cette chute de pluie ressemblaient davantage à celles d'une tempête tropicale. Des taux de chute de pluie de 3 à 5 mm/h sont considérés comme étant élevés; cette tempête a occasionné des taux de 10 à 20 mm/h dans les zones plus élevées, et de nombreuses stations ont indiqué que 50 à 70 % des chutes de pluie de la tempête s'étaient produites au cours des 12 premières heures. En moyenne, les totaux variaient de 75 à 150 mm sur deux jours et demi; Burns Creek (situé à l'ouest de High River, à 1 800 m d'altitude) a enregistré un total phénoménal de 345 mm. À Canmore, plus de 200 mm de pluie sont tombés, soit dix fois l'équivalent d'une chute de pluie estivale normale. L'air chaud et la pluie, qui ont fait fondre jusqu'à 60 cm de neige accumulée, ont également contribué à l'inondation; la fonte de l'enneigement a été d'environ 25 % supérieure à la normale pour cette période de l'année, ce qui s'est soldé par le gonflement instantané des cours d'eau et des petits ruisseaux.

Image 1d. Les eaux de crue  à mi-hauteur des poteaux de téléphone.

Des inondations déchaînées et des coulées de boue ont forcé la fermeture de la Transcanadienne, isolant ainsi Banff et Canmore à l'épicentre de l'inondation des montagnes. Des ruisseaux torrentueux se sont attaqués aux rives et aux arrière-cours, ne laissant derrière eux que des terrasses en ruines et des clôtures tordues. Une entonnaison de gravier et de blocs rocheux, qui s'est déplacée avec les eaux tumultueuses, a littéralement dépouillé des arbres de leur écorce jusqu'à dix mètres au-dessus du sol. À Canmore, des maisons entières faisaient saillie sur les berges de Cougar Creek, qui étaient rongées progressivement par les eaux tourbillonnantes. Des résidents, l'eau jusqu'à la taille, tentaient désespérément de se rendre en lieu sûr. Des équipes d'intervention d'urgence ont fait usage d'hélicoptères, de bateaux, de moissonneuses-batteuses, de chargeurs frontaux et d'épandeurs de fumier pour sauver des résidents en détresse. Plus d'une vingtaine de villes ont décrété l'état d'urgence. Des collectivités entières, y compris celles de High River et de Bragg Creek, ont fait l'objet d'ordres d'évacuation obligatoires. La vitesse à laquelle la rivière s'est déplacée dans High River, une ville de près de 13 000 personnes, était plus rapide que le débit de Niagara Falls; plus de la moitié de la ville a été inondée. De nombreuses collectivités des Premières nations ont été particulièrement touchées par les inondations; six mois plus tard, bien des résidents ne sont toujours pas rentrés dans leurs maisons.

Image 1e. Voie ferrée renversé  causée par les inondations.

Dans le centre-ville de Calgary, 4 000 entreprises ont été touchées et 3 000 immeubles ont été inondés. Au Saddledome, l'eau s'est élevée jusqu'à la 10e rangée. Dans le Stampede Park, les écuries et les étables ont été envahies par plus de deux mètres d'eau. Pour ce qui est du zoo de Calgary, partiellement submergé, des employés ont dû déplacer de nombreux animaux exotiques au ranch du zoo, situé au sud de la ville. Les dégâts ne se limitent pas à l'inondation de dizaines de parcs urbains et de plus de 100 km de sentiers riverains; les débris de l'inondation (eau, boue, arbres déracinés et autres débris) par les rivières Bow et Elbow ont détruit des routes, des chemins de fer et des tronçons de réseaux de transport en commun de même que de nombreuses passerelles pour piétons. Cette inondation est une tragédie qui va bien au-delà des coûts de remplacement des propriétés et des biens. En effet, quatre personnes ont perdu la vie après avoir été emportées par le courant, et l'inondation a changé la vie de milliers d'Albertains et de leurs familles. Le volume et la force incroyables des eaux déchaînées ont changé de manière visible et permanente le paysage et la beauté du sud de l'Alberta; entre autres, le relief naturel du paysage et des chenaux des rivières, dont l'évolution prend normalement des siècles, a été détruit en moins de deux jours.

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Nº2 Pluies torrentielles à Toronto

Figure 2a. Carte du Canada mettant en évidence la région du Grand Toronto. Cliquez pour grande carte.

Une masse d'air estivale avec des orages « communs » intégrés a traversé une bonne partie du sud de l'Ontario au cours de l'après-midi et de la soirée du 8 juillet. La seule préoccupation pour les prévisionnistes était sa teneur exceptionnellement élevée en eau précipitable et son mouvement lent. Après un début de journée calme, la situation a commencé à changer en milieu d'après-midi lorsqu'un petit groupe d'orages est passé au-dessus de la baie Georgienne et a poursuivi sa course en direction du sud-sud-est. À 17 h, il pleuvait fortement au centre de la tempête, au nord de l'autoroute 401 et à l'aéroport international Lester B. Pearson de Toronto. Au même moment, une autre ligne d’orages plus faibles s'est formée au nord-ouest de la région du Grand Toronto (RGT), puis s'est déplacée en direction du sud-est, vers le centre-ville. À 17 h 30, cette tempête relativement faible a pris une ampleur spectaculaire. Soudainement, Toronto a été confrontée à deux cellules orageuses distinctes (la deuxième suivant de très près la première) qui ont ralenti leur course avant de s'arrêter au-dessus de la ville. En l'espace de deux heures, la brève tempête a apporté davantage de pluie que Toronto n'en voit habituellement pendant tout le mois de juillet. De plus, la zone touchée était la plus urbanisée du Canada. On a rarement vu un orage aussi fort inonder une surface comportant plus de ciment que d'herbe. Les quantités totales de pluie suivantes à l'intérieur et autour de la RGT aident à placer le centre de l'événement au centre-ville : 126,0 mm pour l'aéroport Pearson de Toronto, 96,8 mm pour la ville de Toronto, 85,5 mm pour l’île de Toronto, 65,8 mm pour Downsview, 51,5 mm pour East York, 19,8 mm pour Richmond Hill, 4,8 mm pour Oshawa, 4,2 mm pour Oakville et 4,2 mm pour Hamilton. La tempête a été remarquable en raison de l'intensité de la pluie, dépassant largement la capacité des égouts pluviaux et provoquant un ruissellement du surplus d'eau dans les rues de la ville, vers les ruisseaux et les rivières. La majorité de la pluie est tombée en l'espace de deux heures, de 16 h 20 à 18 h 30 environ. De nombreuses personnes ont comparé les chutes de pluie de cette tempête à celles de l'ouragan Hazel, survenu en octobre 1954.

GO Transit à côté de la rivière Don avec le niveau d'eau très élevé.

L'impact de la tempête a été accentué par les 38 mm de pluie qui étaient tombés la veille. Ajoutons à cela un printemps et un début d'été anormalement humides (les plus humides depuis 2000). Du 1er avril au 7 juillet, on a enregistré à l'aéroport Pearson de Toronto des chutes de pluie de 50 à 75 % supérieures aux normales. Pour couronner le tout, la tempête s'est abattue durant les heures de pointe de l'après-midi, piégeant des millions de personnes qui rentraient chez elles après leur journée de travail. Les 126,0 mm de pluie ont constitué un nouveau record quotidien à l'aéroport (le record pour la station remonte à novembre 1937) et un record pour le mois de juillet au complet (le précédent record de chutes de pluie quotidiennes pour le mois de juillet a été établi le 28 juillet 1980, lorsque 118,5 mm de pluie sont tombés). Le précédent record quotidien pour n'importe quelle journée à l'aéroport international Pearson de Toronto a été établi pendant l'ouragan Hazel, le 15 octobre 1954, lorsque 121,4 mm de pluie sont tombés. La tempête du 8 juillet a également établi un record pour la quantité totale de pluie enregistrée sur une période de 30 minutes ainsi que de 1, 2, 6 et 12 heures à l'aéroport international Pearson de Toronto; toutes les quantités enregistrées dépassaient d'ailleurs les valeurs des périodes de retour de 100 ans. Il est intéressant de noter que les chutes de pluie quotidiennes lors de la tempête ne constituaient PAS la valeur la plus élevée archivée par Environnement Canada sur l'un des pluviomètres de la région du Grand Toronto. À North York (Downsview), 140,6 mm de pluie ont été enregistrés le 19 août 2005, avec des accumulations maximales de 175 mm (données non officielles) dans une arrière-cour à Thornhill. Les chutes de pluie quotidiennes historiques les plus élevées en dehors de Toronto ont été relevées au nord-ouest de l'aéroport Pearson, à Snelgrove, où 181,6 mm de pluie sont tombés pendant l'ouragan Hazel.

Flooded park

Le Bureau d'assurance du Canada a estimé à près d'un milliard de dollars les dommages causés par la tempête du 8 juillet. Il s'agit de la catastrophe naturelle la plus coûteuse qu'aient jamais connue Toronto et l'Ontario. La tempête a occasionné d'importants arrêts et retards de circulation, des fermetures de routes, des annulations de vols et des inondations un peu partout à Toronto et à Mississauga. Les chutes de pluie extraordinaires ont submergé plusieurs routes et passages inférieurs, forçant les automobilistes à abandonner leur véhicule. Des vidéos montrent des voitures flottant dans les rues et sur les autoroutes, des dolines se formant et des serpents nageant à l'intérieur de trains de banlieue à l'arrêt. Des milliers de personnes ont été bloquées et certaines ont dû être secourues par bateau. D'autres ont abandonné leur véhicule et, ayant de l'eau jusqu'aux cuisses, ont marché le long de routes ressemblant davantage à des canaux. Environ 500 000 ménages, principalement dans l'ouest de la région du Grand Toronto, ont subi des coupures d'électricités allant de quelques heures à plusieurs jours. Quelque 3 000 sous-sols ont été inondés lors de la tempête de pluie, ce qui a provoqué d'importants dommages.

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Nº3 Des cultures exceptionnelles à l'Ouest, mais plus ou moins bonnes pour le reste

Figure 3a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

Les agriculteurs décrivent rarement les conditions météorologiques comme étant parfaites. Et l'on comprend bien pourquoi! La saison de végétation est de longue durée et le temps peut rapidement se gâter, et ce, à tout moment entre les semences et les récoltes. Dans l'Ouest, la saison de végétation a été presque parfaite cette année, les producteurs d'aliments, d'ordinaire réservés, l'ayant décrite comme étant incroyable, remarquable, explosive, voire la meilleure qu'ils n'aient jamais vue. Du côté de l'est, la saison de végétation a connu des hauts et des bas : certaines cultures produisaient de bons résultats et d'autres pas, et de nombreux obstacles devaient être surmontés en cours de route.

Un champ de foin récolté. © Environnement Canada Photo: Mario Ouellet

La période de végétation dans l'Ouest n'a pas commencé de façon très prometteuse, compte tenu de l'hiver long, qui n'en finissait pas, et du début du printemps frais et humide. Bien que les inondations n'aient pas été généralisées, les sols étaient froids et saturés et le travail sur le terrain était trois semaines en retard. À la fin août, la saison avait repris du bon en raison de l'absence de températures caniculaires et de sécheresse. L'humidité des sols s'est également avérée de bonne à excellente tout au long de la saison. En outre, ce qui contraste grandement avec l'année précédente, les temps violents étaient plutôt localisés et moins fréquents. En effet, la Canadian Crop Hail Association a signalé que, comparativement à 2012, les réclamations concernant la grêle étaient moins nombreuses d'un tiers en Alberta et de deux tiers en Saskatchewan. Au cours de la dernière moitié de juillet et de la première moitié d'août, la température très fraîche et les pluies adéquates ont été bénéfiques pour les cultures, qui en étaient généralement au stade de croissance reproductive. Les agriculteurs ont connu des cultures records, grâce aux conditions météorologiques idéales pour la végétation et aux conditions optimales de mûrissement et de séchage. Les températures de septembre ont été parmi les plus chaudes de toute l'histoire. En outre, il n'y a pas eu de gel meurtrier ni de chutes de neige au moment des récoltes, et seulement un gel infime à la mi-septembre ayant causé des dommages minimaux, puisque l'ensemble des cultures avaient atteint la maturité. À la mi-septembre, les récoltes étaient effectuées à 85 % et à l'Action de grâces, tout était terminé. Selon les prévisions de Statistique Canada, les agriculteurs de l'Ouest ont récolté une quantité record de 30,5 millions de tonnes de blé en 2013. Dans certaines zones, le rendement de blé dur était de 20 boisseaux supérieur aux meilleurs résultats jamais obtenus par les cultivateurs. Le rendement et la qualité étaient superbes, mais les prix laissaient à désirer! La récolte de grains de cette année était si importante que certains fermiers ont dû empiler le grain sous le sol, car leurs cellules à grains débordaient et les sacs à ensilage étaient épuisés.

Un champ de foin

En Colombie-Britannique, de longues périodes de temps sec et ensoleillé et des journées chaudes, sans toutefois être caniculaires, ainsi que des nuits fraîches ont produit certaines des baies les plus grosses et les plus sucrées jamais vues, ainsi qu'un cru fantastique dans le domaine vinicole. À Kelowna, par exemple, on a enregistré 64 journées où les températures en après-midi étaient inférieures à 30 °C et supérieures à 10 °C pendant la nuit, soit deux fois plus de journées où les combinaisons thermiques ont été optimales dans les dernières années. La seule imperfection a été une brève tempête de grêle le 29 septembre, ayant abîmé les pommes non cueillies et entreposées dans le sol, à l'intérieur de cellules ouvertes.

En Ontario et au Québec, le rendement a été excellent pour les producteurs de sirop d'érable, ce qui constitue une nette amélioration par rapport à l'année précédente, où la saison a été écourtée en raison des chaleurs records du mois de mars. Les producteurs de pommes de l'Ontario ont été également hautement satisfaits, en raison du rendement considérablement supérieur à la saison de végétation exécrable de 2012, où la grêle et les temps violents ont ravagé près de 80 % des cultures et poussé certains cultivateurs à cesser leurs activités. Toutefois, les cultivateurs du sud-ouest de l'Ontario ont dû faire face à quelques écueils, selon leur emplacement et la nature de leurs cultures. Certains champs ont été trop touchés par les pluies ou juste assez, et ont connu une touche de gel précoce, ou pas du tout. Certains cultivateurs ont dû replanter trois fois en raison des pluies ayant détruit les deux premières plantations, perdant ainsi un mois entier de conditions météorologiques. Dans certaines zones, les inondations ont persisté au cours de l'été, y compris à Windsor et à Toronto, où l'on a connu le mois de juillet le plus pluvieux de l'histoire. Un nombre important d'hectares de légumes et de blé ont été perdus en raison de la pourriture des racines. Dans le comté d'Essex, les cultures de tomates ont été réduites de 25 % en raison de pluies abondantes. Les cultures de blé, auparavant prometteuses, se sont avérées problématiques, reposant sur le sol, les systèmes radiculaires étant incapables de soutenir les tiges, rendant ainsi la récolte du blé impossible. En outre, le champignon de l'espèce Fusarium a contaminé les cultures, les rendant impropres à la consommation humaine ou animale. L'humidité toujours présente au mois d'octobre a endommagé la culture de haricots comestibles, et a rendu quasi impossible la plantation du blé d'hiver de l'année suivante. Au bout du compte, le rendement et la qualité étaient variables d'une culture et d'une zone à l'autre; toutefois, les conditions météorologiques concluant la saison entre le 22 septembre et le 5 octobre ont permis aux cultivateurs d'obtenir une meilleure récolte que ce qui était escompté.

Les producteurs d'aliments du Québec ont aussi fait face à des conditions météorologiques variables, et ce, pendant presque toute la saison de végétation, mais le rendement des cultures s'est néanmoins approché des moyennes historiques ou a été légèrement inférieur. La saison de végétation a commencé tôt, grâce à certaines chaleurs bienvenues au cours de la première semaine du mois de mai, mais les conditions météorologiques fraîches et très humides connues pendant le reste du mois, ainsi qu'au cours de juin, ont désenchanté les cultivateurs. Le temps chaud et équilibré en juillet a aidé à récupérer ce qui avait été perdu à la fin mai et en juin, toutefois, le mois d'août frais et humide a de nouveau gêné la croissance des cultures. Le mois de septembre s'est avéré plus ou moins normal, puis a été suivi d'un excellent mois d'octobre qui a aidé les cultures à atteindre leur maturité à temps.

Dans les Maritimes, la saison de végétation a commencé tôt, mais les semaines le temps frais et très humide du mois de mai, juin et juillet ont ralenti la croissance. La pollinisation a été problématique, et les pluies printanières excessives ont forcé les cultivateurs à replanter, alors que d'autres ont dû composer avec de l'érosion hydrique. Le temps était si frais et humide que les abeilles ne parvenaient même pas à faire leur travail. Un cultivateur de pommes de terre de Perth-Andover, au Nouveau-Brunswick, a affirmé ne pouvoir se souvenir d'aussi mauvaises conditions de plantations et de croissance. Les semences et les plantons ont pourri dans la boue. Les producteurs de fraises ont également été préoccupés par des parcelles inondées. À Fredericton, on a connu le mois de juillet le plus pluvieux de tous les temps, où une quantité de pluie 2,5 fois supérieure à la quantité normale a été enregistrée. Pour comble, la saison de végétation entre mai et août a été accablée par une quantité de pluie 170 % supérieure à la normale, ce qui n'avait jamais été observé depuis plus de 130 ans. En Nouvelle-Écosse, les problèmes connus n'étaient pas tant liés à la pluie, mais plutôt au temps sombre et humide. Entre la seconde semaine de mai et la fin de juin, il a plu pendant plus de 40 journées sur 50. Seule l'île du Prince-Édouard a connu des tendances différentes, la période d'avril à octobre s'étant avérée plus chaude qu'à la normale, et la quantité de pluie enregistrée du mois d'avril au mois d'octobre n'atteignant seulement que les deux tiers de la quantité normale. Dans la région, une longue période de temps chaud et ensoleillé en septembre et en octobre a été idéale pour la croissance des cultures ainsi que les récoltes. Les cultivateurs de pommes de terre ont profité des meilleures conditions météorologiques observées depuis des années, et ont pu terminer les récoltes d'automne à temps. La récolte de pommes a commencé une semaine en avance et la qualité a été spécialement bonne pour ce qui est de la taille des fruits et de leur couleur. En outre, l'absence de conditions météorologiques liées aux tempêtes tropicales a fait en sorte que les pommes sont demeurées sur les arbres jusqu'à ce qu'elles soient mûres et cueillies.

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Nº4 Le cauchemar de Noël

Figure 4a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

La fin de semaine avant Noël, une violente tempête hivernale a fait tomber sur certaines régions de l’Est du Canada un épais mélange de neige, de grésil, de pluie et de pluie verglaçante qui a fait vivre plusieurs jours de froid et de noirceur à une grande partie de la population. En raison de l’épaisse couche de glace, les rues et les trottoirs sont devenus glissants et dangereux, et des lignes de transport d’électricité ont été endommagées, plongeant dans le noir plus de 500 000 personnes. En plus des ravages qu’elle a engendrés dans la plus grande ville canadienne, la tempête a nui à la circulation en Amérique du Nord pendant une période de l’année où les gens voyagent le plus. Bien qu’elle ait créé énormément de dommages, la tempête ne peut en rien se comparer à la crise du verglas qui a paralysé la même région en 1998. La tempête de 1998, en effet, avait fait plus de deux douzaines de victimes et avait laissé quatre millions de personnes dans l’obscurité.

Le caractère pittoresque de la tempête de Noël n’enlève rien aux conditions extrêmement dangereuses qu’elle a provoquées, en abattant notamment les lignes électriques lesquelles se sont entremêlées avec des branches d’arbres cassées, perchées au-dessus des routes et des terrains. La région touchée commençait au lac Huron, passait par la région du Grand Toronto, s’étendait à l’est le long de l’autoroute 401 jusqu’à Cornwall, englobait les Cantons de l’Est au Québec jusqu’aux régions centrales des Maritimes, autour de la baie de Fundy. L’épicentre de l’épisode de pluie verglaçante se trouvait au sud de l’Ontario, entre Niagara et Trenton, région qui a reçu en deux jours entre 20 et 30 mm de pluie – l’équivalent de plus de deux ans de précipitations.

Le système météorologique complexe en provenance du Texas a poussé de l’air chaud et humide vers le Nord, par-dessus la mince couche de surface d’air froid qui l’attendait dans l’Est du Canada. La première vague a causé des précipitations mixtes constantes dans le Sud de l’Ontario à partir de la fin de journée le 20 décembre et jusqu’au lendemain matin. Quelques heures de précipitations intermittentes ont suivi avant qu’une tempête plus puissante, canalisant des charges d’humidité provenant du golfe du Mexique, commence en fin d’après-midi, pour ne cesser que le lendemain. À l’aéroport Pearson de Toronto, d’impressionnantes précipitations de pluie et de bruine verglaçantes ont commencé en soirée le 20 décembre pour se terminer qu’en fin d’après-midi le 22 décembre, pour un total de 43 heures, alors que les températures restaient assez constantes, soit environ un degré autour du point de congélation, pendant 60 heures. La ville de Trenton, quant à elle, a vécu 55 heures de précipitation verglaçante, alors que les régions plus au nord – entre Kincardine et Ottawa – étaient aux prises avec la neige et le grésil : Ottawa en a reçu le plus avec 18 cm de neige tandis que Cornwall recevait 15 cm de grésil. Au sud-ouest de l’Ontario et le long de la rive nord du lac Érié, la pluie était omniprésente, l’accumulation totalisant entre 40 et 70 mm. Les régions de Montréal et de Saint-Hyacinthe ont surtout reçu de la neige, soit 11 et 20 cm respectivement, alors que 65 cm de neige tombaient sur la Gaspésie, accompagnée de vents violents. L’accumulation totale de pluie verglaçante au Québec a varié entre 15 et 25 mm dans la vallée du Richelieu et à Sherbrooke, et dans les régions centrales des Maritimes, la pluie verglaçante a laissé partout une couche de glace de 10 à 30 mm d’épaisseur.

Arbres brisés à cause de la glace.

Comme les températures sont restées sous le point de congélation après la tempête, la fonte a été peu importante. Les vents sont devenus plus forts, brisant pendant toute une semaine les branches lourdement chargées de glace, qui à leur tour endommageaient les lignes électriques. Plus de la moitié des gens qui ont manqué d’électricité habitaient dans la région de Toronto, ce qui a amené Toronto Hydro à parler d’une des plus importantes tempêtes de verglas de l’histoire. La pluie et la glace ont endommagé le réseau de transport en commun de la ville, rendu inutilisable une station de pompage des eaux et réduit deux importants hôpitaux à utiliser des groupes électrogènes de secours. Les centres communautaires ont été ouverts pour réchauffer et nourrir des milliers de citoyens, alors que les détaillants avaient du mal à rester ouverts pendant une des semaines de magasinage les plus occupées et les plus rentables de l’année.

Au Québec, 53 000 abonnés ont subi des pannes d’électricité, la plupart étant situés dans les Cantons de l’Est, en Montérégie et à Montréal. Dans les Maritimes, la région la plus touchée avait comme centre Rothesay et St. Stephen, au Nouveau-Brunswick, où plusieurs milliers de personnes ont subi des pannes d’électricité intermittentes. Des camions d’électriciens du Michigan et du Maine, et même d’aussi loin que le Manitoba, sont arrivés pour apporter leur soutien, mais le rétablissement de l’électricité s’est avéré long et difficile, les équipes de réparation ayant à composer avec la neige épaisse, les surfaces glissantes et les amas de débris afin d’atteindre les secteurs endommagés. Le lendemain de Noël, plus de 100 000 personnes étaient privées d’électricité dans leur maison, leur entreprise ou leur exploitation agricole.

La tempête est soupçonnée d’avoir joué un rôle dans certains décès en Ontario et au Québec, dont six collisions mortelles sur l’autoroute et cinq morts par empoisonnement au monoxyde de carbone dues à l’utilisation de génératrices au gaz et d’autres méthodes de chauffage non sécuritaires. Les coûts additionnels entraînés par les heures supplémentaires des travailleurs, la nourriture avariée et les dommages subis par les maisons, les véhicules et les infrastructures publiques sont évalués à plus de cent millions de dollars. Les arbres perdus, quant à eux, sont irremplaçables. À Toronto seulement, certaines rues ont perdu entre 50 % et 80 % de leurs arbres mûrs, ce qui a laissé de grands trous dans la forêt urbaine.

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Nº5 Y aura-t-il des inondations?

Figure 5a. Carte du Canada. S'il vous plaît se référer à la Grand carte pour plus de détails.

Au début du mois de mars, les prévisionnistes des crues du Manitoba et de la Saskatchewan se sont inquiétés des quantités record d'enneigement (le triple de la moyenne dans certains secteurs), de l'épaisseur des glaces riveraines, ainsi que du dégel plus lent qu'à la normale, qui contribueraient ensemble à l'augmentation de la menace d'inondation. Les probabilités d'exposition de la vallée de la rivière Rouge aux pires inondations depuis les cinq dernières années dépendaient de facteurs indéterminés, comme les tempêtes de printemps et l'échelonnement de fontes de neige de surface et la débâcle dans les fossés et rivières. Sur une note optimiste, les sols ont été exposés à une moisissure moindre, au moment du gel à l'automne précédent, ce qui veut dire qu'ils présentaient une capacité d'absorption accrue des ruissellements provenant de la fonte des neiges du printemps. Les craintes d'inondations ont continué d'augmenter alors que les conditions météorologiques hivernales ont perduré jusqu'au printemps. À la mi-avril, au moins 70 % de la surface des sols était toujours couverte de neige. De surcroît, l'accumulation des neiges printanières était deux fois supérieure à la normale et leur teneur en eau était très élevée dans la portion des États-Unis et du Canada de la vallée de la rivière Rouge. Les températures en mars et en avril (tout juste au-dessus du point de congélation pendant la journée, et glaciales pendant la nuit), étaient les plus froides observées en 16 années, ce qui a ralenti la fonte des neiges printanières considérablement, et a aggravé les perspectives d'inondations le long des rivières Rouge, Assiniboine, Pembina, Souris et Qu’Appelle.

Deux Canards qui nagent dans l'eau partiellement gelé

Puisque l'on s'attendait à ce que le niveau d'eau des rivières des Prairies monte de deux à trois semaines plus tard qu'à l'habitude, les autorités ne savaient trop à quoi s'attendre. D'autre part, un printemps chaud conduirait à une fonte des neiges et des glaces rapide, et ce, avant les averses d'avril. Un dégel tardif augmente le risque de réchauffement soudain et inévitable, causant la fonte des neiges, et possiblement la formation d'embâcles, de pluies printanières et de courants d'eau douce spontanés. Un printemps froid peut également provoquer des inondations en ralentissant la fonte des neiges et en provoquant la pénétration progressive des eaux de fonte. Les eaux sont susceptibles de se déplacer par étapes, à savoir, lentement, en surface, dans les fossés et rivières, les affluents, puis par les cours d'eau principaux, plutôt que simultanément.

Quoi qu'il en soit, les potentielles inondations diluviennes ne se sont pas produites. L'inlassablement glacial printemps que les résidents des Prairies maudissaient tant s'est en fait avéré bénéfique. Les jours froids et les nuits encore plus froides ont ralenti la disparition de l'enneigement tardif record, ce qui a eu un effet apaisant, permettant une fonte lente et graduelle. Les principales rivières ont commencé à s'écouler avant que leurs affluents s'y déversent, celles du Canada ont suivi leur cours avant que se présentent les eaux de bassins versants des États-Unis, et de multiples stades de fonte ont eu lieu, évitant ainsi un large torrent d'eau. On ne pouvait espérer mieux.

Une rivière qui est en train de dégeler.

Au début du mois de mai, le pire de la menace n'était déjà plus à craindre. Le débit des rivières suivait son cours et les niveaux d'eau dans la plupart des affluents étaient en train de baisser. Une grande partie des neiges se sont simplement évaporées ou ont disparu par sublimation, alors que les eaux de fonte ont été absorbées par les sols. En outre, les rivières étaient exemptes de glace et la dérivation contrôlée des rivières a aidé à apaiser le risque d'inondations. Alors que les niveaux d'eau étaient élevés dans certaines régions, le risque d'inondations était certainement plus bas que ce qui avait été prévu trois semaines plus tôt, et toute inondation qui était survenue était gérable. Mais tout ne s'est pas déroulé sans écueils ni dur labeur pour autant. Les mauvaises prévisions ont incité les communautés de North Battleford à Winnipeg à accélérer les préparations en vue des inondations à venir. Les bénévoles ont rempli des millions de sacs de sable et des douzaines de barrages de type Tiger Dam (grands tuyaux flexibles) d'eau. Des équipes de travail ont dégagé des ponceaux et des bassins versants, déposé des sacs de sable, creusé des couloirs, redirigé et encerclé les eaux de ruissellement à l'aide de barrages remplis d'air. Les organismes responsables de l'eau potable ont également libéré plus d'eau qu'à la normale des réservoirs afin de faire de la place pour les ruissellements printaniers.

Plusieurs douzaines de personnes des collectivités des Premières nations au sein de la Saskatchewan et du Manitoba ont dû quitter leur domicile. Parfois, les routes étaient couvertes d'eau ou submergées. Des pompes fonctionnaient de façon continue. En Saskatchewan, 14 collectivités étaient en état d'urgence, comparativement à 60 en 2011. Un déraillement de train à passagers a été attribué à des eaux de crue dans l'est de la Saskatchewan et s'est traduit par la fermeture d'une artère de la Transcanadienne, entre Indian Head et Whitewood, ainsi que de l'autoroute Yellowhead près de Radisson. La perturbation finale a été le retard de l'ensemencement par les agriculteurs, qui ont dû attendre plusieurs semaines pour que les champs inondés s'assèchent.

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Nº6 Rétablissement de l'océan Arctique et des Grands Lacs

Figure 6a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

Les glaces de mer de l'Arctique ont continué de faire les manchettes en 2013. Les observations par satellite de l'Agence spatiale européenne ont démontré qu'en mars et en avril (habituellement le moment où les floes (fragments de glace) sont les plus épais), la calotte glacière était plus grande que l'an dernier, mais le volume (superficie multipliée par l'épaisseur) a continué de diminuer, comme chaque année depuis 1979. Un nouveau record a été atteint au printemps 2013; le volume de la calotte glacière était deux fois moins important qu'il y a 30 ans. De plus, l'Université du Colorado à Boulder (Colorado) a déclaré que la glace de plusieurs années de plus de quatre ans a diminué, passant de 18 % de la couverture de glace maximale pour mars en 1984 à 3 % en 2013. Il y a également eu quelques nouvelles sur la navigation. La Chine a déclaré que, pour la toute première fois, un de ses navires de charge a réussi à traverser le passage du Nord-Ouest le long de la côte nord de la Russie, lui permettant ainsi de gagner deux semaines par rapport à son itinéraire traditionnel vers les Pays-Bas. À peine une semaine plus tard, un navire de charge danois a aussi, pour la première fois, traversé le passage du Nord-Ouest sans incident.

Icebergs de l'Arctique.  © Environnement Canada Photo: Roger Prevost

Il y a eu une nouvelle encore plus grande en septembre, pendant la période où la couverture des glaces de mer atteint généralement son minimum. Bien que la couverture des glaces en été varie grandement selon la région et l'année, le National Snow and Ice Data Center des États-Unis a signalé que l'étendue des glaces était revenue à un niveau plus près de la normale cette année; en septembre dernier, la couverture des glaces a été réduite à son plus bas niveau depuis que les données satellites ont commencé à être enregistrées, il y a 34 ans. Néanmoins, la glace était inférieure de plus d'un million de kilomètres carrés à la moyenne sur une période de 30 ans, ce qui représente la sixième plus petite étendue jamais enregistrée et la moitié de la concentration dans les années 1950. De toute évidence, la fonte des glaces a été ralentie par des températures de l'air plus froides en été et une plus grande couverture nuageuse sur la majeure partie du centre de l'océan Arctique, du Groenland et de l'archipel canadien. Selon le National Snow and Ice Data Center, les températures de l'air en été dans la basse atmosphère étaient de 0,5 °C à 2 °C inférieures à la moyenne. La configuration des vents et des tempêtes a aussi eu une incidence sur la condition des glaces. Au cours de l'été 2013, des conditions de vent favorables ont permis à la couverture de glace de se disperser et de couvrir une plus grande superficie.

Comme l'a déclaré le Service canadien des glaces d'Environnement Canada, en 2013, la couverture des glaces de mer dans les eaux de l'Arctique canadien (à l'exclusion de la baie d'Hudson) a atteint un niveau minimum de 27,2 % (ou 0,76 million de kilomètres carrés) pendant la semaine du 3 septembre. Ce niveau est seulement inférieur de 2,8 % à la couverture minimale normale de 1981 à 2010 et représente la plus importante couverture des glaces au point minimum estival depuis 2005. Dans la partie canadienne de l'océan Arctique, le transport limité de la chaleur en provenance du sud a ralenti la fonte des glaces, et la nouvelle glace a commencé à se former dans les extrémités nord vers la fin du mois d'août. Bien que la voie du sud du passage du Nord-Ouest soit navigable depuis 2006, certaines régions étaient difficiles d'accès cette année (tout comme en 2009) et la voie du sud était fermée à tous les navires, à l'exception des brise-glaces. Au sommet de la fonte de la couverture des glaces, l'étendue des glaces le long de la voie du nord du passage du Nord-Ouest était inférieure de 9 % à la normale. Le rétablissement de la couverture des glaces de mer après avoir atteint un niveau minimal record en 2012 met en évidence l'importante variabilité interannuelle des glaces de mer de l'Arctique et du système climatique planétaire.

Au début de l'année, les Grands Lacs faisaient piètre figure. Les niveaux d'eau dans chacun des lacs étaient bien inférieurs à leurs moyennes à long terme. En fait, le lac Michigan-Huron était à son plus bas niveau jamais enregistré. Un trop grand nombre de saisons sèches records chaudes combiné à l'évaporation tout au long de l'année et à une couverture des glaces deux fois moins épaisse qu'il y a 30 ans en sont la cause. La nature n'a simplement pas pu fournir assez d'eaux de ruissellement, de pluie et de neige pour contrebalancer la perte d'humidité et les débits sortants. En janvier, le lac Michigan-Huron a atteint 1 cm en dessous de son ancien niveau mensuel minimal record, qui avait été établi en mars 1964. Le niveau de l'eau était plus de deux mètres en deçà du niveau maximum record pour lac établi en octobre 1986 en plus d'être au plus bas niveau pour n'importe quel mois depuis le début de la tenue moderne des dossiers en 1918. La diminution du niveau des lacs et l'extension du littoral ont eu des répercussions négatives sur les entreprises, les navigateurs commerciaux et l'environnement, et les propriétaires de chalet et les plaisanciers ont été laissés en plan. Au début du printemps, les niveaux d'eau variaient de 17 cm en dessous de la moyenne de 1918 à 2012 dans le lac Ontario à 68 cm au-dessus de la moyenne à long terme dans le lac Michigan‑Huron. Ces niveaux étaient considérablement inférieurs à ceux relevés au même moment l'an dernier. Les niveaux et les débits d'eau dans les rivières correspondantes étaient aussi inférieurs à la normale, y compris dans le fleuve Saint-Laurent, à Montréal, où un été exceptionnellement sec en 2012 a entraîné de bas niveaux records du niveau d'eau de juillet à septembre.

À l'été 2013, il y a eu quelques bonnes nouvelles : un hiver enneigé et un printemps beaucoup plus humide que la normale ont entraîné une hausse importante des niveaux d'eau dans l'ensemble du réseau des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Cette année compte parmi les cinq étés les plus humides depuis 66 ans, et les Grands Lacs ont connu une augmentation bienvenue des niveaux d'eau. À la fin de l'année, les niveaux de tous les Grands Lacs étaient plus élevés qu'au même moment l'an dernier. Le niveau du lac Ontario se trouvait quelques centimètres au‑dessus de sa moyenne à long terme de 1918 à 2012, et les lacs Supérieur, Sainte-Claire et Érié étaient à moins de 15 cm de leurs moyennes à long terme. Bien que le lac Michigan-Huron soit demeuré 40 cm en dessous de la moyenne, les conditions humides lui ont permis de rester bien au-delà de ses bas niveaux records. Au début du mois de novembre, tous les Grands Lacs avaient gagné entre 10 cm et 31 cm par rapport à la moyenne mensuelle au cours de l'année. En aval, les niveaux dans le fleuve Saint-Laurent se sont aussi rétablis; ils ont fluctué autour des valeurs moyennes pendant la majeure partie du printemps et au début de l'été avant de diminuer quelque peu en dessous de la moyenne à la fin de l'été. Néanmoins, ils se trouvaient bien au-dessus des bas niveaux records enregistrés l'année précédente.

Comparaison des niveaux d'eau au début du mois par rapport à la moyenne (1918-2012)
LocationJanvierNovembreRétablissement sur 11 mois
SupérieurInférieur de 34 cmInférieur de 7 cm+27 cm
Michigan-HuronInférieur de 71 cmInférieur de 40 cm+31 cm
Sainte-ClaireInférieur de 39 cmInférieur de 13 cm+26 cm
ÉriéInférieur de 19 cmInférieur de 1 cm+18 cm
OntarioInférieur de 21 cmSupérieur de 7 cm+28 cm

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Nº7 Une violente tempête s'abat sur l'est du Canada

Figure 7a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

À la fin de la première semaine de février, une perturbation météorologique se déplaçant à grande vitesse en provenance de l'Alberta et une dépression humide en provenance du Texas ont commencé à influencer la météorologie dans l'est de l'Amérique du Nord lorsque les deux systèmes se sont transformés en la plus grosse tempête d'hiver observée depuis plusieurs années. Le système dépressionnaire de l'Alberta contenait de l'air froid de l'Arctique tandis que la dépression en provenance du Texas renfermait de l'humidité tropicale du golfe du Mexique. À leur rencontre, la tempête hybride s'est intensifiée en un blizzard d'envergure historique entraînant la chute de 60 cm de neige le long de la côte Atlantique de New York à Halifax et au-delà. Des millions de résidents ont été touchés de part et d'autre de la frontière. Pour de nombreuses personnes au sud et à l'est de l'Ontario ainsi qu'au sud du Québec, ce phénomène d'un jour a fait sentir toute sa puissance avec des vents violents du nord-ouest à rafales et des tonnes de poudrerie basse ou élevée.

Une autoroute couverte de neige ralentit la circulation.

À son apogée, la tempête a déversé de 2 à 4 cm de neige par heure, faisant des ravages sur les routes, les voies ferrées et les pistes d'avion. Les chutes de neige oscillaient de 25 à 35 cm, avec des quantités maximales à St. Catharines (44 cm), à Peterborough (41 cm) et sur les terrains élevés près des Grands Lacs (35 cm). La tempête a provoqué une tragédie à son passage, entraînant le décès de quatre personnes en Ontario au milieu des chaussées dangereuses et des blizzards aveuglants. La tempête a également cloué au sol 800 avions, coupé la circulation routière et entraîné la fermeture des écoles et des universités, notamment dans la région de Toronto-Hamilton-Niagara. Pour Toronto seulement, les coûts de nettoyage liés à la tempête ont dépassé les quatre millions de dollars. Étant donné que la tempête a seulement frôlé l'extrémité sud du Québec près de la frontière entre le Canada et les États-Unis, la province est sortie pratiquement indemne des vents cinglants. Les chutes de neige totales oscillaient de 10 à 20 cm, Hemmingford enregistrant jusqu'à 30 cm. Après la tempête, les refroidissements éoliens ont fait chuter les températures à - 30 C, accompagnées de poudrerie élevée. Les conditions routières se sont détériorées rapidement le 8 février et des centaines d'automobilistes au Québec ont été impliqués dans des collisions ou ont fini dans un fossé. Pour terminer sur une note plus positive, la chute de neige s'est avérée une bénédiction pour les stations de ski de l'Ontario et du Québec.

Les gens marchant sur le trottoir, en essayant de se protéger des rafales de neige.

Au Canada atlantique, la tempête a connu un deuxième souffle et s'est transformée en une puissante tempête du nord-est alimentée par de l'air froid venant du Nord, de l'air chaud venant du Sud et d'un influx d'énergie en provenance des eaux chaudes du Gulf Stream. Les pires effets de la tempête ont été ressentis au sud de la frontière avec des chutes de neige d'un mètre et des vents de force ouragan coupant l'électricité à des centaines de milliers de personnes et entraînant 18 décès à New York et en Nouvelle-Angleterre. En prenant acte des dégâts, les habitants des provinces Maritimes se sont préparés à l'assaut de cette gigantesque tempête qui, lors de son passage les 8 et 9 février, a laissé derrière elle les plus importantes chutes de neige observées au Canada atlantique depuis plusieurs années. À un certain moment au cours de la fin de semaine, il neigeait dans l'ensemble des provinces Maritimes. Les conditions difficiles ont entraîné la fermeture de la région et ont interrompu tous les modes de transport. La Nouvelle-Écosse a subi les vents les plus violents, allant jusqu'à 140 km/h, tandis que Woods Harbour à l'est de Yarmouth et l'île du cap de Sable ont connu de très fortes rafales atteignant 164 km/h. À Shelburne, en Nouvelle-Écosse, on a observé la marée de tempête la plus importante depuis la dernière tempête majeure remontant à près de 40 ans. La tempête a arraché le toit de maisons mobiles et a endommagé les devantures de certains magasins de détail. De nombreux arbres ont été abattus et des coupures de courant ont plongé des milliers de personnes dans l'obscurité dans l'ensemble des provinces Maritimes. Les chutes de neige étaient très variables, 66 cm à Debert et 50 cm à Greenwood et des bancs de neige de plusieurs mètres de hauteur, tandis qu'on enregistrait 26 cm à Halifax et 31 cm à Sydney. Cette forte tempête combinée à une marée haute a inondé les routes, endommagé les quais et les bâtiments sur la rive et soulevé les bateaux sur les quais sur l'île du cap de Sable. La plupart des vols à Halifax ont été annulés et presque tous les traversiers des provinces Maritimes sont restés à quai pendant la fin de semaine. À certains endroits, des morceaux de glace flottante et de grandes pierres ont été poussés ou projetés sur la rive au-devant des maisons ou des magasins. On a recouru à des chasse-neige pour nettoyer les autoroutes des pierres et du gravier. Cette puissante tempête a poursuivi son voyage vers l'Est, apportant des vents violents et de la neige à Terre-Neuve-et-Labrador. Le 10 février, de 15 à 40 cm de neige sont tombés, et des rafales de plus de 100 km/h ont déferlé sur la province. Même après avoir traversé l'Atlantique, la tempête en fin de vie pouvait encore déverser 15 cm de neige sur l'Irlande et le Royaume-Uni entre le 15 et le 18 février, entraînant des inondations et des perturbations majeures liées aux déplacements.

 

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Nº8 Inondations printanières dans la région de villégiature de l'Ontario

Figure 8a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

Des conditions météorologiques printanières soudaines à la mi-avril ont fait grimper les températures autour de 20 degrés dans le sud et le centre de l'Ontario. Le 18 avril, l'air exceptionnellement chaud et instable a déclenché la première tornade de la saison dans la région de Shelburne, en Ontario. Plus important encore, l'air chaud et humide a provoqué de graves inondations au nord et à l'est de la baie Georgienne, dans la région de villégiature de l'Ontario. En outre, d'énormes quantités de pluie chaude ont fait fondre une accumulation de neige plus tardive que la normale dans le parc Algonquin et le terrain boisé aux alentours. Des vapeurs s'échappaient du sol à la suite des pluies torrentielles (près de 90 mm en deux jours). L'eau de fonte et de pluie s'est ensuite écoulée rapidement dans les rivières, les lacs et les ruisseaux, provoquant une montée des eaux parmi les plus fortes et les plus rapides dans l'histoire récente, jusqu'à 3 mètres en 24 heures. À un barrage de la région de Kawarthas, les eaux de crue avaient un débit de 8 700 m3/s, un courant bien plus puissant que le précédent record de 5 200 m3/s. On a estimé que les volumes de la rivière ont dépassé ceux d'une occurrence centennale.

Les autorités ont rapidement déclaré l'état d'urgence dans huit régions du centre de l'Ontario, de l'extrémité sud du parc Algonquin à la région de Kawartha Lakes, incluant les villes de Huntsville, Bracebridge, Haliburton et Bancroft. Les inondations ont contraint les résidents à quitter leur domicile; à Bracebridge, 1 000 personnes ont dû être évacuées. Plusieurs centaines d'autres ont été coincées dans leurs maisons cernées par les eaux. La montée rapide des eaux a provoqué la rupture de certains barrages : de la glace est allée se fracasser contre les hangars à bateaux et les quais, et des dizaines de propriétés se sont retrouvées sous un mètre d'eau. Un grand nombre de rues, de routes, de ponceaux et d'autoroutes dans plusieurs villes du centre de l'Ontario ont été inondés. Par ailleurs, une énorme doline a nécessité une déviation de la circulation sur l'autoroute 11, au sud de Huntsville. Au plus fort de l'inondation, près de trois quarts du très populaire Deer Lake Resort Park étaient sous les eaux. Par mesure de sécurité, l'électricité a été coupée pendant plusieurs jours. Les dommages se sont élevés à plusieurs millions de dollars.

Cette inondation historique était due à une combinaison de facteurs : un sol partiellement gelé, une fonte tardive de la neige, une glace de lac persistante et, principalement, de fortes pluies chaudes pendant deux jours ou plus. Avant que les températures ne franchissent brusquement la barre des 20 oC, les températures au début du printemps se situaient en moyenne jusqu'à cinq degrés en dessous des normales saisonnières. Le sol encore gelé n'a donc pas pu absorber le trop-plein d'eau soudain. Une vague de chaleur prolongée au cours des deux dernières semaines d'avril a vu les températures grimper de deux degrés et demi au-dessus de la normale. Au nord de Bracebridge, une station météorologique à Beatrice, en Ontario, qui recueille des données depuis 137 ans, a enregistré une fonte du manteau neigeux de près de 48 cm en trois semaines, avant que près de 100 mm de pluie s'abattent sur la région en trois jours, dont 55 mm le 18 avril. C'était le mois d'avril le plus humide jamais enregistré. Les chutes de pluie totales mensuelles de 169 mm ont également établi un nouveau record pour le mois d'avril.

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Nº9 Un hiver interminable

Figure 9a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

Environnement Canada estime que l'hiver dure de décembre à février. Allez dire cela aux Canadiens des Prairies, où le froid, la neige et la glace ont duré sept mois, d'octobre 2012 à avril 2013 inclusivement, soit la période la plus longue et la plus froide en 16 ans. La neige est tombée tôt, est restée longtemps et ne disparaissait jamais. En conséquence, l'hiver est arrivé avant l'Action de grâces et s'est terminé un mois après Pâques. Et en raison d'une épaisse couche de neige au sol, le réchauffement a été retardé jusqu'à la fin mai. À certains moments, on avait l'impression que les mois de mars et d'avril étaient plus froids que ceux de janvier et de février. Le jour le plus pénible a peut-être été le premier jour de printemps, le 20 mars, qui a été suivi d'une période de plus de 30 jours de températures en dessous des normales saisonnières. De plus, ce jour-là, l'épaisseur de la neige au sol battait des records ou presque : Fort McMurray 51 cm; Peace River 33 cm; Regina 107 cm; Weyburn 32 cm; Brandon 77 cm; et Winnipeg 55 cm. Une masse d'air arctique bien établie ainsi qu'une couverture de neige tardive pour la saison ont entraîné des températures minimales records jour après jour en plein printemps. Par exemple, la température minimale à Regina le 29 avril était la plus froide du Canada; ce qui est plus habituel des températures de la fin janvier. En effet, il s'agissait du 29 avril le plus froid depuis le début de la tenue des registres en 1884. La couverture de neige à Regina a également battu les records! Le 1er et le 25 avril, la couverture de neige de la ville mesurait 62 cm et 30 cm respectivement, soit un record pour ces jours depuis le début des observations en 1955.

Balles de foin dans un champ couvert de neige.

Autres faits saillants de l'hiver prolongé de sept mois :

  • Énormes chutes de neige de Grande Prairie à Winnipeg. Les chutes de neige étaient constamment en moyenne de 50 à 100 % au-dessus des normales saisonnières. Regina peut se vanter d'avoir reçu les plus importantes chutes de neige; une station météorologique a mesuré la chute de neige totale pour la saison à 207 cm – plus que tout autre hiver depuis 1883. Le record précédent était de 195 cm pendant l'hiver 1955-1956. La ville connaît en moyenne un ou deux jours par an de chute de neige de plus de 10 cm. Cette année, la ville a connu neuf jours de chute de neige comprise entre 10 et 20 cm.
  • Épaisseur de la neige et résistance records – Le 19 avril, la neige au sol variait grandement en Saskatchewan, mais oscillait généralement entre 30 et 60 cm, soit une épaisseur de neige record depuis le début de la tenue de registres en 1955. Dans certaines régions, la neige au sol est restée jusqu'en mai. Bien que des chutes de neige se soient déjà produites en mai et en juin, elles ne restaient jamais au sol aussi longtemps. Il est à noter qu'une station météorologique à 25 km au nord d'Edmonton a enregistré une couverture de neige pendant 170 jours consécutifs, du 8 novembre au 26 avril.
  • Froid persistant – du 1er mars au 30 avril, la température moyenne à Regina était de - 8 °C; soit une température plus froide de 11 degrés par rapport à l'année précédente et la période la plus froide en 113 ans. Saskatoon a enregistré ses deuxièmes mois de mars et d'avril les plus froids en 65 ans. De plus, les résidents n'ont pas connu des températures supérieures à 10 °C pendant 189 jours consécutifs, soit la période la plus longue jamais enregistrée. Et la ville a connu une période spectaculaire de 57 jours avec des températures de - 20 °C par rapport à seulement 15 jours de froid l'année précédente. À Winnipeg, la température moyenne est finalement remontée au-dessus du point de congélation, pour la première fois en 25 semaines, le 26 avril. La température moyenne pour ce mois était de - 2,1 °C, soit la troisième température moyenne la plus froide depuis le début de la tenue des registres en 1872. L'Aéroport international d'Edmonton a déclaré 50 jours avec des températures minimales de - 20 °C, par rapport à 20 jours semblables l'année précédente. Entre le 16 octobre et le 24 avril, seul un jour affichait une température supérieure au point de congélation (15 janvier) sur une période de plus de six mois.
Un chien de prairie émerge de son trou entouré par la neige

Après plus de six mois de rude hiver, les résidents des Prairies en avaient vraiment assez, ressentant à la fois des séquelles physiques et psychologiques. Un nombre anormalement élevé de personnes de tous les âges ont été atteintes de fractures des jambes, des chevilles et pire en se déplaçant sur des terrains gelés. Et, malheureusement, le long et dur hiver a doublé le nombre d'abandons d'animaux comme cela a été reporté par la SPCA de la Saskatchewan. La destruction par l'hiver est également responsable en partie d'une grande perte des abeilles du Manitoba et de la Saskatchewan. Le long hiver a été particulièrement coûteux pour les gouvernements. Vers la fin janvier, la Saskatchewan avait déjà dépensé six millions de dollars de plus que d'habitude en matière de protection contre la neige et la glace, et bien d'autres dépenses étaient à venir. Les températures extrêmement froides à la fin janvier ont entraîné un record de la consommation d'électricité dans la province étant donné que les résidents ont dépensé 10 % de plus en énergie pour rester au chaud et à l'aise. L'arrivée inhabituellement tardive du temps chaud a retardé le début de l'ensemencement d'au moins deux semaines et a suscité des préoccupations quant à de possibles retards supplémentaires en raison de la probabilité d'inondations printanières d'envergure.

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Nº10 Tempêtes en mer et tragédie maritime

Figure 10a. Carte du Canada. Cliquez pour grande carte.

Parmi les fréquentes tempêtes des mois d'hiver dans l'est de l'Amérique du Nord, aucune n'a été plus tragique que la puissante tempête du 17 février, au cours de laquelle cinq jeunes pêcheurs se sont noyés au large de la Nouvelle-Écosse. Cette tempête mortelle était la troisième à sévir en deux semaines, mais pas la plus importante ni la plus puissante. Elle a tout de même atteint l'intensité d'un ouragan de catégorie 1 ou 2. La dépression s'est déplacée au nord vers la côte est des États-Unis et a trouvé un nouveau souffle au-dessus des eaux relativement chaudes du golfe du Maine. En Nouvelle-Écosse, la tempête apportait un mélange de neige mouillée, de pluie et de pluie verglaçante, rendant les routes particulièrement dangereuses pour les équipes de route qui devaient racler la couche de neige gorgée d'eau transformée en glace. Le Nouveau-Brunswick n'a reçu que de la neige – 30 cm au sud-est.

Un navire qui navigue à travers l'eau turbulente

Tout le long de la côte, les vents soufflaient puissamment par rafales atteignant pratiquement les 160 km/h à l'ouest de l'île du Cap-Breton et 180 km/h au sud-ouest de Terre-Neuve-et-Labrador. Dans les Maritimes, des milliers de consommateurs ont été privés d'électricité et les services d'autobus interurbain ont été annulés. De nombreux vols à destination et au départ des aéroports d'Halifax et de Saint John ont été retardés ou annulés. Une foule de programmes et services communautaires ont été fermés, notamment des collèges, des écoles, des garderies, des bibliothèques et des cabinets de médecins. Les pénuries d'approvisionnement en sang ont atteint des niveaux critiques, tandis que les conditions météorologiques continuaient de forcer les cliniques à fermer et les donneurs à rester chez eux.

Bateau de pêche entouré d'eau glacée

Les mers turbulentes le long de la côte de la Nouvelle-Écosse ont provoqué des conditions traîtresses avec des vagues de 10 mètres et des vents violents. Malheureusement, pris dans les vents de la force d'un ouragan et une visibilité nulle, les cinq pêcheurs de l'équipage du Miss Ally de Woods Harbour ont sombré dans la mer agitée. Les cinq jeunes pêcheurs de flétan ont perdu la vie, car les conditions ont considérablement ralenti les recherches intensives et les opérations de secours.

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Finalistes des événements marquants de 2013

  1. Ensoleillé et sans pluie en Colombie-Britannique
  2. Un bon blizzard d'antan à Terre-Neuve-et-Labrador
  3. Tempête dans l'Atlantique au début du mois de février
  4. Carambolage sur l'autoroute près d'Edmonton
  5. Inondation à Fort McMurray
  6. Tempêtes violentes de juillet au Manitoba
  7. Peu d'incendies de forêt, mais des conséquences importantes
  8. Court été dans l'est du Canada
  9. Brouillard d'octobre sur la côte du Pacifique
  10. Une tempête survenue à l'Action de grâce américaine se propage au Canada
  11. Une saison de tempêtes calme surprend les prévisionnistes d'ouragans
  12. Blizzard classique dans les Prairies

1. Ensoleillé et sans pluie en Colombie-Britannique

Il est difficile d'imaginer un meilleur mois de conditions météorologiques le long de la côte du Pacifique que celui de juillet 2013, au cours duquel le soleil a été présent en continu et il n'y a pas eu une seule goutte de pluie, que ce soit à Vancouver ou à Victoria. La longue période de temps idéal a en fait commencé aux alentours de la première journée d'été le 21 juin, grâce à une grosse crête de haute pression qui est demeurée stationnaire au-dessus de la côte ouest et a pompé sans relâche l'air désertique sans nuages du sud-ouest des États-Unis jusqu'en Colombie-Britannique. Sur la côte sud et à l'intérieur de la Colombie-Britannique, les températures quotidiennes ont grimpé à la fin du mois de juin avec un léger refroidissement pendant les courtes nuits d'été. Plusieurs stations ont enregistré des températures chaudes basses record pendant la nuit, notamment 16,5 °C à Vancouver et 15,9 °C à Victoria le 29 juin, qui ont éclipsé les températures record enregistrées en 2008. Et le 28 juin, les températures de l'après-midi ont grimpé à plus de 42 °C à Kamloops, Lytton et Osoyoos.

Le mois de juillet a été celui le plus ensoleillé enregistré à Vancouver avec presque 411 heures d'ensoleillement, dépassant ainsi le record de 388 heures établi en 1985 (les enregistrements de la durée d'ensoleillement ont commencé en 1953). De plus, Vancouver a enregistré un record pour son mois de juillet le plus sec, n'ayant jamais connu un mois entier sans au moins une trace de pluie (c.-à-d. moins de 0,2 mm). Même un mois de juillet avec juste des traces de pluie est relativement rare; il y a eu seulement deux cas depuis le début des enregistrements : six traces en 1951 et deux en 1985. La période sèche de la ville a commencé le 28 juin et a duré 34 jours – ce qui est une bonne période, mais rien à voir avec les deux étés sans pluie les plus longs de Vancouver. Le plus récent a duré 52 jours au cours de l'Expo 86 – entre le 18 juillet et le 7 septembre – et a enregistré deux quantités infimes; l'autre a connu un peu plus de pluie avec 58 jours sans pluie du 14 juin au 10 août 1951 et six traces.

Victoria a aussi battu et égalisé des records pour ses mois les plus ensoleillés et les plus secs, avec 432,8 heures d'insolation effective et aucune chute de pluie respectivement. Le mois de juillet a été le plus ensoleillé jamais enregistré avec des records remontant à 1968. Et à l'aéroport international de Victoria, aucune chute de pluie n'a été mesurée en juillet – pas même une trace. C'était seulement la seconde fois qu'il y avait un mois de juillet sans pluie. Le premier était en 1958 et il n'y a pas eu de journées avec de la pluie ou des traces mesurables pendant 33 jours du 30 juin au 1er août. Plusieurs autres villes de la province ont établi des records pour leur mois de juillet le plus sec en 2013 : Vernon a connu 1,1 mm de pluie; Revelstoke, 6,2 mm; et Kamloops a connu un simple arrosage de 0,6 mm. Sont venues s'ajouter au spectacle de juillet des températures inopinément agréables étant donné le ciel ensoleillé et sec record. À Vancouver, les températures étaient en moyenne de 18,3 °C – à peine de 0,3 °C plus chaudes que la normale.

Le merveilleux temps de juillet était une bonne nouvelle pour les restaurants avec des terrasses, mais il a fallu faire des pieds et des mains pour trouver assez de personnel afin de gérer l'excédent d'achalandage. En revanche, les lieux traditionnels visités par mauvais temps tels que les musées, les centres commerciaux et les cinémas, ont connu une baisse du nombre de visiteurs. Le manque de pluie a également été une bénédiction pour les amateurs de plage et les campeurs, bien qu'à cause de cela, l'île de Vancouver et les basses-terres continentales ont été mises en alerte maximale pour la prévention des feux de forêt. Étonnamment, l'approvisionnement en eau dans le Grand Vancouver a juste été légèrement inférieur à celui des années précédentes avec des niveaux d'eau dans le réservoir à 85 % et aucun avis de qualité de l'air n'a été émis pour la région.

En passant, Vancouver vient de se faufiler de justesse dans les livres de records. À quelques minutes de la fin d'un mois de juillet sans pluie, le ciel s'est ouvert. Il s'en est fallu de peu pour qu’il pleuve juste avant la fin du mois!

2. Un bon blizzard d'antan à Terre-Neuve-et-Labrador

Le 9 janvier, une tempête, qui se déplaçait lentement dans l'Atlantique, sur le golfe du Saint-Laurent, commença à suivre le sud de Terre-Neuve-et-Labrador, en prenant de la force en passant au-dessus des Grands Bancs. À partir du 10 janvier, des conditions générales de tempête, rappelant les bons blizzards du passé, persistèrent dans la partie est de la province pendant trois jours. La tempête créa des voiles blancs aveuglants, forçant les policiers à demander aux automobilistes d'éviter de circuler sur les routes. À St. John’s, la vie cessa pratiquement en raison d'une accumulation rapide de neige montant jusqu'à la taille des résidents. Le transport par autocar fut perturbé. Un grand nombre d'écoles, d'entreprises, de cliniques et de bureaux du gouvernement fermèrent plus tôt. Les vents arrachèrent les toits des bâtiments et obligèrent les traversiers à rester au quai. Les vents violents de 110 km/h et les chutes de neige record provoquèrent la fermeture de l'aéroport international de St. John's, touchant 160 vols et 8 000 passagers. Un manque d'électricité à la station de traitement des eaux donna lieu à des préoccupations quant à la qualité de l'eau. Pour les 70 000 résidents de la presqu'île Avalon et de la péninsule Burin dans l'est jusqu'à Corner Brook dans la partie ouest de l'île, les pannes d'électricité laissèrent certains clients sans lumière et sans chauffage pendant plus de trois jours. Les vents les plus forts enregistrés soufflèrent jusqu'à 139 km/h sur l'île Sagona. Les équipes de déneigement firent face à la tâche ardue d'enlever les 52 cm de neige tombée sur les routes, pour voir les vents produire par la suite des bancs de neige de deux mètres. L'arrivée du temps plus doux avec la bruine verglaçante et la pluie créa une neige au sol plus lourde, ralentissant les efforts de déneigement. Le directeur des travaux publics et des parcs de St. John's déclara qu'il s'agit de l'une des pires tempêtes qu'il ait vues en 18 ans de carrière.

3. Tempête dans l'Atlantique au début du mois de février

Le 4 février, un centre de faible pression s'est développé au sud de la Nouvelle-Écosse pour s'intensifier en passant à l'est du Cap-Breton, apportant un mélange de précipitations et de vents violents au Canada atlantique. Au soir, la trajectoire de tempête se trouvait au-dessus du sud-ouest de Terre-Neuve-et-Labrador et, le jour suivant, elle traversait le centre du Labrador. À l'avant du centre de la tempête, certaines régions des Maritimes ont signalé de la pluie et de la pluie verglaçante, qui se sont transformées plus tard en neige et poudrerie. Les chutes de neige variaient de 20 à 30 cm, avec des quantités plus importantes dans le nord de la Nouvelle-Écosse et de plus de 50 cm dans les monts Cobequid. Les conditions météorologiques défavorables ont forcé l'annulation de plusieurs activités communautaires, la fermeture des écoles et des magasins ainsi que l'annulation d'innombrables vols et l'arrêt des services de traversier. Les vents les plus violents ont été enregistrés dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, avec une pointe de 164 km/h signalée au sud de Yarmouth, à Woods Harbour. Le long de la rive sud, une onde de tempête accompagnée de grosses vagues a causé des inondations; à Halifax, le niveau élevé des eaux de 2,76 m se situe parmi les cinq niveaux plus élevés enregistrés dans le port. Dans sa trajectoire, la tempête a frappé la presqu'île Avalon à Terre-Neuve-et-Labrador, mais c'est le Labrador qui a été le plus durement touché, avec des vents atteignant 113 km/h et des chutes de neige totalisant 53 cm à Goose Bay et 63 cm à Nain. Parmi les effets secondaires de la tempête, mentionnons des inondations côtières (l'onde de tempête coïncidait avec les marées hautes) dans la péninsule Burin, la fermeture d'écoles, l'arrêt des services de traversier pendant deux jours et des pannes d'électricité à grande échelle, en particulier dans le nord de la péninsule.

4. Carambolage sur l'autoroute près d'Edmonton

Lors de la première journée complète du printemps, une dépression en altitude se déplaçant lentement s'est immobilisée au-dessus du centre de l'Alberta déclenchant une période prolongée de fortes chutes de neige. Des stations d'observation météorologique situées à Edmonton Ouest et à Stoney Plain ont enregistré des accumulations de neige de 25 cm, tandis que le nord-ouest de la ville de Westlock a été frappé par plus de 40 cm de neige. Près de l'aéroport international d'Edmonton, de forts vents du nord-ouest soufflant en rafales à 50 km/h ont créé des conditions de voile blanc sur l'autoroute 2 à Leduc. La tempête s'est produite lors d'une des journées les plus achalandées de l'année alors que l'aéroport était presque aussi occupé qu'à Noël en raison des déplacements effectués pendant la semaine de relâche. Pour éviter que ce carambolage monstre causé par la mauvaise visibilité et les routes glacées et impliquant plus de 100 véhicules ne dégénère, la GRC a fermé un tronçon de 60 km d'autoroute où des douzaines de voitures, de camions et de semi-remorques s'étaient mis en travers ou avaient fait une embardée en empruntant les bretelles. Un 18 roues transportant 74 têtes de bétail a été victime de cette hécatombe. Les pompiers ont réquisitionné sept autobus sur l'autoroute et les ont utilisés comme abris temporaires et comme centre de triage, tandis que les ambulanciers paramédicaux ont traité plus de 100 blessures et que les hôpitaux de la région ont déclenché le Code orange. Les efforts déployés pour pelleter la poudrerie et dégager le métal tordu ont duré trois jours. Au même moment, une collision frontale survenue à Westlock entraînait la mort tragique de trois personnes.

5. Inondation à Fort McMurray

Pendant la deuxième semaine de juin, plusieurs jours de pluies abondantes provenant d'un système météorologique se déplaçant lentement ont déversé de 80 à 180 mm de pluie à Fort McMurray et dans ses environs, en Alberta. Les 8 et 9 juin, l'équivalent d'un mois de pluie est tombé en seulement deux jours. En même temps, les températures anormalement chaudes pour la saison ont entraîné une rapide fonte des neiges qui a laissé le sol froid saturé du surplus d'eau n'ayant nulle part où aller. Les rivières de la région sont sorties de leur lit, érodant ainsi une grande partie des berges, et la rivière Hangingstone, qui traverse Fort McMurray, a atteint son plus haut niveau en 100 ans. Les eaux se déplaçant rapidement ont recouvert les autoroutes de boue et de débris, et une multitude de dolines se sont formées à la surface des routes. Les ingénieurs sont intervenus rapidement pour installer des murs de béton le long des rives de la rivière afin d'empêcher la progression de l'érosion. Les routes régionales sont devenues partiellement impraticables, et la poussée des eaux a arraché un pont au sud de Fort McMurray et inondé deux grands parcs ainsi que plusieurs quartiers de la ville. La montée des eaux a également interrompu les déplacements en provenance et à destination des chantiers de sables bitumineux de l'Athabasca. Les agents ont déclaré un état d'urgence local et émis un ordre d'ébullition de l'eau pour Fort McMurray et les environs, 500 résidents ont été évacués d'un parc de roulottes de la région ainsi que des maisons situées à proximité lorsque les sous-sols se sont inondés et que les rues sont devenues impraticables.

6. Tempêtes violentes de juillet au Manitoba

Une ligne d'orages violents, y compris deux tornades, a ravagé le sud-est de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba les 13 et 14 juillet. Les dépôts de grêlons accumulés faisant une épaisseur de 12 cm étaient encore visibles trois heures après. En Saskatchewan, la tempête a frappé fort avec ses grêlons de la taille d'un pamplemousse, vents destructeurs et pluies torrentielles. Dans la municipalité rurale de Pipestone au Manitoba, les vents furieux ont emporté des toits, coupé des lignes électriques, fait tomber des arbres sur des voitures et démoli une partie de l'aréna de la ville. Des grêlons de la taille de balles de golf ont fracassé des vitres de voiture et causé la perte de 400 hectares de terres cultivées. Les dommages occasionnés par la tempête de grêle étaient tellement graves que certaines régions ont connu une perte totale des récoltes; il s'agissait des plus grandes pertes totales entraînées par un temps violent. À Reston au Manitoba, 42 mm de pluie sont tombés en moins d'une heure. Le 15 juillet, ce fut la seconde fois en seulement trois jours qu'une tempête violente ravageait des parties du sud de la Saskatchewan et du Manitoba, détrempant ainsi les routes, endommageant des biens et déclenchant des tornades. Environnement Canada a confirmé que quatre tornades ont touché le sol dans le sud-est de Regina près de Kronau et de Gray, l'ouest de Yorkton et le nord d'Humboldt, où elles ont détruit des cellules à grain et endommagé une grange. Le 18 juillet, une tornade a touché le sol dans la collectivité des Premières nations de Sioux Valley à l'ouest de Brandon. Les vents ont emporté le toit d'une maison et déraciné plusieurs arbres sur un terrain de golf près de Shilo. Trois jours plus tard, une autre tornade a touché le sol dans le sud-ouest du Manitoba entre les localités de Deloraine et de Boissevain, non loin d'où une différente tornade avait fait rage quelques jours auparavant et d'où une tornade avait frappé à Pipestone une semaine auparavant. La dernière tornade était accompagnée à la fois de vents tourbillonnants et de vents rectilignes d'une vitesse estimée atteignant 170 km/h qui ont couché des récoltes, endommagé des arbres et arraché des toits d'immeubles.

7. Peu d'incendies de forêt, mais des conséquences importantes

L'année 2013 n'a pas été marquée pas beaucoup d'incendie de forêt. Il n'y a pas eu d'incendies de forêt catastrophiques et, selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada, le nombre d'incendies enregistrés au 1er septembre était relativement bas (5 654) comparé à la moyenne sur dix ans (de 6 750). Toutefois, le nombre d'incendies de forêt en lui-même n'est pas représentatif; la zone incendiée était bien plus large que la normale, avec 3 646 304 hectares brûlés, par rapport à 1 942 073 hectares pour la moyenne sur dix ans. En termes d'incendies, toute l'importance réside dans l'emplacement. Les points chauds de cette année se trouvaient dans des régions éloignées et isolées, loin du précieux bois d'œuvre commercial. En réalité, la plupart des incendies ont eu lieu dans les deux territoires ouest et dans les extrémités nord des provinces, ainsi qu'à des emplacements précis des Maritimes et de la Colombie-Britannique. La plupart ont pu brûler d'eux-mêmes sans attaque ou élimination agressive immédiate.

Le climat chaud et sec (le plus sec des 40 dernières années) du mois de juin au début du mois de juillet au centre et au nord du Québec a déclenché une flambée d'incendies de forêt dans la région de la baie James. À la fin du mois de juin, la menace des incendies et de l'épaisse fumée a entraîné l'évacuation de centaines de résidents de deux sites miniers et de cinq collectivités, la plus importante étant Eastmain. Les fonctionnaires ont fermé la principale autoroute menant à la baie James, ce qui a freiné la livraison de nourriture et d'autres approvisionnements aux magasins du village. Les 3 et 4 juillet, les incendies ont menacé les lignes hydrauliques de transmission, lorsque les particules de fumée ont provoqué de nombreuses pannes d'électricité. Les fermetures automatiques ont eu un effet de dominos sur le réseau électrique de la province, y compris la fermeture du métro de Montréal un soir à l'heure de pointe. Plusieurs bâtiments du centre-ville, notamment des hôpitaux et la tour de la bourse, ont dû être évacués. La fumée des incendies a enrobé les villes de Québec et de Montréal d'une nappe blanche et a même atteint Toronto, au sud et Halifax, à l'est. Curieusement, les seules journées de smog en Ontario en 2013 étaient un résultat direct des incendies du Québec. Les choses se sont calmées vers le 10 juillet, lorsqu'une tempête a apporté de 30 à 70 mm de pluie, ce qui était assez pour éteindre les flammes des régions de Grande Rivière et de Chibougamau.

En juin, à l'ouest du Labrador, l'état d'urgence a été déclaré pendant plus d'une semaine en raison des incendies de forêt. Le 24 juin, les vents violents persistants alimentant et propageant les flammes, les incendies ont forcé les gens à évacuer les chalets proches de Labrador City et à fermer la Transcanadienne. Lorsque l'incendie est arrivé à 8 km de Wabush Lake et que l'épaisse fumée menaçait la santé des gens, les fonctionnaires se sont dépêchés d'évacuer les 2 000 résidents. La fumée s'est aussi déplacée vers les Maritimes, où des avertissements de qualité de l'air et pour la santé ont été émis.

Pour les résidents de Perth-Andover, au Nouveau-Brunswick, le début du mois de juin est généralement annonciateur de menaces de formation d'embâcles ou d'inondations. Pas cette année! Un important incendie de forêt a fait rage dans une province qui était extrêmement sèche après un printemps anormalement chaud et pratiquement deux semaines sans pluie. L'arrivée d'un climat frais et humide le 8 juin a été accueillie par un soupir de soulagement collectif parmi les pompiers provinciaux.

Peu après que les dernières traces de neige aient disparu au début du mois de mai, l'Alberta est passée à un état de vigilance pour les incendies de forêt. Avec les températures record, les rafales de vent, les arbustes et l'herbe très secs qui n'avaient pas encore verdi, l'équipe de lutte contre l'incendie de la province était en état d'alerte maximal. La menace était particulièrement importante dans les zones du centre et du nord-ouest de la province. Le 12 mai, environ 200 résidents de Nordegg et de Lodgepole ont dû être évacués vers Rocky Mountain House étant donné que les flammes s'approchaient doucement des deux collectivités. Mais juste quand les flammes se rapprochaient du site minier national d'importance historique de Brazeau Collieries, des pluies froides et un léger vent ont calmé la situation.

Des incendies auraient dû se déclarer en Colombie-Britannique étant donné des conditions ensoleillées et sèches qu'il y avait au début et au milieu de l'été. En réalité, le fait qu'il ne fasse pas chaud et qu'il n'y ait pas d'éclairs a sauvé la mise et a gardé l'équipe de lutte contre l'incendie sur le qui-vive, sans avoir à combattre d'incendies. Toutefois, après les conditions météorologiques exceptionnellement sèches du mois de juillet, la menace des incendies de forêt a considérablement augmenté lorsque les éclairs ont commencé à frapper au début du mois d'août. Des interdictions de feu de camp ont été instaurées le long de la côte et dans les zones au sud-est de la province, ainsi qu'à Kamloops et Cariboo. Étant donné que les pluies étaient rares et par petites giclées au mois d'août, le risque d'incendie est resté élevé, voire extrême. La Direction provinciale de lutte contre les feux de forêt a répondu à 1 818 incendies de forêt dans toute la province, mais très peu ont représenté une menace pour les personnes et l'infrastructure à proximité.

Les pompiers du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest ont eu une année très chargée en raison du climat chaud et sec pendant le printemps et l'été et à la fin du mois de septembre. Par exemple, le taux de précipitations au printemps dans le bassin de Mackenzie était le troisième plus faible depuis les 66 dernières années. Parfois, le risque d'incendie était classé comme élevé dans le Yukon, incitant le public à redoubler de précaution au moment de faire des feux de camp. Dans les Territoires du Nord-Ouest, la saison des incendies a commencé plus tôt et a duré plus longtemps que d'habitude. Toutes les régions du territoire étaient très sèches et parfois chaudes, ce qui voulait dire que le comportement du feu était plus extrême et les incendies plus difficiles à éteindre, car ils brûlaient au plus profond de la forêt les couches d'humus et de feuilles, les brindilles et autres matières organiques. Plusieurs de ces incendies étaient proches des collectivités et ont menacé l'infrastructure. Au début du mois de septembre, un incendie a fondu les câbles de fibre optique, ce qui a entraîné la coupure de lignes téléphoniques et Internet. À l'occasion, les Yellowknifiens pouvaient sentir la fumée des incendies de forêt proches.

8. Court été dans l'est du Canada

Les gens dans l'est du Canada commençaient à penser que l'été n'arriverait jamais. Après la chaleur caniculaire de l'été dernier (le plus chaud des 65 années d'observations), cette année semblait être une cruelle plaisanterie. En effet, la chaleur s'est seulement pointée pendant une semaine en juillet, pour ensuite faire une brève apparition en septembre. En raison des jours froids au début et à la fin de la saison, il s'agit d'une des plus courtes saisons chaudes depuis des années. Pendant les quelques jours où il a fait chaud, la chaleur était torride et étouffante en Ontario, au Québec et dans certaines régions du Canada atlantique. Les plaintes arrivaient de tous côtés : « Où est l'été? », « C'est trop l'été! »

La brève apparition de l'été a été attribuée à un anticyclone des Bermudes situé plus au nord et à l'ouest qui a poussé vers le nord les vents chauds et humides du sud depuis le golfe du Mexique. Du 15 au 19 juillet, le facteur humidex en Ontario et au Québec a dépassé le niveau dangereux et inconfortable de 40 pendant plusieurs heures chaque jour et l'indice UV a atteint le niveau de 10 ou plus la plupart du temps. Les représentants ont encouragé les Canadiens à jeter un œil sur leurs voisins, en particulier les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques. Pendant la seule et unique vague de chaleur de la saison, les ambulanciers ont été forcés à intervenir en urgence et les salles d'urgence ont été surchargées; les températures ont monté en flèche jusqu'à 35 °C et les températures nocturnes se trouvaient constamment au-delà de 20 °C. En raison des avis de chaleur extrême, il est étonnant qu'il n'y ait eu aucun jour de smog. L'Ontario n'a connu que deux jours de smog en 2013 par rapport à 30 l'année précédente. Dans le sud du Québec, les températures diurnes ont atteint de 30 °C à 35 °C pendant sept jours consécutifs entre Gatineau et Gaspé, et les températures nocturnes ont dépassé 20 °C pendant plusieurs nuits. Le point chaud a été Beauport, une banlieue de Québec, qui a enregistré une température torride de 38,6 °C le 15 juillet. Deux décès au Québec possiblement liés à la chaleur extrême ont fait l'objet d'une enquête par les responsables de la santé. La vague de chaleur dans la province s'est terminée le 19 juillet, jour où un violent orage a mis un terme au temps chaud et humide. Au plus fort de la tempête, 500 000 maisons se sont retrouvées sans électricité. Les vents de plus de 100 km/h ont fait tomber des arbres, ce qui a endommagé des lignes électriques et des structures en plus de causer un décès à Boucherville.

Le Nouveau-Brunswick a eu chaud au début de juillet; 16 records de température ont été établis les 5 et 6 juillet, dont la plupart étaient pour des températures minimales quotidiennes élevées. À la chaleur torride s'ajoutait l'évaporation causée par plusieurs semaines de pluies excessives. À Fredericton, les représentants ont judicieusement annulé la cérémonie de la relève de la garde en raison de la chaleur. La chaleur du début de la saison n'était qu'un aperçu de la poussée plus intense qui est survenue 10 jours plus tard, alors que la température avoisinait les 35 °C. À Kouchibouguac, la station météorologique locale a enregistré un maximum de 37,3 °C, soit seulement 2,1 °C au‑dessous de la température la plus élevée jamais atteinte dans la province. Ce record a été atteint le 18 août 1935, jour où Woodstock et Rexton ont atteint une chaleur accablante de 39,4 °C. Les conditions extrêmement chaudes et sèches ont donné lieu à des restrictions sur le brûlage et les feux de camp dans de nombreux parcs. La Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard ont aussi connu des chaleurs excessives; les températures ont atteint 33,7 °C à Summerside et 34,6 °C à Bedford et à Malay Falls. Terre-Neuve-et-Labrador n'a pas été laissée en plan. Le 15 juillet, St. John's a enregistré un incroyable 31,2 °C et un facteur humidex étouffant de 35 °C. Il s'agit de la deuxième température la plus élevée jamais enregistrée dans la capitale provinciale.

Les températures dans l'est du Canada se sont ensuite refroidies, à l'exception d'un dernier assaut de chaleur estivale dans la première partie de septembre. Le médecin chef en santé publique de Toronto a émis une alerte de chaleur accablante le 10 septembre, jour où la température a dépassé 34 °C sans l'humidité; cela est impressionnant à une date si tardive. De plus, quatre villes dans le sud-ouest de l'Ontario, de Windsor à Waterloo, ont battu des records pour les températures maximales les plus élevées jamais enregistrées pour n'importe quel jour en septembre après le 10e jour du mois. Sarnia a été la ville la plus chaude à 35,9 °C.

Un avantage du court été fut le nombre relativement faible de cas de virus du Nil occidental. En date du 5 octobre, seulement 105 personnes avaient obtenu un résultat positif pour le virus du Nil occidental, comparativement à plus de 400 au même moment l'année précédente. Un printemps frais et un été comme ci comme ça avec moins de chaleur et de soleil que d'habitude ne sont pas l'idéal pour la reproduction des moustiques. De plus, les conditions météorologiques ont incité moins de gens à passer du temps à l'extérieur; l'exposition aux moustiques était par conséquent moins importante.

9. Brouillard d'octobre sur la côte du Pacifique

Du brouillard épais a enveloppé les basses-terres continentales et l'île de Vancouver de la Colombie-Britannique pendant sept à dix jours à la mi-octobre, représentant ainsi l'une des plus longues périodes de brouillard jamais observées dans la région ce mois-là. Une forte crête de haute pression immobile est demeurée au-dessus de la côte, piégeant l'air humide à la surface. Les vents et les pluies étant minimes, rien ne pouvait balayer ou emporter le brouillard. À certains moments, le réchauffement du jour éclaircissait le brouillard et les nuages bas, permettant ainsi une percée de soleil à l'occasion. Par contre, à la brunante, les températures fraîches de la nuit faisaient en sorte que le brouillard s'épaississait de nouveau. Au-dessus de la surface supérieure des nuages, à des emplacements tels que Burnaby Mountain, le temps était plutôt dégagé. Dans l'arrière-pays, le brouillard perturbait grandement et a entraîné des accidents tôt en matinée, dont un accident mortel. Le brouillard a aussi forcé l'annulation de dizaines de déplacements en traversier et a occasionné des centaines de retards et d'annulations de vols. La masse d'air stagnante a entraîné un brouillard intense et une bruine par endroits dans de nombreuses vallées de l'intérieur de la province. Sur huit des neuf jours, Vancouver a enregistré du brouillard épais avec une visibilité inférieure à 1 km, et ce, pendant 122 heures, du 17 au 25 octobre. Cela comprenait une séquence de 45 heures consécutives avec du brouillard dense. En moyenne, Vancouver ne connaît ce type de brouillard que pendant 16 heures en octobre. Les conditions à Victoria reflétaient celles de Vancouver, atteignant un total trois fois plus élevé que d'habitude en octobre.

10. Une tempête survenue à l'Action de grâce américaine se propage au Canada

Les 26 et 27 novembre, une tempête tentaculaire transportant de l'air humide a remonté le long de la côte est des États-Unis, apportant avec elle d'importantes chutes de neige à l'est de l'Ontario et du Québec et des pluies torrentielles et des vents violents dans tout le Canada atlantique. La tempête a eu des répercussions bien plus importantes au sud de la frontière, étant donné qu'environ 37 millions d'Américains ont dû rester chez eux à l'Action de grâce, au cours de la semaine habituellement la plus intense de l'année au niveau des déplacements. Un mélange menaçant de pluie, de grésil, de neige et de pluie verglaçante s'est déplacé du Texas vers le Maine, obstruant plusieurs autoroutes interétatiques et annulant des vols aux aéroports entre Chicago et New York. Le 27 novembre, les navetteurs de Toronto et des alentours ont dû passer la nuit à balayer la neige mouillée et la neige fondante. En direction de l'est, les chutes de neige d'Oshawa ont atteint 10 cm et les régions allant de Brighton à Brockville ont reçu jusqu'à 20 cm. Ottawa et les environs ont encaissé le coup de cette tempête avec jusqu'à 25 cm, ce qui a entraîné l'annulation de nombreux autobus scolaires en raison de la faible visibilité et des conditions de route dangereuses. Pour plusieurs centres de l'est de l'Ontario et du Québec, c'était la première chute de neige importante de l'hiver. Montréal se trouvait sur le parcours qui lui apportait de la pluie, de la pluie verglaçante et de la neige. Et tandis que l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal recevait la moitié des chutes de neige totales d'Ottawa, les régions à l'ouest et au nord de l'aéroport recevaient entre 20 et 30 cm. Gaspé a reçu de 40 à 90 mm de pluie et les villes de Québec, Charlevoix et Baie-Comeau ont reçu de la pluie verglaçante qui a rendu certaines routes très verglacées. Dans tout l'est du Québec, les vents soufflaient par rafales de 100 à 125 km/h à Cap-de-la-Madeleine.

Cette grosse tempête s'est ensuite abattue sur le Canada atlantique, le flagellant de pluies battantes et de vents violents. Le long de la côte atlantique, des avertissements de hautes vagues ont été émis. Au Nouveau-Brunswick, la tempête a commencé par de la neige (surtout au nord de la province), mais elle s'était complètement transformée en pluie, parfois très forte, à l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. Des pannes d'électricité ont été signalées dans certaines parties de toutes les provinces atlantiques, laissant 38 000 consommateurs sans électricité uniquement en Nouvelle-Écosse. La tempête a aussi fait des ravages sur les routes et annulé des centaines de vols et de traversiers, à cause des restrictions dues au vent sur le Pont de la Confédération. Parmi les lieux les plus touchés et inondés, citons : Saint John, avec des rafales de vent à 90 km/h et des précipitations de 90 mm de pluie; la côte ouest de Terre-Neuve-et-Labrador, où les rafales de vent ont atteint 130 km/h, des arbres sont tombés et plusieurs écoles ont fermé; et Corner Brook, où la pluie a rempli les ponceaux et les cours d'eau ont débordé et où les débris flottaient dans les ruisseaux, entraînant des blocages et des trop-pleins.

11. Une saison de tempêtes calme surprend les prévisionnistes d'ouragans

Au début, les conditions semblaient propices pour une autre saison des ouragans mouvementée dans l'océan Atlantique. En mai, l'Administration océanique et atmosphérique nationale des États-Unis avait prévu jusqu'à 20 tempêtes tropicales nommées au cours des six mois suivants; de 7 à 11 d'entre elles seraient des ouragans et de 3 à 6 se transformeraient en grosses tempêtes accompagnées de vents dépassant 178 km/h. En fait, la saison s'est passée très différemment. À la fin de novembre, seulement 13 tempêtes tropicales – d'Andrea à Melissa – étaient survenues et seulement deux (Humberto et Ingrid) avaient atteint des vitesses d'ouragan. Les deux ont eu lieu en septembre et étaient très faibles. Bien qu'il y ait en moyenne 13 tempêtes nommées durant une saison, qui s'étend du 1er juin au 30 novembre, le nombre d'ouragans et d'ouragans majeurs était largement en deçà de la moyenne. Dans quelle mesure la saison des tempêtes de 2013 fut-elle inactive? La dernière saison pendant laquelle aucun ouragan majeur n'est survenu était en 1994 et il s'agissait de la première année depuis 45 ans où les vents de tempête n'avaient pas dépassé 153 km/h – la limite supérieure de la vitesse du vent pour un ouragan de catégorie 1. Elle comptait également le moins grand nombre d'ouragans depuis 1982. Dans l'ensemble, cette saison était la cinquième saison la moins mouvementée depuis le début du suivi moderne des ouragans il y a environ un demi-siècle.

La saison débuta à la période prévue avec le développement de la tempête tropicale Andrea au-dessus du golfe du Mexique le 5 juin. Deux jours plus tard, elle se transforma en une tempête post-tropicale. Pendant sa durée, elle fut presque exclusivement un événement de pluie. Les 8 et 9 juin, la tempête Andrea s'est dirigée vers le sud de Terre-Neuve-et-Labrador, apportant des averses sur la plupart de l'île. En général, la quantité de pluie tombée variait entre 40 et 50 mm; cependant, certaines localités ont reçu le double. L'île Grand Manan au Nouveau-Brunswick fut particulièrement détrempée à la suite d'une chute de 90 mm de pluie et c'est à Tantallon, près de Peggy's Cove, que la plus grande quantité de pluie est tombée, soit 132 mm. À Halifax, la police est intervenue dans un grand nombre de collisions (principalement des accrochages) en raison des routes recouvertes d'eau. Des vents moyennement forts soufflant jusqu'à 70 km/h ont temporairement privé de courant des milliers de clients partout dans les Maritimes et, pendant une brève période, des vents forts ont empêché les véhicules à profil élevé de traverser le Pont de la Confédération. À Terre-Neuve, la péninsule Burin a reçu la plus grande quantité de pluie entraînée par la tempête Andrea, soit 58 mm à Winterland.

Aucun ouragan n'est survenu dans l'Atlantique au mois d'août pour seulement la sixième fois depuis 1944. Le 11 septembre, la tempête tropicale Gabrielle – la deuxième tempête tropicale à toucher les résidents du Canada atlantique – a quitté les Bermudes. Tout comme Andrea, la tempête Gabrielle fut un événement de pluie, détrempant des régions de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador. Elle a déversé jusqu'à 60 mm de pluie sur certaines régions de la Nouvelle-Écosse et les vents ont atteint 70 km/h dans l'est de la partie continentale et à l'île du Cap-Breton. Les plus grandes quantités de pluie sont tombées à Charlottetown (59 mm), à cap Western (71 mm) et à Parrsboro (73 mm). À peu près en même temps, Humberto – l'un des deux seuls ouragans de la saison – est demeuré à 2 000 km au large des côtes, ne posant ainsi aucun danger au Canada et aux États-Unis. Le 13 septembre, les restes de la tempête tropicale Gabrielle se sont combinés à une vaste zone dépressionnaire sur les Maritimes, produisant ainsi une importante chute de pluie extrêmement variable dans la plupart des régions de l'ouest et du nord de Terre-Neuve. C'est à Cow Head que la plus grande quantité de pluie a été enregistrée – 75 mm sont tombés les 13 et 14 septembre. La localité d'Englee de la péninsule Northern suivait de près avec un total de 74 mm.

Les scientifiques ont proposé plusieurs raisons pour expliquer l'inactivité des tempêtes tropicales en 2013. Les températures à surface de la mer étaient bien plus froides que celles en 2012. En outre, les vents et la répartition de la pression étaient moins favorables à la formation et à la croissance de tempêtes tropicales. De plus, les courants d'air en altitude qui poussent les tempêtes vers le nord se trouvaient plus à l'est que d'habitude cette année, maintenant de nombreuses tempêtes tropicales au-dessus de la mer, loin des côtes de l'Amérique du Nord. Il est aussi important de noter que les tropiques ont connu des niveaux d'humidité exceptionnellement bas – temps les plus secs depuis trois décennies – et un déplacement persistant vers le bas de l'air dans l'atmosphère a entraîné des conditions plus ou moins sans nuages. Curieusement, un autre facteur probable de la suppression des tempêtes est l'importante infusion d'air sec et poussiéreux soufflé au-dessus de l'océan Atlantique depuis le désert du Sahara de l'Afrique du Nord, qui a étouffé les événements météorologiques avant qu'ils ne puissent se transformer en tempêtes tropicales.

12. Blizzard classique dans les Prairies

Une triple menace hivernale de neige, de vent et de froid s'est rendue dans le sud de l'Alberta et de la Saskatchewan les premiers jours de décembre. La région a connu des conditions de blizzard pendant des heures, paralysant des communautés et obligeant les conducteurs de chasse-neige à se retirer des routes dans des conditions dangereuses. Du 1er au 4 décembre, plus de 50 heures consécutives de chute de neige ont été enregistrées à Calgary, la majorité de la neige étant entraînée par des rafales allant jusqu'à 74 km/h et limitant la visibilité pendant au moins 20 heures. Le tout a débuté par une énorme tempête dont le centre se situait au-dessus d'Idaho et du Montana, qui a déversé de 20 à 40 cm de neige dans le sud et le centre de l'Alberta. Une forte crête de haute pression de l'Arctique au-dessus de l'Alaska et du Yukon s'est ajoutée à la tempête, produisant de puissantes rafales de presque 90 km/h qui soufflaient la neige fraîche et créaient des voiles blancs aveuglants et des bancs de neige de 2,5 m. Heureusement, les chutes de neige ont cessé et les vents se sont apaisés juste au moment où un froid polaire persistant s'installait après le départ de la tempête. Le refroidissement éolien a chuté jusqu'à -46 °C, température suffisamment froide à laquelle la peau

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Canada atlantique - Faits Saillants Régionaux

  1. Une fin de janvier chaude, venteuse et sans neige
  2. Brouillard à l'île Fogo
  3. Inondation au début du printemps
  4. Chute de neige pendant la fin de semaine de la fête de Victoria à Terre-Neuve-et-Labrador
  5. Tornade au Nouveau-Brunswick
  6. Le Nouveau-Brunswick noyé sous les pluies
  7. Pluies abondantes en août
  8. Fin de semaine de la fête du Travail venteuse
  9. Badger privé d'électricité durant une tempête

1. Une fin de janvier chaude, venteuse et sans neige

À la fin janvier, un système météorologique intense balaye les Maritimes, apportant de la pluie, des vents furieux et un air doux, pour établir des températures maximales records. Charlottetown a battu le record précédent du 31 janvier lorsque les températures ont atteint 11,2 °C. La ville a presque établi un record pour avoir reçu la plus faible quantité de neige en janvier, soit seulement 15 cm. En Nouvelle-Écosse, la chaleur soudaine a forcé la fermeture des principales pentes de ski et a fait fondre les patinoires extérieures. Des vents violents supérieurs à 100 km/h ont causé l'effondrement d'échafaudages de construction à Halifax ainsi que des retards de vols. Ces vents ont aussi fait des ravages à Saint John; les rafales se rapprochant de la force d'un ouragan ont arraché des morceaux de toiture d'immeubles et ont poussé les vagues océaniques jusqu'aux routes de la ville. Partout au Nouveau‑Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à l'Î.-P.-É., des milliers de résidents ont été privés d'électricité.

2. Brouillard à l'île Fogo

Personne n'est débarqué sur l'île Fogo à Terre-Neuve-et-Labrador pendant cinq jours à la fin février, car les conditions de glace épaisse et le brouillard dense ont causé l'arrêt des déplacements en traversier et en avion. L'école de l'île a été fermée, les stocks des magasins commençaient à manquer et les résidents n'étaient pas en mesure de se rendre à des rendez-vous médicaux à l'extérieur de l'île. Les sentiments d'isolation et de frustration n'ont fait que s'accroître à mesure que les vents forts apportaient encore plus de brouillard sur l'île plutôt que de le projeter plus loin.

3. Inondation au début du printemps

Un système météorologique humide traverse lentement le Nouveau-Brunswick le 13 mars, établissant des records de chute de pluie à Moncton, à Saint John, à Fredericton et à Gagetown. Les accumulations de neige au sol faisant 30 cm en hauteur ont fondu en une ou deux journées. Des pluies abondantes, le ruissellement de la fonte des neiges et les embâcles ont occasionné des alertes d'inondation le long de la rivière Saint-Jean. Les résidents ont surveillé de près un important embâcle sur la rivière Nashwaak, craignant qu'elle ne se déverse sur les rives. Le 15 du mois, les résidents de Stanley, au nord de Fredericton, font face à l'inondation la plus grave de la ville depuis les 40 dernières années avec des eaux tumultueuses et de gros morceaux de glace.

4. Chute de neige pendant la fin de semaine de la fête de Victoria à Terre-Neuve-et-Labrador

Un système dépressionnaire se déplaçant lentement au sud de Terre-Neuve-et-Labrador a entraîné des intempéries dans la plupart des régions de l'île pendant la longue fin de semaine du mois de mai. La presqu'île Avalon a connu de la pluie et du brouillard, alors que de la neige tombait sur les terrains plus élevés. La région de Gander a été la plus durement touchée, où 58 cm sont tombés sur une période de 26 heures. Le record précédent en mai était de 49 cm en 1972, la chute de neige moyenne en mai étant de 13 cm. Il va sans dire que la forte chute de neige mouillée a jeté un froid sur les activités de la longue fin de semaine de mai, quoique certains campeurs aient persisté et les enfants aient construit des forts en neige plutôt que de faire des feux de camp.

5. Tornade au Nouveau-Brunswick

Le 20 juillet, un air chaud, humide et instable s'est combiné à un front froid pour produire des orages violents dans la partie sud du Nouveau-Brunswick. L'événement le plus intense a eu lieu dans la région de Grand Lac, où une tornade a touché le sol près de Jemseg. Les vents ont soufflé à une vitesse de 135 à 175 km/h. La tornade a déraciné des arbres et a endommagé des lignes téléphoniques et des immeubles. Au moins trois granges et cabanons ainsi qu'un garage ont été détruits dans la région de Whites Cove, les débris ayant été dispersés à une distance de 350 m.

6. Le Nouveau-Brunswick noyé sous les pluies

Le 26 juillet, un système météorologique avec orages se déplace lentement pour produire des chutes de pluie records au Nouveau-Brunswick. Fredericton et la région avoisinante de Gagetown ont reçu 120 mm de pluie, mais les pluies qui représentent le plus grand déluge ont frappé St. Stephen, où 163 mm sont tombés. Dans le cas de Fredericton, ce fut la journée la plus arrosée en juillet. La quantité de pluie tombée le 26 était 40 % supérieure à la normale pour le mois entier. Non seulement il s'agissait de la journée la plus arrosée, mais ce fut aussi le mois de juillet le plus pluvieux jamais vu (228,2 mm) depuis les records précédents qui remontent aux années 1870. À St. Stephen, il a plu tous les jours du 17 au 26 juillet. Au total, 271 mm de pluie sont tombés, inondant des sous-sols d'entreprises et d'habitations.

7. Pluies abondantes en août

Une autre tempête traverse lentement le Canada atlantique le 10 août pour apporter dans la région des pluies modérées à abondantes et des vents forts du sud. Les effets les plus dévastateurs ont été ressentis le long de la côte sud de Terre-Neuve. Marystown et d'autres quartiers de la péninsule Burin ont reçu plus de 60 mm de pluie, causant des dommages aux ponceaux et aux routes provinciales et municipales. Les pertes personnelles comprennent des sous-sols inondés et des allées submergées.

8. Fin de semaine de la fête du Travail venteuse

Un système météorologique intense s'étant développé au large de la côte est des États-Unis à la fin août traverse la Nouvelle-Écosse pour déverser plus de 50 mm de pluie dans les parties ouest de la province. En se dirigeant vers l'est, le taux d'humidité élevé du système ainsi que son déplacement lent provoquent les plus importantes chutes de pluie dans le sud et l'est de Terre-Neuve-et-Labrador. Gander a reçu 125 mm d'eau – une quantité supérieure à celle tombée pendant l'ouragan Igor – laissant ainsi la route Transcanadienne infranchissable entre Gander et Gambo.

9. Badger privé d'électricité durant une tempête

Le 21 novembre, une tempête hivernale violente frappe l'ouest et le centre de Terre-Neuve-et-Labrador avec des vents atteignant 140 km/h et des fortes chutes de neige occasionnant des pannes d'électricité partout dans la région. À Badger, environ 25 poteaux électriques ont été jetés au sol par les vents puissants, privant ainsi la ville d'électricité et coupant l'approvisionnement en eau. Le gouvernement a déclaré un état d'urgence qui a duré trois jours. Entre-temps, la Croix rouge canadienne a apporté de l'eau aux résidents.

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Québec - Faits Saillants Régionaux

  1. La tempête du siècle à Montréal
  2. Froid polaire et surcharge de tension en janvier
  3. Opérations de secours reportées en raison de vents violents
  4. De la neige le premier jour de printemps
  5. Vague de chaleur en début de saison
  6. Première tornade et dernière chute de neige au Québec
  7. Temps orageux
  8. Une tempête avec un peu de tout
  9. Des inondations causées par la pluie
  10. Des premières chutes de neige abondantes
  11. Les sorcières de novembre

1. La tempête du siècle à Montréal

Montréal a reçu près de 250 cm de neige durant l'hiver 2012-2013, soit environ 20 % de plus que la normale. La période de neige a débuté en grand le 27 décembre 2012 lorsqu'une quantité record de neige (45,6 cm) est tombée sur la ville – le jour le plus enneigé jamais vu à l'aéroport international Trudeau. Probablement plus de 50 cm de neige sont tombés en une journée dans les banlieues de la rive sud de la ville. Bien que le nettoyage ait pris près de six jours, les équipes de la Ville et les résidents ont déployé des efforts miraculeux le lendemain qui ont permis de tout dégager, à l'exception des gigantesques bancs de neige. Le processus complet de déneigement a coûté 25 millions de dollars ou 20 % du budget annuel de la Ville alloué au déneigement.

2. Froid polaire et surcharge de tension en janvier

Un froid intense et persistant s'est installé sur une grande partie du Québec le 20 janvier, avec des températures atteignant -40 °C. Les valeurs de refroidissement éolien les plus basses étaient de -51 dans les régions de Saguenay – Lac-Saint-Jean/Normandin et de Lac Wagéguma et de -49 à Matagami. La consommation d'électricité a atteint un record historique pendant cette période de froid polaire; Hydro-Québec a demandé au public de conserver l'énergie et a même contribué en fermant les lumières alimentant son logo emblématique « Q » à son administration centrale de la région de Montréal. La température glaciale a entraîné la fermeture d'innombrables écoles, le bris de conduites d'eau et l'ajout de lits dans les refuges pour sans-abri. Cette vague de froid extrêmement glacial a été considérée comme étant rare, n'ayant eu lieu qu'une seule fois en 35 ans.

3.Opérations de secours reportées en raison de vents violents

À la fin janvier, des vents violents atteignant près de 100 km/h privent 100 000 clients d'électricité, renversent des véhicules sur l'autoroute 40 et forcent la fermeture de la route entre Joliette et Mascouche. Les opérations de secours à la carrière L'Épiphanie, où deux camionneurs ont été ensevelis lors d'une série de glissements de terrain le 29 janvier, ont également dû être reportées.

4. De la neige le premier jour de printemps

Pendant la semaine du 19 au 23 mars, une tempête déverse de 20 à 35 cm de neige sur le sud du Québec. Après cette tempête hivernale tardive, des vents forts du nord-ouest se sont abattus sur les eaux libres, favorisant la formation de bourrasques de neige qui ont laissé derrière elles plus de 50 cm de « neige marine » sur certaines régions de la rive nord de la Gaspésie.

5. Vague de chaleur en début de saison

À la fin avril et début mai, les températures observées dans le tiers sud du Québec sont exceptionnellement chaudes, atteignant un maximum de 29,8 °C le 6 mai à La Tuque – soit de 10 à 15 degrés supérieurs à la normale. Cette chaleur précoce accélère considérablement la fonte des neiges dans les régions plus au nord. Elle accélère aussi le séchage au champ, permettant ainsi aux cultivateurs d'entamer l'ensemencement plus tôt que d'habitude et rehaussant la menace d'incendie de forêt.

6. Première tornade et dernière chute de neige au Québec

Une ligne d'orages violents traverse la partie sud-ouest du Québec le 1er juin, apportant des pluies abondantes et provoquant des inondations au sud de la région de Lac-Kénogami et près de La Baie. La pluie délave aussi des sections d'une autoroute principale reliant les régions de Charlevoix et du Saguenay. Les rafales ont atteint près de 100 km/h, causant des pannes d'électricité et entraînant la première tornade (EF0) de la saison dans la région de Saint-Hugues en Montérégie, où elle a arraché des portes de garage et des morceaux de toiture. Quelques jours seulement avant la tempête, un système dépressionnaire immobile au-dessus de la Nouvelle-Angleterre avait déversé de 60 à 150 mm de pluie sur les Cantons de l'Est, la Beauce, la ville de Québec et la région de Chaudière-Appalaches. Les niveaux d'eau se sont élevés rapidement, provoquant des inondations et des glissements de terrain qui ont forcé l'évacuation de résidents et de campeurs ainsi que la fermeture de plusieurs routes. Fait choquant, une chute de 19 cm de neige est enregistrée à une station en Beauce. Selon un expert particulier, elle constitue la plus grande quantité de neige tardive tombée sur le sud du Québec depuis 1967.

7. Temps orageux

Le 11 juillet, un front froid passager occasionne des orages violents qui déversent 50 mm de pluie torrentielle sur une période de deux heures dans les Laurentides et les Cantons de l'Est. Les orages apportent aussi de la grêle et des rafales, endommageant les cultures dans les Laurentides et la région autour de Drummondville. De plus, les experts ont confirmé la survenue d'une tornade (EF0) à Saint-Marc-des-Carrières entre Trois-Rivières et la ville de Québec.

8. Une tempête avec un peu de tout

Le 13 août, des orages intenses inondent subitement plusieurs rues et sous-sols dans les régions de Laval, de Montréal et de Saint-Jérôme, suscitant alors la fermeture d'un grand nombre de routes et d'autoroutes. Vers 22 h 30, une tornade de faible intensité frappe un concessionnaire d'automobiles à Sherbrooke, endommageant la toiture et fracassant plusieurs fenêtres. Le système météorologique a également déversé d'importantes quantités de pluie dans le centre et l'est du Québec, y compris 87 mm entre Sept-Îles et Mingan.

9. Des inondations causées par la pluie

Le 11 septembre, une masse d'air chaud et humide contenant des cellules orageuses encastrées apporte des pluies abondantes dans le Suroît, les Cantons de l'Est et la Beauce. Les municipalités de Saint-Anicet et de Lacolle ont reçu la plus grande quantité de pluie : 80 mm de pluie y sont tombés en moins de 5 heures, provoquant de vastes inondations des sous-sols. Des vents violents ont également soufflé, déracinant plusieurs arbres, et des grêlons d'un diamètre allant jusqu'à 3 cm se sont abattus sur les récoltes et les propriétés à Saint-Anicet ainsi qu'à Hemmingford. Les valeurs de l'humidex dans la masse d'air ont atteint 42 – un niveau incroyablement élevé si tard dans l'année.

10. Des premières chutes de neige abondantes

Le système dépressionnaire intense qui est demeuré au-dessus de la mer du Labrador a provoqué des vents violents, qui ont balayé les régions du Saguenay –Lac-Saint-Jean, du nord des Laurentides et de l'est du Québec, les rafales de pointe dépassant les 90 km/h à certains endroits. Des bourrasques de neige se sont également formées, expliquant l'abondance des premières chutes de neige de la saison : entre le 23 et le 25 novembre, il est tombé entre 17 et 36 cm de neige, réduisant la visibilité à zéro à certains moments dans le nord de la Vallée de la Matapédia, dans l'arrière-pays de Rimouski, dans le nord du Parc de la Gaspésie et dans la ville de Blanc-Sablon.

11. Les sorcières de novembre

Dans les premiers jours de novembre, de violents vents du sud-ouest font des ravages dans le sud de l'Ontario ainsi qu'au Québec, dans la vallée du Saint-Laurent, abattant des arbres et des lignes électriques. Les violentes rafales de vent ont atteint des vitesses de 100 km/h à Montréal, de 109 km/h à Saint-Hubert, et de plus de 110 km/h à Cap-Chat. Près de 350 000 clients se sont retrouvés sans électricité par moments, notamment des dizaines de milliers d'habitants de Montréal et de Laval, et des régions de Lanaudière et de l'Outaouais. Juste au nord de Montréal, les vents ont jeté sur un centre commercial les débris d'un échafaudage ayant été broyé et ont provoqué la rupture d'une conduite de gaz. Dans plusieurs régions, il est également tombé jusqu'à 60 mm de pluie.

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Ontario - Faits Saillants Régionaux

  1. Un dégel spectaculaire en janvier
  2. Chaos sur l'autoroute
  3. Un nouveau dégel en janvier
  4. Cruel mois d'avril
  5. L'arrivée du printemps
  6. Inondations de la baie James
  7. Un essaim de tornades
  8. Les pluies torrentielles de mai
  9. Le mois le plus pluvieux enregistré à Windsor
  10. Pluie battante dans le Nord
  11. Journée de quatre tornades
  12. Pluie battante à Sault Ste. Marie au mois de septembre
  13. Une fin de semaine de septembre détrempée
  14. Humidité record
  15. Des essaims de trombes marines au-dessus des lacs Ontario et Érié
  16. La première tornade de neige jamais enregistrée?
  17. Des tempêtes de neige d'effet de lac classiques

1. Un dégel spectaculaire en janvier

Une masse d'air doux pour la saison est remontée dans le sud de l'Ontario avant de se déplacer vers l'Est pour traverser le Québec et le Canada atlantique. Les températures maximales diurnes ont franchi la barre des deux chiffres dans de nombreuses régions, atteignant notamment les 14,6 °C à Toronto le 12 janvier, soit 5 degrés de plus que la température record précédente enregistrée en 1995. Malheureusement, ces températures inhabituellement douces pour la saison ont été accompagnées de pluies printanières, et des précipitations de 20 à 50 mm ont été enregistrées. Les entreprises de couverture et les entreprises générales ont été submergées par les appels d'urgence, les fréquents cycles de gel-dégel ayant provoqué de graves fuites de toit. L'eau qui a déferlé a submergé les systèmes de drainage et a inondé les sous-sols et les arrière-cours. Nombreux sont ceux qui, gagnés par la « fièvre du printemps », ont profité de l'occasion pour laver leurs voitures, faire du sport en short, organiser un barbecue ou décrocher leurs lumières de Noël.

2. Chaos sur l'autoroute

Le 25 janvier, une bourrasque de neige sur le lac Ontario s'est déplacée le long de la côte, entre Oshawa et Brighton. La visibilité presque nulle fut un facteur contributif à la collision de 70 véhicules qui s'est produite sur l'autoroute 401, causant cinq blessures. Des voitures ont été abandonnées couchées sur le côté et renversées, obstruant les voies en direction de l'ouest et de l'est.

3. Un nouveau dégel en janvier

Une deuxième vague de dégel, accompagnée de températures à deux chiffres, touche le sud de l'Ontario à la fin janvier. Des températures habituellement enregistrées à la fin du mois d'avril et au mois de mai ont été relevées à Windsor (14,5 ºC), à Sarnia (12,4 ºC) et à cinq autres endroits. Les pluies abondantes, les températures douces records et la fonte rapide des neiges ont provoqué la montée du niveau des eaux de la rivière Thames, à London, entraînant l'inondation des basses terres et des sous-sols. À Ottawa, une température maximale record de 11,6 ºC a été suffisamment élevée pour entraîner la fermeture de la patinoire du Canal Rideau deux jours avant le coup d'envoi du Bal de Neige.

4. Cruel mois d'avril

Trois semaines après le début du printemps, un souffle hivernal traverse l'Ontario, apportant avec lui un mélange complexe de grésil, de neige et de pluie verglaçante, transportés par des vents forts. Des coupures de courant se sont produites, causées par la chute de branches d'arbres sur des lignes électriques englacées. Dans l'ensemble de l'Ontario, 115 000 clients se sont retrouvés privés d'électricité, certains pendant trois jours. Les routes glissantes ont provoqué plusieurs accidents et la fermeture d'écoles.

5. L'arrivée du printemps

Le sud de l'Ontario a connu des conditions météorologiques printanières le 18 avril, mais également certains tourments propres à l'été. Une ligne d'orages violents associés à des vents rectilignes et à une tornade ont causé des dommages matériels dans certaines régions du centre-sud de l'Ontario. Une tornade de niveau 1 sur l'échelle de Fujita améliorée (EF 1), la première enregistrée au Canada en 2013, avec des vents d'une vitesse allant de 135 à 175 km/h, a ravagé le Comté de Dufferin situé à environ 6 km au nord-ouest de Shelburne, abattant des lignes électriques, arrachant le toit d'une grange et faisant tomber des arbres.

6. Inondations de la baie James

Un phénomène couramment observé au printemps sur les rives de la baie James s'est produit le 2 mai, lorsque les inondations et les refoulements d'égouts ont menacé les collectivités des Premières nations d'Attawapiskat et de Kashechewan, dans le nord de l'Ontario. Les eaux d'égout et les autres eaux ont inondé 40 habitations et bâtiments. Finalement, huit collectivités du Grand Nord ontarien, dont celle de Moosonee, ont été mises en état d'alerte d'urgence, essentiellement en raison de la montée des eaux.

7. Un essaim de tornades

Le 21 mai, deux groupes d'orages traversent le sud de l'Ontario, accompagnés de fréquents éclairs, de grêle, de fortes averses, de vents forts soufflant en rafales, et de trois tornades – une au sud de Midland, une autre près de Barrie, et une troisième à proximité de Glenarm, dans la région de Kawartha Lakes. La tornade de Glenarm fut la plus puissante, d'une intensité EF 2, avec des pointes de vent allant de 180 à 200 km/h. Outre ces tornades, des vents rectilignes ont causé d'importants dommages au sud-ouest de Fenelon Falls. Les vents en spirale étaient suffisamment forts pour écorcer les arbres et faire s'envoler les toits.

8. Les pluies torrentielles de mai

Le 29 mai, une série d'orages a provoqué des pluies excessives à Toronto et dans certaines régions du sud de l'Ontario. Les chutes de pluie les plus importantes ont été enregistrées dans la ville de Port Stanley (89,0 mm) et dans le quartier d'East York de Toronto (70,2 mm). À Toronto, les pluies ont été si importantes qu'elles ont inondé la promenade Don Valley, la rendant complètement impraticable pendant l'heure de pointe du matin. En effet, dans les deux sens, des tronçons de la promenade étaient soit sous les eaux, soit couverts de boue et de débris. Dans certains endroits, le niveau des eaux de crue est monté à hauteur des portes des véhicules, et des voies du réseau GO ont également été inondées.

9. Le mois le plus pluvieux enregistré à Windsor

Le mois de juillet a été le mois le plus pluvieux de l'histoire de Windsor : il est tombé 262,2 mm de pluie, soit près de trois fois les précipitations mensuelles normales, qui sont de 82 mm. Le précédent record historique, établi en 1969, était de 244 mm. Ce mois de juillet bat même le record du mois le plus pluvieux de tous les temps, établi au mois de septembre 1981 au cours duquel il était tombé 246,1 mm de pluie. Il a plu beaucoup et fréquemment au cours du mois, qui a compté 21 jours humides, ce qui est également un record. Les fréquents déluges ont causé des maux de tête aux agriculteurs locaux. Comme l'a dit un producteur : « Je ne peux tout simplement pas aller aux champs, car mes machines ne flottent pas. »

10. Pluie battante dans le Nord

Un système dépressionnaire se déplaçant lentement déverse sur certaines régions du nord et du centre de l'Ontario de grandes quantités de pluie durant la fin de semaine du 26 au 28 juillet. Au cours de ces pluies d'orage, il est tombé 92 mm d'eau à Nagagami, 64 mm à Armstrong et 62 mm à Sault Ste. Marie, à Geraldton et à Kapuskasing. L'air étant plus froid, les conditions étaient favorables à la formation de trombes marines. Au moins 12 nuages en entonnoir et 7 trombes marines ont été observés au-dessus des Grands Lacs et du lac Nipissing.

11. Journée de quatre tornades

Une ligne d'orages violents s'est formée le 7 août, en fin de journée, entre Arthur et Orillia, et jusqu'au nord de Minden. Ces orages ont donné naissance à quatre faibles tornades. La plus forte d'entre-elles, une tornade d'intensité EF 1, a déraciné une bande d'arbres au nord-est d'Haliburton.

12. Pluie battante à Sault Ste. Marie au mois de septembre

De violents orages, accompagnés d'averses déversant jusqu'à 100 mm de pluie et de milliers d'éclairs intenses produisant un effet stroboscopique, éclatent le 9 septembre entre l'île Manitoulin et Sault Ste. Marie. Les inondations, les emportements par les eaux et les coulées de boue ont entraîné la fermeture de tronçons d'autoroutes et de rues de la ville. Les pluies excessives ont donné lieu à des évacuations, provoqué des inondations de sous-sols et emporté des ponceaux, entraînant la formation de dolines et le décollement de tampons de regards, soufflés par la force de l'eau.On déplore la noyade d'un motocycliste emporté par les eaux. À l'extrémité nord de Sault Ste. Marie, une crue soudaine a contribué à l'effondrement d'un pont ferroviaire à chevalets.

13. Une fin de semaine de septembre détrempée

Les 20 et 21 septembre, un front froid se déplaçant lentement, associé à l'humidité provenant du golfe du Mexique, entraîne la formation de lourdes bandes de pluie et d'orages dispersés dans la majeure partie du sud de l'Ontario. Au total, il est tombé plus de 100 mm de pluie à London (Dorchester), à Wellesley, à New Hamburg et à Waterloo, tandis que dans les régions situées au sud de la baie Georgienne, il est tombé près de 50 mm de pluie. La pluie battante de septembre a entraîné l'annulation de plusieurs activités qui devaient avoir lieu près des villes de Mitchell et de Stratford, dans le cadre du Championnat international de labour.

14. Humidité record

L'humidité exceptionnelle a dû être une grande déception pour les résidents et les touristes qui souhaitaient admirer les couleurs d'automne dans toute leur splendeur. Des endroits comme Owen Sound ont connu le mois d'octobre le plus humide jamais enregistré, avec plus de 200 mm de pluie, soit un peu plus de deux fois le niveau normal. Entre le 15 octobre et le 2 novembre, tous les jours ont été humides à Owen Sound. À vrai dire, l'année entière a battu des records en matière de temps pluvieux. En date du 4 décembre, le niveau des précipitations annuelles totales s'élevait à 1 294 mm, battant le précédent record de l'année la plus pluvieuse, établi en 2011.

15. Des essaims de trombes marines au-dessus des lacs Ontario et Érié

Le 20 octobre, un nombre impressionnant de trombes marines sont observées au-dessus des Grands Lacs – 67 au total, dont 54 au-dessus du lac Ontario, et 13 au-dessus du lac Érié. Bon nombre de ces trombes ont duré jusqu'à 15 minutes. Il s'agissait d'un record pour les Grands Lacs (plus du double du dernier nombre enregistré). Selon Wade Szilagyi, agent d'Environnement Canada responsable des trombes marines, ce total sur une seule journée représente également un record mondial.

16. La première tornade de neige jamais enregistrée?

Le 23 novembre, une tornade très rare si tard dans la saison touche le nord de Prescott au moment où un puissant front froid traverse l'est de l'Ontario. Cette tornade d'intensité EF 1 était accompagnée de vents de près de 150 km/h, suffisamment forts pour endommager un silo de ferme et causer d'autres dommages matériels mineurs. Il s'agit de l'une des tornades les plus tardives jamais signalées au Canada; elle s'est produite dans un « blizzard » de neige et de grêle et était accompagnée de températures sous le point de congélation. Dave Sills, un spécialiste canadien des tornades qui travaille pour Environnement Canada, a indiqué qu'il pourrait s'agir de la première « tornade de neige » jamais enregistrée au Canada. [Remarque : Environnement Canada a confirmé que 22 tornades ont été enregistrées en Ontario cette année, soit presque deux fois plus que la moyenne saisonnière de 2012. Ces tornades étaient toutefois pour la plupart faibles et de courte durée.]

17. Des tempêtes de neige d'effet de lac classiques

Un air arctique froid s'est abattu sur le sud de l'Ontario les 23 et 24 novembre, déclenchant le phénomène de neige d'effet de lac du côté sous le vent des eaux chaudes du lac Huron et de la baie Georgienne. Là où se trouve la station météorologique de London, 32 cm de neige sont tombés, mais les régions situées plus à l'ouest, près de St. Thomas, ont été frappées par des flûtes marines stationnaires, qui ont déversé jusqu'à 70 cm de neige. La force policière de la région est intervenue dans le cadre de dizaines d'accidents survenus dans les rues et sur les autoroutes. Au Nord, près de Barrie, une chute de neige abondante a déclenché sur l'autoroute 400 une série de collisions dans lesquelles plus de 40 véhicules ont été impliqués, dans de dangereuses conditions de voile blanc en raison desquelles les véhicules se sont écrasés les uns contre les autres, tombant dans les fossés et s'écrasant contre les glissières de sécurité. Heureusement, personne n'a été gravement blessé.

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Provinces des Prairies - Faits saillants régionaux

  1. Puissant blizzard dans les Prairies
  2. Tempête sur trois provinces
  3. Tempête de la Saint-Patrick
  4. Tempête du 1er mai
  5. Une déferlante de glace
  6. Deux tempêtes en mai
  7. Novembre enneigé en Alberta

1. Puissant blizzard dans les Prairies

Le 11 janvier, des routes glacées, de la poudrerie élevée et des amoncellements de neige ont forcé la fermeture d'écoles rurales et l'annulation de vols partout au Manitoba et en Saskatchewan, alors qu'un puissant blizzard balaye le sud de ces provinces. Au Manitoba, les fossés, le long de l'autoroute périphérique de Winnipeg, ont été jonchés de voitures et la Régie de l'hydro-électricité du Manitoba a été aux prises avec une avalanche de pannes de courant. Les Winnipegois se sont éveillés avec 10 à 15 cm de neige fraîche, un refroidissement éolien de -25 ºC et des rafales de 70 km/h.

2. Tempête sur trois provinces

Mars a fait une entrée en lion dans tout le sud des Prairies. En effet, une tempête déchaînée a causé la fermeture de nombreuses autoroutes en raison de la poudrerie basse, de la visibilité réduite et des routes glacées. À Calgary, les vents ont atteint des pointes de près de 100 km/h et la tempête a laissé derrière elle 27 cm de neige avant de se diriger sur la Saskatchewan. Les conditions météorologiques ont entraîné la fermeture de la route Transcanadienne dans le centre et le sud de la province. La tempête s'est ensuite déplacée au Manitoba, laissant au sol plus de 20 cm de neige, bloquant des routes et forçant la fermeture de plusieurs écoles. Entre le 4 et le 5 mars, 56 cm de neige sont tombés en 24 heures dans l'ouest de la vallée de la rivière Rouge, à Miami (Manitoba). Les amoncellements de neige dans la ville atteignaient même les fenêtres des chambres à l'étage des maisons.

3. Tempête de la Saint-Patrick

Dans l'après-midi du 17 mars, un fort système de basse pression provoque une chute de neige et de la poudrerie dans le sud de la Saskatchewan et du Manitoba. À Coronach, en Saskatchewan, 32 cm de neige sont tombés. Après la tempête, l'air arctique glacial a fait descendre le mercure à -28 ºC. Winnipeg a reçu en deux heures une forte chute de neige suivie d'un refroidissement éolien de -30 ºC. Les conditions météo exécrables ont entraîné la fermeture de routes, d'écoles et de cimetières.

4. Tempête du 1er mai

On a toujours célébré cette date pour marquer la fin des rigueurs de l'hiver. Parlez-en aux Manitobains des régions de l'ouest et d'Entre-les-Lacs sur qui s'est abattue une tempête hivernale le 1er mai, les forçant à ressortir leurs pelles ou à rester chez eux en raison des conditions routières dangereuses. La collectivité de Plumas, à 200 km au nord-ouest de Winnipeg, a été la plus fortement touchée avec plus de 45 cm de neige.

5. Une déferlante de glace

Durant la deuxième semaine de mai, plusieurs résidences et chalets du lac Dauphin sont lourdement endommagés par des glaces en mouvement poussées sur la rive par de fortes rafales atteignant une vitesse de 90 km/h. Les glaces sont venues frapper certaines habitations qui se sont effondrées, alors qu'elles en ont envahi d'autres, passant par les portes et les fenêtres. Les glaces ont également fait chuter plusieurs poteaux électriques.

6. Deux tempêtes en mai

Un système de basse pression lent et énergique au nord-est du Dakota du Sud provoque des pluies abondantes dans certaines régions du sud du Manitoba au cours de la longue fin de semaine de la fête de Victoria. Les précipitations les plus fortes pendant ces trois jours ont été enregistrées au sud de la route Transcanadienne, soit 97 mm à Deerwood, 89 mm à Morden, 73 mm à Sprague, 71 mm à Letellier, 69 mm à Killarney, 68 mm à Carman et 67 mm à Altona. Les pluies diluviennes ont causé d'importantes inondations dans les terres agricoles, retardant sérieusement les travaux dans les champs et l'ensemencement.

7. Novembre enneigé en Alberta

Une tempête hivernale au début de novembre a planté le décor d'un mois enneigé partout dans le sud et le centre de l'Alberta. En effet, le 2 novembre, une grande partie de la province d'Edmonton vers le sud a été couverte de neige après qu'un système dépressionnaire intense en provenance de la côte du Pacifique s'y est déplacé. Le centre de l'Alberta a été le plus durement touché, avec des accumulations de neige à certains endroits de 20 à 30 cm. Le 4 novembre, lorsque la tempête s'est abattue sur la Saskatchewan, la terre encore tiède, la pluie, la pluie verglaçante, la neige mouillée et la pression des véhicules ont donné aux routes un fini glacé. Deux semaines plus tard, un autre système a fait déferler 20 cm de neige sur Edmonton et ses environs, de même que plus de 25 cm à Drayton Valley et à Ponoka. À Red Deer, les rues embourbées par la neige ont forcé les autorités municipales à annuler la parade du père Noël. La ville connut d'autres précipitations de neige plus tard en novembre, ce qui totalisa l'accumulation de neige à 62,5 cm, un record pour novembre depuis 75 ans d'observations.

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Columbie-Britannique - Faits Saillants Régionaux

  1. Une enveloppe de brouillard
  2. En manque de soleil
  3. Temps propice aux avalanches
  4. Menaces d'inondations printanières
  5. Le mois de septembre le plus pluvieux jamais enregistré
  6. Le froid du Yukon donne l'or blanc à la Colombie-Britannique!

1. Une enveloppe de brouillard

Entre le 7 et le 22 janvier, une crête d'air chaud en altitude au-dessus de la côte de la Colombie-Britannique emprisonne l'air frais et humide à la surface, créant une enveloppe de brouillard et de bruine. Pour le mois, on a enregistré 18 jours de brouillard, totalisant 153 heures avec une visibilité de moins de 10 km, dont 7 jours consécutifs du 18 au 24 janvier.

2. En manque de soleil

Les mois de décembre 2012 et de janvier et février 2013 ont été non seulement inhabituellement mornes à Victoria, mais ils ont aussi formé le trio hivernal le moins ensoleillé jamais enregistré. Décembre a compté 32,3 heures d'ensoleillement, janvier, 56,7 heures et février, 53,6 heures pour total de seulement 142,6 heures, ce qui a été bien en deçà de la moyenne saisonnière de 216 heures.

3. Temps propice aux avalanches

Autour du premier jour du printemps sous le ciel ensoleillé, le Canadian Avalanche Centre faisait passer le niveau de risque d'avalanche de modéré à élevé dans les Rocheuses, en raison des températures plus chaudes qui affaiblissaient la croûte de neige rendant ainsi les glissements faciles à déclencher. Un mois auparavant, le risque d'avalanche dans la région de Revelstoke s'était révélé être le pire en 20 ans, en raison de chutes fréquentes de neige à 2 cm/h.

4. Menaces d'inondations printanières

Un appel à la prudence autour du fleuve Fraser a été lancé aux résidents du Lower Mainland en raison d'une crue rapide des eaux causée par la fonte tardive des neiges et par les pluies printanières abondantes. Le British Columbia River Forecast Centre a émis un avis d'écoulement fluvial important concernant le fleuve Fraser, notamment dans le périmètre de Quesnel, du canyon du Fraser, de Hope et du Lower Mainland. Des veilles et des avis ont également été émis concernant la rivière Birkenhead, près de Pemberton, ainsi que les rivières Squamish et Lillooet et leurs ruisseaux affluents. Le 13 mai, la menace d'inondation s'était intensifiée le long du fleuve Fraser, le récent réchauffement de la température et la pluie combinés précipitant la fonte des neiges qui est venue gonfler le cours d'eau. Deux parcs dans le secteur riverain de Prince George ont été fermés en raison du niveau élevé de l'eau.

5. Le mois de septembre le plus pluvieux jamais enregistré

La saison pluvieuse est arrivée tôt en 2013 en Colombie-Britannique, la côte sud connaissant de fortes pluies mêlées de vents, les 28 et 29 septembre. Des orages persistants accompagnés de vents violents de plus de 100 km/h ont causé des pannes de courant dans 8 000 foyers, après que des arbres se sont abattus sur des poteaux électriques les privant des services. La société de traversiers BC Ferries a dû annuler de nombreuses traversées au départ et à destination de Vancouver. À Estevan Point, les rafales ont culminé à 122 km/h. Les pluies torrentielles à la fin de septembre ont fait grimper la pluviométrie de la Région métropolitaine de Vancouver près des niveaux records. En tout, l'aéroport de Vancouver a reçu 144 mm de pluie, ce qui correspond au troisième mois le plus humide en 77 ans. À Victoria, un nouveau record de 119 mm de pluie a été établi pour septembre avec plus de la moitié des quantités, environ 70 mm, reçues au cours des quatre derniers jours du mois, soit quatre fois la moyenne de la ville de 30 mm. La région de l'Okanagan n'a pas été en reste en septembre, avec le troisième mois le plus humide jamais enregistré. Kelowna a reçu 71 mm de pluie, alors qu'elle en reçoit habituellement 33 mm, et Castlegar, dans la région de Kootenay, a enregistré 91,4 mm, soit plus du double de sa moyenne de 43 mm. Après le troisième mois de septembre le plus pluvieux depuis 1936, Lower Mainland a enregistré son mois d'octobre le plus ensoleillé depuis 1991, avec 25,4 mm de pluie seulement, par rapport à une moyenne de 113 mm.

6. Le froid du Yukon donne l'or blanc à la Colombie-Britannique!

L'air arctique provenant du Yukon avoisinant -40 ºC s'est déplacé vers le sud de la Colombie-Britannique, entre le 30 novembre et le début de décembre, entraînant d'importantes chutes de neige sur le col de hautes montagnes et dans les vallées. Au total, le col Kootenay a reçu 61 cm de neige, le sommet de Coquihalla, 32 cm et dans les plus basses altitudes, Cranbrook, Sparwood et Fort St. John ont reçu environ 20 cm de neige. L'air frigorifique a donné un coup de pouce aux centres de ski pour la fabrication de neige artificielle et pour la conservation de la neige naturelle sur leurs pistes, permettant leur ouverture tôt en décembre.

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Le Nord - Faits Saillants Régionaux

  1. Rupture des glaces
  2. Épaulards piégés
  3. Bonne année pour les routes de glace
  4. Chute de neige printanière record
  5. Vague de chaleur nordique

1. Rupture des glaces

Au printemps dernier, la glace dans la partie ouest de l'Arctique canadien s'est rompue en une fracture massive qui s'est ensuite répandue comme une vague sur 1 000 km dans la mer de Beaufort. D'immenses chenaux d'eau, certains de plus de 500 km de long et aussi larges que 70 km, sont apparus depuis l'Alaska jusqu'aux îles de l'Arctique, lorsque la couche glaciaire s'est brisée. Malmenée par les vents et les courants forts, une bonne partie de la glace s'est amincie et affaiblie, ce qui l'a rendue plus vulnérable à l'interaction océan-atmosphère.

2. Épaulards piégés

Le 8 janvier, des glaces flottantes près d'Inukjuak dans la baie d'Hudson ont pris au piège une douzaine d'épaulards. Les baleines, paniquées et stressées, ont tenté de remonter à la surface en même temps, à la recherche d'air, mais l'espace était trop restreint pour leur nombre. Deux jours auparavant, une vague de froid figeait la baie, beaucoup plus tard que d'habitude. La plupart des épaulards ont pu s'échapper en deux jours, au grand bonheur des résidents et d'innombrables spectateurs de partout dans le monde qui ont suivi leur périple aux nouvelles et dans les médias sociaux.

3. Bonne année pour les routes de glace

Des températures plus froides que la normale tôt en hiver ont offert des conditions plus favorables à la construction et à l'entretien des routes de glace. À leur ouverture, la glace, qui faisait près d'un mètre, était beaucoup plus épaisse par rapport à la plupart des autres années. Yellowknife a connu le mois de janvier le plus froid depuis 2004, avec des températures extrêmes plongeant sous les -40 ºC pendant trois jours, notamment à -42 ºC le 31 janvier. Les utilisateurs des routes de glace ont donc pu transporter des charges plus lourdes et remplir davantage les camions. Durant la saison 2013, 230 000 tonnes de produits et d'équipement ont été convoyées sur la route d'hiver Tibbitt-to-Contwoyto à destination des mines de diamant d'Ekati, soit 10 % de plus qu'en 2012.

4. Chute de neige printanière record

Un système de basse pression persistant et extrêmement lent au-dessus de la baie d'Hudson provoque une série de précipitations à certains endroits sur la côte de la baie d'Hudson, dès la mi-mai. Une chute incroyablement massive de trois jours a laissé Rankin Inlet sous une couche de neige de 92 cm, ce qui représente environ 75 % de l'accumulation annuelle moyenne, une neige par ailleurs lourde et mouillée. Yvonne Bilan-Wallace, une météorologue chevronnée d'Environnement Canada ne pouvait se souvenir d'une telle précipitation dans l'Arctique en 33 ans de carrière dans cette région. La neige a rendu une station de radio de Rankin inopérante et a forcé le report d'un tournoi de pêche.

5. Vague de chaleur nordique

Le Nord du Canada a connu un record de chaleur pendant la première moitié du mois d'août. La température au Nunavut a été particulièrement chaude, le mercure grimpant à 29,3 ºC à Kugluktuk, les 12 et 13 août, établissant un record pendant six jours consécutifs. La température quotidienne normale maximum dans ce hameau est d'environ 13 ºC. À Baker Lake, on a également atteint un nouveau record le 12 août, le mercure grimpant à 26,7 ºC, un record immédiatement battu le 15, avec 29,2 ºC! Coral Harbour a également battu son record de 1966 d'environ deux degrés, avec une moyenne de 22 ºC. Dans les Territoires du Nord-Ouest, dans la ville d'Inuvik, le mercure a dépassé 30 ºC, le 8 août, éradiquant le record du jour de plus de deux degrés.

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