Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2009 : évènement cinq

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5. Le froid et la sécheresse font la vie dure aux agriculteurs des Prairies

Carte du Canada mettant en surbrillance les régions des Prairies qui ont connu une saison de croissance froide et sec

Gros plan de l'herbe recouverte par le gel. Photo : Corel Corporation © Environnement Canada, 1994

Contrairement à leurs homologues du Manitoba, les agriculteurs de l'Ouest ont dû endurer une des plus difficiles saisons de culture des récentes années, avec des sécheresses, du temps froid, des inondations et de la grêle. Bien que rarement confrontés simultanément aux périls du gel et de la sécheresse, les fermiers des Prairies ont connu cette année le printemps le plus sec en 50 ans et le plus froid des 35 dernières années. Les basses températures ont retardé de trois à quatre semaines la croissance des cultures et, avec le risque de gel qui s’est poursuivi jusqu'en juillet, les producteurs n'ont jamais pu rattraper le temps perdu, même si le froid intense et les premières neiges ne se sont manifestés que beaucoup plus tard qu'à l’habitude, à la mi-octobre. Jusqu'aux premiers soupçons de chaleur de la mi-juin, l’unique sujet de conversation était le froid interminable qui durait depuis plus de six mois. Lorsque la température a approché 30 °C pendant une journée ou deux vers la mi-juin, les agriculteurs se sont rendu compte qu'ils devaient également composer avec une sécheresse invisible. Juin apporte toujours un certain espoir, car c'est souvent le mois le plus humide. En outre, les agriculteurs et les éleveurs allaient avoir besoin de la moindre humidité disponible, puisque 80 à 90 % de l'Alberta, de la Saskatchewan et de la région de la rivière de la Paix, en Colombie-Britannique, connaissaient une des pires sécheresses des dernières années. Malheureusement, les pluies de juin ne se sont jamais concrétisées! D’une certaine façon, c’est peut-être une bonne chose qu’il n’y ait pas eu de chaleur soutenue, puisqu’autrement l'évaporation aurait encore plus délesté le sol de son humidité. Avant la première journée de l'été, les pronostics étaient sombres pour la saison de croissance à venir. AgricultureCanada signalait que le printemps 2009 était le plus sec en 70 années de relevés, et que cette sécheresse était comparable à celle de 2002, à la différence qu’elle était encore plus étendue et plus intense à certains endroits. La Commission canadienne du blé prévoyait une baisse des récoltes de l’ordre de 20 % pour l’ensemble des Prairies. Lorsque les éleveurs, qui nourrissaient déjà de foin leurs troupeaux, ont commencé à se départir d’une partie de leurs bêtes, une douzaine de comtés et de districts municipaux de l’Alberta ont déclaré une situation d'urgence-sécheresse ou de désastre.

L’Alberta et la Saskatchewan ont connu un temps particulièrement sec. Par exemple, Saskatoon a obtenu moins d’un quart des précipitations printanières habituelles, ce qui a fait des mois de mars, avril et mai les plus secs depuis que des archives sont tenues (soit en 1892). Même durant les terribles années sèches de 2001 et 2002, le printemps avait été plus humide, et la sécheresse moins généralisée. Cependant, la sécheresse ne s’est pas limitée au printemps. Lors de la période de réhumidification du sol, entre le 1er septembre 2008 et le 31 mars 2009, les précipitations ont été de 60 % inférieures à la normale. Vers l'ouest, en Alberta, les conditions étaient encore plus sèches, comme en témoignent les précipitations enregistrées à Edmonton, où les précipitations de pluie et de neige sur douze mois entre juillet 2008 et juin 2009 n’ont totalisé que 234 mm, moins de la moitié de la normale, ce qui fait de cette période la plus sèche depuis 1880. Pour empirer les choses, les chutes de pluie et de neige de huit des dix dernières années dans la capitale albertaine ont été inférieures au total moyen sur 30 ans, mais aucune année n'a été aussi sèche que la dernière. On ne s’étonnera pas d’apprendre que la rivière Saskatchewan-Nord présentait son troisième plus faible débit en près d’un siècle. Les pluies de juillet et d’août ont partiellement atténué le problème dans certaines parties de la Saskatchewan. Il était tout simplement trop tard pour sauver les cultures desséchées dans certaines régions de l’ouest des Prairies

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