Ouragan Isabel Résumé

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Résumés des tempêtes

L'ouragan Isabel s'est formé au milieu de l'océan Atlantique le 6 septembre 2003. Se déplaçant d'abord en direction ouest-nord-ouest, il s'est ensuite orienté vers l'ouest, au nord des Caraïbes et des Bahamas. Pendant ce temps, il a été classé à deux reprises ouragan de catégorie 5, catégorie la plus violente, puis s'est maintenu au moins dans la catégorie 4 pendant plusieurs jours entre le 9 et le 15 septembre. L'oeil de la tempête et le mur de l'oeil présentaient des caractéristiques fascinantes durant sa phase la plus intense. On a remarqué notamment la présence de plusieurs vortex qui donnaient un aspect rayonné aux nuages situés dans l'oeil de l'ouragan. Isabel a ralenti après avoir tourné vers le nord-ouest, le 14 septembre. On a également constaté la fragmentation du coeur en plusieurs murs concentriques précurseurs de l'affaiblissement. Le déplacement plus lent a également fait remonter en surface les eaux froides qui ont empêché Isabel de s'intensifier davantage. En fait, l'ouragan a continué de s'affaiblir à mesure qu'il se dirigeait vers la côte de la Caroline du Nord. Isabel a touché terre en tant que tempête de catégorie 2 avec des vents soutenus atteignant près de 85 noeuds, vers 17 heures UTC à l'île Ocracoke, entre le cap Hatteras et le cap Lookout. La tempête a continué sa course vers l'intérieur des terres, semant la dévastation sur son passage en Caroline du Nord, en Virginie, au Maryland dans l'état de Washington et dans les régions situées plus au nord.

Images-satellite de Isabel. Photo: NOAA
Images-satellite de Isabel. Photo: NOAA

Isabel a traversé le lac Érié en tant que tempête tropicale vers midi, le vendredi 19 septembre. La tempête tropicale affaiblie a causé des vents soutenus de 35 noeuds avec des rafales à 45 noeuds sur les lacs Érié et Ontario. Moins d'une heure après son arrivée sur la côte ontarienne du lac Érié (juste à l'ouest de Long Point), la vitesse des vents est passée en-dessous de 35 noeuds et Isabel est devenue extratropicale alors qu'un creux d'onde courte approchait de l'ouest. Un front froid associé est ensuite venu se combiner à ce qui restait d'Isabel et le système résultant s'est intensifié quelque peu avant de se déplacer vers le nord de l'Ontario et le Québec.

Répercussions en Ontario

Indiscutablement, les conditions météorologiques observées dans le sud-ouest de l'Ontario étaient celles d'une tempête tropicale. À Toronto, on a observé de fortes pluies accompagnées de vents soufflant en rafales dans la matinée du vendredi 19 septembre. C'est à l'aéroport international Pearson que les pires conditions ont été enregistrées peu avant 10 heures, à savoir des pluies torrentielles et des rafales atteignant 72 km/h.

Des conditions semblables ont été observées dans tout le sud-ouest de l'Ontario, de Toronto jusqu'à Windsor. De nombreuses pannes d'électricité ont été signalées, causées par la chute de grosses branches d'arbres sur les fils. On a signalé ici et là quelques chutes d'arbres et des inondations. On a également observé des températures et une humidité élevées causées par la présence de cette masse d'air tropical. Le secteur frappé par les vents violents et les fortes pluies a enregistré des températures et des points de rosée de près de 20 degrés Celsius. Dans l'est, les températures ont atteint 25 degrés sous un ciel partiellement ensoleillé.

Le fort gradient barométrique entre le front nord d'Isabel et un large anticyclone au-dessus de l'Est du Canada a causé de forts vents d'est sur le lac Ontario et l'est du lac Érié. Les vagues ont atteint près de 4 mètres (13 pieds) à l'extrémité ouest du lac Ontario. On a vu des vagues s'écraser sur le littoral et passer par-dessus les ouvrages de défense des côtes près d'Hamilton. Les vents soutenus de 30 noeuds (55 km/h) avec des rafales à 40 noeuds (73 km/h) ont transporté les embruns jusque dans les rues. La tempête a fait l'objet de plusieurs avertissements météorologiques, notamment des avertissements de coup de vent pour le lac Ontario, le lac Érié et le lac Huron et la Baie Georgienne. Des avertissements de vents forts ont été émis pour certains secteurs côtiers des lacs et des avertissements de pluies abondantes (entre 30 et 50 mm de pluie) étaient en vigueur dans le sud-ouest de l'Ontario pour les secteurs situés sur la trajectoire de la tempête et immédiatement à l'ouest.

Recherche atmosphérique par avion Convair

La participation aux vols de recherche est essentielle car elle permet aux météorologues de mieux comprendre le comportement des systèmes en évolution et, partant, d'améliorer les techniques de prévisions et d'émettre des avertissements en temps voulu.

Sachant proche la transition extratropicale d'Isabel, un groupe de chercheurs canadiens a organisé un vol au coeur même de la tempête tropicale, au sud de l'Ontario, le vendredi 19 septembre, entre 16 heures et 19 heures 30 UTC. C'était la première fois que l'équipe assistait à une transition extratropicale au-dessus de la terre, mais les objectifs étaient les mêmes que lors des missions d'étude de transition extratropicale au-dessus de l'océan (Michael, en octobre 2000 et Karen, en octobre 2001), à savoir, étudier la structure de la tempête lors de la transition extratropicale en recueillant des données à l'aide de radars et de radiosondes (capteurs météorologiques) parachutées.

Des spécialistes des ouragans parlent de l'ouragan Isabel avec une équipe de caméramen, à bord du Convair-580
Des spécialistes des ouragans parlent de l'ouragan Isabel avec une équipe de caméramen, à bord du Convair-580

Gros plan sur le fuselage du Convair-580 endommagé par des morceaux de glace
Gros plan sur le fuselage du Convair-580 endommagé par des morceaux de glace

Le Convair-580 a quitté sa base d'attache, au hangar du CNRC à Ottawa, le vendredi à 11 heures 45, heure avancée de l'est. L'appareil a survolé les lacs Ontario et Érié pendant environ trois heures et demie, volant juste au sud du coeur de la tempête au sol. On a enregistré une formation modérée de givre sur l'appareil durant la traversée de la zone la plus touchée par les fortes précipitations (l'est du lac Érié), avec une accumulation de glace allant jusqu'à un pouce sur le bord d'attaque des capteurs installés sur l'aile. De la glace s'étant accumulée sur les hélices, le pilote a dû descendre sous le niveau de congélation c'est-à-dire à environ 15 000 pieds. Un gros morceau de glace s'est détaché de l'hélice droite de l'avion et est venu frapper le fuselage, emportant avec lui quelques écailles de peinture.

Outre l'équipage de l'avion et les chercheurs scientifiques, une équipe de caméramen se trouvait à bord pour recueillir des images destinées à un documentaire en cours de production sur la transition extratropicale des tempêtes. En même temps que le vol du Convair, des radiosondes ont été lancées de diverses stations du sud de l'Ontario, dont Maniwaki, ainsi que de Montréal. Ron McTaggart-Cowan, de l'Université McGill, lançait des sondes à partir de Trenton et transmettait également des prévisions météorologiques numériques pour les besoins du vol et des opérations de prévisions.

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