Évaluation du projet de transition du Service météorologique du Canada (SMC)

Juillet 2008

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2.0 CONTEXTE

2.1 Profil5

Annonce de la modernisation

En mars 2003, le gouvernement du Canada annonçait une injection de fonds visant à revitaliser et à transformer le Service météorologique du Canada, soit environ 74 millions de dollars sur cinq ans et 5 millions de dollars annuellement par la suite. Par conséquent, le  Service météorologique du Canada pourra continuellement mettre à niveau son infrastructure, perfectionner ses activités scientifiques et améliorer ses services. Ce processus de modernisation vise un seul but : faire en sorte que le Service météorologique du Canada fournisse des services et informations météorologiques qui soient d’une qualité et d’une utilité optimales pour préserver la santé, la sécurité, la prospérité et la qualité de vie de la population canadienne. Ce financement vise à permettre au Service météorologique du Canada qui offre des services météorologiques à la population canadienne depuis 1871, de se transformer en une organisation viable et moderne qui continue de fournir des services de qualité aux Canadiens et aux Canadiennes. Combiné aux quelque 11 millions de dollars qui seront réaffectés à l’interne durant la même période quinquennale et, par la suite, à une allocation annuelle d’environ 2 millions de dollars, cet investissement stimulera l’effort de transition.

Essentiellement, les nouveaux fonds consacrés à la transition visent à : a) moderniser les opérations de prévision météorologique d’Environnement Canada; b) accroître sa capacité à sensibiliser la population et ses clients; c) recruter du personnel et le former; d) améliorer ses produits et ses services; e) renforcer ses capacités de surveillance de l’environnement.

Motifs de la transition

Le Service météorologique du Canada est, depuis plus de 130 ans, le service météorologique du Canada. Il a pour mandat d’améliorer la sécurité publique et d’éclairer la prise de décisions en diffusant des avertissements météorologiques, en prédisant les conditions du temps, l’état des glaces et le régime des vagues, en apportant son soutien aux services gouvernementaux essentiels pour lesquels les conditions météorologiques revêtent une importance cruciale, en surveillant les conditions atmosphériques et en prédisant l’état du climat, en surveillant les niveaux d’eau ainsi qu’en effectuant des recherches scientifiques afin d’améliorer les services et donner des conseils stratégiques. Pour exécuter son mandat, le Service météorologique du Canada exploite un service météorologique et hydrométrique dont le coût de l’infrastructure technologique s’élève à 336,7 millions de dollars et qui demeure en activité 24 heures par jour, 365 jours par année.6

Le Service météorologique du Canada, connu autrefois sous le nom de Service de l’environnement atmosphérique, a connu des problèmes de financement pendant une période de douze ans, ce qui a mené au projet de transition. Vers le milieu des années 1990, l’initiative pangouvernementale de revue des programmes a entraîné une baisse de 30 à 40 p. 100 du budget du Service, des fermetures de bureaux et une réduction du personnel. De plus, en 1997, une évaluation de la diversification des modes de prestation des services a révélé un manque à gagner chronique en immobilisations et en dépenses de fonctionnement. En décembre 1999, le Service météorologique du Canada était créé et obtenait le statut d’organisme de services ministériels au sein d’Environnement Canada, remplaçant ainsi le Service de l’environnement atmosphérique, mais ce processus n’a entraîné qu’une seule allocation de fonds limités au titre des priorités d’intégrité des programmes. Pendant plusieurs années qui suivirent, au moment où le Service météorologique du Canada faisait des plans pour « vivre selon ses moyens » (un objectif rebaptisé « S’orienter vers l’avenir »), on a continué de déployer des efforts pour faire approuver le projet de modernisation du Service météorologique du Canada et obtenir les investissements nécessaires à sa concrétisation. Ces efforts se sont soldés par l’annonce ministérielle, en mars 2003, du projet de transition.

But, stratégie et avantages de la transition

L’effort de modernisation du Service météorologique du Canada comporte cinq éléments, qui contribuent tous à l’un des grands objectifs du processus de transition, soit la mise en place d’une organisation et d’une infrastructure plus durables. Plusieurs de ces éléments ont complété, renforcé ou accéléré les activités existantes des services votés.

1. Regroupement et modernisation des opérations de prévision du Service météorologique du Canada

Grâce à un apport combiné d’un nouvel investissement et d’une réaffectation de fonds internes, on regroupera les 14 bureaux régionaux existants du Service météorologique du Canada en cinq centres de prévision des intempéries (CPI), soit Dartmouth (Nouvelle-Écosse), Montréal (Québec), Toronto (Ontario), Edmonton (Alberta) et Vancouver (Colombie-Britannique), et une succursale du CPI d’Edmonton située à Winnipeg. Les services de météorologie aéronautiques seront regroupés au CPI d’Edmonton et au CPI de Montréal, pour maintenir les niveaux de service à un coût moindre et, finalement, améliorer le service. 

La création de nouveaux laboratoires de recherche nationaux (LN) spécialisés, lesquels occupent des locaux dans chacun des cinq CPI, améliorera la communication du savoir scientifique vers les opérations prévisionnelles, ce qui raffermira les liens entre la science, la production des prévisions et le service au public. La recherche scientifique menée dans ces laboratoires profitera non seulement aux prévisionnistes de l’ensemble Service météorologique du Canada, mais également aux organismes de recherche au Canada et à l’étranger.

L’utilisation accrue de l’automatisation et l’établissement de normes nationales amélioreront l’efficacité de la production des prévisions météorologiques journalières et contribueront également à maintenir l’efficacité globale de la production. En outre, chaque LN se concentrera sur un thème particulier. Grâce à la restructuration des bureaux de prévision et à l’automatisation des tâches courantes, on pourra concerter davantage les efforts sur la prévision du temps violents et ainsi diffuser de meilleurs avertissements de phénomèmes météorologiques extrêmes qui touchent l’ensemble de la population canadienne, des ordres de gouvernement et des organismes de mesures d’urgence.

2. Création des bureaux de services nationaux et mise en place de services de sensibilisation

L’apport combiné d’un nouvel investissement et d’une réaffectation de fonds internes servira à établir trois nouveaux bureaux de services nationaux (BSN) à Gander (Terre‑Neuve‑et‑Labrador), à Rimouski (Québec) et à Kelowna (Colombie‑Britannique), et une unité de services nationaux plus modeste à Régina. Le personnel de ces bureaux travaillera avec les autres services nationaux et régionaux du Service météorologique du Canada pour mieux comprendre et combler les besoins de la population canadienne ainsi que pour accroître la compréhension du public à l’égard des services du Service météorologique du Canada et leur utilisation de ceux‑ci, en travaillant avec les intervenants régionaux et nationaux ainsi qu’avec les cinq LN de recherche et les CPI. Ces bureaux contribueront également aux activités de sensibilisation du Service météorologique du Canada

Les bureaux de services nationaux aideront le Service météorologique du Canada à comprendre et à cibler les exigences et les relations particulières des divers secteurs économiques. En outre, le réseau de sensibilisation permettra à tous les usagers (grand public, médias, organismes de mesures d’urgence, etc.) de mieux comprendre et utiliser les produits et les services du Service météorologique du Canada, ce qui aidera les Canadiens à prendre des décisions mieux éclairées quant à leur protection et à celle de leurs biens ainsi qu’à maximiser les retombées économiques découlant d’informations météorologiques et climatiques.

3.Mise à jour et développement des compétences essentielles

L’apport combiné d’un nouvel investissement et d’une réaffectation de fonds internes servira à mettre à jour et à développer les compétences essentielles du Service météorologique du Canada partout au pays en comblant les lacunes en matière de savoir‑faire technique et scientifique. Un des objectifs fondamentaux de la restructuration des opérations est de s’assurer que l’on disposera toujours de ressources suffisantes pour le recrutement et la formation du personnel scientifique et technique, de même que pour la formation continue et le développement du personnel existant. Grâce à cet investissement, le Service météorologique du Canada disposera d’une main-d’œuvre adéquatement qualifiée au cours des prochaines années, la population canadienne continuera d’obtenir des produits et des services de haute qualité et le Service météorologique du Canada pourra compter sur une bonne relève malgré le bouleversement du profil démographique de ses effectifs.

4. Amélioration des produits et des services et innovation

Ce nouvel investissement permettra au Service météorologique du Canada de répondre à certains des principaux besoins exprimés par la population canadienne dans son sondage national effectué en 2002. En voici des exemples : améliorer la sécurité routière en hiver; améliorer les prévisions saisonnières et de longue portée; recueillir et diffuser l’information nécessaire pour mieux comprendre les vulnérabilités et les réactions sociétales au temps violent. Ces améliorations des produits et services profiteront à une grande diversité d’usagers, du secteur privé comme du secteur public. La raison d’être de cet élément est d’aider le public, les gouvernements et les organismes de mesures d’urgence à mieux se préparer et s’adapter aux phénomènes météorologiques extrêmes

5. Renforcement de la capacité de surveillance du Service météorologique du Canada

Le nouvel investissement servira à rehausser la capacité de surveillence du Service météorologique du Canada de diverses façons : rationaliser et moderniser ses systèmes d’observation; établir des méthodes de gestion du cycle de vie; améliorer les systèmes d’assurance de la qualité des données et d’accessibilité à ces données; améliorer et poursuivre l’exploitation du système AMDAR (un système de capteurs météorologiques par aéronef). 

Le réseau de surveillence constitue l’assise de tous les produits et services du Service météorologique du Canada et est essentiel à la qualité et à l’amélioration de toutes les opérations. Le contrôle de la qualité des données et l’amélioration de accessibilité aux données assurera la production de données météorologiques, climatologiques et hydrométriques fiables et de haute qualité, qui contribueront aux réseaux provinciaux, nationaux et mondiaux de mise en commun des données tout en alimentant la recherche scientifique au Canada et à l’étranger.

2.2 Modèle logique

La figure 1 illustre le modèle logique du projet de transition du Service météorologique du Canada et montre les liens entre les activités et les résultats escomptés.


Figure 1 : Modèle logique de la transition du Service météorologique du Canada.7


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2.3 Rôles et responsabilités

Le projet de transition, amorcé en 2003, a été géré par le biais de la structure hiérarchique du Service météorologique du Canada dans le cadre du secteur d’activités Prévisions météorologiques et environnementales. En 2004, Environnement Canada a amorcé la transformation qui visait à le faire passer d’une organisation hiérarchique à une structure de gestion axée sur les résultats. Cette transformation intègre les principales fonctions ministérielles au sein d’une nouvelle structure de conseils, et regroupe et affecte les ressources en fonction des priorités. Le projet de transition du Service météorologique du Canada est demeuré un projet axé sur les résultats séparé qui relève du Conseil des services météorologiques et environnementaux8

2.4 Ressources

Le Tableau 1 contient les affectations de ressources prévues dans le cadre du projet de transition.9 Les fonds du Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) et les fonds qui devaient être affectés à partir des services votés sont inclus dans ce tableau.

Tableau 1 :  Affectations de ressources prévues par élément du projet de transition10

RÉSUMÉ DES INITIATIVES
(en millions $)
INVESTISSEMENT (CINQ ANS)
INVESTISSEMENT PERMAMENT (APRÈS LES CINQ ANS)
 
Financement du
SCT (M)
Reaffectation interne (M)
Total (M)
Financement du
SCT (M)
Reaffectation interne(M)
Total (M)
 
A. REGROUPEMENT ET MODERNISATION DES OPÉRATIONS DE PRÉVISION DU SERVICE MÉTÉROLOGIQUE DU CANADA  13,068  2,500  15,568  0,000  0,500  0,500
 
B. CRÉATION DES BUREAUX DE SERVICES NATIONAUX ET MISE EN PLACE DE SERVICES DE SENSIBILISATION   12,000  8,750  20,750  2,400  1,750  4,150
 
C. MISE À JOUR ET DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES ESSENTIELLES  11,660  0,000  11,660  0,000  0,000  0,000
 
D. AMÉLIORATION DES PRODUITS ET SERVICES ET INNOVATION  11,600  0,000  11,600  2,100  0,000  2,100
 
E. RENFORCEMENT DE LA CAPACITÉ DE SURVEILLANCE DU SERVICE MÉTÉROLOGIQUE DU CANADA  25,472  0,000  25,472  0,500  0,000  0,500
TOTAL – STRATÉGIE D’INVESTIS-
SEMENT
 73,800  11,250  85,050  5,000  2,250  7,250

Une ventilation plus poussée des ressources affectées à chaque élément est fournie à l'annex A.


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5 Cette section est fondée sur les documents suivants

6 Rapport annuel du Service météorologique du Canada 2003–2004.

7 En date du 7 novembre 2007, le numéro du PPAR a été changé de 2B3G – Service météorologique du Canada, transition. Il s’agissait auparavant de 2B2e – l’accent sur l’avenir (Transition du Service météorologique du Canada).

8 Les employés du programme ont indiqué qu’il a été décidé de reporter 500 000 $ à l’exercice 2008–2009.

9 Cadre d’évaluation de la transition du Service météorologique du Canada, avril 2005.

10 À moins d’un avis contraire, nous avons utilisé les données disponibles en date du 22 février 2008 pour couvrir l’exercice 2007-2008.